DU SECTEUR DE L'IMMOBILIER - certains métiers Synthèse
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PORTRAIT ECONOMIQUE DU SECTEUR DE L’IMMOBILIER Les principales évolutions sur la période 1995-‐2012, les principaux enjeux pour demain et les impacts sur certains métiers Synthèse Juin 2013 1
Sommaire DONNEES DE CADRAGE DU SECTEUR DE L’IMMOBILIER .......................................................... 3 1 L’ACTIVITE DES ENTREPRISES ....................................................................................... 4 1.1 Un secteur globalement moins dynamique que les autres services marchands .................. 4 1.2 Une dynamique économique homogène parmi les différentes activités immobilières.......... 5 2 LES MARCHES IMMOBILIERS ......................................................................................... 7 2.1 Les transactions dans l’ancien représentent l’essentiel du marché résidentiel ................... 7 2.2 L’immobilier d’entreprise : un marché segmenté, tiré par les valeurs de qualité mais qui ne se renouvelle pas .................................................................................................... 8 2.3 Quels acteurs sur quels segments de marché ? ............................................................ 9 3 LES PROFESSIONNELS DE L’IMMOBILIER ...................................................................... 10 3.1 Cinq tendances principales de l’emploi immobilier .......................................................10 3.2 Trois caractéristiques principales des entreprises de l’immobilier ...................................12 3.3 Des acteurs en voie de concentration ........................................................................13 4 LES ENJEUX DES PROFESSIONS IMMOBILIERES A L’HORIZON 2020 ................................. 14 5 ZOOM PROSPECTIF SUR CERTAINS METIERS ................................................................. 17 2
Données de cadrage du secteur de l’immobilier La Commission Paritaire Nationale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle de l’Immobilier (CEFI), en partenariat avec AGEFOS PME, son Organisme Paritaire Collecteur Agréé (OPCA), a mandaté le CREDOC et le cabinet GESTE pour réaliser une étude sur l’emploi et les métiers de la branche Immobilier. Cette étude qui participe aux activités de l’observatoire prospectif des métiers et des qualifications comprend deux phases complémentaires : la réalisation d’un portrait économique de la branche immobilier par le CREDOC et l’élaboration d’une cartographie des métiers de l’immobilier par le cabinet GESTE. Le présent document présente une synthèse des principaux résultats de cette étude. Le portrait économique distingue trois niveaux d’analyse : 3 niveaux de code APE/NAF a) Le secteur de l’immobilier élargi qui regroupe les activités de la promotion immobilière (NAF 41.10A, 41.10B, 41.10C, 41.10D), les activités immobilières au sens strict (NAF 68.10Z, 68.20A, 68.20B, 68.31Z, 68.32A, 68.32B, 81.10Z) et les activités combinées de soutien lié aux bâtiments (NAF 81.10Z), b) Le secteur de l’immobilier au sens strict c) Les secteurs couverts par la CEFI (APE 6820A, 6820B, 6831Z et 6832A) Précisons que les activités immobilières correspondent à plusieurs codes en fonction de la nomenclature utilisée par l’INSEE pour produire ses différents indicateurs : LZ, L ou 68 (cf. tableau ci-dessous). Tableau 1 : Dénombrement des entreprises par secteur d’activité en 2010 Nombre Codes APE Activité d'entreprises 411 4110 Promotion immobilière 14 295 4110A Promotion immobilière de logements 10 672 4110B Promotion immobilière de bureaux 617 4110C Promotion immobilière d'autres bâtiments 1 485 4110D Supports juridiques de programmes 1 520 LZ L 68 Activités immobilières 149 627 681 6810 6810Z Activités des marchands de biens immobiliers 16 041 682 6820 Location et exploitation de biens immobiliers propres ou loués 78 020 6820A Location de logements 20 894 6820B Location de terrains et d'autres biens immobiliers 57 126 683 Activités immobilières pour compte de tiers 55 566 6831 6831Z Agences immobilières 47 375 6832 Administration de biens immobiliers 8 192 6832A Administration d'immeubles et autres biens immobiliers 7 412 6832B Supports juridiques de gestion de patrimoine immobilier 780 8110Z Activités combinées de soutien lié aux bâtiments 432 Source : INSEE ESANE 2010 3
1 L’ACTIVITE DES ENTREPRISES L’analyse du secteur immobilier sur longue période (1995-2011) permet d’identifier des caractéristiques propres à la dynamique économique du secteur par rapport aux autres secteurs d’activités, notamment les services marchands. Elle révèle également des performances contrastées en termes de rentabilité entre les différentes activités immobilières. L’analyse de la situation économique actuelle laisse entrevoir des perspectives d’activité peu favorables à court terme. 1.1 Un secteur globalement moins dynamique que les autres services marchands En 2010, les activités immobilières ont contribué à hauteur de 2% au PIB de la France (globalement constant depuis 2005) et de 1% à l’emploi salarié total (stable sur la décennie). Elles représentaient 10% de la valeur ajoutée créée par l’ensemble des services marchands non financiers et 2% de l’emploi de ce secteur. • UNE FORTE CAPACITE A CREER DE LA VALEUR AJOUTEE GRACE A UN EFFET PRIX FAVORABLE Alors que l’activité – mesurée par le chiffre d’affaires – a évolué à un rythme moyen tout au long de la période observée, les entreprises ont bénéficié d’un effet prix favorable qui a largement contribué à la croissance de la valeur ajoutée sectorielle. Sur la période 2000-2006, la valeur ajoutée créée par les activités immobilières a progressé deux fois plus vite que le PIB. Les résultats de la période 2008-2010 montrent que, en termes de création de richesse, les activités immobilières (APE 68) ont nettement mieux résisté à la crise économique que les autres services marchands et que l’ensemble de l’économie. • UN IMPACT TRES MARQUE DE LA CRISE DE 2008/2009 SUR L’EMPLOI Si l’impact de la crise économique de 2008/2009 a été relativement modéré en termes d’activité, il s’est avéré particulièrement important en termes d’emploi salarié. Entre 2008 et 2009, l’emploi salarié a chuté de 5,5% dans le secteur immobilier ce qui équivaut à 13 400 emplois perdus. C’est la plus forte baisse enregistrée par les secteurs d’activité marchands en France. La crise de 2008-2009 a arrêté la dynamique de création d’emplois que connaissait le secteur immobilier depuis 2004 et effacé une partie des gains en emplois enregistrés jusqu’alors. La reprise de l’emploi salarié amorcée à partir de l’année 2010 n’a pas permis de compenser les pertes de 2009. Au premier semestre 2011, les effectifs des entreprises immobilières avaient progressé de 1,8% par rapport au creux de 2009, soit un gain d’environ 4 000 emplois. 4
• LES PETITES ENTREPRISES SONT PARTICULIEREMENT EXPOSEES AU RETOURNEMENT DE CONJONCTURE Le décalage entre l’évolution de l’effectif salarié et les défaillances d’entreprises laisse penser que ce sont les petites structures et notamment celles sans salarié qui ont été les plus impactées par le repli de l’activité. 1.2 Une dynamique économique homogène parmi les différentes activités immobilières La dynamique de croissance économique sur la période 1995-2012 a été relativement homogène entre les différentes activités immobilières même si les activités de la transaction (agences immobilières et marchands de biens) sont plus sensibles aux variations de la conjoncture économique générale que les activités de l’administration de biens. Au-delà de l’homogénéité de leur rythme de croissance économique sur longue période, les activités immobilières se caractérisent par la diversité de leurs modes de production et de leurs performances de rentabilité. La diversité des modes de production est révélée par la coexistence d’activités qui requièrent un effectif salarié important en nombre (les agences immobilières et l’administration d’immeubles et autres biens immobiliers), d’autres qui nécessitent peu d’effectif salarié (la promotion immobilière et les marchands de biens immobiliers) et une troisième catégorie qui requiert à la fois beaucoup de capital productif et un effectif salarié important (la location de logements). Sur le second point, on peut être surpris de constater que les taux de rentabilité affichés par les entreprises immobilières sont parmi les plus faibles des services marchands non financiers, malgré une hausse constante des prix de l’immobilier au cours des années observées et de la valeur ajoutée créée par les entreprises.1 • UN SECTEUR QUI DEPEND DES POLITIQUES PUBLIQUES DE SOUTIEN A L’ACTIVITE Après l’épreuve de la crise économique de 2008-2009, dont l’impact sur l’emploi salarié a été particulièrement fort, les entreprises immobilières ont connu une reprise d’activité sur l’ensemble des marchés avant d’être à nouveau confrontées, depuis 2011, au ralentissement général de l’économie française et, en 2012, à la suppression progressive des principales mesures d’aides à l’accession à la propriété. Ce contexte devrait engendrer de nouvelles pertes d’effectifs et une hausse des cessations d’entreprises en 2012, plus particulièrement dans les activités de transaction qui sont plus sensibles à la situation conjoncturelle. 1 Cette remarque ne s’applique pas aux sociétés d’investissement immobilier cotées, acteurs majeurs de l’immobilier d’entreprise, dont les performances boursières s’avèrent, sur longue période, supérieures à celle des actions et obligations. 5
Les mesures annoncées par le gouvernement, au premier semestre 2013, dans le cadre du plan d’investissement dans le logement, apportent de nouveaux dispositifs de soutien à la construction et à l’immobilier2. Mais l’impact de ces mesures ne se fera pas sentir avant de longs mois, en raison des délais nécessaires à la mise en œuvre de ces mesures, et reste incertain, en raison, notamment, de la hausse de la pression fiscale qui ne manquera pas de peser sur le pouvoir d’achat et les décisions d’investissement des ménages. 2 Le plan comprend cinq mesures phares parmi un total de vingt mesures : raccourcir les délais de procédure pour débloquer les projets, construire là où sont les besoins, conclure un pacte avec les HLM, simplifier les normes et rénover massivement les logements. Voir la présentation des vingt mesures sur : http://www.territoires.gouv.fr/IMG/pdf/130321_DP_version_integrale_20_mesures.pdf. 6
2 LES MARCHES IMMOBILIERS Les acteurs de l’immobilier interviennent sur deux marchés principaux : l’immobilier résidentiel et l’immobilier d’entreprise. Ces marchés ont en commun d’être sensibles à la conjoncture économique et de dépendre des politiques publiques de soutien à l’activité. Cette sensibilité à l’égard de la conjoncture économique est plus ou moins marquée en fonction de la possibilité qu’ont les acteurs à intervenir sur un ou plusieurs marchés. En 2011, les marchés immobiliers ont représenté une valeur marchande de 336,8 milliards d’euros (hors activité de vente et de location de locaux d’entreprise pour lesquelles on ne dispose pas de la valeur du marché). Le marché de l’immobilier résidentiel représentait 95% de ce montant et celui de l’immobilier d’entreprise (activité d’investissement uniquement) 5%. 2.1 Les transactions dans l’ancien représentent l’essentiel du marché résidentiel Sur le marché de l’immobilier résidentiel, le montant total des transactions effectuées et des loyers versés à la location d’une résidence principale s’élevait à 320 milliards d’euros. Les montants générés par les transactions représentaient 80% de cette somme et les montants des loyers versés par les locataires 20%. Le marché de la transaction est dominé par les achats de logements anciens (près des trois quarts des montants investis par les ménages), tandis que sur le marché de la location, les loyers versés dans le secteur libre représentent plus du double du montant des loyers versés par les locataires du secteur social. • L’IMMOBILIER RESIDENTIEL : UN MARCHE MARQUE PAR L’INADEQUATION DE L’OFFRE A LA DEMANDE ET UNE CONJONCTURE ECONOMIQUE DIFFICILE En France, le marché du logement pâtit d’une insuffisance et d’une inadéquation de l’offre par rapport à la demande des ménages, tant en termes de localisation géographique que de caractéristiques des logements (taille, prix). La hausse des prix à l’achat et à la location observée au cours des années 2000 a réduit progressivement le pouvoir d’achat immobilier des ménages. Les mesures fiscales annoncées en 2012, visant à réduire le déficit budgétaire de l’État en 2013, accentueront la pression sur le pouvoir d’achat et assombriront les perspectives économiques des ménages. La baisse de la part des propriétaires accédant dans la population des propriétaires ainsi que la hausse du nombre de ménages en attente de logements sociaux attestent des difficultés croissantes que les ménages français rencontrent pour se loger. Et de la nécessité impérieuse d’une politique structurelle durable en faveur du logement. Sur le plan conjoncturel, le manque de perspectives de croissance de l’activité économique continue de peser lourdement sur les marchés du logement, que ce soit celui de l’accession à la propriété ou celui de la location. La baisse de la demande de logements neufs à acheter et le recul du taux de mobilité des locataires attestent de l’attentisme des ménages et alimentent la 7
baisse des transactions dans le neuf et l’ancien et la chute des mises en chantier de logements par les promoteurs. Ainsi, la majorité des observateurs s’avère pessimiste quant à l’évolution de ces marchés à l’horizon 2014. 2.2 L’immobilier d’entreprise : un marché segmenté, tiré par les valeurs de qualité mais qui ne se renouvelle pas L’immobilier d’entreprise est composé de deux grandes catégories d’activités, distinctes mais complémentaires : d’une part, l’investissement immobilier où se concrétise la « valeur refuge » de l’immobilier pour les investisseurs à la recherche de placements financiers attractifs et, d’autre part, la vente et la location de locaux d’activité aux utilisateurs (demande placée). Si les investissements, mesurés en valeur, se concentrent sur l’immobilier de bureaux et la région Ile de France, la répartition du marché en volume (superficie de la demande placée) montre une répartition plus équilibrée des marchés de l’immobilier d’entreprise, tant en ce qui concerne les types de locaux (bureaux et autres locaux d’activité) qu’en ce qui concerne la localisation de ces activités (Ile de France et régions). • L’IMMOBILIER D’ENTREPRISE : UN MARCHE DURABLEMENT DUAL La concentration des investissements sur le cœur du marché de l’immobilier d’entreprise rend compte de deux caractéristiques majeures : à la fois valeur refuge pour les investisseurs en temps de crise économique et financière, ce marché est également extrêmement sensible à la conjoncture économique. La dégradation durable des fondamentaux de la croissance économique en Europe (destruction d’emplois, baisse du pouvoir d’achat des ménages, recul des commandes des industriels, atonie de l’investissement, rigueur budgétaire des États, instabilité de la zone euro, etc.) pèse sur les perspectives d’activité des marchés de l’immobilier d’entreprise. À l’horizon 2013-2014, la dualité du marché devrait donc se maintenir entre refuge pour des investisseurs à la recherche de valeurs sûres qui resteront séduits par les actifs « prime » de l’immobilier de bureaux parisien, et poursuite des difficultés sur les marchés « secondaires » où les demandeurs risquent de se raréfier. Mais au-delà de sa dimension conjoncturelle, la dualité des marchés de l’immobilier d’entreprise possède une dimension structurelle, ancrée dans le déficit d’offre sur le marché, qui la rend durable. Toutefois, certain observateur ne manque pas de souligner que le marché de l’immobilier d’entreprise repose sur des fondamentaux solides, prompts à répondre à toutes les évolutions économiques : dans un contexte économique durablement dégradé (crise des dettes souveraines en Europe, faible croissance économique, euro faible) l’immobilier « prime » demeure une valeur refuge pour les investisseurs (peu d’offre, revenu sécurisé et élevé par rapport aux obligations): • en cas de retour de l’inflation, l’indexation des loyers sur l’inflation offre une meilleure protection aux investisseurs que les obligations • en cas de retour de la croissance économique, la reprise de la demande se concentrera sur une offre faible tandis que les loyers augmenteront3. 3 M. J. Strong, Chairman & CEO – Europe Middle East and Africa de CBRE, Forum CBRE, 24/01/2012. 8
2.3 Quels acteurs sur quels segments de marché ? Le tableau suivant positionne les principaux acteurs de l’immobilier sur les grands marchés identifiés précédemment. Il apparait que si certains acteurs interviennent sur un seul marché (tels que les professionnels de la promotion immobilière de logements ou de la location de logements), ce qui les expose fortement aux variations conjoncturelles de leur marché, d’autres peuvent se positionner à la fois sur les marchés résidentiels et non résidentiels et réduire ainsi leur dépendance à l’égard d’un type de clientèle (à l’image des agences immobilières). On constate également que c’est sur le marché de la vente et de la location de biens immobiliers d’entreprise (demande placée) qu’intervient, potentiellement, la plus grande diversité de professionnels, tandis que certains marchés sont l’apanage de spécialistes (la location de logements sociaux et privés). Tableau 2 : Répartition des professionnels sur les principaux marchés de l’immobilier Secteur immobilier élargi Administration d'immeubles et d'autres biens immo. Activités combinées de soutien lié aux bâtiments Location de terrains et autres biens immobiliers Supports juridiques de gestion du patimoine Promotion immoibilière d'autres bâtiments Promotion immobilière de logements Supports juridiques de programmes Promotion immobilière de bureaux Marchands de biens immobiliers Location de logements Valeurs en 2011 et volumes en 2010 4110A 4110B 4110C 4110D 6810Z 6820A 6820B Agences immobilières 6831Z 6832A 6832B 8110Z MARCHES RESIDENTIELS 2011 Transaction 255,8 Mds € X X X Ancien 188 Mds € X X Neuf 67,8 Mds € X X Individuel 74% logts. Collectif 26% logts. *CR et UU < 20 000 hab. 28% logts. UU de 20 000 à + 100 000 hab. 51% logts. Agglo. Parisienne 21% logts. Location 64,2 Mds € X X Libre / Privé 40 Mds € X Social 17,6 Mds € X Individuel 23% logts. Collectif 77% logts. *CR et UU < 20 000 hab. 51% logts. UU de 20 000 à + 100 000 hab. 36% logts. Agglo. Parisienne 13% logts. MARCHES NON RESIDENTIELS Investissement 16,8 Mds € X X X Bureaux 75% valeur X Autres (logistique, commerce…) 25% valeur X Ile de France 80% valeur **Régions 20% valeur Demande placée 7,2 M m² X X X X X Bureaux 53% vol. Autres (logistique, commerce…) 47% vol. Ile de France 48% vol. **Régions 52% vol. * CR = Commune Rurale ; UU = Unité Urbaine ** Régions : Aix-‐en-‐Provence/Marseille, Bordeaux, Clermont-‐Ferrrand, Grenoble, Lille, Lyon, Metz, Montpellier, Nantes,Nancy, Nice/Sophia Antipolis, Rennes, Rouen,Strasbourg, Toulouse Source : Données SOeS, CBR - Traitement CRÉDOC 9
3 LES PROFESSIONNELS DE L’IMMOBILIER Le portrait économique a permis d’identifier les principales caractéristiques des emplois et des entreprises de l’immobilier et rend compte d’un mouvement de concentration des acteurs. 3.1 Cinq tendances principales de l’emploi immobilier L’analyse des données sur les effectifs permet de dégager au moins cinq tendances de l’emploi dans le secteur immobilier. • APRES AVOIR BAISSE AU COURS DE LA DERNIERE DECENNIE … Avec un total de 326 522 salariés au 31/12/2010, le secteur de l’immobilier élargi (incluant la promotion immobilière et les activités combinées de soutien lié aux bâtiments) a perdu plus de 6 000 salariés depuis 2000, soit une baisse de 2%. Ces résultats attestent de la forte corrélation qui existe entre le niveau de l’emploi salarié et le niveau d’activité dans l’immobilier. Tableau 3 : Répartition des salariés en 2000 et 2010 2000 2010 Evolution 2010/2000 Nb salariés 320 522 326 522 -2% • … DE FAÇON CONTRASTEE SELON LES ACTIVITES … Alors que, entre 2000 et 2010, l’effectif salarié a progressé de près de 28% (+5 000 salariés) au sein des activités de promotion immobilière (APE 41), il a chuté de près de 7% (-7 000 salariés) dans les activités combinées de soutien lié aux bâtiments (APE 8110Z) ; pour leur part, les secteurs couverts par la CEFI ont perdu 4 500 salariés, soit une baisse de 2% de l’effectif salarié total, à 201 538 salariés en 2010. Tableau 4 : Répartition des salariés par secteur d'activité en 2000 et 2010 2000 2010 Evolution 2010/2000 Promotion immobilière 17 640 +5 000 +28% Activités combinées de soutien 101 078 -7 000 -7% Secteurs couverts par la CEFI 197 038 201 538 -2% • … L’EFFECTIF SALARIE S’EST STABILISE EN 2010… En 2010, l’UNEDIC recensait 209 727 salariés employés dans les entreprises du secteur immobilier (NAF 68.10Z, 68.20A, 68.20B, 68.31Z, 68.32A, 68.32B, 81.10Z) au 31/12. Le nombre de salariés est stable sur un an (le secteur comptait 209 797 salariés au 31/12/2009)4. 4 Les cahiers statistiques, septembre 2011, n° 11 : « Emploi salarié en 2011 », Pôle emploi, Direction études, statistiques et prévisions, pp. 46 et 58 ; les données 2010 sont provisoires. 10
Les effectifs de l’immobilier se partagent entre les activités des marchands de biens immobiliers et les activités immobilières pour compte de tiers (code L68A de la NAF A129) qui rassemblent 123 525 salariés (+2,6% sur un an) et les activités de location et exploitation de biens immobiliers propres ou loués (L68B) qui comptent 86 202 salariés (-3,6% sur un an). Tableau 5 : Répartition des salariés selon les secteurs de l'immobilier 2010 Evolution 2010/2009 Secteur Immobilier 209 727 0% dont : - Activités des marchands de biens immobiliers 123 525 +2,6% et les activités immobilières pour compte de tiers - Activités location et exploitation de biens 86 202 -3,6% immobiliers propres ou loués • … ET SE CONCENTRE DE PLUS EN PLUS DANS LES ETABLISSEMENTS DE DIX SALARIES ET PLUS L'effectif salarié se répartit quasiment à part égale entre les établissements de moins de 10 salariés (48%) et ceux de plus de 10 salariés (52%). Mais, depuis 2000, l'effectif salarié se concentre de plus en plus dans les structures de 10 salariés et plus, dont la part a augmenté de plus de 9 points sur la période, soit une hausse de près de 22 000 salariés. Tableau 6 : Evolution des salariés selon la taille de l'entreprise - 10 salariés + 10 salariés 2000 48% 52% +9% 2010 39% 61% Ainsi, en 2010, les établissements de 1 à 4 salariés, qui représentaient près de 80% des établissements du secteur de l'immobilier, n’employaient que 30% des salariés. En 2010, les entreprises du secteur immobilier employaient en moyenne entre 0,6 salarié (location de terrains et d’autres biens immobiliers) et 6,2 salariés (administration d’immeubles et d’autres biens immobiliers). Au sein de cet intervalle, les entreprises de location de logements affichaient une taille moyenne trois fois plus importante que les agences immobilières (respectivement 4,6 et 1,4 salariés par entreprise). • L’EFFECTIF NON-‐SALARIE REPRESENTE UNE PART IMPORTANTE DE L’EFFECTIF TOTAL Avec un effectif non-salarié qui représente 15,5% du total en 2010, soit 47 200 personnes, l’immobilier (APE 68) figure parmi les principaux secteurs d’activité en termes d’effectif non-salarié. Mais de fortes disparités apparaissent également dans ce domaine entre les activités immobilières. Parmi les activités couvertes par la CEFI, la part de l’emploi non salarié varie de 3% dans le 11
secteur de l’administration de biens (NAF 68.32A) à 28% dans celui des agences immobilières (NAF 68.31Z). Une part croissante de ces emplois semble attribuable au développement du statut d’agent commercial indépendant. 3.2 Trois caractéristiques principales des entreprises de l’immobilier En 2010, l'INSEE a dénombré 172 650 entreprises dans le secteur immobilier (hors promotion immobilière), soit une hausse de 1,4% sur un an. Cela représente 12% de l'ensemble des entreprises des Services Marchands Non Financiers (SMNF) et 5% de l'ensemble des entreprises marchandes en France. • UN SECTEUR DE TRES PETITES ENTREPRISES… L’immobilier (APE 68) est un secteur de très petites entreprises : plus de 80% des 172 650 entreprises recensées en 2010 par l’INSEE ne comptent aucun salarié (soit près de 140 000 entreprises), contre 68% des entreprises des services marchands non financiers et 66% des entreprises du secteur marchand dans son ensemble. • … OU LES PME JOUENT UN ROLE ECONOMIQUE ESSENTIEL Nombre d’établissements, effectifs salariés et chiffre d’affaires selon la taille de l’établissement en 2010 Source : CRÉDOC à partir des données UNEDIC Les entreprises de 20 salariés et plus jouent un rôle économique essentiel puisqu’elles réalisent près de la moitié du chiffre d’affaires sectoriel et emploient six salariés sur dix alors qu’elles représentent environ 1% de la population totale des entreprises. Le poids marginal des entreprises de 10 à 19 salariés dans les résultats économiques du secteur constitue une autre caractéristique marquante des entreprises de l’immobilier (APE 68). Ce résultat conduit à s’interroger sur la viabilité économique de ce type de structure au sein 12
d’un secteur où le type d’entreprise dominant est celui de la très petite entreprise (moins de 10 salariés) et où les PME (20 salariés et plus) jouent un rôle économique majeur. • LA DEMOGRAPHIE DES ENTREPRISES EST PARTICULIEREMENT DYNAMIQUE Au cours de la décennie 2000, le secteur immobilier (APE 68) s’est avéré plus dynamique sur le plan démographique que l’ensemble de l’économie. Si le secteur immobilier a été davantage impacté par la crise économique de 2008-2009 (avec une baisse de 6 420 entreprises, soit -3,6% sur un an), il a retrouvé son dynamisme démographique dès 2010 avec un rebond des créations d’entreprises et une chute des défaillances. 3.3 Des acteurs en voie de concentration Deux types d’acteurs principaux se dégagent de ce portrait statistique sur la période 2000- 2010: • les très petites entreprises et notamment celles sans salarié qui représentent une part très importante des entreprises immobilières, • les entreprises de vingt salariés et plus qui représentent une part essentielle de l’activité économique du secteur (46,2% du chiffre d’affaires). Le nombre d’entreprises sans salarié contribue à justifier la part élevée des emplois non-salariés dans le total des emplois immobiliers au regard des autres secteurs d’activité ; il éclaire également, en grande partie, la dynamique de création des entreprises dans le secteur. Par ailleurs, la baisse de l’effectif salarié observée depuis le milieu des années 2000, sa concentration au sein des établissements de dix salariés et plus, et le renouvellement important des entreprises leaders dans la plupart des activités immobilières laissent penser que le secteur de l’immobilier dans son ensemble a connu des mouvements de restructuration/concentration de ses entreprises sur la période observée. 13
4 LES ENJEUX DES PROFESSIONS IMMOBILIERES A L’HORIZON 2020 • QUATRE ENJEUX PRINCIPAUX A RELEVER Le portrait économique de la branche Immobilier fait ressortir quatre enjeux principaux pour les professionnels de l’immobilier à l’horizon 2020 : - Faire face à la dégradation durable de la conjoncture économique, notamment pour les professionnels de la transaction dont l’activité dépend étroitement de la situation économique d’ensemble. - S’adapter aux évolutions des modes de vie et de consommation caractérisées notamment par les mutations démographiques (vieillissement de la population, mobilité géographique…), la généralisation de l’usage d’Internet au sein de la population, ou encore les exigences de qualité des clients à l’égard des biens et services consommés. - Se préparer aux réformes du cadre réglementaire propre aux activités immobilières (telle que la rénovation de la loi de 1965 sur les copropriétés) et du cadre réglementaire général (par exemple, la volonté du gouvernement actuel de renforcer la protection des consommateurs pourrait aboutir à la mise en place d’une loi « class action » encadrant les actions collectives des consommateurs contre les industriels, prestataires de services et commerçants). - Pour les indépendants, relever le défi de la concurrence des groupes et des réseaux. • LES ATOUTS POUR Y FAIRE FACE Le tableau ci-après rassemble les principales forces, faiblesses, menaces et opportunités qui conditionneront les activités des professionnels de l’immobilier à l’horizon 2020. Si les professionnels de l’immobilier bénéficient de fondamentaux favorables à leur activité à moyen et long termes, la situation conjoncturelle dégradée pèse sur les perspectives d’activité à court terme. La reprise de l’activité sur les marchés immobiliers reste conditionnée par le succès des nouvelles politiques publiques et fiscales de soutien au logement et à l’investissement qui lèveront les incertitudes actuelles sur la rentabilité des investissements, la fiscalité des biens immobiliers ou encore le soutien à l’accession à la propriété. 14
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