Industrie du futur La révolution des données - Gimélec
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Industrie du futur La révolution des données © 3e Group – Tous droits réservés – Edition 09/2017 – Document réalisé en partenariat avec Smart-Industries. Groupement des industries de l’équipement électrique, du contrôle-commande et des services associés 11-17 rue de l’Amiral Hamelin – 75783 Paris cedex 16 – France – Tél. : +33 (0)1 45 05 71 36 – Fax : +33 (0) 1 45 05 72 40 www.gimelec.fr – @Gimelec
Partenaires Platinium Partenaires Gold Le Gimélec fédère 182 entreprises qui fournissent des solutions de gestion de l’énergie et d’automatisation des procédés pour les marchés de l’énergie, du bâtiment, des data centers, de l’industrie et des infrastructures. Les entreprises du Gimélec emploient 68 000 personnes en France où elles génèrent un chiffre d’affaires de 12 milliards d’euros dont 60 % à l’export. Face aux objectifs ambi- tieux de la France et de l’Europe en matière d’économies d’énergie et de réduction des émissions de CO2, les entreprises membres du Gimélec s’inscrivent dans une politique Partenaires Silver éco-industrielle durable en proposant des produits, équipements, systèmes et solutions pour : • le pilotage sécurisé et énergétiquement efficace des procédés industriels, • la gestion de la performance énergétique des bâtiments, • le développement de réseaux sécurisés et intelligents (smart grid), • le déploiement du véhicule électrique, • le raccordement et la gestion des énergies renouvelables, • l’éco-performance des infrastructures du numérique.
Edito rial Editorial Industrie du futur Un monde connecté, collaboratif et efficient Dans les cinq ans qui viennent, le monde va connecter vingt fois plus d’équipements et de machines. Si à l’origine Internet permettait à des personnes d’échanger, demain ce sont les machines qui se parleront. Ces 40 milliards d’objets connectés, annoncés pour 2020, impliquent des flux de don- nées en augmentation et donc un impact sur le trafic, le stockage et bien entendu la consommation d’énergie. Demain, le monde sera plus électrique (la consommation électrique devrait augmenter deux fois plus vite que toutes les autres consommations d’énergie), plus digitalisé (avec des machines connectées, les mondes de l’énergie, de l’automation et des softwares convergeront avec le monde de l’information et des opérations), plus décentralisé (ma- chines et centres de décision des usines seront à l’image des smart-grid qui gèrent des systèmes renouvelables distribués). Pour leur part, industrie et technologies ont avancé de concert, se préparant à ré- pondre à ces ruptures. Je retiendrai quelques bouleversements : Le premier, c’est l’utilisation des mobiles et des technologies mobiles qui amène dans l’industrie une interface utilisateur riche dans la main de tous les opérateurs. La deuxième transition, c’est l’émergence du cloud sécurisé, avec comme consé- quences de permettre l’agrégation de données et d’autoriser leur partage entre parties prenantes. Une transition qui implique des exigences accrues de sécurité pour garantir le bon fonctionnement des opérations de bout en bout. Enfin, troisième mutation, le développement de logiciels d’analyse qui permet d’aug- menter les fonctionnalités et d’améliorer la performance. Des bouleversements adoptés par les clients, dans leurs décisions d’achat ou dans leurs retours d’expérience poussant les industriels, que nous sommes, à définir l’usage avant de penser au développement produit. Mais, n’oublions pas que l’industrie a toujours été pionnière que ce soit dans la connec- tivité, dans l’énergie, dans les softwares… Sans aucun doute, elle saura s’adapter à ce monde de la donnée lié à l’évolution numérique. Car n’oublions jamais que la finalité de ces transformations digitales est bien d’apporter une faculté décuplée d’adaptation instantanée aux besoins des clients, mais aussi une possibilité de rendre plus créatifs et compétitifs nos savoir-faire, et nos emplois. Luc Rémont Président du Gimélec Septembre 2017 Gimélec - Industrie du futur #1
Sommaire Révolution de la donnée 5# La Révolution de la donnée au service des Clients L’Industrie du Futur amène les industriels à travailler pour satisfaire le Client. 8# La France se mobilise autour de l’Industrie du Futur Interview de Vincent Jauneau, Président de la Division Industrie du Gimelec. 12# L'Industrial Data Space Le chantier de la Data. Partie 1 - Manufacturing 18# Innovation, conception... du futur seront connectées Avec le développement de l’IoT, ce sont les données utilisateurs qui se placent au cœur de l’innovation. 21# La data rend l'innovation encore plus collaborative 24# La donnée développe de nouveaux modes de conception 27# La donnée pour optimiser l'appareil de production L’usine doit être connectée, les données fiables et les outils d’analyse adaptés. 31# L'opérateur augmenté facilite l'accès aux données sur le terrain 34# La flexibilité : un incontournable 38# La continuité numérique : pilier de la logistique du futur Un échange de données de bout en bout, de la production à la livraison du produit 41# Logistique : l'intelligence des robots se développe grâce à la donnée 44# De nouvelles données pour la traçabilité du futur 2# Gimélec - Industrie du futur Septembre 2017
48# mart Data Management pour ne pas crouler sous la S Partie 2 - Data donnée La gestion « intelligente » des données passe par une sélection des données pertinentes, un nettoyage des bases et l’utilisation d’outils d’analyse 52# a donnée au cœur de la problématique L de cybersécurité La donnée constitue le principal enjeu des cyberattaques visant des systèmes industriels. 58# arketing Digital - La donnée pour gagner M Partie 3 - Services de nouveaux clients Avec les blogs et les réseaux sociaux, les industriels se positionnent en référents pour attirer de nouveaux clients 60# ervices commerciaux - La personnalisation S des produits s’appuie sur le digital Le numérique permet au consommateur de commander des produits personna- lisés, et même de les co-construire sur internet. 62# ervices industriels - Optimiser la consommation S énergétique et la maintenance Mieux gérer sa consommation énergétique et ses opérations de maintenance. Voilà deux enjeux de l’Industrie du Futur. 65# conomie circulaire - Exploiter les données pour É produire autrement Les outils PLM intègrent des fonctions d’éco-conception, l’avenir sera d’intégrer l’économie circulaire du MES à l’ERP. Vision du Futur 36# Remettre le client au centre Par Maurice Ricci, président d’AKKA technologie. 67# t si le futur de l’industrie se dessinait dans l’expérience E client ? Par Olivier Lluansi et Arnaud Laroche - Associés EY. Septembre 2017 Gimélec - Industrie du futur #3
Révolution Data La Révolution de la donnée au service des Clients L’Industrie du Futur amène les industriels à travailler dans trois dimensions – Horizontale, Verticale et Temporelle. Le tout pour satisfaire le Client. L ’industrie du Futur bouscule le Jumeaux virtuels. Ils autorisent une cité ; un contrôle et une visualisation monde industriel depuis moins réduction du temps de lancement des flux ; une facilité de lissages/taille de dix ans. Un laps de temps des nouveaux produits et des temps des lots. court qui n’a pas empêché une prise d’immobilisation lors des modifica- de conscience très rapide. tions process. Un moyen d’anticiper Trois dimensions les problèmes de charge/capacités. Une digitalisation qui impacte forte- Le client est au cœur de cette révolu- ment les stratégies industrielles, et tion, récemment Max Blanchet, senior Machines Intelligentes. Elles per- dont nous nous faisons l’écho depuis consultant chez Roland Berger, expli- mettent un ajustement adaptatif des plusieurs années dans nos colonnes. quait en sept phrases l’impact de la paramètres de production en temps Parmi les bouleversements, il en est digitalisation et les changements de réel pour améliorer la qualité et ré- un qui change fondamentalement les paradigmes des stratégies indus- duire les tolérances, la matière. modèles établis depuis des années, trielles : celui des trois dimensions à prendre – de la production de masse à la cus- Assemblages assistés et digitalisés. en considération. tomisation de masse ; De quoi apporter de la polyvalence à la – de l’effet d’échelle par le volume ligne et réduire les risques d’erreur ; Habituelle chez les industriels, la aux unités locales et flexibles ; de réduire les tâches fastidieuses dimension horizontale permet, de- avec une diversité et une ergonomie puis déjà de longues années, aux di- – du Make to stock au Make to order des postes ; de réduire les erreurs verses machines de communiquer. En dynamique ; (contrôles visuels, tests automatisés). quelques dizaines d’années les bus de – du produit à l’usage ; terrain ont été remplacés par Ethernet – du prix de revient au ROCE ; Traçabilité et qualité. L’objectif étant et ses variantes déterministes. L’ap- – du taylorisme aux organisations d’obtenir une traçabilité fine des pro- port des évolutions, souvent venues flexibles ; duits et constituants, avec de moindre d’ailleurs, comme la bureautique ou – de la pénibilité à la qualité de vie au retours clients. Mais aussi, une com- la domotique, ont ouvert la porte aux travail. préhension des causes de non-qualité. IIoT. L’Internet Industriel des objets, avec cette fois comme Objets, les En termes de solutions, ces de- Flux digitaux et dynamiques. Pour capteurs, actionneurs et composants mandes des Clients se traduisent obtenir un ordonnancement et un des machines. De quoi aller jusqu’aux pour lui par cinq grandes solutions : ajustement dynamique charge/capa- machines cyber-physique. Septembre 2017 Gimélec - Industrie du futur #5
Révolution Data Classique également pour les in- La révolution Data lume des données impose une orga- dustriels, la dimension verticale qui nisation sans faille, une garantie de la autorise les machines de terrain à Vous l’aurez compris, l’un des cœurs qualité de la donnée, et une capacité échanger avec les couches hautes essentiel de cette révolution, c’est la à traverser tous les « tuyaux », aussi de l’entreprise et, réciproquement, Data. Qu’elle provienne des capteurs, bien verticalement qu’horizontale- aux ordres en provenance des clients des machines, du concepteur, du ment, sans subir de perte. d’aller, presque automatiquement, design ou du client, elle reste stra- lancer les productions sur le terrain tégique et ces datas en provenance Pour expliquer le cheminement de la et impacter la logistique/transport du de la dimension horizontale, de la Data, et son importance, nous nous produit fabriqué. Cette dimension a, dimension verticale et de la direction sommes inspirés de l’Industrial Data ces dernières années, « chamboulé » temporelle commencent à devenir Space, une association allemande les organisations internes des entre- nombreuses, voire très très nom- créée en 2014. prises, les blouses grises, blanches breuses. D’où le terme de BigData. et bleues devant rester au vestiaire, Pour ses débuts l’Industrial Data ou tout au moins devenir interchan- À ce terme de Bigdata se substitue le Space a été subventionnée à hauteur geables. plus souvent celui de SmartData. Trop de 5 millions d’euros par les Fraun- longtemps, des masses de données hofer tandis que ministère fédéral de Troisième dimension, la temporalité. ont été récoltées sans forcément être l’Enseignement et de la Recherche Une notion qui prend une importance hiérarchisées, et même parfois utili- (BMBF) la soutient, depuis 2016, en prépondérante. Ce lien temporel a sées. Aujourd’hui l’expansion du vo- lui versant 6 millions d’euros par an. démarré avec la notion de gestion du produit tout au long de sa durée de vie, cette durée intégrant bien enten- du les aspects de recyclage ou d’effi- cacité énergétique… Internet a rajou- té la partie « Expériences clients », ce dernier fait remonter des informa- tions tout au long de la vie du produit, en permettant à tous les clients de noter, par exemple, le produit via les réseaux sociaux… de quoi impacter conception et production. Trois dimensions s’interpénétrant et qui, il n’y a même pas dix ans, n’étaient prises en compte par per- sonne. 6# Gimélec - Industrie du futur Septembre 2017
Explications du schéma Pour organiser ce document, nous trial Data Space, vous noterez que clients et autres réseaux sociaux, les avons adapté le schéma de l’Associa- l’association propose également des données des services commerciaux tion Industrial Data Space. « Club Data », des données réservées avec notamment la personnalisation, à des membres déterminés, projet et enfin les services industriels. Élément principal, les Clients. Ce sont par projet. ces derniers qui ont, avec l’utilisation En transverse, la notion d’économie massive du Digital dans leur quotidien, L’ensemble des Data sont réparties circulaire est prise en compte. Il en va imposé cette révolution industrielle. en Data manufacturing et Data ser- de même des aspects cybersécurité. Ils participent à la conception de leurs vices. Les données issues du monde produits, suivent la fabrication et la de la production ont été découpées en Un schéma qui permet de lier l’en- livraison, et alimentent les réseaux de trois grandes parties, les données de semble du processus, de la concep- leurs expériences utilisateurs. Ils sont R & D incluant les aspects innovation, tion à la livraison. Nous nous atta- devenus la clé de voûte de tout le sys- conception, design…, les données de cherons à montrer les différents tème. Et derrière le terme de clients, production allant de l’opérateur aug- cheminements des données. Des ne voyez pas que l’acheteur final, il en menté (maintenance, cobotique…) à données en provenance du terrain via va de même des entreprises clientes la flexibilité de production, et enfin les les capteurs installés dans les usines, entre elles via la sous-traitance par données de logistique intégrant aussi aux données émanant de l’acheteur exemple. C’est le client, avec un grand bien la logistique interne au site de via les réseaux sociaux. Des données C qui est au cœur. production qu’externe pouvant aller différentes, qui utilisent des canaux jusqu’au client final. de communication différents et, En vert, vous pouvez suivre le chemi- pourtant, toutes ces Data se doivent nement des données, aussi bien les Côté Service, trois parties également de communiquer, doivent se com- Données Publiques que les Données distinctes, les données de marke- prendre faute de quoi l’industriel cou- Privées. En lisant l’article sur l’Indus- ting digital incluant les expériences pera le lien qui le relie à son Client. ▲ Clients Données Publiques Manufacturing Data Services ersécurit Cyb é R&D Innovation Expérience Client Marketing Réseaux Conception Réseaux sociaux digital té Cyb rsécuri ersécurit Production Opérateur Augmenté Process clients Services Cybe Réseaux Flexibilité Data Personnalisation comerciaux Management é Cybersécurité Logistique Systèmes autonomes Écosystèmes Services Réseaux Traçabilité Réseaux industriels Économie circulaire Données Privées Source : Gimélec/Smart-Industries adaptée de Industrial Data Space Septembre 2017 Gimélec - Industrie du futur #7
Révolution Data La France se mobilise autour de l’Industrie du Futur Interview de Vincent Jauneau, Président du Comité Industrie du Gimelec Smart-Industries : Depuis le lance- De cet événement majeur découlent Pour sa part, le Gimelec met en place, ment du premier document de 2013, tous les autres, avec une finalité pour le compte de l’AIF, une struc- qui suivait l’annonce par nos voisins commune, entamer sa réindustria- ture pour le programme « ingénierie germaniques de l’industrie 4.0, que lisation. financière ». de chemin parcouru. Quels événe- ments majeurs retenez-vous pour L’AIF a su trouver sa place par rap- Vous pouvez être plus concret ? la France ? port aux régions, aux CCI, à Business France, à la BPI… à toutes les entités Aujourd’hui, un dirigeant de PME Vincent Jauneau : Il y a un événement déjà existantes. Le président de l’AIF, qui dispose d’un site de produc- majeur qui dépasse tous les autres, Philippe Darmayan, a réussi à fédérer tion, avec une centaine de salariés, c’est la création de l’Alliance Industrie l’ensemble des interlocuteurs pour et qui souhaite passer au 4.0 trouve du Futur – AIF. La France s’est dotée trouver le bon positionnement. déjà aujourd’hui toutes les solutions d’une entité représentative regrou- technologiques. Toutefois, il aimerait pant l’intégralité des intervenants de également le soutien des Régions, Je suis d’autant plus satisfait de l’AIF, l’industrie mécanique aux automa- de l’État, de la BPI… Or, ces sou- car c’est en partie le résultat du tra- tistes, des softwares aux branches tiens, rares auprès des PME, sont vail que le Gimelec avait réalisé avec verticales, comme le Gifas. indispensables pour les aider à se le Symop et le Cabinet Roland Ber- développer. ger. Nous ne voulions pas d’un Think Nous nous sommes dotées d’une Tank, mais un « Do Thank ». entité apte à mettre en œuvre ce que Concrètement, nous allons créer nous nommons l’Industrie du futur, des labels tels que « Digital Twin », un outil pour industrialiser la France Maintenant, nous entrons dans la « Data Analytics », « MoM », ou en- et démarrer sa réindustrialisation. phase de mise en œuvre, et devons y core « PLM/BE ». Lorsqu’une PME aller de manière accélérée. décidera d’investir avec une offre la- Le moment est unique. La France doit bélisée AIF, le dossier sera remonté entreprendre un saut similaire à celui Cette phase de mise en œuvre va se à la structure d’ingénierie financière. qu’ont effectué les Chinois en allant décliner comment ? Cette dernière préparera et défendra directement au sans-fil, sans passer le dossier à destination de l’État, de par la case téléphonique filaire. L’AIF Cinq points d’actions vont être pous- la BPI, des Régions mais aussi pour nous permet d’être en position, dans sés : l’ingénierie financière, l’attracti- tout organisme. Il existait un manque cette course de vitesse, pour réinté- vité des métiers, la formation initiale, flagrant que nous sommes en train grer les nations leaders. la formation continue et l’export. de combler. 8# Gimélec - Industrie du futur Septembre 2017
Techniquement, nous avons fait un ap- Le challenge de la France, ce sont ses Pour répondre à votre question, ce pel d’offres et avons sélectionné la so- PME. Vous les sentez se raccrocher ou cheminement fonctionne aujourd’hui. ciété InnoEco comme sous-traitant. De à l’inverse se sentir un peu perdues ? Certes, peu d’entreprises partent même, nous avons associé le Symop et À l’heure de l’IA, des blockchain… d’une feuille blanche, aussi l’un des le Syntec Numérique dans ce projet. comment ne pas être dépassé ? rôles de l’AIF est de faire conver- ger l’offre de machines françaises C’était le rôle d’un syndicat comme Il existe deux écoles, ceux qui pensent et la montée en digital des sites de le Gimelec ? que la différence va s’intensifier, mais production afin que les deux se re- il existe aussi la possibilité de voir le trouvent. Une fois ce pas franchi, la Effectivement, nous transformons le fossé se réduire. génération automatique de codes Gimelec dans ses missions d’origine. automate, par exemple, sera réglée. J’ai toujours pensé que le travail d’un Le succès allemand, ce sont ses syndicat était de contribuer à la réin- constructeurs de machines. Aussi, À ce stade, il est important de noter dustrialisation de notre pays, à être il est important d’avoir une offre fran- que certaines étapes indispensables apporteur d’idées et à en assumer çaise d’OEM de même niveau. Si vous peuvent être franchies à des coûts la mise en œuvre. Notre initiative est interrogez les grandes entreprises réduits, par exemple en mettant en très appréciée par les Régions. Ces françaises, elles sont prêtes à investir place un double numérique pour tra- dernières ont toujours souhaité trai- dans des machines françaises, pour vailler sur des modèles virtuels peut ter au mieux les PME, mais il était dif- autant qu’elles soient 4.0 et compé- se faire pour moins de 30 K€. ficile de qualifier un projet technique. titives. Elles peuvent les « amener » Maintenant, cette difficulté disparaît. à l’export. Il y a une vraie synergie Mais ce lien entre le virtuel et le De même, elles apprécient que doré- à créer entre les grands groupes et réel doit-il être bilatéral ? La limite navant les dossiers arrivent structu- PME, une PME qui ne va pas à l’export n’est-elle pas le manque d’informa- rés, conformément à leurs modèles. ne se développera pas. tions du réel pour implémenter le virtuel ? Vous vous concentrez sur les OEM Dans cette réflexion, vous partez du (environ 4.000) et la modernisation principe que tous les freins sont le- Prenez le cas du process continu, des PME (environ 25.000 entre- vés, que le cheminement de la Data il existe des solutions comme l’en- prises) avec des outils technolo- est fluide, que la continuité numé- voi de drones qui digitalisent le site. giques de Data Intelligence, de rique est totale, est-ce véritable- Ensuite, il reste à intégrer la réalité PLM… Mais vous n’intégrez pas la ment le cas ? connue comme HMI, supervision et notion de Business Model qui doit machines de production. Ce réel – de- évoluer ? Vous avez deux flux de données. venu virtuel – autorise ensuite l’em- Le premier flux concerne l’usine de ploi de lunettes 3D ou de tablettes. Cette première étape va prendre un production : cette dernière doit aller Mais effectivement pour les sites ou deux ans. Un des objectifs est vers la donnée intelligente et avoir existants, les industriels devront vir- d’avoir, pour les OEM, une offre fran- une visibilité totale de ses données de tualiser le réel. çaise 4.0 prête pour l’export. production. L’industriel connectera ses machines récentes, retrofitera C’est la Data qui élargit ce champ Bien entendu, il existe des entreprises ses machines plus anciennes, ins- d’action ? L’usine digitale doit aller qui ont déjà modernisé leurs outils, tallera des capteurs Wifi sur les plus du client (co-conception) au client et qu’il faut aider à aller plus loin, no- vieilles machines et au final, il aura (logistique) ? tamment vers l’export. C’est ici que se une visibilité sur la totalité de son situe la seconde partie de notre offre. outil de production. Il pourra ainsi Prenez une entreprise comme Gebo améliorer sa maintenance prédictive Cermex du groupe Sidel qui propose Il s’agit d’un travail sur cinq ans, avec un flux de données de produc- des machines de mise en carton, de avec étude de marché, étude de la tion depuis le capteur vers le cloud. palettisation, en plus de la fabrication concurrence, peut-être reingéniering des bouteilles. Chaque machine est complet d’une partie de la gamme de Ensuite, vous avez un flux de données différente, adaptée au client final. machines. qui va de la conception à la réalisation et à la maintenance des produits. Un Aujourd’hui, le client visualise un Au sein de l’AIF, nous parlons d’In- flux qui doit être cohérent et mener modèle virtuel de sa future machine dustrie du Futur, mais si je reprends à la programmation/génération de et peut signer le bon de commande la notion de 4.0, l’idée sera d’aider les codes automatiques. sur la machine virtuelle. Auparavant, entreprises à construire des solutions la machine était montée dans l’ate- 4.0 dès le départ, et non plus d’envi- Ces deux flux sont différents, mais lier du concepteur pour y être testée sager un transfert d’une solution 3.0 interdépendants avec des données (70 % des tests correspondant à du vers une solution 4.0. communes. debug d’automatismes et de dévelop- Septembre 2017 Gimélec - Industrie du futur #9
Révolution Data pement), puis démontée et remontée Dans ce monde de la Data, celui qui entreprises ont laissé s’installer des chez le client. Entre la commande et possède les données est le maître applicatifs qui n’ont pas évolué. L’une la livraison, le délai était en moyenne du monde. Comment les protéger ? des solutions, c’est d’utiliser le Cloud de 6 à 8 semaines. Aujourd’hui, la Les sécuriser ? avec des logiciels « Software as a machine virtuelle est la machine Service », des logiciels automatique- réelle : elle est testée, le code auto- C’est un sujet de plus en plus impor- ment à jour. Les derniers malware mate généré automatiquement et la tant. Il est vrai qu’en regardant cinq n’ont pas touché les logiciels SaaS. machine est installée chez le client ans en arrière combien d’entreprises en deux semaines. Ce n’est plus de la étaient connectées à l’extérieur ? Très Tout mettre dans le Cloud, ne risque théorie, c’est la pratique. peu. Le risque de piratage se limitait pas de créer des dépendances, voire essentiellement à de l’intrusion phy- de la non-pérennité avec des for- Et si le client veut faire des modifica- sique. mats obsolètes ? tions comprenant un changement de programmation, le tout est testé en Aujourd’hui, il existe un réseau IT et Les providers importants offrent, je virtuel et téléchargé sur le réel. un OT. Les malwares rentrent le plus pense, des services professionnels. souvent par la partie IT, il est donc Je n’ai pas de crainte sur cela. Autre avantage, maintenant que le impératif de maîtriser le lien entre client dispose d’une machine intel- IT et OT, de prévoir les niveaux de Mais, les industriels devront ap- ligente, il peut donner accès à cer- sécurité nécessaire. Mais, combien prendre à gérer leur volume de don- taines de ses informations à son four- de PC tournent encore sous Win- nées, dans le Cloud. Aujourd’hui, nisseur, afin que ce dernier puisse dows NT ? Avec souvent des mises à beaucoup trop de données sont stoc- être à même d’anticiper les main- jour logicielles non faites par crainte kées et dans certains cas seulement tenances et d’amener des conseils d’incompatibilité avec certains appli- 5 à 10 % sont utilisées. Il faut stocker d’amélioration de production. catifs. Durant trop longtemps, les de façon plus pertinente. Vincent Jauneau Vincent Jauneau, Président du Comité Industrie du Gimelec (membre fondateur de l’Alliance pour l’Industrie du Futur) est aussi Vice-Président de Siemens France, en charge des divisions Digital Factory, Process and Drive. Vincent Jauneau, marié, 58 ans, est diplô- mé de l’école Estienne. Après trois années pas- sées aux États-Unis en tant que chef de Projet dans les systèmes informatiques, il débute sa carrière chez Siemens France en 1986 où il est nommé responsable du département Systèmes Éditoriaux de la division Industrie Graphique de Siemens SAS. En 1993, il part en Allemagne au siège de la division Automation and Drive, pour assurer la coordination du lancement en Europe, aux États- Unis, en Afrique et en Asie, des Standard Drives. De retour en France en 1994, il prend en charge l’activité Drive puis, en 1998, il est nommé directeur Industrie de la région Nord. En 2001, Vincent Jauneau prend la fonction de directeur Marketing Automation pour la France. Puis à partir de 2006, il assure les fonc- tions de directeur du secteur industrie de Sie- mens SAS en France. 10# Gimélec - Industrie du futur Septembre 2017
Le concept de massification, une d’amener de la micro-production sur Quelle place pour l’Homme ? Des seule usine, un seul produit et des points de vente, avec des services jobs d’opérateurs transformés en baisse du prix de revient est termi- associés. robots de machines, la Data Intel- né ? Ou à l’inverse les cas de person- ligence prenant les décisions à sa nalisation Adidas et autres, ne sont Le Taylorisme est fini, la production place ? que des écrans de fumée, du bon de masse aussi. marketing ? Est-ce que le progrès est bon ? Je Avec la Data Intelligence, on ne répondrai oui, je ne retournerai pas Effectivement, c’est du bon marke- prend pas le risque d’une machine au téléphone à cadran. L’Industrie ting. Si certains offreurs peuvent aller qui décide ? Avec le risque de mal du futur apporte de la compétitivité jusqu’à la personnalisation du produit, écouter les attentes clients et de et du développement à l’export. C’est c’est qu’ils ont une usine flexible et rater des ruptures ? une course. Le pays qui la perd, ver- performante. Si Adidas propose de la ra son taux d’industrialisation bais- personnalisation, c’est qu’il a, avant Il faudra toujours des gens capables ser et parallèlement ses emplois tout, un outil de production flexible. de traduire l’attente des clients. Quel diminuer. que soit le mode de fonctionnement, De là à dire que vous aurez demain, il existera des innovateurs, des per- Les opérateurs de demain auront uniquement des usines mobiles en sonnes qui anticiperont les besoins. tous les éléments pour tirer le meil- centre-ville, c’est plus du marketing leur parti de la machine. Mais, il faut qu’une réalité. Mais, à un moment Avec la donnée, vous donnez à ces in- avant tout revenir aux fondamentaux donné, certains commerçants pour- novateurs – qui amènent de vraies rup- évoqués au début de notre entretien. raient avoir, dans leurs boutiques, tures – des moyens d’aller encore plus Nous devons attirer les meilleurs un outil de production. Ce n’est pas loin, plus finement dans leur réflexion. ingénieurs dans l’industrie et nous aberrant, c’est le cas de l’optique : devons impérativement revoir notre tout est imaginable. La question reste toujours la même : modèle de formation continue pour comment écouter mon client et tra- éviter que les opérateurs ne soient L’impression 3D, la personnalisation duire en produits et/ou services ? marginalisés. ▲ des produits ou encore la moder- L’innovation sera favorisée grâce à la nisation des machines permettent Data Intelligence. Propos recueillis par Guy Fages Septembre 2017 Gimélec - Industrie du futur #11
Révolution Data L’Industrial Data Space Après l’Industrie 4.0 lancée en 2011, nos voisins germaniques ont décidé, en 2014, d’ouvrir un deuxième chantier, celui de la Data. T rois ans après le lancement de de la recherche (BMBF) et vise au clairement définies. Aujourd’hui, la l’Industrie 4.0, l’Allemagne a pris développement et à la mise en œuvre mondialisation se caractérise par conscience de l’importance des d’un pilote de modèle d’architecture l’existence de réseaux complexes de données industrielles et de l’exigence de référence. Le travail de recherche production et de service, mais aussi d’organiser toutes les initiatives. C’est est étroitement lié aux activités de par une transparence de l’information. ainsi qu’ils ont créé l’Industrial Data l’association d’utilisateurs nommée Space en regroupant représentants « Industrial Data Space eV ». L’objec- À cette mondialisation se rajoute la des entreprises, du monde politique tif principal de cette association est mobilité : les fournisseurs souhaitent et de la recherche. Leur objectif étant d’identifier, d’analyser et d’évaluer fournir des services (intelligents) à clairement de prendre l’initiative en les exigences des entreprises utilisa- tout moment, et partout. Les restric- termes de développement. trices. tions ou limitations de quelque nature L’Industrial Data Space est orga- que ce soit ne sont guère acceptées. Digitalisation et rôle nisé en deux branches : un projet de des données La digitalisation généralisée a égale- recherche et une association d’uti- lisateurs à but non lucratif. Le pro- ment eu un autre effet, celui de l’éco- Le processus de digitalisation est de- jet de recherche est financé par le nomie de partage, comme le partage venu central dans la société, les entre- Ministère allemand de l’éducation et des ressources. Une tendance qui a prises et la technologie. Les services bouleversé des paradigmes de valeurs intelligents fournis, via des applica- anciennes, comme la valorisation de tions mobiles, ne représentent pas biens matériels (posséder une voiture seulement l’innovation technologique, ou une maison) qui tend à la baisse. ils ont changé notre façon de travailler L’importance des et de vivre. Dans le milieu industriel, données a connu une les impacts sont similaires. Ensemble, ces développements changent fondamentalement l’indus- croissance constante, du Pour les entreprises, la mondialisa- trie. Comme nous l’avions déjà évoqué traitement électronique tion n’est pas un phénomène nouveau. dans d’autres articles, dans quelle Elles opèrent depuis longtemps sur mesure les constructeurs automo- des données à les marchés mondiaux, mais durant biles conserveront-ils leur rôle domi- l’automatisation des les années 1980/90, la mondialisa- nant en tant que tête de filière ? Ces tion se référait essentiellement à des entreprises se transformeront-elles processus de production. produits normalisés, échangés sur la en fabricants de « caisses » pour des base de relations clients/fournisseurs fournisseurs de services mobiles ? 12# Gimélec - Industrie du futur Septembre 2017
Par exemple, les systèmes de gestion des stocks ont simplement servi à soutenir les processus d’entreposage, ont permis de vérifier si les articles étaient en stock…. À cette époque, la valeur de l’entreprise n’était créée que par le produit physique, et non par les données. Puis, avec la prolifération des Manu- facturing Resource Planning (MRP) et des Enterprise Resource Plan- ning (ERP) dans les années 1980/90, les données ont été transformées en un catalyseur de la gestion des pro- cessus métier dans l’entreprise. Sans l’existence de données cohérentes, mises à disposition en temps quasi réel, la mise en œuvre de processus normalisés n’aurait pas été possible. C’est durant cette phase que les don- nées sont devenues une ressource Smart data management stratégique pour l’excellence opéra- tionnelle dans la production, la logis- tique et le service à la clientèle. Lien « Smart Service World » traîne une complexité des processus de production et aussi de logistique. Au cours des dernières années, et « Industrie 4.0 » le marché des données a vu le jour, Par exemple, les constructeurs auto- L’exemple ci-dessus montre que la mobiles doivent gérer 1 030 variantes les demandes liées aux données sont numérisation remodèle l’interface de produits théoriques (le nombre de facturées en volume ou au temps entre fournisseurs et clients. Des en- variantes de composants simples tels d’utilisation. Les données ne sont treprises comme AirBnB réussissent les phares ou les miroirs extérieurs plus seulement des catalyseurs de en raison de leur capacité à supporter est supérieur à 40). produits, mais sont devenues des l’ensemble du processus client, sans produits à part entière. interruption de la data. Ce sont des en- C’est justement dans ce contexte que l’Industrie 4.0 apporte un « + ». La com- Au fil du temps les données ont vu treprises qui ne produisent aucun ma- aussi leur valeur évoluer, on dis- tériel, n’ont aucune ressource… mais plexité est telle qu’il devient vite impos- sible de répondre par des moyens de tingue trois modèles de base : le qui excellent simplement en coordon- production/logistique traditionnels. coût de production/achat déterminé nant les processus de « fournisseurs ». par le coût de production ou d’achat ; Parmi ces offres de services, que Par conséquent, ce sont les données la valeur d’usage déterminée par sa l’association Industriel Data Space qui représentent le lien entre la fabri- contribution à un processus d’af- nomme « Smart Service World », on cation industrielle 4.0 et services intel- faires et à la performance globale ; retrouve l’individualisation des pro- ligents. Dans le schéma de l’associa- la valeur de marché déterminée par duits et services pour les besoins des tion, l’onglet central de « Smart Data le prix vendu. clients ; la notion de service de bout Management » devient prépondérant. Pour clarifier le marché, l’associa- en bout, et non plus uniquement sur Les données en tant tion Industrial Data Space distingue une partie, du produit ; le terme d’offre trois types de données, et son objectif hybride permettant de répondre à la qu’actifs économiques est clairement de cataloguer ainsi le discrimination impossible entre ce qui L’importance des données a connu marché : est produits de ce qui est services. une croissance constante, du trai- – Les Données privées (Private Data) Pour parvenir à répondre à cette de- tement électronique des données à qui sont la propriété d’une entreprise. mande des clients, les entreprises l’automatisation des processus de Cette entreprise pouvant proposer n’ont d’autre choix que de collabo- production. Au fil du temps, les don- ses données à d’autres entreprises. rer entre elles. Et cela tout en étant nées ont joué différents rôles dans les capable de gérer les données comme processus métier et la performance – Les Données du club (Club Data) tout autre actif de l’entreprise. globale d’une entreprise. qui sont disponibles et peuvent être utilisées par un groupe d’entreprises, Les fonctionnalités de ces nouveaux Dans les premiers temps de traite- ces dernières décidant conjointement services posent des défis en ce qui ment des données (1960/70), les sys- de la gestion des données. concerne les processus requis pour tèmes d’information et les données rendre lesdits services. L’individua- ont été essentiellement utilisés pour – Les Données publiques (Public Data) lisation croissante des services en- soutenir les fonctions commerciales. sont disponibles pour toute entreprise. Septembre 2017 Gimélec - Industrie du futur #13
Révolution Data Des données Industrielles Dans Industrial Data Space, il y a le terme d’Industrial, et l’association y tient, elle vise un « réseau de données fiables ». Parmi les critères indispensables à cette fiabilité, elle note la Souve- raineté des données (propriété des données qui détermine les conditions d’utilisation). Des Échanges sécurisés (avec dif- férents niveaux de protection pour garantir un échange sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement de données – et pas seulement en échange de données bilatérales –). Elle promeut une architecture distri- buée, ce qui implique qu’il n’existe pas d’autorité centrale chargée de la ges- tion des données. L’espace de données représente une architecture alternative qui est différente des concepts cen- tralisés de gestion de données et des réseaux de données décentralisés ; le choix de l’architecture finale dépen- dra de l’efficacité de chaque architec- ture en termes économiques, en fonc- tion des scénarios d’application. Un choix qui implique une Gouver- nance des données, ce que l’asso- ciation nomme – les règles du jeu –, des règles dérivées des exigences des utilisateurs et déterminant les droits et les devoirs requis pour la gestion des données. Dans sa réflexion l’association intègre le fait que les fournisseurs de don- nées vont devoir évoluer avec l’arrivée Industrial Data Space overview de l’Internet des Objets appliqués aux machines et autres composants industriels. D’où, une recherche de certifica- aux espaces de données, d’ailleurs L’association en définit cinq : le Four- tion, notamment des participants chaque « point d’extrémités » qui nisseur de données qui possède des permettra de se connecter à In- sources de données ; l’Utilisateur dustrial Data Space se fera via un des données qui reçoit des données logiciel certifié qui intégrera des d’autres participants ; le Courtier qui fonctionnalités d’authentification agit comme un médiateur entre les L’objectif principal et d’autorisation. fournisseurs de données et les utili- d’Industrial Data Space L’objectif principal d’Industrial Data sateurs de données, il sert de registre est de faciliter l’échange Space est de faciliter l’échange de de source de données ; l’Opérateur d’AppStore qui fournit des fonctions de données entre données entre les fournisseurs de par lesquelles les développeurs de données et les utilisateurs de données. les fournisseurs Pour que cet échange de données soit logiciels peuvent décrire les services et mettre ces services à la disposition de données et les sécurisé et que la liaison des données des autres participants ; l’Autorité soit basée sur un concept simple, il utilisateurs de données. est indispensable de définir plusieurs de certification qui s’assure que les rôles. composants logiciels répondent aux 14# Gimélec - Industrie du futur Septembre 2017
Collaboration between Industrial Data Space and Plattform Industrie 4.0 exigences et que les règles et normes sont respectées. La collaboration Bien entendu, le développement et la promotion de Industrial Data Space se fait en étroite collaboration avec la plateforme Industrie 4.0. Alors que cette dernière se focalise sur tous les aspects de la numérisation et a mis l’accent sur l’industrie manufactu- rière, l’initiative Industrial Data Space se concentre sur les données (archi- tecture) et poursuit une approche transversale de l’industrie. La collaboration entre les deux enti- tés reste évidente notamment en ce qui concerne les travaux de normali- sation. Vous l’aurez compris, nos voisins allemands ont décidé de passer la « surmultipliée », le projet est financé par le ministère fédéral allemand de l’éducation et de la recherche (BMBF) accompagné par douze instituts Fraunhofer. Des travaux de recherche et de déve- loppement qui ont pour volonté de s’intégrer et d’intégrer, les travaux européens, voire internationaux, déjà en cours. L’histoire du 4.0 et de la Data indus- trielle est en marche. Nos voisins allemands font figure de locomotive, nous allons monter en tête du train avec eux, plutôt que d’attendre et de- venir simple wagon. ▲ Septembre 2017 Gimélec - Industrie du futur #15
Manufacturing R&D Innovation Réseaux Conception Production Opérateur Augmenté Réseaux Flexibilité Logistique Systèmes autonomes Clients Clien Réseaux Traçabilité Données Publiques es Manufacturing Data Services ersécurit Cyb é R&D Innovation Expérience Client Marketing Réseaux Conception Réseaux sociaux digital Cybe curité Cyb rsé ersécurit Production Opérateur Augmenté Process clients Services Réseaux Flexibilité Data Personnalisation comerciaux Management é é Cybersécurit Logistique Systèmes autonomes Écosystèmes Services Réseaux Traçabilité Réseaux industriels Économie circulaire Données Privées Manufacturing Savez-vous comment arrêter une voiture autonome ? Rien de plus simple. Sa programmation lui imposant de respecter le code de la Route, ce qui semble une évidence, peut se retourner contre elle assez simplement. Tracez, à la craie blanche, un cercle tout autour de la voiture, et elle tournera en rond, sans pouvoir en sortir, pour cause de ligne blanche continue. L’utilisation du cloud, d’une gestion des données sophistiqués… ne peut rien face à une « ruse » humaine. Ce chapitre « Manufacturing », vous montrera que les entreprises vont devoir gérer de la donnée à tous les stades de leurs processus de production, de l’innovation à la conception, du design à la simulation, de la réalité augmentée ou virtuelle à la cobotique, de l’impression 3D à la maintenance… et cela tout en gardant la « main » sur les savoir- faire. L’homme doit rester au cœur du processus et non devenir le robot de la Data. Septembre 2017 Gimélec - Industrie du futur #17
R&D Innovation, conception… du futur seront connectées R&D Innovation Du concept initial d’un produit, à sa conception Réseaux Conception et sa fabrication, la donnée prend une place Clients prépondérante dans les projets R & D. Les outils Manufacturing R&D Réseaux turing Innovation Conception Données Publiques Data Cyb ersécurit é Expérience Client Réseaux sociaux Services Marketing digital Cybe curité PLM sont ainsi alimentés par des données de plus Cyb rsé ersécurit Production Opérateur Augmenté Process clients Services Réseaux Flexibilité Data Personnalisation comerciaux Management é é Cybersécurit Logistique Systèmes autonomes Écosystèmes Services Réseaux Traçabilité Réseaux industriels Économie circulaire en plus nombreuses et en provenance de sources Données Privées toujours plus larges. Et avec le développement de l’IoT, ce sont les données utilisateurs qui se Tamburini, Design & Manufacturing Sr. Industry Strategist chez Autodesk. placent au cœur de la R & D. « Ainsi, vous disposez d’un modèle 3D numérique, qui pourra plus facile- ment être intégré aux outils informa- A vant la production ou la logis- les informations numériques décri- tiques de production. D’un point de vue tique, la R & D demeure la pre- vant un produit tout au long de son management, il faut que les équipes mière activité à s’être digitali- cycle de vie, de sa conception à sa li- de design et celles de la production sée dans l’industrie. Durant les vingt vraison, en passant par sa fabrication. travaillent de manière plus étroite en dernières années, les outils de CAO partageant leurs données. Là encore, (conception assistée par ordinateur) Pour mettre en place cette continuité le digital peut aider à plus facilement et de de FAO (fabrication assistée par numérique, tout commence en R & travailler ensemble, grâce aux outils ordinateur) se sont largement impo- D. « La première étape pour aller vers numériques de travail collaboratif, et sés dans les entreprises. Le support l’industrie du futur est de numériser même travailler à distance avec des papier a cédé progressivement sa la conception du produit. Il faut le pro- équipes dans différents sites ou pays ». place au support numérique, ouvrant duire dès le début sur ordinateur. Cela ainsi de nombreuses perspectives en signifie, de dématérialiser le maximum Un des principaux outils pour assurer matière d’exploitation de la data en R d’opérations qui pourraient encore être cette continuité numérique reste le & D. La principale est sans conteste réalisées sur papier afin de disposer logiciel PLM (product lifecycle mana- la « continuité numérique ». Son prin- de données numériques dès le dé- gement). Cette plateforme permet de cipe est d’exploiter, et de compléter, marrage d’un projet », rappelle Diego gérer les informations d’un produit, 18# Gimélec - Industrie du futur Septembre2017
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