Maladies auto-inflammatoires et rhumatologie pédiatrique - Chapitre V - Edimark
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1 Chapitre V Coordination Pr Jean Sibilia (Strasbourg) Rédaction Maladies auto-inflammatoires Dr Claire Daïen (Montpellier) Pr Damien Loeuille (Nancy) et rhumatologie pédiatrique Pr Corinne Miceli (Paris) La Lettre du Rhumatologue ACR 2018
2 Question 50 Coordination Quel est le risque d’atteinte Pr Jean Sibilia (Strasbourg) Rédaction Dr Claire Daïen (Montpellier) pulmonaire interstitielle dans les AJI ? La Lettre du Rhumatologue ACR 2018
Quel est le risque d’atteinte pulmonaire interstitielle 3 dans les AJI systémiques ? (1) • L’atteinte interstitielle (PID) dans l’arthrite juvénile (AJI) à forme systémique est une complication très sévère qui semble de plus en plus fréquente • Objectif : étude de l’incidence et des facteurs de risque de PID pour les AJI systémiques dans le centre hospitalier pour enfants de Cincinnati (CCHMC) entre 2010 et 2018 • Résultats : 18 cas de PID survenus dans des AJI systémiques ont été appariés à 36 cas d’AJI de même âge et de même genre • Augmentation des nouveaux cas de PID avec une incidence de 8 % entre 2014 et 2018 20 Ensemble des AJI systémiques avec PID suivies 15 Nouveaux patients avec PID 10 5 0 2010 2012 2014 2016 2018 La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Yasin S (2919, actualisé)
Quel est le risque d’atteinte pulmonaire interstitielle 4 dans les AJI systémiques ? (2) • 83 % (15/18) avec une PID avaient eu un diagnostic d’AJI systémique avant l’âge de 5 ans • 72 % des PID se développaient dans l’année suivant le diagnostic d’AJI Facteurs de risque de développer une PID au cours OR (IC95) d’une AJI systémique Âge < 2 ans 6,5 (1,73-22,67) Syndrome d’activation macrophagique 14,5 (3,35-47,21) Événements indésirables sous bDMARD 13,6 (2,35-67,42) ➔La PID est une complication de plus en plus fréquente et sévère de l’AJI à forme systémique. Elle survient préférentiellement chez l’enfant avant 2 ans, en cas de syndrome d’activation macrophagique et chez les enfants ayant eu des événements indésirables sous bDMARD La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Yasin S (2919, actualisé)
5 Question 51 Coordination Pr Jean Sibilia (Strasbourg) Que deviennent les AJI Rédaction Dr Claire Daïen (Montpellier) à l’âge adulte ? La Lettre du Rhumatologue ACR 2018
6 Que deviennent les AJI à l’âge adulte ? (1) • Étude prospective multicentrique d’AJI danoises, suédoises, finlandaises et norvégiennes diagnostiquées entre 1997 et 2000 • 510 patients, dont 434 évalués 18 ans plus tard par un examen (76 %) ou par téléphone (24 %) n (%) Types d’AJI 30 Femmes (%) 68 25 20 Âge au suivi, ans 24 ± 4,4 15 Durée de la maladie (ans) 18 ± 1,7 10 5 Âge au diagnostic (ans) 6 ± 4,1 0 Associée extensive à une enthésite Systémique Oligoarticulaire Psoriasique FR– Polyarticulaire Polyarticulaire Indifférent Oligoarticulaire persistante FR+ HLA-B27 (%) 23 La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Glerup M (1849, actualisé)
7 Que deviennent les AJI à l’âge adulte ? (2) Cohorte Systé- Oligo- Oligo- Poly- Poly- Psoriasique Associée Indifférent totale mique articulaire articulaire articulaire articulaire à une persistante extensive FR– FR+ enthésite (n = 434) (n = 14) (n = 119) (n = 85) (n = 71) (n = 6) (n = 28) (n = 45) (n = 66) Traitements antérieurs csDMARD au cours 259 11 28 64 62 4 18 33 39 du suivi, n (%) (59,7) (78,6) (23,5) (75,3) (87,3) (66,7) (64,2) (73,3) (59,1) bDMARD au cours 128 3 13 28 31 2 10 23 18 du suivi, n (%) (29,5) (21,4) (10,9) (32,9) (43,7) (33,3) (35,7) (51,1) (27,3) Activité de la maladie (JADAS71) et traitements lors de la visite de suivi après 18 ans JADAS71, médiane 1,5 0 0 2 1 2,5 2 4,5 2,0 (0- (extrêmes) (0-31,6) (0-5,5) (0-15,5) (0-31,6) (0-14,0) (0-16,0) (0-10,5) (0-16,5) 19,1) csDMARD mono, 41 0 7 9 11 1 5 4 4 n (%) (9,4) (0,0) (5,6) (10,6) (15,5) (16,7) (17,9) (22,5) (6,1) bDMARD mono, 38 0 3 8 6 1 2 9 9 n (%) (8,8) (0,0) (2,5) (9,4) (8,5) (16,7) (7,1) (20,0) (13,6) csDMARD + 46 2 4 11 16 0 1 8 4 bDMARD, n (%) (10,6) (14,3) (3,4) (12,9) (22,5) (0,0) (3,6) (17,8) (6,1) La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Glerup M (1849, actualisé)
8 Que deviennent les AJI à l’âge adulte ? (3) Rémission avec ou sans traitement et séquelles Patients (%) Activité de la maladie Maladie active (n = 329) 70 Rémission sous traitement Rémission sans traitement Maladie active, n (%) 150 (46) 60 50 Rémission sous traitement, 33 (10) n (%) 40 Rémission sans traitement, 30 108 (33) n (%) 20 10 Séquelles (Juvenile Arthritis Damage Index [JADI]) 0 Indifférent FR– Associée Polyarticulaire Polyarticulaire re persistante Psoriasique à une enthésite Systémique Oligoarticulai Oligoarticulai re extensive FR+ JADI-A (articulaire) > 0 65 (19,8 %) JADI-E (extra-articulaire) 41 (12,5 %) ➔ Après 18 ans d’évolution, 46 % des AJI gardent une maladie active, 10 % sont en rémission sous traitement et 33 % en rémission sans traitement et près de 2,0 % ont des séquelles articulaires La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Glerup M (1849, actualisé)
9 Question 52 Coordination Pr Jean Sibilia (Strasbourg) Comment caractériser Rédaction Pr Corinne Miceli (Paris) la sévérité des dermatomyosites avec anti-MDA5 ? La Lettre du Rhumatologue ACR 2018
10 Analyse en clusters des dermatomyosites anti-MDA5 • Étude phénotypique de 121 dermatomyosites avec anti-MDA5 – Femmes : 67 % – Atteinte cutanée : 87,5 % • Papules de Gottron : 71 % - mains de mécaniciens : 41 % • Raynaud : 29 % • Calcinose : 11 % – Faiblesse musculaire proximale : 33 % - 41 % des patients avec CPK – Atteinte pulmonaire interstitielle : 76 % – Arthralgies : 69 % - synovites : 33 % – FR ou anti-CCP+ : 16,7 % 1,0 Analyses en clusters Cluster 1 : forme avec atteinte interstitielle pulmonaire 0,5 Cluster 2 : forme arthro-cutanée Cluster 3 : forme vasculo-cutanéo-musculaire 0,0 Dans le cluster 1, l’atteinte pulmonaire -0,5 est souvent associée à des mains de mécaniciens -1,0 -0,5 0 0,5 1,0 La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Allenbach Y (1331, actualisé)
11 Pronostic des polymyosites anti-MDA5 selon le phénotype • La survie du cluster 1 est catastrophique 100 → Atteintes interstitielles pulmonaires rapidement 80 Survie (%) progressives conduisant au décès 60 • Proposition d’arbre décisionnel permettant 40 de classer les patients dans l’un des 3 clusters à partir de 3 données cliniques (avec 85 % 20 d’exactitude) 0 ‒ Sexe 0 12 24 36 48 60 72 84 86 108 120 ‒ Arthralgie/arthrite Mois ‒ Syndrome de Raynaud Raynaud ? Non Oui Arthralgies/arthrites ? Homme ? Non Oui Non Oui Cluster 1 Cluster 2 Cluster 2 Cluster 3 ➔ Les dermatomyosites anti-MDA5 avec atteinte pulmonaire ont un pronostic vital réservé ➔ Elles doivent être identifiées rapidement pour être traitées activement La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Allenbach Y (1331, actualisé)
12 Question 53 Coordination Pr Jean Sibilia (Strasbourg) Comment traiter Rédaction Pr Corinne Miceli (Paris) les dermatomyosites anti-MDA5 avec atteinte pulmonaire ? La Lettre du Rhumatologue ACR 2018
13 Traitement des dermatomyosites anti-MDA5 (1) Étude prospective comparée à une cohorte historique • Groupe 1 : combinaison d’IS d’emblée (GC forte dose + tacrolimus + EDX i.v.) [n = 26] • Groupe 2 : cohorte historique (GC forte dose + ajout IS progressivement) [n = 15] Prednisolone CYC i.v. TAC 0 8 16 24 Semaines • Protocole de traitement (groupe 1) – Prednisolone : 1 mg/kg/j 4 semaines puis décroissance – CYC i.v. 500-1 000 mg/m2/2 semaines, 6 fois puis chaque 4 semaines pour 10 à 15 cycles au total – Tacrolimus : 10-12 ng/ml (dosage résiduel 12 h après la prise) La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Tsuji H (838, actualisé)
14 Traitement des dermatomyosites anti-MDA5 (2) Étude prospective comparée à une cohorte historique (1) • Critère principal de jugement : survie à 6 mois → 89 % (groupe 1) versus 33 % (groupe 2), p < 0,0001 Population étudiée Groupe 1 Groupe 2 (n = 29) (n = 15) Sexe (femmes) 19 (66) 12 (80) Dermatomyosites 48 40 amyopathiques (%) Dermatomyosite (%) 52 60 Taux de survie après l’instauration du traitement 1,0 0,85 0,8 Groupe 1 (n = 29) Survie 0,6 0,4 0,33 0,2 Groupe 2 (n = 15) 0,0 p ≤ 0,0001 0 6 12 Semaines La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Tsuji H (838, actualisé)
15 Traitement des dermatomyosites anti-MDA5 (3) Étude prospective comparée à une cohorte historique (2) Anti-MDA5 Dosage ferritine Pourcentage CV (Index) p < 0,0001 (ng/ml) p = 0,014 350 p = 0,0009 p = 0,0007 p = 0,02 (%) p = 0,029 300 1 500 125 250 1 000 100 200 150 75 500 100 50 50 0 0 0 12 24 52 0 12 24 52 0 12 24 52 Semaines Groupe 1 • Tolérance ‒ Réactivation CMV (90 % groupe 1 versus 33 % groupe 2) ‒ Facteurs associés à la mortalité : ferritine, CRP et ulcères cutanés avant traitement ➔ Une combinaison d’IS d’emblée améliore la survie dans les polymyosites anti-MDA5 par rapport à une introduction séquentielle des IS La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Tsuji H (838, actualisé)
16 Question 54 Coordination Pr Jean Sibilia (Strasbourg) Quelle est l’efficacité Rédaction Pr Corinne Miceli (Paris) du tofacitinib dans le traitement des dermatomyosites réfractaires ? La Lettre du Rhumatologue ACR 2018
17 Tofacitinib dans les dermatomyosites réfractaires (1) Étude STIR ouverte, 12 semaines • Évaluation de l’efficacité du tofacitinib 11 mg/j (dosage États-Unis) dans les dermatomyosites réfractaires (n = 10) – Population analysée • Patients tous en échec de 2 traitements de fond ou fortes doses de corticoïdes • Âge moyen : 45,6 ans ± 10,6 ans • 9/10 ont fini l’étude – À l’inclusion • Pas d’autres traitements de fond • 20 mg/j maximum de prednisone – Critère de jugement à 12 semaines • Pourcentage de patients remplissant la définition d’amélioration du score iMACS (International Myositis Assessment and Clinical Study) à 12 semaines • Résultats – 9/9 patients remplissent le critère principal de jugement – 56 % sont en réponse modérée, 44 % sont en réponse minime La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Paik J (L02, actualisé)
18 Tofacitinib dans les dermatomyosites réfractaires (2) Étude STIR Variation du score d’activité entre l’inclusion et S12 Avant traitement Semaine 12 60 Score d’activité CDASI 40 20 0 Inclusion S4 S8 S12 • Absence de modification des taux d’auto-anticorps sous tofacitinib • 6 patients avaient des anti-TIF1 dont 86 % en réponse modérée • 4 patients à 20 mg/j de prednisone à l’inclusion dont 3 sans corticoïdes à 12 semaines sous tofacitinib • Profil de tolérance du tofacitinib sans particularité ➔ Le tofacitinib peut être une solution thérapeutique pour les dermatomyosites réfractaires La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Paik J (L02, actualisé)
19 Question 55 Coordination Pr Jean Sibilia (Strasbourg) Y a-t-il des PAN génétiques ? Rédaction Pr Corinne Miceli (Paris) La Lettre du Rhumatologue ACR 2018
20 Syndrome auto-inflammatoire par déficit en ADA2 (adénosine désaminase 2) [1] Rappel ACR antérieurs Syndrome DADA2 : mutation avec perte de fonction de l’ADA2 • Manifestations cliniques ‒ Épisodes de fièvre récurrents, inflammation biologique ‒ Livedo ‒ Accidents vasculaires cérébraux précoces ‒ Vascularite à la biopsie • Transmission récessive La Lettre du Rhumatologue ACR 2013 – D’après Zhou Q (894, actualisé)
21 Syndrome auto-inflammatoire par déficit en ADA2 (adénosine désaminase 2) [2] Rappel ACR antérieurs • ADA2 : rôle de cette enzyme ‒ Faible homologie de séquence avec ADA1 ‒ Protéine sécrétée formant des homodimères ‒ Expression par les cellules myéloïdes mais pas par les cellules endothéliales ‒ Induit la différenciation des monocytes en macrophages ➔ Un déficit en ADA2 conduit à des altérations endothéliales ➔ Les mutations perte de fonction de l’ADA2 conduisent à des vascularites liées à une altération vasculaire La Lettre du Rhumatologue ACR 2013 – D’après Zhou Q (894, actualisé)
22 Syndrome DADA2 : un phénotype complexe (1) Rappel ACR antérieurs Caractérisation phénotypique de l’adulte et l’enfant • De nouvelles mutations identifiées depuis 2013 ‒ Depuis le travail original présenté à l’ACR en 2013, 19 mutations homozygotes ou hétérozygotes composites différentes sont maintenant identifiées → Réduction de l’activité de l’enzyme ADA2 (perte de fonction) La Lettre du Rhumatologue ACR 2016 – D’après Erden A (3079, actualisé)
23 Syndrome DADA2 : un phénotype complexe (2) Rappel ACR antérieurs • Étude de familles (consanguines dans 30 à 46 % des cas de cette cohorte) • Manifestations cliniques (13 patients) ‒ Fièvre (100 %), asthénie (77 %), sueurs nocturnes (23 %), perte de poids (31 %) ‒ Myalgies (100 %), arthralgies ou arthrites (92 %) ‒ Douleurs abdominales (100 %), diarrhée (38 %), vomissements (8 %), pancréatite (8 %), perforation digestive (8 %), infarctus splénique (8 %), amylose rénale ‒ Manifestations cutanées (100 %) : livedo reticularis, érythème noueux, Raynaud, ulcérations digitales ‒ Anévrysmes de type PAN avec risque de saignement ++ ‒ Manifestations neurologiques (92 %) très polymorphes, dont des syndromes de Sneddon ‒ Atteinte ophtalmologique (61 %) : strabisme, diplopie, nystagmus, exophtalmie Diminution IgM, n (%) 4 (30,8) Lymphopénie, n (%) 3 (23,1) Positivité AAN, n (%) 3 (23,1) Hypercoagulabilité, n (%) 1 (7,7) Myélofibrose, n (%) 1 (7,7) Activation macrophagique, n (%) 1 (7,7) • Le spectre des manifestations cliniques du DADA2 s’élargit avec une vascularite évoquant celle de la PAN La Lettre du Rhumatologue ACR 2016 – D’après Erden A (3079, actualisé) et Insalaco A (2384, actualisé)
24 Périartérite noueuse génétique par mutation de l’ADA2 (1) Recherche de mutations ADA2 dans la PAN • Cohorte de 117 patients avec PAN (critères ACR 1990) Guillevin « Polyarteritis Nodosa » Elsevier 2017 – Tous les patients étaient négatifs pour l’hépatite B – Séquençage complet du gène l’ADA2 – Mesure de l’activité enzymatique de l’ADA2 • Mutations identifiées chez 4/117 patients Conséquence Ȃge au Acide Fréquence Patient Sexe Ȃge de début Codon fonctionnelle diagnostic aminé allélique in silico c.140G > C p.G47A 5,69-05 1 M 23 25 c.316C > T p.P106S 1,63-05 c.982G > A p.E328K - 2 F 17 19 Délétère c.1065C > A p.F355L 2,24-04 c.1147G > A p.G383S 4,06-05 3 M 10 34 c.1147G > A p.G383S 4,06-05 c.139G > T p.G47W 4,06-06 4 M NA NA c.506G > A p.R169Q 5,05-04 La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Schnappauf O (2790, actualisé)
25 Périartérite noueuse génétique par mutation de l’ADA2 (2) • PAN avec mutations de l’ADA2 (4/117) ‒ 3,4 % des patients de cette cohorte (4,6 % dans une deuxième cohorte présentée au congrès) ‒ Début plus précoce des symptômes ‒ Pas de différence clinique entre porteurs et non-porteurs des mutations • Le séquençage de l’ADA2 a été effectué sur 1 107 patients avec vascularite à ANCA et aucune mutation n’a été identifiée • Activité enzymatique de l’ADA2 ‒ Réduite pour les mutations homozygotes ou hétérozygotes composites (n = 4) ‒ Normale pour les mutations hétérozygotes NS Activité enzymatique ADA2 (%) p < 0,001 1,5 NS Activité enzymatique ADA2 (%) 1,5 p < 0,001 1,0 1,0 0,5 0,5 0,0 0,0 Témoins Patients WT/ WT/ Témoins Patients G383S/ E328K DADA2 T65M V349I DADA2 G383S /F355L ➔ La recherche de mutations ou de déficit enzymatique de l’ADA2 doit être effectué systématiquement dans la PAN, surtout en cas de début précoce La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Schnappauf O (2790, actualisé) et Karadag O (1884, actualisé)
26 Déficit génétique en ADA2 Effet des anti-TNF dans le syndrome DADA2 • Sous anti-TNF, la restauration de l’intégrité vasculaire a comme conséquence clinique une disparition des événements vasculaires Contrôle 1 TNFa en rouge Avant CD31 en vert anti-TNF DAPI en bleu 55 accidents 0 accident vasculaires vasculaire Contrôle 2 Après 2 077 patients mois 733 patients mois anti-TNF Traitement anti-TNF ➔ Le déficit en ADA2 se caractérise par des accidents vasculaires liés à une altération de la paroi vasculaire dont l’intégrité est restaurée par les anti-TNF La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Schnappauf O (2790, actualisé)
27 Question 56 Coordination Pr Jean Sibilia (Strasbourg) Quelle est la place des échanges Rédaction Pr Corinne Miceli (Paris) plasmatiques dans le traitement des vascularites à ANCA ? La Lettre du Rhumatologue ACR 2018
28 Échanges plasmatiques dans les vascularites à ANCA (1) Étude PEXIVAS multicentrique ouverte randomisée • Objectifs ‒ Évaluer l’efficacité des échanges plasmatiques sur la mortalité ou la survenue d’une insuffisance rénale terminale ‒ Évaluer si des régimes à doses réduites de corticoïdes ont un effet équivalent sur la réduction de la mortalité tout en diminuant l’incidence des infections • Critères d’inclusion ‒ Âge > 15 ans ‒ Vascularite à ANCA ‒ Anti-PR3 ou anti-MPO + ‒ Atteinte sévère : insuffisance rénale avec DFG < 50 ml/mn ou hémorragie alvéolaire 700 patients avec vascularite sévère Cyclophosphamide ou rituximab et méthylprednisolone i.v. Échanges Pas d’échanges plasmatiques plasmatiques Corticoïdes Corticoïdes Corticoïdes Corticoïdes dose réduite dose standard dose réduite dose standard Insuffisance rénale terminale Suivi 0,8 à 7 ans Décès La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Walsh M (2788, actualisé)
29 Échanges plasmatiques dans les vascularites à ANCA (2) Étude PEXIVAS 1. Échanges plasmatiques : 60 ml/kg – albumine en produit de substitution (plasma si hémorragie) ‒ 7 échanges dans les 14 jours après randomisation 2. Traitements corticoïdes ‒ 1,5 à 3 g de méthylprednisolone i.v. pour tous les patients en pulse puis relais par corticothérapie orale adaptée au poids → Dose réduite : 54 % de la dose standard pendant 3 mois puis 61 % de cette dose pour les 6 mois suivants Régimes de corticothérapie 80 Dose de prednisone (mg/j) Réduite Standard • Critère principal de jugement 60 ‒ Critère composite de décès (quelle 40 que soit la cause) et/ou insuffisance 20 rénale terminale 0 0 4 8 12 16 20 24 Semaines La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Walsh M (2788, actualisé)
30 Échanges plasmatiques dans les vascularites à ANCA (3) Étude PEXIVAS Échanges plasmatiques Doses de corticoïdes Proportion avec un événement Proportion avec un événement 100 100 Échanges : 100 (28 %) Pas d’échange : 109 (31 %) Dose réduite : 92 (28 %) Dose standard : 83 (26 %) HR = 0,86 ; IC95 : 0,65-1,13 ; p = 0,27 75 75 (décès/ESRD) (décès/ESRD) Pas d’échange Dose réduite 50 Échanges 50 Dose standard 25 25 0 0 0 365 730 1 095 1 460 1 825 2 190 Jours Années 0 1 2 3 4 5 6 n n Pas d’échange 352 244 183 136 83 46 10 Dose réduite 353 256 185 133 80 48 9 Échanges 352 253 186 135 83 44 10 Dose standard 351 240 184 138 84 39 11 • Pas de différence sur le critère principal de jugement entre les groupes avec ou sans échanges plasmatiques • Pas de différence sur le critère principal de jugement entre le groupe avec doses standard de corticoïdes par rapport au groupe avec doses réduites ➔ Démonstration d’une non-infériorité des corticoïdes faible dose avec une réduction du risque d’infection ➔ Il n’y a pas d’efficacité démontrée des échanges plasmatiques, mais dans les formes très sévères cette stratégie se discute au cas par cas La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Walsh M (2788, actualisé)
31 Question 57 Coordination Quelle est l’efficacité de Pr Jean Sibilia (Strasbourg) Rédaction Pr Corinne Miceli (Paris) l’aprémilast dans l’aphtose buccale de la maladie de Behçet ? La Lettre du Rhumatologue ACR 2018
32 Aprémilast dans le traitement de l’aphtose buccale du Behçet (1) Étude RELIEF contrôlée randomisée contre placebo Phase de suivi Phase de traitement actif post-traitement S12 52 semaines 4 semaines Randomisation APR 30 BID (n = 104) APR 30 mg x 2/j 1:1 Screening Placebo (n = 103) APR 30 mg x 2/j S-6 S0 Semaine 12 critère principal S64 S68 de jugement : ASC du nombre d’ulcères buccaux (ASC S0-12) • Stratification selon l’âge, l’antécédent d’uvéites et l’origine géographique (Japon versus autres pays) • Augmentation progressive des doses d’aprémilast sur la première semaine • Critères d’inclusion ‒ Maladie de Behçet selon les critères de l’International Study Group ‒ 3 épisodes ou plus d’aphtes dans les 12 derniers mois ‒ Au moins 2 ulcères au screening et persistant à l’inclusion • Critère principal de jugement ‒ Aire sous la courbe (ASC) du nombre d’aphtes sur 12 semaines La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Hatemi G (2789, actualisé)
33 Aprémilast dans le traitement de l’aphtose buccale du Behçet (2) Étude RELIEF 222,1 5 250 Nombre d’ulcers (moyenne LS) ASC nbre d’ulcères buccaux Placebo (n = 103) 200 4 APR 30 mg x 2/j (n = 104) pendant 12 semaines p < 0,0001 129,5 3 150 100 2 * * * * * 1 * * 50 *p ≤ 0,0015 versus placebo n= 103 104 0 0 0 1 2 4 6 8 10 12 Placebo APR 30 mg x 2/j Semaines • Réduction significative de l’aire sous la courbe du nombre d’aphtes sur les 12 semaines de traitement pour les patients traités par APR versus placebo (129,54 versus 222,14 ; p < 0,0001) • Efficacité sur le score d’activité globale du Behçet (BSAS : p < 0,0001) • Les effets indésirables les plus fréquents étaient la diarrhée, les nausées, les céphalées et les infections des voies aériennes supérieures ➔ L’aprémilast démontre son efficacité dans le traitement des aphtoses buccales récidivantes de la maladie de Behçet La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Hatemi G (2789, actualisé)
34 Question 58 Coordination Quelle est l’efficacité Pr Jean Sibilia (Strasbourg) Rédaction Pr Corinne Miceli (Paris) du léflunomide dans la maladie de Horton ? La Lettre du Rhumatologue ACR 2018
35 Le léflunomide dans le traitement de la maladie de Horton (1) 76 patients Horton Corticothérapie Léflunomide à S12 Corticoïdes seuls (n = 30) (n = 46) • Étude ouverte monocentrique ‒ Tout patient avec nouveau diagnostic de Horton (juillet 2014 à décembre 2016) ‒ Traitement par corticoïdes selon les recommandations de l’EULAR ‒ Proposition au patient d’associer du LEF 10 mg/j à partir de S12 (non randomisé) ‒ Les groupes léflunomide et corticoïdes seuls sont comparés • Caractéristiques des patients comparables dans les groupes léflunomide et corticoïdes ‒ Âge moyen : 73 ans ‒ PPR associée : 13 % ‒ Céphalées : 65,8 % - Claudication mandibulaire : 47,4 % ‒ Troubles visuels : 19,7 % - Accident vasculaire : 2,6 % La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Hocevar A (2842, actualisé)
36 Le léflunomide dans le traitement de la maladie de Horton (2) Léflunomide à S12 Corticoïdes seuls (n = 30) (n = 46) 4 rechutes (13 %) 18 rechutes (39 %) p = 0,02 – NNT = 3,9 (IC95 : 2,2-17,4) 1. Suivi 48 semaines ‒ En cas de rechute dans le groupe LEF, dose de LEF augmentée à 20 mg/j ‒ En cas de rechute dans le groupe corticoïdes seuls, ajout de MTX (n = 1) ou LEF (n = 12) 2. Suivi 96 semaines ‒ Dose résiduelle de corticoïdes dans le groupe LEF significativement plus faible que dans le groupe corticoïdes seuls (p = 0,01 ; 4,4 mg [4,1-5,6] versus 5,3 mg [4,7-5,8]) ➔ Le LEF pourrait constituer une alternative au MTX à visée d’épargne en corticostéroïdes au cours de la maladie de Horton Cette étude n’est pas randomisée La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Hocevar A (2842, actualisé)
37 Question 59 Coordination Pr Jean Sibilia (Strasbourg) Quelle est la place Rédaction Pr Damien Loeuille (Nancy) du TEP-scan dans la maladie de Horton ? La Lettre du Rhumatologue ACR 2018
Performance de la TEP-FDG de “nouvelle génération” 38 pour le diagnostic de Horton (1) • TEP-scan de “nouvelle génération” : évaluation des artères maxillaires, temporales, vertébrales et occipitales • Étude par TEP de 64 patients avec suspicion de maladie de Horton dans les 72 heures après la mise en route de corticoïdes • Évaluation de l’hypermétabolisme vasculaire gradé de 0 à 3 sur 18 segments vasculaires • Lecture en aveugle des données cliniques par 2 lecteurs experts (médecins nucléaires) et consensus si discordance, avec une bonne reproductibilité (Kappa = 0,65) La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Sammel A (L15, actualisé)
Performance de la TEP-FDG de “nouvelle génération” 39 pour le diagnostic de Horton (2) Résultats • 58 patients ont eu une BAT, positive dans Patients avec un grade > 2 12 cas (21 %) 12 • 42 patients répondent aux critères ACR- 10 Nombre de patients EULAR de Horton 8 7 • 4 patients à BAT négative sont positifs 6 6 avec des lésions de grade 2 sur les artères 6 temporales, occipitales, maxillaires et 4 vertébrales non vues sur les TEP-scan 4 d’ancienne génération 2 0 Temporale Vertébrale Maxillaire Occipitale TEP- scan FDG Sensibilité Spécificité VPP VPN BAT positive (n = 12), % 92 85 61 98 Critères ACR-EULAR 77 91 79 87 (n = 42), % La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Sammel A (L15, actualisé)
Performance de la TEP-FDG de “nouvelle génération” 40 pour le diagnostic de Horton (3) Performances diagnostiques du TEP-scan, de l’US et de l’IRM dédiée (%) 100 92 94 85 78 Sensibilité 80 73 69 Spécificité 60 40 20 0 TEP-scan US IRM + antenne dédiée • Autres diagnostics différentiels mimant un Horton : 7 infections, 5 cancers, 1 thyroïdite subaiguë ➔ La TEP-FDG offre des performances diagnostiques de Horton équivalentes à celles de l’IRM avec une antenne dédiée La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Sammel A (L15, actualisé)
41 Effet des corticoïdes sur les résultats de la TEP-FDG • Patients avec Horton répondant aux critères ACR-EULAR • Conditions de réalisation de la TEP en pratique clinique ‒ TEP réalisée sans corticoïdes préalables ‒ TEP réalisée sous corticoïdes (dose cumulée 3 g de prednisolone) lors d’une réévolution de la maladie, ‒ TEP avec bolus dans les 10 jours précédents PET/CT positive PET/CT négative Groupe sans corticoïdes (n = 29) 27 (93,1 %) 2 (6,9 %) Groupe sous corticoïdes au long cours : reprise évolutive du Horton 18 (66,7 %) 9 (33,3 %) (n = 27) Bolus de corticoïdes dans les 10 jours 2 (15,4 %) 11 (84,6 %) précédents (n = 13) ➔ La TEP- FDG doit être réalisée idéalement sans corticoïdes Les bolus de corticoïdes instaurés dans les 10 jours précédents négativent 8 fois sur 10 l’examen La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Estrada P (2197, actualisé)
42 Effet des traitements sur la rémission de la TEP-FDG • 28 patients avec Horton répondant aux critères ACR-EULAR • 19 patients sous corticoïdes, 1 patient sous corticoïdes et azathioprine et 8 sous corticoïdes et tocilizumab • TEP de contrôle à 25 mois Suivi : comparaison MTX-corticoïdes 120 versus tocilizumab-corticoïdes 100 80 Absence d’activité à la TEP 60 TEP modérément 40 active 20 TEP active 0 MTX + corticoïdes Tocilizumab + corticoïdes ➔ Sous tocilizumab, l’absence de syndrome inflammatoire peut justifier la réalisation d’une TEP-FDG lors du suivi → rémission plus complète sous tocilizumab La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Estrada P (2197, actualisé)
43 Question 60 Coordination Quel est l’apport Pr Jean Sibilia (Strasbourg) Rédaction Pr Damien Loeuille (Nancy) de l’exploration échographique des artères axillaires dans la maladie de Horton ? La Lettre du Rhumatologue ACR 2018
44 Exploration échographique des artères axillaires dans la maladie de Horton ? (1) Apport de l’examen des artères axillaires en échographie pour le diagnostic de Horton • 102 patients avec signes cliniques évocateurs de TEP-FDG : artérite sous-clavière maladie de Horton sans traitement ‒ Critères d’inclusion : critères ACR-EULAR ‒ Critères d’exclusion : antécédents de Horton, PPR, ou autres maladies (maladies auto-immunes, infections, maladies vasculaires) • Absence de BAT ‒ Populations étudiées en TEP-FDG et échographie • 12 patients : échec de screening US : artérite sous-clavière halo • 10 patients : TEP réfutée • 80 patients : TEP témoin-FDG réalisée • Groupe contrôle (diagnostic de Horton réfuté cliniquement et/ou biologiquement) : 34 patients • Groupe Horton : 46 patients La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Dalsgaard Nielsen B (2905, actualisé)
45 Exploration échographique des artères axillaires dans la maladie de Horton ? (2) • Examen TEP-FDG • Examen US ‒ Sites : aorte, artères axillaires, sous- ‒ Sites : artères carotidiennes, clavières, carotides + maxillaires, temporales et axillaires vertébrales et temporales • Signe du halo ‒ Échelle de sévérité • Mesure de l’épaississement de de l’hypermétabolisme vasculaire (0 à 4) l’intima axillaire et carotidienne Résultats de la TEP-FDG Résultats de l’échographie “signe du halo” Segments+, n (médiane) 8 (3) Sensibilité Spécificité Aorte (%) 91 Vx carotides Aorte thoracique (%) 85 78 100 et axillaires (%) Sous-clavière ou axillaire (%) 82 Vx temporaux (%) 73 97 Carotide (%) 48 Fémorale (%) 48 Vx carotides, axillaires et 91 97 Crâniale (%) 80 temporaux (%) La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Dalsgaard Nielsen B (2905, actualisé)
46 Exploration échographique des artères axillaires dans la maladie de Horton ? (3) Artère axillaire et mesure de l’épaississement de l’intima en échographie Moyenne de l’épaisseur de l’intima en mm de l’artère axillaire Examen échographique de l’artère axillaire avec signe du halo 1,00 0,75 Épaississement: 1,0 mm 0,50 Sensibilité : 70 % Spécificité : 93 % 0,25 AUC : 0,87 0,00 0,00 0,25 0,50 0,75 1,00 1-spécificité • La mesure de l’artère axillaire offre le meilleur compromis sensibilité/spécificité pour une augmentation de l’épaisseur de 1 mm • L’examen de la carotide est en revanche peu sensible (16 %) avec un épaississement de l’intima de 1,1 mm ➔ L’examen des artères temporales et axillaires offre le meilleur compromis pour le diagnostic de maladie de Horton La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Dalsgaard Nielsen B (2905, actualisé)
47 Question 61 Coordination Pr Jean Sibilia (Strasbourg) Y a-t-il un intérêt à une Rédaction Pr Corinne Miceli (Paris) substitution par IgIV pour réduire les complications infectieuses sous RTX ? La Lettre du Rhumatologue ACR 2018
48 Hypogammaglobulinémie sous rituximab : faut-il une substitution par Ig IV ? (1) • Étude rétrospective de 142 patients traités < 5 g/l < 3 g/l par RTX entre 2003 et 2012 (%) 100 ‒ Hypogammaglobulinémie définie par IgG ≤ 7 g/l à 2 reprises ‒ 3 catégories de patients selon nadir 75 • IgG < 3 g/l • IgG de 3 à < 5 g/l 50 • IgG de 5 à < 7 g/l 25 0 0 60 120 180 n Mois sous RTX • Caractéristiques des patients < 5 g/l 122 86 61 27 10 2 ‒ Âge moyen au premier RTX : 51 ans < 3 g/l 135 118 107 57 27 3 ‒ Durée d’évolution de la maladie : 43 mois ‒ Femmes : 71 % ‒ Vascularites à ANCA : 71 % - Lupus : 12,7 % - Autres : 16,2 % ‒ Indication pour rechute : 25 % ou maladie réfractaire : 69 % La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Tieu J (2971, actualisé)
49 Hypogammaglobulinémie sous rituximab : faut-il une substitution par Ig IV ? (2) p < 0,001 (%) Fréquence annuelle des infections p < 0,001 p = 0,97 80 p = 0,002 8 60 6 ATB prophylaxie Pas d’IgIV 40 4 IgIV IgIV 20 2 0 0 5-7 g/l 3-5 g/l < 3 g/l Infections Infections sévères nadir IgG • Traitement par IgIV ‒ Chez 29 patients, soit 65,5 % des patients avec IgG < 3 g/l • Arrêt pour 2 patients (intolérance) ‒ Réduction significative du nombre d’infections par rapport aux patients sans substitution IgIV • Groupe IgIV (n = 29) : 0,13 (0,00-0,35) infection/an p < 0,001 • Groupe sans IgIV (n = 113) : 1,02 (0,54-1,88) infection/an ➔ L’utilisation d’une substitution par Ig IV réduit significativement l’incidence des infections chez les patients hypogammaglobulinémiques sous RTX La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Tieu J (2971, actualisé)
50 Question 62 Coordination Pr Jean Sibilia (Strasbourg) Complications immunitaires Rédaction Pr Corinne Miceli (Paris) des inhibiteurs du checkpoint : quelle actualité en 2018 ? La Lettre du Rhumatologue ACR 2018
51 La costimulation en rhumatologie/cancérologie Ce qu’il faut savoir Anti-PD-L1 Atézolizumab Avélumab Durvalumab MDX-1105 Tumeur CPA CTLA-4-Ig Abatacept PD-L1 HLA CD80/86 HLA PD-L2 Peptide Anti-PD-1 CD28 Peptide Nivolumab TCR Anti-CTLA-4 TCR Pembrolizumab Ipilimumab Pidilizumab + + - CTLA-4 Trémélimumab + - PD-1 AMP-224 LT LT CPA La Lettre du Rhumatologue EULAR 2017
52 Toxicité immunologique des inhibiteurs de checkpoint immunitaire Ce qu’il faut savoir Œil • Les complications sont des Uvéite Endocrino Conjonctivite Hyper/hypothyroïdie Poumon Immune-Related Adverse Events Hypophysite Pneumopathie Sclérite, épisclérite Insuffisance surrénalienne Pleurésie (irAE) Diabète Granulomatose • Tous les organes sont touchés Cœur Myocardite Sang mais les complications sont Péricardite Vascularite Cytopénie principalement dermatologiques, Hémophilie digestives, endocriniennes Hépatite Gastro-intestinal • Rhumatologie : arthralgies Colite/iléite Peau Pancréatite (1-43 %), arthrites (1-7 %), Néphrite Rash Gastrite myalgies (2-21 %), syndrome sec Prurit Psoriasis Neurologique (3-24 %), dermatomyosite Vitiligo Neuropathie DRESS Guillain-Barré Myélite • Différence avec les anti-CTLA-4 Méningite et anti-PD-1/PD-L1 Encéphalite Muscles Myasthénie Myosites • Apparition des irAE globalement entre 3 et 6 mois après l’introduction de l’immunothérapie mais très variable La Lettre du Rhumatologue EULAR 2017 – D’après Champiat S et al., Ann Oncol 2016;27(4):559-74
53 Myosites induites par les inhibiteurs du checkpoint (1) • Recherche dans la base de données VigiBase à Uppsala (Suède) pour : nivolumab, pembrolizumab, ipilimumab, trémélimumab, avélumab, durvalumab et atézolizumab • 180 cas de myosite ‒ Âge moyen : 71 ans ‒ Hommes : 62,3 % ‒ Prise de statines : 13,9 % Indications des inhibiteurs Inhibiteurs du checkpoint du checkpoint 150 Nivolumab Pembrolizumab Nombre d’irAE 24 100 Durvalumab Mélanome Atézolizumab 56 Avélumab 25 Cancer du poumon Ipilimumab Cancer du rein Trémélimumab Autres cancers 50 Nivolumab/ipilimumab Inconnu Durvalumab/Trémélimumab 20 55 0 Total = 180 La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Anquetil C (2976, actualisé)
54 Myosites induites par les inhibiteurs du checkpoint (2) n = 180 patients de la base Cas de myosite de la base VigiBase VigiBase 100 100 80 Nombre de cas Patients (%) 60 50 40 20 0 0 0 26 50 100 150 200 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Jours d’exposition avec inhibiteurs du checkpoint • irAE musculaires ‒ Myocardite : 16,1 % (n = 29) Risque de mortalité ‒ Myasténie : 15,6 % (n = 28) ‒ Autres : 13,9 % La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Anquetil C (2976, actualisé)
55 Myosites induites par les inhibiteurs du checkpoint (3) Évolution fatale (n = 36) Taux de mortalité 1,0 1,0 2 0,8 0,8 3 **** * Patients (%) Patients (%) 10 Myosite 0,6 0,6 4 Myocardites Autres irAE 0,4 0,4 Progression du cancer Progression et autres irAE 0,2 0,2 17 0,0 0,0 • Mortalité associée aux myosites ‒ Impact de la combinaison d’inhibiteurs du checkpoint (38,5 % versus 18,1 % pour la monothérapie [p = 0,02]) ‒ Impact de la coexistence d’une myocardite (51,7 % versus 14,1 % en absence de myocardite [p < 0,0001]) • Rechercher systématiquement une myocardite associée ➔ La myosite est une complication fréquente des inhibiteurs du checkpoint ➔ Une myocardite expose à une mortalité élevée (dans 25 % des cas) La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Anquetil C (2976, actualisé)
56 Intérêt du ratio neutrophiles/lymphocytes pour prédire les irAE • Étude du ratio neutrophiles/lymphocytes comme facteur prédictif de la survenue irAE rhumatologiques Réponse oncologique Biomarqueurs Survenue d’irAE rhumatologiques • 211 patients dont 15 avec irAE rhumatologiques • Ratio N/L < 1,7 ‒ Significativement associé à la survenue d’irAE rhumatologiques (p = 0,007) ‒ Significativement associé à une meilleure réponse oncologique (p < 0,0001) ➔ Un ratio N/L < 1,7 avant traitement par inhibiteurs du checkpoint est significativement associé au risque d’irAE rhumatologiques La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après McMaster C (1916, actualisé)
57 Question 63 Coordination Pr Jean Sibilia (Strasbourg) Y a-t-il des atteintes Rédaction Pr Corinne Miceli (Paris) tendineuses dans la maladie de Lyme ? La Lettre du Rhumatologue ACR 2018
58 Les tendons : une niche pour Borrellia burgdorferi ? (1) Spirochète Bb Ce qu’il faut savoir • Borrellia burgdorferi dissémine par voie hématogène vers les articulations, Tendon bourses séreuses, tendons et différents autres tissus Capsule • Tendons : structures avasculaires qui pourraient être une niche pour les Patella spirochètes ? Membrane Fémur – Protection contre synoviale le système immunitaire Cartilage Bourse articulaire Ligament Tibia croisé Ménisque Bockenstedt LK et al. J Clin Invest 2012;122:2652-60. La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Arvikar S (950, actualisé)
59 Les tendons : une niche pour Borrellia burgdorferi ? (2) • Étude rétrospective échographique du genou dans les arthrites de Lyme ‒ 41 examens échographiques chez 31 arthrites de Lyme ‒ 38 examens échographiques chez 31 sujets contrôles (arthrose ou autres causes d’arthrite) • Caractéristiques des patients ‒ Ȃge médian : 52 ans ‒ Hommes : 58 % ‒ 24/31 (77 %) arthrites réfractaires aux ATB (oraux et i.v.) ‒ Épanchement : 67 %, kyste poplité : 25 % SMT : tendon semi-membraneux • Anomalies échographiques STT : tendon semi-tendineux ‒ Score de synovite écographique médian : grade 2 ‒ Lésions tendineuses • Observées dans 90 % des cas • Segment postérieur du genou : semi-membraneux et semi-tendineux • Dépôts hyperéchogènes (calcifications) des tendinites/ténosynovites ➔ Les tendons ischio-jambiers pourraient être une « niche » pour B. burgdorferi La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Arvikar S (950, actualisé)
60 Question 64 Coordination Pr Jean Sibilia (Strasbourg) Comment évolue une arthrite Rédaction Pr Corinne Miceli (Paris) de Lyme ? La Lettre du Rhumatologue ACR 2018
61 Arthrites de Lyme persistantes (1) • Étude sur l’évolution des arthrites de Lyme dans une cohorte du centre de référence national ‒ Diagnostic confirmé par une PCR sur liquide articulaire positive → 357 liquides articulaires analysés dont 37 positifs pour Lyme (10,5 %) Arthrite de Lyme PCR-positive (n = 37) Âge, médiane (intervalle) 36 (6-78) Hommes, % (n/N) 61 (23/37) Exposition aux tiques, % (n/N) 91 (29/32) Histoire de piqûre de tique, % (n/N) 45 (15/33) Erythème chronique migrant, % (n/N) 16 (6/37) IgG Borrelia + en ELISA, % (n/N) 100 (37/37) IgM Borrelia + en ELISA, % (n/N) 40 (12/30) Western Blot Borrelia +, % (n/N) 97 (36/37) La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Scherlinger M (947, actualisé)
62 Arthrites de Lyme persistantes (2) Arthrite de Lyme PCR positive (n = 37) Monoarthrite : 92 (34/37) Type d’arthrite, % (n/N) Oligoarthrite : 8 (3/37) 97 (36/37) Atteinte du genou, % (n/N) Cheville 3 % (n = 1/37) ; coude 3 (n = 1/37) Fièvre, % (n/N) 22 (8/37) Numération cellulaire du liquide articulaire, 25 000 n/mm3, médiane (intervalle) (1 400-300 000) Pourcentage de neutrophiles dans le liquide 85 (± 10) articulaire, médiane (DS) La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Scherlinger M (947, actualisé)
63 Arthrites de Lyme persistantes (3) • 12/35 arthrites persistantes (34 %) malgré traitement ATB adapté (doxicilline et ceftriaxone) ; 2 patients perdus de vue ‒ Suivi moyen : 27 mois (1-73) ‒ ATB habituellement prescrits : synovite persistante > 2 mois ‒ Borrellia sensu stricto (54 %) • Si arthrite persistante – Traitement par AINS et infiltration de corticoïdes dans 75 % des cas (efficace) ‒ Recours à DMARD (MTX) pour 3 patients avec oligo- ou polyarthrite persistante (efficace) ➔ Les arthrites de Lyme persistantes concernent un tiers des patients ➔ Elles sont d’évolution favorable sous AINS et injection locale de corticoïdes ➔ Le recours au MTX est possible et efficace pour les formes oligo- ou polyarticulaires La Lettre du Rhumatologue ACR 2018 – D’après Scherlinger M (947, actualisé)
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