Valorisation des entreprises - Que regardent les marchés financiers ? Avril 2014 - EY

 
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Valorisation des entreprises - Que regardent les marchés financiers ? Avril 2014 - EY
Valorisation des entreprises
Que regardent les marchés financiers ?
Avril 2014
Valorisation des entreprises - Que regardent les marchés financiers ? Avril 2014 - EY
Avant-propos

                Nicolas Klapisz
                Associé,
                Responsable du département Évaluation et Modélisation financière
                France, Maghreb, Luxembourg

Qu’ils fascinent ou dérangent, les marchés financiers suscitent depuis toujours un vif intérêt des
observateurs de la vie économique, qui se traduit par de nombreuses interrogations : comment
expliquer la formation des cours boursiers, l’évolution des indices ou la volatilité des marchés ?
Quid de la théorie de la « main invisible » censée guider le marché vers sa zone d’optimum de prix ?
Et de la véracité de l’hypothèse d’efficience des marchés financiers, développée par Eugène Fama,
qui considère que les cours boursiers incorporent toutes les informations disponibles ?
Les réponses à ces questions varient non seulement d’une époque ou d’un courant de pensée
économique à l’autre, mais aussi en fonction de la maturité des zones géographiques étudiées.
L’équipe Évaluation et Modélisation financière d’EY a décidé d’aborder ces questions en étudiant le
comportement boursier du SBF 120 (hors banques, sociétés d'assurance et sociétés immobilières)
sur les quatre dernières années en se fondant sur une double analyse :
• d’un point de vue qualitatif tout d’abord, ont été étudiés, à partir d’un échantillon de près de 300
   notes d’analystes financiers, les facteurs majoritairement cités par ces derniers dans leur
   appréciation de la valeur d’une entreprise ;
• d’un point de vue quantitatif ensuite, un modèle statistique ad hoc a été construit,
   afin de mesurer si les facteurs recensés dans l’étude qualitative étaient effectivement explicatifs
   de la performance boursière.
L’analyse de ces résultats permet de mieux cerner les critères observés par les analystes et de
mesurer la pertinence de l’analyse de ces critères au regard de leur corrélation avec l’évolution des
cours boursiers.
Si cette étude ne prétend pas apporter des réponses fermes et définitives à ces interrogations,
elle confirme l’idée selon laquelle la valeur d’une entreprise reste liée à ses fondamentaux, tout en
confortant certaines théories d’évaluation financière élémentaires.
Nous vous souhaitons une excellente lecture, en espérant qu’elle vous apportera matière à réflexion.

   Principaux enseignements de l’étude
   Les analystes citent comme facteurs clés dans l’appréciation de la valeur d’une
   entreprise :
   •   ➢ a présence dans les pays émergents à 62
       L                                                 %;
   •   ➢ e recours à la croissance externe à 54
       L                                             %;
   •   ➢ a stabilité de l’activité/la récurrence des cash-flows à 47
       L                                                                  %.
   L’évolution empirique des cours boursiers s’explique principalement par la croissance
   et la récurrence de l’EBITDA et le poids des pays émergents dans le chiffre d’affaires.
Valorisation des entreprises - Que regardent les marchés financiers ? Avril 2014 - EY
Évolution des marchés
                                                               financiers depuis 2009

                                                               4

                                                               Points d’attention du marché

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                                                               Analyse de la corrélation entre
                                                               la performance des sociétés
                                                               du SBF 120 et les facteurs clés
                                                               de croissance identifiés par les
                                                               analystes financiers

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                                                               Cohérence de nos conclusions
                                                               avec la théorie financière

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Valorisation des entreprises - Que regardent les marchés financiers ? Avril 2014 - EY
Évolution des marchés financiers depuis 2009
    Évolution des indices boursiers au cours des 4 dernières années
    Évolution des principaux indices boursiers sur 4 ans (base 100 au 31 décembre 2009)
    Source : Capital IQ

       150

       125                                                                                                                                                    Eurostoxx 600

                                                                                                                                                              SBF 120

                                                                                                                                                              CAC 40

       100
                                                                                                                                                              Eurostoxx 50

        75

        50
            09

            10

            10

            10

            10

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            11

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            12

            13

            13

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            13
          20

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        2/

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        9/

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        6/

        9/

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        9/

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        2/
      /1

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    31

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    30

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    30

    31

    31
    Le graphique ci-dessus présente                           Cette période a été marquée par                            À l’instar des principaux indices
    l’évolution comparée du SBF 120*,                         une hausse des marchés boursiers                           boursiers européens, le SBF 120
    du CAC 40, de l’Eurostoxx 50 et                           qui s’est prolongée jusqu’au second                        est ensuite reparti à la hausse en
    de l’Eurostoxx 600 entre le 31                            semestre 2011 avant de chuter à                            2012, traduisant un regain de
    décembre 2009 et le 31 décembre                           nouveau sous l’effet de la crise des                       confiance des investisseurs, qui
    2013 (base 100 au 31 décembre                             dettes souveraines européennes.                            ont été rassurés par l’action de la
    2009).                                                                                                               BCE et ont vu leurs craintes quant
                                                              S’en sont suivies, entre juillet
                                                                                                                         à l’issue du feuilleton de la dette
    Comme la plupart des grands pays                          et septembre 2011, plusieurs
                                                                                                                         grecque se dissiper.
    industriels, la France a connu une                        tempêtes boursières qui ont
    timide reprise de la croissance à                         agité les bourses européennes,                             Au 31 décembre 2013, les indices
    partir du second semestre 2009,                           entraînant de profonds                                     CAC 40 et SBF 120 s’élevaient
    sans pour autant que ne soit                              mouvements baissiers sous l’effet                          respectivement à 4 296 et 3 337
    gommée l’ampleur de la récession                          simultané de plusieurs facteurs :                          points.
    subie en 2008.                                            on retiendra notamment l’accord
                                                              européen d’aide à la Grèce signé
    Pour rappel, le SBF 120 était
                                                              le 22 juillet 2011 visant à limiter
    tombé à son niveau le plus
                                                              son risque de défaut de paiement,
    bas, à 1 823 points, le 9 mars
                                                              la mise sous surveillance de la
    2009, suite à la crise bancaire
                                                              dette espagnole et enfin la crainte
    et financière de l’automne 2008
                                                              d’un ralentissement de la reprise
    héritée de la crise des subprimes
                                                              économique mondiale, susceptible
    de l’été 2007.
                                                              de déclencher une aggravation des
                                                              déficits publics.

    * Déterminé à partir des cours des 40 actions du CAC 40 et de 80 valeurs des premier et second marchés les plus liquides, le SBF 120 a l’avantage d’offrir une vision
    plus large et plus diversifiée que le CAC 40. Défini avec la valeur de 1 000 points le 31 décembre 1990, le SBF 120 est calculé et diffusé en continu depuis le 18 avril
    1994.

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Valorisation des entreprises - Que regardent les marchés financiers ? Avril 2014 - EY
Des performances boursières inégales selon les secteurs
L’embellie constatée depuis deux ans ne profite pas à tous les secteurs, comme l’illustre le graphique ci-dessous.

Évolution des indices sectoriels sur 4 ans (base 100 au 31 décembre 2009)
Source : Capital IQ

      240

      220
                                                                                                                                                                  Indice Transport / Automobile

      200
                                                                                                                                                                  Indice Santé
                                                                                                                                                                  Indice Produits industriels
      180
                                                                                                                                                                  Indice Télécoms / Médias / Techno.
                                                                                                                                                                  Indice Biens de Consommation
      160
                                                                                                                                                                  Indice Loisirs
      140
                                                                                                                                                                  Indice Agroalimentaire
                                                                                                                                                                  SBF 120
      120
                                                                                                                                                                  Indice Retail & Distrib.
      100                                                                                                                                                         CAC 40
                                                                                                                                                                  Indice pétrole, gaz et métaux
      80
                                                                                                                                                                  Indice Construction
      60                                                                                                                                                          Indice Utilities

      40

      20
         09

         10

         10

         10

         10

         11

         11

         11

         11

         12

         12

         12

         12

         12

         13

         13

         13

         13
       20

       20

       20

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       20

       20

       20

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       20

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       20

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       20
     2/

     3/

     6/

     9/

     2/

     3/

     6/

     9/

     2/

     3/

     6/

     9/

     2/

     3/

     6/

     9/

     2/

     2/
   /1

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   /1

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 31

 31

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 31

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 31

 30

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 31

 30

 30

 31

 31

  Les graphiques ci-dessous présentent la moyenne des multiples d’EBITDA, d’EBIT et de P/E entre le 31 décembre 2009
  et le 31 décembre 2013 par secteur.

   VE(1)/EBITDA(2) moyen par secteur                                           VE(1)/EBIT(3) moyen par secteur                                        P/E(4) moyen par secteur
   Source : Capital IQ                                                         Source : Capital IQ                                                    Source : Capital IQ

                      SBF 120*                  7,2 x                                      SBF 120*
                                                                                                                                                                      SBF 120*                       16,3 x
                                                                                                                     11,4 x
                      CAC 40*                  6,9 x                                                                                                                   CAC 40*                     14,5 x
                                                                                            CAC 40*                 10,8 x
              Agroalimentaire                               12,2 x                  Agroalimentaire                         14,3 x                            Agroalimentaire                                20,5 x
      Biens de consommation                                 12,0 x          Biens de consommation                                                     Biens de consommation                                    21,4 x
                                                                                                                            14,8 x
       Transport/Automobile                             9,2 x                 Transport/Automobile                                    20,0 x
                                                                                                                                                        Transport/Automobile                    11,6 x
                         Loisirs                        9,2 x                                 Loisirs                   13,3 x                                              Loisirs        10,4 x
            Poduits industriels                   7,8 x                          Poduits industriels                10,9 x                                  Poduits industriels                   14,3 x
                         Santé                   7,7 x                                         Santé                  12,0 x
                                                                                                                                                                            Santé                            20,7 x
                 Construction                   7,2 x                                                                                                             Construction                        16,4 x
                                                                                       Construction                   11,5 x
                       Utilities               6,4 x                                         Utilities              11,2 x                                              Utilities                         18,6 x
 Télécoms/Médias/Techno.                   6,3 x                           Télécoms/Médias/Techno.                  9,9 x                            Télécoms/Médias/Techno.                              18,2 x
       Pétrole, gaz et métaux           4,8 x                                 Pétrole, gaz et métaux          7,4 x                                     Pétrole, gaz et métaux                           17,1 x
                                   0x     3x       6x       9x       12x                                 0x    5x           10x      15x       20x                                    0x   5x       10x      15x   20x

  *    Hors banques, sociétés d'assurance et sociétés immobilières
  1    VE : Valeur d'entreprise
  2    EBITDA : Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization
  3    EBIT : Earnings Before Interest and Taxes
  4    P/E : Price Earnings ratio

                                                                              Valorisation des entreprises - Que regardent les marchés financiers ?                                                                      5
Valorisation des entreprises - Que regardent les marchés financiers ? Avril 2014 - EY
Points d’attention du marché

    Facteurs clés de croissance identifiés par les analystes financiers

    Méthodologie
    Notre analyse a consisté à identifier les principaux facteurs de croissance mentionnés par les analystes
    financiers dans leurs notes. Nous avons ainsi étudié les occurrences des critères d’attractivité les plus
    fréquemment cités pour 102 sociétés du SBF 120 (hors sociétés bancaires, d’assurance et immobilières).
    La méthodologie suivante a été appliquée :
    • Nous avons constitué un échantillon total de 295 notes d’analystes entre le 1er janvier et le 31 décembre
      2013, soit au minimum 2 notes par société.
    • Nous avons mesuré le nombre de citations dont quelques-unes sont reprises ci-après et l’occurrence des
      critères suivants :
       -- Récurrence des cash-flows/stabilité de l’activité
       -- Présence dans des pays à forte croissance
       -- Diversification du portefeuille d'activités
       -- Liquidité du titre
       -- Recours à la croissance externe
       -- Politique de gestion des immatériels
       -- Permanence de la gouvernance
       -- Innovations/nouvelles offres/R&D

6                              Valorisation des entreprises - Que regardent les marchés financiers ?
Valorisation des entreprises - Que regardent les marchés financiers ? Avril 2014 - EY
« La croissance externe
  reste un signal positif
      pour le marché. »
                                       CM-CIC, 15 mai 2013

                                                                   « La société offre un degré élevé de visibilité,
                                                                    un facteur très apprécié des investisseurs. »
                                                                                                                                                Natixis, 21 octobre 2011

Conclusion
Occurence des critères cités par les analystes
Source : Analyse EY

                                                                                                                            Il ressort de notre étude que les
                                                                                                                            facteurs majoritairement cités par
           Présence dans pays
             à forte croissance                                                     62 % 184 notes                          les analystes dans leur appréciation
                                                                                                                            de la valeur d’une entreprise sont,
      Recours à la croissance
                                                                            54 % 150 notes                                  par ordre d’importance
                      externe
                                                                                                                            décroissante :
 Récurrence des cash-flows/
       Stabilité du business                                          47 % 139 notes                                        •   l’expansion dans les pays
                                                                                                                                à forte croissance à 62 % ;
                 Innovations/
                                                  24 % 72 notes
         Nouvelles offres/R&D                                                                                               •   la croissance externe
            Diversification du
                                                                                                                                à 54 % ;
        portefeuille d’activités                  23 % 66 notes
                                                                                                                            •   la récurrence des cash-
                Permanence de                                                                                                   flows à 47 %.
                la gouvernance         10 % 30 notes
                                                                                                                            Les analystes valorisent en effet la
           Politique de gestion                                                                                             croissance, qu’elle soit organique
               des immatériels         7 % 21 notes
                                                                                                                            ou externe, mais également une
                                                                                                                            gestion rigoureuse du risque, qui
                      Liquidité
                        du titre   6 % 18 notes                                                                             permet de maintenir une certaine
                                                                                                                            stabilité des cash-flows.
                                   0        10      20       30      40       50        60       70
                                                                                                                            Une valeur phare sera ainsi une
                                                                                                                            valeur de croissance, ayant une
                                                                                                                            volatilité limitée de ses cash-flows.
                                                                                                                            Mais est-ce vérifié de manière
                                                                                                                            empirique ? C’est ce que nous
                                                                                                                            avons voulu savoir en construisant
                        « Grâce à son exposition aux marchés                                                                un modèle statistique ad hoc.

                      émergents, le titre devrait surperformer
                                                   le secteur. »
                                                                                       JPM Cazenove, 7 mai 2013

                                                             Valorisation des entreprises - Que regardent les marchés financiers ?                                         7
Analyse de la corrélation entre la performance
                                     des sociétés du SBF 120 et les facteurs clés
                                     de croissance identifiés par les analystes
                                     financiers

                                     Méthodologie

                                     Données
                                     Notre analyse s’est appuyée sur les données                                 L'estimation de ce modèle dans un cas simple avec
                                     financières fournies par Capital IQ sur le même                             une seule variable explicative revient à trouver la
                                     échantillon de 102 sociétés de l'indice SBF 120.                            droite passant le plus près possible d'un ensemble
                                     La croissance et la volatilité de leurs agrégats                            de points. Avec plusieurs variables explicatives, le
                                     financiers ainsi que les différents indicateurs pris en                     principe reste le même mais avec un nombre de
                                     compte ont été suivis sur les quatre dernières années                       dimensions plus important. Pour trouver les meilleurs
                                     disponibles.                                                                coefficients , on minimise la somme des carrés des
                                                                                                                 écarts par rapport à y.
                                     Modèle utilisé
                                                                                                                 Ainsi, le calcul mène à la relation suivante pour un
                                     Le modèle utilisé est une régression linéaire multiple.                     coefficient*:
                                     Il s'agit du résultat de l'estimation d’une relation de la
                                     forme suivante :                                                                   ∑ (xi - x ) (y- y)
                                     y = β0 + β1 x1+ ... + βn xn + ε                                                       ∑ (xi - x )2

                                     y est la variable expliquée, les xi sont les variables                      Cet estimateur est également associé à un écart-type
                                     explicatives, et ε est un terme d’erreur aléatoire.                             qui représente la précision de l’estimation. Plus
                                                                                                                   i
                                     Seules les relations linéaires sont observées par ce                        l’écart-type est faible, et plus il y a de chances que i
                                     modèle. Lorsque xi augmente de 1, y augmente de βi.                         soit proche du vrai coefficient βi.
                                     Lorsque xi augmente de 2, y augmente de 2×βi                                Si le i obtenu pour un coefficient βi est trop élevé,
                                     et ainsi de suite.                                                          cela signifie soit que la variable n’a pas de lien avec y,
                                     On suppose que cette relation existe dans la réalité,                       soit que la relation entre les deux n’est pas linéaire.
                                     le but d’une régression linéaire étant d’effectuer une                      Dans les deux cas, on dit que la variable xi n’est pas
                                     estimation de cette relation. Il ne s’agira donc pas de                     significative. Enfin, pour savoir si i est trop élevé, on
                                     la vraie relation, mais simplement d’une estimation via                     effectue un test appelé Test de Wald. Le résultat de ce
                                     les données que nous avons à notre disposition. C’est                       test est appelé p-valeur, et correspond intuitivement
                                     pour cela que les coefficients issus de notre régression                    à la probabilité que i = 0. Une convention consiste à
                                     sont notés ̂ (prononcer « bêta chapeau »), pour les                         dire que si la p-valeur est supérieure à 5 %, la variable
                                     différencier des « vrais » β.                                               xi n’est pas significative. En effet, lorsque βi=0, xi n'a
                                                                                                                 pas de lien avec y.

    Références : B. Crépon et N. Jacquemet, Économétrie : méthode et applications, De Boeck, 2010
    * x est la moyenne des variables explicatives et y ̅ est la moyenne des variables expliquées.

8                                                                     Valorisation des entreprises - Que regardent les marchés financiers ?
« Les investisseurs privilégieront
                                                                                                                                               les titres à faible volatilité. »
                                                                                                                                                                                        Deutsche Bank, 17 décembre 2013

Conclusion
                                                                                                                                   • Toutes choses égales par ailleurs, lorsque la part du chiffre
 Variable                                                        Coefficient               P-valeur
                                                                                                                                     d’affaires réalisé dans les pays émergents augmente de
 Part des pays émergents                                                                                                             1 point, la performance boursière de la société est améliorée
                                                                 0.19
Cohérence de nos conclusions avec la théorie financière

     L’évaluation d’une entreprise s’appuie,                             Aussi mouvementés aient-ils été ces                                    Les autorités boursières* ont d’ailleurs
     directement ou indirectement, sur trois                             dernières années, les cours sont donc                                  émis des recommandations en ce sens, en
     types d’approches : approches par les                               toujours influencés par la croissance                                  insistant sur l’importance de l’analyse des
     revenus (DCF par exemple), approches                                et le risque :                                                         hypothèses opérationnelles telles que la
     analogiques (comparables boursiers                                  • Les marchés valorisent la croissance                                 croissance du chiffre d’affaires ou
     ou transactionnels) ou approches par                                  du chiffre d’affaires et plus encore de                              l’évolution des marges opérationnelles et
     les coûts (Actif Net Réévalué). Souvent                               l’EBITDA, donc une trajectoire de                                    de la sensibilité de la valeur à une variation
     présentées en opposition, les approches                               business plan positive.                                              de ces hypothèses.
     par les revenus et les approches
                                                                         • Les marchés valorisent la stabilité de                               On ne le répétera jamais assez : les
     analogiques intègrent toutefois deux
                                                                           l’EBITDA, donc l’absence de volatilité                               éléments constitutifs de la valeur d’une
     facteurs clés : la croissance (des cash-
                                                                           forte des cash-flows. En termes                                      société ne sauraient se situer uniquement
     flows, des résultats, etc.) et le risque
                                                                           financiers, cette volatilité limitée se                              dans des paramètres tels que le taux
     (volatilité des cash-flows par exemple).
                                                                           traduit par un bêta (mesure du risque                                d’actualisation ou le taux de croissance à
     Pour s’en convaincre, il suffit de considérer                         d’un titre financier par rapport à la                                long terme, mais plutôt dans la solidité
     un modèle simplifié de croissance linéaire                            moyenne du marché) plus faible et donc                               d’un modèle économique et surtout sa
     constante à taux g. Dans ce modèle, le Free                           un coût du capital (mesure du risque)                                capacité à générer des résultats et des
     Cash-Flow (FCF) croît au taux g chaque                                plus bas.                                                            cash-flows élevés de manière pérenne.
     année, à perpétuité. Ainsi, et en supposant                                                                                                Bref, dans les fondamentaux et non
     des investissements de nature de                                                                                                           uniquement dans des calculs de taux
     renouvellement uniquement (donc égaux                                                                                                      d’actualisation, aussi scientifiques
     aux dotations et amortissements) et une                                                                                                    soient-ils.
     variation de BFR nulle, on aurait la relation
     suivante, k étant le taux d’actualisation :

        VE =    m x EBIT             et      VE =
                                                      FCF
                                                              =
                                                                  EBIT   x (1 - Impôt)
                                                     k-g                   k-g                                                                        Ainsi, dans ce modèle simplifié, le
     Approche analogique                          Approche par les revenus                                                                            multiple est une fonction croissante
                                                                                                                                                      de g (et donc de la croissance) et
                                                                                                                                                      décroissante de k (et donc du
       Soit,      m x EBIT =          EBIT    x (1 - Impôt)                                                                                           risque). Un constat que l’on observe
                                                k-g
                                                                                                                                                      également dans un modèle
       Soit,      m = k-g 1 - Impôt
                                                                                                                                                      d’évaluation plus complexe.

       Avec :
       VE = Valeur d’entreprise
           = Capitalisation boursière + Dette financière nette + Intérêts minoritaires
       k : Coût Moyen Pondéré du Capital
       g : Taux de croissance à l’infini
       m : Multiple d’EBIT

      * Cf. l’étude de l’Autorité des Marchés Financiers publiée le 13 novembre 2013 « Étude sur les informations fournies au titre d’IAS 36 - Tests de dépréciation sur un échantillon de sociétés françaises et
      européennes » et publication de l’European Securities and Markets Authority datée du 11 novembre 2013 « European common enforcement priorities for 2013 financial statements ».

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Valorisation des entreprises - Que regardent les marchés financiers ?   11
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     EY est un des leaders mondiaux de l’audit, du conseil, de la fiscalité                                    Contacts
     et du droit, des transactions. Partout dans le monde, notre expertise
     et la qualité de nos services contribuent à créer les conditions                                          Nicolas Klapisz
     de la confiance dans l’économie et les marchés financiers. Nous                                           Associé, Ernst & Young Advisory
     faisons grandir les talents afin qu’ensemble, ils accompagnent les                                        Responsable du département Évaluation et Modélisation financière
     organisations vers une croissance pérenne. C’est ainsi que nous                                           France, Maghreb, Luxembourg
     jouons un rôle actif dans la construction d’un monde plus juste et                                        Tél. : +33 (0)1 55 61 07 01
     plus équilibré pour nos équipes, nos clients et la société dans son                                       E-mail : nicolas.klapisz@fr.ey.com
     ensemble.
                                                                                                               Laurent Dronniou
     EY désigne l’organisation mondiale et peut faire référence à l’un ou                                      Manager, Ernst & Young Advisory
     plusieurs des membres d’Ernst & Young Global Limited, dont chacun                                         Évaluation et Modélisation financière
     est une entité juridique distincte. Ernst & Young Global Limited,                                         France
     société britannique à responsabilité limitée par garantie, ne fournit                                     Tél. : +33 (0)1 55 61 02 38
     pas de prestations aux clients. Retrouvez plus d’informations sur                                         E-mail : laurent.dronniou@fr.ey.com
     notre organisation sur www.ey.com.

     L’équipe Évaluation et Modélisation financière
     L’équipe Évaluation et Modélisation financière d’EY est spécialisée
     dans l’évaluation d’entreprises, d’actifs corporels, incorporels et
     d’instruments financiers. Leader français sur le marché, cette
     équipe composée de 4 associés et directeurs et d’une cinquantaine
     de consultants, accompagne les dirigeants d’entreprises sur leurs
     problématiques de modélisation financière et de valorisation.
     Elle réalise chaque année plus de 300 missions dans des secteurs
     variés, pour des grands comptes, des acteurs du Private Equity ou
     des clients middle market, et ce dans des contextes transactionnels,
     fiscaux ou de reporting financier.

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