PALAZZETTO BRU ZANE CENTRE DE MUSIQUE ROMANTIQUE - STAGIONE 2017-2018 Mélodies

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STAGIONE 2017-2018

Palazzetto Bru Zane – martedì 17 aprile, ore 20

Mélodies

Tassis Christoyannis, baritono
Jeff Cohen, pianoforte

                                                  PALAZZETTO
                                                  BRU ZANE
                                                  CENTRE
                                                  DE MUSIQUE
                                                  ROMANTIQUE
                                                  FRANÇAISE    1
Contributi musicologici
Louise Bernard de Raymond, Hélène Cao, Gérard Condé,
Bénédicte Gandois Crausaz, Fanny Gribenski,
Étienne Jardin, Nicolas Southon

Traduzioni
Arianna Ghilardotti, Paolo Vettore (biografia di Gounod)
Gounod è giustamente considerato l’apostolo di un
romanticismo lirico, sensuale e seduttivo. Dal rapito
stupore dell’«aria dei gioielli» del Faust al candore
pastorale di Mireille passando per la voluttuosità della
scena del giardino in Roméo et Juliette, il compositore ha
saputo cogliere e tradurre in musica i palpiti dell’anima
umana vittima dell’amore, sia esso folgorante o
contrastato. Ma Gounod non fu solo il cantore del desiderio:
l’obiettivo del ciclo internazionale che il Palazzetto Bru
Zane gli dedica è appunto mostrarne tutti i diversi aspetti.

Gounod passe à raison pour l'apôtre d'un romantisme
lyrique, sensuel et séducteur. De l'émerveillement de
« l'air des bijoux » dans Faust à la candeur pastorale de
Mireille, en passant par la volupté de la scène du balcon de
Roméo et Juliette, le compositeur a su saisir et transcrire
les palpitations de l'âme humaine victime d'un amour
foudroyant ou contrarié. Mais il ne fut pas seulement
ce chantre du désir, et montrer l'artiste sous toutes ses
facettes est précisément l'objectif du cycle international
que lui consacre le Palazzetto Bru Zane.

                                                               Archivio Leduc
Autore fecondo di mélodies (più di un centinaio), Gounod       Auteur prolifique de mélodies, Gounod a révélé dans ce
    ha rivelato in questo genere i due principali aspetti della    genre les deux grandes facettes de sa personnalité. Aux
    sua personalità. A fianco di pezzi secolari sui diversi        côtés de pièces séculières, cultivant les thèmes de l’amour
    momenti dell’amore – incontro, speranze deluse, dolore         – rencontre, espoirs déçus, douleur de la séparation –,
    della separazione –, il compositore ci ha lasciato diverse     le compositeur a laissé un grand nombre de mélodies
    mélodies religiose, dalla destinazione talora incerta:         religieuses, à la destination parfois incertaine : salons,
    salotti, chiese, convitti, conventi? Oltre a questa prima      églises, pensionnats, couvents ? Outre cette diversité
    diversità, il suo catalogo di mélodies si distingue anche      générique, le catalogue des mélodies de Gounod se
    per una certa varietà linguistica, che vede pagine sia in      distingue par son éclectisme linguistique : aux côtés de
    francese, che in italiano e in inglese. Mezzo di espressione   pièces françaises, il comporte des pages en italien et en
    ben trovato, sia dell’emozione profana che di quella sacra,    anglais. Véhicule tout trouvé de l’émotion profane ou
    la mélodie costituisce uno dei generi più appropriati          sacrée, la mélodie constitue l’un des genres les mieux
    all’ispirazione ora sensuale ora mistica tipica della figura   adaptés à l’inspiration de la figure à la fois sensuelle et
    di Gounod.                                                     mystique que fut Gounod.

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Charles Gounod

          1. Aubade                                                               11. Je ne puis espérer

  2. Où voulez-vous aller ?                                                  12. Ma belle amie est morte

3. Si vous ouvrez votre fenêtre                                                13. Ce que je suis sans toi

   4. Heureux sera le jour                                                            14. Primavera

           5. Medjé                                                              15. Tombez, mes ailes

        6. Le Souvenir                                                                     16. Prière

   7. À une jeune Grecque                                                                  17. Départ

      8. Maid of Athens                                                                    18. Venise

     9. Sweet baby, sleep                                                          19. Perché piangi ?

      10. Au Printemps                                                               20. Quanti mai

                                   Durata del concerto / Durée du concert
                                                   1h15
                       Il concerto sarà trasmesso in diretta su Bru Zane Classical Radio
                      Le concert sera retransmis en direct sur Bru Zane Classical Radio
                                   classicalradio.bru-zane.com
Le opere
    Les œuvres

    La produzione di mélodies di Gounod si contraddistingue              La production mélodique de Gounod se singularise par
    per il suo carattere poliglotta. Pur essendo principalmente          sa nature polyglotte. Essentiellement en français, elle
    in francese, essa comprende infatti anche un numero                  comprend aussi un nombre important de titres en italien et
    rilevante di titoli in italiano e in inglese, risalenti all’esilio   en anglais, datant de l’exil londonien (1870-1875) provoqué
    londinese (1870-75) causato dalla guerra franco-prussiana            par la guerre franco-prussienne et la destruction de la
    e dalla distruzione della casa di Gounod a Saint-Cloud. In           maison de Gounod à Saint-Cloud. Dans ces pièces, on entend
    questi brani si avvertono talora inflessioni motivate dalle          par moments des inflexions motivées par la spécificité des
    rispettive specificità delle due lingue straniere: formule           deux langues étrangères : formules iambiques, ligne vocale
    giambiche, una linea vocale influenzata dal belcanto nei             influencée par le bel canto dans les morceaux en italien
    pezzi in lingua italiana, che gli inglesi apprezzavano molto         (dont les Britanniques étaient friands, ce qui explique
    (il che spiega perché siano stati composti in questo periodo).       leur composition durant cette période). Chez le musicien
    In Gounod, peraltro, la seduzione e l’eloquenza del disegno          français, la séduction et l’éloquence du dessin mélodique
    melodico sono doni naturali, come dimostra l’incantevole             sont cependant autant de dons naturels, comme en
    Où voulez-vous aller?, composta all’età di ventun anni.              témoigne le charme d’Où voulez-vous aller ?, composé à l’âge
    Pur ampliando, nel corso del tempo, la propria gamma                 de vingt-et-un ans. Si Gounod élargit sa palette expressive
    espressiva e attingendo talora al mondo dell’opera lirica            au fil du temps et emprunte parfois à l’univers de l’opéra
    (Départ), Gounod non rinuncia a figurazioni pianistiche che          (Départ), il ne renonce pas aux figurations pianistiques qui
    stilizzano la chitarra (Aubade, Au printemps, Quanti mai),           stylisent la guitare (Aubade, Au Printemps, Quanti mai),
    al ritmo ondeggiante della barcarola (Venise, Ma belle amie          au balancement de la barcarolle (Venise, Ma belle amie
    est morte) e alle forme strofiche (presenti in mélodies della        est morte) et aux formes strophiques (présentes dans des
    maturità come Primavera, Maid of Athens, Heureux sera                mélodies de la maturité comme Primavera, Maid of Athens,
    le jour). Questi elementi, ereditati dalla tradizione della          Heureux sera le jour). Ces éléments hérités de la romance
    romanza, assicurano ampia diffusione alla sua musica.                assurent à sa musique une ample diffusion. Mais, dès ses
    Ma, sin dall’inizio, Gounod gioca con l’irregolarità delle           débuts, Gounod joue sur l’irrégularité des carrures afin
    misure, al fine di ammorbidire la linea musicale e di                d’assouplir la ligne et de briser la prévisibilité, dote la partie
    spezzarne la prevedibilità; e dota la parte del pianoforte di        de piano de raffinements harmoniques qui nuancent le
    finezze armoniche che arricchiscono di sfumature il testo            texte poétique, qu’il s’agisse de modulations dans des tons

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poetico, che si tratti di modulazioni verso tonalità lontane    éloignés (Venise), de l’emploi de degrés faibles, d’opposition
(Venise), del ricorso a gradi deboli, dell’opposizione tra      entre modes majeur et mineur (Prière), de chromatisme et de
maggiore e minore (Prière), o ancora di cromatismi e di         quintes augmentées (Le Souvenir). Dans À une jeune Grecque,
quinte aumentate (Le Souvenir). In À une jeune Grecque,         page tardive composée vers 1885-1891, il tempère sa nature
pagina tarda composta intorno al 1885-1891, egli tempera        spontanément lyrique au profit d’une ligne vocale presque
il proprio carattere naturalmente lirico a favore di una        psalmodiée, que le piano soutient avec des enchaînements
linea vocale quasi salmodiata, che il pianoforte sostiene con   inattendus.
concatenazioni inattese.

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I testi
    Les textes

    Charles Gounod
    1. – Aubade
    Poésie de Victor Hugo
    Sorge l’aurora, e la tua porta è chiusa!   L’aube naît, et ta porte est close !
    Mia bella, perché sonnecchiare?            Ma belle, pourquoi sommeiller ?
    Nell’ora in cui la rosa si ridesta         À l’heure où s’éveille la rose
    tu non ti vuoi svegliare?                  Ne vas-tu pas te réveiller ?

    O mia delizia,                             Ô ma charmante,
    ascolta qui                                Écoute ici
    l’amante che canta                         L’amant qui chante
    e piange così!                             Et pleure aussi !

    Tutti bussano alla tua porta benedetta.    Tout frappe à ta porte bénie.
    L’aurora dice: Io sono il giorno!          L’aurore dit : Je suis le jour !
    Io l’armonia, l’uccellin cinguetta.        L’oiseau dit : Je suis l’harmonie !
    E io dico: Io sono l’amore!                Et moi je dis : Je suis l’amour !

    O mia delizia,                             Ô ma charmante,
    ascolta qui                                Écoute ici
    l’amante che canta                         L’amant qui chante
    e piange così!                             Et pleure aussi !

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2. – Où voulez-vous aller ?
Poésie de Théophile Gautier

Dite, bella giovane,             Dites, la jeune belle,
dove volete andare?              Où voulez-vous aller ?
La vela dispiega la sua ala,     La voile ouvre son aile,
la brezza comincia a soffiare!   La brise va souffler.

Il remo è d’avorio,              L’aviron est d’ivoire,
il vessillo di seta cangiante,   Le pavillon de moire,
il timone d’oro fino;            Le gouvernail d’or fin ;
per zavorra ho un’arancia,       J’ai pour lest une orange,
per vela l’ala di un angelo,     Pour voile une aile d’ange,
per mozzo un serafino.           Pour mousse un séraphin.

Dite, bella giovane,             Dites, la jeune belle,
dove volete andare?              Où voulez-vous aller ?
La vela dispiega la sua ala,     La voile ouvre son aile,
la brezza comincia a soffiare!   La brise va souffler.

Volete andar nel Baltico,        Est-ce dans la Baltique ?
oppure nel Pacifico?             Sur la mer Pacifique ?
Nell’isola di Giava?             Dans l’île de Java ?
Oppure su in Norvegia,           Ou bien est-ce en Norvège,
a coglier stelle alpine,         Cueillir la fleur de neige,
o il fiore di Angsoka?           Ou la fleur d’Angsoka ?

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Dite, bella giovane,             Dites, la jeune belle,
    dove volete andare?              Où voulez-vous aller ?
    La vela dispiega la sua ala,     La voile ouvre son aile,
    la brezza comincia a soffiare!   La brise va souffler.

    Portatemi – dice la bella –      Menez-moi, dit la belle,
    alla riva fedele                 À la rive fidèle
    dove si ama per sempre!          Où l’on aime toujours !
    Questa riva, mia cara,           Cette rive, ma chère,
    è poco conosciuta                On ne la connaît guère
    nel paese degli amori.           Au pays des amours.

    Dite, bella giovane,             Dites, la jeune belle,
    dove volete andare?              Où voulez-vous aller ?
    La vela dispiega la sua ala,     La voile ouvre son aile,
    la brezza comincia a soffiare!   La brise va souffler.

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3. – Si vous n’ouvrez votre fenêtre
Poésie d’Alexandre Dumas fils

Ho visto fiori che nei campi          J’ai vu des fleurs qui dans les plaines
stendevano morbidi tappeti;           Déroulaient leurs soyeux tapis
ho sentito soffi ardenti              J’ai senti de chaudes haleines
che passando bruciavano le spighe;    Brûler, en passant, les épis ;

spesso ho ammirato l’aurora           J’ai souvent admiré l’aurore
quando gioca sui poggi vicini         Jouant sur les coteaux voisins
e il suo sorriso che colora           Et son sourire qui colore
gli aranceti e i vigneti!             Les orangers et les raisins !

Ma mai, nemmeno in poesia,            Mais jamais, même en poésie,
ho visto tesori così belli            Je n’ai vu trésor si charmant
come quelli che la vostra gelosia     Que ceux que votre jalousie
ancora adesso mi nasconde,            Me cache encore en ce moment,

e che mi faran forse morire           Qui me feront mourir peut-être
maledicendo il vostro balcone,        En maudissant votre balcon,
se non aprirete la finestra           Si vous n’ouvrez votre fenêtre
al termine della mia canzone!         Au dernier mot de ma chanson !

                                                                                9
4. – Heureux sera le jour
     Poésie de Pierre de Ronsard

     Dolce amante mia, tocca          Douce maîtresse, touche
     per lenire il mio male           Pour apaiser mon mal
     le mie labbra con la tua bocca   Mes lèvres de ta bouche
     più rossa del corallo.           Plus rouge que coral.
     Gettami le braccia               Que mon col soit pressé
     al collo, e stringi forte.       De ton bras enlacé.

     Poi, viso contro viso,           Puis face dessus face
     guardami negli occhi             Regarde-moi les yeux
     affinché il tuo sguardo          Afin que ton trait passe
     penetri nel mio cuore ansioso    En mon cœur soucieux !
     che vive soltanto                Cœur qui ne vit si non
     d’amore e del tuo nome.          D’amour et de ton nom.

     Esso era fiero e forte           Je l’ai vu fier et brave
     prima che la tua bellezza        Avant que ta beauté
     dolcemente lo domasse,           Pour être ton esclave
     rendendolo suo schiavo.          Doucement l’eut dompté !
     Ma il suo male gli piace,        Mais son mal lui plait bien,
     purché muoia tuo.                Pourvu qu’il meure tien.

     Mia signora, di certo            Maîtresse je n’ai garde
     non intendo svegliarti!          De vouloir t’éveiller !
     Sono felice quando vedo          Heureux quand je regarde

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i tuoi begli occhi assopiti,    Tes beaux yeux sommeiller,
felice quando li vedo           Heureux quand je les vois
dormire sotto di me.            Endormis dessous moi.

Ah! Mia cara nemica,            Ah ! Ma chère ennemie,
se mi vuoi rasserenare,         Si tu veux m’apaiser
ridammi la vita                 Redonne-moi la vie
nel soffio di un bacio.         Dans l’esprit d’un baiser
Ah! Ne ho sentito la dolcezza   Ah ! J’en ai la douceur
giungere fino al cuore!         Senti jusques au cœur !

Com’è soave la follia           C’est une douce rage
che ci pugnala dolcemente,      Qui nous poinct doucement
quando con lo stesso coraggio   Quand d’un même courage
ci si ama senza tregua.         On s’aime incessamment.
Felice sarà il giorno           Heureux sera le jour,
in cui morirò d’amore.          Que je mourrai d’amour.

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5. – Medjé
     Poésie de Jules Barbier

     O Medjé, che con un sorriso             Ô Medjé, qui d’un sourire
     hai incatenato la mia libertà,          Enchaînas ma liberté,
     sii fiera del tuo dominio,              Sois fière de ton empire,
     comanda la mia volontà.                 Commande à ma volonté.
     Un tempo non conoscevo ostacoli,        Naguère encor, sans entraves,
     come un uccello nel cielo,              Comme l’oiseau dans les airs,
     ma il tuo sguardo ha reso schiavo       Ton regard a fait esclave
     il libero figlio dei deserti.           Le libre enfant des déserts.
     Medjé! Medjé!                           Medjé ! Medjé !
     La voce stessa dell’amore               La voix de l’amour même
     dovrebbe intenerirti!                   Devrait te désarmer !
     Ahimè! Tu dubiti ch'io ti ami,          Hélas ! Tu doutes que je t’aime
     io che muoio d’amore per te!            Quand je meurs de t’aimer !

     Ingrata, per pagare i gioielli          Ces bijoux que l’on t’envie,
     che le altre t’invidiano, ho venduto    J’ai vendu pour les payer,
     le mie armi e il mio destriero,         Ingrate, plus que ma vie
     che più della mia vita son preziosi!    Mes armes et mon coursier !
     E tu mi chiedi di quali incanti         Et tu demandes quels charmes
     è prigioniero il mio cuore inebriato?   Tiennent mon cœur enivré ?
     Non hai dunque visto le mie lacrime?    Tu n’as donc pas vu ses larmes ?
     Per tutta la notte ho pianto!           Toute la nuit j’ai pleuré !
     Medjé! Medjé!                           Medjé ! Medjé !
     Le lacrime stesse dell’amore            Les pleurs de l’amour même

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dovrebbero intenerirti!              Devraient te désarmer !
Ahimè! Tu dubiti ch'io ti ami,       Hélas ! Tu doutes que je t’aime
io che muoio d’amore per te!         Quand je meurs de t’aimer !

Vuoi leggermi nell’anima             Tu veux lire dans mon âme
per vedervi il tuo nome vincitore!   Pour y voir ton nom vainqueur !
Ebbene, prendi questa lama           Eh bien ! Prends donc cette lame
e piantamela nel cuore!              Et plonge-la dans mon cœur !
Guarda senza paura                   Regarde sans épouvante
e senza vani rimpianti               Et sans regrets superflus
la tua immagine ancora viva          Ton image encore vivante
in questo cuore che non batte più!   Dans ce cœur qui ne bat plus !
Medjé! Medjé!                        Medjé ! Medjé !
Il sangue stesso dell’amore          Le sang de l’amour même
dovrebbe intenerirti!                Devrait te désarmer !
Ahimè! Tu dubiti ch'io ti ami,       Hélas ! Tu doutes que je t’aime
io che muoio d’amore per te!         Quand je meurs de t’aimer !

                                                                        13
6. – Le Souvenir
     Poésie de Joseph Collin

     Che cosa sei tu dunque, perché ti chiamo,   Qu’es-tu donc, pour que je t’appelle,
     o ricordo, che rispondi silenzioso?         Souvenir, qui réponds sans bruit ?
     Perché ti spero così fedele                 Pourquoi t’espérer si fidèle
     mentre ogni cosa si dissolve?               Alors que tout s’évanouit ?

     Io non sono altro che l’immagine,           Je ne suis rien que l’image,
     l’eco, il riflesso del passato,             L’écho, le reflet du passé,
     non sono che l’orma del viaggio,            Rien que l’empreinte du voyage,
     il segno non ancora cancellato!             Le trait qui reste ineffacé !

     Sì, io sono il depositario,                 Oui, je suis le dépositaire,
     il fido guardian del tuo tesoro!            Le sûr gardien de ton trésor !
     Io ho salvato, nel mistero,                 Je t’ai sauvé, dans le mystère,
     ogni frammento del tuo oro!                 Chaque parcelle de ton or !

     Io sono l’ospite della tua dimora,          Je suis l’hôte de ta demeure,
     l’amico del mattino e della sera,           L’ami du matin et du soir,
     l’assiduo testimone di ogni ora,            L’assidu témoin de toute heure,
     il confidente di ogni tua speranza!         Le confident de tout espoir !

     Sempre accanto a te, raccolgo               Toujours près de toi, je recueille
     i rami appassiti e spezzati,                Les rameaux flétris et brisés,
     e rimetto insieme foglia a foglia           Et je réunis feuille à feuille,
     i resti che si credevano dispersi.          Les débris qu’on croit dispersés !

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Grazie a me ha un suo fascino il rimpianto,                Par moi le regret a des charmes,
grazie a me si fa dolce il dolore;                         Par moi s’embellit la douleur,
se esso ama fino alle lacrime,                             Elle aime jusqu’à ses larmes,
io sono il vero consolatore!                               Je suis le vrai consolateur !

Io sono il compagno di viaggio                             Je suis le compagnon de route
che ti seguirà fino alla fine!...                          Qui suivra tes pas jusqu’au bout !...
Ora, io solo parlo; ascolta:                               Seul, à présent, je parle ; écoute,
io non son nulla! Ma son tutto!                            Je ne suis rien ! Mais je suis tout !

7. – À une jeune Grecque
Poésie de Sapho (traduction française de Prosper Yraven)

Qui è la tomba della bella Timade;                         De la belle Timar c’est ici le tombeau ;
le Parche, anzitempo, con mano crudele                     Les Parques, avant l’heure, ont d’une main cruelle
dei suoi giorni incompleti hanno spezzato il filo.         De ses jours incomplets brisé le fil. Pour elle,
Ahimè, per lei Imene non ha acceso la sua fiaccola.        Hélas ! l’Hymen n’a pas allumé son flambeau !
E le sue compagne in lacrime                               Et ses compagnes éplorées
alle sue ceneri adorate                                    Ont à ses cendres adorées
hanno sacrificato le loro trecce dorate                    De leurs cheveux livrés au tranchant du ciseau
offrendole alla lama del coltello.                         Consacré les tresses dorées !

Invano Primavera fa rinascere i fiori:                     Vainement le Printemps fait renaître ses fleurs :
la vergine non andrà più, nella stagione nuova,            La vierge n’ira plus, à la saison nouvelle,
a sognare la sera nella pace dei boschi.                   Dans la paix de nos bois rêver le soir. Pour elle,
Ahimè, per lei Aprile non avrà più dolci profumi;          Hélas ! Avril n’aura plus de douces senteurs ;

                                                                                                                15
ma, dacché è finito il tetro inverno,             Mais dès qu’a fui l’hiver morose,
     qui la nostra amicizia depone,                    Ici, notre amitié dépose,
     con il lamento di un fedele dolore,               Avec le chant plaintif des fidèles douleurs,
     gelsomini, gigli e rose.                          Le jasmin, le lys et la rose !

     8. – Maid of Athens
     Poésie de Lord Byron
     Texte original en langue anglaise

     O bella ateniese, prima di separarci,             Maid of Athens, ere we part,
     rendimi, oh rendimi il mio cuore!                 Give, oh, give me back my heart!
     Oppure, giacché ha lasciato ormai il mio petto,   Or, since that has left my breast,
     tienilo, e prenditi anche il resto!               Keep it now, and take the rest!
     Ascolta il mio giuramento prima che parta:        Hear my vow before I go,
     io t’amo, o vita mia!                             Zoe mou sas agapò! (My life, I love you!)

     T’amo per le tue chiome sciolte                   By those tresses unconfined,
     corteggiate dai venti dell’Egeo;                  Wooed by each Ægean wind;
     per le ciglia corvine che sfiorano                By those lids whose jetty fringe
     le morbide tue guance color di rosa;              Kiss thy soft cheeks’ blooming tinge;
     per gli occhi tuoi selvaggi da cerbiatta,         By those wild eyes like the roe,
     io t’amo, o vita mia!                             Zoe mou sas agapò!

     Per le labbra al cui sapore anelo;                By that lip I long to taste;
     per la vita sottile come uno stelo;               By that zone-encircled waist;
     per i fiori, eloquente pegno d’amore,             By all the token-flowers that tell

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che parlano meglio delle parole;                    What words can never speak so well;
per le gioie e i dolori che amore sempre alterna,   By love’s alternate joy and woe,
io t’amo, o vita mia!                               Zoe mou sas agapò!

Bella ateniese, io sono partito;                    Maid of Athens! I am gone:
pensami, cara, quando sarai da sola.                Think of me, sweet! when alone.
Anche se a Istanbul me ne vado,                     Though I fly to Istambol,
l’anima e il cuore restano ad Atene:                Athens holds my heart and soul:
non posso certo smettere di amarti!                 Can I cease to love thee? No!
Io t’amo, o vita mia!                               Zoe mou sas agapò!

9. – Sweet baby, sleep
Poésie de George Wither
Texte original en langue anglaise

Dormi, tesoro mio; che ti tormenta?                 Sweet baby, sleep; what ails my dear?
perché, dolce amor mio, piangi così?                What ails my darling thus to cry?
Stai buono e ascolta, bimbo mio diletto,            Be still, my child, and lend thine ear
la ninnananna che ti canterò.                       To hear me sing thy lullaby.
Bell’agnellino, non piangere più;                   My pretty lamb, forbear to weep;
stai buono, amore mio; dormi, tesoro.               Be still, my dear; sweet baby, sleep.

Quando Gesù tra gli uomini viveva,                  When God with us was dwelling here,
i bimbi piccolini tanto amava:                      In little babes he took delight:
gli innocenti come te, tesoro,                      Such innocents as thou, my dear,

                                                                                             17
gli sono cari ora come allora.             Are ever precious in his sight.
     Dunque, non pianger più, dolcezza mia;     Sweet baby, then, forbear to weep;
     stai buono, amore mio; dormi, tesoro.      Be still, my dear; sweet baby, sleep.

     Un tempo un neonato fu lui pure            A little infant once was he,
     e, fragile eppure forte, fu deposto        And, strength-in-weakness, then was laid
     in braccio alla Vergine Sua madre,         Upon His virgin-mother’s knee,
     perché giungesse la Sua forza fino a te.   That power to thee might be conveyed.
     Dunque, non pianger più, bimbo mio caro;   Sweet baby, then, forbear to weep;
     stai buono, amore mio; dormi, tesoro.      Be still, my baby; sweet baby, sleep.

     10. – Au Printemps
     Poésie de Jules Barbier

     La primavera già l’inverno scaccia,        Le printemps chasse les hivers,
     e tra i verdi alberi sorride;              Et sourit dans les arbres verts ;
     sotto le foglie novelle                    Sous la feuille nouvelle
     si odono frulli d’ali!                     Passent des bruits d’aile !

     Ritornello:                                Refrain :
     Vieni, seguiamo i sentieri ombrosi         Viens, suivons les sentiers ombreux,
     ove si perdono gli innamorati;             Où s’égarent les amoureux ;
     la primavera ci chiama,                    Le printemps nous appelle,
     vieni, siamo felici!                       Viens, soyons heureux !

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Vedi il sole che brilla                    Vois, le soleil étincelle
e il suo splendor che sfavilla             Et sa clarté qui ruisselle
mi sembra ancora più bello                 Me semble encore plus belle
riflesso nei tuoi occhi belli!             Dans tes beaux yeux !

Ritornello                                 Refrain

Che la tua voce si fonda                   Que ta voix chante et se mêle
cantando, nell’eterna armonia;             À l’harmonie éternelle ;
in essa mi par di sentire                  Je crois entendre en elle
dei cieli la melodia!                      Chanter les cieux !

Ritornello                                 Refrain

11. – Je ne puis espérer
Poésie d’Albert Delpit

Non è neppure la sofferenza                Ce n’est pas même la souffrance
che mi fa piangere e tacere;               Qui me fait me taire et pleurer ;
il dolore ha una sua speranza,             La douleur a son espérance,
ma io non posso più sperare!               Et moi, je ne puis espérer !

Non è il rimpianto che uccide              Ce n’est pas le regret qui tue,
per la morte di una gioia che è fiorita:   D’une joie éclose et qui meurt ;
per perderla, bisogna averla avuta!        Pour la perdre il faut l’avoir eue !
E io questa gioia non l’ho avuta!          Et je n’ai pas eu ce bonheur !

                                                                                  19
Ahimè! È la suprema angoscia         Hélas ! C’est l’angoisse suprême
     che nulla potrebbe mai spiegare!     Que rien ne saurait exprimer !
     Sentir di amare e di essere amati,   Sentir qu’on aime et qu’on vous aime,
     sapendo che non ci si può amare!     Et savoir qu’on ne peut s’aimer !

     12. – Ma belle amie est morte
     Poésie de Théophile Gautier

     Morta è la bella amica mia,          Ma belle amie est morte :
     sempre la piangerò;                  Je pleurerai toujours ;
     nella tomba si è portata via         Sous la tombe elle emporte
     il mio amore e l’anima mia!          Mon âme et mes amours !
     Ah! Com’era bella,                   Ah ! Comme elle était belle,
     e quanto l’amavo!                    Et comme je l’aimais !
     Mai più amerò una donna              Je n’aimerai jamais
     quanto ho amato lei.                 Une femme autant qu’elle.
     Ah, quanto è amara la mia sorte!     Que mon sort est amer !
     Andarsene per mare senza amore!      Ah ! sans amour, s’en aller sur la mer !

     Morta è la bella amica mia,          Ma belle amie est morte :
     sempre la piangerò...                Je pleurerai toujours...

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13. – Ce que je suis sans toi
Poésie de Louis De Peyre

L’edera senza l’olmo                       Ce qu'est le lierre sans l'ormeau
che fu il sostegno della sua infanzia,     Qui fut l'appui de son enfance,
offrendole con ogni suo ramo               Lui donnant dans chaque rameau
un appoggio per la sua crescita,           Un échelon pour sa croissance ;
ecco che cosa son senza di te;             Voilà ce que je suis sans toi ;
per pietà, serbami la tua fedeltà!         Par pitié, garde-moi ta foi !

L’uccellino che vola cinguettando          L'oiseau qui vole en gazouillant
verso le dimore eterne                     Vers les demeures éternelles
cui un colpo ferale, all’improvviso,       Et dont soudain un plomb sanglant
ha distrutto le ali,                       Est venu fracasser les ailes,
ecco che cosa son senza di te;             Voilà ce que je suis sans toi ;
per pietà, serbami la tua fedeltà!         Par pitié, garde-moi ta foi!

Una fragile barchetta in mezzo ai flutti   Un frêle esquif parmi les flots
in una notte tenebrosa,                    Pendant une nuit ténébreuse,
senza timone, senza marinai,               Sans gouvernail, sans matelots,
in balia del mare tempestoso,              Au sein de la mer orageuse,
ecco che cosa son senza di te;             Voilà ce que je suis sans toi ;
per pietà, serbami la tua fedeltà!         Par pitié, garde-moi ta foi !

                                                                               21
14. – Primavera
     Poésie de Théophile Gautier

     Mentre alle loro opere malvagie            Tandis qu’à leurs œuvres perverses
     gli uomini si affrettano, affannati,       Les hommes courent haletants,
     Marte che ride, malgrado gli acquazzoni,   Mars qui rit, malgré les averses,
     in segreto prepara la primavera.           Mars prépare en secret le printemps.

     Per le margheritine, di soppiatto,         Pour les petites pâquerettes,
     quando dorme ogni cosa,                    Sournoisement, lorsque tout dort,
     stira i bianchi collaretti                 Il repasse des collerettes
     e cesella bottoni d’oro.                   Et cisèle des boutons d’or.

     La natura, nel letto, si riposa;           La nature au lit se repose ;
     ma lui scende nel giardino deserto         Lui, descend au jardin désert
     e allaccia i boccioli di rosa              Et lace les boutons de rose
     nei lor corsetti di velluto verde.         Dans leur corset de velours vert.

     Tra il crescione intorno alla fontana,     Sur le cresson de la fontaine
     dove il cervo beve, tendendo l’orecchio,   Où boit le cerf, l’oreille au guet,
     con mano furtiva sgrana                    De sa main cachée il égrène
     le argentee campanelle del mughetto.       Les grelots d’argent du muguet.

     Sotto l’erba, perché tu la colga,          Sous l’herbe, pour que tu la cueilles,
     mette la fragola vermiglia,                Il met la fraise au teint vermeil
     e ti intreccia un cappello di foglie       Et te tresse un chapeau de feuilles
     per proteggerti dal sole.                  Pour te garantir du soleil.

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Poi, terminato il suo lavoro,                Puis, lorsque sa besogne est faite,
e giunto il suo regno alla fine,             Et que son règne va finir,
volgendo il capo alla soglia di aprile,      Au seuil d’avril tournant la tête,
dice: «Primavera, puoi venire!»              Il dit : « Printemps, tu peux venir ! »

15. – Tombez, mes ailes
Poésie d’Ernest-Wilfrid Legouvé

Piccola alacre formica,                      Petite fourmi sérieuse,
che lavori dentro questo solco,              Qui travailles sur ce sillon,
ieri in cielo, come una gaia farfalla,       Hier au ciel, comme un gai papillon,
volavi vivace e ridente!                     Tu volais vive et rieuse !
Com’è, dimmi com’è che prima dell’inverno,   D'où vient, dis-moi, d'où vient qu'avant l'hiver,
divenuta verme da farfalla che eri,          De papillon devenu ver,
tu strisci, e non hai più le ali?            Tu rampes et tu n'as plus d'ailes ?
Dove sono finite                             Où donc sont-elles ?
da ieri?                                     Depuis hier ?
Figlia dell’aria,                            Fille de l'air,
dove sono le tue ali?                        Où sont tes ailes ?

Ieri ero felice e giocosa,                   Hier j'étais heureuse et folâtre,
ieri ero amata e amavo!                      Hier j'étais aimée et j'aimais !
Ieri con lui mi slanciavo                    Hier avec lui je m'élançais
tra le nubi dell’azzurro cielo!              Dans les flots de l'éther bleuâtre !
Amandoci,                                    En aimant,
da quell’aerea coppia che eravamo,           Couple aérien,

                                                                                                 23
le attraversavamo – c’è un legame                  Nous passions - il est un lien
     tra gli amori e le ali.                            Entre les amours et les ailes.
     Sì, erano loro a portarmi!                         Oui, c'étaient elles, qui m'emportaient !
     I nostri cuori battevano all’unisono con le ali!   Nos coeurs battaient avec nos ailes !

     Ma oggi eccomi madre!                              Mais aujourd'hui me voilà mère !
     È arrivato il momento del dovere:                  L'instant des devoirs est venu :
     ogni cosa è pericolo sulla nuda terra              Tout est danger sur le sol nu,
     per questo piccolo essere effimero!                Pour ce petit être éphémère !
     Allora, per difenderlo dal vento,                  Alors, pour l'abriter du vent,
     con le mie zampe anteriori                         Avec mes pattes de devant,
     io stessa ho strappato le mie ali!                 J'ai moi-même arraché mes ailes !
     Amori nuovi!                                       Amours nouvelles !
     Bisogna vegliare,                                  Il faut veiller,
     e lavorare!                                        Et travailler !
     Cadete, mie ali!                                   Tombez, mes ailes !

     16. – Prière
     Poésie de Sully Prudhomme

     Ah! Se sapeste come si soffre                      Ah ! Si vous saviez comme on pleure
     a vivere soli e senza un focolare,                 De vivre seul et sans foyers,
     qualche volta passereste                           Quelquefois devant ma demeure
     davanti a casa mia.                                Vous passeriez.

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Se sapeste che cosa uno sguardo puro              Si vous saviez ce que fait naître
fa nascere in un’anima triste,                    Dans l’âme triste un pur regard,
guardereste la mia finestra                       Vous regarderiez ma fenêtre
come per caso.                                    Comme au hasard.

Se sapeste che balsamo dona                       Si vous saviez quel baume apporte
al cuore la presenza d’un cuore,                  Au cœur la présence d’un cœur,
vi fermereste alla porta di casa mia              Vous vous assoiriez sous ma porte
come una sorella.                                 Comme une sœur.

Se sapeste che vi amo,                            Si vous saviez que je vous aime,
e soprattutto sapeste quanto,                     Surtout si vous saviez comment,
forse, semplicemente,                             Vous entreriez peut-être même
ci entrereste!                                    Tout simplement !

17. – Départ
Poésie d’Émile Augier

Voglio dimenticare di amare,                      Je veux oublier que j’aime,
amici, portatemi lontano,                         Emportez-moi loin, amis,
portatemi lontano da qui,                         Emportez-moi loin d’ici,
nelle Fiandre, in Spagna, a Napoli, in Boemia,    En Flandre, en Espagne, à Naples, en Bohême,
tanto lontano da dimenticare la mia pena!         Si loin qu’en chemin reste mon souci !
Che cosa resterà in me, di me stesso,             Que restera-t-il en moi, de moi-même,
quando sarò riuscito a guarire?                   Quand à m’en guérir j’aurai réussi ?
Non importa, voglio chiudere questa mia ferita,   N’importe, je veux fermer ma blessure

                                                                                                 25
le sofferenze troppo lunghe non fanno per me!           Les longues douleurs ne sont pas mon lot !
     Andiamo, voglio chiudere la mia ferita,                 Allons, je veux fermer ma blessure,
     partiamo! Andiamo incontro all’avventura,               Partons ! Allons par pays courir l’aventure,
     scuotiamoci, partiamo al galoppo!                       Pour nous secouer partons au galop !
     E senza dirti addio, cara creatura,                     Sans te dire adieu chère créature !
     perché il mio cuore si scioglierebbe in singhiozzi!     Car mon cœur fondrait en sanglot !
     Riposeremo, terminata la corsa,                         Nous reposerons, la course assouvie,
     nel serpillo, nel balsamo e nel timo!                   Dans le serpolet, le baume et le thym !
     Ma, se mi verrà voglia di coglierne un po’,             Mais si d’en cueillir il me prend envie
     allontanate la mia mano dal fatale bottino,             Détournez mes doigts d’un fatal butin,
     perché fu così che lei si prese la mia vita,            Car ce fut ainsi qu’elle prit ma vie,
     senza saperne nulla, in un fresco mattino!              Sans en rien savoir par un frais matin !
     Tra l’erica ero inginocchiato.                          J’étais à genoux parmi la bruyère.

     Partiamo, amici miei, partiamo! Ho fretta di correre.   Partons, mes amis, partons ! J’ai soif de courir.
     Che il mio cavallo galoppi, la criniera al vento,       Que mon cheval jette au vent sa crinière,
     finché l’orizzonte non si aprirà davanti a noi.         Voyons l’horizon devant nous s’ouvrir.
     Ah! Partite senza me! L’anima prigioniera               Ah, partez sans moi ! L’âme prisonnière
     ama la sua prigione, e lì vuole morire!                 Aime sa prison – et veut y mourir !

     18. – Venise
     Poésie d’Alfred de Musset

     A Venezia la rossa                                      Dans Venise la rouge,
     non si muove una barca,                                 Pas un bateau qui bouge
     non c’è un pescatore sull’acqua,                        Pas un pêcheur dans l’eau,
     né un solo lampione acceso.                             Pas un falot.

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La luna si oscura                  La lune qui s’efface
e il suo volto che trascolora      Couvre son front qui passe
si copre di una nube stellata      D’un nuage étoilé
semivelata.                        Demi-voilé.

Tutto tace, salvo le guardie       Tout se tait, fors les gardes
dalle lunghe alabarde,             Aux longues hallebardes,
che vegliano nelle garitte         Qui veillent aux créneaux
degli arsenali.                    Des arsenaux.

Ah! Ora, più d’una                 Ah ! Maintenant plus d’une
attende, al chiar di luna,         Attend, au clair de lune,
qualche bel giovanotto,            Quelque jeune muguet,
tendendo l’orecchio.               L’oreille au guet.

Nell’amorosa brezza                Sous la brise amoureuse
Vanina la sognante                 La Vanina rêveuse,
nella sua culla galleggiante       Dans son berceau flottant
passa cantando;                    Passe en chantant ;
mentre per la festa                Tandis que pour la fête
Narcissa si prepara                Narcissa qui s’apprête,
e davanti allo specchio            Met devant son miroir
mette la nera maschera.            Le masque noir.

Lasciamo che il vecchio orologio   Laissons la vieille horloge
nel palazzo del vecchio doge       Au palais du vieux doge
conti le lunghe ore di noia        Lui compter de ses nuits
delle sue notti:                   Les longs ennuis.

                                                                   27
sul suo mare indifferente,                      Sur sa mer nonchalante,
     Venezia, indolente,                             Venise l’indolente
     non conta i suoi giorni                         Ne compte ni ses jours
     né i suoi amori.                                Ni ses amours.

     Perché Venezia è così bella                     Car Venise est si belle
     che, su di lei, una catena                      Qu’une chaîne sur elle
     sembra una collana gettata                      Semble un collier jeté
     sulla bellezza.                                 Sur la beauté.

     19. – Perché piangi?
     Poésie de Corrado Pavesi Negri
     Texte original en langue italienne
     Mi parve, un giorno, di veder del pianto        Il me sembla, un jour, de voir des larmes
     sulle guance di lei, che amato ho tanto.        Roulant sur les joues de celle que j’ai tant aimé.

     «Perché piangi?», le dissi. Ella mi pose        « Pourquoi pleurez-vous » ? lui demandai-je.
     le braccia intorno al collo, e mi rispose:      Elle mit ses bras autour de mon cou et répondit :
     «Piango, diletto, perché esausto ho omai        « Je pleure, mon bien-aimé, car l’amour
     la piena dell’amor che in te versai!             dont je vous ai couvert s'épuise !

     Piango, diletto, perché d’amarti men mi pare,   Je pleure, mon bien-aimé, car il me semble moins vous
     se non ti posso maggiormente amar!»             aimer,
                                                     Si je ne puis vous aimer davantage ! »

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20. – Quanti mai
Poésie de Pietro Metastasio
Texte original en langue italienne – traduction d'Anouck Vecchietti Massacci

Se a ciascun l’interno affanno                                        Si les agitations de la vie
Si leggesse in fronte scritto,                                        pouvaient se lire sur le front
Quanti mai, che invidia fanno,                                        de ceux que nous jalousons,
Ci farebbero pietà!                                                   quelle pitié nous éprouverions !
Si vedria che i lor nemici                                            L’on décèlerait ce qui hante les esprits
Hanno in seno; e si riduce                                            de leurs ennemis,
Nel parere a noi                                                      et nous découvririons
Felici ogni lor felicità.                                             que toute allégresse n’est qu’illusion.

                                                                                                                 29
lI compositore
     Le compositeur

     Charles Gounod (1818-1893)                                               Charles Gounod (1818-1893)
     Orfano a cinque anni del padre pittore, Charles Gounod fu                Orphelin à cinq ans d’un père artiste peintre, Charles Gounod
     cresciuto dalla madre, che lo iniziò alla musica prima di affidarlo      fut élevé par sa mère, qui l’initia à la musique avant de le confier
     al celebre Antoine Reicha. Dopo aver seguito studi classici coronati     au célèbre Antoine Reicha. Après avoir poursuivi des études
     da un diploma in filosofia, nel 1836 entrò al Conservatorio,             classiques, couronnées par un baccalauréat de philosophie, il
     dove seguì l’insegnamento di Halévy (contrappunto), Lesueur              entra au Conservatoire en 1836 pour y suivre l’enseignement
     e Paer (composizione), fino a ottenere un primo prix de Rome             d’Halévy (contrepoint), Lesueur et Paer (composition), jusqu’à
     nel 1839. Anche se per qualche tempo pensò di prendere i voti, a         l’obtention d’un premier prix de Rome en 1839. S’il envisagea
     testimonianza di un’autentica devozione dalla quale nascerà              un temps d’entrer dans les ordres, témoignant d’une réelle
     un’imponente produzione sacra, alla fine prevalse la sua passione        dévotion dont naîtra un imposant corpus religieux, sa passion
     per il teatro. Certo, il suo primo tentativo, Sapho (1851), fu solo      pour le théâtre l’emporta finalement. Sa première tentative,
     un successo a metà, ma gli consentì di ricevere, l’anno seguente,        Sapho (1851), ne fut certes qu’un demi-succès, mais elle lui
     la commissione delle musiche di scena di Ulysse per la                   permit de recevoir, l’année suivante, la commande d’une
     Comédie-Française. Presto seguiranno La Nonne sanglante                  musique de scène pour la Comédie-Française : Ulysse. Suivront
     (1855), Le Médecin malgré lui (1858) e soprattutto Faust                 bientôt La Nonne sanglante (1855), Le Médecin malgré lui (1858)
     (1859), capolavoro indiscusso dell’arte francese. Nessun’altra           et surtout Faust (1859), chef-d’œuvre incontesté de l’art français.
     sua opera, tranne forse Roméo et Juliette (1867), eguaglierà in          Aucun de ses autres ouvrages, hormis peut-être Roméo et Juliette
     seguito il successo e la fama tra i posteri di quest’opera ispirata al   (1867), n’égalera par la suite le succès et la postérité de cet
     dramma di Goethe. Si susseguiranno tuttavia, con varia fortuna,          opéra inspiré du drame goethéen. Se succéderont néanmoins,
     La Colombe e Philémon et Baucis (1860), La Reine de Saba (1862),         avec des fortunes diverses, La Colombe et Philémon et Baucis
     Mireille (1864), Cinq-Mars (1877), Polyeucte (1878) e Le Tribut de       (1860), La Reine de Saba (1862), Mireille (1864), Cinq-Mars (1877),
     Zamora (1881). Celebrato in Francia come un’autentica gloria             Polyeucte (1878) et Le Tribut de Zamora (1881). Célébré comme
     nazionale, eletto all’Institut de France nel 1866, Gounod segnò la       une authentique gloire nationale, élu à l’Institut en 1866,
     sua epoca con la propria particolare sensibilità e l’impressionante      Gounod marqua son époque de sa sensibilité particulière et de
     catalogo ampiamente dominato dalla voce, nonostante importanti           son impressionnant catalogue, largement dominé par la voix,
     incursioni in ambito orchestrale e cameristico.                          malgré d’importantes incursions dans le domaine orchestral et
                                                                              dans la musique de chambre.

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Gli interpreti
Les interprètes

Tassis Christoyannis, baritono                                         Tassis Christoyannis, baryton
Nato ad Atene ha studiato pianoforte, canto e direzione                Né à Athènes, il y étudie le piano, le chant, la direction
d’orchestra al Conservatorio della sua città natale, prima di          d’orchestre et la composition au Conservatoire. Il se
perfezionarsi in Italia con Aldo Protti. Le sue qualità vocali,        perfectionne ensuite en Italie avec Aldo Protti. Ses qualités
musicali e drammatiche gli permettono di affrontare un                 vocales, musicales et scéniques lui permettent d’aborder un
ampio repertorio. Invitato dai più importanti teatri e orchestre       large répertoire. Invité par les plus grands théâtres et orchestres
internazionali, interpreta questa stagione Ben-Saïd nel Tribut         internationaux, il a notamment interprété cette saison Ben-
de Zamora di Charles Gounod con il Palazzetto Bru Zane al              Saïd dans Le Tribut de Zamora de Gounod avec le Palazzetto
Prinzregententheater di Monaco di Baviera. Fra i suoi altri            Bru Zane au Prinzregententheater de Munich. Il incarne
ruoli Ulisse (Il ritorno di Ulisse in patria), Bajazet (Tamerlano),    Ulisse (Il ritorno di Ulisse in Patria), Bajazet (Tamerlano),
Danaüs (Les Danaïdes), Il Conte (Le nozze di Figaro), Guglielmo        Danaüs (Les Danaïdes), Il Conte (Le nozze di Figaro), Don
(Così fan tutte), Papageno, Figaro (Il barbiere di Siviglia),          Giovanni (rôle-titre), Guglielmo (Così fan tutte), Papageno,
Dandini (La Cenerentola), Taddeo (L’italiana in Algeri),               Figaro (Il Barbiere di Siviglia), Dandini (La Cenerentola), Taddeo
Malatesta (Don Pasquale), Enrico (Lucia di Lammermoor),                (L’Italiana in Algeri), Malatesta (Don Pasquale), Enrico (Lucia di
Belcore (L’elisir d’amore), Alfonso (La favorita), Silvio              Lammermoor), Belcore (L’Elisir d’amore), Alfonso (La Favorita),
(Pagliacci), Posa (Don Carlo), Germont (La traviata), Ford             Silvio (Pagliacci), Posa (Don Carlo), Germont (La Traviata), Ford
(Falstaff), Monfort (Les Vêpres siciliennes), Renato (Un ballo         (Falstaff), Macbeth (rôle-titre), Monfort (Les Vêpres siciliennes),
in maschera), Olivier (Capriccio), Falke (Die Fledermaus),             Renato (Un Ballo in maschera), Olivier (Capriccio), Falke (Die
Pelléas (Pelléas et Mélisande), Valentin (Faust), Marcello (La         Fledermaus), Hamlet (rôle-titre), Pelléas (Pelléas et Mélisande),
bohème), Eleckij (La dama di picche), nonché i ruoli eponimi           Valentin (Faust), Eugène Oneguine (rôle-titre), Ali-Baba de Lecocq,
in Hamlet, Don Giovanni, Macbeth, Evgenij Onegin, Ali-Baba             Marcello (La Bohème), Jeletski (La Dame de pique)...
di Charles Lecocq... Affianco al Palazzetto Bru Zane e all'etichetta   Aux côtés du Palazzetto Bru Zane et du label Aparté, Tassis
Aparté, Tassis Christoyannis e Jeff Cohen incidono una collana         Christoyannis et Jeff Cohen enregistrent une collection de
di mélodie francese rara. Dopo i CD dedicati a Félicien David,         mélodie française rare. Après les disques dédiés à David, Godard,
Benjamin Godard, Édouard Lalo, Camille Saint-Saëns et Fernand          Lalo, Saint-Saëns et La Tombelle, une anthologie de mélodies de
de La Tombelle, un'antologia di mélodies di Charles Gounod             Gounod paraîtra ce printemps.
uscirà questa primavera.

                                                                                                                                             31
Jeff Cohen, pianista e compositore                                     Jeff Cohen, pianiste et compositeur
     Nato a Baltimora, Jeff Cohen si diploma in pianoforte e musica         Né à Baltimore, Jeff Cohen obtient les prix de piano et de musique
     da camera al Conservatoire national supérieur de musique               de chambre au Conservatoire national supérieur de musique
     di Parigi prima di proseguire la propria formazione negli Stati        de Paris avant de poursuivre sa formation aux États-Unis et
     Uniti e nel Regno Unito. Attualmente docente di Lied e mélodie         en Angleterre. Actuellement professeur de lied et mélodie au
     al Conservatorio di Parigi, è stato chef de chant all’Opéra            Conservatoire de Paris, il est auparavant chef de chant à l’Opéra
     de la Monnaie di Bruxelles, docente all’École d’art lyrique de         de la Monnaie à Bruxelles, professeur à l’École d’art lyrique de
     l’Opéra de Paris, responsabile musicale al Théâtre du Châtelet e       l’Opéra de Paris, responsable musical au Théâtre du Châtelet et
     consulente della Bibliothèque nationale de France con François         conseiller à la Bibliothèque nationale de France avec François
     Le Roux e Alexandre Tharaud per un ciclo di concerti sulla             Le Roux et Alexandre Tharaud pour une série de concerts sur
     mélodie francese. Si esibisce con numerosi artisti quali Roberto       la mélodie française. Il se produit avec de nombreux artistes
     Alagna, June Anderson o Cecilia Bartoli. Tra i suoi numerosi           tels Roberto Alagna, June Anderson ou Cecilia Bartoli. Parmi
     dischi citiamo le incisioni dedicati alla mélodie francese con il      ses nombreux disques, citons les enregistrements consacrés
     Palazzetto Bru Zane e Tassis Christoyannis. Come chef de chant         à la mélodie française avec le Palazzetto Bru Zane et Tassis
     ha lavorato su registrazioni di opere assieme a Christopher            Christoyannis (David, Godard, Lalo, Saint-Saëns, La Tombelle
     Hogwood, John Nelson, Michel Plasson, Georg Solti e Mark               et prochainement Gounod). Jeff Cohen a dirigé l’orchestre de
     Elder. Jeff Cohen ha diretto l’orchestra de L’opera da tre soldi       L’Opéra de quat’sous mis en scène par Giorgio Strehler, assisté
     nell’allestimento di Giorgio Strehler, ha assistito Myung-Whun         Myung-Whun Chung pour Otello à l’Opéra Bastille, collaboré
     Chung per Otello all’Opéra Bastille, ha collaborato con Patrice        avec Patrice Chéreau pour Hamlet et Lucio Silla, joué dans
     Chéreau per Amleto e Lucio Silla, ha partecipato a Impressions         Impressions de Pelléas de Peter Brook et avec Fanny Ardant dans
     de Pelléas di Peter Brook e, con Fanny Ardant, a Masterclass (regia    Masterclass (mise en scène de Roman Polanski). Il a été directeur
     di Roman Polanski). È stato responsabile musicale de La Chute          d'études musicales de La Chute de la maison Usher de Debussy
     de la maison Usher di Debussy e di Street Scene di Kurt Weill          et de Street Scene de Kurt Weill avec l'Atelier lyrique de l'Opéra
     con l’Atelier lyrique de l’Opéra de la Bastille. Con la coreografa     de la Bastille. Il a tourné avec la chorégraphe Blanca Li dans
     Blanca Li ha filmato lo spettacolo Le Jardin des délices. Jeff Cohen   son spectacle Le Jardin des délices. Il compose également des
     compone inoltre musica per il teatro e il cinema. Nel 2013 è stato     musiques de scène et de films. Jeff Cohen est nommé Officier des
     nominato Officier des Arts et des Lettres.                             Arts et des Lettres en 2013.

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Prossimi eventi al Palazzetto Bru Zane
Prochains événements au Palazzetto Bru Zane

Venerdì 20 aprile                                              Sabato 5 maggio
Ore 19: Incontro con Roberto Prosseda e presentazione del CD   Ore 16: Incontro con il Quartetto Cambini-Paris
Ore 20: Concerto                                               e presentazione del CD
Pensieri per pianoforte                                        Ore 17: Concerto
Musiche di GOUNOD, ROSSINI, MENDELSSOHN                        Estratti dell'integrale dei quartetti di Gounod
Roberto Prosseda, pianoforte                                   Quartetto Cambini-Paris
Concerto trasmesso in diretta su Bru Zane Classical Radio      Concerto trasmesso in diretta su Bru Zane Classical Radio
                                                               Finale con brindisi

Giovedì 26 aprile, ore 20
A due e quattro mani...                                        Domenica 6 maggio, ore 15.30
Musiche di GOUNOD, BIZET, FAURÉ                                In scena!
Guillaume Vincent e Ismaël Margain, pianoforte                 Laboratorio-concerto per le famiglie a cura di Sabina Italiano di
                                                               BarchettaBlu
                                                               Per bambini dai 7 agli 11 anni
Mercoledì 2 maggio, ore 20                                     Musiche di GOUNOD
Per una o due voci                                             Quartetto Cambini-Paris
Musiche di GOUNOD e dei suoi contemporanei
Clémence Tilquin, soprano
Anaïs Constans, soprano                                        Sabato 23 giugno
Anne Le Bozec, pianoforte                                      Art Night
                                                               Concerti, visite guidate e laboratorio per i bambini

                                                               STAGIONE 2018-2019
                                                               Scoprite da luglio la nuova stagione
                                                               del Palazzetto Bru Zane!
Palazzetto Bru Zane
Centre de musique
romantique française
San Polo 2368, 30125 Venezia – Italia   Risorse digitali sulla      La webradio della musica
tel. +39 041 52 11 005                  musica romantica francese   romantica francese

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