REVUE DE PRESSE ET DES RESEAUX SOCIAUX - Lundi 20 mai 2019 Outre-mer - Mayotte.gouv
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
A LA UNE ELECTIONS EUROPEENNES; Pages, 8 à 16, 34 à 35, 66 à 67. Outre-mer, les projets pour les Outre-mer des 34 listes. A quoi sert, concrètement, l’Union Européenne en Outre-mer ? ELECTIONS PROVINCIALES; Pages, 6, 49 à 55. Nouvelle-Calédonie, les présidents des trois provinces élus. ESSAIS NUCLEAIRES; Pages, 59 à 61. Polynésie, une nouvelle mission d’experts prévue pour le second semestre. 2
20/05/2019 Européennes: En Polynésie, le matériel électoral par endroit largué par avion Papeete, France | AFP | vendredi 17/05/2019 - 13:32 UTC+3 | 261 mots Aux antipodes de l’Europe, la Polynésie française jouit d’une surface comparable, mais essentiellement maritime, dans le sud de l’océan Pacifique, ce qui complique la préparation du scrutin, et oblige par endroit à larguer le matériel électoral par avion. Dans certaines îles isolées et dépourvues d’aéroport, comme Hereheretue, Tematangi ou Rapa, l’armée larguera le matériel électoral depuis un avion militaire. La propagande et les bulletins de vote seront acheminés par fret maritime ou aérien dans les autres îles et atolls, répartis sur cinq archipels. Dans un grand gymnase, deux cents personnes sans emploi mettent sous pli sept millions de feuilles, soit 37 tonnes de papier, avant que les colis ne soient étiquetés par une association de personnes handicapées. Faute de moyens, seules 13 listes sur 34 ont fourni leur propagande. Les autres sont accessibles en ligne. La majorité des 195.342 électeurs polynésiens,-qui voteront samedi en raison du décalage horaire-, réside à Tahiti ou dans les îles proches, comme Moorea, Huahine, Raiatea ou Bora Bora. Mais il n’est pas évident de distribuer la propagande, car les adresses sont souvent imprécises. Moins de 15% des électeurs polynésiens s’étaient déplacés en 2014. Ce manque d’intérêt s’explique par l’éloignement de l’Europe, mais aussi l’absence de personnalité polynésienne de premier plan sur les listes. Le seul candidat local en position éligible, Eric Minardi, est 25e sur la liste du RN. Le ministre polynésien de l’Economie verte, Tearii Alpha, est en 34ème position sur la liste LREM. Pour les partis politiques locaux, ces européennes seront surtout un moyen d’évaluer leur potentiel électoral à un an des municipales. ml/caz/shu © Agence France-Presse 6
19/05/2019 La Fedom met en ligne « l’outil le plus concret sur les données recensées » en Outre-mer ©Charles Baudry / Fedom Ce mardi 14 mai, lors de l’Assemblée générale de la Fedom, Joël Destom, Directeur Outre-mer AG2R LA MONDIALE et administrateur de l’organisation, a présenté les travaux de dynamisation du tableau du bord destiné aux adhérents. « C’est l’outil le plus concret sur les données recensées concernant les territoires ultramarins », explique-t-il, « je ne recense pas d’outils aussi pertinent sur le recueil de données Outre-mer, souvent très éparses ». Outremers360 : Vous avez présenté lors de l’Assemblée générale de la Fedom, les travaux de dynamisation du tableau de bord de l’organisation. Pouvez-vous nous expliquer la démarche retenue pour le rendre plus efficace ? Joël Destom : La Fedom a ouvert une réflexion sur l’optimisation des données dont elle disposait, et en tant qu’administrateur et membre adhérent, je me suis porté volontaire pour contribuer à la réflexion. Le point de départ, c’est la vision du président de la Fedom Jean-Pierre Philibert, quant à l’orientation et au sens à donner aux travaux d’une organisation comme la nôtre. L’idée est de vivre au même rythme que les entreprises adhérentes. Au-delà de la compétence technique apportée sur certains sujets, il y a aussi la volonté d’investir des sujets business et de mettre à disposition des adhérents des facteurs d’acculturations sur leurs environnements. La question du traitement de la data et de la gestion de l’écosystème associé est un vrai sujet d’entreprise que la Fedom a décidé de s’approprier. Jean-Pierre Philibert a souhaité impliquer l’organisation sur ce tableau de bord qui existe afin qu’il devienne dynamique et moderne. Par exemple, il s’agit de favoriser un accès sur tous types de terminaux et de laisser à l’adhérent la main sur la pertinence des détails qu’il souhaite sur tel ou tel catégorie d’indicateurs. Concrètement, quels sont les chiffres qu’on y trouve ? C’est l’outil le plus concret sur les données recensées concernant les territoires ultramarins. On retrouve bien évidement des indicateurs économiques mais également des données institutionnelles, démographiques ou à caractère sociales. C’est une matrice particulièrement complète. De mémoire, je ne recense pas d’outils aussi pertinent sur le recueil de données Outre-mer, souvent très éparses. Le pas supplémentaire que franchit la Fedom c’est d’articuler les données avec un outil de qualité qui serait laissé à la main des adhérents pour leurs besoins spécifiques. Où sont recensées ces données ? Les données existent et proviennent de sources fiables et très classiques : l’INSEE, l’IEDOM, l’IEOM, les tableaux de la DREES, etc. La valeur ajoutée de la Fedom le travail méthodique de recensement et la mise en perspective. Ce sont des données disparates donc dans un premier temps il faut agréger ces éléments et dans un second temps, les mettre en relief afin que l’ensemble fasse sens. Ce tableau s’adresse exclusivement aux chefs d’entreprises ? Beaucoup d’adhérents de la Fedom représentent des entreprises mais ce tableau s’adresse à tous ceux qui s’intéressent aux Outre-mer. Je pense spontanément à tous les acteurs de la vie publique, aux organisations et ordres professionnels, aux élus. Dans tous les cas, il y a une vocation économique au sens élargi pour contribuer au développement des Outre-mer dans la dimension économique mais aussi humaine et sociale. Le tableau de bord de la Fedom est adressé à ses adhérents mais il faut reconnaître que beaucoup plus largement, la Fedom s’attache à le partager avec tous les acteurs publiques et privés concernées par les réalités ultramarines. 7
18/05/2019 Européennes 2019 : les projets pour les Outre-mer des 34 listes Zones économiques exclusives, biodiversité, agriculture... à l'approche du premier tour des élections européennes du 26 mai, tour d'horizon des propositions spécifiques pour les Outre-mer telles qu'elles apparaissent dans les programmes des 34 listes. © PATRICK HERTZOG / AFP Parlement européen à Strasbourg Par Samuel Monod Les élections européennes approchent. Le scrutin se déroulera les 25 (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Saint-Martin, Saint-Barthélémy, Polynésie, Saingt-Pierre et Miquelon) et 26 mai (France hexagonale, Mayotte, Réunion, Polynésie, Wallis et Futuna). 34 formations politiques vont tenter de rentrer au Parlement Européen de Strasbourg pour y siéger pendant les cinq prochaines années. Pour autant, un désintérêt pour ce type d'élections s'est installé dans les territoires ultramarins. A peine 17% de participation lors des dernières européennes en 2014. Pour ce cru 2019, quelles sont les mesures spécifiques pour l'Outre-mer que les différents partis affichent dans leurs programmes ? La1ere.fr a épluché les propositions. La France Insoumise - Manon Aubry Du côté de la gauche, le parti de Jean-Luc Mélenchon, représenté par Manon Aubry lors des Européennes, dévoile quatre grandes mesures pour l'Outre-mer dans son programme : - Enrayer l'extinction des espèces "en adoptant un plan de sauvegarde de la biodiversité en Europe", mais aussi dans les territoire ultramarins. Ce plan vise notamment la protection des abeilles et oiseaux, et "les trésors" de l'écosystème en Outre-mer. Egalement, gérer et préserver "durablement les forêts et les forêts primaires" qui, selon le parti, permettrait de "stocker le carbone dans les sols". - Transformer le statut des Outre-mer de "régions ultrapériphériques, en régions universelles de progrès". La volonté de la France Insoumise ? "En finir avec le mépris et la vision européocentrée". - Défendre l'augmentation des fonds de la politique agricole commune dédiés aux Outre-mer dans le cadre du Programme d'Options Spécifiques à l'Eloignement et à l'Insularité (POSEI) - Faire des Outre-mer "des territoires pilotes de la transition écologique" en allant de plus en plus vers l'autonomie énergétique, l'autosuffisance alimentaire et la préservation de la biodiversité. La République en Marche - Nathalie Loiseau Dans le programme de la tête de liste Nathalie Loiseau, une seule mesure fait explicitement référence à l'Outre-mer : "passer de 4 à 30% de zones marines protégées par Natura 2000, en particulier dans les territoires ultramarins". Comme beaucoup d'autres candidats, l'ancienne ministre chargée aux Affaires Européennes fait de la préservation de la biodiversité son cheval de bataille pour l'Outre-mer 8
18/05/2019 Parti socialiste/Place Publique - Raphaël Glucksmann Chez les socialistes - qui font liste commune avec le mouvement de l'essayiste Raphaël Glucksmann - les propositions pour l'Outre-mer sont très tournées vers l'environnement et la préservation des ressources naturelles. Parmi elles, deux mesures se dégagent : - Tendre vers un abandon des pesticides de synthèse d'ici 2030, et notamment en Outre-mer. Pour cela, le parti socialiste-place publique reste très vague et propose "d'utiliser tous les outils budgétaires et réglementaires pour accompagner la transition agroécologique indispensable à la santé des femmes, hommes et à la protection des écosystèmes". - Veiller à la préservation des mangroves, "notamment pour limiter l'effet des catastrophes climatiques". Une proposition concrète qui vise à protéger les 100 000 hectares de mangroves en Outre-mer dont 93% se trouvent en Guyane et en Nouvelle-Calédonie. Debout la France (DLF) - Nicolas Dupont-Aignan L'ancien candidat à la présidentielle de 2017 est lui même la tête de liste de son propre parti pour les élections européennes. Dans son programme, celui que l'on surnomme "NDA" préconise deux idées pour l'Outre-mer parmi ses 42 propositions : - Revoir la politique agricole et la gestion de la pêche, afin d'offrir "un revenu mérité aux exploitants tout en valorisant nos terroirs et la préservation des ressources en poissons". Pour Nicolas Dupont-Aignan, cela contribuerait à garantir une "alimentation saine et un environnement protégé". - S'opposer à la fermeture de France O, la chaîne du service public dédiée à l'Outre-mer. Parti communiste français (PCF) - Ian Brossat L'actuel porte-parole du PCF et adjoint à la mairie de Paris en charge du logement auprès d'Anne Hidalgo, a participé aux trois dernières législatives (2007, 2012, 2017) et se présente pour la première fois aux Européennes. Il considère être "une issue face à la politique ultra libérale d'Emmanuel Macron". Concernant les Outre-mer, voici ses propositions : - Simplifier l'accès aux fonds structurels européens, "et regrouper tous ces financements dans un fonds régional de développement" propre aux territoires ultramarins. La répartition de ces financements se fera de manière démocratique, "dans le cadre d'un projet de développement économique et social, durable, solidaire et écologique" écrit par les habitants et fixé par chacune des collectivités. - Plaider pour la mise en place d'un accord d'association spécifique entre l'Outre-mer et l'Union Européenne. L'objectif : "assurer la souveraineté alimentaire, substituer la production locale aux produits d'importation, développer l'emploi, préserver l'octroi de mer comme instrument de régulation économique et source de ressources" pour les collectivités d'Outre-mer. Génération-s - Benoît Hamon Un autre ancien candidat à la présidentielle va tenter de briguer une place au Parlement européen de Strasbourg. Benoît Hamon a toujours eu beaucoup d'idées pour l'Outre-mer, et visiblement, il en a encore : 9
18/05/2019 - Créer une Cour Européenne de l'Environnement, "afin de punir les pollueurs dans des scandales environnementaux tels que le chlordécone aux Antilles". - S'opposer au projet de la Montagne d'Or en Guyane. - Soutenir la diversification des installations agricoles et réduire la part des monocultures (banane et canne à sucre notamment). En somme, contraindre les agriculteurs à diversifier leur activité agricole : un producteur de bananes, par exemple, devra cultiver un autre produit). - Décentraliser et assouplir la gestion des milliards d'euros des fonds européens pour le développement des Outre-mer, "afin de les investir dans des services de proximité comme l'énergie, l'eau et les transports". Le Rassemblement National - Jordan Bardella Sur son site, la chef de file de l'extrême droite, représentée par la tête de liste Jordan Bardella, énumère un certain nombre de propositions à destination des populations d'Outre-mer. Voici les principales : - Renforcer et sécuriser les Zones Economiques Exclusives, dans l'objectif d'empêcher "un pillage des ressources". - La mise en oeuvre "d'une exception agriculturelle qui exclut des accords de libre- échange les produits agricoles qui ne sont pas des denrées commerciales comme les autres". L'objectif est donc de protéger les grandes filières agricoles (banane, rhum, sucre) "de la concurrence agressive des pays tiers". - Le Rassemblement National a inscrit des mesures en faveur du pouvoir d'achat des Ultramarins. En ce sens, le RN veut ramener le taux de TVA à 0% dans l'ensemble des départements et régions d'Outre-mer (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte et la Réunion). - Réformer l'octroi de mer "en introduisant une modulation de la taxe en fonction de la provenance des produits". Selon le RN, cela permettrait de "rétablir une continuité entre l'économie de la Métropole et l'Outre-mer". De même, les revenus liés à l'octroi de mer seraient alloués à des politiques publiques. - Créer une Agence Européenne pour la mer, "dont le siège se situerait en Outre-mer français". Ses missions ? Explorer les ressources minières et énergétiques, "faire de la recherche sur les énergies marines renouvelables, sur les ressources biologiques, animales et végétales", et assurer le bon fonctionnement du transport et la surveillance maritimes. Les propositions du RN se concentrent essentiellement sur les DROM, sans évoquer de mesures pour les autres collectivités : la Polynésie Française, la Nouvelle-Calédonie, Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna. Les Républicains - François-Xavier Bellamy Le parti de droite, dont la tête de liste pour les européennes est l'adjoint au maire de Versailles, François-Xavier Bellamy, est peu disert concernant les mesures spécifiques pour l'Outre-mer. D'ailleurs, le mot "Outre-mer" n'apparaît qu'une fois dans les 75 propositions du programme, dans la numéro 61. Ainsi, les Républicains affirment que les territoires ultramarins sont "une richesse pour la France" et qu'il est nécessaire "d'adapter la législation européenne à leurs caractéristiques et leurs besoins" et particulièrement "dans le cadre de la mise en oeuvre des fonds européens structurels dans ces territoires ou des négociations commerciales UE-pays tiers". Les autres listes Les 26 autres partis présentant des listes pour les élections européennes n'ont pas inscrit de mesures spécifiques concernant l'Outre-mer dans leur programme. Contactés par La1ere.fr, les différents interlocuteurs de ces formations indiquent que les Outre-mer sont concernés par l'ensemble de leurs propositions pour l'Europe. Voici leurs noms, et les liens menant à leur site internet : 10
20/05/2019 A quoi sert, concrètement, l’Union Européenne en Outre-mer ? À l'approche des élections européennes, La 1ère s'est penchée sur certaines des dépenses de l'institution dans les territoires d'Outre-mer. L’Union Européenne a mobilisé 4.8 milliards d’euros pour les Régions ultrapériphériques françaises (RUP) entre 2014 et 2020 : Guyane, Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin, La Réunion et Mayotte. Une somme à laquelle viennent s’ajouter des enveloppes dédiées aux PTOM, les Pays et Territoires d'Outre- mer : la Polynésie, la Nouvelle-Calédonie, Saint-Barthélemy, Saint-Pierre et Miquelon ou encore les Terres Australes et Antarctiques. Comment est dépensé cet argent ? A quoi ressembleraient les Outre-mer sans ces aides ? Si elle est loin de résoudre tous les défis, l’U.E. a tout de même transformé ces territoires. Voici quelques exemples. Quatre exemples en dessins Le dessinateur martiniquais Luko a illustré pour la1ere.fr quatre des financements de l'Union Européenne en Outre-mer : la construction de la Nouvelle Route du Littoral à La Réunion, celle d'un hôpital en Petite-Terre à Mayotte, l'agrandissement de l'aéroport Pôle Caraïbes en Guadeloupe et l'arrivée de la fibre optique à Wallis et Futuna. Les financements européens vus par Luko La Réunion C'est la route la plus chère d'Europe. La Nouvelle Route du Littoral (NRL) doit relier les communes de Saint-Denis et La Possession dans le nord-ouest de l’île. Longue de 12,5 km, elle est construite en partie sur la mer et son coût est estimé à 1,6 milliards d’euros. 41% des fonds sortent des caisses de l’Union Européenne, sous forme d’une subvention (151 millions d’euros) et d’un prêt (500 millions d’euros). Près de la Pointe du Gouffre à La Réunion, la Nouvelle Route du Littoral est construite sur la mer. © Richard BOUHET / AFP Problème : le tribunal administratif a annulé, lundi 29 avril, l'arrêté préfectoral autorisant à exploiter la carrière dont les roches massives devaient servir au chantier. L'État s'est, depuis, pourvu en cassation. La livraison de la NRL complète - qui devait se faire en 2022 - est désormais envisagée vers 2025. La Réunion a un autre objectif très ambitieux : devenir entièrement autonome au niveau énergétique d’ici 2025. Premier pas dans cette direction, une centrale photovoltaïque alimente déjà 850 ménages. Des panneaux solaires ont été installés sur plusieurs bâtiments de la commune de Saint-Pierre dans le sud-est de l’île. Un projet qui a coûté près de 7 millions d’euros cofinancé à hauteur de 10% par le FEDER (Fonds européen de développement régional). 11
20/05/2019 Une central photovoltaïque alimente l'Île de La Réunion en énergie. © Dans une île où le taux de chômage des jeunes atteint près de 40% (INSEE, 2017), plusieurs programmes tentent de promouvoir l’emploi. "Initiative pour l’Emploi des Jeunes", par exemple, veut fournir un emploi, une formation, un stage à tout jeune de moins de 26 ans dans les quatre mois suivant la fin de ses études ou sa perte d’emploi. Mis en place à La Réunion en 2015-2016, il a coûté 1,1 millions d’euros financé à 92% par le FSE (Fonds Structurel Européen). Mayotte En Petite-Terre, c’est un nouveau centre hospitalier qui sort de terre. Coût total : 27,3 millions d’euros, dont 59% financés par l’Europe (soit 17,3 millions d’euros). Ce projet est cofinancé par le Fond Européen de Développement Régional (FEDER). Sans cette aide, pas d’hôpital et les malades mahorais devraient continuer à parcourir les 1.400 km qui les séparent de La Réunion et de ses infrastructures hospitalières pour se faire soigner. UNe partie des malades mahorais ne peuvent pas être soignés sur leur île. Ils doivent être évacués vers La Réunion. © MARIE MAGNIN / HANS LUCAS Autre enjeu capital sur l’île aux parfums : l’augmentation du fret. Il passe par le développement du port de commerce de Longoni, le seul de l’île. Objectif : doubler la quantité de marchandises débarquées et embarquées entre 2013 et 2023. 25,5 millions d’euros sont injectés dans ce poumon économique de l’île, 6 millions sont financés par l’Union Européenne. Autre exemple, une aide à la professionnalisation des filières ylang-ylang et vanille. Le projet a été porté par l’association des producteurs des plantes à parfums, aromatiques et médicinales de Mayotte. 52 477 € sur 94 000 € ont été financés par le FEADER, Fonds européen agricole pour le développement rural, soit près de 56%. L'ylang et la vanille sont deux des cultures typiques de Mayotte. © RÉGIS CAVIGNAUX / BIOSPHOTO + DEGAS Jean-Pierre / hemis.fr / Hemis 12
20/05/2019 La Guadeloupe et Saint-Martin L'aéroport Guadeloupe - Pôle Caraïbes bat record sur record en termes de trafic aérien et de nombre de passagers, depuis quelques années. De 2,4 millions de passagers en 2018, il pourrait passer à 3 millions en 2025. Pour cela, il faut, notamment, renforcer la piste d’atterrissage et étendre le Terminal 1 de près de 75%. Un agrandissement qui permettra d’augmenter la capacité d’enregistrement et de débarquement des passagers. 60 millions d’euros en provenance de l’Union Européenne permettront de financer une première tranche de travaux. Le montant total du chantier s’élève à 247 millions d’euros au total. C'est le FEDER (Fonds Européen pour le Développement Rural) qui a été mobilisé. L'aéroport Pôle Caraïbes en 2006. © GARDEL BERTRAND / HEMIS.FR / HEMIS Entre 2007 et 2010, la Guadeloupe, située dans une zone sismique, a également renforcé l’offre de soins du centre hospitalier de Basse-Terre. Un nouveau bâtiment a été construit conformément aux normes en vigueur en France et, notamment, aux normes parasismiques. Le surcoût lié au risque de tremblement de terre a été estimé à 7 millions d’euros, soit près du quart de l’investissement total de 30 millions d'euros. Le centre hospitalier a donc sollicité l’aide du Fonds européen de développement régional (FEDER) afin de mettre le bâtiment aux normes parasismiques. Il a ainsi reçu 3,8 millions d’euros d’aide. Les dommages causée à Saint-Martin, vus le 15 septembre 2017, quelques jours après le passage de l'ouragan Irma. © Ricardo ARDUENGO AFP Autre exemple : le versement de 49 millions d’euros à Saint- Martin et à la Guadeloupe, suite aux ouragans Irma et Maria qui ont frappé les deux îles en septembre 2017. Une avance de 5 millions d’euros avait été allouée dès décembre 2017 au titre du Fonds de Solidarité de l’UE. Ce fonds a été créé en 2002 dans le but d’aider les pays qui subissent des catastrophes naturelles. L’avance avait pour objectif de rétablir les infrastructures et les services publiques et couvrir les coûts des dépenses d'urgence et de nettoyage. Sur la période 2014-2020, l’Union Européenne affirme avoir doté la Guadeloupe et Saint-Martin de plus d’1 milliard d’euros de fonds européens. La Martinique La collectivité territoriale de Martinique affirme, de son côté, avoir soutenu plus de 400 projets en 2018. Un an après les pluies diluviennes qui se sont abattues sur plusieurs communes de la côte est de la Martinique avril 2018, la collectivité territoriale de Martinique mobilise le FEADER (Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural). 800.000 euros au total pourront venir aider les agriculteurs qui en font la demande à partir du 1er février. 2019. 13
20/05/2019 © www.europe-martinique.comfeader-800-000-euros-relancer- production-agricole Il y a quelques années, c'est le TCSP qui a profité des aides européennes. Le Transport Collectif en Site Propre doit décongestionner Fort-de-France et le sud de l’agglomération martiniquaise. Cette deuxième phase, achevée en 2016, est venue compléter et prolonger les investissements réalisés pendant la période de programmation 2000-2006, qui avaient été destinés aux phases préparatoires de prolongement et de réfection de deux couloirs de bus. Le chantier, qui se compose de 5 tronçons distincts, a porté sur l'aménagement d'une voie à double sens réservée aux bus sur un tracé de 14 km. Investissement total 318 millions d'euros, avec une participation de l'UE à hauteur de 66 millions d'euros. Problème, pendant plus de deux ans, entre juin 2016 et août 2018, le TCSP n’a pas fonctionné, alors que les voies de circulation et les véhicules étaient disponibles, entraînant “des surcoûts et des retards”, selon la Cour des comptes. Un bus à l'essai en juin 2018. © Martinique La 1ère Autre exemple, celui de deux entreprises martiniquaises qui ont uni leurs forces pour transformer des tiges de bananiers en d’autres produits comme du bois de placage et des fibres naturelles. FIB ET CO SAS et NV TECH ont collaboré pour développer la technologie nécessaire. Pour leur matière première, elles ont établi des partenariats avec des producteurs du centre de la Martinique. L’Union Européenne a participé pour moitié à l’investissement initial d’un million d’euros. La Guyane Le département français d'Amérique du Sud ne souffre pas des même contraintes que les autres territoires français. Il ne s'agit pas d'une île mais du plus vaste département français. La Guyane partage 520 km de frontières avec le Suriname et 700 km avec le Brésil. Mais le territoire reste éloigné du continent. Et taux de chômage et de pauvreté atteignent des records comme ailleurs Outre-mer. Afin de répondre aux besoins de Cayenne en eau potable, une usine de production d’eau a été construite à Matiti, au nord du chef-lieu. Alimentée par le fleuve Kourou, elle remédie aux problèmes de pénurie et de vétusté qui affectaient l’ancien système et permet à 20 000 personnes supplémentaires d’avoir accès à l’eau potable. Sur les 55 millions d’euros qu'a coûté le projet, l’Europe a participé à hauteur de 9,5 millions. En matière de lutte contre le décrochage scolaire, les trois maisons familiales rurales de Guyane ont mis en place une formation inovante. 413 jeunes guyanais sont inscrits sur deux années scolaires (2017 - 2019). L'initiative a été financé à 80% par une subvention de 560 000 euros du Fonds social européen. 14
20/05/2019 Saint-Pierre et Miquelon Entre 2005 et 2019, l’archipel français de l’Atlantique Nord a touché un peu plus de 65 millions d’euros d'aides européennes. L’UE a, notamment participé au financement du quai en eau profonde de Saint-Pierre. L'état et l'Europe se sont partagé équitablement les 3 millions d'euros nécessaires. Plus récemment, entre 2016 et 2019, l’enveloppe européenne de 26,2 millions d’euros a été consacrée au développement d’un tourisme durable et à la desserte maritime. Le quai en profonde sera ainsi aménagé pour devenir un terminal de croisières fournissant les infrastructures et les services exigés par les grandes compagnies. L’archipel pourrait ainsi devenir une étape dans les croisières qui ont lieu sur le Saint-Laurent. © http://www.saint-pierre-et-miquelon.developpement- durable.gouv.fr/le-ter... Wallis et Futuna À Wallis et Futuna, un mot-clé : le désenclavement. Territoire français le plus éloigné de l’Hexagone (22.000 km!), l’Union Européenne contribue, depuis 2000, à raccorder l’archipel à ses voisins grâce à la modernisation de ses ports et d’une connexion internet digne de du 20ème siècle. Vue aérienne de Futuna, dans l'archipel de Wallis et Futuna. © Michael Runkel / Robert Harding Premium / robertharding Désenclavement maritime d’abord. Le développement du port de Mata’Utu. Construction d’un nouveau quai, d’une plateforme de déchargement de 9.000 m2, d’une capitainerie. Modernisation du quai de Leava à Futuna. Au total, l’Union Européenne a consacré 25 millions d’euros à ces chantiers. Sans cette somme, l’archipel ne serait toujours desservi que par un seul navire qui n’accostait qu’une fois par mois ! L’archipel a consacré l’intégralité de sa derrière enveloppe européenne (11ème Fonds européen de développement de 19,6 millions d’euros) au développement numérique. Grâce à un câble sous-marin long de 1.600 km et qui relie Fidji à Samoa, l’archipel a vu débarquer la fibre optique. Sans l’enveloppe de l’UE, envoyer un simple e-mail relèverait toujours de l’exploit à W&F… Le déploiement du câble à Wallis en novembre 2017. © Stéphanie Vili 15
20/05/2019 La Polynésie Depuis près de 60 ans, l'Europe a contribué à financer une quarantaine de projets nécessaires au développement de la Polynésie. Le 11ème FED, qui court jusqu'en 2020, est la plus grosse enveloppe jamais consentie par l'Union européenne au territoire : 30 millions d'euros consacrés à la politique du tourisme. Le 10ème FED (Fonds européen de développement) - qui s'élevait à 20 millions d'euros et s'étalait de 2010 à 2014 - a permis, notamment, la réalisation d'une partie du réseau d'assainissement de Papeete. Dès 2006, le chef-lieu s'est lancé dans un vaste chantier de collecte des eaux usées. La 3ème phase des travaux doit s'achever à l'été 2019. 7 kilomètres de réseaux supplémentaires sont posés, essentiellement entre le Centre Vaima et le quartier Paofai. L'opération a été rendue possible par le FED : 16 millions d'euros ont été injectés par l'Union européenne. La Nouvelle-Calédonie Le caillou a, lui, choisi de consacré son 11ème FED (Fonds européen de développement) d'un montant de 29.8 millions d'euros à l'emploi et l'insertion professionnelle. Déjà, dans les années 2000, le centre de formation des îles Loyauté situé à Wé et inauguré en 2010 profitait des aides européennes. Sa construction a été rendue possible par un financement du 9ème Fonds européen de développement (FED) à hauteur de 2,8 millions d'euros. D'après le gouvernement de Nouvelle-Calédonie, ce centre de formation a été construit avec trois objectifs : éviter le déplacement des personnes en demande de formation sur Nouméa et, par conséquent, développer l’insertion professionnelle sur les îles , former un public qui n’aurait pas les moyens de ce déplacement et développer les moyens dont dispose la province en matière de formation professionnelle. Inauguré en 2007, l'Aquarium des lagons a également bénéficié de financements européens. L’UE a contribué à hauteur de 40% au financement de la construction du nouvel aquarium dans le cadre du Fonds européen de développement. © Biosphoto / Jean-Philippe Vantighem Autres exemples répertoriés par le site académique d'histoire- géographie de Nouvelle-Calédonie : une partie de la route transversale Koné-Tiwaka, la route Hienghène-Pouébo, la base de pêche des îles Loyauté, des constructions scolaires aux îles Loyauté, l’amélioration de l’aérodrome de Magenta, la construction du centre de formation des apprentis (CFA) de Nouméa, l’extension de la maison des artisans. Comme dans d'autres territoires d'Outre-mer, les étudiants calédoniens ont accès au progamme de mobilité Erasmus+. Chaque année, une dizaine d'étudiants en BTS du Lycée Lapérouse de Nouméa s'envolent pour l'Irlande ou les Royaume-Uni, afin d'y réaliser un stage de technicien supérieur. 16
17/05/2019 Comprendre la jeunesse pour mieux l’accompagner, le défi du SMA Comment établir une relation de confiance ? Comment bien accompagner un jeune en situation d’échec ? Autant de questions auxquelles doivent répondre les cadres du SMA dans le cadre de leurs mission. Pour les aider, le capitaine Frédéric Lardoux s’est entretenu avec Virginie Muniglia, sociologue à l’EHESP de Rennes sur les manières d’établir une relation solide avec ces jeunes. Cet entretien a eu lieu pour donner des clés aux futurs cadres affectés au SMA l’été prochain. En effet, pour la plupart, ils seront au contact direct de nouveaux territoires et d’une jeunesse en difficulté à laquelle ils n’ont pas été confrontés au quotidien. Bien préparer les cadres en s’entourant des expertises nécessaires, c’est l’une des conditions de réussite de la mission SMA dans les Outre-mer. C’est l’un des points majeurs du projet SMA2025. Pour la sociologue Virginie Muniglia, cette jeunesse en difficulté est marquée d’abord par de nombreuses vulnérabilités. « Dans la majorité des cas, ils sont sortis du système scolaire sans diplôme, avec quelque fois un CAP et un BEP dans un domaine qu’ils n’ont pas choisi, avec un parcours professionnel chaotique. Cela s’explique par le fait qu’ils trouvent peu gratifiant les emplois qu’ils occupent. Pour eux, construire un projet professionnel et se projeter dans la vie professionnelle est douloureux car ils sont conscients, qu’avec leur niveau de vie, ils n’auront accès qu’à des emplois peu gratifiants qu’ils ont déjà eu l’occasion d’expérimenter. Leur rêve est de retourner au lycée et de passer le bac». Dans ces cas, les futurs cadres du SMA doivent, peu à peu, instaurer une relation de confiance avec les jeunes tout en donnant du sens à l’autorité, selon la sociologue. « C’est la relation de confiance que l’on va établir qui va permettre d’acquérir cette forme d’autorité. Montrer qu’on est juste, qu’on sait tenir un cadre mais en même temps, être à l’écoute». Mais maintenir cette relation de confiance est également un combat continu. « Cette pérennité entre l’encadrant et le jeune va être garanti par le fait que l’intervenant pose des limites mais indique qu’il y a toujours une possibilité de revenir sur une situation. La porte est toujours ouverte et qu’on peut toujours reprendre à zéro». Pour Virginie Muniglia, il faut éviter l’aveuglement à la singularité des situations, l’aveuglement à la fragilité des parcours, traiter tout le monde de la même façon sans prendre en compte l’individualité provoquent un sentiment très fort de déni de reconnaissance de la part du jeune. En réaction, le jeune met alors en place des tactiques de préservation de soi, de sa dignité qui peuvent se traduire par soit de l’agressivité, de la violence verbale envers l’intervenant qui lui oppose cette dépersonnalisation de la relation soit par une forme de désengagement par rapport au projet, une rupture du contrat» 17
L’OUTRE-MER DANS LA PRESSE LOCALE 18
LES UNES DE LA PRESSE LOCALE 19
LES UNES DE LA PRESSE LOCALE 20
GUADELOUPE 21
22
23
24
25
GUYANE 26
27
28
29
30
MARTINIQUE 31
32
33
34
35
MAYOTTE 36
37
38
17/05/2019 Que va-t-il se passer après la découverte d'un nouveau volcan sous-marin à Mayotte ? Le nouveau volcan sous-marin découvert à Mayotte est un phénomène géologique exceptionnel. A l'origine des séismes répétés depuis un an, ce volcan va désormais être surveillé de près par les scientifiques et le gouvernement. Explications. © Capture d'écran INSTITUT DE PHYSIQUE DU GLOBE DE PARIS Un nouveau volcan sous-marin a été découvert à 50km à l'Est de Mayotte. Laura Philippon avec Mayotte La1ère et AFP Le mystère des séismes qui secouent Mayotte depuis un an est résolu. Les scientifiques ont découvert la naissance d'un volcan sous-marin à 50 km à l'Est de Mayotte. "Un beau bébé", selon Eric Humler, directeur adjoint scientifique à l'Institut National des Sciences de l'Univers du CNRS, interrogé par France Inter. Un phénomène exceptionnel Situé à 3 500 m de profondeur, ce nouveau volcan mesure 800m de hauteur avec une base de 4 à 5 km de diamètre. Son panache de fluides volcaniques de 2 km de hauteur n’atteint pas la surface de l’eau, car il reste une épaisseur d'eau d'environ 1 km. Ce nouveau volcan n'est donc pas visible depuis la surface de la mer. Ce "phénomène géologique exceptionnel" a été révélé hier par le gouvernement à Paris et des scientifiques à Mayotte. Un volcan né l'an dernier Ce volcan est "récent" et pourrait avoir été formé "à l'été ou à l'automne dernier", a indiqué lors d'une conférence de presse à Mamoudzou Nathalie Feuillet, physicienne rentrée la veille à Mayotte d'une mission en mer qui a mobilisé une vingtaine de scientifiques. 39
17/05/2019 Depuis le 10 mai 2018, Mayotte connaît un phénomène de séismes "en essaim", subissant plus de 1.800 secousses de magnitude supérieure ou égale à 3,5, selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). La plus forte jamais recensée dans l'île a été enregistrée à 5,8. Depuis, à Mayotte, la communauté scientifique est très active en mer et sur terre. Et s'il grandit encore ? "On pense que le volcan a grandi depuis que l'essaim de séismes a débuté", a avancé Nathalie Feuillet, mais il faudra attendre de nouveaux relevés pour savoir si cette croissance continue. "L'avantage maintenant, c'est qu'on sait ce que c'est", s'est réjoui la physicienne qui a ajouté que des prélèvements de roches volcaniques avaient été faits. Des morceaux de lave ont en effet été prélevés par les scientifiques à bord du Marion Dufresnes. Ils doivent maintenant être analysés pour livrer de nouvelles informations. © Andry Rakotondravola / Mayotte La1ère Un morceau de la lave du nouveau volcan a été prélevé. D'autre part, la chercheuse de l'Institut de physique du globe de Paris (IPGB) a affirmé que Mayotte s'était affaissée de 13 centimètres et qu'elle s'était déplacée vers l'Est d'environ 10 centimètres. Cet affaissement, qui se fait "à des taux assez rapides", se poursuit, a-t-elle précisé. Il pourrait être dû à "la vidange d'un réservoir d'une poche de magma profonde". © Andry Rakotondravola / Mayotte La1ère Un nouveau volcan sous-marin a été découvert à l'Est de Mayotte. Comment a pu naître ce volcan dans la zone ? Quels ont été les premiers signes visibles ? Comment va évoluer ce volcan sous-marin ? Donnera-t-il naissance à une île ? Regardez ci-dessous les précisions de Saïd Saïd Hachim, géographe spécialiste des risques naturels interrogé par Mayotte La1ère : 40
17/05/2019 Assurer la sécurité Trois spécialistes de la sécurité civile arriveront sur l'île dès ce vendredi, a dévoilé le préfet de Mayotte, Dominique Sorain. Face à un phénomène "nouveau sur la zone océan indien", "l'objectif du gouvernement, c'est de continuer les recherches", a-t-il précisé. "Ça va nécessiter de travailler sur ces données, ça va prendre un peu de temps", a ajouté le préfet, qui souhaite "une meilleure connaissance du phénomène (...) pour adapter les réponses en termes de sécurité" et "informer et rassurer la population". "On va certainement augmenter la couverture en instruments" de surveillance, a-t- il ajouté. Selon Nathalie Feuillet, le réseau de sismomètres à terre va être "amélioré" et il y aura des "déploiements de sismomètres fonds de mer réguliers". © Andry Rakotondravola / Mayotte La1ère Dominique Sorain, préfet de Mayotte, et Nathalie Feuillet, physicienne. Arrivée d'Annick Girardin De son côté, la ministre des Outre-mer, Annick Girardin confirme sur Europe1 : "Dès maintenant, une mission de la sécurité civile prend l'avion pour se rendre à Mayotte pour mettre en place de nouveaux dispositifs de préparation de la gestion de crise". Annick Girardin annonce un plan d'action pour Mayotte. Elle souhaite s'y rendre en début de semaine prochaine, selon Europe1. Les scientifiques mobilisés Ces annonces interviennent après une mission scientifique menée par le Comité national de la recherche scientifique (CNRS), avec notamment le BRGM et l'IPGP, et une campagne océanographique réalisée par le navire Marion Dufresne, rentré à quai mercredi. L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), l'université de la Réunion, l'Institut de physique du globe de Strasbourg (IPGS), l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN), l'École normale supérieure (ENS), le Centre nationale d'études spatiales (CNES) et le Service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM) ont également participé à la mission. Toutes les données scientifiques récoltées seront encore analysées dans les semaines qui viennent. Par ailleurs, selon nos confrères de Mayotte La1ère, un observatoire volcanologique pourrait voir le jour à Mayotte. 41
Le Journal de Mayotte 20/05/2019 Saïd Saïd Hachim : « En science, il ne faut jamais dire ‘non’ » Depuis que l’origine des séismes est officiellement connue, on sent un apaisement général. Malgré l’ampleur incertaine que peut prendre le phénomène. Un scientifique, Saïd Saïd Hachim, avait annoncé quasiment dès le début l’origine volcanique, malgré le peu de données à sa disposition. Il revient pour nous sur ses observations. Par Anne Perzo L'alignenement d'anciens volcans sous-marins qui l'ont incité à pencher pour une hypothèse volcanique Alors qu’en juin 2018 une première mission de scientifiques écartait l’hypothèse volcanologique pour privilégier une origine tectonique des séismes qui touchent Mayotte depuis mai 2018, le géographe Saïd Saïd Hachim, Administrateur de système d’information géographique au conseil Départemental de Mayotte, n’en démordait pas, tout les signes prouvant une remontée de magma étaient réunis. La découverte d’un volcan sous- marin de 800m de haut lui donne raison, mais nous avons voulu savoir ce que son petit doigt lui a soufflé alors, et connaître son point de vue sur le phénomène. Multicarte, Saïd Hachim est co-auteur de l’Atlas des risques naturels et des vulnérabilités territoriales de Mayotte, avec son ancien maitre de thèse, le professeur Frédéric Léone. Ce dernier lui avait d’ailleurs proposé un poste d’Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche à Montpellier, qu’il a décliné, « je voulais prouver qu’on peut aussi faire du bon travail en restant à Mayotte. » Lorsqu’apparaissent les premiers séismes, Saïd Hachim demande à ce qu’on lui transmette les données, et, faute de réponse, doit utiliser celle du système international USGS, qu’il compare aux cartes issues de Litto 3D qu’il a contribué à élaborer. C’est là qu’il comprend la probable origine volcanique du phénomène : « S’il s’agissait d’un mouvement de failles, les séismes auraient été alignés, or, ils sont regroupés autour d’une zone. Par contre, à l’Est de Mayotte, on voit une petite butte sous-marine, et en zoomant, c’est une succession linéaire de petits volcans anciens et éteints qui apparaît sous nos yeux », ce que la mission MayObs a expliqué aux médias ce jeudi. Un an après la déduction du géographe. Aller sur place, « pour voir quoi ?! » 42
Le Journal de Mayotte 20/05/2019 S’il reste sobre en refusant tout satisfecit, il répond à notre interrogation sur la position de la 1ère mission : « En sciences, il ne faut jamais dire ‘non’ en écartant définitivement une hypothèse. De plus, je consulte en permanence tous mes amis qui travaillent dans la recherche, comme le géomorphologue volcanique de renom, Franck Lavigne, ou le professeur Thomassin, et ils voyaient tous des signes d’origine volcanique », souligne-t-il tout en remontant dans leurs échanges de mails. Il repense à toutes les occasions ratées d’avoir une étude de la zone beaucoup plus tôt. Souvenons-nous encore que la première mission avait expliqué aux journalistes l’inutilité d’un déplacement au dessus de la zone « pour voir quoi ?! », nous avait-on répondu. Un an après, la mission du Marion Dufresne va démentir cette posture. Un autre navire l’OGS Explora, aurait pu enregistrer quelques données en août 2018 lors de sa mission de relevé hydrographique des eaux, « trois mois après le début des séismes, nous aurions pu être fixés ». Autre information qui aurait mérité d’être partagée, celle de « Pax » en Nouvelle Zélande. Ce nom ne vous dira rien, mais c’est lui qui avait signalé qu’une onde partie de Mayotte avait parcouru le monde le 11 novembre 2018. Et c’est aussi un ami du géographe Mahorais, qui nous montre son sms d’alors : « Cher Saïd, pour moi, c’est un volcan, le magma bouge et provoque les séismes que vous ressentez. » Un volcan anonyme Et toujours avec les données USGS, Said Hachim avait l’information d’une chambre magmatique située à 10km de Mayotte et à 30 à 40km de profondeur. Révélation livrée ce jeudi par MayObs. Pour la néophyte que nous sommes, il revient sur la signification d’une chambre magmatique, schéma à l’appui, en montrant cette zone de stockage de magma située dans la croute terrestre : « Cette chambre est actuellement active, mais le volcan peut s’arrêter demain, puis recommencer ». Si l’île de Mayotte s’est affaissée de 13cm en un an et déplacé de 10 cm vers l’Est, c’est donc en raison de la fuite de magma vers le volcan. « Mais c’est une énergie qui n’est pas inépuisable, un jour ou l’autre, ça s’arrête. D’ailleurs on voit une certaine accalmie depuis plusieurs mois » Si le phénomène continuait, une île pourrait sortir, « on ne sait absolument pas dans quels délais, cela peut mettre très longtemps », et se situerait dans la Zone Économique Exclusive française. Avant cette bruyante naissance, commençons par réfléchir à un petit nom de baptême, non ? Sortir la tête de l’eau, ce fut le cas de Fernandea, cette « île éphémère », qu’un lecteur lointain, mais avisé, a porté à notre connaissance dès le début des séismes. Issue d’un volcan qui apparut en 1831 au large de la Sicile après de nombreux tremblements de terre, elle fut revendiquée par italiens et britanniques, pour disparaitre ensuite. Elle ne serait aujourd’hui qu’à cinq mètres de la surface… Saïd Hachim met enfin en garde sur la préparation à la gestion de crise, comme les risques possibles de submersion marine lors des grandes marées provoqués par l’enfoncement de l’île, doublée de la montée mondiale des eaux. 13cm en un an, ce n’est pas anodin, et il va falloir évaluer la perte de la bande littorale « pour parfaire notre connaissance du territoire, éviter les inondations, et revoir notre système de transport, notamment en basculant vers le maritime. » Une mission de sécurité civile est à Mayotte depuis ce vendredi, comme annoncée par le communiqué interministériel (Communiqué de presse – 16.05.19) Espérant enfin être mis dans la boucle des observations sur site, Saïd Hachim prédit « Mayotte va devenir l’œil du monde ». En tout cas, la nouvelle a largement alimenté la presse nationale ce week-end. Anne Perzo-Lafond 43
Vous pouvez aussi lire