ÉDITION NUMÉRIQUE - Le JSL
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ÉDITION NUMÉRIQUE Mercredi 17 avril 2019 - Supplément - Saône-et-Loire Sylvain Guyon, responsable sportif de l’école de rugby du RTC, Bernard Lécuelle, président du Rugby Tango chalonnais et Manu Futin, responsable sportif de l’école de rugby du RTC, entourent ces jeunes Chalonnais qui participeront ce dimanche 21 avril à la 20e édition du challenge Brailly. Photo JSL/Salvatore BARLETTA
2 SUPPLÉMENT Mercredi 17 avril 2019 RUGBY 20er édition du Challenge Brailly Sous le regard de Steeve Guénot qui succédera à Strasbourg ? Pour cette 20e édition du REPÈRES challenge Brailly, le Rug- by Tango chalonnais s’est ■ 30 000 C’est le budget mis sur son 31. En invitant total de cette 20e édition du le champion olympique de Challenge Brailly. lutte gréco-romaine de ■ 1 600 Le nombre de Pékin-2008, Steeve Gué- joueurs présents ce diman- not. De quoi donner des che 21 avril au stade Léo- ailes supplémentaires aux Lagrange. ■ 35 Le nombre de clubs jeunes rugbymen. qui participeront à cette CHALLENGE BRAILLY édition 2019. Ce dimanche 21 avril, ■ 111 Le nombre d’équi- dès 9 h au stade Léo-Lagrange pes inscrites au Challenge L e Rugby Tango chalonnais vient de fêter le 2 février ses trois ans d’existence. À l’épo- ■ 40 Le nombre d’arbitres qui officieront tout au long de la journée. que, en 2016, quelques jours ■ 100 Le total des bénévo- après le dépôt de bilan de les requis pour l’organisa- l’ASRC Chalon, l’équipe de re- tion. preneurs purement bénévoles ■ Poules Chaque catégo- se fixe un objectif. Un double rie (U6, U8, U10 et U12) objectif. Les jeunes et le chal- Le club de Strasbourg défendra son titre. Photo JSL/Richard MONTAVON sera répartie en poules lenge Brailly. « Sauf qu’il ne (brassage) de 5 ou 6 équi- nous restait que six semaines Bernard Lécuelle, le président d’existence. Une date qui mar- Londres. Reste maintenant à sa- pes - 3 seulement pour les pour l’organiser » se souvient du RTC. que l’histoire. Avec la présence voir qui, ce dimanche soir, suc- U14. Puis en poules de ni- Daniel Martin, l’actuel prési- Et le challenge a bien eu lieu de Steeve Guénot, le lutteur ori- cédera à Strasbourg tenant du veau et enfin en poules de dent de l’association chargée de six semaines plus tard. Avec un ginaire de L’Abergement-Sain- titre et recevra donc des mains classement qui détermine- l’organisation. « On a même eu succès franc et massif. Recon- te-Colombe, champion olympi- du médaillé d’or le trophée ré- ront les vainqueurs de cha- recours à un huissier pour faire duit en 2017 et 2018. Il fête ce que à Pékin en 2008 et en compensant le club vainqueur. que catégorie. ouvrir le club-house » rajoute 21 avril 2019 ses vingt années bronze quatre ans plus tard à Salvatore BARLETTA DANS LE RÉTRO Un coin d’Italie dans les 22-23 avril 2000. Première édition du tournoi orga- tribunes de Léo-Lagrange nisé à l’époque par le feu Racing-Club chalonnais à l’occasion des 100 ans du club et qui concerne La 20e édition du Brailly a attiré de nombreux clubs cette uniquement les U14 sur deux jours. En ce week- année. 35 au total. Outre les fidèles Strasbourg, La Seyne, end pascal, 200 gamins de 12 à 14 ans participent à Bourg, Cusset et Ecully, deux nouveaux les ont rejoints. Il cette grande kermesse de l’ovale au stade Léo-La- s’agit de Nevers et du RC Toulon. grange. 15 clubs sont invités dont un allemand, À noter que tous les plus grands clubs de Bourgogne/Fran- Heidelberg, les traditionnels Montchanin, Cha- che-Comté ont répondu présent. gny, Le Creusot, Châtenoy, Genlis et bien entendu Mais la grande attraction de ce challenge 2019 sera à coup Chalon, ainsi que Grenoble, Saint-Claude, Orlé- sûr la présence de 110 Italiens sur la pelouse et dans les ans, Thonon-les-Bains, Nevers, Meyzieu, Valence gradins du stade Léo-Lagrange. « À mon avis, on va parler et Oyonnax. C’est d’ailleurs le club oyonnaxien qui transalpin ce dimanche » sourit Bernard Lécuelle, le prési- inscrit son nom tout en haut de l’affiche de ce qui dent du RTC. La délégation italienne vient de San Donà di deviendra plus tard, sous l’insistance des diri- Piave, une petite ville de Vénétie de 40 000 habitants. geants, le challenge Brailly et réunira près de 2 000 rugbymen en herbe au moment de son apogée. CHARTE GR APHIQUE 2017 W7102 - V0
Mercredi 17 avril 2019 SUPPLÉMENT 3 RUGBY Politique jeunes Le RTC, un club, une identité Le Rugby Tango chalonnais est né en février 2016. Pour sauver d’abord et avant tout les équipes jeunes. Depuis, le club avance et se structure. Jusqu’à retrouver un statut digne de son rang. Et sur- tout une nouvelle identité. 2 février 2016, dans une sal- le annexe du feu collège Jean-Zay à Chalon. Près d’une centaine de personnes sont pré- sentes. L’ASRC Chalon vient de déposer le bilan. Six ans après le légendaire RC Chalon. Mais tel le Phénix, il renaît de ses cendres. Une nouvelle équipe prend le taureau par les cornes. Avec à sa tête Bernard Lécuel- le, et le soutien de Gilles Platret, maire de Chalon, et de Sébas- tien Martin, président du Grand Chalon. Le Rugby Tan- go chalonnais - RTC- est né. « Faire jouer les jeunes au meilleur niveau possible » Les équipes jeunes peuvent dès lors poursuivre leur cham- pionnat. Et participer aux tour- nois de fin de saison. « C’était notre objectif. Pour nous, c’était impossible de laisser Manu Futin, responsable sportif de l'école de rugby, Daniel Martin, président de l'association en charge de l'organisation du Brailly, dans la nature des dizaines de Bernard Lécuelle, président du Rugby Tango chalonnais et Sylvain Guyon, responsable sportif de l'école de rugby, ont le sourire à gamins » se souvient Bernard l'aube de cette 20e édition du challenge Brailly. Photo JSL/Salvatore BARLETTA Lécuelle, toujours président du club tango aujourd’hui. deux institutions précédentes. Le retour des “anciens” Lécuelle. À peine six mois après n’avons pas changé d’optique » Premier objectif rempli, le « Notre idée, et elle n’a pas Dans le même temps, l’en- la création du RTC, deux équi- poursuit Lécuelle. « Le but est RTC déclenche sa deuxième of- changé depuis le départ, est de gouement suscité par l’énergie pes seniors sont engagées en de donner du plaisir à tous ces fensive. La formation. Joueurs, f aire jouer les jeunes au déployée de la nouvelle équipe championnat régional - Promo- jeunes. Perdre ou gagner c’est dirigeants, éducateurs rejoi- meilleur niveau possible. Sans rameute les anciens. Les Caba- tion Honneur -. « Nos jeunes important, mais avoir la bana- gnent donc le club chalonnais. aucune discrimination. On ne daïs, Gastaldo et consorts sor- sont depuis venus alimenter ces ne dans les deux cas, ça, c’est Avec ce même objectif : lui don- voulait plus de cette étiquette tent de leur retraite forcée. Et deux équipes. Et cela va conti- une vraie victoire » énonce Ma- ner une nouvelle identité et re- de club élitiste. On voulait assurent le club de leur soutien. nuer dans les années à venir. nu Futin, l’un des responsables dorer un blason “sali” durant l’équité entre tous » relate Ber- « Le fait de les voir revenir nous C’était notre souhait et notre sportifs de l’école de rugby. les dernières années par les nard Lécuelle. a confortés » témoigne Bernard leitmotiv il y a trois ans. Nous Salvatore BARLETTA L’ÉCOLE DE RUGBY L’ÉCOLE DE RUGBY DU RTC AU CRIBLE Depuis février 2016, les rangs du Rugby Tango Nous vous proposons à travers ce supplément de décou- Chalonnais n’ont cessé de gonfler. Aujourd’hui, vrir les cinq catégories (U6, U8, U10, U12 et U14) du le club compte 118 licenciés dans son école de Rugby Tango chalonnais et les différents enseignements rugby (U6 à U14). « C’est l’une des plus impor- délivrés par les éducateurs du club. tantes de Bourgogne » assure Sylvain Guyon, l’un des deux responsables sportifs de l’EDR (école de rugby). « Nous avons aussi 61 licences en U16. On est l’un des trois clubs bourgui- REPÈRES gnons avec Dijon et Nevers à avoir autant de moins de 16 » se félicite Manu Futin, l’autre responsable sportif de l’EDR. ÉCOLE DE RUGBY 118 licenciés. U6 : 15. U8 : 27 (trois Le RTC organise des interventions scolaires équipes complètes). U10 : 18. U12 : 30. U14 : 34. dans 30 collèges de Chalon et du Chalonnais. Il 25 c’est le nombre de tournois auxquels participe chaque participe à la caravane des sports du Grand saison le club du Rugby Tango Chalonnais dont des Chalon et il est aussi l’un des acteurs importants déplacements à Oyonnax, Aubenas, Montpellier, Bour- des fêtes de quartiers des Aubépins et du Stade. goin, Turin, La Seyne. Il organise également des stages vacances qui CHAMPIONNE L’école de rugby du RTC est classée connaissent un énorme succès avec 40 gamins meilleure EDR aux finales départementales depuis sa présents en février dernier. Il n’hésite pas à Le club du RTC vainqueur au général des création. envoyer ses jeunes joueurs dans des tournois à finales départementales 2019 à Montceau le 6 ÉTOILES L’école de rugby sera labellisée avec 2 étoiles travers la France et même à l’étranger (Italie). avril.Photo JSL/Richard MONTAVON par la FFR en cette fin de saison. W7103 - V0
4 SUPPLÉMENT Mercredi 17 avril 2019 Les U6 avec (de gauche à droite, debout) : Louis Genevois, Noé Juillet, Augustin Carre, Hugo Legrand. Accroupis : Marius Perraudin Pierre, Edgar Cormier Chevallier, Sacha Renaud. Absents : Mohamed Ali Ajlani, Tom Audart, Amaury Fribourg, Maxime Malfondet, Aymeric Wiart, Tyliann Bourgeon. Coaches (de g. à d.). Julien Juillet et Sébastien Duc. Photo JSL/Salvatore BARLETTA Les quinze minots qui premiers enseignements distillés cinq contre cinq ou six contre composent les U6 du Rug- par les éducateurs chalonnais. « Il six » indique le pilier tango. by Tango chalonnais ont faut conserver au maximum le cô- Quant à lire une quelconque signé pour d’abord pren- té ludique mais ce qui est très com- prédisposition à devenir un futur dre du plaisir selon les pliqué est de garder leur attention bon joueur de rugby, Sébastien éducateurs Duc et Juillet. le plus longtemps possible sur le Duc ne se risque pas trop. « Déjà, Et ensuite, apprendre les terrain. À 4 ou 5 ans, ils partent il faut passer l’hiver et ceux qui rudiments de ce sport. vite dans tous les sens. Il faut cana- sont là encore au printemps ont liser cette énergie au profit du déjà accompli un grand pas. À cet âge-là, ils viennent pour se faire plaisir autant sur les entraînements que durant les jeu » explique Sébastien Duc. « On leur apprend Maintenant, nous avons quelques fils de rugbymen comme Sacha Renaud (fils de Benjamin) ou Noé tournois » récite Sébastien Duc, à chanter » Juillet (fils de Julien). Ils sentent le l’un des éducateurs des U6 du rugby parce qu’ils ont tout le RTC et accessoirement pilier de L’aspect physique n’est jamais temps été bercés dedans. Person- l’équipe première qui évolue en abordé dans cette catégorie. nellement, nous éducateurs d’U6, Fédérale 3. « On essaie aussi de « Non, ils courent, c’est le princi- on prend énormément de plaisir à leur donner certaines bases du pal. On est parti cette saison sur les voir s’éclater sur le terrain. On jeu » ajoute-t-il. une séance hebdomadaire, tous leur apprend des petites valeurs Appréhender les contacts au sol les samedis matins, qui dure un comme chanter à la fin de l’entraî- et avec les adversaires, quelques peu plus d’une heure. On fait du nement. On leur demande de notions de plaquages, connaître ludique avec le ballon, on ap- prendre du plaisir au maximum » les règles de bases comme celle de prend à plaquer, à faire des passes conclut-il. Les minots de la catégorie U6 en pleine action lors des finales l’en-avant par exemple, sont les et on termine par un petit match à Salvatore BARLETTA départementales du CODEP à Montceau le 6 avril. Photo JSL/R. MONTAVON W7104 - V0
Mercredi 17 avril 2019 SUPPLÉMENT 5 La catégorie U8 avec (de gauche à droite) : Debout : Maxime Carraud, Halim Hernault, Ethan Leider, Axel Ferraris, Ugo Capotosto, Léon Futin, Ruben Thomas, Mathis Varin, Arthur Villaume, Romain Bellot, Charles Genevois, Iulian Moulias. Accroupis : Maxime Montavon, Camille Guyon-Robert, Léandre Dugru-Regnault, Samuel Patruno, Leeana Loxton-Vernaton, Elliott Cabadais, Alessio Cortambert, Aubin Rousse. Absents : Nolan Boutha, Héloïse Euvrard, Mael Frost, Elouan Romero, Matias Seixas, Jack Wade. Coaches : Pascal Moullias, Julien Carraud et Arnaud Thomas (de g. à d.) Photo Salvatore BARLETTA Avec 27 licenciés en U8, ment du club. « J’ai attaqué avec peuvent plaquer. On sait que les le Rugby Tango Chalon- les U6, maintenant avec les U8, gamins aiment ça mais ce n’est nais aligne trois équipes indique-t-il. On voit beaucoup de pas une fin en soi » indique l’édu- complètes. De quoi ré- différences entre les première et cateur. jouir les éducateurs. No- deuxième années. Surtout dans Troisième axe de travail, la tamment Julien Carraud, les morphotypes » poursuit-il. montée en défense. « Là, c’est le l’ex-joueur de l’équipe À 8 ans, qu’enseigne-t-on à un point le plus délicat. À cet âge-là, première du RC Chalon. minot ? « Faire des passes basi- ils jouent beaucoup individuelle- ques des deux côtés, c’est pri- ment sur le plan offensif et défen- L’ homme a une autre particu- larité hormis celle d’éduca- teur du Rugby Tango Chalon- mordial. Je me souviens, une an- née, j’avais pris deux gamins de Strasbourg chez moi à l’occasion sif. On leur apprend les rudi- ments de la défense collective mais c’est plus tard qu’ils vont se nais. Celle d’avoir été un grand du Brailly. Le matin, on était perfectionner ». joueur de rugby. Julien Carraud a parti faire des passes. Ils avaient Salvatore BARLETTA notamment évolué aux côtés de pourtant 11 et 13 ans, et ils Benjamin Noirot, l’actuel entraî- étaient incapables de lancer cor- neur de l’AS Mâcon. « On a joué rectement la balle » raconte Ju- « On peut voir des deux saisons ensemble à Dax en lien Carraud. « Le souci en U8, prédispositions » Pro D2, c’était juste avant d’arri- c’est que tu peux avoir des ga- ver à Chalon. À l’époque, je n’au- mins qui débutent ou d’autres Carraud est formel. « À 8 ans, rais jamais imaginé qu’il devien- qui ont déjà plusieurs années de on ne sait pas s’il va devenir un ne coach un jour » sourit rugby derrière eux. Au début, on bon joueur. On devine des pré- l’ancien troisième ligne centre. essaie de stabiliser la progres- dispositions au rugby. On peut sion des meilleurs et faire pro- lire son sens de l’évitement, de « Faire des passes gresser les autres ». la passe dans le bon timing, basiques des deux côtés » Autre enseignement essentiel, mais après, c’est l’état d’esprit le plaquage. « Il n’y a pas si long- qui peut interférer dans sa pro- Quand il signe à Chalon en temps, ils n’avaient pas le droit gression. Ce n’est pas parce 2006, Julien Carraud ne se doute de plaquer, ce n’était que du rug- qu’il plaque comme un fou à 8 pas un seul instant que treize ans by à toucher. Aujourd’hui, les rè- ans qu’il va le faire à 20 ! » Certains U8 ont déjà le sens de l’évitement. plus tard, il rejoindra l’encadre- gles de la FFR ont changé. Ils Photo JSL Salvatore BARLETTA W7105 - V0
6 SUPPLÉMENT Mercredi 17 avril 2019 La catégorie U10 (de gauche à droite), debout : Léon Janicot, Nessma Ajlani, Rayan Sami, Théo Cazalas, Mohamed Ali M’layah, Antonin Humbert, Achille Bievre Poulailler. Accroupis : Nicolas Nowak, Tino Merzey, Jules Canon, Gaspard Gisclon, Paul Lacomme. Absents : Cloé Gastaldo, Gabin Chenu, Killian Verdreau, Ethan Barbillot, Matthias Carillon, Ibourahima Mgomri, Ines Santovito, Ervis Gjoka, Walid Khedher, Sadok Ben Nejma. Coaches : Antoine Bouvier, Dominique Canon, Marine Klemenczak. Photo Salvatore BARLETTA En U10, les dix-huit ga- nombre de joueurs. Plus de défensive. Ils aimaient pla- mins du RTC changent de cinq contre cinq sur une aire quer, faire reculer à l’impact. dimension. Ils entrent de jeu réduite, on passe à la Là, cette année, j’ai des dans le vif du sujet avec dimension supérieure. Les joueurs très intelligents qui un terrain beaucoup plus équipes sont doublées et ils ont rapidement assimilé la ges- grand et surtout les pre- évoluent sur un demi-terrain. tion du deux contre un. Par mières bases du style de « On leur apprend à écarter les contre, au niveau de la défen- jeu made in Tango. ballons, à jouer dans les espa- se, c’est un peu le problème, ces, explique Antoine Bouvier. souvent, ils n’ont pas envie », A u niveau rugby, ils savent à peu près faire une passe des deux côtés. Ils savent aussi On travaille énormément la technique individuelle, de pas- ses bien sûr. C’est une catégo- conclut-il. Salvatore BARLETTA plaquer. Maintenant, on va rie importante qui prépare leur apprendre à développer le techniquement pour celle su- « La lecture du jeu style de jeu de l’équipe seniors. périeure » renchérit-il. fait la différence » Faire vivre le ballon le plus Si la technique est au menu possible » explique Antoine de chaque séance d’entraîne- « Un bon joueur, à cet Bouvier, le jeune éducateur de ment avec notamment des op- âge-là, tu le distingues sur 20 ans de la catégorie U10 du positions réduites, le physique, sa lecture du jeu, sur le Rugby Tango Chalonnais. lui, intervient très rarement. choix de la passe, de l’ac- « Bien sûr, on garde le côté « On bosse surtout la motrici- célération. Mais aussi sur ludique » ajoute-t-il. té, le contrôle de la course, les sa réflexion après une changements d’appuis. Certai- mauvaise action de sa Ecarter les ballons et nes écoles de rugby font du part. Tu le questionnes et jouer dans les espaces gainage, je ne suis pas pour » il trouve la solution rapi- indique Antoine Bouvier. dement » avance Antoine Le changement le plus signi- « L’an passé, j’avais une cuvée Bouvier. Les U10 lors des finales départementales à Montceau le 6 avril ficatif, c’est le terrain et le basée sur la bonne agressivité dernier. Photo JSL /Richard MONTAVON W7106 - V0
Mercredi 17 avril 2019 SUPPLÉMENT 7 La catégorie U12 (avec de gauche à droite, debout) : Gaspard Leger, Yoan Thibert, Evan Michaudet, Waheb Ammar, William Guenaoui, Romeo Brachet, Cyprien Gillet, Elie Loubel, Jules Renzullo, Jules Camus, Gabriel Leger, Sofiane Mlayah. Accroupis (de gauche à droite) : Moncef Ajlani, Ieb Ammar, Ylan Fautrelle , Maxence Catinot, Hugo Fanciullo, Tom Brun, Shamesdine Hasnaoui, Stellio Brugnon, Elias Da Costa Lourenco, Helene Thorel, Antoine Bresard Absents : Romain Bordes, Thomas Bretin, Titouan Corso, Jied Dhuimir, Joris Pianezzi, Gabin Ruget, Noa Staphane, Tom Thibert. Coaches : Antoine Dichant, Vincent Fanciullo, Meidy Morel, Dylan Chaux. Photo JSL/ Salvatore BARLETTA Catégorie charnière, elle chant et l’ensemble des éduca- postures comme le dos droit revêt un caractère très teurs basent leur enseignement mais tout ça de façon ludique important dans la forma- sur le gain du duel, et sur l’art en essayant de ne pas les las- tion du joueur. Terminé le de l’évitement. « Faire jouer ser » confirme Dichant. Pren- jeu individuel, place aux derrière le un contre un est dre du plaisir en apprenant prémices du collectif avec essentiel. On leur apprend le pour résumer. un leitmotiv décrypté par rugby d’évitement alors que Salvatore BARLETTA Antoine Dichant, le réfé- plus tard, ils apprendront le rent éducateur du club : rugby d’affrontement » avance gagner son duel et mettre l’éducateur tango. La règle du toucher de la vitesse. deux secondes Produire du beau jeu L es trente licenciés U12 du Rugby Tango Chalonnais en ont fini avec le plaisir enfan- Pour cela, deux séances d’en- traînements de 75 minutes La grosse nouveauté prove- nant de la FFR consiste dans le toucher deux secondes. tin du rugby où l’on ne pense sont distillées chaque semaine. « Cela incite le gamin à jouer qu’à marquer avec un jeu col- « On propose du un contre un dans l’évitement et à libérer lectif minimisé. Cette catégorie défensif que du réel, pas de son ballon très rapidement - les fait évoluer vers l’essence boucliers ni de sacs de plaqua- quand il est touché, il dispo- même du rugby. « On apprend ge. L’important est de mettre le se de deux secondes pour une stratégie de groupe, décrit plus de vitesse possible. C’est faire une passe sinon le bal- Antoine Dichant, le référent la base même du rugby et cela lon file à l’adversaire-. Cette éducateur, et arrière-ailier des permet de produire du beau règle fait progresser à vitesse équipes seniors. Le collectif jeu derrière » renchérit-il. grand V les gamins. Le point devient une des priorités à cet Physiquement, les minots du noir : on n’a pas vraiment âge » poursuit-il. RTC sont encore loin des salles retravaillé le plaquage cette Une priorité mais pas LA pri- de musculation. « Ils bossent saison » conclut Dichant. orité. En effet, Antoine Di- le gainage et les différentes Les U12 en pleine action. Photo Salvatore BARLETTA W7107 - V0
8 SUPPLÉMENT Mercredi 17 avril 2019 La catégorie U14 (avec de gauche à droite, debout) : Nael Hasnaoui, Iliane Bunel, Achille Prost, Mondy Ben Salah, Issa Fazza, Aymen Abbouk, Simon Balency, Gabriel Greneron, Baptiste Girard, Antoine Leblond. A genou : Thomas Dutoit, Cyprien Futin, Bilel Daesh, Gauthier Cessot-Michaudet, Stan Bertheau, Helias Essabar, Thibault Poujeade, Maxime Belleterre, Antony Germain, Elio Lopes Jubilado. Absents : Chahin Ben Nejma, Enzo Borgeot, Quentin Bourolleau, Djulian Djuric, Léo Gaget, Jeanne Leger, Danael Lourenco, Enzo Macaluso, Marie Morland, Gabriel Parmentier, Ilian Robin, Emile Simonato, Armand Thomasset, Morgan Trivier. Coaches : Jocelyn Bertheau (sur la photo à droite), Olivier Merigond, Jean-Pierre Caillot, Sébastien Lombar. Photo Le JSL/ Salvatore BARLETTA En U14, les minots pas- précise Jocelyn Bertheau. C’est fesse Jocelyn Bertheau. sent un cap et endossent à cet âge-là qu’on bosse les tou- Techniquement, le joueur de le vrai costume du rugby- ches de 2 à 8 et les mêlées » 14 ans maîtrise la plupart des man à 15. Qui plus est, ajoute-t-il. fondamentaux. La passe des sur la totalité du terrain. deux côtés, vrillée si possible, la Un bouleversement qui Musculation vivement technique de plaquage, les implique aussi l’enseigne- déconseillée changements d’appuis etc. Il ac- ment du placement et du quiert donc le placement et le déplacement. L’autre nouveauté réside déplacement sur grand terrain, dans l’obligation du passeport la défense et l’attaque collecti- C ontrairement aux autres ca- tégories de l’école de rugby, le jeu se déroule sur un grand avants lequel concerne le pack dans son intégralité. « La politi- que du club est claire à ce sujet : ve. Et physiquement ? « On n’interdit pas la musculation mais on la déconseille forte- terrain, à quinze contre quinze, tous les joueurs doivent possé- ment. Nous proposons aux jeu- c’est du vrai rugby » raconte der le passeport - sorte d’exa- nes deux séances de 90 minutes Jocelyn Bertheau, l’éducateur men -, de cette manière, même par semaine et environ 1 heure référent des 34 U14 du Rugby les trois quarts peuvent évoluer de VMA - vitesse maximale aé- Tango Chalonnais. « C’est la devant » explique l’éducateur robie - et du renforcement mus- première grosse différence par tango. culaire. En faisant des exercices rapport aux autres catégories, Enfin, pour minimiser, voire physiques de poids du corps, ajoute-t-il. On leur apprend à se éliminer le risque d’accidents style pompes, abdos, gainage, placer et à se déplacer et sur- sur les terrains, les plaquages ne traction, c’est nettement suffi- tout on va beaucoup plus loin sont autorisés que sous la cein- sant. Surtout pas de poids » dans le travail collectif notam- ture. « Bientôt, cette règle de- conseille Jocelyn Bertheau. ment dans la défense en ligne, vrait toucher les seniors » con- Salvatore BARLETTA Les U14 en pleine action. Photo Le JSL/Salvatore BARLETTA W7108 - V0
OUVERTURE BOURBON-LANCY PAGE 12 Un incendie EXCEPTIONNELLE ravage les Thermes Lundi 118747600 de Pâques de 10h à 12h et de 15h à 17h 71460 72 Édition Chalon 71D Mercredi 17 avril 2019 - 1,10 € Tél. 03.85.49.23. DAMEREY Dix personnes impliquées dans une bagarre PAGE 13 CHALON-SUR-SAÔNE Arbres à abattre : la polémique PAGE 21 GRAND DÉBAT Impôts, retraites, prime : ce que devait annoncer Mardi soir, Emmanuel Macron a promis que Notre-Dame « serait rebâtie plus belle encore d’ici cinq années » grâce aux dons et à un appel à des talents du monde entier. Photo AFP 9 PAGES SPÉCIALES Macron PAGE 30 CHALONNAIS Les projets EXCLUSIF EX Six femmes femme chefs de notre région cyclables de l'année réunies réun pour un menu gourmand gou et pétillant 3HAKOQB*babbag+[K\E\B\R\A ET TOUJOURS T Des rencontres, des balades gourmandes, des recettes, des d conseils de chefs N°4 en vente chez N votre marchand marc de journaux 5,90 € 146318400 PAGE 20
2 ACTU LE FAIT DU JOUR L'ÉVÉNEMENT PARIS Au lendemain de l’incendie qui a dévasté la cathédrale Notre-Dame Après l’incendie, l’enq Les hommages et les pro- messes de dons pour sau- ver et rebâtir le chef- d’œuvre gothique ont afflué du monde entier. Dans la capitale, alors que les premiers actes d’en- quête étaient réalisés, c’est une atmosphère de recueillement bien réelle qui enveloppait Paris. D ans le ciel de l’île de la Cité, distantes de seulement quel- ques centaines de mètres, les deux flèches se côtoyaient enco- re il y a quelques heures. Désor- mais, seule celle de la Sainte Cha- pelle, coincée derrière la grille du palais de justice existe encore. Sa sœur de Notre-Dame est tombée lundi soir, victime du gigantes- que brasier qui a embrasé la ca- thédrale, juste avant 19 heures. Mardi matin, aux abords de l’île au cœur de Paris règne une at- mosphère étrange. Sur les quais, la circulation est encore plus anarchique que d’habitude mais les Franciliens, rarement avares du klaxon, conduisent en silen- ce. Le calme est seulement trou- blé par les quelques sifflets des agents de police chargés de la circulation et aux consignes de leurs collègues, postés sur tous les ponts qui mènent à l’île de la Cité. De la rive gauche ou de la rive droite, l’accès est barriéré, bloqué de toutes parts. Touristes et Parisiens peinent à trouver leur chemin, groggy de la catastrophe qui s’est abattue sur Des bouquets de fleurs ont été déposés aux abords de Notre-Dame alors que des badauds venaient voir l’ampleu le chef-d’œuvre gothique. « Rien aujourd’hui ne va dans le chanceux ont réussi à passer la pompiers pour sauver l’édifice du 500 pompiers sens d’un acte volontaire », a dé- sécurité qui bloque l’accès à l’île feu semble suinter des murs. sur le terrain claré dans la matinée le procu- de la Cité. Un sexagénaire, cheve- Dans la nuit noire, on ne voyait reur de la République de Paris, lure blanche, discute à grand ren- « Ils l’ont sauvée » que des points rouges et quelques Rémy Heitz. fort de gestes avec ses deux voisi- À la sortie du Petit Pont, quel- flammes, insolente réponse à L’échafaudage d’acier installé nes : « On sait bien qui a fait ça… ques soldats du feu, éreintés par l’eau de la Seine déversée en jets pour les travaux est éventré et c’est pas un accident, je n’y crois une nuit de labeur, repartent à et par milliers de mètres cubes tordu, la rosace sud est comme pas. » leur caserne : les passants for- par les lances des pompiers. Il éventrée, la façade noircie. Sur- Là aussi, les théories complotis- ment spontanément une haie aura fallu 15 heures aux quelque tout, la cathédrale semble étran- tes charriées par les réseaux so- d’honneur, lancent des bravos, et 500 soldats du feu pour définiti- gement nue, sans sa flèche et son ciaux ont trouvé leur écho dans la applaudissent. « Ils l’ont sau- vement venir à bout du brasier. toit de tuiles qui cachait la mer- réalité. « Nous avons aujourd’hui vée », murmure une vieille dame Sur le parvis moucheté de cen- veilleuse charpente, la « forêt » près de 50 enquêteurs qui sont agrippée à la manche de son com- dres, face aux tours jumelles les de chêne, dont les poutres les mobilisés et nous étudierons tout pagnon. Dans son allocution, plus célèbres de la capitale, la plus anciennes dataient du et toute la vérité sera faite », a mardi soir, le président Emma- cathédrale est toujours debout. XIIIe siècle. Les passants chucho- prévenu le ministre de l’Intérieur nuel Macron a promis : « Nous Seule manque la flèche, qui cul- tent leur horreur, certains écra- Christophe Castaner. rebâtirons la cathédrale plus bel- minait à 93 mètres. Les pompiers, sent une larme, et « terrible », Il y aussi Colette, 61 ans, catho- le encore et je veux que ce soit casques brillants et tenues rou- prononcé même à voix basse, lique pratiquante, qui ne voit achevé d’ici cinq années. » ges, s’activent aux différents éta- prend tous les accents du monde. qu’« un tableau de tristesse » ce Dans la matinée, les pompiers ges de façade, premiers témoins mardi matin. « Heureusement, le ne s’y trompent pas : « C’est un du désastre. Trêve politique corps du Christ est préservé. » Si monument historique. Le plus et théories du complot les plus grands trésors de Notre- dur est à venir, ce sera la recons- Piste accidentelle À quelques mètres de là, sur le Dame ont pu être sauvés, mis en truction. » Mardi, toute la jour- Les policiers aussi s’activent. parvis de la cathédrale, de l’autre sécurité, les images de l’intérieur née, des milliers de donateurs se Selon les premiers éléments de côté de la Seine, le défilé des poli- de la nef sont terrifiantes : la voû- sont déclarés, pour aider à rebâtir l’enquête, ouverte dès lundi soir tiques a commencé. Ils annon- te est éventrée, là où se dressait la Notre-Dame, abîmée, noircie du chef de « destruction involon- cent la suspension de la campa- flèche, les poutres de bois noircis mais sauvée des flammes. taire par incendie », c’est la piste gne des élections européennes. et les cendres blanches recou- À Notre-Dame, accidentelle qui était privilégiée. Quelques badauds un peu vrent le sol, l’eau lancée par les Coralie DREYER SAO02 - V1
Mercredi 17 avril 2019 3 quête et le recueillement « Je suis presque rassurée de la voir debout » « Regarde maman. Est-ce possi- coup de tristesse. Tout ça est très ble que tout cela soit un cauche- affligeant, surtout en cette semai- mar ? J’ai l’impression d’être de- ne sainte, tellement importante vant une vieille cathédrale noircie, pour les chrétiens », confie Wen- qui n’a pas été rénovée depuis des dy, la gorge nouée. « Merci, c’était années. » Tôt mardi matin, sur le une très belle prière », lui lance un quai de Montebello, face à Notre- jeune séminariste passé par là, qui Dame, Léa, 19 ans, fait partager à semble, lui, aussi abasourdi. sa mère les dégâts laissés par l’in- cendie la veille, via son téléphone. Les pompiers travaillent encore Autour d’elle, des centaines de La foule est de plus en plus com- badauds, des Parisiens, mais aussi pacte aux abords de la cathédrale, des touristes parlant des multitu- tandis que les pompiers sont enco- des de langues prennent en photo re sur le pied de guerre. « Merci les le monument emblématique qui a pompiers », lance-t-on ici et là. perdu de sa splendeur. C’est le « Celui qui a jeté son mégot, il est « jour d’après ». mal », entend-on encore. Immobile, Marie regarde, stupé- Raoul, lui, est « bien surpris de faite, la catastrophe. Elle a fait un voir que les murs tiennent encore. détour avant d’aller au travail pour On espère que ça va tenir dans le constater de « ses propres yeux » : temps. J’ai hâte de savoir ce qui va « Hier, j’étais devant ma télé jus- pouvoir être fait pour reconstruire qu’à minuit. J’ai eu très peur. De Notre-Dame. » Il se pose la ques- face on se rend à peine compte des tion : « A-t-on des spécialistes de la dégâts. Ce matin, je suis presque construction de cette époque ? ». rassurée de voir la cathédrale de- Cet Alsacien, qui devait visiter la bout. Les gargouilles et les vitraux cathédrale ce jour avec sa femme semblent intacts. » Patricia, a participé au marathon « Prions pour la France, prions de Paris dimanche. « J’ai couru les pour le monde » : dans le square 12 derniers kilomètres pénible- tout proche, Wendy récite un ment avec une crampe. Mais ce « Notre-Dame » suivi d’une prière n’est pas si grave à côté de ça », de Jean-Paul II face à une trentaine dit-il le regard tourné vers l’édifice. d’élèves. Le cours de catéchèse du Le sportif sait que désormais, il lycée privé Notre-Dame de Sion, devra attendre de longues années situé à quelques mètres de là, a été avant de pouvoir pénétrer dans la délocalisé en cette matinée dou- cathédrale. ur des dégâts. Photos Francois GUILLOT/Christophe PETIT TESSON/AFP loureuse. « Nous ressentons beau- À Paris, Coralie MORELLE Pour l’entreprise, les procédures ont été respectées L’entreprise Le Bras Frères, une entreprise lorraine située à Jarny (Meurthe-et-Moselle), à 3,5M€. Une construction, véritable forêt de tubes métal- liques, hors norme, monstre } Une spécialisée dans les travaux de de technicité pour atteindre le restauration entre couverture, zinguerie et char- sommet de la flèche sans ja- dix et quinze ans pente, est au cœur de l’enquê- mais la toucher. C’est de ce me semble te. Elle, a toujours bénéficié côté que se tourneraient les d’une excellente réputation. enquêteurs. Ouvriers et em- raisonnable. Cinq 60 % de son chiffre d’affaires ployés, a priori une douzaine, ans, c’est irréaliste. est porté par la partie monu- ont déjà été auditionnés dès la ments historiques. On les sur- nuit de lundi à mardi. « Nous Avant de restaurer, nomme restaurateurs de ca- sommes dans le temps des il va falloir mettre thédrale avec Poitiers, auditions et de l’expertise », a en sécurité le site Amiens, Verdun, Strasbourg, brièvement commenté le PDG Metz à leur actif. L’été dernier, Julien Le Bras, d’une voix qui et ça va demander ils avaient achevé les travaux à se voulait aussi sereine que énormément de Reims. Ils ont également res- possible, justifiant le fait qu’il tauré la Coupole du Panthéon, ne voulait accorder aucune in- La cathédrale entourée d’échafaudages. Photo Ludovic MARIN/AFP travail. ~ autre chantier spectaculaire. terview. Il avait assuré à Frédéric Létoffé, l’AFP que « toutes les procé- tre évangélistes, immenses sta- plomb était libre. C’était ces co-président du Un marché double dures de sécurité ont été res- tues de cuivre qui ornaient la ornements que Le Bras frères Groupement des Pour le chantier Notre-Dame pectées et, aucun salarié flèche, ont été spectaculaire- devait déposer, remplacer et entreprises de de Paris, la restauration de la n’était sur le site au moment ment déposées par les airs remonter. Ce chantier emblé- restauration de flèche et ses ornements en du départ du feu. » Le chantier pour être restaurées dans une matique pour l’entreprise ris- monuments historiques. plomb, sa charpente, l’appel venait juste de démarrer il y a entreprise près de Périgueux. que bien de devenir son pire d’offres avait été remporté en quelques semaines. Jeudi der- Ainsi, l’accès à la flèche et ses cauchemar. 2017 pour un chantier chiffré nier, les douze apôtres et qua- 250 tonnes d’ornements de Laurence SCHMITT SAO03 - V1
4 ACTU LE FAIT DU JOUR Mercredi 17 avril 2019 La reconstruction de la flèche ne sera pas la plus compliquée. Celle du XIIIe siècle démontée pendant la Révolution avait été reconstituée au XIXe siècle par l’architecte Viollet-le-Duc. Photos Patrick KOVARIK/AFP Reconstruction à l’identique : le défi La cathédrale Notre-Dame reconstituer au plus près l’état ac- silhouette à la cathédrale, mais ce tecte Viollet-le-Duc au XIXe siècle te les experts car elles ont été de Paris sera reconstruite tuel. On peut souhaiter un maxi- ne sera jamais la même charpen- en utilisant 500 tonnes de bois et ébranlées par les deux chocs ther- mais comment ? Les ex- mum de données historiques ou te ». L’architecte semble déjà faire 250 tonnes de plomb. miques successifs provoqués par perts préviennent qu’une plus récentes recueillies avec des son deuil de la « forêt gothique », La reconstruction de la cathé- le feu puis l’eau. Benjamin Mou- reconstruction à l’identique technologies modernes comme cet enchevêtrement de poutres de drale pourrait prendre de 10 à 15 ton s’inquiète même pour la stabi- est quasiment impossible. des scans 3D ou d’autres techni- chêne qui faisait l’admiration des ans, selon les professionnels du lité globale de l’édifice. Il faudra Pour la charpente en bois ques de numérisation. Pour le res- rares visiteurs ayant eu la chance Groupement des entreprises de d’ailleurs installer en urgence une de chêne, certains préconi- te, on sait tout faire, retravailler la de monter dans les combles. restauration de monuments histo- toiture provisoire pour protéger sent une reconstruction pierre, refaire les vitraux… ». Certains plaident pour une re- riques. Stéphane Bern, l’anima- des intempéries les vestiges de la Benjamin Mouton, l’architecte construction rapide avec des pou- teur du « loto du patrimoine », cathédrale. rapide avec des poutres en chef des monuments histori- tres métalliques ou en béton, évoque aussi un délai minimum Les travaux préparatoires d’as- métalliques ou en béton. ques en charge de la cathédrale moins fragiles en cas d’incendie. de 10 à 20 ans et beaucoup de sainissement, de consolidation et L a cathédrale Notre-Dame de Paris a été défigurée. Pourra-t- elle retrouver son visage d’origine Notre-Dame de 2000 à 2013, avait fait réaliser il y a six ans un inventaire précieux de tous les Mais les amoureux de Notre-Da- me exigent une nouvelle charpen- te en chêne, dans les règles de spécialistes jugent « irréaliste » le délai de trois ans exigé par Jack Lang, l’ancien ministre de la Cul- de séchage s’annoncent compli- qués. Les appels d’offres risquent également de retarder le début avec les matériaux et les techni- bois utilisés par les bâtisseurs de la l’art. ture. Ce mardi soir, Emmanuel des travaux car la reconstruction ques d’origine, ceux du Moyen- charpente. « Il est évident que l’on L’effondrement de la flèche de la Macron a toutefois estimé qu’une de la cathédrale de Paris obéit aux Âge ? Les experts commencent à aura jamais une copie aussi par- cathédrale a provoqué l’effroi et reconstruction en cinq ans était règles complexes des marchés en débattre. Eric Fischer, direc- faite que ce qui existait », recon- cette image qui a fait le tour du possible. passés par l’État. teur de la Fondation de l’Œuvre naît toutefois l’homme de l’art. monde restera la plus marquante. L’évaluation des dégâts prendra Une fois les entreprises choisies, Notre-Dame, qui veille depuis Cependant, sa reconstruction ne beaucoup de temps. Plusieurs les experts estiment que la restau- 800 ans sur la cathédrale de Stras- « La même silhouette sera pas la plus compliquée. La structures de l’édifice ont été fragi- ration pourra être menée relative- bourg, est optimiste. « Ce qui sera mais pas la même charpente » flèche d’origine du XIIIe siècle dé- lisées par les flammes et les tonnes ment rapidement grâce au savoir- déterminant, ce sont les sources « L’important, c’est de refaire montée pendant la Révolution d’eau déversées par les lances à faire des professionnels. de documentation qui aideront à une toiture qui donnera la même avait été reconstituée par l’archi- incendie. L’état des voûtes inquiè- Luc CHAILLOT L’état des lieux : le coq retrouvé La « forêt » de Notre-Dame de portant les cloches, ont toutefois sement abîmée par l’eau. Paris, cet enchevêtrement de pou- été sauvés. Dès le début de l’incen- tres de chêne dont les plus ancien- die, leur préservation est devenue ■ Des vitraux fragilisés nes remontaient au XIIe siècle, une priorité : les tours n’auraient L’incertitude demeure encore n’existe plus. Environ les deux tiers sans doute pas résisté à la chute quant aux dégâts subis par les vi- de la toiture ont été détruits, ainsi des cloches, dont la plus lourde pè- traux. D’après les premiers témoi- que la célèbre flèche ajoutée au se 13 tonnes. gnages, certains semblent avoir été cours du XIXe siècle par Viollet-le- détruits, et la structure d’autres, Duc (la précédente avait été dé- ■ Les statues épargnées traditionnellement en plomb, montée sous la Révolution). Une À l’intérieur, le maître-autel et les pourrait avoir été fragilisée par la partie de la nef n’a pas résisté à l’ef- statues environnantes semblent chaleur. Mais les trois grandes ro- fondrement de cette dernière, et relativement épargnés, notam- saces, larges de 13 mètres, ont été plusieurs trous béants s’ouvrent ment la monumentale Pietà com- épargnées. dans la voûte. mandée par Louis XIV au sculp- les statues des apôtres entourant la flèche avaient pris la semaine teur Nicolas Coustou. Intactes ■ Plusieurs tableaux détruits dernière le chemin des environs de Périgueux. Photo Georges GOBET/AFP ■ Les tours sauvées également les seize statues des Du côté des tableaux, dont la plu- Le reste de la structure semble apôtres et des évangélistes entou- part remontent au XVIIe siècle, on par l’eau et la fumée. été retrouvé mardi soir sans savoir avoir bien résisté. Selon le secrétai- rant la flèche, déménagées voici déplorerait quelques pertes, sur- encore dans quel état se trouvaient re d’État auprès du ministre de l’In- quelques jours près de Périgueux. tout parmi les « grands mays » of- ■ La couronne et le trésor à l’abri les trois autres reliques en son térieur, Laurent Nuñez, le sauveta- ferts chaque année par la Corpora- Mis à l’abri à l’Hôtel de ville dès le sein : le fragment de la couronne ge des murs s’est pourtant joué à ■ L’orgue endommagé ? tion des orfèvres. Un tableau de début de l’incendie, l’ensemble du et deux reliques de Saint-Denis et quelques dizaines de minutes. Des Construit à partir du XVIe siècle, Laurent de La Hyre, Saint-Pierre trésor a été préservé, de même que Sainte-Geneviève. vulnérabilités ont été identifiées classé monument historique, le guérissant des malades de son om- l’essentiel des reliques, à savoir un Plusieurs mois seront nécessai- au niveau des voûtes et d’un pi- grand orgue avec ses près de 8 000 bre, ferait partie des pièces détrui- fragment de la couronne d’épines res pour évaluer l’étendue et le de- gnon du transept nord. Les bef- tuyaux n’a pas été brûlé mais sa tes. Plusieurs autres tableaux et la tunique de Saint-Louis. Le gré exact des dégâts. frois, ces pièces de charpente sup- structure pourrait avoir été sérieu- pourraient avoir été endommagés coq placé au sommet de la flèche a Jean-Michel LAHIRE (avec AFP) SAO04 - V1
Mercredi 17 avril 2019 ACTU LE FAIT DU JOUR 5 Dons : déjà près de 800 millions d’euros Milliardaires, grandes en- C’est à se demander à quoi ser- treprises, collectivités… vira la « souscription nationale » Des centaines de millions lancée par le président de la Ré- d’euros affluent pour la publique. Collectée sur le site re- reconstruction de Notre-Da- batirnotredamedeparis.fr, sous me de Paris. Un élan de l’autorité du Centre des monu- « générosité » inouï, en un ments nationaux, elle a rapporté temps record, mais qui fait 14 millions d’euros, mardi en mi- aussi jaser. Car les mécènes lieu d’après-midi. Historique, en seulement quelques heures. Mais bénéficieront de réductions presque une paille, au final… d’impôts… généreuses. Qui a dit qu’elle était ruinée, la «C ette fois-là, ce n’est pas l’argent qui va man- quer… » Le constat est de Sté- France ? Cette générosité ciblée ne manque pas de susciter réser- ves, moqueries, voire de la colère. phane Bern, animateur télé et « Les milliardaires doivent payer Monsieur Patrimoine du prési- des impôts (dont l’ISF…), pas dent Macron. L’incendie de No- donner quand bon leur semble, tre-Dame suscite une émotion en bénéficiant au passage d’énor- hors-norme. Et un afflux de dons mes réductions d’impôts », s’in- tout aussi exceptionnel. Dans la dignait sur Twitter l’économiste soirée de lundi, la famille Pinault Julia Cagé, qui fit la campagne (Groupe Kering) promet 2017 avec le socialiste Benoît 100 millions d’euros. Le lende- Hamon. D’autres internautes main, son rival dans le luxe Ber- moquaient la « course à l’échalo- A l’intérieur de l’édifice, ce mardi. Photo Christophe PETIT TESSON/AFP nard Arnault (LVMH) double la te » des « premiers de cordées » mise : 200 millions. L’homme et ce soudain, inédit et miracu- les : 60 % pour les entreprises et n’est pas la première fortune de France pour rien. Les Betten- leux « ruissellement ». Avec cette arrière-pensée : Notre-Dame 66 % pour les particuliers. Mieux, Franck Riester, le ministre de la Et les assurances dans tout cela ? court ne veulent pas être en res- vaudrait-elle donc mieux que re- Culture, a promis : « Nous allons Alors que les cagnottes fleurissent en ligne et que les dons te : 200 millions. Et les grandes traités, SDF et gilets jaunes ? voir avec le gouvernement quel des milliardaires affluent, une question brûle toutes les entreprises du pays mettent aussi dispositif spécifique nous met- lèvres : que prendront en charge les assureurs ? Pour l’ins- la main au portefeuille : 100 mil- « Émotion n’est pas raison » tons en œuvre ». tant : rien. lions pour Total, 5 millions pour Gilles Carrez, député Les Répu- Ce qui a fait vivement réagir le Les cathédrales étant en France propriétés de l’État, et l’État le Crédit agricole, Michelin pro- blicains et rapporteur spécial du député de la majorité LREM, Joël étant par principe son propre assureur, il revient in fine au met un don (montant à défi- programme patrimoine pour la Giraud : « Si on veut plus de jus- contribuable de financer les travaux de réparations de Notre- nir, etc.). commission des finances, inter- tice fiscale, le mécénat n’est pas Dame de Paris. rogé par Le Monde, a lui aussi la meilleure des choses. Je com- En pratique, les choses pourraient se compliquer dans les « Course à l’échalote » joué une partition discordante : prends l’émotion, mais émotion semaines qui viennent avec la recherche en responsabilités N’en jetez plus, il y en aura « C’est la collectivité publique n’est pas raison ». qu’implique l’enquête judiciaire ouverte dès lundi soir. Dans trop ! À ces généreux contribu- qui va prendre l’essentiel [des De son côté, Jean-Jacques Ailla- l’hypothèse où les investigations permettraient d’établir une teurs, il faut ajouter Apple, la frais de reconstruction] en char- gon demande que Notre-Dame faute de la part de l’une des entreprises intervenant sur le Banque centrale européenne, ge ! Sur 300 millions d’euros, soit déclarée « Trésor national », chantier, l’État-assureur pourrait se retourner contre elle et mais aussi des villes comme Tou- 180 millions seront financés par un classement ouvrant droit à demander que la responsabilité de sa police d’assurance soit louse, bien évidemment Paris et l’État […]. Dès lors que cet argent une réduction d’impôt de 90 % engagée. Compte tenu des montants engagés et des enjeux ses 50 millions, la ré- viendra en déduction des impôts, pour ses mécènes. Ancien minis- pour les compagnies, les procédures judiciaires peuvent gion Auvergne-Rhône-Alpes ce sont des sommes qu’il va fal- tre de la Culture, Jean-Jacques alors durer des années, et parfois même aboutir… après ou Grand Est. En fin d’après-midi loir trouver ». Aillagon est… l’actuel directeur achèvement des travaux. mardi, les dons atteignaient au Car oui, les mécènes ont droit à de la collection d’art Pinault. Fabrice VEYSSEYRE-REDON moins 750 millions d’euros. d’importantes réductions fisca- R.B. « Le budget des monuments historiques est trop faible » « L’état du patrimoine n’est trimoine ». Tout ça est bien pas du tout à la hauteur d’un sympathique mais le patrimoi- grand pays », s’est indigné mar- ne, c’est une charge régalienne, di sur franceinfo l’historien de c’est l’image de la France. À l’art Alexandre Gaby. Châ- force de faire des petits bouts teaux, églises, maisons… un de trucs à droite et à gauche, on peu plus de 44 000 bâtiments finit par le mettre en danger », étaient protégés en 2014 au s’insurge encore l’historien de titre des Monuments histori- l’art. « Nous disons depuis des ques. Un patrimoine pour le- années que le budget des mo- quel le ministère de la Culture numents historiques est trop consacre chaque année une faible, qu’on en fait une varia- enveloppe d’environ 320 mil- ble d’ajustement mais à un mo- lions d’euros. En dépit de son ment, ça devient des problè- « immense tristesse » après Devant Notre-Dame ce mes de sécurité graves. » l’incendie de Notre-Dame, mardi. Photo PETIT TESSON/AFP André Finot, porte-parole de Alexandre Gaby ne craint pas Notre-Dame, estime au con- de faire entendre une voix dis- cathédrale, propriété de l’État. traire que « le ministère de la Français, vous êtes généreux : vous allez financer (en grande partie) cordante face à l’élan des dona- « On a rogné sur tous les bud- Culture a fait de très gros inves- les dons des grands mécènes, comme ici Antoine Arnault, fils de teurs qui s’engagent pour fi- gets, cherché des pis-aller, jus- tissements sur la sécurité in- l’homme le plus riche de France. Photo Christophe PETIT TESSON/AFP nancer la reconstruction de la qu’au dernier, le « loto du pa- cendie il y a quelques années ». SAO05 - V1
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