REVUE DE PRESSE ET DES RESEAUX SOCIAUX - Lundi 20 mai 2019 Outre-mer - Mayotte.gouv

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REVUE DE PRESSE ET DES RESEAUX SOCIAUX - Lundi 20 mai 2019 Outre-mer - Mayotte.gouv
Service de presse

    REVUE DE PRESSE
ET DES RESEAUX SOCIAUX
    ˂˂ Outre-mer ˃˃
   Lundi 20 mai 2019

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A LA UNE

 ELECTIONS EUROPEENNES;
Pages, 8 à 16, 34 à 35, 66 à 67.
Outre-mer, les projets pour les Outre-mer des 34 listes. A quoi
sert, concrètement, l’Union Européenne en Outre-mer ?

 ELECTIONS PROVINCIALES;
Pages, 6, 49 à 55.
Nouvelle-Calédonie, les présidents des trois provinces élus.

 ESSAIS NUCLEAIRES;
Pages, 59 à 61.
Polynésie, une nouvelle mission d’experts prévue pour le
second semestre.

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L’OUTRE-MER
DANS LA PRESSE
MÉTROPOLITAINE

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20/05/2019

Européennes: En Polynésie, le matériel électoral par endroit largué par avion
Papeete, France | AFP | vendredi 17/05/2019 - 13:32 UTC+3 | 261 mots

Aux antipodes de l’Europe, la Polynésie française jouit d’une surface comparable, mais essentiellement
maritime, dans le sud de l’océan Pacifique, ce qui complique la préparation du scrutin, et oblige par endroit à
larguer le matériel électoral par avion.

Dans certaines îles isolées et dépourvues d’aéroport, comme Hereheretue, Tematangi ou Rapa, l’armée larguera
le matériel électoral depuis un avion militaire. La propagande et les bulletins de vote seront acheminés par fret
maritime ou aérien dans les autres îles et atolls, répartis sur cinq archipels.

Dans un grand gymnase, deux cents personnes sans emploi mettent sous pli sept millions de feuilles, soit 37
tonnes de papier, avant que les colis ne soient étiquetés par une association de personnes handicapées. Faute de
moyens, seules 13 listes sur 34 ont fourni leur propagande. Les autres sont accessibles en ligne.

La majorité des 195.342 électeurs polynésiens,-qui voteront samedi en raison du décalage horaire-, réside à
Tahiti ou dans les îles proches, comme Moorea, Huahine, Raiatea ou Bora Bora. Mais il n’est pas évident de
distribuer la propagande, car les adresses sont souvent imprécises.

Moins de 15% des électeurs polynésiens s’étaient déplacés en 2014.

Ce manque d’intérêt s’explique par l’éloignement de l’Europe, mais aussi l’absence de personnalité
polynésienne de premier plan sur les listes. Le seul candidat local en position éligible, Eric Minardi, est 25e sur
la liste du RN. Le ministre polynésien de l’Economie verte, Tearii Alpha, est en 34ème position sur la liste
LREM.

Pour les partis politiques locaux, ces européennes seront surtout un moyen d’évaluer leur potentiel électoral à
un an des municipales.

ml/caz/shu

© Agence France-Presse

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19/05/2019

La Fedom met en ligne « l’outil le plus concret sur les
données recensées » en Outre-mer
                                           ©Charles Baudry / Fedom

                                           Ce mardi 14 mai, lors de l’Assemblée générale de la Fedom, Joël
                                           Destom, Directeur Outre-mer AG2R LA MONDIALE et
                                           administrateur de l’organisation, a présenté les travaux de
                                           dynamisation du tableau du bord destiné aux adhérents. « C’est l’outil
                                           le plus concret sur les données recensées concernant les territoires
                                           ultramarins », explique-t-il, « je ne recense pas d’outils aussi pertinent sur
                                           le recueil de données Outre-mer, souvent très éparses ».
                                       Outremers360 : Vous avez présenté lors de l’Assemblée générale
de la Fedom, les travaux de dynamisation du tableau de bord de l’organisation. Pouvez-vous nous
expliquer la démarche retenue pour le rendre plus efficace ?
Joël Destom : La Fedom a ouvert une réflexion sur l’optimisation des données dont elle disposait, et en tant
qu’administrateur et membre adhérent, je me suis porté volontaire pour contribuer à la réflexion. Le point de
départ, c’est la vision du président de la Fedom Jean-Pierre Philibert, quant à l’orientation et au sens à donner
aux travaux d’une organisation comme la nôtre. L’idée est de vivre au même rythme que les entreprises
adhérentes. Au-delà de la compétence technique apportée sur certains sujets, il y a aussi la volonté d’investir
des sujets business et de mettre à disposition des adhérents des facteurs d’acculturations sur leurs
environnements. La question du traitement de la data et de la gestion de l’écosystème associé est un vrai sujet
d’entreprise que la Fedom a décidé de s’approprier. Jean-Pierre Philibert a souhaité impliquer l’organisation sur
ce tableau de bord qui existe afin qu’il devienne dynamique et moderne. Par exemple, il s’agit de favoriser un
accès sur tous types de terminaux et de laisser à l’adhérent la main sur la pertinence des détails qu’il souhaite
sur tel ou tel catégorie d’indicateurs.
Concrètement, quels sont les chiffres qu’on y trouve ?
C’est l’outil le plus concret sur les données recensées concernant les territoires ultramarins. On retrouve bien
évidement des indicateurs économiques mais également des données institutionnelles, démographiques ou à
caractère sociales. C’est une matrice particulièrement complète. De mémoire, je ne recense pas d’outils aussi
pertinent sur le recueil de données Outre-mer, souvent très éparses. Le pas supplémentaire que franchit la
Fedom c’est d’articuler les données avec un outil de qualité qui serait laissé à la main des adhérents pour leurs
besoins spécifiques.
Où sont recensées ces données ?
Les données existent et proviennent de sources fiables et très classiques : l’INSEE, l’IEDOM, l’IEOM, les
tableaux de la DREES, etc. La valeur ajoutée de la Fedom le travail méthodique de recensement et la mise en
perspective. Ce sont des données disparates donc dans un premier temps il faut agréger ces éléments et dans un
second temps, les mettre en relief afin que l’ensemble fasse sens.
Ce tableau s’adresse exclusivement aux chefs d’entreprises ?
Beaucoup d’adhérents de la Fedom représentent des entreprises mais ce tableau s’adresse à tous ceux qui
s’intéressent aux Outre-mer. Je pense spontanément à tous les acteurs de la vie publique, aux organisations et
ordres professionnels, aux élus. Dans tous les cas, il y a une vocation économique au sens élargi pour contribuer
au développement des Outre-mer dans la dimension économique mais aussi humaine et sociale. Le tableau de
bord de la Fedom est adressé à ses adhérents mais il faut reconnaître que beaucoup plus largement, la Fedom
s’attache à le partager avec tous les acteurs publiques et privés concernées par les réalités ultramarines.

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18/05/2019

Européennes 2019 : les projets pour les Outre-mer des 34 listes

Zones économiques exclusives, biodiversité, agriculture... à l'approche du premier tour des élections
européennes du 26 mai, tour d'horizon des propositions spécifiques pour les Outre-mer telles qu'elles
apparaissent dans les programmes des 34 listes.

                                              © PATRICK HERTZOG / AFP Parlement européen à Strasbourg

                                                      Par Samuel Monod

                                                 Les élections européennes approchent. Le scrutin se déroulera les 25
                                                 (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Saint-Martin, Saint-Barthélémy,
                                                 Polynésie, Saingt-Pierre et Miquelon) et 26 mai (France hexagonale,
Mayotte, Réunion, Polynésie, Wallis et Futuna). 34 formations politiques vont tenter de rentrer au Parlement Européen
de Strasbourg pour y siéger pendant les cinq prochaines années. Pour autant, un désintérêt pour ce type d'élections
s'est installé dans les territoires ultramarins. A peine 17% de participation lors des dernières européennes en 2014.
Pour ce cru 2019, quelles sont les mesures spécifiques pour l'Outre-mer que les différents partis affichent dans leurs
programmes ? La1ere.fr a épluché les propositions.

La France Insoumise - Manon Aubry
                                                    Du côté de la gauche, le parti de Jean-Luc Mélenchon, représenté par
                                                    Manon Aubry lors des Européennes, dévoile quatre grandes mesures
                                                    pour l'Outre-mer dans son programme :
                                                    - Enrayer l'extinction des espèces "en adoptant un plan de sauvegarde
                                                    de la biodiversité en Europe", mais aussi dans les territoire
                                                    ultramarins. Ce plan vise notamment la protection des abeilles et
                                                    oiseaux, et "les trésors" de l'écosystème en Outre-mer. Egalement,
                                                    gérer et préserver "durablement les forêts et les forêts primaires" qui,
selon le parti, permettrait de "stocker le carbone dans les sols".
- Transformer le statut des Outre-mer de "régions ultrapériphériques, en régions universelles de progrès". La volonté de
la France Insoumise ? "En finir avec le mépris et la vision européocentrée".
- Défendre l'augmentation des fonds de la politique agricole commune dédiés aux Outre-mer dans le cadre du
Programme d'Options Spécifiques à l'Eloignement et à l'Insularité (POSEI)
- Faire des Outre-mer "des territoires pilotes de la transition écologique" en allant de plus en plus vers l'autonomie
énergétique, l'autosuffisance alimentaire et la préservation de la biodiversité.

La République en Marche - Nathalie Loiseau
                                          Dans le programme de la tête de liste Nathalie Loiseau, une seule mesure fait
                                          explicitement référence à l'Outre-mer : "passer de 4 à 30% de zones marines
                                          protégées par Natura 2000, en particulier dans les territoires ultramarins".
                                          Comme beaucoup d'autres candidats, l'ancienne ministre chargée aux Affaires
                                          Européennes fait de la préservation de la biodiversité son cheval de bataille
                                          pour l'Outre-mer

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18/05/2019

Parti socialiste/Place Publique - Raphaël Glucksmann

                                       Chez les socialistes - qui font liste commune avec le mouvement de
                                       l'essayiste Raphaël Glucksmann - les propositions pour l'Outre-mer sont
                                       très tournées vers l'environnement et la préservation des ressources
                                       naturelles. Parmi elles, deux mesures se dégagent :
- Tendre vers un abandon des pesticides de synthèse d'ici 2030, et notamment en Outre-mer. Pour cela, le parti
socialiste-place publique reste très vague et propose "d'utiliser tous les outils budgétaires et réglementaires pour
accompagner la transition agroécologique indispensable à la santé des femmes, hommes et à la protection des
écosystèmes".
- Veiller à la préservation des mangroves, "notamment pour limiter l'effet des catastrophes climatiques". Une
proposition concrète qui vise à protéger les 100 000 hectares de mangroves en Outre-mer dont 93% se trouvent
en Guyane et en Nouvelle-Calédonie.

Debout la France (DLF) - Nicolas Dupont-Aignan
                                         L'ancien candidat à la présidentielle de 2017 est lui même la tête de liste
                                         de son propre parti pour les élections européennes. Dans son
                                         programme, celui que l'on surnomme "NDA" préconise deux idées pour
                                         l'Outre-mer parmi ses 42 propositions :
                                         - Revoir la politique agricole et la gestion de la pêche, afin d'offrir "un
                                         revenu mérité aux exploitants tout en valorisant nos terroirs et la
                                         préservation des ressources en poissons". Pour Nicolas Dupont-Aignan,
                                         cela contribuerait à garantir une "alimentation saine et un
environnement protégé".
- S'opposer à la fermeture de France O, la chaîne du service public dédiée à l'Outre-mer.

Parti communiste français (PCF) - Ian Brossat
                                      L'actuel porte-parole du PCF et adjoint à la mairie de Paris en charge du
                                      logement auprès d'Anne Hidalgo, a participé aux trois dernières
                                      législatives (2007, 2012, 2017) et se présente pour la première fois aux
                                      Européennes. Il considère être "une issue face à la politique ultra libérale
                                      d'Emmanuel Macron". Concernant les Outre-mer, voici ses propositions :

                                        - Simplifier l'accès aux fonds structurels européens, "et regrouper tous ces
                                        financements dans un fonds régional de développement" propre aux
territoires ultramarins. La répartition de ces financements se fera de manière démocratique, "dans le cadre d'un
projet de développement économique et social, durable, solidaire et écologique" écrit par les habitants et fixé
par chacune des collectivités.
- Plaider pour la mise en place d'un accord d'association spécifique entre l'Outre-mer et l'Union Européenne.
L'objectif : "assurer la souveraineté alimentaire, substituer la production locale aux produits d'importation,
développer l'emploi, préserver l'octroi de mer comme instrument de régulation économique et source de
ressources" pour les collectivités d'Outre-mer.

Génération-s - Benoît Hamon

                                  Un autre ancien candidat à la présidentielle va tenter de briguer une place au
                                  Parlement européen de Strasbourg. Benoît Hamon a toujours eu beaucoup
                                  d'idées pour l'Outre-mer, et visiblement, il en a encore :

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18/05/2019

- Créer une Cour Européenne de l'Environnement, "afin de punir les pollueurs dans des scandales
environnementaux tels que le chlordécone aux Antilles".
- S'opposer au projet de la Montagne d'Or en Guyane.
- Soutenir la diversification des installations agricoles et réduire la part des monocultures (banane et canne à
sucre notamment). En somme, contraindre les agriculteurs à diversifier leur activité agricole : un producteur de
bananes, par exemple, devra cultiver un autre produit).
- Décentraliser et assouplir la gestion des milliards d'euros des fonds européens pour le développement des
Outre-mer, "afin de les investir dans des services de proximité comme l'énergie, l'eau et les transports".

Le Rassemblement National - Jordan Bardella
Sur son site, la chef de file de l'extrême droite, représentée par la tête de liste Jordan Bardella, énumère un certain
                                       nombre de propositions à destination des populations d'Outre-mer. Voici les
                                       principales :
                                       - Renforcer et sécuriser les Zones Economiques Exclusives, dans l'objectif d'empêcher
                                       "un pillage des ressources".
                                       - La mise en oeuvre "d'une exception agriculturelle qui exclut des accords de libre-
                                       échange les produits agricoles qui ne sont pas des denrées commerciales comme les
autres". L'objectif est donc de protéger les grandes filières agricoles (banane, rhum, sucre) "de la concurrence agressive
des pays tiers".
- Le Rassemblement National a inscrit des mesures en faveur du pouvoir d'achat des Ultramarins. En ce sens, le RN veut
ramener le taux de TVA à 0% dans l'ensemble des départements et régions d'Outre-mer (Guadeloupe, Guyane,
Martinique, Mayotte et la Réunion).
- Réformer l'octroi de mer "en introduisant une modulation de la taxe en fonction de la provenance des produits". Selon
le RN, cela permettrait de "rétablir une continuité entre l'économie de la Métropole et l'Outre-mer". De même, les
revenus liés à l'octroi de mer seraient alloués à des politiques publiques.
- Créer une Agence Européenne pour la mer, "dont le siège se situerait en Outre-mer français". Ses missions ? Explorer
les ressources minières et énergétiques, "faire de la recherche sur les énergies marines renouvelables, sur les ressources
biologiques, animales et végétales", et assurer le bon fonctionnement du transport et la surveillance maritimes.
Les propositions du RN se concentrent essentiellement sur les DROM, sans évoquer de mesures pour les autres
collectivités : la Polynésie Française, la Nouvelle-Calédonie, Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna.

Les Républicains - François-Xavier Bellamy
                                      Le parti de droite, dont la tête de liste pour les européennes est l'adjoint au maire
                                      de Versailles, François-Xavier Bellamy, est peu disert concernant les mesures
                                      spécifiques pour l'Outre-mer. D'ailleurs, le mot "Outre-mer" n'apparaît qu'une fois
                                      dans les 75 propositions du programme, dans la numéro 61. Ainsi, les Républicains
                                      affirment que les territoires ultramarins sont "une richesse pour la France" et qu'il
                                      est nécessaire "d'adapter la législation européenne à leurs caractéristiques et
                                      leurs besoins" et particulièrement "dans le cadre de la mise en oeuvre des fonds
européens structurels dans ces territoires ou des négociations commerciales UE-pays tiers".

Les autres listes
Les 26 autres partis présentant des listes pour les élections européennes n'ont pas inscrit de mesures spécifiques
concernant l'Outre-mer dans leur programme. Contactés par La1ere.fr, les différents interlocuteurs de ces formations
indiquent que les Outre-mer sont concernés par l'ensemble de leurs propositions pour l'Europe. Voici leurs noms, et les
liens menant à leur site internet :

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20/05/2019

A quoi sert, concrètement, l’Union Européenne en Outre-mer ?
À l'approche des élections européennes, La 1ère s'est penchée sur certaines des dépenses de l'institution dans les
territoires d'Outre-mer.
L’Union Européenne a mobilisé 4.8 milliards d’euros pour les Régions ultrapériphériques françaises
(RUP) entre 2014 et 2020 : Guyane, Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin, La Réunion et Mayotte. Une
somme à laquelle viennent s’ajouter des enveloppes dédiées aux PTOM, les Pays et Territoires d'Outre-
mer : la Polynésie, la Nouvelle-Calédonie, Saint-Barthélemy, Saint-Pierre et Miquelon ou encore les Terres
Australes et Antarctiques.
Comment est dépensé cet argent ? A quoi ressembleraient les Outre-mer sans ces aides ? Si elle est loin de
résoudre tous les défis, l’U.E. a tout de même transformé ces territoires. Voici quelques exemples.

Quatre exemples en dessins
Le dessinateur martiniquais Luko a illustré pour la1ere.fr quatre des financements de l'Union Européenne en Outre-mer
: la construction de la Nouvelle Route du Littoral à La Réunion, celle d'un hôpital en Petite-Terre à Mayotte,
l'agrandissement de l'aéroport Pôle Caraïbes en Guadeloupe et l'arrivée de la fibre optique à Wallis et Futuna.

Les financements européens vus par Luko

La Réunion
C'est la route la plus chère d'Europe. La Nouvelle Route du Littoral (NRL) doit relier les communes de Saint-Denis et La
Possession dans le nord-ouest de l’île. Longue de 12,5 km, elle est construite en partie sur la mer et son coût est estimé
à 1,6 milliards d’euros. 41% des fonds sortent des caisses de l’Union Européenne, sous forme d’une subvention (151
millions d’euros) et d’un prêt (500 millions d’euros).

                                                                              Près de la Pointe du Gouffre à La Réunion,
                                                                              la Nouvelle Route du Littoral est construite
                                                                              sur la mer. © Richard BOUHET / AFP

                                                                              Problème : le tribunal administratif a
                                                                              annulé, lundi 29 avril, l'arrêté préfectoral
                                                                              autorisant à exploiter la carrière dont les
                                                                              roches massives devaient servir au
                                                                              chantier. L'État s'est, depuis, pourvu en
                                                                              cassation. La livraison de la NRL complète -
qui devait se faire en 2022 - est désormais envisagée vers 2025.

La Réunion a un autre objectif très ambitieux : devenir entièrement autonome au niveau énergétique d’ici 2025.
Premier pas dans cette direction, une centrale photovoltaïque alimente déjà 850 ménages. Des panneaux solaires ont
été installés sur plusieurs bâtiments de la commune de Saint-Pierre dans le sud-est de l’île. Un projet qui a coûté près
de 7 millions d’euros cofinancé à hauteur de 10% par le FEDER (Fonds européen de développement régional).

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                                                                  Réunion en énergie. ©

                                                                  Dans une île où le taux de chômage des jeunes atteint
                                                                  près de 40% (INSEE, 2017), plusieurs programmes
                                                                  tentent de promouvoir l’emploi. "Initiative pour
                                                                  l’Emploi des Jeunes", par exemple, veut fournir un
                                                                  emploi, une formation, un stage à tout jeune de moins
                                                                  de 26 ans dans les quatre mois suivant la fin de ses
                                                                  études ou sa perte d’emploi. Mis en place à La
                                                                  Réunion en 2015-2016, il a coûté 1,1 millions d’euros
financé à 92% par le FSE (Fonds Structurel Européen).

Mayotte
En Petite-Terre, c’est un nouveau centre hospitalier qui sort de terre. Coût total : 27,3 millions d’euros, dont 59%
financés par l’Europe (soit 17,3 millions d’euros). Ce projet est cofinancé par le Fond Européen de Développement
Régional (FEDER). Sans cette aide, pas d’hôpital et les malades mahorais devraient continuer à parcourir les 1.400 km
qui les séparent de La Réunion et de ses infrastructures hospitalières pour se faire soigner.

                                                                 UNe partie des malades mahorais ne peuvent pas être
                                                                 soignés sur leur île. Ils doivent être évacués vers La
                                                                 Réunion. © MARIE MAGNIN / HANS LUCAS

                                                                 Autre enjeu capital sur l’île aux parfums :
                                                                 l’augmentation du fret. Il passe par le développement
                                                                 du port de commerce de Longoni, le seul de l’île.
                                                                 Objectif : doubler la quantité de marchandises
                                                                 débarquées et embarquées entre 2013 et 2023. 25,5
                                                                 millions d’euros sont injectés dans ce poumon
                                                                 économique de l’île, 6 millions sont financés par
l’Union Européenne.

Autre exemple, une aide à la professionnalisation des filières ylang-ylang et vanille. Le projet a été porté par
l’association des producteurs des plantes à parfums, aromatiques et médicinales de Mayotte. 52 477 € sur 94 000 € ont
été financés par le FEADER, Fonds européen agricole pour le développement rural, soit près de 56%.

                                                               L'ylang et la vanille sont deux des cultures typiques de
                                                               Mayotte. © RÉGIS CAVIGNAUX / BIOSPHOTO + DEGAS
                                                               Jean-Pierre / hemis.fr / Hemis

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La Guadeloupe et Saint-Martin
L'aéroport Guadeloupe - Pôle Caraïbes bat record sur record en termes de trafic aérien et de nombre de passagers,
depuis quelques années. De 2,4 millions de passagers en 2018, il pourrait passer à 3 millions en 2025. Pour cela, il faut,
notamment, renforcer la piste d’atterrissage et étendre le Terminal 1 de près de 75%. Un agrandissement qui permettra
d’augmenter la capacité d’enregistrement et de débarquement des passagers. 60 millions d’euros en provenance de
l’Union Européenne permettront de financer une première tranche de travaux. Le montant total du chantier s’élève à
247 millions d’euros au total. C'est le FEDER (Fonds Européen pour le Développement Rural) qui a été mobilisé.

                                                            L'aéroport Pôle Caraïbes en 2006. © GARDEL BERTRAND /
                                                            HEMIS.FR / HEMIS

                                                          Entre 2007 et 2010, la Guadeloupe, située dans une zone
                                                          sismique, a également renforcé l’offre de soins du centre
                                                          hospitalier de Basse-Terre. Un nouveau bâtiment a été
                                                          construit conformément aux normes en vigueur en France et,
                                                          notamment, aux normes parasismiques. Le surcoût lié au
                                                          risque de tremblement de terre a été estimé à 7 millions
                                                          d’euros, soit près du quart de l’investissement total de 30
                                                          millions d'euros. Le centre hospitalier a donc sollicité l’aide
                                                          du Fonds européen de développement régional (FEDER) afin
de mettre le bâtiment aux normes parasismiques. Il a ainsi reçu 3,8 millions d’euros d’aide.

                                                            Les dommages causée à Saint-Martin, vus le 15 septembre
                                                            2017, quelques jours après le passage de l'ouragan Irma. ©
                                                            Ricardo ARDUENGO AFP

                                                            Autre exemple : le versement de 49 millions d’euros à Saint-
                                                            Martin et à la Guadeloupe, suite aux ouragans Irma et Maria
                                                            qui ont frappé les deux îles en septembre 2017. Une avance
                                                            de 5 millions d’euros avait été allouée dès décembre 2017
                                                            au titre du Fonds de Solidarité de l’UE. Ce fonds a été créé
                                                            en 2002 dans le but d’aider les pays qui subissent des
                                                            catastrophes naturelles. L’avance avait pour objectif de
                                                            rétablir les infrastructures et les services publiques et couvrir
les coûts des dépenses d'urgence et de nettoyage.
Sur la période 2014-2020, l’Union Européenne affirme avoir doté la Guadeloupe et Saint-Martin de plus d’1 milliard
d’euros de fonds européens.

La Martinique
La collectivité territoriale de Martinique affirme, de son côté, avoir soutenu plus de 400 projets en 2018.

Un an après les pluies diluviennes qui se sont abattues sur plusieurs communes de la côte est de la Martinique avril
2018, la collectivité territoriale de Martinique mobilise le FEADER (Fonds Européen Agricole pour le Développement
Rural). 800.000 euros au total pourront venir aider les agriculteurs qui en font la demande à partir du 1er février. 2019.

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                                                       © www.europe-martinique.comfeader-800-000-euros-relancer-
                                                       production-agricole

                                                       Il y a quelques années, c'est le TCSP qui a profité des aides
                                                       européennes. Le Transport Collectif en Site Propre doit
                                                       décongestionner Fort-de-France et le sud de l’agglomération
                                                       martiniquaise. Cette deuxième phase, achevée en 2016, est venue
                                                       compléter et prolonger les investissements réalisés pendant la
                                                       période de programmation 2000-2006, qui avaient été destinés
aux phases préparatoires de prolongement et de réfection de deux couloirs de bus. Le chantier, qui se compose de 5
tronçons distincts, a porté sur l'aménagement d'une voie à double sens réservée aux bus sur un tracé de
14 km. Investissement total
318 millions d'euros, avec une participation de l'UE à hauteur de 66 millions d'euros. Problème, pendant plus de deux
ans, entre juin 2016 et août 2018, le TCSP n’a pas fonctionné, alors que les voies de circulation et les véhicules étaient
disponibles, entraînant “des surcoûts et des retards”, selon la Cour des comptes.

                                                          Un bus à l'essai en juin 2018. © Martinique La 1ère

                                                          Autre exemple, celui de deux entreprises martiniquaises qui
                                                          ont uni leurs forces pour transformer des tiges de bananiers en
                                                          d’autres produits comme du bois de placage et des fibres
                                                          naturelles. FIB ET CO SAS et NV TECH ont collaboré pour
                                                          développer la technologie nécessaire. Pour leur matière
                                                          première, elles ont établi des partenariats avec des
                                                          producteurs du centre de la Martinique. L’Union Européenne a
                                                          participé pour moitié à l’investissement initial d’un million
d’euros.

La Guyane
Le département français d'Amérique du Sud ne souffre pas des même contraintes que les autres territoires français. Il
ne s'agit pas d'une île mais du plus vaste département français. La Guyane partage 520 km de frontières avec le
Suriname et 700 km avec le Brésil. Mais le territoire reste éloigné du continent. Et taux de chômage et de pauvreté
atteignent des records comme ailleurs Outre-mer.
                                                                Afin de répondre aux besoins de Cayenne en eau potable,
                                                                une usine de production d’eau a été construite à Matiti, au
                                                                nord du chef-lieu. Alimentée par le fleuve Kourou, elle
                                                                remédie aux problèmes de pénurie et de vétusté qui
                                                                affectaient l’ancien système et permet à 20 000 personnes
                                                                supplémentaires d’avoir accès à l’eau potable. Sur les
                                                                55 millions d’euros qu'a coûté le projet, l’Europe a
                                                                participé à hauteur de 9,5 millions.

                                                               En matière de lutte contre le décrochage scolaire, les trois
                                                               maisons familiales rurales de Guyane ont mis en place une
                                                               formation inovante. 413 jeunes guyanais sont inscrits sur
deux années scolaires (2017 - 2019). L'initiative a été financé à 80% par une subvention de 560 000 euros du Fonds
social européen.

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Saint-Pierre et Miquelon
Entre 2005 et 2019, l’archipel français de l’Atlantique Nord a touché un peu plus de 65 millions d’euros d'aides
européennes. L’UE a, notamment participé au financement du quai en eau profonde de Saint-Pierre. L'état et l'Europe
se sont partagé équitablement les 3 millions d'euros nécessaires.

Plus récemment, entre 2016 et 2019, l’enveloppe européenne de 26,2 millions d’euros a été consacrée au
développement d’un tourisme durable et à la desserte maritime. Le quai en profonde sera ainsi aménagé pour devenir
un terminal de croisières fournissant les infrastructures et les services exigés par les grandes compagnies. L’archipel
pourrait ainsi devenir une étape dans les croisières qui ont lieu sur le Saint-Laurent.

                                                         © http://www.saint-pierre-et-miquelon.developpement-
                                                         durable.gouv.fr/le-ter...

                                                         Wallis et Futuna
                                                         À Wallis et Futuna, un mot-clé : le désenclavement. Territoire
                                                         français le plus éloigné de l’Hexagone (22.000 km!), l’Union
                                                         Européenne contribue, depuis 2000, à raccorder l’archipel à
                                                         ses voisins grâce à la modernisation de ses ports et d’une
                                                         connexion internet digne de du 20ème siècle.

Vue aérienne de Futuna, dans l'archipel de Wallis et Futuna. © Michael Runkel / Robert Harding Premium /
robertharding

Désenclavement maritime d’abord. Le développement du port de Mata’Utu. Construction d’un nouveau quai, d’une
plateforme de déchargement de 9.000 m2, d’une capitainerie. Modernisation du quai de Leava à Futuna. Au total,
l’Union Européenne a consacré 25 millions d’euros à ces chantiers. Sans cette somme, l’archipel ne serait toujours
desservi que par un seul navire qui n’accostait qu’une fois par mois !

L’archipel a consacré l’intégralité de sa derrière enveloppe européenne (11ème Fonds européen de développement
de 19,6 millions d’euros) au développement numérique. Grâce à un câble sous-marin long de 1.600 km et qui relie Fidji
à Samoa, l’archipel a vu débarquer la fibre optique. Sans l’enveloppe de l’UE, envoyer un simple e-mail relèverait
toujours de l’exploit à W&F…

                                                                 Le déploiement du câble à Wallis en novembre 2017.
                                                                 © Stéphanie Vili

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20/05/2019

La Polynésie

                                                           Depuis près de 60 ans, l'Europe a contribué à financer une
                                                           quarantaine de projets nécessaires au développement de la
                                                           Polynésie. Le 11ème FED, qui court jusqu'en 2020, est la
                                                           plus grosse enveloppe jamais consentie par l'Union
                                                           européenne au territoire : 30 millions d'euros consacrés à la
                                                           politique du tourisme. Le 10ème FED (Fonds européen de
                                                           développement) - qui s'élevait à 20 millions d'euros et
                                                           s'étalait de 2010 à 2014 - a permis, notamment, la
                                                           réalisation d'une partie du réseau d'assainissement de
Papeete.

Dès 2006, le chef-lieu s'est lancé dans un vaste chantier de collecte des eaux usées. La 3ème phase des travaux doit
s'achever à l'été 2019. 7 kilomètres de réseaux supplémentaires sont posés, essentiellement entre le Centre Vaima et le
quartier Paofai. L'opération a été rendue possible par le FED : 16 millions d'euros ont été injectés par l'Union
européenne.

La Nouvelle-Calédonie
Le caillou a, lui, choisi de consacré son 11ème FED (Fonds européen de développement) d'un montant de 29.8 millions
d'euros à l'emploi et l'insertion professionnelle.

Déjà, dans les années 2000, le centre de formation des îles Loyauté situé à Wé et inauguré en 2010 profitait des aides
européennes. Sa construction a été rendue possible par un financement du 9ème Fonds européen de développement
(FED) à hauteur de 2,8 millions d'euros. D'après le gouvernement de Nouvelle-Calédonie, ce centre de formation a été
construit avec trois objectifs : éviter le déplacement des personnes en demande de formation sur Nouméa et, par
conséquent, développer l’insertion professionnelle sur les îles , former un public qui n’aurait pas les moyens de ce
déplacement et développer les moyens dont dispose la province en matière de formation professionnelle.

                                                        Inauguré en 2007, l'Aquarium des lagons a également
                                                        bénéficié de financements européens. L’UE a contribué à
                                                        hauteur de 40% au financement de la construction du nouvel
                                                        aquarium dans le cadre du Fonds européen de
                                                        développement.

                                                        © Biosphoto / Jean-Philippe Vantighem

                                                         Autres exemples répertoriés par le site académique d'histoire-
                                                         géographie de Nouvelle-Calédonie : une partie de la route
transversale Koné-Tiwaka, la route Hienghène-Pouébo, la base de pêche des îles Loyauté, des constructions scolaires
aux îles Loyauté, l’amélioration de l’aérodrome de Magenta, la construction du centre de formation des apprentis (CFA)
de Nouméa, l’extension de la maison des artisans.
Comme dans d'autres territoires d'Outre-mer, les étudiants calédoniens ont accès au progamme de mobilité Erasmus+.
Chaque année, une dizaine d'étudiants en BTS du Lycée Lapérouse de Nouméa s'envolent pour l'Irlande ou les
Royaume-Uni, afin d'y réaliser un stage de technicien supérieur.

                                                          16
17/05/2019

Comprendre la jeunesse pour mieux l’accompagner, le défi du SMA

                                                                 Comment établir une relation de confiance ?
                                                                 Comment bien accompagner un jeune en
                                                                 situation d’échec ? Autant de questions
                                                                 auxquelles doivent répondre les cadres du
                                                                 SMA dans le cadre de leurs mission. Pour les
                                                                 aider, le capitaine Frédéric Lardoux s’est
                                                                 entretenu avec Virginie Muniglia, sociologue à
                                                                 l’EHESP de Rennes sur les manières d’établir
                                                                 une relation solide avec ces jeunes.

                                                                Cet entretien a eu lieu pour donner des clés aux
                                                                futurs cadres affectés au SMA l’été prochain. En
                                                                effet, pour la plupart, ils seront au contact direct
de nouveaux territoires et d’une jeunesse en difficulté à laquelle ils n’ont pas été confrontés au quotidien. Bien
préparer les cadres en s’entourant des expertises nécessaires, c’est l’une des conditions de réussite de la mission
SMA dans les Outre-mer. C’est l’un des points majeurs du projet SMA2025.

Pour la sociologue Virginie Muniglia, cette jeunesse en difficulté est marquée d’abord par de nombreuses
vulnérabilités. « Dans la majorité des cas, ils sont sortis du système scolaire sans diplôme, avec quelque fois un
CAP et un BEP dans un domaine qu’ils n’ont pas choisi, avec un parcours professionnel chaotique. Cela
s’explique par le fait qu’ils trouvent peu gratifiant les emplois qu’ils occupent. Pour eux, construire un projet
professionnel et se projeter dans la vie professionnelle est douloureux car ils sont conscients, qu’avec leur
niveau de vie, ils n’auront accès qu’à des emplois peu gratifiants qu’ils ont déjà eu l’occasion d’expérimenter.
Leur rêve est de retourner au lycée et de passer le bac».

Dans ces cas, les futurs cadres du SMA doivent, peu à peu, instaurer une relation de confiance avec les jeunes
tout en donnant du sens à l’autorité, selon la sociologue. « C’est la relation de confiance que l’on va établir qui
va permettre d’acquérir cette forme d’autorité. Montrer qu’on est juste, qu’on sait tenir un cadre mais en même
temps, être à l’écoute».
Mais maintenir cette relation de confiance est également un combat continu. « Cette pérennité entre l’encadrant
et le jeune va être garanti par le fait que l’intervenant pose des limites mais indique qu’il y a toujours une
possibilité de revenir sur une situation. La porte est toujours ouverte et qu’on peut toujours reprendre à zéro».

Pour Virginie Muniglia, il faut éviter l’aveuglement à la singularité des situations, l’aveuglement à la fragilité
des parcours, traiter tout le monde de la même façon sans prendre en compte l’individualité provoquent un
sentiment très fort de déni de reconnaissance de la part du jeune. En réaction, le jeune met alors en place des
tactiques de préservation de soi, de sa dignité qui peuvent se traduire par soit de l’agressivité, de la violence
verbale envers l’intervenant qui lui oppose cette dépersonnalisation de la relation soit par une forme de
désengagement par rapport au projet, une rupture du contrat»

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L’OUTRE-MER
DANS LA PRESSE
   LOCALE

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LES UNES DE LA PRESSE LOCALE

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LES UNES DE LA PRESSE LOCALE

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GUADELOUPE

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GUYANE

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MARTINIQUE

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MAYOTTE

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17/05/2019

Que va-t-il se passer après la découverte d'un nouveau volcan
sous-marin à Mayotte ?
Le nouveau volcan sous-marin découvert à Mayotte est un phénomène géologique exceptionnel. A l'origine des
séismes répétés depuis un an, ce volcan va désormais être surveillé de près par les scientifiques et le
gouvernement. Explications.

© Capture d'écran INSTITUT DE PHYSIQUE DU GLOBE DE PARIS Un nouveau volcan sous-marin a été découvert à 50km à
l'Est de Mayotte.

       Laura Philippon avec Mayotte La1ère et AFP

Le mystère des séismes qui secouent Mayotte depuis un an est résolu. Les scientifiques ont découvert la naissance d'un
volcan sous-marin à 50 km à l'Est de Mayotte. "Un beau bébé", selon Eric Humler, directeur adjoint scientifique à
l'Institut National des Sciences de l'Univers du CNRS, interrogé par France Inter.

Un phénomène exceptionnel
Situé à 3 500 m de profondeur, ce nouveau volcan mesure 800m de hauteur avec une base de 4 à 5 km de diamètre.
Son panache de fluides volcaniques de 2 km de hauteur n’atteint pas la surface de l’eau, car il reste une épaisseur d'eau
d'environ 1 km. Ce nouveau volcan n'est donc pas visible depuis la surface de la mer. Ce "phénomène géologique
exceptionnel" a été révélé hier par le gouvernement à Paris et des scientifiques à Mayotte.

Un volcan né l'an dernier
Ce volcan est "récent" et pourrait avoir été formé "à l'été ou à l'automne dernier", a indiqué lors d'une conférence de
presse à Mamoudzou Nathalie Feuillet, physicienne rentrée la veille à Mayotte d'une mission en mer qui a mobilisé une
vingtaine de scientifiques.

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17/05/2019

Depuis le 10 mai 2018, Mayotte connaît un phénomène de séismes "en essaim", subissant plus de 1.800 secousses de
magnitude supérieure ou égale à 3,5, selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). La plus forte
jamais recensée dans l'île a été enregistrée à 5,8. Depuis, à Mayotte, la communauté scientifique est très active en mer
et sur terre.

Et s'il grandit encore ?
"On pense que le volcan a grandi depuis que l'essaim de séismes a débuté", a avancé Nathalie Feuillet, mais il faudra
attendre de nouveaux relevés pour savoir si cette croissance continue. "L'avantage maintenant, c'est qu'on sait ce que
c'est", s'est réjoui la physicienne qui a ajouté que des prélèvements de roches volcaniques avaient été faits. Des
morceaux de lave ont en effet été prélevés par les scientifiques à bord du Marion Dufresnes. Ils doivent maintenant être
analysés pour livrer de nouvelles informations.

                                                                    © Andry Rakotondravola / Mayotte La1ère Un
                                                                    morceau de la lave du nouveau volcan a été
                                                                    prélevé.

                                                                    D'autre part, la chercheuse de l'Institut de physique
                                                                    du globe de Paris (IPGB) a affirmé que Mayotte
                                                                    s'était affaissée de 13 centimètres et qu'elle s'était
                                                                    déplacée vers l'Est d'environ 10 centimètres. Cet
                                                                    affaissement, qui se fait "à des taux assez rapides",
                                                                    se poursuit, a-t-elle précisé. Il pourrait être dû à "la
vidange d'un réservoir d'une poche de magma profonde".

                                                                    © Andry Rakotondravola / Mayotte La1ère Un
                                                                    nouveau volcan sous-marin a été découvert à l'Est
                                                                    de Mayotte.

                                                                    Comment a pu naître ce volcan dans la zone ? Quels
                                                                    ont été les premiers signes visibles ? Comment va
                                                                    évoluer ce volcan sous-marin ? Donnera-t-il
                                                                    naissance à une île ?

                                                                    Regardez ci-dessous les précisions de Saïd Saïd
                                                                    Hachim, géographe spécialiste des risques naturels
                                                                    interrogé par Mayotte La1ère :

                                                           40
17/05/2019

Assurer la sécurité
Trois spécialistes de la sécurité civile arriveront sur l'île dès ce vendredi, a dévoilé le préfet de Mayotte, Dominique
Sorain. Face à un phénomène "nouveau sur la zone océan indien", "l'objectif du gouvernement, c'est de continuer les
recherches", a-t-il précisé. "Ça va nécessiter de travailler sur ces données, ça va prendre un peu de temps", a ajouté le
préfet, qui souhaite "une meilleure connaissance du phénomène (...) pour adapter les réponses en termes de sécurité" et
"informer et rassurer la population". "On va certainement augmenter la couverture en instruments" de surveillance, a-t-
il ajouté. Selon Nathalie Feuillet, le réseau de sismomètres à terre va être "amélioré" et il y aura des "déploiements de
sismomètres fonds de mer réguliers".

                                                                    © Andry Rakotondravola / Mayotte La1ère
                                                                    Dominique Sorain, préfet de Mayotte, et Nathalie
                                                                    Feuillet, physicienne.

                                                                    Arrivée d'Annick Girardin
                                                                    De son côté, la ministre des Outre-mer, Annick
                                                                    Girardin confirme sur Europe1 : "Dès maintenant,
                                                                    une mission de la sécurité civile prend l'avion pour se
                                                                    rendre à Mayotte pour mettre en place de nouveaux
dispositifs de préparation de la gestion de crise".

Annick Girardin annonce un plan d'action pour Mayotte. Elle souhaite s'y rendre en début de semaine prochaine, selon
Europe1.

Les scientifiques mobilisés
Ces annonces interviennent après une mission scientifique menée par le Comité national de la recherche scientifique
(CNRS), avec notamment le BRGM et l'IPGP, et une campagne océanographique réalisée par le navire Marion Dufresne,
rentré à quai mercredi.

L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), l'université de la Réunion, l'Institut de physique
du globe de Strasbourg (IPGS), l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN), l'École normale
supérieure (ENS), le Centre nationale d'études spatiales (CNES) et le Service hydrographique et océanographique de la
marine (SHOM) ont également participé à la mission. Toutes les données scientifiques récoltées seront encore analysées
dans les semaines qui viennent. Par ailleurs, selon nos confrères de Mayotte La1ère, un observatoire volcanologique
pourrait voir le jour à Mayotte.

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Le Journal de Mayotte
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Saïd Saïd Hachim : « En science, il ne faut jamais dire ‘non’ »

Depuis que l’origine des séismes est officiellement connue, on sent un apaisement général. Malgré l’ampleur
incertaine que peut prendre le phénomène. Un scientifique, Saïd Saïd Hachim, avait annoncé quasiment dès le
début l’origine volcanique, malgré le peu de données à sa disposition. Il revient pour nous sur ses observations.

Par Anne Perzo

L'alignenement d'anciens volcans sous-marins qui l'ont incité à pencher pour une hypothèse volcanique

Alors qu’en juin 2018 une première mission de scientifiques écartait l’hypothèse volcanologique pour
privilégier une origine tectonique des séismes qui touchent Mayotte depuis mai 2018, le géographe Saïd Saïd
Hachim, Administrateur de système d’information géographique au conseil Départemental de Mayotte, n’en
démordait pas, tout les signes prouvant une remontée de magma étaient réunis. La découverte d’un volcan sous-
marin de 800m de haut lui donne raison, mais nous avons voulu savoir ce que son petit doigt lui a soufflé alors,
et connaître son point de vue sur le phénomène.

Multicarte, Saïd Hachim est co-auteur de l’Atlas des risques naturels et des vulnérabilités territoriales de
Mayotte, avec son ancien maitre de thèse, le professeur Frédéric Léone. Ce dernier lui avait d’ailleurs proposé
un poste d’Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche à Montpellier, qu’il a décliné, « je voulais
prouver qu’on peut aussi faire du bon travail en restant à Mayotte. »

Lorsqu’apparaissent les premiers séismes, Saïd Hachim demande à ce qu’on lui transmette les données, et, faute
de réponse, doit utiliser celle du système international USGS, qu’il compare aux cartes issues de Litto 3D qu’il
a contribué à élaborer.

C’est là qu’il comprend la probable origine volcanique du phénomène : « S’il s’agissait d’un mouvement de
failles, les séismes auraient été alignés, or, ils sont regroupés autour d’une zone. Par contre, à l’Est de Mayotte,
on voit une petite butte sous-marine, et en zoomant, c’est une succession linéaire de petits volcans anciens et
éteints qui apparaît sous nos yeux », ce que la mission MayObs a expliqué aux médias ce jeudi. Un an après la
déduction du géographe.

Aller sur place, « pour voir quoi ?! »

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Le Journal de Mayotte
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S’il reste sobre en refusant tout satisfecit, il répond à notre interrogation sur la position de la 1ère mission : « En
sciences, il ne faut jamais dire ‘non’ en écartant définitivement une hypothèse. De plus, je consulte en
permanence tous mes amis qui travaillent dans la recherche, comme le géomorphologue volcanique de renom,
Franck Lavigne, ou le professeur Thomassin, et ils voyaient tous des signes d’origine volcanique », souligne-t-il
tout en remontant dans leurs échanges de mails.

Il repense à toutes les occasions ratées d’avoir une étude de la zone beaucoup plus tôt. Souvenons-nous encore
que la première mission avait expliqué aux journalistes l’inutilité d’un déplacement au dessus de la zone « pour
voir quoi ?! », nous avait-on répondu. Un an après, la mission du Marion Dufresne va démentir cette posture.
Un autre navire l’OGS Explora, aurait pu enregistrer quelques données en août 2018 lors de sa mission de
relevé hydrographique des eaux, « trois mois après le début des séismes, nous aurions pu être fixés ».

Autre information qui aurait mérité d’être partagée, celle de « Pax » en Nouvelle Zélande. Ce nom ne vous dira
rien, mais c’est lui qui avait signalé qu’une onde partie de Mayotte avait parcouru le monde le 11 novembre
2018. Et c’est aussi un ami du géographe Mahorais, qui nous montre son sms d’alors : « Cher Saïd, pour moi,
c’est un volcan, le magma bouge et provoque les séismes que vous ressentez. »

Un volcan anonyme

Et toujours avec les données USGS, Said Hachim avait l’information d’une chambre magmatique située à 10km
de Mayotte et à 30 à 40km de profondeur. Révélation livrée ce jeudi par MayObs. Pour la néophyte que nous
sommes, il revient sur la signification d’une chambre magmatique, schéma à l’appui, en montrant cette zone de
stockage de magma située dans la croute terrestre : « Cette chambre est actuellement active, mais le volcan peut
s’arrêter demain, puis recommencer ».

Si l’île de Mayotte s’est affaissée de 13cm en un an et déplacé de 10 cm vers l’Est, c’est donc en raison de la
fuite de magma vers le volcan. « Mais c’est une énergie qui n’est pas inépuisable, un jour ou l’autre, ça s’arrête.
D’ailleurs on voit une certaine accalmie depuis plusieurs mois » Si le phénomène continuait, une île pourrait
sortir, « on ne sait absolument pas dans quels délais, cela peut mettre très longtemps », et se situerait dans la
Zone Économique Exclusive française. Avant cette bruyante naissance, commençons par réfléchir à un petit
nom de baptême, non ?

Sortir la tête de l’eau, ce fut le cas de Fernandea, cette « île éphémère », qu’un lecteur lointain, mais avisé, a
porté à notre connaissance dès le début des séismes. Issue d’un volcan qui apparut en 1831 au large de la Sicile
après de nombreux tremblements de terre, elle fut revendiquée par italiens et britanniques, pour disparaitre
ensuite. Elle ne serait aujourd’hui qu’à cinq mètres de la surface…

Saïd Hachim met enfin en garde sur la préparation à la gestion de crise, comme les risques possibles de
submersion marine lors des grandes marées provoqués par l’enfoncement de l’île, doublée de la montée
mondiale des eaux. 13cm en un an, ce n’est pas anodin, et il va falloir évaluer la perte de la bande littorale «
pour parfaire notre connaissance du territoire, éviter les inondations, et revoir notre système de transport,
notamment en basculant vers le maritime. » Une mission de sécurité civile est à Mayotte depuis ce vendredi,
comme annoncée par le communiqué interministériel (Communiqué de presse – 16.05.19)

Espérant enfin être mis dans la boucle des observations sur site, Saïd Hachim prédit « Mayotte va devenir l’œil
du monde ». En tout cas, la nouvelle a largement alimenté la presse nationale ce week-end.

Anne Perzo-Lafond

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