Israel arme des néo-Nazis en Ukraine

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Israel arme des néo-Nazis en Ukraine
Israel arme des néo-Nazis en
Ukraine
Par Asa Winstanley –   The Electronic Intifada – 4 juillet 2018

  Le bataillon Azov se sert du symbole nazi Wolfsangel comme
 logo. Son fondateur, Andriy Biletsky (au centre) a agi pour
    faire interdire « le mélange des races » au Parlement
                  ukrainien. (Azov/Twitter)

The Electronic Intifada a appris que des armes israéliennes
sont envoyées à une milice néo-nazie lourdement armée en
Ukraine.

La propagande en ligne du Bataillon Azov montre des fusils
Tavor ayant une licence israélienne, dans les mains du groupe
fasciste, tandis que des militants israéliens de défense des
droits humains ont protesté contre les ventes d’armes à
l’Ukraine au motif que les armes pourraient être introduites
au sein de milices antisémites.

Dans une lettre « sur des licences pour l’Ukraine » obtenue
par The Electronic Intifada, l’agence chargée de l’exportation
Israel arme des néo-Nazis en Ukraine
des armes du ministère israélien de la défense dit qu’ils sont
« précautionneux dans l’octroi de licences » à des
exportateurs d’armes « en complète coordination avec le
ministère des affaires étrangères et d’autres instances
gouvernementales ».

La lettre du 26 juin a été envoyée en réponse à l’avocat
israélien Eitay Mack qui avait formulé une requête détaillée
exigeant la fin de toute aide militaire d’Israël à ce pays.

Le statut officiel d’Azov dans les forces armées ukrainiennes
signifie qu’on ne peut pas vérifier que « les armes et
l’entraînement israéliens » ne sont pas utilisés par des
« soldats antisémites ou néo-nazis », ont écrit Mack et 35
autres militants des droits humains.

Ils avaient écrit que les forces armées ukrainiennes utilisent
des fusils fabriqués en Israël « et sont entraînés par des
Israéliens » selon des rapports émanant du pays.

Le chef de l’agence israélienne d’exportation d’armes a refusé
de démentir le rapport, ou même de discuter de l’annulation
des licences d’armes, au nom de questions de « sécurité ».

Mais Racheli Chen, la cheffe de l’agence, a confirmé à Mack
qu’elle avait « lu soigneusement votre lettre », qui
détaillait la nature fasciste d’Azov et les rapports sur les
armes et les entraînements israéliens.

La lettre du ministère de la défense et la requête originelle
de Mack sont accessibles dans leur version originale en
hébreu.

Des fusils israéliens en Ukraine

Le fait que des armes israéliennes soient destinées à des néo-
nazis ukrainiens est soutenu par la propre propagande en ligne
d’Azov.

Sur son canal youtube, Azov a posté une « revue » vidéo de
Israel arme des néo-Nazis en Ukraine
copies produites localement de deux fusils Tavor israéliens
visibles ici :

Une photo sur le site internet d’Azov montre aussi un Tavor
dans les mains d’un des officiers de la milice.

Les fusils sont fabriqués sous licence de Israel Weapons
Industries (IWI), et en tant que tels, ont dû être autorisés
par le gouvernement israélien.

IWI désigne le Tavor comme « l’arme première » des forces
spéciales israéliennes.

Il a été utilisé dans les récents massacres de Palestiniens
non armés prenant part aux manifestations de la Grande Marche
du Retour à Gaza.

De plus, la société d’armement ukrainienne d’État qui produit
les fusils sous licence, a une page sur le Tavor sur son site.

Le logo de Israel Weapons Industries apparaît aussi sur son
site, y compris sur la page « Nos partenaires ».

Ayant commencé comme une bande de casseurs fascistes, le
bataillon Azov est l’une des milices d’extrême droite qui a
maintenant été intégrée comme unité de la Garde Nationale
d’Ukraine.

Antirusse fervent, Azov a combattu la police des émeutes
pendant les manifestations « Euromaidan » de 2013 à Kiev, la
capitale, soutenues par les USA et l’UE.

Les manifestations et les émeutes ont ouvert la voie au coup
d’état de 2014 qui a démis le président prorusse Viktor
Yanoukovitch.
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Cette photo tirée du site d’Azov, montre un officier de la
milice néo-nazie armé d’une version du fusil Tavor israélien.
 Le Tavor est fabriqué sous licence israélienne par Fort, le
            fabricant d’armes national d’Ukraine.

Quand a commencé la guerre civile dans l’Est de l’Ukraine
contre les séparatistes appuyés par la Russie, le nouveau
gouvernement appuyé par l’Ouest a commencé à armer Azov. La
milice est rapidement passée sous la compétence du ministère
de l’intérieur ukrainien et a vu quelques uns des plus
intenses combats sur le front contre les séparatistes.

Le groupe est accusé dans les rapports des Nations Unies et de
Human Rights Watch de commettre des crimes de guerre contre
des séparatistes prorusses lors de la guerre civile dans la
région orientale du Donbass, avec tortures, violences
sexuelles et ciblages de maisons de civils.

Aujourd’hui, Azov est dirigé par Arsen Avakov, le ministre de
l’intérieur ukrainien. Selon la BBC, il paie ses combattants
et a embauché un de ses commandants militaires, Vadym Troyan,
comme adjoint, avec mission de contrôle de la police.

Avakov a rencontré l’année dernière le ministre de l’intérieur
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d’Israël, Aryeh    Deri    pour   discuter   de   «   coopération
fructueuse ».

Le jeune fondateur d’Azov qui fut son premier commandant
militaire, Andriy Biletsky est aujourd’hui député au Parlement
ukrainien.

Comme l’a expliqué le journaliste Max Blumenthal sur The real
News en février, Biletsky a « argumenté pour la restauration
de l’honneur de la race blanche et a proposé des lois
interdisant le « métissage ».

Selon le Telegraph, Biletsky a écrit en 2014 que « la mission
historique de notre nation dans ce moment critique est de
conduire les races blanches du monde dans une croisade finale
pour leur survie ». Une croisade contre les sous-hommes
dirigés par les Sémites.

Dans un camp d’entraînement militaire pour enfants l’année
dernière, le Guardian a remarqué que plusieurs instructeurs
d’Azov avaient des tatouages nazis et autres tatouages
racistes, dont une svastika, le symbole de squelette des SS et
un tatouage « Fierté blanche ».

Un soldat de Azov a expliqué au Guardian qu’il se bat contre
la Russie parce que « Poutine est juif ».

S’adressant au Telegraph, un autre a loué Adolf Hitler et dit
que l’homosexualité était une « maladie mentale » et que
l’ampleur de l’Holocauste « est une grande question ».

Un sergent instructeur d’Azov a dit un jour « en riant » à
USA Today que « pas plus de la moitié de ses camarades sont
des nazis ».

Un porte-parole d’Azov a minimisé cette estimation, prétendant
que « seulement 10 à 20% » des membres du groupe sont des
nazis.
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Le sergent a néanmoins « promis que lorsque la guerre prendra
fin, ses camarades et lui marcheront sur la capitale, Kiev,
pour renverser un gouvernement qu’ils considèrent corrompu.

Après qu’Andriy BIletsky, le fondateur d’Azov, soit entré au
Parlement, il a menacé de le dissoudre. « Croyez moi sur
parole » a-t-il dit, « nous nous sommes rassemblés ici pour
commencer la lutte pour le pouvoir ».

Ces promesses ont été faites en 2014, mais il y a des signes
précurseurs qu’elles soient tenues aujourd’hui.

Cette année, le bataillon a fondé une nouvelle « Milice
nationale » pour amener la guerre au pays. Ce gang bien
organisé est à l’avant-garde     d’une vague croissante de
violence raciste et antisémite en Ukraine.

Conduite par ses vétérans de l’armée, elle se spécialise dans
les pogromes et la mise en œuvre par la violence de son
programme politique.

Au début de ce mois, revêtus de cagoules, avec des haches et
des battes de baseball dans les mains, des membres du groupe
ont détruit un camp rom à Kiev. Sur une vidéo, apparemment
tournée par les voyous d’Azov eux-mêmes, la police est arrivée
vers la fin de la destruction du camp.

Ils ont l’air de ne rien faire tandis que les voyous crient
« Gloire à la Nation ! Mort aux ennemis ! ».
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Le ministre israélien de la défense, Avigdor Lieberman (à
gauche) a rencontré le premier ministre d’Ukraine l’an dernier
  pour discuter de liens militaires plus poussés (portail du
                   gouvernement d’Ukraine)

L’aide militaire d’Israël à l’Ukraine et à ses néo-nazis imite
de semblables programmes menés par les États Unis et d’autres
pays de l’OTAN dont le Royaume Uni et le Canada.

Ils sont tellement obsédés par l’idée de battre ce qu’ils
perçoivent comme une menace de la part de la Russie, qu’ils
semblent heureux d’aider des milices ouvertement racistes, du
moment qu’elles combattent de leur côté.

C’est aussi un retour en arrière au début de la guerre froide,
lorsque la CIA a soutenu des fascistes et des hitlériens pour
s’infiltrer d’Autriche en Hongrie en 1956, où ils ont commencé
à massacrer des Juifs communistes hongrois et des Juifs
hongrois comme « communistes ».

Des posts récents sur les sites d’Azov donnent des
informations sur une rencontre en juin avec l’attaché
militaire canadien, le Colonel Brian Irwin.

 Командування полку АЗОВ зустрілося із канадськими
 дипломатамиhttps://t.co/7RA4h9xqMI#полк_Азов #АЗОВ
Israel arme des néo-Nazis en Ukraine
pic.twitter.com/ZUbQtlP9Bi

 — АЗОВ (@Polk_Azov) June 19, 2018

Selon Azov, les Canadiens ont conclu l’échange en exprimant
« leurs espoirs d’une coopération fructueuse à l’avenir ».

Irwin a accusé réception d’un mail de l’Electronic Intifada,
mais n’a pas répondu aux questions sur sa rencontre avec la
milice fasciste.

Un porte-parole du Département de la défense du Canada a
envoyé ensuite une déclaration dans laquelle il avance que
« leur entraînement des forces armées ukrainiennes dans
l’opération Unifier comporte des éléments forts sur les droits
humains ».

Ils ont dit que le Canada est « fortement opposé à la
glorification du nazisme et de toutes les formes de racisme »
mais que « chaque pays doit faire face aux périodes difficiles
de son passé ».

Le porte-parole, qui n’a pas donné son nom, a écrit que
l’entraînement canadien « comporte un dialogue permanent sur
le développement d’une Ukraine diverse et inclusive ».

La déclaration n’a rien dit sur la façon dont la prétendue
formation sur la diversité allait jusqu’au bataillon Azov.

Il faut dire aussi que participait à la réunion avec le
colonel Irwin, le chef de l’académie de formation des
officiers, une institution qui porte le nom de l’Ukrainien
nationaliste de droite, Yevhen Konovalets.

Konovalets est une des idoles du groupe qui affiche
fréquemment son portrait dans son iconographie militaire.

Konovalets était le fondateur de l’Organisation des
Nationalistes Ukrainiens (OUN) qui s’est ensuite alliée à
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l’Allemagne nazie lors de l’invasion de l’Union Soviétique.

OUN a participé au massacre notoire de Lvov en 1941, lorsque
les Nazis ont envahi le territoire soviétique.

Pendant le pogrome, des milliers de Juifs furent massacrés
dans ce qui est maintenant une ville ukrainienne.

L’aide des USA aux Nazis

Le Canada n’est bien sûr pas le seul « allié » de l’OTAN à
envoyer des armes en Ukraine.

Comme l’a largement rapporté Max Blumenthal, des armes
américaines, dont des engins lanceurs de grenades et de
l’entraînement ont été fournis par Azov.

Sous la pression du Pentagone, une clause de la note de
défense renouvelée chaque année, qui interdit que l’aide des
USA n’aille au bataillon Azov, a été régulièrement effacée.

Cela a continué trois années durant avant que le parlementaire
démocrate Ro Khanna et d’autres ne mettent la question au
devant de la scène cette année.

Pour avoir jeté ce trouble, Khanna a été calomnié à Washington
en tant que « vendu à la rue K »[1] qui « s’occupait du linge
sale de Poutine ».

Malgré l’interdiction finalement votée, le statut d’Azov
d’unité officielle des forces armées ukrainiennes ne permet
pas de voir clairement comment l’aide américaine peut en être
tenue à l’écart.

En 2014, les groupes de lobby israéliens ADL et le centre
Simon Wiesenthal ont refusé d’appuyer une tentative précédente
d’empêcher les USA d’aider des groupes néo-nazis en Ukraine.
Israel arme des néo-Nazis en Ukraine
Photo aujourd’hui détruite issue d’un site de Azov qui montre
 que la milice néo-nazie avait des RPG fabriqués sous licence
                         américaine.

L’ADL a argumenté que « le focus devrait être mis sur la
Russie » tandis que le centre Wiesenthal à pointé du doigt le
fait que d’autres leaders d’extrême droite s’étaient
rencontrés à l’ambassade américaine en Ukraine, comme si
quelque part cela les absolvait de leur points de vue
antisémites.

Les tentatives de la part de certains membres du Congrès
d’empêcher l’aide militaire américaine aux Nazis en Ukraine
peut expliquer l’aide militaire israélienne.

La « coopération technico-militaire qui s’approfondit »
d’Israël avec l’Ukraine et ses milices fascistes est
susceptible de constituer un moyen d’aider son partenaire à la
Maison Blanche et représente une autre facette de l’alliance
sioniste-suprématiste blanche grandissante.

Israël a agi historiquement comme une voie utile par laquelle
les présidents américains et la CIA peuvent contourner des
restrictions du Congrès sur l’aide à divers groupes et
gouvernements peu ragoûtants dans le monde.

Dans l’Amérique Latine des années 1980, ces pratiques ont
concerné les Contras, qui menaient une guerre contre le
gouvernement révolutionnaire de gauche au Nicaragua, comme
aussi l’accueil d’autres brigades de mort fascistes latino-
américaines et de dictatures militaires.

Il s’agit aussi du régime d’apartheid sud africain, que les
gouvernements israéliens aussi bien de la « gauche sioniste »
que du Likoud ont armé pendant des décennies.

Comme cité dans le livre d’Andrew et Leslie Cockburn, Liaison
Dangereuse, un ancien membre du Parlement israélien, le
Général Mattityahu Peled, l’a exprimé succinctement : « En
Amérique centrale, Israël est le contractant du « sale
boulot » pour l’administration américaine. Israël agit comme
le bras complice des États Unis ».

Au sein d’une montée alarmante de l’antisémitisme et du
néonazisme, Israël apparaît maintenant comme reprenant ce rôle
en Europe de ‘Est.

Avec la traduction en hébreu de Dena Shunra

Asa Winstanley rédacteur associé de The Electronic Intifada.

Source : The Electronic Intifada

Traduction : SF pour l’Agence Média Palestine
Israël   craint   que   les
tactiques de sa sale guerre
contre BDS soient affichées
au grand jour
Par Ali Abunimah, le 26 juin 2018

          Le ministre Gilad Edan en 2015 à Tel Aviv

Un grand stratège du lobby pro-israélien a peur de The
Electronic Intifada.

Lors de son intervention durant une conférence tenue la
semaine dernière et sponsorisée par le gouvernement israélien,
le sondeur républicain Frank Luntz projetait les formules
qu’il estimait être les plus efficaces pour la propagande
israélienne.

D’après le site The Media Line, il a expressément dissuadé les
personnes présentes dans le public de publier sur le Web des
images de ce qu’il projetait en avançant la justification
suivante : « Si vous le faites, cela finira dans The
Electronic Intifada et ce sera utilisé contre tous ceux qui
sont présents dans cette salle ». Puis, craignant que ces
éléments soient effectivement publiés, Luntz a subitement
interrompu sa présentation.

 Gimmicks like "Four Sentences that Defeat BDS" & "Hate" maps,
 & international conferences via multi-million dollar Israeli
 government programs can't stop grassroots #BDS for freedom,
 justice & equality for Palestinians. We're on the right side
 of           history.            https://t.co/wOXJIDOx5h
 pic.twitter.com/x3mVdeGvJS

 — Adalah-NY (@AdalahNY) June 24, 2018

Luntz faisait sans aucun doute référence à l’article de The
Electronic Intifada sur une conférence du même type ayant eu
lieu en mai 2016, qui traitait des méthodes pour contrer le
mouvement Boycott Désinvestissement Sanction (BDS), qui lutte
pour les droits des Palestiniens.

Depuis 2016, des responsables de groupes de pression pro-
israéliens ont reconnu dans un rapport confidentiel que tous
leurs efforts pour stopper BDS, bien que bénéficiant d’un
soutien financier conséquent, ont échoué à endiguer les
« réussites significatives      »   et   «   l’impressionnante
croissance » du mouvement.

Dans une vague globale de solidarité avec les Palestiniens,
provoquée par le dégoût et l’écœurement vis-à-vis des
massacres commis par Israël contre les civils désarmés qui
participaient la Grande Marche du Retour à Gaza, le mouvement
BDS a continué a engranger des victoires.

Et Luntz est loin d’être le seul à vouloir imposer une chape
de plomb en ce qui concerne les efforts secrets d’Israël
visant à faire taire les revendications pour la fin de son
régime d’occupation, de colonisation et d’apartheid.

Israël a beaucoup de choses à cacher…

« La fronde de Salomon »

Dans un article détaillé, le rédacteur en chef et fondateur du
journal The Times of Israel, David Horovitz enquête sur la
nouvelle arme d’Israël dans la guerre contre le mouvement de
solidarité avec la Palestine.

Il s’agit d’une organisation se disant non gouvernementale et
indépendante, appelée Kela Shlomo, c.-à-d. « la fronde de
Salomon ».

Or, l’enquête de Horovitz révèle qu’il ne s’agit là ni plus ni
moins que d’une couverture pour le gouvernement israélien,
permettant à celui-ci de dissimuler des activités peu
avouables et de s’immiscer dans la politique et dans la
société civile d’autres pays en contournant leur législation.

La direction de Kela Shlomo est un véritable Who’s Who de
l’élite politique et militaire israélienne. On y trouve
notamment les anciens diplomates Dore Gold et Ron Prosor,
l’ancien responsable de la sécurité nationale Yaakov Amidror,
ainsi que l’ancien responsable du renseignement militaire Amos
Yadlin.

L’organisation travaille en collaboration avec le très opaque
Ministrère des affaires stratégiques d’Israël.

Ayant à sa tête Gilad Erdan, ce ministère est en charge des
opérations secrètes d’Israël visant à contrer le mouvement
BDS. Sa directrice générale, Sima Vaknin-Gil est une ancienne
haut gradée du renseignement militaire.

L’organisation compte également parmi ses fondateurs Yossi
Kuperwasser, un autre ancien haut gradé du renseignement
militaire, qui a précédé Vaknin-Gil à ce poste.
Lorsqu’Erdan annonçait la création de l’organisation de Kela
Shlomo en décembre dernier, il affirmait que l’organisation
augmenterait la capacité d’Israël à combattre et à vaincre
BDS.

Kela Shlomo est financée par des donateurs privés anonymes,
mais « l’accord de coopération » avec le ministère serait
financé par « des fonds de contrepartie », ce qui suggère que
de l’argent du gouvernement est également impliqué, même si
celui-ci n’est pas versé directement sur les comptes de Kela
Shlomo.

Le besoin d’une organisation comme couverture s’est fait
ressentir le mois dernier lorsque The Jewish Daily Forward a
révélé qu’un certain nombre de grands groupes de pression
juifs israéliens aux Etats-Unis avaient refusé de généreuses
subventions en espèces du ministère israélien des affaires
stratégiques.

Ces groupes craignaient en effet que ces subsides les mettent
en infraction à la législation FARA, la loi américaine qui
exige des « agents étrangers » qu’ils se déclarent auprès de
la division contre-renseignement du Ministère de la justice
américain.

D’après le Times of Israel, l’utilisation de Kela Shlomo comme
couverture par le gouvernement israélien peut « signifier que
les organisations pro-israéliennes qui refusaient jusqu’ici
l’argent du Ministère pourraient désormais en bénéficier ».

Des opérations douteuses

Une des révélations les plus préoccupantes de l’enquête de
Horovitz pour le Times of Israel est que Kela Shlomo est peut-
être déjà impliquée dans des opérations douteuses et des
campagnes de diffamation contre des activistes pro-Palestine –
le même genre d’opérations secrètes dans lequel le Ministère
des affaires stratégiques aurait lui-même été directement
impliqué.

Face au Times of Israel, Kuperwasser, cofondateur de Kela
Shlomo, insiste sur le fait que son organisation n’a aucun
lien avec deux sociétés privées de renseignement israéliennes,
agissant dans l’ombre et impliquées dans des campagnes
d’opérations douteuses : Black Cube et Psy-Group – alors même
qu’il avance que ces deux entreprises auraient travaillé
directement pour le gouvernement israélien…

L’année dernière, il avait été révélé que Harvey Weinstein,
magnat d’Hollywood tombé en disgrâce, avait fait appel aux
services de Black Cube pour faire taire et intimider les
victimes présumées qui le mettaient en cause dans plusieurs
affaires d’agressions sexuelles.

Plus récemment, il a été révélé que Black Cube aurait été
mandaté par un client non identifé proche de l’administration
Trump pour tenter de réunir des informations susceptibles de
nuire aux responsables de l’administration Obama impliqués
dans les négociations de l’accord historique sur le nucléaire
iranien conclu en 2015.

Le gouvernement israélien était farouchement opposé à cet
accord et la nouvelle administration américaine s’en est
désengagée en mai dernier.

Selon « The Times of Israël » , la société Psy-Group était
impliquée dans la création d’un site web désormais supprimé,
appelé « outlawbds.com », qui affichait les noms, les adresses
e-mail et les photos de personnes censées soutenir BDS.

En septembre dernier, The Electronic Intifada a reçu un mail
de « outlawbds.com », envoyé également à plusieurs autres
médias, qui proclamait que « outlawbds.com » avait déjà publié
100 profils d’activistes et déclarait : « Nous voulons que ces
personnes sachent que leurs actions ne passent pas inaperçues
et que quelqu’un agira en toute légalité pour les stopper ».
Kuperwasser nie donc avec des liens directs avec Black Cube et
Psy-Group, mais il ne nie pas que Kela Shlomo travaille avec
Israel Cyber Shield, une autre société israélienne de l’ombre.

Selon un reportage paru dans le journal Haaretz en mai, Israel
Cyber Shield avait espionné la célèbre activiste arabe
américaine Linda Sarsour et sa famille, dans le cadre d’une
opération visant à la discréditer et à l’empêcher d’être
invitée à intervenir sur les campus américains.

Le dossier concernant Sarsour aurait été préparé pour Act.IL,
l’organisation liée au gouvernement israélien qui gère
l’application pour smartphone du même nom qui cherche à
manipuler l’opinion publique et à diffamer les activistes du
mouvement de solidarité avec la Palestine.

Bien que Kuperwasser « refuse de faire des commentaires » sur
les liens entre Kela Shlomo et Israel Cyber Shield, le Times
of Israel rapporte en se basant sur d’autres sources « qu’il y
a ou qu’il y avait une relation d’une certaine nature entre
les deux entités ».

Toujours selon le Times of Israel, d’autres sources ont pour
leur part affirmé « que Kela Shlomo était en réalité une
excroissance d’Israel Cyber Shield » que la société de
renseignement continue à collecter des informations pour le
compte de Kela Shlomo.

Une déontologie tortueuse

Le Times of Israel de David Horovitz cache son inquiétude
concernant la coopération entre le Ministère des affaires
stratégiques et Kela Shlomo derrière de grands discours
moralisateurs, bien résumés dans le titre de l’article : « BDS
est un business sale. Ceux qui le combattent au nom d’Israël
doivent rester propres ».

Or, aucun individu réellement préoccupé par la morale et le
fait de rester « propre » ne justifierait le massacre de
civils désarmés perpétrés par Israël dans le ghetto-cage de
Gaza. Or, Horovitz l’a fait, au prétexte que de nombreuses
personnes tuées auraient été membres du Hamas.

Comme l’a affirmé, entre autres, Human Rights Watch, « les
encouragements du Hamas et son soutien au mouvement, ainsi que
la participation de membres du Hamas dans les manifestations
ne justifie pas l’usage de munitions réelles contre des
manifestants ne représentant aucune menace pour des vies ».

La véritable préoccupation de Horovitz est la suivante :
« l’engagement en faveur d’Israël ne doit pas tomber dans le
caniveau parce que    c’est immoral et parce que cela se
retournera contre lui ». Il ajoute que « les répercussions
négatives l’emportent largement sur les bénéfices de ces
activités, lorsque ces dernières sont affichées, ce qu’elles
seront assurément ».

Ainsi, pour dire les choses clairement : plus de gens dans le
monde entier comprennent qu’Israël est un état d’apartheid,
qui prive des millions de Palestiniens de leurs droits les
plus fondamentaux uniquement parce qu’ils ne sont pas juifs.

Dans son effort pour contrer cela, Israël doit donner l’image
d’une démocratie avenante, ouverte et dynamique, avec ses gay-
prides, sa high-tech et ses femmes sexy en tenue de plage.

Cette approche rappelle la « stratégie totale » adoptée par
les leaders sud-africains dans les années d’agonie du régime
d’apartheid. Elle impliquait une répression interne sans
précédent, accompagnée de promesses de « réformes » destinées
à présenter l’Afrique du Sud sous un jour meilleur et à lui
éviter une isolation croissante au niveau international.

À l’instar de la rhétorique déployée par Israël pour vaincre
la lutte de libération palestinienne, les leaders racistes de
Pretoria tentaient alors de convaincre leur population et le
monde que leur pays faisait face à un « assaut total »
d’ennemis déterminés à le détruire.
Les épouvantails de l’Afrique du Sud étaient le communisme
soviétique et les activistes du mouvement de libération de
Nelson Mandela, alors qualifiés de « terroristes ». Ceux
d’Israël sont le Hamas, l’Iran et BDS. Tout comme celle de
l’Afrique du Sud l’a fait avec les Noirs, la propagande
israélienne diabolise constamment les Palestiniens en prenant
bien soin d’ignorer les efforts, pourtant considérables, de
conciliation. Pour avoir une chance de réussir là où l’Afrique
du Sud de l’apartheid a échoué, Israël doit dépeindre les
véritables défenseurs des valeurs démocratiques, les
Palestiniens et leurs alliés qui demandent une égalité
complète des droits pour les Palestiniens, comme des
incarnations du diable.

Mais puisque ce n’est évidemment pas la réalité, cette tâche
se révèle impossible sans avoir recours à de sales combines
qui affaiblissent l’image très glamour qu’Israël espère
vendre… Les véritables démocraties et les sociétés réellement
ouvertes ne s’engagent pas dans des campagnes de diffamation,
des sabotages ou des activités potentiellement illégales
contre les défenseurs des droits de l’homme.

Horovitz le sait certainement. Étant donné son soutien total à
la répression commise par Israël contre les Palestiniens, on
peut raisonnablement supposer qu’il aurait soutenu la sale
guerre cachée d’Israël s’il avait pensé qu’Israël pouvait s’en
tirer sans écorner son image. Mais, comme Frantz Luntz, il
sait que la vérité éclatera et qu’elle ne fera qu’exposer à nu
ce qu’Israël est vraiment.

Un documentaire censuré

Il s’agit peut-être du cas de dissimulation le plus
emblématique : la tentative de suppression du documentaire
« The Lobby – USA », qui montre au grand jour quelques rouages
du lobby pro-Israël aux États-Unis et a été tourné en
infiltrant les réseaux concernés.
En mars, The Electronic Intifada en publiait en exclusivité
les premiers détails concrets.

Le documentaire identifie plusieurs groupes de pression comme
travaillant directement avec Israël afin d’espionner des
citoyens américains grâce à des techniques sophistiquées de
collecte de données. Il met également en lumière les efforts
déployés pour diffamer et intimider les Américains perçus
comme trop critiques vis-à-vis d’Israël.

Quelques-unes des activités révélées dans ce documentaire
pourraient impliquer des organisations américaines menant des
opérations pour Israël sous couverture sans s’être
préalablement enregistrées comme agents d’un état étranger,
comme l’exige la loi américaine – c.-à-d. précisément la
situation que l’existence de Kela Shlomo semble destinée à
faciliter.

Ce mois-ci, The Electronic Intifada a révélé que le Qatar, qui
héberge et finance Al Jazeera, avait repoussé la diffusion du
documentaire pour une durée indéterminée, en invoquant des
craintes pour sa « sécurité nationale ».

Les leaders qataris sont préoccupés par le fait que le lobby
pro-Israël mis en cause dans le documentaire puisse exercer
des pressions sur l’administration Trump, afin qu’elle retire
une base militaire importante considérée comme vitale par le
petit émirat gazier pour dissuader les velléités d’invasion de
rivaux régionaux tels que l’Arabie Saoudite.

Al Jazeera avait diffusé en 2017 un documentaire similaire sur
le rôle du lobby pro-Israël au Royaume-Uni. Il montrait
notamment comment un agent de l’ambassade d’Israël lié au
ministre des affaires stratégiques Gilad Erdan intriguait pour
« abattre » un ministre britannique perçu comme trop critique
vis-à-vis d’Israël.

Plus d’informations sur ce documentaire : j’ai abordé « The
Lobby – USA » et sa censure dans l’émission Moderate Rebels
avec Max Blumenthal et Ben Norton.

Vous pouvez accéder à l’émission en entier en cliquant ici ,
ou visionner la vidéo de la partie traitant plus
spécifiquement de la censure du documentaire d’Al Jazeera ci-
dessous (lien YouTube).

Traduction: Caroline Riera Darsalia pour l’Agence Média
Palestine

Source : The Electronic Intifada

Vidéo     :    les     forces
israéliennes attaquent les
habitants de Khan al-Ahmar et
se préparent à détruire le
village
4 Juillet 2018
RAMALLAH (Ma’an) – Les forces israéliennes ont attaqué les
habitants ainsi que les militants et soutiens du village
bédouin de Khan al-Ahmar, à l’Est de Jérusalem, en Cisjordanie
occupée, mercredi.

Des militants du Comité de Résistance au Mur et aux Colonies,
entre autres, sont stationnés dans le village depuis des
semaines pour manifester contre le projet de destruction de
Khan al-Ahmar et de déplacement de ses habitants.

Les forces de l’armée israéliennes ont encerclé les environs
de Khan al-Ahmar à l’aube mercredi.
La terre sur laquelle le village bédouin est construit
appartient et est entièrement enregistré au cadastre du
village voisin d’Anata.

Cela fait un moment que les forces israéliennes essaient de
déplacer les 181 habitants du village bédouin, dont la moitié
sont des enfants.

Plus tôt cette semaine, l’armée israélienne a envahi Khan al-
Ahmar, pour préparer la démolition du village, laquelle
causerait le déplacement de plus de 35 familles
palestiniennes, dans le cadre du plan israélien d’expansion de
la colonie voisine Kfar Adummim.
Bien que le droit international humanitaire interdit la
démolition du village et la confiscation illégale de
propriétés privées, les forces israéliennes poursuivent leur
projet d’expansion en expulsant et en violant les droits
humains fondamentaux de la population.

Des témoins disent que la police israélienne déployée aux
abords du village bédouin a fermée la route principale. En
outre, les autorités israéliennes ont affrété des cars afin de
transférer les habitants vers le village d’al-Eizariya, à
l’Est de Jérusalem.

Le Croissant Rouge palestinien a rapporté que 35 personnes ont
été blessées et soignées sur place et que 4 ont été
transportées à l’hôpital pour y être soignées.

Israël a toujours fait en sorte de déraciner les communautés
bédouines de la région Est de Jérusalem afin de permettre
l’expansion des colonies dans la région, dans l’objectif de
transformer la totalité de la partie Est de la Cisjordanie en
une zone de colonies.

Le Ministère palestinien des Affaires étrangères a fermement
condamné « le nettoyage ethnique des Palestiniens par les
autorités d’occupation dans les zones C et dans la ville
occupée de Jérusalem et ses environs. »

Selon le site internet Ynet, des détracteurs disent qu’il est
quasiment impossible d’obtenir un permis de construire de la
part d’Israël et que la démolition du village et le
déplacement de ses 181 habitants ont clairement pour objectif
de construire de nouvelles colonies israéliennes illégales.

Une porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux
droits humains, Liz Throssell, a publié un communiqué dans
lequel elle demande à Israël de ne pas poursuivre ses projets
de démolition du village de Khan al-Ahmar et que le
déplacement forcé de ses habitants, ainsi que la destruction
de propriétés privées constitue une violation du droit
international.
la vidéo ci-dessous montre les forces israéliennes attaquant
et détenant une femme palestinienne, habitante du village de
Khan al-Ahmar :

la vidéo ci-dessous montre des bulldozers israéliens dans le
village de Khan al-Ahmar, prêts à le démolir, tandis que des
militants et des habitants manifestent :

Source : Ma’an News Agency
Traduction : LG pour l’Agence Média Palestine
“La résistance est féminine”:
des    femmes     de     Gaza
manifestent pour leur droit
au retour
Maha Hussaini – 3 juillet 2018

Des centaines de femmes se sont rassemblées à proximité de la
barrière orientale de Gaza pour demander la fin du blocus et
le droit au retour.

    Des Palestiniennes défilent à Gaza (MEE/Mohammed Asad)

GAZA – Des centaines de femmes et jeunes filles palestiniennes
se sont rassemblées mardi [3 juillet] près de la barrière qui
sépare l’enclave côtière d’Israël pour une manifestation des
« Palestiniennes pour le Retour et pour briser le siège »,
selon les termes employés par l’instance organisatrice.
Lors d’une conférence de presse tenue à Gaza lundi [2
juillet], le Haut Comité national pour la Grande Marche du
Retour et pour briser le siège a demandé aux femmes
palestiniennes de «       participer massivement à la
manifestation » et d’exiger leur droit au retour.

« Cet événement contribue à soutenir les Palestiniennes qui
tiennent bon malgré le siège. Le message en est clair :
personne ne peut nous priver de nos droits, en particulier le
droit au retour et l’exigence de mettre fin au siège », a
déclaré Iktimal Hamad, présidente de la commission Femmes du
Comité.

Les mères, épouses, filles ou sœurs de personnes tuées ou
blessées lors des manifestations de la Grande Marche du
Retour, ainsi que des femmes journalistes ou étudiantes à
l’université, brandissaient des drapeaux palestiniens ou des
panneaux demandant le droit au retour et affirmaient leur
volonté de poursuivre les manifestations.

« Qui a dit que les femmes ne pouvaient pas se battre aussi
efficacement que les hommes ? » s’est exclamée Suheir Khader,
39 ans, dont les proches et les amies sont venues manifester
avec elle.

« En grandissant, nous avons appris que la résistance était
féminine. Nos grands-mères étaient aux côtés de nos grands-
pères et ont lutté comme eux pendant la Nakba (la Catastrophe)
et la première intifada.
Des femmes et
  des enfants palestiniens manifestent à Gaza (MEE/Mohammed
                            Asad)

« Je suis ici aujourd’hui parce que nous [les femmes] ne
pouvons nous contenter de rester là en regardant nos pères et
nos maris se faire tuer ou blesser. Notre devoir, au minimum,
est de partager ce combat avec eux », a ajouté Suheir Khader.

Des femmes blessées au cours des manifestations de la Grande
Marche du Retour ont participé au rassemblement de mardi,
demandant que soit reconnu leur droit à recevoir des soins
médicaux et exigeant le droit au retour.

Amani al-Najjar, 25 ans, a affirmé que rien ne l’empêcherait
d’assister aux manifestations, « pas même [sa] blessure ».

« J’ai reçu une grenade lacrymogène dans la poitrine au cours
de la troisième semaine de manifestations », a-t-elle
expliqué. « Trois jours plus tard, j’allais mieux et je suis
revenue ici pour recommencer à manifester. »

Amani al-Najjar, dont le frère a été tué par un sniper
israélien l’an dernier, lorsqu’il participait à des
manifestations près de la barrière orientale, a ajouté : « Je
suis ici pour continuer ce que mon frère a commencé. S’ils
[les soldats israéliens] l’ont tué pour nous intimider et nous
forcer à arrêter, ils se trompent. Ils nous ont donné une
raison supplémentaire de continuer. »

Non seulement les Palestiniennes élèvent et éduquent des
combattants de la liberté mais, depuis plusieurs décennies,
elles se battent à leurs côtés et les protègent contre
l’occupation.

Israa Areer, journaliste : Les manifestations de la Grande
Marche du Retour ont démarré le 30 mars et se poursuivent
depuis plus de trois mois, pour exiger le droit au retour des
Palestiniens et la fin du blocus imposé par Israël à la bande
de Gaza.

Selon Ashraf al-Qidra, porte-parole du ministère palestinien
de la Santé à Gaza, le nombre de Palestiniens tués depuis le
début des manifestations s’élève à 134, dont 16 enfants et une
femme, le nombre de blessés étant de 15 200, dont 2 536
enfants et 1 160 femmes.

Um Khaled Loulo, 71 ans, a indiqué qu’elle participait aux
manifestations au moins une fois par semaine avec ses fils et
ses petits-enfants. « J’amène toujours mes petits-enfants pour
leur apprendre dans la pratique en quoi consiste le droit au
retour », a-t-elle expliqué à MEE.

« Je ne les laisse pas s’approcher de la clôture parce que je
sais que les soldats israéliens sont déterminés à leur tirer
dessus, mais au moins, ils ont l’occasion de comprendre que le
retour à leur patrie d’origine est un objectif pour lequel
lutter quand ils seront grands. »

Selon Um Khaled Loulo, amener ses petits-enfants aux
manifestations, c’est une façon de leur enseigner les valeurs
fondamentales de la vie et de les éduquer à défendre leurs
droits.

« Je les amène ici toutes les semaines et nous entonnons des
chants nationaux. Voilà comment on élève un enfant sous
l’occupation. »

Dans sa jeunesse, raconte-t-elle, elle participait à des
manifestations et jetait des pierres aux soldats israéliens.

« La femme est l’égale de l’homme, à la maison comme au front.
S’il se bat pour une cause, elle le fait aussi », affirme-t-
elle.

                                              Une manifestante
      palestinienne blessée est évacuée sur un brancard
                     (MEE/Mohammed Asad)

Israa Areer, journaliste de 26 ans, estime que la
participation des femmes à la lutte des Palestiniens n’a
« rien de nouveau ».

« Il y a plus de 60 ans, ma grand-mère a décoché des coups de
pied devant chez elle aux soldats israéliens qui essayaient
d’appréhender son mari et ses enfants. C’est aussi une forme
de résistance. »

Même si les autorités israéliennes se sont retirées de la
bande de Gaza en 2005, précise Israa Areer, elles continuent à
exercer « une influence et un contrôle directs sur la vie des
Palestiniennes ».

« Certes, Gaza n’est pas occupée, mais les autorités
israéliennes pratiquent encore toutes les formes d’oppression
contre les femmes en imposant un blocus strict qui les prive
de leurs droits élémentaires », ajoute-t-elle.

« Non seulement les Palestiniennes élèvent et éduquent des
combattants de la liberté mais, depuis plusieurs décennies,
elles se battent à leurs côtés et les protègent contre
l’occupation », conclut-elle.

Source : Middle East Eye
Traduction : SM pour l’Agence Média Palestine

Les femmes palestiniennes de
Gaza    appellent     à    la
solidarité alors qu’elles
marchent pour briser le siège
26 juin 2018
Une coalition importante de femmes de Gaza demande le soutien
des associations féministes du monde entier pour aider à
mettre fin au siège.

Mardi 3 juillet, le Haut Comité pour la Grande Marche du
Retour et pour Briser le Siège organise la première marche des
femmes depuis le début des manifestations le 30 mars. Les
organisateurs invitent les femmes du monde entier à aider les
femmes de Palestine à mettre fin à 7 décennies d’occupation et
à plus d’une décennie de blocus et de siège.
Dans un communiqué de presse, les organisateurs ont invité les
femmes, en tant qu’individus et en tant qu’associations, à se
joindre à l’événement et à aider à donner de la voix aux sans
voix et à mettre en lumière les souffrances et l’injustice
subies par le peuple palestinien depuis des décennies sous
l’occupation israélienne.

Le Haut Comité de la Grande Marche du Retour espère que les
femmes du monde entier se joindront aux manifestations, à Gaza
même et en organisant des événements solidaires dans leurs
propres pays pour réclamer la fin des 12 ans de blocus
israélien sur Gaza, imposé en 2006, qui a affecté tous les
aspects de la vie, de l’économie à la santé, l’éducation,
l’accès et la liberté de circulation, pour l’agriculture, la
pêche, les efforts de reconstruction après les trois
bombardements dévastateurs par Israël. Et plus largement, le
Comité demande la fin des 70 ans d’occupation de la Palestine.

Le Comité a réaffirmé que cette manifestation n’est affiliée à
aucun parti ou faction politique ni gouvernement, mais
représente indépendamment tous les Palestiniens hors de toute
affiliation politique.

Un rapport de l’ONU de 2012 avertissait que Gaza deviendrait
« invivable » en 2020, sauf à inverser les tendances
actuelles.

Traduction : J. Ch pour l’Agence Média Palestine

Source : Samidoun
Dix personnalités s’offrent
en otages pour faire libérer
Salah Hamouri

Des militants engagés pour les droits des Palestiniens font
une proposition aux autorités israéliennes pour obtenir la
sortie de prison de Salah Hamouri.

La détention administrative de l’avocat et militant franco-
palestinien Salah Hamouri a été renouvelée hier. Il avait été
arrêté le 23 août 2017 et placé en détention administrative
sans motifs connus. De reconduction en recondution, il est
encore emprisonné. Entre 2005 et 2011, il avait déjà fait sept
ans de prison sur la base d’un simple soupçon.

Des personnalités ont publié un communiqué      pour s’indigner
d’une détention qu’ils jugent arbitraire, et   pour proposer au
Premier ministre israélien de prendre la        place de Salah
Hamouri dans sa prison. Nous reproduisons      ce texte, et la
liste de ses signataires, en intégralité ci-dessous :

« Nous sommes dix. Nous avons en commun le fait de ne plus
être en activité professionnelle. D’origines et d’opinions
diverses, nous sommes tous engagés pour que les Palestiniens
disposent de leurs droits reconnus par la communauté
internationale. Nous sommes tous des militants pour la
libération de notre compatriote Salah Hamouri. Nous avons
aussi tous en commun d’être attachés aux libertés
fondamentales et au respect des droits inaliénables des
citoyens qui sont l’essence même de toute démocratie.

De naissance Franco-Palestinien, né et vivant à Jérusalem,
Salah Hamouri, avocat, ne dispose ni de la citoyenneté
israélienne ni de la nationalité palestinienne. En droit, il
est français. Nous ne pouvons donc rester indifférents à la
situation insupportable réservée à notre compatriote qui a été
arrêté chez lui le 23 août dernier et placé pour six mois en
détention administrative sur demande du ministre de la Défense
israélien.

Aucune charge ne pèse sur lui, aucun procès n’a eu lieu contre
lui. C’est une détention arbitraire, illégitime. Cette
qualification n’est pas seulement la nôtre : elle est également
partagée par les autorités françaises et par l’ONU. À la fin de
ces six mois de prison Israël a donné l’ordre de prolonger sa
peine de quatre mois, continuant de la sorte à violer ses
engagements internationaux en matière de droits de l’homme.

Comme si ces dix mois de prison totalement odieux n’étaient
pas suffisants, le 30 juin, date de sa sortie annoncée, Israël
décide de prolonger encore de trois mois sa détention.

C’est insupportable et inadmissible. Israël le prive de
liberté sans raison justifiée, et ceci dans un but clair : la
volonté de le faire partir de sa terre natale, la Palestine et
Jérusalem.

Nous ne pouvons pas non plus laisser sans réagir une telle
situation. Nous ne pouvons accepter de voir notre diplomatie,
et donc la France, insultée et méprisée de la sorte.

C’est pourquoi nous avons écrit au Premier ministre israélien
pour lui faire une proposition.

Salah Hamouri est désormais avocat. Il a fondé une famille. Il
a un jeune enfant. Sa détention est sans fondement. Salah
Hamouri doit pouvoir construire sa vie d’homme, de mari, de
père.
C’est pourquoi en échange de sa libération nous proposons de
le remplacer dans sa prison. Nous sommes dix Françaises et
Français. Nous avons un âge certain. Nous sommes prêts à nous
offrir en otages de la politique illégale d’Israël et à
prendre sa place en prison.

Cet échange devrait convenir aux autorités israéliennes. Il ne
serait pas de leur décision mais de la nôtre quand bien même
nous récusons ce type d’emprisonnement arbitraire.

Nous ne pouvons plus supporter cet acharnement contre Salah
Hamouri que nous connaissons bien. Nous ne pouvons plus
supporter que notre compatriote soit illégalement, sans causes
réelles et fondées, privé d’une vie d’homme jeune. Nous ne
pouvons admettre qu’il soit séparé de sa femme et de son
enfant de 2 ans.

Nous informons les autorités israéliennes et françaises de
notre démarche.

Monique Cerisier ben-Guiga, sénatrice honoraire ;

Claude Léosti , présidente des ONG pour la Palestine ;

Henri Bertholet, ancien député-maire de Romans-sur-Isère ;

Robert Clément, ancien président du conseil général de Seine-
Saint-Denis ;

Jean-Jacques Degail, chef d’entreprise à la retraite ;

Pierre-Nadir Doumandji, ancien haut fonctionnaire de l’ONU ;

José Fort, ancien grand reporter ;

Jean-Claude Lefort, député honoraire, beau-père de Salah
Hamouri ;

André Rosevègue, militant de l’Union juive française pour la
paix ;
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