D'où viennent nos poissons ? - PÊCHE Mon bouquetin - Chasse et nature

 
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D'où viennent nos poissons ? - PÊCHE Mon bouquetin - Chasse et nature
Revue mensuelle | www.chassenature.ch | N° 12 décembre 2018

PÊCHE                       TÉMOIGNAGE                                  FAUNE

D’où viennent               Mon bouquetin                               Retour du chamois
nos poissons ?              du Rawyl…                                   dans le Jura
D'où viennent nos poissons ? - PÊCHE Mon bouquetin - Chasse et nature
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D'où viennent nos poissons ? - PÊCHE Mon bouquetin - Chasse et nature
no 12 décembre 2018 | CHASSE ET NATURE | 3

ÉDITO

Union, communication
et sécurité font la force !
| Pascal Pittet, président de Diana Romande

N
         ous le savons depuis longtemps que l’union fait
         la force ! Pour la chasse romande, une communi-
         cation appropriée et précise, ainsi qu’une sécu-
rité totale dans tous les actes de chasse sont également
nécessaires pour renforcer notre image de chasseurs
modernes et responsables.
  Le magnifique résultat de la votation zürichoise sur
le maintien de la gestion de la faune par les chasseurs a
pour source un niveau d’excellence en matière de com-
munication. La précision des informations et le choix
de supports actuels ont permis ce succès, qui a dépassé
toutes les attentes.
  De l’autre côté, un acte de chasse qui ne garantit
pas une sécurité totale peut, en plus de provoquer un
drame, ruiner les efforts de plusieurs années de com-
munication positive.
  Nous devons donc être forts ensemble pour permettre
à Diana Romande d’assurer son rôle, aux niveaux tant
de l’information que de la pratique de notre Art en toute
sécurité.
  Etre abonné à Chasse et Nature assure évidemment
la pérennité de notre revue, mais donne également à
Diana les moyens dont elle a besoin pour développer et
assurer le soutien d’une image positive, contemporaine
et précise de la chasse auprès de tous les publics.
  Cette période de fin d’année est une belle occasion
de soutenir nos projets en s’abonnant, en offrant un
abonnement à un collègue non-abonné, à un ami, à une
connaissance passionnée de Nature. L’opération «spécial
parrainage» que vous trouverez dans ce numéro est éga-
lement de saison et je vous invite à en profiter! Par vos   et je vous souhaite à toutes et tous une agréable fin
démarches et votre engagement, vous renforcerez Diana       d’année, en vous adressant mes meilleurs vœux pour
Romande, en lui donnant les moyens de ses ambitions.        un avenir heureux.
  Selon l’expression «one team, one goal», je compte          Vive Diana Romande et vive le Team des Chasseurs
sur l’union des chasseurs romands pour nous renforcer       Romands !
D'où viennent nos poissons ? - PÊCHE Mon bouquetin - Chasse et nature
4 | CHASSE ET NATURE | n° 12 décembre 2018

                                                SOMMAIRE

   La colonisation
                                       Faune

                                                7                                               Revue mensuelle fondée en 1883

       du chamois
                                                                                                Organe officiel de la Société suisse
                                                                                                des chasseurs « La Diana »
                                                                                                www.chassenature.ch
      dans le Jura                                                                              ÉDITEUR
                                                                                                Diana Romande
       Texte et illustrations Bernard Reymond                                                   Pascal Pittet, président,
                                                                                                Chemin Clos-du-Moulin 21
                                     Dossier                                                    1677 Prez-vers-Siviriez

         La chasse,                                                                             ÉDITEUR DÉLÉGUÉ
                                                                                                AdVantage SA

    cette inconnue                                                                              Editions & Régie publicitaire
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         du public !
                                                                                        12
                                                                                                RÉDACTION
                                                                                                Vincent Gillioz
                                                                                                Tél. 076 370 83 91
                Texte et photos Alain Rossier
                                                                                                redaction@chassenature.ch

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                                                                                                ABONNEMENTS
                                      Nature
                                                                                                AdVantage SA

      Cerf, des bois                                                                            Avenue d’Ouchy 18, 1006 Lausanne
                                                                                                Tél. 021 800 44 37

       aux qualités
                                                                                                abo.chassenature@advantagesa.ch

                                                                                                PUBLICITÉ

    insoupçonnées                                                                               Marianne Bechtel
                                                                                                Tél. 079 379 82 71
                                                                                                mac@bab-consulting.com
                 Texte et photos Daniel Girod                                                   AdVantage SA
                                                                                                Tél. 021 800 44 37
                                                                                                regie@advantagesa.ch
                                Témoignage                                                      Délai de réservation :
                                                                                                le 1er du mois pour parution

   Mon bouquetin                                                                                dans l’édition du mois suivant

     du Rawyl…
                                                                                                MISE EN PAGES
                                                                                                l’atelier prémédia Sàrl

                         Texte Jean Bonnard
                                                                                        29      Tél. 079 830 61 38
                                                                                                julia.dubuis@lapm.ch

                                                                                                IMPRESSION
                                                                                                Imprimerie Saint-Paul

                                                31
                                                                                                Boulevard de Pérolles 38
                         Le coin du pêcheur                                                     1700 Fribourg

     D’où viennent
     nos poissons ?                                                                             Tirage : 4000 exemplaires

                     Texte Christian Lévêque                                                    N° 12 décembre 2018
                                                                                                Photo de couverture :
                                                                                                Odile Curchod

                           Recette de chasse
                                                                                                Les articles publiés dans Diana
Bécasse marrons                                                                                 Chasse et Nature n’engagent que
                                                                                                leurs auteurs. Les documents

     et absinthe                                                                                envoyés ne sont pas restitués, sauf
                                                                                                accord préalable avec la rédaction.

                                                                                        50
                                                                                                Tous droits de reproduction (articles
                         de Rafael Rodriguez
                                                                                                et illustrations) réservés pour tous
                                                                                                pays. La reproduction de tout ou
                                                                                                partie de textes et d’illustrations doit
                                                                                                faire l’objet d’un accord préalable
                                                                                                avec la rédaction.

 5 Les actus par Vincent Gillioz | 6 La photo insolite par Aurel Salamin | 18 Passion chasse:
                     souvenirs au poste par Théia | 20 Portrait : L’art de la taxidermie
          par Vincent Gillioz | 25 Poster : Bouquetin, le seigneur des Alpes par Jean Bonnard

 26 Portfolio par Gérard Berthoud | 34 FSP : La FSP mise sur le E-Learning – Un taxi
    pour anguilles sur le Rhin supérieur ? par Beat Wenzinger | 37 Les infos | 51 Jeu           Scannez ce code avec votre
                                                                                                smartphone et consultez notre site
                                                                                                Internet
D'où viennent nos poissons ? - PÊCHE Mon bouquetin - Chasse et nature
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                                                 LES ACTUS
      Parc naturel                      surtout des falaises, ce qui la rend
                                        dangereuse. Les promeneuses ont
        régional                         pu contacter un chasseur, grâce
 Projet à l’étude dans le Bas-Valais      au numéro de téléphone inscrit
                                         sur une étiquette affichée sur un
 Un nouveau projet, visant la valo-      arbre. Le chasseur avait disposé
   risation de la nature et du pay-        ses coordonnées pour pouvoir
 sage, a été récemment approuvé         être contacté lorsque les randon-
  par les exécutifs des communes        neurs retrouvent des animaux qui
    valaisannes de Saint-Maurice,         ont dévissé. Il a pu prendre en        Occident, objet de peur et de fas-
 Evionnaz, Vernayaz, Salvan, Fin-       charge les trois femmes et préve-        cination: mythologies anciennes,
  haut, Trient et Martigny-Combe.                 nir les secours.               la louve romaine, les saints et les
    La création d’un parc naturel                                                loups, le loup dans les bestiaires,
 régional de 222 kilomètres carrés                                              Ysengrin et Le Roman de Renart,
  est en effet à l’étude. La mise en
  place et la gestion du parc pour-
                                                  Conflits                        loups-garous et sorciers, le loup
                                                                                    héraldique, le loup des fables,
raient être subventionnées jusqu’à       Cormorans sur le lac de Neuchâtel       les peurs dans les campagnes, la
 hauteur de 80 % par le Canton et                                                Bête du Gévaudan, les croyances
la Confédération. Le dossier est au                                                 et superstitions modernes, le
 stade de l’étude de faisabilité. Un                                               loup aujourd’hui dans l’univers
 vote populaire pourrait être envi-                                               de l’enfance et du dessin animé.
 sagé en 2023. En Valais, les sites                                               Une riche et belle iconographie
 de Finges et de la vallée du Binn                                              (peintures, manuscrits, gravures)
   sont classés au rang des parcs                                                   illustre les propos de l’auteur.­
 naturels régionaux. La Suisse en
          dénombre quinze.­
                                           Les quantités de poissons pê-
                                          chées dans le lac de Neuchâtel        Aigles et éoliennes
                                          sont en chute libre et le cormo-        Des aigles royaux seront munis
                                           ran y est pour quelque chose.                 d’émetteurs GPS
                                         Le laxisme des autorités dans la        Afin de cerner les habitudes des
                                        gestion de cette espèce particuliè-      aigles et d’adapter les sites d’im-
                                         rement vorace met les pêcheurs         plantation des éoliennes, plusieurs
                                         en rage. L’oiseau exclusivement         aigles valaisans vont être pistés.
                                         piscivore peut engloutir plus de         Ce nouveau projet de recherche
                                        500 grammes de poisson par jour.         doit déboucher sur la réalisation
                                         Les mesures de protection dont          d’un modèle en trois dimensions
                                         il fait l’objet lui ont permis de se      qui servira à mieux définir les
 Région genevoise                       multiplier sur le lac de Neuchâtel.
                                         Mille deux cents couples sont re-
                                                                                   opportunités d’aménagement
                                                                                   des futurs parcs éoliens dans
 Un chasseur sauve des touristes        censés dans les réserves du Fanel
          en perdition                                                            les Alpes. Le but est d’éviter les
                                          (NE) et de Champ-Pittet (VD),           risques de collision entre les ra-
Fin octobre, un fait divers à l’issue   qui abritent les deux plus grandes      paces et les pales des générateurs
 heureuse s’est produit au Salève.       colonies de Suisse. Ils prélèvent       d’électricité. Quinze balises sont
 Trois touristes chinoises en ran-        450 tonnes de poissons chaque         prévues. Le secteur du Nufenen et
  donnée se sont en effet égarées           année alors que les pêcheurs         ses quatre éoliennes ou la région
 alors que la nuit allait tomber, et     professionnels n’en ont sorti que       du Grand-Saint-Bernard qui a un
    que les conditions météo se         233 tonnes en 2017 et 340 tonnes        projet à l’étude seront particulière-
dégradaient. La montagne qui sur-                      en 2016...               ment visés. Les données récoltées
plombe le bassin genevois compte                                                  constitueront un outil précieux
    d’innombrables sentiers, et
                                                     Livre                        d’aide à la décision (voir dessin
                                                                                       de Parrone, page 17).
                                             Histoire culturelle du loup
                                                    en Occident
                                        Les Editions du Seuil viennent de
                                        sortir un ouvrage sur le loup, écrit
                                          par l’historien reconnu Michel
                                         Pastoureau. Après son ouvrage
                                        consacré à l’ours, il présente cette
                                          histoire culturelle du loup en
D'où viennent nos poissons ? - PÊCHE Mon bouquetin - Chasse et nature
6 | CHASSE ET NATURE | no 12 décembre 2018

               La photo insolite

 L’heure de la sieste

  Q
           u’on se rassure, cette photo insolite ne date pas     L’image nous est proposée par Aurel Salamin, le pa-
           d’hier, et la neige n’est pas encore arrivée en     tron de l’hôtel de Moiry. Chasseur depuis plus de qua-
           abondance dans nos forêts (du moins au moment       rante ans, il est passionné de nature, et a réalisé deux
  du bouclage). Dans le val d’Anniviers lors d’une tempête,    documentaires, un sur l’aigle royal, et l’autre sur la che-
  il y a déjà quelques années, ce cerf ne semble pas vérita-   vêchette d’Europe.
  blement perturbé par les conditions météorologiques et
  poursuit sa petite sieste malgré la neige.

    Envoyez vous aussi vos photos bizarres                     Appel aux photographes !
    ou insolites à : redaction@chassenature.ch.                Toute photo proposée par un non-abonné
    Si leur qualité est suffisante pour l’impression,          lui vaudra six mois d’abonnement gratuit
    elles seront publiées ici avec vos explications.           en cas de publication…
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FAUNE

La colonisation du
chamois dans le Jura
| Texte et illustrations Bernard Reymond

BERNARD REYMOND, GARDE-FAUNE ENTRE 1967 ET 2004, A PASSÉ SON ENFANCE DANS LE VILLAGE DE
VAULION, AU PIED DE LA DENT ÉPONYME. IL NOUS RACONTE COMMENT LE CHAMOIS A RECONQUIS
LE TERRITOIRE JURASSIEN.

P
        eu avant ma fin de scolarité, en
        1960, une nouvelle sensation-
        nelle me fait rêver, car déjà
j’ai cette passion pour la vie sauvage
qui ne me quittera plus. Mon père
garde-forestier et quelques coureurs
de bois avaient vu des chamois sur la
crête qui domine notre village. Cette
présence de la célèbre «antilope des
Alpes» nous paraissait si incongrue
que nous avons hésité à en parler
pour ne pas passer pour des rigolos
sujets à des hallucinations.
   Sept ans plus tard, je réalise mon
rêve : devenir garde-chasse cantonal
avec un secteur taillé à ma mesure,
en gros le tiers du Jura. Désormais,
je me suis senti comme le berger de
cet ongulé qui colonise à une vitesse      En 1980, un collègue m’offre le livre     vilèges du garde-faune. Et j’ai pris
étonnante nos montagnes juras-             de Marcel Couturier Le Chamois,           énormément de plaisir à ma mis-
siennes du nord vers le sud-ouest.         édité en 1938. Cette «bible» me sera      sion d’observation du chamois, peu
                                           très utile durant toute ma carrière       farouche dans la plupart des terri-
Précieuses archives                        professionnelle. Par la suite, d’autres   toires. Comptages, pose des pierres
  Passionné par l’histoire, celle de la    travaux remarquables et des témoi-        à sel, sont autant de tâches qui ne
chasse et de la faune en particulier,      gnages précieux me permettront de         m’ont jamais lassé. J’ai été très mo-
je récolte très tôt une foule d’infor-     comprendre comment l’incroyable           tivé, dans les années 70 et 80, par la
mations. Les collections des revues        expansion de Rupicapra, rupicapra         mesure de la progression de l’espèce,
Diana et de l’ancien PCS (Pêcheur          a eu lieu dans nos massifs jurassiens.    tout en sachant que la chasse était
et Chasseur Suisse) constituent des          Suivre toute l’année des popula-        nécessaire et que les plans de tir de-
mines d’informations très précieuses.      tions d’ongulés constitue un des pri-     vaient être bien étudiés.
D'où viennent nos poissons ? - PÊCHE Mon bouquetin - Chasse et nature
8 | CHASSE ET NATURE | no 12 décembre 2018

  Chamois erratiques                         grosse femelle accompagnée d’un              faisait procéder à un lâcher de trois
     Dans le Jura suisse, cet animal ani-    jeune. L’auteur signale que ces cha-         femelles dans cette réserve, selon
  mait déjà nos contrées au temps de         mois erratiques, égarés ou traqués           M. le Dr Ch. Krähenbühl, de Saint-
  l’homme des cavernes, selon des os-        par des chiens, venaient sans aucun          Imier.
  sements découverts dans la fameuse         doute de la Suisse.                             Par la suite, selon l’étude Salz-
  grotte de Cotencher (NE). En 1812,                                                      mann, le canton de Berne a réalisé
  un chamois est tiré aux Ponts-de-          Lâchers dès 1950                             un effort exceptionnel, puisque ce
  Martel (NE). Cent ans plus tard, un           Au Creux-du-Van, une tentative            ne sont pas moins de neuf boucs
  chasseur de La Chaux-de-Fonds tue          d’acclimatation du chamois avait déjà        et vingt-et-une chèvres qui ont été
  une chèvre dans la même région. En         été tentée vers les années 1910-1912         libérés entre 1956 et 1962.
  1919, un rapport de la section de La       (PCS). Au Chasseral (BE), dans les              Dans le canton de Neuchâtel, un
  Côte (Diana 1919) mentionne : «A           années 1954-1956, un chamois so-             repeuplement également remarqua-
  signaler la rencontre d’un chamois,        litaire a été aperçu à plusieurs re-         ble a été engagé grâce au célèbre
  un mâle de 28 kilos – qui a eu la          prises. L’Association du Parc juras-         inspecteur cantonal de la chasse,
  sotte idée de se faire tirer à Mollens     sien de la Combe-Grède Chasseral             M. Archibald Quartier. Ainsi, de 1950
  (VD) par l’honorable syndic de cette       fit une demande à la Direction des           à 1955, ce sont cinq mâles et treize
  localité».                                 forêts pour lui fournir un compa-            femelles qui ont été lâchés dans la
     Dans le canton de Neuchâtel, au         gnon. Dix jours après (ne parlons            réserve du Creux-du-Van.
  mois de septembre 1923, une chèvre         plus de la lenteur des Bernois…), le            Mais d’autres cantons, Soleure
  était signalée avec deux faons au          25 juin 1956, cette même Direction           (1951-54), Bâle-Campagne (1959-60)
  Mont-Racine. Ces deux derniers ont
  été abattus et l’un a été exposé à           Sous le sommet de la Dent-de-Vaulion (pastel de B. Reymond).
  La Chaux-de-Fonds. Descendant de
  Chaumont, un chamois a été captu-
  ré… par des pêcheurs près de Saint-
  Blaise, dans le lac de Neuchâtel. En
  1929, on en a vu un traversant le lac
  de Morat. Et cette même année, un
  autre a été abattu au Creux-du-Van
  par un braconnier.
     En novembre 1944, quelques per-
  sonnes tentent de secourir un ani-
  mal qui se trouve en difficulté dans
  les gorges de Noirvaux. En mai 1947,
  on signale plusieurs chamois au
  Creux-du-Van et en octobre 1949,
  une grosse chèvre âgée est trouvée
  blessée, toujours dans ce site.
     En France voisine, une des pre-
  mières mentions d’une présence de
  chamois dans le massif du Jura nous
  est donnée par le livre de M. Coutu-
  rier. En octobre 1897, un chasseur
  de Jougne tirait un gros mâle dans
  le massif du Mont-d’Or, tout près
  de la frontière suisse au nord-est
  de Vallorbe. Toujours en octobre,
  mais trente-six ans plus tard, dans
  ces mêmes rochers, un chasseur de
  La Ferrière-sous-Jougne tuait une
D'où viennent nos poissons ? - PÊCHE Mon bouquetin - Chasse et nature
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                                                                                                                                       recteur du zoo de Zürich nous ap-
                                                                                                                                       prend : «Dans les années 1930, le zoo
                                                                                                                                       de Londres cherchait des chamois
                                                                                                                                       à exhiber parmi sa riche collection
                                                                                                                                       d’animaux de toutes les parties du
                                                                                                                                       monde. Or, précisément, ces êtres
                                                                                                                                       caractéristiques de la montagne au-
                                                                                                                                       raient constitué un souvenir sympa-
                                                                                                                                       thique et intéressant de la Suisse.
   La réserve fédérale du Creux-du-Van, site de la colonie fondatrice. © Michel Cuhat                                                  Le Conseil fédéral se décida alors
                                                                                                                                       – c’était en 1933 – à faire un geste
                                                                                                                                       amical en offrant au zoo londonien
et Argovie (1959-61) ont aussi parti-                                  aussi saluer l’énorme travail accom-                            quelques chamois en cadeau. L’Ins-
cipé à cette grande entreprise de re-                                  pli par les gardes de cette époque,                             pectorat supérieur fédéral fut char-
constitution de la grande faune. Au                                    surtout que les fusils à seringue                               gé de l’exécution pratique de ce
total, ce sont donc vingt-sept boucs,                                  hypodermique n’existaient pas.                                  projet. Pour abréger autant que
cinquante-quatre chèvres et trois                                                                                                      possible le voyage de ces animaux
indéterminés qui auront été trans-                                     Cadeau aux Anglais                                              délicats, le cadeau fut expédié par la
plantés des Alpes au Jura.                                               L’histoire incroyable des chamois                             voie des airs, ce qui n’était pas une
  On notera l’intelligence d’avoir                                     offerts aux Anglais mérite encore                               petite affaire à cette époque.
procédé à des introductions d’ani-                                     d’être citée. Elle est connue grâce                               Les chamois furent donc soigneu-
maux de souches différentes, du                                        au garde cantonal Christian Zbin-                               sement encagés dans un avion, et il
point de vue génétique (Valais,                                        den. Dans Nos animaux sauvages,                                 s’en fallut d’un cheveu qu’un fonc-
Berne, Grisons et Saint-Gall). Il faut                                 M. le professeur Heini Hediger, di-                             tionnaire supérieur de l’Inspectorat
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                         Revue mensuelle | www.chassenature.ch | N° 8 août 2017                                   Abonnements: OFFRE PROMOTIONNELLE!

                                                                                                                  Action
                                                                                                           «spécial parrainage»
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                                                                                                                                   durant les deux dernières années.

                                                                                                                      Bulletin de parrainage/abonnement
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  TROPHÉES                   À LA MODE                                    TESSIN

  Et si on faisait           La chasse                                    Canton aux                      A retourner à AdVantage SA, Chasse et Nature, Avenue d’Ouchy 18, 1006 Lausanne
  parler l’ADN…              silencieuse                                  2200 chasseurs                                abo.chassenature@advantagesa.ch – tél. 021 800 44 37

 01 COVER.indd 1                                                                       24.07.17 13:24
D'où viennent nos poissons ? - PÊCHE Mon bouquetin - Chasse et nature
10 | CHASSE ET NATURE | no 12 décembre 2018

   des forêts les accompagnât dans                Début de la chasse                      L’année suivante, cette nouvelle
   leur voyage. Il ne regretta certes                En 1963 déjà, le canton de Neu-      chasse sera pratiquée dans la pres-
   pas d’y avoir renoncé, puisqu’au               châtel ouvre la chasse au chamois.      que totalité du Jura vaudois.
   au voisinage de Pontarlier, l’avion            Dans le canton de Vaud, les effectifs     Tout a été mis en place pour éviter
   s’abattit et s’écrasa avec les ani-            sont montés rapidement. Dès le mi-      un maximum de critiques et d’inci-
   maux encagés. Par miracle, ceux-ci             lieu des années septante, il est pos-   dents avec la population. Les chas-
   survécurent et s’enfuirent de leur             sible d’observer des chamois dans       seurs, conviés à des réunions d’infor-
   prison, pour aller se remettre de              chaque zone rocheuse. Un premier        mation, sont rendus très conscients
   leurs émotions dans les rochers du             plan de tir est mis au point pour la    de leur rôle de gestionnaires. Le tir
   Mont-d’Or…»                                    saison 1973. C’était sans compter       à la carabine, très peu pratiqué en
     Enfin, une information venant de             avec une forte réaction populaire       dehors des zones alpines, est bien
   M. Roger Martin, garde-chasse ONC              et une pétition vigoureuse des gens     entendu obligatoire et les installa-
   du Doubs, aujourd’hui décédé : des             de La Vallée et de Vallorbe pour dis-   tions de tir se multiplient. Il n’est
   chamois auraient été lâchés sur ce             suader les autorités de permettre la    pas question de partir à cette chasse
   site pendant la période d’occupation           chasse. Il faut dire que nous étions    avec une arme non réglée et sans de
   allemande. Des officiers autrichiens,          en pleine période de la contestation    sérieuses connaissances.
   sans doute de fervents chasseurs,              anti-chasse et le futur lancement de      Chaque animal tiré a été présenté
   auraient été les auteurs de ce «re-            l’initiative Teuscher demandant son     au poste de contrôle officiel. Dans
   peuplement». Ainsi ce massif, en               abolition.                              la grande majorité, les bêtes étaient
   majeure partie sur territoire fran-               En 1974, les tirs auront toutefois   en excellent état sanitaire. Des tro-
   çais, aura eu une très grande impor-           lieu dans l’ancienne circonscription    phées remarquables ont été récol-
   tance pour l’expansion de l’espèce             comprenant le Nord vaudois, de          tés. La preuve a été faite maintes
   dans le Jura vaudois.                          Vallorbe au canton de Neuchâtel.        fois que les biotopes jurassiens sont
                                                                                          de qualité.
      Scène de rut, Dent-de-Vaulion (pastel de B. Reymond).                                 M. Jean-Joseph Egger, garde-fron-
                                                                                          tière du poste de Vallorbe, décou-
                                                                                          vrait le 14 septembre 1983 le cada-
                                                                                          vre d’un bouc de 18 ans, lors d’une
                                                                                          de ses tournées de service dans le
                                                                                          massif du Mont-d’Or. Mesuré et taxé
                                                                                          à 123,4 points C.I.C., il devenait le
                                                                                          plus fantastique chamois du Jura.
                                                                                          Ce record n’a pas été dépassé à ma
                                                                                          connaissance.

                                                                                          Les belles années
                                                                                             Durant toute ma carrière, je peux
                                                                                          dire que le bilan de la chasse spé-
                                                                                          ciale du chamois a été positif. Les
                                                                                          gardes ont fait le maximum pour
                                                                                          que les prélèvements soient exé-
                                                                                          cutés conformément aux lois et rè-
                                                                                          glements, tant sur les plans quan-
                                                                                          titatif que qualitatif. Du point de
                                                                                          vue éthique également, nous avons
                                                                                          voulu que ce gibier soit traité avec
                                                                                          tout le respect qu’on lui doit et les
                                                                                          chiens de rouge ont démontré leurs
                                                                                          capacités lors de multiples inter-
                                                                                          ventions. A ce sujet, je signale le
11
                                                                Archibald Quartier, pionnier du repeuplement
                                                                                    chamois dans le Jura. © DR

stoïcisme de ce fier animal, victime            Cette chronologie s’arrête avec
parfois de graves blessures et qui ne         mon activité professionnelle. De-
crie et ne geint presque jamais. Que          puis, je sais que les effectifs ont bais-
de moments palpitants vécus avec              sé, parfois fortement dans certains
lui, notamment avec les chevreaux             secteurs. Heureusement, dans nos
qui s’amusent comme des bambins               régions, le chamois, si facilement
en se glissant sur les névés, les bêtes       visible et confiant dans les endroits
meneuses si soucieuses de la sécurité         touristiques, fait toujours partie de
de la harde ou encore ces folles pour-        la carte postale et suscite encore la
suites des boucs amoureux !                   sympathie de toute une population.

   Mais d’où venaient ces chamois ?
   Des chamois, issus de nos Préalpes, auraient-ils fait leur traversée vers l’ouest pour gagner les montagnes juras-
   siennes ? Les avis divergent et on ne peut qu’émettre des suppositions. Le cas de la petite et ancienne colonie
   du vallon des Vaux, au sud-est d’Yverdon-les-Bains, est intéressant. D’où venaient-ils ? De la verte Gruyère ou des
   Rochers-de-Naye, c’est un gros point d’interrogation. On sait seulement que des jeunes chamois, souvent dans
   la classe éterle / éterlou, peuvent devenir des grands voyageurs. On en a vu arriver jusque dans l’agglomération
   lausannoise. Il y a aussi ce côté mystérieux du chamois qui le rend encore plus attachant et nous sommes en-
   core loin d’avoir compris tous les secrets de notre faune sauvage.

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12 | CHASSE ET NATURE | no 12 décembre 2018

   DOSSIER

   La chasse, cette
   inconnue du public !
   | Texte et photos Alain Rossier

   LA CHASSE EST SOUVENT MÉCONNUE DU GRAND PUBLIC, RAISON POUR LAQUELLE IL CONVIENT DE
   PRENDRE LES DEVANTS ET DE L’EXPLIQUER. UNE BONNE COMMUNICATION AVEC TOUS LES USAGERS
   DE LA NATURE EST INDISPENSABLE. FLORILÈGE DE QUELQUES RENCONTRES, PARFOIS INSOLITES.

                                                                                             la certification d’origine, la chasse a
               Une bonne communication est à la base d’une bonne acceptation de la chasse.
                                                                                             une véritable carte à jouer pour élar-
                                                                                             gir sa reconnaissance.

                                                                                             Les bonnes questions
                                                                                             au bon moment
                                                                                               Remercions donc les personnes
                                                                                             qui prennent le temps de s’inté-
                                                                                             resser à la chasse, et savent poser
                                                                                             les bonnes questions. Pas comme
                                                                                             ce personnage qui s’arrête de rou-
                                                                                             ler à ma hauteur, alors que je suis
                                                                                             à la chasse du cerf dans le Jura. En
                                                                                             pleine traque, ma carabine en main
                                                                                             et posté en bordure d’une route:
                                                                                             «Dites-moi, monsieur, vous êtes
                                                                                             chasseur ?». J’ai eu une furieuse
                                                                                             envie de lui rétorquer que je faisais
                                                                                             une partie de tennis et que j’atten-

   A
           mon sens, en ce qui concer-            est arrivée», le pourcentage de gens       dais impatiemment qu’une balle
           ne la chasse, il est bon d’al-         favorables à notre activité augmente       arrive !
           ler au-devant des questions            toujours de manière significative et         A contrario, dans le même secteur,
   plutôt que d’attendre que celles-ci            l’intérêt est plus marqué. Les ques-       nous allons prendre notre poste avec
   soient posées, parfois de manière              tions sont alors axées sur la prove-       un ami et rencontrons trois joggeurs
   insidieuse. Car tout le monde n’est            nance de la venaison plutôt que sur        qui reprennent leur souffle en mar-
   pas forcément disposé à prendre le             la manière dont elle a été prélevée,       chant tranquillement. Un salut cor-
   temps de lire des textes qui expli-            mais l’important est de susciter la        dial, et la discussion s’engage, convi-
   quent le pourquoi et le comment de             discussion. Car à l’heure de l’engoue-     viale, intéressante et les questions
   la chasse. Mais quand les devantures           ment pour les produits du terroir, de      fusent. Il ne s’agit pas de convaincre,
   des restaurants affichent: «La chasse          la recherche de circuits courts et de      mais d’informer sur notre activité et
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de rappeler l’importance du partage      et reconnaissent en voir souvent        ou la découverte de professions. La
de la nature pour ses usagers.           lors de leurs fréquentes balades en     chasse fait partie des possibilités
                                         ces lieux. Questions et réponses        et j’ai été accompagné cette saison
Prendre garde à la sensibilité           animent cette rencontre et au mo-       par Basil, 11 ans, fils d’un agricul-
  Lorsque l’on a affaire à des incon-    ment de reprendre notre route,          teur-éleveur de gros bétail de la
nus sur le terrain, il est important     l’une d’elles m’avoue ne pas aimer      région. Mon petit-fils, Charles-Henri,
de ne pas se dérober mais de faire       du tout la chasse, ni la viande. On     14 ans, complétait le trio pour une
attention à ne pas heurter les inter-    se quitte sans un mot de travers.       journée de chasse à la bécasse.
locuteurs. Il ne s’agit toutefois pas    La divergence d’avis n’exclut pas la       Gaillardement, mes deux acoly-
de les tromper sur le sujet. Un jour,    discussion, sauf parfois avec les ex-   tes du jour ont pu suivre le travail
deux dames accompagnées de trois         trémistes, avec qui aucun dialogue      d’Ebène et de son père Cody dans le
chiens de petite taille croisent notre   n’est possible.                         Jura, voués à la quête de la mordo-
route et un de mes chiens libres me                                              rée. Après un petit topo sur la biolo-
devance. Je le rappelle et le mets       Au cœur de l’action                     gie de l’oiseau, une explication sur
à la laisse pour qu’il n’importune         Chaque année dans le canton de        la méthode de recherche et ce que
pas les toutous qui me paraissent        Vaud, mais également ailleurs en        l’on attend du chien, Ebène a arrêté
déjà âgés. Ces dames s’arrêtent, la      Romandie, «Passeport-vacances» or-      une bécasse dans la première heure.
discussion s’engage sur la chasse        ganise des activités pour les jeunes    Il nous aura fallu environ trois mi-
et le gibier. Le chevreuil, que nous     lors des vacances d’automne. Le         nutes pour localiser le chien qui res-
chassons ce jour-là, est très présent    concept propose une grande diver-       tait de marbre sur la chaude émana-
dans la région. Elles le confirment      sité de sujets ; des sports, des jeux   tion. Malheureusement, alors que je
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14 | CHASSE ET NATURE | no 12 décembre 2018

                                                                                              très important de montrer combien
                                                                                              il est nécessaire de connaître le gi-
                                                                                              bier, son comportement et ses pos-
                                                                                              sibilités de survie dans un environ-
                                                                                              nement parfois hostile. Le respect
                                                                                              de la loi et de l’éthique sont aussi
                                                                                              deux points importants, pour que
                                                                                              les prélèvements légaux assurent la
                                                                                              pérennité des espèces. Il s’agit là de
                                                                                              théorie, certes. Mais une pratique ir-
                                                                                              réprochable favorise la crédibilité de
      Basil et Charles-Henri profitent du Passeport-vacances pour participer à une journée
                                                                                              la chasse, particulièrement auprès
      de chasse à la bécasse.                                                                 des personnes non-habitées par de
                                                                                              fausses idées protectionnistes, ba-
                                                                                              sées sur une sensibilité exacerbée
   pensais trouver le «chasseur» et le             fois pas d’aller voir un petit sanglier    par les mouvements écologistes.
   gibier dans le bois, l’oiseau était tout        prélevé par un couple d’amis. Je              La cynégétique n’est pas seule-
   à fait en lisière de pâturage et a pro-         souhaite que Basil et Charly, plein        ment un moyen de régulation des
   fité de la situation pour nous fausser          les yeux et la tête de visions et          espèces, c’est aussi un ensemble
   compagnie.                                      d’émotions, se rappellent de ce que        de pratiques culturelles qui reste
      Au début de l’après-midi, c’est              j’ai tenté de leur apprendre.              l’allié de la protection de la nature
   Cody qui s’y colle, rapidement il                                                          et des espèces animales sauvages.
   montre un grand intérêt et je pré-              Chercher à faire comprendre,               La biodiversité doit être respectée,
   viens mes accompagnants. Sans                   mais pas à convaincre !                    mais pas à n’importe quel prix. Les
   pouvoir localiser son gibier, Cody                Comme beaucoup de sujets sen-            grands prédateurs s’installent, qu’ils
   s’éloigne et c’est moi qui fais voler la        sibles, la chasse doit être comprise       marchent ou qu’ils volent, l’agricul-
   dame au long bec, sans que je puisse            dans son ensemble. Il faut expliquer       ture est indispensable et les éle-
   la prélever. A la relève, la bécasse            pourquoi elle fait partie de notre vie     veurs doivent pouvoir compter sur
   repart deux fois sans prévenir et un            depuis la nuit des temps et pourquoi       la protection de leurs animaux de
   tir hasardeux ne fera pas mouche.               elle est nécessaire ! Notre rôle est       rente pour gagner leur vie. Cela
   Mes deux gamins commencent à                    bien de la faire connaître sans tou-       aussi, le grand public doit l’appren-
   fatiguer et il est temps de terminer            tefois chercher à convaincre ceux          dre en se rapprochant des exploita-
   nos recherches pour retourner à la              qui ne sauraient ou ne voudraient          tions et des gens de la terre.
   maison. Nous ne manquerons toute-               prendre la vie d’un animal. Il est aussi

      Expliquer pour informer
      Il y a déjà quelques années, alors que la neige avait fondu et que des parcelles de pâturages reprenaient vie sous
      l’action du soleil, je me permettais de commencer l’entraînement physique de mes chiens d’arrêt. Réglage de
      la quête, galop soutenu et obéissance sont des points importants qu’il faut travailler avant de les présenter aux
      concours de printemps. En pleine action avec un de mes épagneuls, j’étais observé par un couple de prome-
      neurs qui se demandaient bien pourquoi je gesticulais et sifflais bruyamment pendant que le chien faisait des
      lacets réguliers devant moi. A la fin de l’exercice, mes observateurs sont venus me questionner sur mon activité.
      J’ai commencé par leur parler de la chasse, puis du dressage des chiens et des concours. Je les ai informés au
      mieux et leur ai avoué ma passion de la chasse à la bécasse. « Dites-moi Monsieur, dans le canton de Vaud, com-
      bien de bécasses lâche-t-on et quand est-ce que l’on fait ce repeuplement ? ». Sommet de la méconnaissance
      de l’espèce, mais excellente occasion d’entrer en matière et d’informer !
15

NATURE

Cerf, des bois aux
qualités insoupçonnées
| Texte et photos Daniel Girod

LA VIOLENCE AVEC LAQUELLE S’ENTRECHOQUENT LES BOIS DE CERFS LORS DES COMBATS QUI
ÉMAILLENT LA PÉRIODE DU RUT INTERROGE TOUT NATURELLEMENT SUR LES QUALITÉS BIOMÉCA-
NIQUES DE LA RAMURE. DANIEL GIROD S’EST PENCHÉ SUR LA QUESTION.

H
         ormis l’hydropote et le cerf
         porte-musc, les cervidés
         sont les seuls mammifères à
posséder des bois. Voilà plus de deux
mille ans, Aristote s’interrogeait déjà
à propos des bois de cerfs dont il fai-
sait une description dans Historia
Animalum. Depuis, de nombreux
ouvrages ont été consacrés aux bois
de cerfs afin de mieux connaître leurs
spécificités. Le trophée se caracté-
rise par deux propriétés relatives
pour l’une aux spécificités biomé-
caniques des bois et, pour l’autre, à
leur pérennité. Tout d’abord, biologi-
quement parlant, les bois sont cons-
titués d’un tissu osseux recouvert          On distingue très bien la zone périphérique d’os compact et la zone d’os spongieux au centre.
de velours pendant toute la phase           Certains auteurs parlent également d’une zone de transition située entre les deux précédentes.
de croissance. Cependant, ce tissu
osseux n’est pas uniforme dans le
sens où il est constitué d’os spon-       densité des bois, elle varie selon les         différents statuts nutritifs des ani-
gieux au centre et d’os compact en        études entre 0,96 et 1,74 grammes              maux étudiés. En ce qui concerne les
périphérie (voir photo ci-contre).        par millilitre. Ces densités sont plus         propriétés biomécaniques, plusieurs
                                          faibles que celles du fémur de bo-             auteurs ont testé celles du tissu
Spécifique au cervidés                    vin (2,1 grammes par millilitre) ou            compact des bois de cerfs. Ainsi, des
  En tout état de cause, il s’agit        celle de l’os de la tempe du cheval            tests de tension, de flexion, de fluage
bien d’une production osseuse et          (2,3 grammes par millilitre). Il est           et de fatigue ont été pratiqués sur de
non pas d’une production cutanée          par ailleurs à noter que les variations        multiples échantillons. Ces tests ont
comme c’est le cas pour le chamois        de densité des bois de cerfs sont es-          montré que les bois de cerfs présen-
ou le mouflon. En ce qui concerne la      sentiellement dues aux âges et aux             tent un module d’élasticité plutôt
16 | CHASSE ET NATURE | no 12 décembre 2018

                                                                                        chute des velours, soit la fin des re-
                                                                                        faits. La croissance et l’allongement
                                                                                        des premiers bois débutent quand
                                                                                        le cerf arrive d’une part à sa matu-
                                                                                        rité sexuelle et que, d’autre part,
                                                                                        les pivots atteignent une longueur
                                                                                        de 5 à 6 centimètres. Le début de
                                                                                        la croissance des bois commence à
                                                                                        la maturité du jeune cerf car l’initia-
                                                                                        tion de cette croissance nécessite
                                                                                        une stimulation androgène suffi-
                                                                                        sante. Cette observation explique
                                                                                        par ailleurs l’absence des bois chez
                                                                                        la femelle. D’autre part, en raison
                                                                                        de la forte demande en calcium, la
                                                                                        croissance des bois s’accompagne
                                                                                        d’une certaine forme d’ostéoporose
                                                                                        physiologique qui reste néanmoins
                                                                                        réversible au niveau du squelette. Il
                                                                                        est à noter que ce phénomène s’ob-
                                                                                        serve également chez la femelle du
                                                                                        renne (voir encadré). Dès lors que
                                                                                        la croissance des bois a commencé,
   Trois pivots pour une tête.                                                          les bois sont sous velours jusqu’à la
                                                                                        chute du taux de testostérone, soit
                                                                                        en juillet-août. Puis vient la période
   large, paramètre qui explique en           ment que le bois de cerf posséde-         pendant laquelle le cerf porte ses
   grande partie le fait qu’il y ait malgré   rait la capacité de limiter l’extension   bois sans velours. Ce laps de temps
   tout peu de fractures de merrains          des micro-fractures qui apparaissent      correspond à la période automne-
   lors de l’affrontement des coiffés.        dans la zone de déformation plas-         hiver, soit de septembre à mars. Pen-
   Les tests en tension effectués jusqu’à     tique et de retarder par la même          dant longtemps, les scientifiques ont
   obtenir la fracture des bois montrent      occasion la fracture finale.              considéré qu’après la chute des ve-
   que la déformation plastique est plu-                                                lours le trophée ne constituait qu’une
   tôt élevée. Là encore, ce paramètre        Croissance express                        structure morte sur la tête des cerfs.
   explique en grande partie le faible          Quant au cycle biologique de re-        Néanmoins, de nombreuses études,
   nombre de fractures des bois, même         constitution des bois, il dure envi-      dont celle de Rolf et Fischer en
   lorsque les chocs sont très violents.      ron cent vingt jours. Cette période       1999, ont montré qu’il existe bien
   La batterie de tests montre égale-         s’étend de la perte des bois à la         une vascularisation développée au

      Le renne
      Chez le renne, le mâle et la femelle portent des bois. Néanmoins quelques différences substantielles existent
      entre les deux sexes. En effet, les bois de la femelle sont plus fins et moins développés que ceux du mâle, plus
      longs et munis de palettes aplaties. D’autre part, les bois des mâles chutent en hiver alors que ceux des femelles
      tombent au printemps, après la naissance des petits. Chez le mâle comme chez la femelle, les sabots sont très
      larges pour faciliter les déplacements dans la neige.
17

                                                                                      centre des bois, ceci via le tissu spon-
Parfois la croissance s’arrête de façon imprévue, tel que le démontrent les boutons
de ce jeune cerf.                                                                     gieux. Dans les régions tempérées, le
                                                                                      cycle total qui va d’une chute des bois
                                                                                      à une autre est largement influencé
                                                                                      par les variations photopériodiques
                                                                                      qui agissent sur la sécrétion des hor-
                                                                                      mones stéroïdiennes sexuelles et de
                                                                                      l’hormone de croissance.
                                                                                         Véritable objet mythique, le tro-
                                                                                      phée de cerf n’a sans doute pas en-
                                                                                      core délivré tous ses secrets, bonne
                                                                                      raison pour continuer à s’intéresser
                                                                                      à cette ramure qui affiche tant de
                                                                                      prestance.

                                                                                      Source : Les bois de cerf :
                                                                                      revue de littérature scientifique.
                                                                                      Crigel M.H., Balligand M., Heinen E.

            L’humeur de Pascal Parrone
18 | CHASSE ET NATURE | no 12 décembre 2018

   PASSION CHASSE

   Souvenirs au poste
   | Texte et photos Théia

   LE POSTE EST SOUVENT L’OCCASION DE VIVRE DES ÉMOTIONS FORTES ET INTENSES. CERTAINES RESTENT
   À JAMAIS GRAVÉES DANS LA MÉMOIRE.

   J
         e me souviens du premier poste
         où j’étais en septembre 2015.
         Petite traque au sanglier dans
   le Jura vaudois. Nous avions été
   placées au bord d’une route béton-
   née, surplombant une pente de forêt
   au bon dénivelé. Nous chuchotions
   lorsque les bruits des traqueurs se
   sont rapidement rapprochés. Nous
   nous sommes alors figées, entendant
   que les buissons étaient parcourus
   dans notre direction. Les aboiements
   suivaient le son de fourrés dérangés.
      Le fusil est épaulé. Je me suis
   postée derrière la chasseuse. Le gi-
   bier venait à toute bombe, toujours
   plus près, encore plus proche… Là !
   A quelques mètres au-dessous de
   nous ! L’émotion fut si intense lors
   de l’attente de cette bête : plus elle
   s’approchait, plus l’adrénaline mon-
   tait, moment inoubliable. C’était une
   chevrette. Elle a continué son che-
   min car la traque visait le sanglier, le
   tir de chevreuils n’étant pas encore
   autorisé à cette période.

   Sensation indescriptible
     La chasseuse a déboulé dans la
   pente pour attraper le chien. Il suivait
   de près le «mauvais» gibier – espèce
   de non-créancé ! Par cette méprise,
   ce nez nous a fait vivre un instant
   magique ! Une attente si intense,
   un moment en suspens, une force
   émergeant des profondeurs. Diffi-
19

cile de savoir lesquelles... Les fonds
de notre être ? Sensation venant des
tripes ? Origine de carnivores ? Ra-
cine de préleveur ? Tréfonds de la
Terre. Ardeur naturelle. Sensation
hallucinante que cette excitation qui
monta en moi à mesure que la bête
rappliquait !
   Le canidé fut attaché et ramené au
traqueur. Rien ne tomba ce jour-là,
mais ce souvenir est tellement beau
pour moi, gravé à jamais dans mon
corps tout entier. Lorsque je l’ai écrit,
une fois rentrée, des larmes me sont
tombées. Ce n’était pas de la tris-
tesse, plutôt une émotion puissante
et indescriptible qui revenait quand
j’en parlais. J’ai alors mieux compris
la difficulté des chasseurs à expli-
quer leur ressenti. Une perception
qui dépasse… si difficile à décrire.
Elle s’ancre à jamais dans son être
tout entier, le cerveau n’étant pas le
seul impacté.
   «Ce dont nous nous rappelons est
toujours différent de ce que nous
vivons. La connaissance transforme
de plus nos interprétations et nos
récits». Cette note écrite le soir de la
chasse ajoute ainsi de la substance à
ce souvenir.                                vers nous. Ce moment dure à peine         sa puissance intense, cela me tire
                                            une minute, on voit l’animal surgir       des larmes chargées d’une sensation
Quand l’adrénaline monte                    au-dessous de nous, traversant les        extrêmement profonde. Ce moment
  Plus de bruit de chien, d’un coup,        bois à toute allure. C’est un chevreuil   si extraordinaire – bien qu’attendu
on entend un cri humain (le tra-            de taille adulte qui ne fait pas cas de   vu que j’espérais voir du gibier sous
queur tente de motiver son animal)          nous – pas le temps – il fuse devant      quelque forme que ce soit en ce jour
et le canidé recommence à aboyer,           lui à moins de dix mètres de ces          de chasse – m’émeut fortement.
dans notre direction cette fois. Je         humains postés qui ne le tireront pas        Souvent je vois des chevreuils (ou
me poste derrière Elisabeth qui a le        car l’ouverture de ce gibier n’est pas    même des chamois) paître dans les
fusil dirigé vers le bois, prête à voir     encore là.                                champs, j’ai toujours aimé cette
du gibier arriver. On entend distinc-                                                 image : la faune sauvage qui se nour-
tement un animal qui fait bouger les        Force et puissance de la nature           rit devant nos yeux ébahis. Il est vrai
branches et qui précède le chien              Cet ongulé majestueux passera           que depuis que j’ai appris les dégâts
qu’on situe grâce à ses aboiements.         sous nos yeux moins de dix secondes       qu’ils peuvent réaliser en broutant
On ne bouge pas, on attend, le fusil        mais cette image est gravée à jamais      un champ de blé, je plains l’agricul-
est prêt, mon cœur bat de plus en           dans mon cerveau. Voir cet animal         teur désormais. Cette vision d’une
plus vite – je comprends ici la notion      sauvage, dans l’élan d’une force épa-     force tranquille n’a rien à voir avec
d’adrénaline souvent évoquée par            tante, fut très émouvant. Je ne sais      l’émotion que m’a procurée cet ongu-
les chasseurs : un bouillon qui monte       pourquoi : alors que j’écris cette vi-    lé, dans son élan de fuite, où l’instinct
en moi alors que le gibier se dirige        sion si magnifique de la nature dans      de survie nourrissait sa motivation.
20 | CHASSE ET NATURE | no 12 décembre 2018

   PORTRAIT

   L’art de la taxidermie
   | Texte Vincent Gillioz | Photos Christian Schneiter

   CHRISTIAN SCHNEITER NATURALISE DES ANIMAUX DEPUIS PLUS DE TRENTE ANS. L’ARCHE DE NOÉ,
   SON MUSÉE DE VICQUES, COMPTE UNE COLLECTION DE PLUS DE TROIS MILLE PIÈCES.

   T
           axidermiste, sculpteur, mais
                                                          Le fondateur de l’Arche de Noé se transforme en véritable showman
           aussi muséologue et show-                      lorsqu’il reçoit des groupes dans son musée.
           man, ce Jurassien de 51 ans
   est présent sur la scène animalière
   depuis son adolescence. «Naturali-
   ser c’est aussi sculpter» affirme
   Christian Schneiter, une étincelle de
   passion au fond de la pupille.
     Captivé par les oiseaux, il attrape
   le virus de l’ornithologie à 8 ans,
   grâce à un prof d’école qui lui com-
   munique sa marotte.
     Au moment de penser au choix
   d’un métier, il cherche un moyen
   de parfaire ses connaissances en
   zoologie, sans passer par l’univer-
   sité qui lui semble trop fastidieuse.
   La taxidermie se profile comme la
   profession idéale, et en 1983 il com-
   mence un apprentissage à l’atelier
   Codourey, avec Raphaël et Joseph
   qui lui ont appris le métier. «J’ai évi-
   demment dû quitter mon village et
   aller à Fribourg pour ma formation.
   En parallèle, j’ai suivi des cours de
   dessin à Berne.»
     A 20 ans, il s’installe à son compte
   à Vicques. Il est resté indépendant
   depuis. «C’était une autre époque»,
   raconte-t-il, à peine nostalgique de
   cet âge d’or. Et de poursuivre : «Il
   n’y avait pas un jour où on ne m’ap-
   portait pas un animal, un écureuil,
   une fouine, un petit oiseau. Je tra-
   vaillais pour des écoles, des musées.
   Des clients venaient de l’étranger.
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Il y avait septante-cinq taxidermis-   énormément de demande de visites,       son exposition lors d’un véritable
tes en Suisse. Aujourd’hui, nous ne    et je devais pouvoir exposer. J’ai      one man show, une activité qui lui
sommes plus qu’une quinzaine.»         donc acheté une ferme il y a vingt-     va bien, et correspond parfaitement
                                       cinq ans, et je l’ai aménagée au gré    à sa personnalité communicative.
De l’atelier au musée                  des opportunités. Aujourd’hui, j’ai        Pour ce qui concerne le métier,
  Mais notre homme ne porte au-        1500 mètres carrés d’expositions        il affirme qu’il n’a pas réellement
cun ressentiment quant à l’évolution   sur deux étages.» Il se targue de       changé. Son savoir-faire et son ex-
du métier. Il préfère voir son par-    recevoir plus de sept mille visiteurs   périence lui ont simplement permis
cours comme un accomplissement.        par an, d’organiser des journées        de toujours améliorer sa technique.
«J’ai formé trois apprentis» dit-il    portes ouvertes, et d’accueillir des    «A mes débuts, j’avais de nombreux
avec fierté. Il raconte aussi com-     cars de cinquante personnes qui se      classeurs avec des centaines de pho-
ment il est passé d’un petit atelier   déplacent expressément pour son         tos d’animaux, dont une partie issue
à L’Arche de Noé actuelle. «J’avais    musée, un public à qui il présente      du magazine Diana. Chaque fois que
                                                                               j’en trouvais, je les classais. Ça me
                                                                               faisait une base de données pour
                                                                               travailler. Aujourd’hui, ce n’est plus
                                                                               nécessaire, si je cherche une image
                                                                               particulière, pour voir une bête et
                                                                               ses proportions, je la trouve sur In-
                                                                               ternet.» Pour le reste, la technique
                                                                               reste la même. Il faut sortir les car-
                                                                               casses minutieusement, en prendre
                                                                               les mesures pour construire le man-
                                                                               nequin. Nettoyer les peaux et les
                                                                               tanner avec divers procédés. «Pour
                                                                               un petit oiseau, la peau traitée
                                                                               devient si fine qu’on voit à travers.
                                                                               Vient ensuite la phase de l’habillage
                                                                               du modèle, il faut réfléchir en trois
                                                                               dimensions, on est dans du volume,
                                                                               puis réaliser les finitions, poser les
                                                                               accessoires, dents, yeux… Parfois
                                                                               les gens s’étonnent des prix. Un écu-
                                                                               reuil coûte autour de 350 francs. Et
                                                                               il faut au minimum une journée de
                                                                               travail, en plusieurs étapes, si on va
                                                                               vite. Les petits animaux demandent
                                                                               parfois plus de boulot que les gros.»

                                                                               Evolution du marché
                                                                                 Si les chasseurs faisaient presque
                                                                               systématiquement naturaliser leurs
                                                                               trophées il y a vingt ans, ils sont au-
                                                                               jourd’hui moins nombreux à le faire.
                                                                               Les trophées de chasse à l’étranger
                                                                               ne constituent pas non plus une
                                                                               clientèle très importante. «J’en fais
                                                                               quelques-uns, mais le problème,
                                                                               c’est qu’on ne sait jamais ce qu’on va
                                                                               trouver, si le travail de dépeçage a
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