Deuxième trimestre 2018 - Keytrade Bank Luxembourg
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Mise à jour trimestrielle Keyprivate deuxième trimestre 2018 Environnement économique Le deuxième trimestre de 2018 s’est caractérisé par un revirement de la conjoncture économique. Plus précisément, nous constatons un revirement dans la confiance des producteurs industriels mondiaux. La confiance des producteurs mondiaux représente un indicateur avancé important : le graphique 1 montre clairement une évolution synchrone de la confiance des producteurs mondiaux et de la croissance de l’économie mondiale. Nous voyons que la confiance des producteurs a cessé d’augmenter. Après la hausse en 2016 et 2017, nous constatons à présent une baisse (voir le cercle rouge), ce qui nous pousse à penser que l’économie mondiale entamera une décélération dans les mois qui viennent. Il n’y a pas encore lieu de craindre une récession, mais l’essoufflement de la croissance semble bel et bien établi. Pour entrer dans une phase de récession, la confiance des producteurs internationaux doit déjà plonger sous le seuil des 50 points (situation de juin 2018 : 53 points). Gardez Geert Van Herck à l’esprit qu’une notation inférieure (supérieure) à 50 points indique un rétrécissement Chief Strategist KEYPRIVATE (une expansion) de l’activité économique. Nous n’en sommes pas encore là, mais l’actuel revirement requiert néanmoins notre attention. En effet, il peut entraîner une pression sur l’évolution des bénéfices des entreprises, ce qui, à son tour, pourrait générer des turbulences boursières. Ces dernières années, nous avons vu la région européenne amorcer un vigoureux redressement : après des années de croissance médiocre, l’Europe a enregistré d’excellentes performances en 2016 et 2017. En effet, la zone euro a culminé en tête du classement des régions les plus performantes ces dernières années. Mais tout comme pour la confiance des producteurs internationaux, nous constatons un net revirement de la confiance des producteurs dans la zone euro (voir graphique 2). Cette évolution est elle aussi à suivre de près. Il n’y a pas encore lieu de céder à la panique, mais il est clair que l’intensification de la guerre commerciale entre l’Europe et les États-Unis suscite probablement des doutes chez les chefs d’entreprise européens. L’Europe constitue en effet une région qui exporte énormément de biens d’équipement (pensez à l’Allemagne avec ses voitures de luxe et ses machines) et l’imposition de barrières commerciales la touche relativement plus fort que les États- Unis (qui est une économie plus fermée). En outre, il se peut que le redressement de l’euro au cours des derniers mois ait accru les doutes la confiance des producteurs mondiaux dans l’industrie manufacturière des chefs d’entreprise européens. En conclusion : après les beaux chiffres de croissance économique de 2016 et 2017, il semble bien que la croissance économique mondiale passe à la vitesse inférieure. Cette évolution n’a pas lieu de susciter la panique mais doit être suivie de près. Une nouvelle baisse peut raviver la crainte d’une récession, avec toutes les conséquences qui en découlent notamment pour l’évolution des cours des principales bourses mondiales. la confiance des producteurs dans la zone euro
Marchés des actions Les bourses ont connu un premier semestre tumultueux. Comme le montre clairement le graphique 3, les bonnes et les mauvaises périodes se sont alternées. Autrement dit, la volatilité était élevée. Et cette volatilité était due au regain de tensions géopolitiques entre les États-Unis et le reste du monde. Comme le sait chaque investisseur dans l’intervalle, le président américain Trump a instauré toute une série de droits douaniers sur des produits européens et chinois. Ces régions ont réagi à leur tour en taxant de nombreux producteurs américains. Comme si cela ne suffisait pas, l’Europe a en outre été confrontée à une nouvelle crise italienne. Conséquence de tout cela : un premier trimestre négatif, un redressement en avril/mai, suivi finalement d’une nouvelle baisse en juin. Conséquence de tout cela : un premier trimestre négatif, un redressement en avril/mai, suivi finalement d’une nouvelle baisse en juin. Comme le montre clairement le graphique ci-dessus, le S&P 500 est le gagnant du premier semestre : tenez toutefois compte du fait que la majeure partie du bénéfice provient de l’appréciation du dollar. Les les rendements (en euro) des actions des principales régions principaux indices boursiers américains n’ont engrangé qu’un bénéfice Source: Bloomberg minime en dollar. Par ailleurs, il y a naturellement aussi la poignée d’actions technologiques américaines, telles que Apple, Amazon, Facebook..., qui a poursuivi inexorablement sa progression au premier semestre. Les grands perdants sont les pays émergents comme la Chine, le Brésil, l’Inde, etc. Une conséquence du regain de tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine. Cette dernière pèse en effet lourdement dans l’indice des pays émergents et a été mise à rude épreuve ces dernières semaines. L’Europe, le Japon et les pays de la région du Pacifique (hors Japon) se situaient entre ces deux régions. Marchés des obligations Les marchés obligataires ont montré une nette scission entre les obligations plus dynamiques, comme les obligations d’entreprises à haut rendement (également appelées « high yield »), et les obligations des pays émergents. Il n’a échappé à personne que cette dernière catégorie a été considérablement malmenée. En effet, l’essoufflement de l’économie turque en particulier a entraîné une pression considérable sur les cours et incité de nombreux gestionnaires de fonds à vendre des obligations des pays émergents, notamment en raison de la hausse des taux d’intérêt américains à long terme et de la crainte du marché que la hausse des taux d’intérêt américains diminue l’intérêt pour les obligations des pays émergents. En effet, une hausse des taux d’intérêt américains atténue la nécessité de chercher ailleurs un rendement supérieur (souvent associé à un risque accru). Le creux du marché à haut rendement européen reflète le ralentissement de l’économie européenne (qui fait augmenter la crainte des défauts de paiement). D’autre part, la baisse de ces obligations est également liée aux performances plus faibles des bourses européennes, vu que cette catégorie d’obligations suit étroitement l’évolution des bourses les rendements (en euro) des principaux marchés obligataires européennes. Les gagnants du premier semestre étaient les obligations d’État européennes qui n’ont pratiquement rien perdu au cours des six premiers mois, même si elles ont connu une période de baisse de régime : en mai de cette année, la crainte d’une crise politique en Italie a généré un certain stress pour les obligations d’État européennes en général et pour les obligations liées à l’inflation en particulier. En effet, l’Italie ayant repris de nombreuses obligations liées à l’inflation, celles-ci sont donc fortement représentées dans l’indice suivi par le tracker Keyprivate sur les obligations liées à l’inflation. Résultat : une baisse de 1,2 % en mai 2018.
Mise à jour trimestrielle Keyprivate deuxième trimestre 2018 Marchés des matières premières Sur le marché des matières premières, il est frappant de constater que le prix de l’or n’a pas su profiter de la volatilité croissante sur les marchés boursiers, ni des tensions géopolitiques. Le prix de l’or a même chuté de 1,38 % en euro au cours des six premiers mois de l’année. La hausse du dollar ou le fait que les investisseurs à l’échelle mondiale n’attendent pas une accélération de l’inflation n’y est certainement pas étrangère. L’or est souvent considéré comme une couverture contre l’inflation (= érosion monétaire), mais aucune accélération de l’inflation n’est attendue pour l’instant. Ceci est naturellement lié à l’évolution de l’économie mondiale qui, comme nous l’écrivions déjà dans la partie consacrée à l’économie mondiale, connaît un ralentissement. Et un ralentissement de la croissance va très souvent de pair avec une atténuation de la peur de l’inflation. Vu que l’inflation apparaît lorsque la demande augmente trop fort et que l’offre (la production de biens et de services) ne parvient plus à suivre, un ralentissement de la croissance entraînera effectivement une baisse de la demande. C’est également le ralentissement de la croissance qui a les rendements (en euro) de l’or et des métaux industriels entraîné une correction sévère des prix des métaux industriels (comme le cuivre et le zinc). Ces matières évoluant de manière très cyclique, la moindre nouvelle économique décevante peut entraîner une forte correction des prix, comme le montre à l’évidence le premier semestre 2018 caractérisé par une baisse de l’indice des prix des métaux industriels de plus de 6 %. Rendements nets des portefeuilles Keyprivate au premier semestre (S1) 2018. Rendements nets Keyprivate S1 2018 Les profils plus dynamiques (du profil 7 au profil 10 inclus) Rendements 2018 enregistrent en moyenne une perte nette légèrement supérieure à 3 %. Ces profils subissent encore les conséquences de la correction Profil Brut Net Difference sévère survenue en janvier et février de cette année. Les profils 1 -0,92 % -2,00 % 1,08 % présentaient à l’époque une exposition aux actions européennes et aux obligations des pays émergents. Les deux classes d’actifs 2 -1,26 % -2,02 % 0,76 % ont enregistré de très maigres performances durant cette période 3 -1,14 % -1,91 % 0,77 % et le comité d’investissement a décidé fin février de vendre ces participations. Le comité d’investissement a également décidé de 4 1,17 % 0,40 % 0,77 % vendre le tracker sur les bourses des marchés émergents fin mai, ce qui nous a permis d’échapper en juin à une baisse de plus de 4 5 0,84 % 0,06 % 0,78 % % pour cette classe d’actifs. 6 -2,01 % -2,81 % 0,80 % 7 -2,60 % -3,41 % 0,81 % La décision d’investir en obligations européennes liées à l’inflation en mai de cette année s’est quant à elle avérée regrettable: 8 -2,91 % -3,69 % 0,78 % tous les portefeuilles ont reçu une position dans ce tracker et ce 9 -1,91 % -2,64 % 0,73 % choix reposait sur des considérations défensives. Avec le recul, ce ne fut pas une bonne décision, vu que ce tracker contient une 10 -2,65 % -3,42 % 0,77 % quantité relativement importante d’obligations italiennes : le tracker a bien résisté au cours des premières semaines de mai, mais le Il est clair que nos portefeuilles ont subi l’impact des sursaut de panique suscité par la formation du gouvernement mouvements au premier semestre. Nous pouvons affirmer grosso italien a entraîné la baisse de quelque 1,2 % du tracker dans les modo que nos profils neutres ont bien résisté à la correction derniers jours cotation de mai. Le comité d’investissement a donc boursière et que les profils plus dynamiques en portent les traces. décidé de vendre la position fin mai. Pour les accents défensifs dans nos portefeuilles, nous retombons aujourd’hui sur le tracker Dans nos profils neutres 4 et 5 (dans lesquels se trouvent plus large axé sur obligations d’État européennes. la plupart des portefeuilles Keyprivate), nous voyons que les caractéristiques défensives (les investissements en obligations Ces rendements nets ont été calculés sur la base de d’État européennes) compensent les caractéristiques offensives portefeuilles réels investis le 4 janvier 2016 (premier jour de (l’exposition aux marchés d’actions internationaux). cotation de 2016). Ces portefeuilles ont donc participé à chaque rééquilibrage. Le calcul des rendements nets tient compte des frais de gestion annuels et de toutes les taxes.
Regard vers l’avenir Le comité d’investissement conserve une stratégie défensive pour les mois à venir. Stratégie qui se caractérise par la présence dans tous les portefeuilles du tracker sur les obligations d’État européennes. Même pour le profil le plus dynamique 10 ! Pour la composante actions, nous investissons dans les régions les plus performantes des derniers mois : le Japon, les États-Unis (S&P 500) et la région du Pacifique (hors Japon). Le comité d’investissement estime important d’éviter les investissements dans les marchés sous-performants. Comme vous avez pu le lire ci-dessus, les performances des pays émergents ne sont pas particulièrement bonnes. Il est dès lors extrêmement important que nous mettions tout en œuvre pour ne pas investir dans des actions et obligations des pays émergents. Le comité d’investissement se réjouit dès lors que nous ayons pu tenir ces 2 marchés à l’écart du modèle. Il en va de même pour l’or et les métaux industriels : au vu de leurs sous-performances, nous voulons éviter ces investissements. Nous ne les réintégrerons dans notre modèle que s’ils renouent avec de bonnes performances. Enfin, un dernier commentaire sur nos rendements nets : il n’est évidemment pas agréable de faire face à des rendements négatifs. Mais nous ne pouvons occulter la réalité. Après quelques belles années, les bourses connaissent actuellement une période plus difficile. Il est impossible de prédire si elle augure une inversion de tendance : en revanche, nous savons que nous disposons des instruments qui permettent d’éviter de très grandes baisses boursières. Les rendements négatifs font partie intégrante de l’investissement : s’ils n’existaient pas, personne ne placerait encore son argent sur un carnet d’épargne. Accuser de temps en temps des rendements négatifs est une condition pour obtenir à long terme un rendement supérieur à celui des placements sûrs. La présente publication ne constitue ni un conseil d’investissement ou une recommandation, ni une analyse financière. Aucune des informations contenues dans ce document ne doit être interprétée comme ayant une valeur contractuelle d’aucune sorte. Ce document n’est produit qu’à des fins indicatives. Keytrade Bank ne pourra être tenue responsable des décisions prises sur la base des informations contenues dans ce document, ou de son utilisation par des tiers. E.R. :Keytrade Bank Luxembourg - 62 rue Charles Martel - L 2134 Luxembourg Tel (+352) 45 04 39 - Fax (+352) 45 04 49 - info@keytradebank.lu - keytradebank.lu
Vous pouvez aussi lire