2 Les mammifères sauvages des jardins bretons - Atlas Mammifères - Groupe Mammalogique ...
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28 mai 2 Hérisso 012 : n en tra in Participez à l' Atlas de mon chien ( Plo 13 Juin des 2 Nombre 012 : Mammifères pâturée uses ta upi au lieu n -dit terrestres de Bretagne e s s a u v a g e s 2 Les mam m i fèr des jardins breton s Alexandre Guellec Aurélien Audevard Xavier Rozec
Participez à l’Atlas Les mammifères de votre jardin des mammifères terrestres ! Votre jardin, un lieu multiple n Espace récréatif pour les enfants, salon Depuis de nombreuses années, les naturalistes bre- de plein air, écrin de verdure, décor fleuri, tons étudient les mammifères rares ou méconnus potager, verger... le jardin remplit de nom- Thomas Dubos (chauves-souris, Loutre, Castor...). breuses fonctions. n Mais il assure en plus, sans que vous en Jusqu’en 2014, dans le cadre d’un Atlas soyez toujours conscients, le rôle de refuge régional (Loire Atlantique comprise), pour la flore, la faune à poils, à plumes et les recherches s’orientent aussi vers des autres. espèces «communes» mais pour lesquel- les, paradoxalement, l’information man- que : petits mammifères croisés dans le M. et Mme Lundy jardin (hérisson, taupe, écureuil...), ou plus gros animaux aperçus en prome- nade ou dans les phares de la voiture (re- nard, blaireau, sanglier, chevreuil...). Naturaliste ou non, vous avez déjà observé Offrez une place aux ces espèces ? Vos informations sont utiles ! mammifères sauvages ! Céline Lecoq Mathieu Hautemulle Pourquoi cet Atlas ? n Hérisson venant finir la gamelle du chien, écureuil bondissant furtivement dans un n Mieux connaître la répartition des mammifères terrestres de Bretagne, arbre, petits rongeurs, chauves-souris dans et élaborer des cartes par espèce. des cavités d’arbres ou les vieux murs... Vo- n Suivre leur évolution au fil des années, identifier les menaces qui pèsent tre jardin abrite sans doute plusieurs petits mammifères, qui passent parfois inaperçus. Chevreuil dans une zone pavillonnaire en Centre sur eux et sur leurs habitats. Mais vous pouvez aussi y croiser de plus Bretagne gros animaux : chevreuils venant manger Comment participer ? des pommes tombées à l’automne, renards en vadrouille ou blaireaux se nourrissant des 1. larves d'insectes («cousins» ou tipules, vers blancs...). n Trois des espèces les plus courantes au jardin sont présentées dans les pages suivantes, Ce livret vous présente quelques mammifères sauvages des jardins bretons. Les ainsi que quelques conseils pour les accueillir ou cohabiter pacifiquement avec eux. cartes postales détachables que vous trouverez en dernière page vous permettront de nous renvoyer vos observations de Hérisson, d’Ecureuil et de Taupe. Il constitue le deuxième volet d’une série de trois documents. Le réseau des jardins bretons : un rôle écologique Autres volets : l les mammifères sauvages de la campagne bretonne (2011), l les mammifères sauvages du grenier (à paraître). En 2011, on re 2. censait 4,5 m de personnes en illions Bretagne histo Récoltez des pelotes de réjection de Chouette Effraie pour l’étude des micro- Depuis 1999, rique. la population mammifères, ou des noisettes rongées pour la recherche du Muscardin. Les lots doivent te de 0,9 % pa augmen- r an, essentiel être munis d’une étiquette mentionnant le lieu précis et la date, ainsi que vos coordon- du fait de l’att lement ractivité migra nées (liste des lieux où vous pouvez les déposer sur www.gmb.asso.fr/Atlas.html). re. Ceci vient toi- renforcer les di tre les côtes tr sparités en- Noisette rongée par Pelotes de réjection ès urbanisées clairsemé (exc et l’intérieur un Muscardin de Chouette Effraie eption faite de Josselin Boireau naise et nanta s régions ren- ise), intérieu Josselin Boireau par une agricul r caractérisé ture souvent in défavorable à tensive et la biodiversité du bocage et us (dégradation age de pesticid 3. Répartition de la population bretonne en 2006 (Source : recen- es). sement INSEE 2006 / www.bretagne-environnement.org) Pour aller plus loin : vous pouvez aussi participer aux inventaires scientifiques (recherche d’indices de pré- sence selon un protocole, écoute et capture de chauves-sou- Chaque année, en Bretagne, 4 000 ha (soit la superficie moyenne de 2 communes) sont artificialisés (routes, zones commercia- ris, analyse de pelotes de réjection...). les, pavillonnaires, etc.), tandis qu’1 % des haies et talus dis- Emmanuel Holder paraissent, malgré toutes les campagnes de replantation. Dans ce contexte, nos jardins peuvent jouer un grand Envoyez vos données en un seul clic ! rôle en offrant gîte et couvert à la faune sauvage : www.gmb.asso.fr/Atlas.html n en zone (péri-)urbaine où le réseau des jardins conti- Catherine Caroff gus joue le rôle de corridors, Vous y trouverez aussi : guides d’identification, fiches de rele- n en zone rurale où ces espaces sont parfois des oasis de vés, liste des points de dépôt de noisettes et de pelotes... biodiversité dans des milieux dégradés. Muscardin 2 3
Sauvegarde de la Favoriser la biodiversité Jardinez bio ! Faites un tas de compost au fond du jar- biodiversité : Supprimez les pesticides chimiques din ! Très utile pour vos légumes, il béné- au jardin contre les insectes ravageurs ou les lima- ficiera à de nombreux animaux qui vien- tous acteurs ! ces : ils empoisonnent indirectement les dront s’y nourrir (rouges-gorges, merles, hérissons et autres insectivores (musa- hérissons...), y pondre leurs oeufs (cou- Vous n’êtes pas les seuls à raignes, chauves-souris...). Des alternati- leuvres) voire même y faire un nid (hé- pouvoir agir pour les mam- Un jardin est accueillant pour la faune s’il est composé d’une ves écologiques existent ! rissons). mifères sauvages. Mobilisez mosaïque d’habitats (pelouse, herbes «folles», murets, ar- votre municipalité, vos voi- bres, tas de bois...). sins agriculteurs, votre en- Les alternances (ombre/soleil, sécheresse/humidité...) aug- Les murets de pierres, une HLM pour faune sauvage ! tourage, etc. : mentent les possibilités d’accueil. Les murets de pierres abritent de nombreux ani- Les collectivités Diversifiez vos maux (escargots, mésanges, belettes, lézards, musa- raignes...) dans les disjointements entre les pierres. Les collectivités et les servi- haies et arbres ces routiers, en collaboration de haute tige... Maintenez ces cavités dans vos murets, créez-en avec les biologistes, doivent lors de leur construction ou laissez un tas de pierres agir en faveur de la faune n Préférez un mélange disjointes ! Dominique Beauvais sauvage : d’essences locales (re- gardez ce qui pousse n Sur les routes : Franck Simonnet naturellement autour l en aménageant des passa- de chez vous : noisetier, Interstice maintenu pour la faune dans un vieux mur ges à faune, pour éviter aux sureau, prunelier, aubé- mammifères de se faire écra- pine...). Evitez les thuyas Haie naturelle : aubépine, chêne, lierre... ser sur la route (et de provo- et excluez toute espèce Allez plus loin : posez des quer un accident). invasive (rhododendron pontique, laurier-palme, herbe de la nichoirs ! par une gestion plus na- pampa, arbre à papillon…). l Si votre jardin ne dispose pas de gîtes naturels, turelle des bords de routes, n S’ils ne présentent pas de construisez-en pour les oiseaux, insectes, chau- qui évite les périodes gênan- danger, ne coupez pas vos Josselin Boireau ves-souris... Les associations sont là pour vous tes pour la faune et n’utilise arbres morts, ou laissez au moins 2 mètres de tronc. Leurs conseiller. pas de produits chimiques. cavités et décollements d’écor- n Dans les espaces verts : ce pourront abriter insectes, Allez encore plus loin : créez Nichoir à chauves-souris sur un arbre Certaines collectivités prati- oiseaux ou chauves-souris. des talus ou des mares ! Cette mare, créée dans un jardin à Morlaix (29) sert d’abreuvoir quent la Gestion différenciée, à un Hérisson et abrite plusieurs espèces de batraciens. gestion non uniforme et plus n Laissez des branches en tas Pour de nombreux animaux, les talus fournis- naturelle des espaces verts, dans un coin tranquille pour sent gîte et couvert, mais aussi voies de dépla- offrant des refuges qui favo- servir d’abri aux animaux (hé- cements. Les mares sont favorables à la diver- rissons, crapauds...). Certains, Guy Le Reste risent la biodiversité : fauche sité (batraciens, libellules, etc.). Mais sélective bien répartie dans comme la Belette, chasseront les rongeurs qui se nourrissent aux attention à ce que les parois ne soient l’année et sur le terrain, mise pas trop abruptes, ou disposez planches en pâture de certaines zo- Cavité d’arbre à préserver pour les dépens de vos productions. ou cordes pour aider les animaux tom- nes, conservation des arbres chauves-souris bés par mégarde à en sortir. N’y intro- à cavités, pose de nichoirs, duisez pas d’espèces exotiques (tortues, Samuel Lair aménagement de bâtiments ...mais aussi votre pelouse ! plantes et poissons d’aquariums). publics, etc. n Semez un mélange de graines de prairie fleurie, pour le Ces mesures peuvent en outre plus grand plaisir des papillons et autres insectes. être accompagnées d’une sensibilisation du public n Préférez la fauche ou le pâturage à la tonte, qui est plus Méfiez-vous du prédateur des jardins ! (panneaux, animations...). destructrice et se fait au ras du sol. n A défaut : ne tondez ni trop souvent ni tout le jardin Certes, les chats dits domestiques nous l Placez des man- Un partenariat avec une as- «débarrassent» des rongeurs indésirables chons «stop-mi- sociation naturaliste peut se en même temps : laissez toujours des zones de végétation plus haute, et gardez des plantes sauvages autour des arbres dans notre maison. Mais leur rayon d’ac- nous» sur les concrétiser par une conven- tion s’étend loin du foyer. Notre «félin de troncs. tion. (orties, buglosses, ronces...) qui sont le refuge de nombreux animaux. Tondez toujours du centre vers l’extérieur, pour salon» se métamorphose en ogre dans nos l Stérilisez les permettre aux animaux de s’échapper. jardins et bien au-delà. chats pour qu’ils Les agriculteurs n N’introduisez pas de plantes invasives ou éliminez-les. Son impact négatif sur la biodiversité n’est ne contribuent pas négligeable : des études ont montré pas à la surpopu- Le bocage fournit gîte, cou- n Abandonnez les désherbants chimiques : préférez l’arracha- que les 9 millions de chats du Royau- lation, confiez les vert et voies de déplacements ge manuel, le binage, me-Uni tuent chaque année 275 millions chats errants à un Maxime Poupelin pour de nombreux animaux. le hersage, le paillage d’animaux. Cette prédation peut avoir des refuge. Conserver les haies, ou en naturel ou plastique, le conséquences graves sur des populations l Mettez-leur un planter (avec des strates ar- désherbage thermique d’oiseaux déjà en déclin. collier muni de borée, arbustive et herbacée) selon les cas. Un chat ayant tué une belette Comment réduire l’impact des chats clochettes. est bénéfique à la biodiver- n Pour éviter la re- pousse et économiser sur la faune ? sité. Planter exclusivement Observez aussi les papillons, escargots et colé- des espèces locales non hor- l’arrosage, paillez au l Faites attention à ce que vos nichoirs ne leur soient pas accessibles (branches, toits optères de votre jardin : participez à l’Obser- ticoles. pied des arbres avec vatoire de la Biodiversité des Jardins, volet de du foin, des tontes etc.). Franck Simonnet En savoir plus : brochure «les Vigie Nature, programme de science participa- de gazon, des feuilles tive piloté par le Muséum National d’Histoire mammifères de la campagne bre- mortes, etc. Naturelle. En savoir plus : www.vigienature. tonne» (12 p), GMB 2011. Alternance de zones tondues et non tondues mnhn.fr/page/biodiversite-des-jardins 4 5
nHabitats : tous types, mais surtout les Son pire ennemi ? le Blaireau ! C’est le seul à milieux ouverts bas (pelouses, prairies, pouvoir l’éventrer facilement grâce à ses lon- dunes...) à proximité d’éléments verticaux gues griffes, et c’est un concurrent pour les (haies, lisières forestières...). proies (lombrics, mollusques...). La densité De plus en plus présent en zone périurbai- des hérissons semble inversement propor- ne où il échappe à ses prédateurs. tionnelle à celle des blaireaux. nUn insectivore nocturne : Thomas Dubos Stressé, le Hérisson Il consomme : se met en l Principalement des invertébrés (coléop- tères, chenilles, vers de terre, escargots, li- boule... maces...), l Plus rarement de petits vertébrés, oeufs ou charognes, l Des fruits au sol seulement si ses proies sont rares (sécheresse). Actif la nuit, recherche ses proies en se dé- plaçant lentement le nez au sol, creuse des trous et soulève des écorces avec son groin Hérisson d’Europe ou inspecte les bouses. Le Mireille Samson nHibernation : sans pelage isolant et sur- Erinaceus europaeus - Heureuchin Kornôgeuropa tout sans proies hivernales, le Hérisson en- tre en léthargie de l’automne au début du printemps, dans un nid qu’il confectionne. n Le Hérisson et l’Homme : les activités Musculature remarquable lui Change parfois de nid au cours de l’hiver. ne mor- humaines lui sont souvent néfastes : Petit insectivore doté d’u permettant de se mettre en boule nGîtes : l Les routes entraînent une importante quable. phologie défensive remar pendant des heures l Tas de végétaux (feuilles mortes, bran- mortalité et cloisonnent les habitats, moyenne Poids adulte : 600 g en Absence de fourrure isolante. ches de ronces, d’arbustes, graminées, l Les vermifuges du bétail et les insectici- mousses...) de 50 cm de diamètre. des suppriment sa nourriture et l’empoi- Remplacée par env. 5000 sonnent indirectement, l Dans les haies, boisements, ronciers, sou- piquants (22 mm de long) ches ; voire bâches, tôles, vides sanitaires... l La destruction des haies supprime les orientables en tous sens l Servent à hiverner, se protéger, se repo- cheminements et les gîtes, ser, mettre bas et élever les jeunes. l Au jardin, brûlage des tas de feuilles, n Evite ses congénères sauf pendant le tondeuses et débroussailleuses le blessent Longues vibrisses ou le tuent fréquemment, pour se guider et rut. Ne se bat presque jamais, toute sa morphologie étant basée sur la défensive. l Piscines, mares, regards de canalisation, protéger les yeux filets de protection de fruitiers, boîtes de nReproduction : conserves peuvent lui être fatals... l 1 ou 2 portées (fin mai - juin ; mi-juillet - Classé nuisible jusque dans les années 1970 mi-septembre), de 4 à 5 petits chacune. (avec primes pour sa destruction !), il est Céline Lecoq l Allaités pendant huit semaines, les jeunes protégé depuis 1981. Après des siècles de apprennent à chasser dès 10 jours, suivant haine injustifiée, il jouit aujourd’hui d’une leur mère à la queue leu leu. grande popularité. l 60 à 70 % n’atteindront pas l’âge d’un an. Friand de limaces, il peut en consommer Truffe mobile Espérance de vie moyenne de 2 ans. jusqu’à 4 kg par saison dans un jardin, se faisant un véritable allié du jardinier. n Prédateurs : blaireaux, rapaces (chouet- Membres antérieurs robus- te hulotte), corvidés (corneille, pie). Pelage ventral lâche et rêche tes (recherche de nourriture, construction du nid) Hérisson tombé dans une instal- Un hiver à l’abri des éléments 22,5 à 27,5 cm lation électrique. Preuve de son passage : ses A la recherche de nourriture crottes ! Franck Simonnet Basile Montagne Josselin Boireau Thomas Dubos 6 7
Accueillir le Hérisson Un jardin idéal pour le Hérisson Tas de feuilles mortes n Halte aux dangers ! n Laissez-le tranquille l’hiver ! Gîte au bas d’un ou de foin au pied muret (pierres man- Gîte dans un tas d’une haie l N’utilisez pas de pesticides chimi- Ne déplacez pas les tas de feuilles, de bois, de quantes + foin) de bois ques (anti-limaces...). Des alterna- compost etc. pendant l’hiver. Si vous devez dé- Potager biologique, méthodes natu- Ouvertures de 10 x 7 tives existent (cendres, coquilles broussailler ou broyer des végétaux en hiver, tâtez relles de lutte contre les limaces cm en bas des grilla- d’oeuf, pièges à bière), produits de du pied ou de la main avant d’agir pour vérifier ges pour permettre lutte biologique (nématodes, phos- l’absence de hérissons hivernants. Attention aussi le passage vers les phate ferrique...). à la période des naissances. En cas de découverte jardins voisins d’une portée dans un tas de bois, de feuilles ou de l Bouchez les accès dangereux aux foin, recouvrez vite le tout et n’y touchez plus ! départs de canalisations, regards de gouttière, etc. avec du grillage fin. n Laissez-le se déplacer ! l Placez des planchettes ou des cor- des en bord de piscine ou de mare Un hérisson a besoin de plusieurs hectares. Evitez pour qu’il puisse remonter sur la de clore hermétiquement votre jardin : laissez quel- berge et évite ainsi la noyade. ques trous d’au moins 10 cm de large et 7 de haut dans les grillages ou les murs... sauf le long d’une route ! Dans les haies qui longent Planchette ou corde une route fréquentée, faites permettant d’éviter la n Offrez-lui de nouveaux gîtes : une fleur au hérisson (et aux noyade. Basile Montagne Simple tas de bois ou de foin autres mammifères) en les Un peu de pelouse rase, l Gîte à hérisson dans un tas de bois empêchant de passer ! C’est appréciée du Hérisson pour l Cavité entre les pierres basses d’un pour leur bien... la chasse aux lombrics. Petite mare pour lui servir d’abreu- muret Bâche pour l’étanchéité Mousse pour l’isolation voir (à défaut : soucoupe d’eau). Allée dallée ou en pelouse rase l Gîte artificiel acheté ou «bricolé» (le Hérisson déteste traverser (c’est plus amusant et moins coû- les allées de gravillons !) teux !) avec des planches ou dans un tas de bois. 20 cm Un matin d’été, j’ai découvert de petits pen- Vous serez peut-être récompensés de sionnaires dans mon jardin, un adorable trio vos efforts... Mais le hérisson instal- dont les piquants étaient déjà efficaces. Ils Planche horizontale Piquets pour la stabilité Le Hérisson et vous, lera peut-être son gîte dans un en- sortaient de sous mon abri-bois pour se chauffer servant de toit au gîte droit auquel vous ne vous attendez au soleil. Je les ai vus s’énerver sur un escar- Basile Montagne pas ! 30 cm témoignages1... got qu’ils ne savaient pas encore décortiquer, c’était très drôle. Curieux de connaître l’occupa- Leur mère les a mis au monde sous les palettes tion de votre gîte à hérissons ? J’ai construit des abris pour les hé- soutenant mon tas de bois de chauffage. Elle y 20 à 25 cm Pour éviter tout risque fatal de rissons (supports recouverts de bois, a apporté des feuilles mortes et du foin et s’est dérangement, optez pour un piège à à l’abri derrière un cabanon). J’ai enfouie dans ce nid douillet. empreintes, parfait mouchard pour constaté la présence de 2 hérissons Mireille Samson (Concarneau, 29) contrôler les entrées et sorties, ainsi dont un niche dans ce gîte. que l’identité et le nombre de ses oc- cupants. Il suffit d’une plage de sable Planchette de bois posée sur 4 Feuilles mortes (bien Autre anecdote : à la fin de fin devant le gîte. cailloux ou 2 rondins pour l’isoler sèches) ou foin. l’automne et au début de l’hiver, les de l’humidité et du froid hérissons viennent se nourrir de la graisse que j’ai laissée pour les n Doit-on nourrir les hérissons ? oiseaux. Claudine Filliatre (Blains, 44) Si le Hérisson apprécie la gamelle de votre chien, elle ne lui est pas vitale. Cela montre juste ses capacités à «manger à tous les rateliers» ! Mireille Samson Mireille Samson Inutile de nourrir artificiellement le Hérisson : votre jardin doit lui fournir une nour- riture naturelle tout au long de sa phase active. L’endroit où la femelle s’est Les trois petits en En cas de sécheresse, et si vous n’avez pas de installée promenade mare ou autre point d’eau, vous pouvez tout de même placer un récipient avec de l’eau, ce qui sera égale- J’ai constaté tous les ans l’ins- ment profitable à d’autres ani- tallation d’une femelle hérisson dans mon hangar où logent Claudine Filliatre maux. Claudine Filliâtre également chevaux et chat. Les Gîte construit pour les croquettes de ce dernier lui pro- hérissons fitent aussi ! Cette année, elle a donné naissance à 6 petits ! Un soir, un hérisson est venu Christophe Chaussereau dormir dans la niche du 1 Témoignages recueillis dans le chien... Le chien n’a pas pu y cadre de l’enquête «les mammi- entrer ce soir-là! fères de votre jardin» (voir p17) Christophe Chaussereau 3 jeunes hérissons et un (Pluherlin, 56) peti t d’Homme ravi ! 8 9
n Habitat : forêts de résineux ou de n Prédateurs : La Martre des pins est le feuillus, bocage, parcs et jardins en ville. seul prédateur capable de suivre l’Ecureuil n Un régime alimentaire varié : dans les arbres, mais le Renard et le Chien domestique peuvent l’attraper quand il se l Prédilection pour les graines de rési- déplace à terre (de même que le Chat, la neux, les faînes, les noisettes et les glands. Fouine, l’Autour des palombes…). l Selon les saisons, champignons, graines d’orme et de charme, fruits (mûres, châ- n L’Ecureuil et l’Homme : taignes, prunes, pommes, cynorrhodons), Génie des bois dans l’Antiquité, puis pa- fleurs, bourgeons, chatons, pousses, raci- Xavier Rozec resseux et voleur au Moyen-Âge, il est nes, bulbes, épis de céréales, lichens, in- aujourd’hui considéré comme très sympa- sectes, escargots, œufs, oisillons, aliments thique. dans les mangeoires à oiseaux… S’il cause quelques dégâts en sylviculture, il subit surtout les transformations dues à Les réserves de l’Ecureuil : Pour pallier le l’Homme : manque de nourriture hivernale et printa- l Fragmentation des habitats (bocage). nière, l’Ecureuil enterre (ou cache dans des l Réseaux routiers (surtout lors de la dis- cavités d’arbres) quelques graines ou cônes persion des jeunes en fin d’été). en différents endroits. Il les retrouvera plus l Introduction d’espèces exotiques (com- tard grâce à sa mémoire (mais celle-ci n’est petition et maladies) : l’Ecureuil gris pas très bonne !) ou à son odorat… Sinon d’Amérique l’a fait disparaître de la majeu- L’ Ecureuil roux ce sera pour un congénère ! Si la cachette re partie de la Grande Bretagne ; l’Ecureuil n’est jamais retrouvée, les graines pourront de Corée pourrait constituer un danger. Rongeur (200 à 480 g) germer, et il contribuera ainsi à la disper- Sciurus vulgaris - Gwiñver rous lié aux sion des essences. Moins connus sont ses Signalez ces intrus ! forêts et au bocage, et pa r exten- entrepôts de champignons : il les fait sé- sion aux parcs et jardins . Il est cher en les suspendant à l’enfourchure des menacé en Europe par l’i rameaux ou en les coinçant dans l’écorce. ntro- duction d’espèces exotiq Muscles des pattes ues (voir encadré p 12). 15 à 20 cm postérieures très n Gîtes : nids dans la couronne des arbres, puissants à plus de 6 m de haut, à l’abri des préda- teurs : Griffes très l Le nid d’hiver ou « hotte » : solide struc- Un nid Large queue touffue ture sphérique de 20 à 50 cm de diamètre, développées, d’écureuil faisant office de balancier, composée de branchettes et brindilles en- dans un meri- Basile Montagne doigts de gouvernail, de parachute, tremêlées. L’intérieur est garni de mousses, préhensiles herbes séchées, lichens, poils, plumes etc. sier, composé de de signal visuel et, selon l Le nid d’été : construction plus modeste feuilles, brindilles, la saison de parapluie, de de brindilles et de feuilles (parfois de sim- mousse... et ficelle 20 à 25 cm parasol ou de couverture ! ples plates-formes). agricole ! Céline Lecoq Rarement, gîte dans un tronc d’arbre (ca- vité naturelle, ancien trou de pic…), l’inté- Bien qu’appelé «écureuil rieur étant garni de mousses et de feuilles. roux», son pelage peut être n Reproduction : un à deux accouple- Participez à l’enquête nationale «Les écureuils roux, brun ou noir ments, en début de printemps et éventuel- en France» du Muséum National d’Histoire Ventre toujours Naturelle ! En savoir plus : lement en début d’été. Après une gestation clair de 40 jours, la femelle met bas 3 à 5 jeunes http://ecureuils.mnhn.fr/enquete-nationale/ Hiver : oreilles coiffées (parfois plus) qui s’aventurent à l’extérieur d’un pinceau de poils de à 6 ou 7 semaines. 2 à 3,5 cm de long. Seuls15 à 25 % atteindront l’âge d’un an. Restes de repas de l’Ecureuil : cône Transport de vivres à découvert : pas ques- de pin et noisette tion de traîner ! Nid d’écureuil à la cime d’un arbre Plumet d’écailles subsistant à l’extrêmité supérieure Catherine Caroff Xavier Rozec Base des écailles Franck Simonnet coupée de manière Xavier Rozec Xavier Rozec 10 irrégulière 11
Accueillir l’Ecureuil ...Recueillir le Hérisson et l’Ecureuil ? De façon générale, il est préférable de ne ces légalement protégées. La loi interdit n Favorisez la diversité arboricole ! n La menace des espèces exotiques pas toucher un animal sauvage trouvé leur détention et leur transport qui ne dans la nature ou au jardin, en particu- peuvent être assurés que par des structu- Pour lui fournir de la nourriture en tou- l Elles peuvent s’échapper dans la nature et lier les jeunes qui semblent abandonnés res habilitées (ONCFS, Centres de soins te saison : faire souche, concurrençant l’Ecureuil roux. et qui ne le sont pas forcément. Si un agréés). Introduit en Grande Bretagne et en Irlande, animal est blessé, ou si un jeune est laissé l Préservez ou améliorez la diversité La bonne réinsertion dans le milieu na- l’Ecureuil gris a quasiment supplanté l’écureuil seul longtemps, vous pouvez éventuel- des arbres de votre jardin, roux, espèce indigène. Le problème existe aussi turel des animaux recueillis et soignés lement lui porter les premiers secours est malheureusement délicate et ne peut l Préservez vos haies, faites en sorte en Italie du Nord. avant de prendre contact, au plus vite, qu’elles contiennent une strate arbo- compenser les destructions de leurs ha- l La menace est réelle en France (Ile-de-France avec un Centre de soins. rée et une strate arbustive (noisetiers, et Picardie pour le Tamia de Sibérie, frontière bitats. La protection de leur biotope et la églantiers...), ou plantez-en une, en évi- italienne pour l’Ecureuil gris). Le hérisson et l’écureuil sont des espè- prévention des destructions peuvent seu- tant toute plante invasive. les garantir le maintien des espèces. l Le Tamia pourrait poser des problèmes sa- n Attention lors de vos coupes d’arbres ! nitaires en jouant un rôle dans la dynamique Questions à S’ils ne présentent pas de danger, pré- de la borréliose de Volée de Piafs 1 « 1 Centre Lyme (transmise de soins agréé par l’Union Française des Cen- servez vos vieux arbres, ou gardez une Un Tamia de Sibérie en Forêt de tres de Sauvegarde de la faune sauvage partie de tronc qui contient des cavités. par les tiques). Sénart (91). Seul le Tamia de Si- Que dois-je faire si un jeune hérisson Recueillez-le et mettez-le dans un carton » n Si nécessaire, offrez-lui des gîtes : bérie (ou écureuil semble abandonné dans mon jardin ? avec de l’herbe sèche posée sur un lit de Si vous estimez que votre environne- de Corée) est encore journaux. Si l’animal est froid, mettez une Si un hérisson est en vadrouille en plein bouillotte ou des bouteilles d’eau chaude ment ne fournit pas suffisamment de gî- vendu en animale- jour, c’est qu’il a un problème. S’il s’agit © Jean-Louis Chapuis rie. Boycottez-le ! attachées à l’intérieur du carton avec de tes pour les écureuils, il vous est possible d’un petit, soit il a perdu sa mère et sa la ficelle passée dans des trous (risques de leur installer des nichoirs artificiels. fratrie, et dans ce cas sa mère ne le cher- d’écrasement si les bouteilles roulent). chera pas en plein jour, soit il leur est ar- Vous pouvez les acheter ou les fabriquer rivé quelque chose. vous-même en vous inspirant du cro- « quis ci-contre. Construire un nichoir pour l’Ecureuil Que faire si je trouve un nid tombé à ter- tage (quelques mètres). Surveiller de loin, Tous les jardins ne peuvent pas rece- re (par exemple suite à un élagage) dans et vérifier au bout d’une heure : la maman voir de nichoir pour écureuils. lequel il y a des jeunes écureuils ? revient vite, ou pas du tout. Votre jardin doit vous permettre de : En premier lieu vous pouvez reconstruire Il va sans dire que si les tronçonneuses » lPlacer le nichoir assez haut (minimum le nid dans un petit cageot avec les maté- sont toujours en route à proximité, elle ne 4m), riaux du nid existant (c’est mieux car il y reviendra pas. l Le fixer solidement (étant donné le a leur odeur) ou si c’est impossible à l’aide de feuilles et d’herbes sèches, de mousse, Si rien ne se passe, reprenez le cageot, poids de l’Ecureuil), de préférence dans mettez tout son contenu (nid et petits) une fourche. etc. Y remettre les petits et accrocher le cageot en hauteur, non loin du lieu d’abat- dans un carton avec bouillottes ou bou- l Choisir un arbre en teilles d’eau chaude Basile Montagne connexion avec un bos- quet (au minimum), une Dans tous les cas : contactez rapidement un centre de soins, qui vous fournira toutes vallée boisée etc. les informations utiles. Ne forcez pas l’animal à boire ou à manger - ne lui donnez jamais de lait de vache ! Les passages à écureuils Les centres de soins en Bretagne habilités pour les mammifères Basile Montagne Laisser déborder de 2 cm vers le bas les panneaux latéraux permet d’éviter le pourrissement prématuré du plancher ! Certaines com- n Volée de piafs (Languidic, 56) : 06 08 98 42 36 munes de Breta- L’Ecureuil et vous, témoignages1... gne ont mis en n Centre de soins de l’Ecole Vétérinaire de Nantes : place des passages 02 40 68 77 76 à écureuils au- Vous pouvez déposer l’animal vous-même ou dessus de routes contacter France Express (22, 29, 35, 56) pour l Contrairement au Hérisson et à la de pin, glands, voire, chez Dominick et où ils étaient convenir d’un lieu de dépôt. L’animal sera acheminé Taupe, vous êtes nombreux à ne jamais Danièle Lundy (Trémargat, 22), de restes régulièrement gratuitement vers le centre de soins. observer l’Ecureuil dans votre jardin... sou- de granulés (maïs, blé...) qu’ils distri- écrasés. Inscrivez sur le carton le lieu de destination et le n° vent à votre plus grand regret. Certains les buent aux ânes. de téléphone du centre, ainsi qu’une lettre scotchée Xavier Rozec observent pourtant dans une plantation l Certains d’entre vous ont la chance avec vos coordonnées et les circonstances de la dé- de pins ou un parc juste à côté du jardin... 2010 : pose d’un pas- d’«héberger» des écureuils dans leur couverte de l’animal. sage à écureuils à mais rarement dans le jardin lui-même ! jardin : dans des cavités d’arbres ou des Hors Bretagne : trouver les coordonnées du Callac (22) (ici une l Cependant, plusieurs d’entre vous les nids, comme chez Bernard Sécher (Guern, corde de spéléologue centre de soins le plus proche : Franck Simonnet observent en train de se nourrir, essentiel- 56). Christophe Chaussereau (Pluherlin, jalonnée de noix pour at- www.uncs.org ou 03 86 97 86 05 lement en fin d’été et en automne, surtout 56) l’a observé en couple dans son jardin tirer l’Ecureuil), avant son au printemps. installation en hauteur. de noisettes, mais aussi de noix, pommes 1 Témoignages recueillis dans le cadre de l’enquête «les mammifères de votre jardin (voir p 17) Xavier Rozec 12 13
n Un mode de vie fouisseur : Telle l’araignée au centre de sa toile qui vibre à la capture d’une proie, la Taupe l Creusement : pattes avant très puissan- est capable de repérer le moindre ver tes servant de pelle et lui permettant de tombant dans une de ses galeries. pousser dix fois son poids ! l Déplacements en tunnels étroits : corps n Gîtes : creuse une chambre sphérique, cylindrique d'où rien ne dépasse. où elle amasse les matériaux disponibles au lVie en milieu très peu oxygéné : poumons plus près (feuilles de chêne, de hêtre, foin, proportionnellement deux fois plus grands paille, mousse, plumes, poils, papiers...), et où elle se reposera 3 fois par jour durant Erwan Balança que ceux des autres mammifères, deux fois plus de sang et de globules rouges. 3-4 heures. Sur sols minces ou en terrain inondable, elle construit des «forteresses» l Quasi aveugle. Audition peu dévelop- autour de son nid (voir p. 16). pée, mais profite de l'effet d'amplification assuré par le réseau de galeries. Repère et n Vie sociale et démographie : solitaire détecte ses proies essentiellement à l’odo- sauf : rat. Repérage tactile grâce à ses vibrisses et l au moment de l’accouplement, en fé- à sa queue courte maintenue en l’air pour vrier-mars (mais deux heures maximum !) garder le contact avec le plafond des gale- ries. Sens de l'orientation inégalable, en 3 l pendant l’élevage par la mère des jeu- dimensions. nes (4 en moyenne) nés 4 semaines après. Ils sont allaités un mois, puis suivent leur n Habitat : presque tous les types de sous- Taupe d’Europe Petit mammif mère en chasse, avant d’être expulsés avant ère (80g) doté sols, avec une préférence pour les pâtures l’âge de 3 mois. Les jeunes contraints de se La d’une morphol ogie adaptée à la vie sous terr et les forêts de feuillus. déplacer en surface peuvent alors être la proie de chouettes hulottes, buses, renards, Talpa europaea - Goz europa e et à l’excava tion de galeries - blaireaux, chiens et chats, se faire écraser . Les galeries de la Taupe : elle creuse un réseau de galeries à une profondeur déter- par des voitures ou mourir de faim, faute minée par la nature du sol et la saison, de d’avoir réussi à trouver un territoire. 2000 à 7000 m2 en fonction de la richesse Sauf à cette période de leur vie, les taupes, en vers de terre. toujours sous terre, sont rarement accessi- Oreilles réduites à des trous bles aux prédateurs. Elles meurent vers 3 Minuscules yeux dans la boîte crânienne, Evacue la terre par des cheminées en for- mant des cônes de déblais, les taupinières. ou 4 ans, souvent du fait de l’usure de leurs cachés sous la fourrure dépourvues de pavillons dents par les cailloux minuscules ingérés avec les vers, qui ne leur permettent plus de se nourrir et de digérer correctement. n Strictement insectivore : se nourrit Vibrisses très sensibles sous terre de tout ce qui passe sous son nez n La Taupe et l’Homme : elle est peu ap- (carabes, vers, larves, chenilles, mille-pat- préciée à cause de ses taupinières jugées tes, courtilières, œufs de fourmis...). inesthétiques ou endommageant les ton- deuses, raison pour laquelle elle est piégée. Nette préférence pour les lombrics, impor- Au début du XXème siècle, elle a aussi été Céline Lecoq tante source de protéines et d’eau. Mais son piégée pour sa fourrure soyeuse (600 à 800 impact est faible : 15 kg/an, sur les 1 à 2 ton- animaux étaient nécessaires à la confec- nes que contient un hectare. tion d’un manteau). Elle semble encore bien répandue, mais Les réserves de la Taupe : elle peut se l’appauvrissement des sols dû à l’agricul- constituer des réserves de vers de terre ture intensive lui est néfaste. Pattes avant puissantes pour l’hiver (n’hiverne pas) : elle les déca- Fourrure très épaisse, dont les poils sont (caractéristiques d’un mode pite pour qu’ils entrent en léthargie et les Sa présence au jardin est la garantie d’un implantés verticalement (lui permettant entasse dans des galeries abandonnées ou sol riche, qu’elle contribue à aérer et à drai- de vie fouisseur) et dotées de d’avancer ou de reculer dans ses galeries). des chambres prévues à cet effet. ner grâce à ses galeries. Elle consomme aus- 5 griffes acérées si quelques ravageurs (limaces, vers blancs, Toute petite queue (2 à 5 cm) courtilières...). Enfin, ses galeries peuvent toujours dressée en l’air servir à des crapauds pour hiverner. Zoom sur la puissante patte D’où viennent les monticules de terre 10 à 16,5 cm avant qui parsèment votre jardin ? Taupinière constituée de Corps cylindrique terre évacuée des galeries Cheminée rebouchée car désormais Céline Lecoq inutilisée La Taupe évacue la terre par cette cheminée Aurélien Audevard Josselin Boireau Galerie 14 15
Cohabiter Les constructions de la Taupe dépendent de la nature du terrain : La Taupe et vous, avec la Taupe témoignages1... Basile Montagne d’après P. Deom l Christophe Chaussereau (Plu- du jardin. Comme Alain et Ma- Ses taupinières n’en font pas l’amie des herlin, 56) a remarqué que le pié- rie-Françoise Jégo (Arzano, 29), il paysans et des jardiniers. Nombreux sont tinement par les chevaux fait fuir nous conseille de lire le numéro de ceux qui ont essayé de s’en débarrasser : pièges, poison... les outils de mort sont la taupe vers les zones moins pié- la Hulotte sur la taupe** pour mieux nombreux ! tinées... par exemple vers le jardin la connaître, ne pas essayer de la d’agrément !!! chasser mais vivre avec : il suffit de Certains tentent de faire fuir la taupe sans la tuer (avis partagés quant à l’efficacité !) : ratisser les taupinières calmement Ghislain Néa (Paimpont, 35) pour vivre en paix avec cette voisine. l l Objets tranchants introduits dans les ga- conseille de laisser une partie de jar- leries (mais la Taupe crée une galerie de din naturelle et a utilisé avec succès l Jean-Marie Lorant (Saint- dérivation), l’Euphorbe épurge. Brieuc, 22) a vu une taupe se réfu- Exemple de système de galeries avec nid souterrain, en sol meuble et l Produits à forte odeur déversés dans les gier chez lui un jour d’inondation profond sous une pâture. Alain Cauchard (Malansac, 56), du ruisseau, lui permettant d’ad- l galeries (goudron, huile de vidange, naph- a remarqué l’absence de taupinières taline...), mais la taupe bouche alors les ga- mirer «son poil très brillant, d’un là où la terre est bien compostée et leries souillées et en crée de nouvelles ! très beau noir ». Il se demande en non retournée. l Emetteurs d’ondes à basse fréquence outre «que faire contre les croyances Basile Montagne d’après P. Deom (mais les taupes s’y habituent) ou sa ver- (NDLR : car une terre ainsi gérée fournit assez erronées des adultes sinon de la pé- de vers de terre pour que la Taupe n’ait nul sion «système D» : bâtons de noisetier sur- dagogie ? Se préoccuper d’expliquer le montés de bouteilles plastique, dispositif besoin de créer de nouvelles galeries !). rôle des taupes aux enfants, donc aux créant des vibrations sous la terre... l Caroline Bellec (Colpo, 56) nous enseignants ? » l Les plantes réputées répulsives : l’euphor- conseille la communication pour be épurge, l’hellébore fétide, le datura et l Julie Windebank (Plouguerneau, aller vers un changement des menta- 29) : Notre méthode ne me semble pas d’autres... (attention, lités ! mal car elle ne dérange probablement certaines (NDLR : alors faites passer cette brochure !). pas la taupe et nous n’avons pas wikipedia sont toxi- Forteresse au-dessus du sol en terrain inondable ou sol mince. d’énormes tas de terre partout sur la ques). David Morin (La Croix Helléan, pelouse. En fait ce sont nos enfants l 56) nous conseille d’utiliser les qui aiment enlever la terre avec leurs taupinières pour planter des bul- camions bennes... Alors c’est même Quelle que soit la méthode, si vous êtes parvenus à vous dé- bes de crocus... ça fait des pelouses barrasser de la Taupe, sachez que le plus souvent il ne se amusant pour certains d’entre nous! fleuries ! passera pas plus de quelques jours avant qu’un autre indi- Concluons avec Bernard Broyard Germain Ridel (Le Vieux Marché, l vidu ne vienne profiter de ce réseau de galeries vacant... (Chambon sur Dolore, 63), et beau- l Mieux vaut donc vivre avec la taupe ! 22) : Ça fait de la terre propre pour coup d’entre vous, que «là où il y a de L’euphorbe épurge les plantations* et ça met de la vie la taupe, il y a des lombrics, et il y a (Euphorbia lath dans la pelouse. J’aime bien savoir yris) de la vie !» qu’il y a d’autres « utilisateurs » Droit d’asile pour votre taupe ! * Vous êtes nombreux à utiliser la terre des taupinières pour vos rempotages n Une voisine pas si gênante... qui ne la dérangera nullement. Et pourquoi ** La Hulotte n° 68-69 (1993), La Taupe (numéro spécial, 92 pages). ne profiteriez-vous pas de cette belle terre Une fois installée, «votre» taupe peut se faire aérée pour vos rempotages, semis etc. plutôt discrète : si la nourriture est suffisante, elle que d’acheter du terreau ? se contentera d’entretenir ses galeries exis- 1 Témoignages recueillis dans le cadre de l’enquête «les mammifères Retour de votre jardin, réalisée en d’expériences partenariat avec Lescohabitation avecpro- Jardins de Noé, tantes et n’en créera de nouvelles que dans n Pas de pesticides dans votre jardin ! taupe de rares conditions (sécheresse ou froid ex- gramme d’éducation à l’environnement de Noé Conservation. Cette Moins vous traiterez votre jardin à l’aide Témoignages... enquête est toujours en cours ! ceptionnels la contraignant à creuser plus / Noé ? les résultats : www.gmb.asso.fr de produits de synthèse, plus il sera plein Télécharger le questionnaire, voir profond, pour suivre les vers de terre). de vie... Et une terre pleine de vers de terre Par contre, si elle est chassée ou tuée, les dispense la Taupe de creuser de nouvelles Merci à toutes les personnes ayant répondu à cette enquête pour leurs nouveaux venus sont susceptibles de mo- galeries ! conseils et leur bon sens ! difier le réseau de galeries et de le remettre Faites de votre jardin un oasis pour les vers en état (d’autant plus s’il est inoccupé depuis de terre ! Saviez-vous que le nombre de vers longtemps). de terre par m3 de sol régresse fortement en n Les taupinières : une manne pour le jar- France (travail du sol trop intense, utilisa- dinier ! tion de produits phytosanitaires, manque d’apport de matière organique, sols à nu...). Et puis en y réfléchissant de plus près, ce n’est Dans ce contexte inquiétant pour notre petit pas de la taupe que vous voulez vous débar- mammifère dont ces invertébrés constituent rasser, mais des monticules qu’elle laisse sur l’essentiel du menu, offrez l’asile à la taupe votre pelouse ! Alors rien de plus simple : il dans votre jardin ! vous suffit d’étaler ces derniers au râteau... ce 16 17
Musaraignes et petits rongeurs : Attention risque de confusion ! En général, ce sont les campagnols qui Petits rongeurs font des dégâts au jardin. Leurs gale ries, o- nombreuses et plus ou moins superfici Les musaraignes sont des insectiv elles, sont facilement repérables. Le Mu res (larves d’insectes, pucerons, li- lot établit ses terriers dans des endroits plus maces...). Elles ne s’attaquent donc l Yeux minuscules discrets (haies, talus, broussailles...). pas à vos légumes. Prédateurs hors Musaraignes l Nez pointu et mobile pair à leur échelle, elles consomment l Petites oreilles l Queue courte à l’occasion les jeunes campagnols Petits yeux au nid. Campagnols l l Longue queue l Petites oreilles Mulots et (≈ longueur tête + corps) l Museau court et arrondi souris l Grands yeux l Grandes oreilles l Yeux minuscules Yeux + grands l Sorex l Oreilles cachées dans le pelage Oreilles + grandes et sortant l l Pointe des dents rouge Crocidures légèrement du pelage Campagnol roussâtre Mulot sylvestre l Longs poils isolés sur la queue Myodes glareolus - Muenn arrous Apodemus sylvaticus - Morzigell ar c’hoadeier l Dents entièrement blanches Oreilles grandes pour un Pavillons très développés (14 à 18 mm) campagnol et dépassant Dos marron Yeux nettement de la fourrure (brun à fauve) proéminents Musaraigne couronnée Sorex coronatus - Minoc’h Millet Pelage ventral Dos roux Crocidure musette gris clair 8à Pelage tricolore : dos sombre, flancs fauves, Crocidura russula - Minell an tiez 11 cm ventre clair + courante ! Queue longue pour un campagnol ≈ 1/2 (tête + corps) 7 ,5 à Ventre blanc Pelage gris-brun Pelage + clair sur le ventre 11 c m 3,5 à cassé ≈ uniforme que sur le dos Queue longue et pourvue 5,5 cm de poils courts 8à Pas de démarcation Queue + courte 11 l m nette c l Oreilles + petites cm Souris grise ,6 3,2 à 3 5 soles plantaires* Mus musculus - Logod ti 6 ,5 à 7 , 5 c m Plutôt dans les 3,3 à 3,8 cm bâtiments Queue d’aspect Pelage gris-brun, sans 7 ,5 c m Campagnol souterrain écailleux, 6,5 à démarcation nette Microtus subterraneus - Muenn zouar presque nue 6, 2 à 1 0 c Pieds sombres ventre/dos Musaraigne pygmée Oreilles cachées Absent au sud Crocidure leucode de la Loire m Sorex minutus - Minoc’h korrik dans la fourrure Crocidura leucodon - Minell daouliv Yeux très Pelage dense et petits Pelage + uniforme (démarcation + floue) sombre (grisâtre) Pelage bicolore : dos sombre, Pieds posté- ventre blanc Démarcation Queue légèrement rieurs plus nette dos / ventre bicolore petits que ceux du Mulot Petite taille, 6,1 à 10 silhouette + ,3 c m ramassée 2,5 à 3,6 cm 7,5 à En Bretagne, il existe un autre petit cm 4,5 à 5,5 c m 3,5 10 cm 2,8 à rongeur de la famille des souris, le Rat des Queue + longue (3/4 de la longueur tête Très localement (sud-est de la Région) : présence 6 soles plantaires* moissons, qui vit dans les hautes herbes. + corps) et + épaisse m d’une autre espèce, très difficile à distinguer : ,6 c à4 7à9c le Campagnol de Gerbe (Microtus gerbei) m 3,6 Campagnol agreste Il existe en Bretagne deux autres espèces de musaraignes : Campagnol des champs Microtus agrestis - Muenn ar maezioù l La Musaraigne des jardins (Crocidura suaveolens - Minell al liorzhoù), très rare en Bretagne (îlots et très localement dans le Microtus arvalis - Muenn ar parkeier Dessins Céline Lecoq Commun en sud-est de la région) Commun en Pelage + sombre (brun-roux) Basse Bretagne l La Musaraigne aquatique (Neomys fodiens - Minoc’h-dour), spécifique des milieux aquatiques. Haute Bretagne et hirsute Soles Pelage gris beige plantaires* n Favorisez les musaraignes comme auxi- n Pour limiter les campagnols, adop- Queue bicolore et lisse brunes liaire du jardin en laissant des herbes hau- tez leurs prédateurs ! Posez des nichoirs tes, des interstices dans les murets de pier- à Chouette effraie ou à Belette, laissez des Queue unicolore res... Ces préconisations ne doivent pas être interstices dans les murets pour cette der- Dessins Céline Lecoq Soles plantaires* suivies si vous estimez avoir trop de petits nière, faites un nichoir pour la Fouine (cf. roses rongeurs (dans ce cas il faut éviter les zo- brochure «Les mammifères du grenier», à 2, 5 ,9 c m à3 2,5 à 4 ,7 c m nes de végétation fournie trop près de vos paraître). 8 à 10 9 à 13 c m légumes). cm 18 * Callosités sur la plante des pieds 19
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