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Échos     Vol. 38 No 1 - MARS 2019 / MARCH 2019

         Du centre de la cause d’Élisabeth Bruyère
From the center for the Cause of Élisabeth Bruyère

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Échos                     Vol. 38 No 1 - Mars 2019

                Du centre de la cause d’Élisabeth Bruyère

A
                  Bien chers amis lecteurs,
               vec le mois de mars, le bulletin Échos du Centre de la
               Cause d’Élisabeth Bruyère présente sa première issue
               pour l’année 2019. Les principales rubriques demeurent
les mêmes que l’année dernière, mais elles recèlent toujours un contenu
différent, un aspect nouveau, voire surprenant.
Cette fois, sous le titre « À travers ses écrits, Mère Bruyère dévoile son
cœur », nous découvrirons jusqu’à quel point l’humilité imprègne
constamment l’être et les gestes de cette femme d’action. En ce mois
de mars, nous jetterons un coup d’œil sur sa dévotion envers saint
Joseph. Plus loin, dans un siècle où les questions d’immigration font
partie des sujets quotidiennement abordés, nous pourrons lire, sous la
rubrique « Une page d’histoire », un fait historique qui apparaît comme
une répétition d’un geste d’amour vécu par Mère Bruyère : « L’accueil
des immigrants hier et aujourd’hui. »
Nous considérerons par la suite certaines demandes instantes et
quelques unes des expressions de reconnaissance pour faveurs
obtenues que nous font parvenir les fidèles orants de Mère Bruyère.
Enfin, le récit d’une belle expérience pratiquée dans une école et en
paroisse sera peut-être source d’inspiration pour des dévots de Mère
Bruyère.
Bonne lecture et Joyeuses Pâques à tous!
démontre ses capacités peu communes. En un temps record, la jeune
                           À TRAVERS SES ÉCRITS, MÈRE                          cité se voit dotée d’une école, d’un hôpital, d’un refuge pour personnes
                             BRUYÈRE NOUS DÉVOILE                              âgées et d’un orphelinat, sans compter le service des pauvres et des
                                  SON CŒUR                                     malades à domicile. Mais l’humble fondatrice ne s’attribue en rien ces
                                                                               réalisations dignes d’un prodige. En date du 9 février 1846, sa main
                                                                               trace ces lignes : « N’est-ce pas que le bon Dieu se joue des hommes?
       UN CŒUR SIMPLE ET REMPLI D’HUMILITÉ.                                    Il montre bien, en se servant d’un misérable instrument tel que moi, qu’il
                                                                               n’a besoin de personne pour accomplir ses desseins, puisqu’il se sert de ce
Les écrits de notre Vénérable Mère Élisabeth Bruyère nous révèlent
                                                                               qu’il y a de plus misérable et de plus faible pour faire son œuvre. Tenez,
ses plus profonds secrets. Ainsi, en parcourant les Chroniques qu’elle
                                                                               ma chère Sœur, je suis comme un ciseau dans la main de l’ouvrier :
tient au jour le jour, nous découvrons jusqu’à quel point les vertus de
                                                                               le bien se fait à mon grand étonnement. »
simplicité et d’humilité sous-tendent son action. Quelques extraits
de ses lettres s’ajouteront à ceux des Chroniques pour nous aider à            Consciente du bien qui s’accomplit, elle n’en tire cependant aucun
découvrir ces admirables tendances qui l’animent.                              orgueil et engage ses compagnes, dans une lettre du 26 décembre
                                                                               1869, à partager ses dispositions : « Le bien que le bon Dieu a daigné
De tout cœur, elle désire que ces vertus qui sont siennes se perpétuent
                                                                               faire par notre pauvre petite congrégation est merveilleux si on le compare
à jamais chez ses Sœurs, comme elle l’exprime en janvier 1852 : « Je
                                                                               à nos faibles ressources et à la pauvreté des instruments; il y a de quoi
suis persuadée que nos Sœurs maintiendront l’esprit d’humilité et de
                                                                               nous réjouir, mais que ce soit en faisant remonter à Dieu seul l’honneur
charité qui règne dans la maison, que la pureté d’intention et la simplicité
                                                                               et la gloire de ce bien accompli. »
présideront à toutes leurs actions. » Quelques mois à peine plus tard,
elle reconnaît la simplicité comme un héritage reçu, héritage qu’elles         Dans sa profonde humilité, son cœur tressaille d’émerveillement
doivent transmettre à leur tour : « Heureuses si nous pouvons conserver        devant l’œuvre de Dieu. En ces termes, elle s’en ouvre à ses Sœurs le
cet esprit de simplicité que nous inspirons aux enfants que nous dirigeons!    17 mai 1871 : « C’est le bon Dieu qui nous soutient par la bénédiction
Tant que nous maintiendrons cet héritage de nos premières Mères, nous          qu’Il répand sur nos cœurs. Oui, c’est le bon Dieu qui a tout fait, et nous
nous maintiendrons aussi dans l’humilité et la charité. »                      sommes ses pauvres et vils instruments. Comment la pelle ou le rabot
                                                                               pourraient-ils se glorifier de bien faire leur devoir, puisqu’ils ne sont que
                                              Cette simplicité qu’elle
                                                                               de vils instruments dans la main de celui qui s’en sert, puisque d’eux-
                                              prône n’est-t-elle pas la
                                                                               mêmes, ils ne sauraient rien faire? »
                                              fine fleur de l’humilité très
                                              présente en son cœur? Ces        Deux paroles de Mère Bruyère, comme deux parenthèses, encadrent
                                              mots jaillis de sa plume dès     et résument sa vie toute imprégnée d’humilité. La première, jaillie
                                              son arrivée à Bytown nous        de sa plume le 2 mars 1845, à l’aube de sa nouvelle mission, s’ouvre
                                              éclairent sur sa perception      sur ces mots : « Je me console dans ma misère et pauvreté spirituelle :
                                              de l’œuvre à accomplir :         le bon Dieu a tout fait pour la fondation à Bytown sans que je n’y sois
                                              « Je crois que les bévues        entrée pour rien ». La seconde se ferme sur cet extrait de sa dernière
                                              que nous aurons l’occasion       lettre circulaire adressée aux Sœurs, le 24 décembre 1875 : « Nous ne
                                              de faire nous feront gagner      sommes rien, nous n’avons rien fait, à vous seul, ô mon Dieu, appartient
                                              du côté de l’humilité. »         tout honneur et toute gloire. »
                                              Pourtant, la réalité nous

2 Échos / Mars 2019                                                                                                      Échos / Mars 2019 3
« chaste époux de Marie » et,
                                   MÈRE BRUYÈRE ET LA
                                                                              par rapport à la communauté,
                                 DÉVOTION À SAINT JOSEPH
                                                                              de « protecteur », de « père
                                                                              nourricier » des pauvres et des
                             Le mois de mars rappelle à notre attention       Sœurs. Dans ces suppliques,
                             la grande dévotion que portait Mère              elle demande toutes sortes
                             Bruyère envers saint Joseph. Dans sa vie         de faveurs spirituelles. Vu la
                             comme dans celles de ses compagnes,              grande pauvreté à laquelle
                             les pratiques de piété en son honneur            sont réduites les Sœurs, les
                             se multiplient. Neuvaines, processions,          demandes d’ordre temporel
                             litanies, exercices des sept joies et des sept   sont nombreuses : achat ou vente
                             douleurs de ce grand saint, prières pour         de terrain, argent pour payer
les sept mercredis ou les sept dimanches en font foi. N’allons pas            une dette ou pour acheter des denrées et des vêtements, moyens de
oublier les deux formules de « couronnes » de saint Joseph, l’une             bâtir l’hôpital. Des promesses viennent couronner ces supplications :
calquée sur le chapelet à la Vierge, la seconde mettant en valeur             imitation de ses vertus, multiplication des bonnes œuvres, prières
les titres bibliques de « fils de David », « homme juste », « époux de        spécifiques à réciter, cierge allumé le mercredi à perpétuité. Mère
Marie », « père de Jésus ». Bien entendu, le mois de mars est consacré        Bruyère signe ces suppliques, et, à plusieurs reprises, toutes les Sœurs
à ce grand saint comme le souligne cet extrait daté du 1er mars 1850 :        apposent leur signature à leur tour.
« Aujourd’hui, nous commençons le mois de saint Joseph dans le but
                                                                              Le fait suivant nous découvre jusqu’à quel point saint Joseph assiste
d’obtenir des vertus intérieures et des secours temporels pour achever
                                                                              de façon privilégiée la petite communauté de Bytown. Au début
la maison. L’exercice se fait à une heure; aussitôt après le premier
                                                                              de l’année 1846, le Révérend Père Adrien Telmon, Oblat de Marie
exercice, un homme vient payer la pension d’une de ses enfants. D’autres
                                                                              Immaculée, aumônier du couvent, avait été gravement malade. Grâce
personnes viennent aussi payer. »
                                                                              aux bons soins des Sœurs, il a pu recouvrer la santé. Pour exprimer
À plusieurs reprises, Mère Bruyère souligne des faveurs accordées             sa vive gratitude, Monseigneur Eugène de Mazenod, fondateur de
par saint Joseph le mercredi, jour qui lui est consacré. Citons à titre       la congrégation des Oblats et évêque de Marseille en France, fait
d’exemple cet extrait des Chroniques au 20 février 1858 : « En ce jour,       parvenir à la communauté de Bytown une magnifique statue de saint
mercredi, il nous fallait cinquante louis pour payer cinquante quarts         Joseph. Cette statue parvient enfin au Canada en
de fleur achetés et reçus de M. McKay, protestant. Nous prions saint          juillet 1847, en pleine crise du typhus. Cinq Sœurs
Joseph pour cela depuis quelques jours et voilà que M. Sullivan nous les      et le Père Molloy ont alors contracté la maladie.
apporte aujourd’hui vers trois heures. Nous reconnaissons tous les jours      La statue est exposée en procession à l’église
de plus en plus la bonté de saint Joseph, ce qui doit inspirer à nos Sœurs    paroissiale où le peuple se rassemble deux fois
présentes et futures une grande dévotion à notre Père saint Joseph et une     par jour pour une neuvaine et pour une messe afin
grande confiance en la Providence. »                                          d’obtenir la délivrance de ce fléau. Dès le premier
Plusieurs suppliques sont directement présentées par la supérieure            jour, le Père Molloy éprouve un mieux sensible.
à celui à qui elle attribue les titres de « représentant de Dieu auprès       L’état des Sœurs malades s’améliore et Sœur
de son Fils unique », de « père nourricier de Jésus », de « père de Jésus     St-Joseph revient, comme miraculeusement, des
et gardien de la vierge Marie », de « père fidèle gardien de Jésus », de      portes de la mort.

4 Échos / Mars 2019                                                                                                  Échos / Mars 2019 5
Aujourd’hui, un magnifique vitrail, à l’Oratoire Saint-Joseph de          Beaucoup plus près de nous, il y a 30 ans, l’année 1989 vient enrichir
Montréal, rappelle cette intervention miraculeuse du grand saint.         l’histoire de notre communauté d’une autre page inoubliable qui
Réalisée par l’artiste-verrier Marius Plamondon, l’œuvre rappelle,        fait renaître en notre mémoire l’image d’une Mère Bruyère au cœur
dans un triptyque, une des actions extraordinaires attribuées à saint     rempli d’accueil. L’événement s’entame de façon tout à fait fortuite.
Joseph au Canada. La section de gauche du triptyque présente, en          Le vendredi 22 septembre, Mère Agathe Gratton, alors Supérieure
haut, un bateau irlandais identifié par une feuille de trèfle. En bas,    générale de la congrégation, reçoit un S.O.S. de la part de M. Herman
le spectre de la mort domine deux personnes, un prêtre et une             De Souza, directeur du Centre catholique pour Immigrants d’Ottawa.
religieuse, portant sur leurs vêtements les noms de Père Molloy et        Le Ministère de l’Immigration, placé devant une urgence, demande
Sœur St-Joseph. Dans la section centrale, on peut voir des personnes      à l’organisme plus haut mentionné d’accueillir environ trente-huit
portant une immense bannière à l’effigie de saint Joseph. Le panneau      réfugiés salvadoriens dès mercredi prochain, soit le 27 septembre.
de droite évoque enfin la délivrance du terrible fléau. En haut, des      La menace de mort règne dans le pays d’El Salvador alors en pleine
victimes sont couchées. Plus bas, devant des édifices identifiés par le   guerre civile. Afin de fuir une violence infernale, grand nombre
mot Bytown, des gens en liesse élèvent les mains et dansent de joie.      de Salvadoriens se réfugient dans des
La dévotion de Mère Bruyère se perpétue dans la congrégation.             camps. Pour une raison inconnue, les
L’historique statue dorée de 1847 trône toujours dans une salle           réfugiés d’un de ces camps sont un jour
communautaire. Le cierge du mercredi est fidèlement allumé                sommés de quitter leur refuge, soit pour
et statues et images de saint Joseph se retrouvent en tous lieux,         retourner dans leur pays ou pour émigrer.
particulièrement dans les bureaux des sœurs économes.                     L’émigration est le choix le plus logique,
                                                                          et plusieurs optent pour se diriger vers
                                                                          le Canada. Malheureusement, le centre
                                    UNE PAGE D’HISTOIRE                   d’hébergement d’Ottawa est déjà rempli à
                                                                          craquer. Monsieur De Souza demande si nous pouvons lui venir en
                                                                          aide. La situation est urgente. Est-il possible de refuser? Il y a quelque
                                     L’accueil des immigrants             140 ans, devant des réfugiés contagieux, Mère Bruyère a dit oui, elle
                                        hier et aujourd’hui               a trouvé de l’espace. Pourrait-on faire autrement? Sans hésiter, de
                                  L’accueil des immigrants s’impose       concert avec toutes les personnes en autorité dans la maison, Mère
comme une nouvelle branche d’apostolat dans la vie de Mère Bruyère        Gratton répond positivement à la pressante demande. Un étage
dès son arrivée à Bytown. À cette époque, la population compte            complet, habituellement réservé au noviciat et jugé très convenable
déjà bon nombre d’Écossais, d’Anglais et d’Irlandais. Mais l’année        par les responsables du Centre des Immigrants, deviendra le lieu
1847 marque un sommet dans l’histoire de l’immigration. Nous              d’accueil temporaire pour le présent projet.
connaissons ce tragique épisode de l’arrivée massive d’Irlandais          C’est alors que s’enclenche une course folle. L’inventaire des besoins
dont un grand nombre souffrent du typhus. C’est pour Mère Bruyère         dressé, on fait appel à tous nos couvents d’alentour. Il faut du
un important défi à relever : il faut loger, nourrir tout ce monde et     mobilier, des pièces de literie, de lingerie, des articles de toilette et
soigner les nombreux malades contagieux. Courageusement, Mère             quoi encore pour préparer les lieux. Une maison nous envoie douze
Bruyère et ses compagnes font face à la situation et se donnent corps     lits, une autre maison en fournit un avec un lit d’enfant et la Maison
et âme pour le bien des nouveaux arrivants.                               mère complète le nombre requis. D’ici ou d’ailleurs parviennent
                                                                          couvre-lits, oreillers, couvertures de laine, draps, serviettes de bain,

6 Échos / Mars 2019                                                                                               Échos / Mars 2019 7
descentes de bain, enfin, toute la literie et la lingerie nécessaires. Le
soir, plus de vingt Sœurs s’activent aux derniers préparatifs. Bientôt,                                              DES MAINS TENDUES
tout est prêt, impeccable même.                                                                                          VERS LE CIEL
Jeudi le 28 septembre, cinq Sœurs se rendent à l’aéroport où elles
rencontrent l’équipe du Centre Catholique pour Immigrants et deux                                               D’instantes demandes de guérison
représentants du Ministère également venus pour accueillir les                                                  sont confiées à la puissante
réfugiés. Ces derniers, enfin entrés au Canada, sont reçus au nombre                                            intercession de Mère Bruyère.
de trente dans leur nouveau chez-nous à la Maison mère pour une
                                                                                                              On lui confie de très nombreux cas
période d’un ou deux mois. Le groupe compte quatre familles et
                                                                              de cancer, des problèmes cardiaques, des fractures, des chirurgies
quatre célibataires. La barrière de la langue sépare malheureusement
                                                                              et des maux de tous les ordres.
les hôtesses et leurs invités de langue espagnole. Dans son vif désir de
bien accueillir le groupe, la congrégation met à son service notre Sœur       On remet entre ses mains secourables les besoins de sa famille :
Éveline Joannisse, missionnaire au Brésil, qui maîtrise parfaitement          protection, union, paix, retour à la foi et à la pratique religieuse,
le portugais. La communication devient alors facilitée entre ces deux         santé, réconciliation et autres.
langues latines. Tandis que les enfants ont vite découvert et exploré         On lui abandonne des besoins spirituels de conversion, de charité,
la salle de jeu, les adultes reçoivent les directives concernant les lieux,   de pardon, de sanctification, d’augmentation de la foi, de libération
les repas et autres informations requises.                                    d’une obsession.
La vie se déroule sans accroc majeur pour nos invités. Ils rêvent             On lui fait des requêtes pour obtenir des biens d’ordre temporel :
toujours d’une demeure permanente, d’un vrai chez-nous où ils                 recherche d’un emploi, vente d’une maison ou d’une propriété,
pourront enfin s’installer. Certaines faveurs très appréciées leur sont       recherche d’un logis, d’une résidence pour terminer ses jours,
accordées, particulièrement la présence d’un prêtre qui parle leur            problèmes financiers et quoi encore.
langue et leur assure une visite hebdomadaire. Quel bonheur pour
                                                                              On la remercie pour diverses faveurs obtenues : « Merci pour ma
eux lorsque l’un de nos couvents leur cède leur fourgonnette! Les
                                                                              mère, elle va mieux »; « Merci Mère Bruyère pour la guérison de mes
Sœurs font tout en leur pouvoir, par de menus services, pour leur
                                                                              mains »; « Merci pour la construction de notre église, paroisse Sacré-
faciliter la vie. De temps à autre, une soirée récréative de Bingo ou
                                                                              Cœur, Sturgeon Falls »; « Merci de nous avoir aidées, moi et ma mère »;
autre leur est offerte. Mais le fait le plus marquant est sans contredit la
                                                                              « Merci d’avoir guéri mes reins qui fonctionnent après deux mois de
naissance d’une jolie petite fille, à qui on donne le prénom de Éveline
                                                                              dialyse »; « Merci pour toutes les demandes que je fais et qui sont presque
en l’honneur de celle qui est leur ange gardien depuis leur arrivée.
                                                                              toujours exaucées »; « Merci pour tous les bienfaits reçus »…
Toute belle histoire a une fin. À partir du 7 novembre, les groupes
quittent progressivement le 6e étage, les uns pour être enfin installés
dans leur demeure permanente, les autres pour vivre une nouvelle
étape temporaire au centre d’hébergement pour le Centre Catholique
pour Immigrants d’Ottawa. Le 22 novembre, le refuge de la Maison
mère est désormais vidé de tous ses occupants, mais il gardera à
jamais dans ses murs une trace du joyeux babil des enfants et de la
vive espérance des adultes.

8 Échos / Mars 2019                                                                                                    Échos / Mars 2019 9
UNE INITIATIVE À IMITER                                                 LA PHARMACIE DE GRAND-MÈRE
Impossible de passer sous silence une démarche aussi originale que                            On se souvient de la pharmacie de grand-mère? Nul
louable entreprise en mai dernier, alors que Mère Bruyère reçoit le                           médicament prescrit par un médecin n’y apparaissait.
titre de Vénérable. Le fait ce déroule à Mattawa, une ville ontarienne.                       Les remèdes d’alors étaient vendus par un colporteur
Les élèves de l’école élémentaire St-Victor connaissaient déjà cette                          qui passait périodiquement avec sa petite valise à
religieuse si charitable envers les pauvres, les malades, les enfants en                      étages. Quand il l’ouvrait, ô merveille, l’intérieur
quête de savoir, bref, envers toute personne dans le besoin. On leur                          se déployait en escalier où s’alignaient des boîtes
rappelle la vie et les œuvres de cette vénérable Mère, ce qui éveille                         et des fioles de tous formats et de toutes couleurs.
davantage leur admiration et leur confiance. Ils sont invités à colorier     Les plus populaires étaient les Aspirines,
                                 une image de Mère Bruyère. Voici le         le Wampole comme tonique, le liniment
                                 chef-d’œuvre réalisé par Peyton, élève      Minard et le Painkiller contre tous les
                                 de troisième année. Et le mouvement         maux, les Pilules Rouges pour les femmes
                                 continue. La dévouée directrice leur        pâles et faibles, les pilules Dod’s pour
                                 demande s’ils ont des choses à dire         les reins et les pilules Carter pour le foie,
                                 à Mère Bruyère comme à une bonne            sans compter de multiples pommades et
                                 maman, s’ils ont des faveurs à lui          cataplasmes. Mais horreur, l’huile de foie
                                 demander. Elle leur propose même            de morue (beuh!) et pire encore, l’huile de
                                 d’écrire leurs demandes et de les           ricin y prenaient place.
                                 déposer dans une enveloppe qui sera         De plus, très souvent, la grand-mère
                                 scellée et envoyée au Centre de la          avait recours aux produits de fabrication
                                 Cause à Ottawa, geste qu’elle exécute.      domestique. Ici, les tisanes occupaient une
                                Parvenue à destination, l’enveloppe est      place de choix. Les racines de savoyane et les feuilles de menthe
déposée sur le tombeau de Mère Bruyère, puis elle est dépouillée de          calmaient les estomacs fragiles. Pour la détente, on choisissait la
son contenu. Les jeunes enfants confient à Mère Bruyère les membres          camomille ou le tilleul alors que la bonne vieille herbe à dinde chassait
de leurs familles, leurs amis, les élèves de l’école, les professeurs. Ils   la fièvre. Les jeunes pousses de sapin, les feuilles de plantain ou les
se confient eux-mêmes, sans oublier leur petit chien et leur lapin.          graines de lin, toutes issues d’une même bonne terre, offraient leur
Le même projet présenté au niveau de la paroisse donne lieu à                capacité curative selon les besoins des malades.
des demandes d’un ordre plus profond. On sollicite cette fois son            Les recettes se transmettaient d’une génération à l’autre, et les
propre retour à la santé afin de mieux servir, la guérison d’un              maisons, parfumées de leur fabrication, auraient mérité d’être
proche, l’acceptation de la souffrance et même l’obtention de grâces         reconnues comme des laboratoires de produits naturels. Mais, pour
spirituelles.                                                                les enfants que nous étions, aucune de ces mixtures ne produisait un
Adultes, enfants, unissons nos prières afin que le cœur de Mère              meilleur effet qu’un bonbon, un câlin ou un beau bec sur le bobo…
Bruyère soit touché par notre solidarité et qu’elle porte toutes nos
intentions au Père qui saura nous exaucer.

10 Échos / Mars 2019                                                                                               Échos / Mars 2019 11
Prière pour demander
                                 une faveur
                       Père, nous te remercions d’avoir déposé
                        au cœur de Mère Élisabeth Bruyère un
                        reflet de ton infinie compassion et un
                       parfait abandon à ta divine Providence.
                        Aujourd’hui, dans un élan de foi et de
                         confiance, nous te supplions de nous
                     accorder, au Nom de ton Fils Jésus et par
                      l’intercession de Mère Élisabeth Bruyère,
                         cette faveur qui nous tient à cœur …

                     Dans la ferme certitude que notre prière
                     sera exaucée, Père, nous te louons et nous
                                     te rendons grâce. Amen

                Personnel du Centre                                                       Nous sommes fiers d’avoir été
       Sr Huguette Bordeleau, SCO, directrice                                             choisis pour faire la mise en page,
                       Collaboratrices :                                                  l’impression et la distribution de
  Sr Louise Charbonneau, SCO, Sr Hélène Roch, SCO                                         la revue ÉCHOS.
 Téléphone : 613-241-2710; Télécopieur : 613-241-5509           Nous fournissons notre expertise de communication et
            Courriel : ccebruyere@scogen.org                    de marketing pour plusieurs organisations catholiques
   Site Internet : www.soeursdelachariteottawa.com              au Canada et aux Etats-Unis. Laissez-nous vous aider à
Conception graphique et mise en page : Daniela Yordanova        atteindre votre mission. www.printbridge.com

   N.B. Veuillez, S.V.P., nous faire part de tout                Vous connaissez une personne qui désire
   changement d’adresse afin de tenir à jour                     recevoir ECHOS? Faites-nous parvenir son
   notre liste d’envois. Merci!                                  nom et son adresse complète.

                    ISSN 1201-4109 Dépôt légal : Vol. 38 No 1 - 2019 Bibliothèque nationale du Canada
EchoEs                  Vol. 38 No 1 - MARCH 2019

                  From the center for the Cause of Élisabeth Bruyère

A
                         Dearest readers,
              s we enter the month of March, Echoes from the Centre for
              the Cause of Élisabeth Bruyère presents its first issue of the
              year 2019. The main headings remain the same as last
year’s, but they always present different content, a new and maybe
even surprising aspect.
This time, in the article entitled “In Her Writings, Mother Bruyère Reveals
Her Heart”, we will discover the extent to which humility permeates the
being and the deeds of this woman of action. In this month of March,
we will look at her devotion to Saint Joseph. Later in the article entitled
“A Page of History”, in this century in which questions of immigration
are a topic which is addressed on a daily basis, we will read about a

The Center for the Cause of Élisabeth Bruyère
27 Bruyère Street
OTTAWA ON K1N 5C9                                     Publications Mail   Poste-publications

                                                                   40036954
historic fact which may appear to be a repetition of an act of love              this legacy left to us by our first Mothers, we will also continue the spirit of
lived by Mother Bruyère : “Welcoming immigrants yesterday and today”.            humility and of charity.”
Following these articles, we will consider certain pressing requests             Is this simplicity which she advocates not the fine flower of the
and a few of the expressions of gratitude for favors obtained by                 humility which abides in her heart? These words which emanate from
those who faithfully pray Mother Bruyère. Finally, the story about a             her pen upon her arrival in Bytown enlighten us on her perception
wonderful experience in a school and in a parish may be a source of              of the work to be accomplished: “I believe that the blunders which we
inspiration for those who are devoted to Mother Bruyère.                         will commit will make us acquire humility.” Yet, reality shows us her
Enjoy these articles and Happy Easter to everyone!                               unusual capabilities. In record time, the young city is endowed with a
                                                                                 school, a hospital, a shelter for the elderly and an orphanage without
                                                                                 forgetting to recognize the service to the poor and the home care
                            IN HER WRITINGS, MOTHER
                                                                                 provided to the sick. But the humble founder does not take credit for
                           BRUYÈRE REVEALS HER HEART
                                                                                 these accomplishments which could be described as astounding. As
                                                                                 of February 9, 1846, her hand pens these lines: “Would you not say that
                             A SIMPLE HEART FILLED WITH                          the good Lord makes light of humans? He illustrates this well by using a
                                      HUMILITY                                   wretched instrument such as myself, that he does not need anyone to achieve
The writings of our Venerable Mother Élisabeth Bruyère reveal                    his aims because he uses that which is most abject and weakest to do his
her most profound secrets. In this way, as we browse through the                 work. Here, my dear Sister, I am like a chisel in the tradesman’s hand: good
chronicles which she writes on a daily basis, we discover the extent             is accomplished to my great amazement.”
to which the virtues of simplicity and humility are the underpinnings            Conscious of the good that is being done, she does not take pride
of her actions. The few excerpts from her letters added to the excerpts          in this fact. In a letter dated December 26, 1869, she compels her
from the Chronicles will help us discover these admirable inclinations           companions to share her dispositions: “The good that the good Lord
which motivate her.                                                              deigns to do through our poor little congregation is marvelous if one
She desires with all her heart that these virtues which are hers be              compares it to our meager resources and to the poverty of the instruments;
perpetuated in her sisters, as she expressed in January 1852: “I am              there is reason to rejoice as long as God receives all the glory and honor for
persuaded that our sisters will maintain the spirit of humility and of charity   that which is accomplished.”
                                            which reigns in the house and        In her profound humility, her heart quivers with amazement before
                                            that purity of intention and         the work of God. In these words, she speaks openly to her Sisters
                                            simplicity will preside over         on May 17, 1871: “It is the good Lord who sustains us with the blessing
                                            all their actions.” Very few         he bestows in our hearts. Yes, it is the good Lord who has done everything
                                            months later, she recognizes         and we are his poor and worthless instruments. How could the shovel or the
                                            simplicity as a legacy               plane take pride in having performed their duty well, given that they are but
                                            received, a legacy that the          vile instruments in the hands of him who uses them, given that they could
                                            sisters, in turn, must share:        do nothing on their own?”
                                            “May we happily preserve this
                                                                                 Two quotes from Mother Bruyère, like two parentheses, provide a
                                            spirit of simplicity which we
                                                                                 framework and summarize her life which is filled with humility. The
                                            will inspire to the children we
                                                                                 first, flowing from her pen on March 2, 1845 at the dawn of her new
                                            direct! As long as we maintain

2 EchoEs / March 2019                                                                                                   EchoEs / March 2019 3
mission, starts with these words: “I find consolation in my wretchedness           basis the goodness of Saint Joseph, which will
and in my spiritual poverty: the good Lord has done everything for the             inspire a great devotion in our current and
foundation in Bytown without my having anything to do with it.” The                future Sisters to our Father Saint Joseph and
second parenthesis closes with this excerpt from her last circular                 profound trust in Divine Providence .
letter addressed to the Sisters on December 24, 1875: “We are nothing,
                                                                                   Many petitions are addressed directly to
we have done nothing. To you oh my God, all honor and glory.”
                                                                                   him to whom she attributes the titles of
                                                                                   “representative of God close to his only Son”,
                                                                                   “provider for Jesus”, “father of Jesus and
                                                                                   guardian of the Virgin Mary”, “faithful guardian of Jesus”, “chaste spouse
                            MOTHER BRUYÈRE AND THE                                 of Mary”, and in relation to the community, “protector”, “provider”
                            DEVOTION TO SAINT JOSEPH                               for the poor and the Sisters. In these petitions, she requests a variety
                                                                                   of spiritual favors. Given the profound poverty in which the Sisters
                        The month of March draws our attention to                  live, these requests are numerous: purchase or sale of land, funds
                        the great devotion that Mother Bruyère felt                to pay a debt or to purchase food and clothing, means to build the
                        toward Saint Joseph. In her life as well as in the         hospital. Promises crown these supplications: imitation of his virtues,
                        life of her companions, the pious practices in             multiplication of good works, specific prayers to recite, a candle
                        his honor become more numerous. Novenas,                   perpetually lit on Wednesdays. Mother Bruyère signs the petitions,
processions, litanies, exercise of the seven joys and the seven sorrows            and, on many occasions, all the sisters also append their signature.
of this great saint, prayers on seven Wednesdays or on seven Sundays               The following fact reveals the extent to which Saint Joseph assists
are a testimony to this effect. Let us not forget the two formulae of              the small community of Bytown in a special way. At the beginning
the “crowns” of Saint Joseph, one reproduced on the Virgin’s rosary,               of the year 1846, Reverend Father Adrien Telmon, Oblate of Mary
the second emphasizing the biblical titles of “son of David”, “man of              Immaculate, chaplain of the convent, was seriously ill. Thanks to the
integrity”, “spouse of Mary”, “father of Jesus”. Of course, the month              care provided by the Sisters, he recovered his good health. To express
of March is consecrated to this great Saint as it is underlined in this            his deep gratitude, His Excellency Bishop Eugène de Mazenod,
excerpt dated March 1, 1850: “Today, we are starting the month of Saint            founder of the congregation of the Oblates and bishop of Marseille,
Joseph in order to obtain the interior virtues and the temporal assistance         France, sends the community in Bytown a magnificent statue of Saint
needed to complete the house. The exercise takes place at one o’clock; the first   Joseph. This statue finally arrives in Canada in July 1847, in the midst
exercise is no sooner finished than a man pays his children’s board. Other         of the typhus epidemic. Five sisters and Father Molloy have contracted
people also come to make a payment.”                                               the illness. The statue is displayed in a procession
On many occasions, Mother Bruyère highlights the favors granted                    in the parish church where the faithful gather
by Saint Joseph on Wednesday, the day dedicated to him. Let us                     twice a day for a novena and for mass in order to
quote this excerpt from the Chronicles of February 20, 1858: “On                   be delivered from this scourge. On the first day,
this day, Wednesday, we needed fifty louis to pay for the fifty barrels of         Father Molloy feels a noticeable improvement.
flour purchased and received from Mr. McKay, a protestant. We have been            The state of our sisters’ health also improves, and
praying Saint Joseph for this for the past few days and Mr. Sullivan brings        our Sister Saint-Joseph miraculously returns from
them to us around three o’clock. We recognize more and more on a daily             death’s doorstep.

4 EchoEs / March 2019                                                                                                  EchoEs / March 2019 5
Today, a magnificent stained glass window at Saint Joseph’s Oratory      Much closer to us in time, thirty years ago, the year 1989 enriches
in Montreal reminds visitors of this miraculous intervention by the      the history of our community through an unforgettable page which
great Saint. Created by the stained glass artist Marius Plamondon,       brings to mind the image of a Mother Bruyère whose heart was filled
this triptych reminds onlookers of the actions attributed to Saint       with hospitality. The event begins in a fortuitous fashion. On Friday.
Joseph in Canada. The left section of the triptych at the top presents   September 22nd, Mother Agathe Gratton, then Superior General of the
an Irish boat identified by a shamrock. At the bottom, the spectrum      Congregation, receives an S.O.S. from Mr. Herman De Souza, Director
of death overcomes two persons, a priest and a religious, bearing on     of the Catholic Centre for Immigrants in Ottawa. The Ministry of
their clothing the names of Father Molloy and Sister Saint Joseph.       Immigration, faced with an urgent need, asks the above-mentioned
In the central panel, one can observe the effigy of Saint Joseph on      organization to welcome approximately thirty-eight immigrants
an immense banner. The panel on the right is a reminder of the           from El Salvador on Wednesday, September 27. The risk of death
deliverance from the terrible scourge. On the top, the victims are       reigns in El Salvador where a civil war is raging. In order to flee from
in a prone position. In the lower section, in front of the buildings     the infernal violence, great numbers of Salvadorians seek refuge in
identified by the word Bytown, jubilant people raise their arms and      camps. For an unknown reason, the refugees in one of these camps are
dance for joy.                                                           summoned to leave their refuge, either returning to their country or
Mother Bruyère’s devotion continues in the Congregation. The             emigrating. Emigration is the most logical
historic gilded statue of 1847 has center stage in a community hall.     option and many choose Canada as their
The candle is faithfully lit on Wednesday and statues and images         destination. Unfortunately, the center’s
of Saint Joseph can be found in a variety of places, particularly in     lodging is filled beyond capacity. Mr. De
bursars’ offices.                                                        Souza asks if we can provide assistance.
                                                                         The situation is urgent. Is it possible to
                                                                         refuse? One hundred and forty years ago,
                                    A PAGE OF HISTORY                    when faced with the contagious refugees,
                                                                         Mother Bruyère said yes and found space.
                                   Welcoming the immigrants              Could we do otherwise? Without hesitation, in collaboration with
                                     yesterday and today                 the persons in leadership in the house, Mother Gratton responds
                                                                         positively to this request. A full floor, usually reserved for the
                                  Welcoming immigrants necessi­
                                                                         Novitiate and found to be entirely suitable by the decision makers at
                                  tates a new apostolic undertaking
                                                                         the Centre for Immigrants, becomes the temporary hospitality suite
in Mother Bruyère’s life immediately upon her arrival in Bytown.
                                                                         for this project.
At that time, the population includes people from Scotland, England
and Ireland. But the year 1847 proves to be the peak in the history of   This sets off a crazy race against time. The inventory is completed, a
immigration. We know of the tragic episode of the arrival of a massive   call is sent out to all our surrounding convents. Furniture and beds
number of Irish immigrants suffering from typhus. This presents a        are required as well as bedding, toilet articles and all kinds of other
significant challenge for Mother Bruyère: all these people have to be    products needed to prepare the living environment. One house sends
housed, fed while a number of the ill are contagious. Courageously,      twelve beds, another house is able to provide a child’s bed and the
Mother Bruyère and her companions face this situation and give of        Mother house completes what is missing. Bed spreads, pillows,
themselves body and soul for the well-being of the new-comers.           woolen blankets, bed linen, bath towels, bath mats, all the necessary
                                                                         bedding and linen needed are found in this house and elsewhere.

6 EchoEs / March 2019                                                                                       EchoEs / March 2019 7
In the evening, over twenty sisters participate in the final preparation.
Soon, everything is not only ready but impeccable.                                                               HANDS RAISED TOWARD
On Thursday September 28, five Sisters go to the airport where                                                         HEAVEN
they meet the team from the Catholic Centre for Immigrants and
two representatives from the Ministry who also came to welcome
                                                                                                               Insistent requests for healing are
the refugees thirty of whom, upon their arrival in Canada take up
                                                                                                               entrusted to the intercessory power of
residence in their new home at the Mother house for a period of one
                                                                                                               Mother Bruyère.
or two months. The group includes four families and four single
people. The language barrier unfortunately separates the hostesses                                            Many cases of people living with
and their Spanish-speaking guests. In its keen desire to warmly             cancer, cardiac problems, fractures, surgical interventions and a variety
welcome the group, the Congregation offers the services of Sister           of other ailments are entrusted to her.
Éveline Joanisse, a missionary in Brazil who masters the Portuguese         Family needs are placed into her helping hands: protection, union,
language perfectly. This facilitates communication between the two          peace, return to the faith and to religious practice, health, reconciliation
Latin languages. While the children quickly discover and explore the        and others.
play room, the adults receive directives about their living space, the      Spiritual needs of conversion, charity, forgiveness, sanctification,
meals and other needed information.                                         increased faith, freedom from an obsession are entrusted with total
Life unfolds without any major hitches for our guests. They continue        abandon.
to dream of a permanent residence, of a real place to call home where       Requests to address temporal needs are also expressed: search for
they will finally be able to settle down. Certain much appreciated          employment, sale of a house or of a property, search for a dwelling,
favors are granted, especially the presence of a priest who speaks their    a residence in which to live out one’s final years, financial problems,
language and who visits them on a weekly basis. What joy when one           among many other requests.
of our convents lends them their mini-van. The Sisters do everything
in their power to make their guests’ life easier. From time to time, a      Gratitude is expressed for a variety of favors obtained : “Thank you for my
recreational evening including Bingo and other activities is organized      mother who is feeling better”; “Thank you Mother Bruyère for healing my
for them. But the most noteworthy event is without a doubt, the birth       hands”; “Thank you for the construction of our church, Sacred-Heart Parish,
of a beautiful baby girl, whose name becomes Éveline in honor of the        Sturgeon Falls”; “Thank you for helping my mother and me”; “Thank you
Sister who has been their guardian angel since their arrival.               for curing my kidneys which now function following two months of dialysis”;
                                                                            “Thank you for the requests that I entrust to you and which are almost always
All good stories must come to an end. Starting on November 7,               answered”; “Thank you for all the benefits received”.
the group progressively begins its departure from the sixth floor,
some for a permanent residence, and others for another temporary            …
residence at the lodging center for the Catholic Centre for Immigrants
of Ottawa. Henceforth, on November 22, the Mother house refuge is
emptied of all its occupants, but will forever retain within its walls
the echo of the joyful babbling of the children and the profound hope
of the adults.

8 EchoEs / March 2019                                                                                            EchoEs / March 2019 9
AN INITIATIVE TO IMITATE                                               GRANDMA’S MEDICINE CHEST
It is impossible to overlook this original and praiseworthy undertaking                       Do you remember Grandma’s medicine chest? There
which occurred last May, when Mother Bruyère was declared Venerable.                          was no medication prescribed by a physician to be
The event occurred in Mattawa, a city in Ontario. The students from St-                       found therein. In those days, medications were sold by
Victor Elementary School already know this woman religious who is so                          a peddler who stopped by occasionally with a small
charitable toward the poor, the sick, the children in search of knowledge,                    suitcase filled with compartments. When he opened it,
in short, toward everyone in need. They are reminded of the life and the                      what a surprise! The interior was like a small staircase
works of the venerable Mother, which awakens their admiration and their                       filled with boxes and vials of all sizes and colors. The
confidence. They are invited to color an image of Mother Bruyère. Here                        most popular were the Aspirins, Wampole tonic,
                                 is the work of art produced by Peyton,      Minard liniment and the Painkiller used to
                                 a third grade student. And the initiative   treat all ailments, the Red Pills for women
                                 continues. The dedicated principal asks     who were pale and weak, Dod’s little pills for
                                 if they have anything to say to Mother      kidneys and Carter pills for liver ailments,
                                 Bruyère, something they would say to a      without mentioning the numerous ointments
                                 loving mother, if they have favors to ask   and poultices. One might be horrified to find
                                                                             cod liver oil (yuk!) and even worse, castor oil.
                                 of her. She even suggests that they write
                                 their requests and deposit them in an       Also, Grandma often resorted to using
                                 envelope which will be sealed and sent      home-made products. This is where herbal
                                 to the Centre for the Cause in Ottawa, a    beverages were an important choice. The root
                                 suggestion on which she follows up .        of goldthread and mint leaves calmed upset
                                                                             stomachs. For relaxation purposes, chamomile
                               When it arrived at its destination,
                                                                             or lime-flower tea were the product of choice
                               the envelope was placed on Mother             while common yarrow was the best alternative to fight a fever. Young
                               Bruyère’s tomb and its contents were          pine shoots, plantain leaves or flax seed, all grown from rich soil, offered
removed. The young children entrust the members of their families, their     their medicinal quality according to the needs of the sick.
friends, the students from the school and the professors. They entrust
                                                                             Recipes for these home remedies were passed on from generation to
themselves, without forgetting their puppy and their rabbit.
                                                                             generation and the houses, filled with the perfume of their production,
The same project is suggested within the parish and gives rise to more       would have deserved to be recognized as natural product laboratories.
profound requests: a return to health in order to better serve, the cure     However, for us as children, none of these concoctions produced a more
of a relative, the acceptance of suffering and the granting of spiritual     positive effect than did candy, a hug or a loving kiss where it hurt.s, des
graces.                                                                      chirurgies et des maux de tous les ordres.
Adults and children alike, let us unite in prayer in order that Mother       On remet entre ses mains secourables les besoins de sa famille :
Bruyère’s heart be touched by our solidarity that she may present all our    protection, union, paix, retour à la foi et à la pratique religieuse, santé,
intentions to the Father who will surely answer our prayers                  réconciliation et autres.
                                                                             On lui abandonne des besoins spirituels de conversion, de charité, de
                                                                             pardon, de sanctification, d’augmentation de la foi, de libération d’une
                                                                             obsession.

10 EchoEs / March 2019                                                                                          EchoEs / March 2019 11
Prayer to request a favour
                   Father, we thank you for having filled
                  Mother Élisabeth Bruyère’s heart with a
                   reflection of your infinite compassion
                    and with complete abandon into the
                 hands of Divine Providence. Today, with
                  faith and confidence, we beseech you in
                the Name of Jesus, your Son and through
                    the intercession of Mother Élisabeth
                 Bruyère, to grant this grace which is so
                                    dear to our heart …

                 With absolute certainty that our prayer
                   will be answered, Father, we praise you
                          and we give you thanks. AMEN

                    Staff                                                            PrintBridge proudly designs,
     Sr Huguette Bordeleau, SCO, Director
                                                                                     prints, and mails Echoes
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        Graphic Design: Daniela Yordanova                        Learn more about us at www.printbridge.com

N.B. Please, do not forget to let us know                    If you know of anyone who would like to
of any change of address. We like to keep                    receive the ECHOES journal, send us their
our files well updated. Thank you!                           name and full address.

                  ISSN 1201-8775 Legal deposit: Vol. 38 No 1 - 2019 National Library of Canada
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