Imagerie du thorax post-opératoire : le normal et le pathologique - S. MAJDOUB, N. BENZINA, S. BEN MANSOUR, H. ZAGHOUANI, M. LIMEME, H. AMARA, D ...
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Imagerie du thorax post- opératoire : le normal et le pathologique S. MAJDOUB, N. BENZINA, S. BEN MANSOUR, H. ZAGHOUANI, M. LIMEME, H. AMARA, D. BEKIR, CH. KRAIEM. Service de radiologie, CHU Farhat Hached, Sousse, Tunisie
En post-opératoire immédiat o La cavité de pneumonectomie drainée: remplie d’air o Emphysème: pariétal et parfois médiastinal. o La trachée et le médiastin: en position médiane.
Après quelques jours à quelques mois: Apparition de liquide dans la * cavité de pneumectomie: Sécrétion séro-fibrineuse d’origine pleuro-pariétale Apparition progressive d’un niveau hydro-aérique. La vitesse d’accumulation du liquide: moyenne de 2 espaces inter-costaux par jour Le remplissage complet de la cavité par Radiographie du thorax au 8ème jour post pneumonectomie du liquide et la résorption totale de l’air: gauche: Aspect normal: Niveau en quelques semaines à plusieurs mois. hydro-aerique au 1/3 supérieur de l’hémi-thorax. Persistance d’un emphysème pariétal (*).
Après quelques jours à quelques mois: La trachée et le médiastin: se déplacent vers le côté opéré. mouvement de pivot du médiastin autour du rachis et de l’aorte descendante, amenant les gros vaisseaux et le cœur vers l’hémithorax opéré. Poumon restant: expansion compensatrice + hernie dans l’hémithorax opéré en avant du médiastin: sur le cliché de face: une hyperclarté pulmonaire du côté Radiographie du thorax 4 – 6 mois opéré après pneumonectomie droite: Pincement des espaces inter- Aspect normal : comblement total par costaux du côté opéré. le liquide de substitution. Pas de Ascension de la coupole niveau hydro-aerique. La rétraction est diaphragmatique du côté opéré. importante déviation du médiastin et ascension de la coupole diaphragmatique
Evolution de la cavité de pneumectomie 1. Accumulation de liquide 2. Rétraction liée o au déplacement progressif du médiastin, associé o à l’hyperexpansion compensatrice du poumon controlatéral o à la surélévation de l’hémidiaphragme 3. En fin d’évolution: La cavité de pneumonectomie = une petite loge postérieure indissociable de l’opacité cardio- médiastinale.
Certaines variantes à connaître : • En période précoce, une accumulation trop rapide du liquide dans l’hémithorax vacant une accentuation de l’emphysème pariétal ne pas confondre avec une fistule bronchopleurale • L’accumulation de liquide peut être plus rapide en cas de pneumonectomie extra-pleurale emportant la plèvre pariétale ; la présence de niveaux hydro-aériques surajoutés au niveau liquide principal peut être expliqué par des cloisonnements ;
Certaines variantes à connaître : • En cas de pneumonectomie gauche, la hernie du poumon controlatéral peut se faire par voie postérieure pré- rachidienne et rétrocardiaque Sur la radiographie de profil: un bord pré- vertébral correspondant aux silhouettage par le poumon du bord antérieur du rachis dorsal et de l’aorte B Pa dova ni, D Ducreux, S Ma cario, M Ma illard, A Iannessi, P Brunner, J Mouroux. i magerie du thorax post-opératoire : l es aspects normaux, Journal de Ra diologie, Volume 90, Issues 7–8, Pa rt 2, July–August 2009, Pa ges 991-1000
Certaines variantes à connaître : • Lorsqu’un lambeau graisseux ou musculaire a été utilisé pour protéger une suture bronchique Sur la radiographie: élargissement du médiastin et de la silhouette cardiaque ou/ et des opacités déformant les contours du médiastin ou du hile.
LE NORMAL APRÈS PNEUMONECTOMIE LE SCANNER
• Pas d’intérêt en post-opératoire précoce, sauf si complication. • La loge de pneumonectomie: o est hypodense, remplie de liquide, avec parfois un NHA o Ses limites épousent les contours du médiastin et de la paroi thoracique. o Son bord médiastinal est toujours rectiligne ou concave en dedans. • La plèvre pariétale restante: o spontanément hyperdense, o limitée par le liquide de la cavité en dedans et par la graisse extra- pleurale en dehors. o se rehausse après injection de Scanner à un mois post PDC et peut être tardivement le pneumonectomie droite: niveau siège de calcifications hydro-aérique et bulles d’air aspect normal
• Le moignon bronchique: o une clarté en cul-de-sac, o +/- entourée de zones de densité tissulaire qui est la fibrose cicatricielle o Les lambeaux graisseux (utilisés pour recouvrir et protéger la suture bronchique): facilement repéré par leur densité négative. • Le moignon artériel pulmonaire peut être étudié après injection de PDC: o plus long après pneumonectomie droite o plus difficile à visualiser, car plus court, après pneumonectomie gauche. o peut être le siège d’un thrombus, lié à la stase sanguine et sans signification pathologique.
• Le déplacement médiastinal, l’ascension diaphragmatique et l’expansion compensatrice du poumon controlatéral • L’œsophage suit la rotation du médiastin vers le côté opéré et se trouve donc en situation latérovertébrale droite après pneumonectomie droite. • La rotation du médiastin et du cœur est parfois responsable de modifications (ne devant pas être confondues avec des images pathologiques) : o après pneumonectomie droite, de la crosse de la veine grande azygos qui peut simuler une masse au contact du moignon bronchique o après pneumonectomie gauche, de l’auricule gauche, qui peut également simuler, en l’absence d’injection, une récidive tumorale.
• Les lésions pariétales liées à la thoracotomie: o Épaississement et cal osseux en rapport avec les fractures per-opératoires, o Hernie de graisse pariétale dans le thorax en regard de la pariétectomie, o Atrophie de certains plans musculaires. o En cas de pleuro-pneumonectomie, le diaphragme est remplacé par une prothèse en Goretex facilement identifiée en raison de son aspect hyperdense • Le curage lymphatique clips chirurgicaux. • Un lambeau épiploïque utilisé pour combler la cavité de pneumonectomie, souvent à la suite de complications infectieuses. en scanner un comblement graisseux de la loge.
LE NORMAL APRÈS LOBECTOMIE
LE NORMAL APRÈS LOBECTOMIE RADIOGRAPHIE DU THORAX
• La perte de volume liée à l’exérèse d’un lobe est compensée par: o une expansion rapide et une réorientation du ou des lobes restant(s) + o un déplacement médiastinal. • La surveillance post-opératoire immédiate: une radiographie thoracique quotidienne, o s’assurer du bon positionnement des drains 2 drains: Drain apicale antérieure Drain en situation basale postérieure. o et de la bonne réexpansion du poumon restant • Immédiatement après l’exérèse: o un petit pneumothorax ou un hydro-pneumothorax, o emphysème pariétal o une rétraction de l’hémi-thorax, surtout importante au début, quand la réexpansion des lobes adjacents n’est pas complète. • Dans les jours et les semaines qui suivent: les signes de rétraction diminuent, parallèlement à l’expansion du ou des lobes restants.
Les signes classiques après lobectomie: • une rétraction de l’hémi-thorax opéré, avec attraction cardio-médiastinale, • un comblement du cul-de-sac costo-diaphragmatique, • une surélévation de la coupole diaphragmatique, • une hyperclarté pulmonaire liée à la raréfaction et au redéploiement de la trame vasculaire, • une diminution de volume du hile qui est souvent déplacé vers le haut ou vers le bas, • des séquelles pariétales de la thoracotomie • parfois une visibilité des clips ou des agrafes parenchymateuses.
Pièges • Diagnostic différentiel: o Collapsus lobaire: en cas de déplacement médiastinale et la présence d’un épanchement pleural ou d’un fibro-thorax post- opératoire comblant la loge de lobectomie. • Il faut chercher: o Les séquelles costales de thoracotomie et de clips chirurgicaux (si les ATCDs non connus) o Le signe du « pic juxta-phrénique »: o image linéaire verticale des bases venant au contact du diaphragme, o dans 70 % des cas après lobectomie supérieure droite et 50 % des cas après lobectomie supérieure gauche. o lié à la présence d’une scissure accessoire inférieure qui deviendrait visible après lobectomie supérieure. o plus fréquent sur les clichés réalisés à distance de l’intervention
B Pa dova ni, D Ducreux, S Ma cario, M Ma illard, A Iannessi, P Brunner, J Mouroux. i magerie du thorax post-opératoire : l es aspects normaux, Journal de Ra diologie, Volume 90, Issues 7–8, Pa rt 2, July–August 2009, Pa ges 991-1000
• Le type de lobectomie est toujours difficile à préciser par la radiographie thoracique. • En l’absence de complication ou d’adhérence pleurale, le réarrangement des lobes s’effectue selon un schéma constant: les lobes en situation antérieure (lobe moyen, lingula) sont plus mobiles que les lobes en situation postérieure.
LE NORMAL APRÈS LOBECTOMIE LE SCANNER
LE NORMAL APRÈS LOBECTOMIE LE SCANNER • Les aspects en scanner dépendent du type de lobectomie
En cas de lobectomie supérieure gauche: Expansion du lobe inférieur : • Sa face scissurale vient se plaquer contre le médiastin antérieur et supérieur • Cet adossement est souvent le siège, o d’une collection liquidienne en période post-opératoire précoce, o qui peut persister définitivement ou être remplacée par du tissu fibreux. • Le segment apical du lobe inférieur occupe le sommet du thorax • La bronche apicale du lobe inférieur prend une orientation verticale ascendante. • L’artère pulmonaire du lobe inférieur se réoriente, simulant parfois une adénomégalie.
En cas de lobectomie inférieure gauche: Expansion du lobe supérieur • Déplacement de la lingula vers le bas et vers l’arrière. • Déplacement et rotation médiastinale vers la gauche. • La bronche souche gauche et l’artère pulmonaire gauche sont déplacées vers l’arrière.
• Après une lobectomie droite: o Un des signes essentiels: le déplacement des scissures interlobaires et des lobes restants, qui viennent en contact, en créant une néoscissure. o L’orientation de cette néoscissure dépend du type de lobectomie.
Après lobectomie supérieure droite: • Le lobe moyen et le segment apical du lobe inférieur se déplacent vers le haut. • Néoscissure o Créée par l’adossement du lobe moyen en avant et du lobe inférieur en arrière o A une orientation frontale. • Le médiastin antéro-supérieur et la trachée sont déplacés vers la droite • Le tronc intermédiaire est déplacé vers l’avant et le haut. • La bronche lobaire moyenne a un trajet ascendant. • La bronche lobaire inférieure et le tronc des pyramides basales ont une orientation horizontale.
Après lobectomie moyenne • La perte de volume pulmonaire est peu importante • La néoscissure a une orientation oblique vers le bas et vers l’avant. • La graisse de l’angle cardio-phrénique antérieur participe au comblement de la loge de lobectomie.
Après lobectomie inférieure droite • Perte très importante de volume pulmonaire • Déplacement du lobe moyen vers l’arrière et du segment dorsal du lobe supérieur vers le bas. • Néoscissure qui continue vers l’arrière la petite scissure restante. • Le lobe moyen seul occupe la partie inférieure du thorax. • Le segment dorsal du lobe supérieur s’étend de façon plus importante jusqu’au diaphragme • La partie inférieure du thorax est occupée par ce segment dorsal en arrière et par le lobe moyen en avant • Le médiastin antérieur et supérieur est déplacé de façon importante vers la droite. • Opacité para-vertébrale droite inférieure, d’origine fibreuse, permet de combler la loge de lobectomie et peut simuler un collapsus du lobe inférieur.
• En cas de bilobectomie, la perte de volume pulmonaire est beaucoup plus importante et est compensée par un déplacement du médiastin du côté opéré et par une ascension diaphragmatique.
LE NORMAL APRÈS SEGMENTECTOMIE ET EXÉRÈSE ATYPIQUE
• Dans les jours qui suivent la résection, la surveillance radiologique est la même que pour une lobectomie et doit s’assurer de la bonne réexpansion du poumon. • En période post-opératoire précoce: une opacité en bande dans la zone opératoire: l’hémorragie et la contusion per-opératoire. • Elle se résorbe en quelques semaines et peut laisser en place une cicatrice linéaire ou parfois une opacité nodulaire pseudo-tumorale, pouvant poser des problèmes diagnostiques lors de la surveillance à long terme. • Lors de ces segmentectomies: La perte de volume pulmonaire est discrète pas de déplacement du médiastin ni d’ascension du diaphragme. Leur présence doit donc faire évoquer une atélectasie post- opératoire.
LE PATHOLOGIQUE
Fistule broncho-pleurale ou fistule bronchique par lâchage de suture bronchique • 2 à 13 % des cas • Pronostic sévère • Elle complique les infections pleuro-pulmonaires mal contrôlées, les chirurgies réalisées après radiothérapie ou une ventilation post-opératoire prolongée. • Les fistules broncho-pleurales o En période postopératoire immédiate (après 15 jours), témoignant du lâchage de la suture bronchique, o En période post-opératoire tardive: s’ associé à un empyème ou à une récidive tumorale. • Trois présentations cliniques: un état septique, une vomique du contenu de la poche pleurale ou une inondation pulmonaire avec défaillance respiratoire. • Après pneumonectomie (droite surtout)+++, surveillance 15 voire 21 jours. • Au moindre signe suspect : fibroscopie bronchique +++, ponction de la poche de pneumonectomie. • Après lobectomie, la fistule bronchique: est rare et plus difficile à détecter. • Le diagnostic de la fistule: la fibroscopie • La TDM, avec acquisition volumique et reconstructions multiplanaire et minIP, permet de montrer directement la fistule dans un cas sur deux.
Fistule broncho-pleurale ou fistule bronchique par lâchage de suture bronchique • La présentation radiologique est variable, non spécifique: o Persistance d’un pneumothorax malgré le drainage, o L’aggravation d’un emphysème pariétal ou médiastinal, o L’absence de remplissage liquidien de la poche de pneumonectomie, o La baisse rapide et significative du niveau liquide de la poche (> 1,5 cm), o La réapparition d’un niveau hydro-aérique dans une poche au préalable remplie de liquide, o Le déplacement du médiastin vers le côté sain • L’imagerie: 2 complications majeures de la fistule broncho- pleurale : o L’inondation du poumon controlatéral par le liquide résiduel contenu dans la poche -> un syndrome alvéolaire controlatéral -> SDRA o L’ empyème pleural.
TDM thoracique en coupes axiales et en fenêtre médiastinale: Fistule bonchopleurale avec NHA au dessous de la fistule
Empyème ou pyothorax • 1 à 10 % des cas, • Pneumonectomie +++, • Complication souvent sévère • Le plus souvent en phase post-opératoire précoce+++ • Peut survenir de manière retardée, même après plusieurs années. Il faut chercher systématiquement une fistule broncho-pleurale ou œso-pleurale. • La symptomatologie clinique: sévère, altération de l’état général + un syndrome septique. • Parfois, l’empyème forme une collection sous la peau ou empyème de nécessité.
Empyème ou pyothorax • La radiographie thoracique permet de suggérer ce diagnostic: montre une collection pleurale de formation rapide, refoulant le médiastin vers le côté sain et contenant un ou plusieurs niveaux hydroaériques . • Le scanner montre: o Une inversion de la concavité interne de la poche pleurale résiduelle: signe précoce, signe d’alerte o La poche pleurale résiduelle a un aspect de collection biconvexe o Épaississement de la paroi de la poche, prenant le produit contraste. o Mieux repérer les bulles d’air, formant de multiples niveaux hydro- aériques au sein de la collection pleurale. o Guider la ponction pleurale et le drainage des empyèmes pleuraux suspendus ou de petite taille. • La radiographie et la TDM sont utiles pour contrôler l’évolution sous traitement.
TDM thoracique en coupes axiales et en fenêtre médiastinale (a), radiographie du thorax de face (b): Complication infectieuse: empyème
TDM thoracique en coupes axiales et en fenêtre médiastinale: Complication infectieuse: empyème avec extension pariétale
Atélectasies • Fréquentes en période post-opératoire précoce • Étiologies : bouchon muqueux, caillots sanguins, sténose bronchique inflammatoire ou plus rarement torsion bronchique compliquant les chirurgies avec réimplantation bronchique (sleeve resection). • Font le lit de l’infection pulmonaire. • Le diagnostic des atélectasies survenant après lobectomie gauche: o est parfois difficile, o car le cœur peut masquer l’opacité o peut se manifester par une hypoxie persistante mal expliquée et conduire au scanner, afin de rechercher une embolie pulmonaire.
Pneumopathies infectieuses • Relativement fréquentes (2 à 22 % des cas), • Favorisées par: une ventilation mécanique prolongée, l’atélectasie ou l’aspiration de liquide gastrique. • Le diagnostic est souvent difficile: l’isolement des germes par fibroscopie. • La radiographie thoracique n’est ni spécifique ni sensible: o 1/3 des infiltrats localisés ne sont pas en rapport avec une origine infectieuse o une radiographie thoracique inchangée ne permet pas d’exclure ce diagnostic. • Les tableaux radiologiques: o des opacités floues de répartition bilatérale (bronchopneumonie) o des opacités par condensation lobaire ou segmentaire, plus rare. • La pneumopathie rétrocardiaque est difficile à identifier. • La TDM est plus sensible que la radiographie thoracique, mais est rarement réalisée dans le contexte post-opératoire immédiat. • La pneumopathie à la Cordarone fait partie des diagnostics différentiels.
Hémothorax • Complication rare • Résulte o d’une hémostase insuffisante des vaisseaux thoraciques systémiques +++ o du lâchage d’une suture sur une artère pulmonaire ou d’une plaie veineuse: plus rarement • Cliniquement, en fonction de la présence ou non d’un drain thoracique, la présentation de l’hémothorax est différente. o Le diagnostic est facile lorsque le drainage est en place, o Après ablation du drain, l’hémothorax se manifeste, par l’accroissement rapide de l’épanchement pleural dans un contexte clinique de déglobulisation. • La TDM : o un liquide pleural spontanément dense, hétérogène ou présentant un niveau liquide/liquide. o permet de différentier l’hémothorax d’une condensation post-opératoire précoce non rétractile.
Hémothorax a b Radiographie du thorax de face: J1 avant (a) et j5 (c) après ponction hémorragie post opératoire c
Chylothorax • Accumulation de chyle dans l’espace pleural suite à une plaie du canal thoracique, ou d’une de ses branches de division principale. • Le diagnostic: mesure des triglycérides dans l’épanchement (> 110 mg/dl) avec identification de chylomicrons. • Radiologiquement: Remplissage trop rapide de la poche pleurale et un refoulement du médiastin. • La composition variable du liquide chyleux conditionne son atténuation en TDM ; o Une forte concentration en protéine l’épanchement est plus dense que l’eau ; o rarement, l’épanchement est franchement de densité graisseuse, ce qui permet d’évoquer le diagnostic. • En l’absence de tarissement, la lymphographie, couplée à la TDM, permet d’identifier la fuite.
Fuite aérienne persistante • Persistante lorsqu’elle dure > 7 jours après la chirurgie. • Plus fréquente: o résection pulmonaire atypique, o une lobectomie lorsque les scissures sont incomplètes, o chez les patients présentant des lésions emphysémateuses importantes. • La radiographie montre la persistance d’un pneumothorax, d’un pneumo-médiastin ou d’un emphysème sous-cutané malgré le drainage. • La TDM n’a que peu de place dans ce contexte.
Œdème pulmonaire • Rare, menace le pronostic vital • Peut compliquer tous les types de résection pulmonaire, mais particulièrement la pneumonectomie droite • En post-opératoire immédiat (2 à 3 jours) • Son origine n’est pas totalement connue. • Une infiltration pulmonaire alvéolo-interstitielle, avec lignes de Kerley, épaississement péri-bronchovasculaire, conduisant au syndrome de détresse respiratoire aiguë avec poumon blanc. • L’œdème lésionnel doit être différentié de l’œdème par hyperhydratation ou insuffisance cardiaque aiguë (en particulier après infarctus aigu du myocarde), de la pneumonie infectieuse ou par aspiration.
Torsion lobaire • Exceptionnelle, • Survient dans la période post-opératoire précoce • Se manifeste par un tableau rapidement grave. • Le diagnostic précoce est fondamental, car il permet une reprise chirurgicale en urgence. • Le plus souvent le lobe moyen après lobectomie supérieure, • Elle résulte de la rotation d’un lobe adjacent à une lobectomie, responsable de la torsion plus ou moins complète de son pédicule artériel, veineux et bronchique, débouchant sur un infarctus hémorragique, puis une gangrène du parenchyme. • Le cliché thoracique: condensation + déplacement anormal du lobe moyen • Le scanner: la condensation du lobe moyen, sa faible prise de contraste ainsi que la torsion du pédicule.
Hernie cardiaque • Exceptionnelle • résulte d’une luxation du cœur à travers une brèche péricardique réalisée pendant l’intervention chirurgicale. • Période post-opératoire précoce • Signes d’insuffisance cardiaque aiguë. • Le cliché thoracique: déplacement de la silhouette cardiaque dans la cavité de pneumonectomie • CAT: une mise en décubitus latéral controlatéral, puis une réintervention immédiate.
Textilome • Le textilome: rétention intra-thoracique d’une compresse opératoire. • Se manifeste par une masse de siège pleural, médiastinal ou parfois intra-pulmonaire après migration. • Diagnostic d’élimination, après avoir discuté un abcès, un empyème ou un hématome. • La sémiologie radiologique dépend de l’âge du textilome. • Le cliché thoracique ou le scanner: o une masse hétérogène, contenant des bulles d’air, parfois des calcifications et un rehaussement périphérique après injection de produit de contraste. o L’utilisation de compresses radio-opaques les rend facilement identifiables.
Fistule œso-pleurale et oeso- bronchique • Beaucoup plus rares que les fistules broncho-pleurales • Complication grave • La période post-opératoire précoce ou plus tardivement. • La présentation clinique et radiologique est similaire à celle d’une fistule broncho-pleurale, d’un pyothorax ou d’une récidive tumorale. • La mise en évidence de la fistule impose l’opacification œsophagienne dans le cadre d’un transit œsophagien, ou mieux lors d’un scanner thoracique.
a b c TDM thoracique en coupes axiales et en fenêtre médiastinale (a), TOGD (b,c): fistule oeso bronchique
Syndrome post- pneumonectomie • Complication le plus souvent tardive • Survient après résorption complète du liquide contenu dans la cavité de pneumonectomie. • La résorption bascule médiastinale du côté de la chirurgie étirement et compression de l’arbre bronchique du poumon restant sur la colonne vertébrale et/ou l’aorte descendante. • La plupart des syndromes post-pneumonectomie surviennent à droite, chez des patients opérés dans l’enfance ou l’adolescence. • La radiographie thoracique o une rétraction hémithoracique sévère, o avec déplacement ipsilatéral du médiastin, o Scanner: o signes directs de compression bronchique sur les acquisitions réalisées en inspiration et parfois uniquement sur les images durant l’expiration. o Un piégeage expiratoire du lobe concerné peut être mis en évidence. o Les reformations MPR et minIP permettent de visualiser et quantifier la sténose.
a b TDM thoracique en coupes axiales et en fenêtre pulmonaire (a) et médiastinale (b): Syndrome post pneumonectomie avec compression de la bronche souche gauche entre l’artère pulmonaire et l’aorte.
Fistule artério-veineuse pariétale • Complication exceptionnelle • Résulte du développement de fistules artérielles systémo- pulmonaires au niveau d’adhérences pleurales. • Elles peuvent conduire au développement d’une insuffisance cardiaque à haut-débit, associée à un souffle en regard du foyer opératoire. • La TDM avec injection de contraste: une augmentation de calibre des vaisseaux systémiques pariétaux (artères intercostales, artères thoraciques), qui forment une fistule et se drainent vers les veines pulmonaires et les artères pulmonaires circulant à contre-courant. • L’embolisation artérielle peut être tentée, avec des résultats variables.
Récidive tumorale locale • Peut concerner la suture bronchique, les ganglions locorégionaux, la plèvre ou la paroi thoracique. • Sont parfois peu symptomatiques et découvertes dans le cadre d’une surveillance systématique, • ou peuvent se manifester par une insuffisance respiratoire aiguë par obstruction trachéale, une fistule broncho- pleurale ou œso-pleurale. • La TDM avec injection de produit de contraste est l’examen clé, en démontrant une masse tissulaire intrathoracique anormale, dont la situation varie en fonction de la structure incriminée. • Le bilan est complété par une TEP et la preuve histologique est apportée par fibroscopie ou ponction transpariétale.
Embolie pulmonaire TDM thoracique en coupe axiale et en fenêtre médiastinale : défect endoluminal au niveau de l’artère pulmonaire droite
G Ferretti , P.Y. Bri chon, A Jankowski, M Coul omb. Imagerie des complications survenant a près chi rurgie de résection pulmonaire. Journal de Radiologie, Volume 90, Issues 7–8, Part 2, July– August 2009, Pages 1001-1012
G Ferretti , P.Y. Bri chon, A Jankowski, M Coul omb. Imagerie des complications survenant a près chi rurgie de résection pulmonaire. Journal de Radiologie, Volume 90, Issues 7–8, Part 2, July– August 2009, Pages 1001-1012
Conclusion • L’imagerie joue un rôle essentiel dans la surveillance des patients opérés d’une résection pulmonaire. • L’analyse des radiographies thoraciques et des scanners, réalisés lors de cette surveillance, nécessite une bonne connaissance des différentes interventions pratiquées en chirurgie thoracique, des modifications radio- anatomiques induites et de leur évolution dans le temps. • La comparaison avec les examens antérieurs est toujours utile pour détecter toute modification, traduisant une complication ou une reprise évolutive. • L’imagerie joue un rôle majeur pour le diagnostic des complications, fréquentes, survenant après chirurgie d’exérèse pulmonaire. • Le cliché thoracique reste l’examen fondamental, le diagnostic étant fondé sur des modifications de la radiographie thoracique sur les clichés successifs. • La TDM est plus spécifique et plus sensible que le cliché thoracique. Elle permet de réaliser des gestes de drainage dans certaines situations difficiles.
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