Israel arme des néo-Nazis en Ukraine
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Israel arme des néo-Nazis en Ukraine Par Asa Winstanley – The Electronic Intifada – 4 juillet 2018 Le bataillon Azov se sert du symbole nazi Wolfsangel comme logo. Son fondateur, Andriy Biletsky (au centre) a agi pour faire interdire « le mélange des races » au Parlement ukrainien. (Azov/Twitter) The Electronic Intifada a appris que des armes israéliennes sont envoyées à une milice néo-nazie lourdement armée en Ukraine. La propagande en ligne du Bataillon Azov montre des fusils Tavor ayant une licence israélienne, dans les mains du groupe fasciste, tandis que des militants israéliens de défense des droits humains ont protesté contre les ventes d’armes à l’Ukraine au motif que les armes pourraient être introduites au sein de milices antisémites. Dans une lettre « sur des licences pour l’Ukraine » obtenue par The Electronic Intifada, l’agence chargée de l’exportation
des armes du ministère israélien de la défense dit qu’ils sont « précautionneux dans l’octroi de licences » à des exportateurs d’armes « en complète coordination avec le ministère des affaires étrangères et d’autres instances gouvernementales ». La lettre du 26 juin a été envoyée en réponse à l’avocat israélien Eitay Mack qui avait formulé une requête détaillée exigeant la fin de toute aide militaire d’Israël à ce pays. Le statut officiel d’Azov dans les forces armées ukrainiennes signifie qu’on ne peut pas vérifier que « les armes et l’entraînement israéliens » ne sont pas utilisés par des « soldats antisémites ou néo-nazis », ont écrit Mack et 35 autres militants des droits humains. Ils avaient écrit que les forces armées ukrainiennes utilisent des fusils fabriqués en Israël « et sont entraînés par des Israéliens » selon des rapports émanant du pays. Le chef de l’agence israélienne d’exportation d’armes a refusé de démentir le rapport, ou même de discuter de l’annulation des licences d’armes, au nom de questions de « sécurité ». Mais Racheli Chen, la cheffe de l’agence, a confirmé à Mack qu’elle avait « lu soigneusement votre lettre », qui détaillait la nature fasciste d’Azov et les rapports sur les armes et les entraînements israéliens. La lettre du ministère de la défense et la requête originelle de Mack sont accessibles dans leur version originale en hébreu. Des fusils israéliens en Ukraine Le fait que des armes israéliennes soient destinées à des néo- nazis ukrainiens est soutenu par la propre propagande en ligne d’Azov. Sur son canal youtube, Azov a posté une « revue » vidéo de
copies produites localement de deux fusils Tavor israéliens visibles ici : Une photo sur le site internet d’Azov montre aussi un Tavor dans les mains d’un des officiers de la milice. Les fusils sont fabriqués sous licence de Israel Weapons Industries (IWI), et en tant que tels, ont dû être autorisés par le gouvernement israélien. IWI désigne le Tavor comme « l’arme première » des forces spéciales israéliennes. Il a été utilisé dans les récents massacres de Palestiniens non armés prenant part aux manifestations de la Grande Marche du Retour à Gaza. De plus, la société d’armement ukrainienne d’État qui produit les fusils sous licence, a une page sur le Tavor sur son site. Le logo de Israel Weapons Industries apparaît aussi sur son site, y compris sur la page « Nos partenaires ». Ayant commencé comme une bande de casseurs fascistes, le bataillon Azov est l’une des milices d’extrême droite qui a maintenant été intégrée comme unité de la Garde Nationale d’Ukraine. Antirusse fervent, Azov a combattu la police des émeutes pendant les manifestations « Euromaidan » de 2013 à Kiev, la capitale, soutenues par les USA et l’UE. Les manifestations et les émeutes ont ouvert la voie au coup d’état de 2014 qui a démis le président prorusse Viktor Yanoukovitch.
Cette photo tirée du site d’Azov, montre un officier de la milice néo-nazie armé d’une version du fusil Tavor israélien. Le Tavor est fabriqué sous licence israélienne par Fort, le fabricant d’armes national d’Ukraine. Quand a commencé la guerre civile dans l’Est de l’Ukraine contre les séparatistes appuyés par la Russie, le nouveau gouvernement appuyé par l’Ouest a commencé à armer Azov. La milice est rapidement passée sous la compétence du ministère de l’intérieur ukrainien et a vu quelques uns des plus intenses combats sur le front contre les séparatistes. Le groupe est accusé dans les rapports des Nations Unies et de Human Rights Watch de commettre des crimes de guerre contre des séparatistes prorusses lors de la guerre civile dans la région orientale du Donbass, avec tortures, violences sexuelles et ciblages de maisons de civils. Aujourd’hui, Azov est dirigé par Arsen Avakov, le ministre de l’intérieur ukrainien. Selon la BBC, il paie ses combattants et a embauché un de ses commandants militaires, Vadym Troyan, comme adjoint, avec mission de contrôle de la police. Avakov a rencontré l’année dernière le ministre de l’intérieur
d’Israël, Aryeh Deri pour discuter de « coopération fructueuse ». Le jeune fondateur d’Azov qui fut son premier commandant militaire, Andriy Biletsky est aujourd’hui député au Parlement ukrainien. Comme l’a expliqué le journaliste Max Blumenthal sur The real News en février, Biletsky a « argumenté pour la restauration de l’honneur de la race blanche et a proposé des lois interdisant le « métissage ». Selon le Telegraph, Biletsky a écrit en 2014 que « la mission historique de notre nation dans ce moment critique est de conduire les races blanches du monde dans une croisade finale pour leur survie ». Une croisade contre les sous-hommes dirigés par les Sémites. Dans un camp d’entraînement militaire pour enfants l’année dernière, le Guardian a remarqué que plusieurs instructeurs d’Azov avaient des tatouages nazis et autres tatouages racistes, dont une svastika, le symbole de squelette des SS et un tatouage « Fierté blanche ». Un soldat de Azov a expliqué au Guardian qu’il se bat contre la Russie parce que « Poutine est juif ». S’adressant au Telegraph, un autre a loué Adolf Hitler et dit que l’homosexualité était une « maladie mentale » et que l’ampleur de l’Holocauste « est une grande question ». Un sergent instructeur d’Azov a dit un jour « en riant » à USA Today que « pas plus de la moitié de ses camarades sont des nazis ». Un porte-parole d’Azov a minimisé cette estimation, prétendant que « seulement 10 à 20% » des membres du groupe sont des nazis.
Le sergent a néanmoins « promis que lorsque la guerre prendra fin, ses camarades et lui marcheront sur la capitale, Kiev, pour renverser un gouvernement qu’ils considèrent corrompu. Après qu’Andriy BIletsky, le fondateur d’Azov, soit entré au Parlement, il a menacé de le dissoudre. « Croyez moi sur parole » a-t-il dit, « nous nous sommes rassemblés ici pour commencer la lutte pour le pouvoir ». Ces promesses ont été faites en 2014, mais il y a des signes précurseurs qu’elles soient tenues aujourd’hui. Cette année, le bataillon a fondé une nouvelle « Milice nationale » pour amener la guerre au pays. Ce gang bien organisé est à l’avant-garde d’une vague croissante de violence raciste et antisémite en Ukraine. Conduite par ses vétérans de l’armée, elle se spécialise dans les pogromes et la mise en œuvre par la violence de son programme politique. Au début de ce mois, revêtus de cagoules, avec des haches et des battes de baseball dans les mains, des membres du groupe ont détruit un camp rom à Kiev. Sur une vidéo, apparemment tournée par les voyous d’Azov eux-mêmes, la police est arrivée vers la fin de la destruction du camp. Ils ont l’air de ne rien faire tandis que les voyous crient « Gloire à la Nation ! Mort aux ennemis ! ».
Le ministre israélien de la défense, Avigdor Lieberman (à gauche) a rencontré le premier ministre d’Ukraine l’an dernier pour discuter de liens militaires plus poussés (portail du gouvernement d’Ukraine) L’aide militaire d’Israël à l’Ukraine et à ses néo-nazis imite de semblables programmes menés par les États Unis et d’autres pays de l’OTAN dont le Royaume Uni et le Canada. Ils sont tellement obsédés par l’idée de battre ce qu’ils perçoivent comme une menace de la part de la Russie, qu’ils semblent heureux d’aider des milices ouvertement racistes, du moment qu’elles combattent de leur côté. C’est aussi un retour en arrière au début de la guerre froide, lorsque la CIA a soutenu des fascistes et des hitlériens pour s’infiltrer d’Autriche en Hongrie en 1956, où ils ont commencé à massacrer des Juifs communistes hongrois et des Juifs hongrois comme « communistes ». Des posts récents sur les sites d’Azov donnent des informations sur une rencontre en juin avec l’attaché militaire canadien, le Colonel Brian Irwin. Командування полку АЗОВ зустрілося із канадськими дипломатамиhttps://t.co/7RA4h9xqMI#полк_Азов #АЗОВ
pic.twitter.com/ZUbQtlP9Bi — АЗОВ (@Polk_Azov) June 19, 2018 Selon Azov, les Canadiens ont conclu l’échange en exprimant « leurs espoirs d’une coopération fructueuse à l’avenir ». Irwin a accusé réception d’un mail de l’Electronic Intifada, mais n’a pas répondu aux questions sur sa rencontre avec la milice fasciste. Un porte-parole du Département de la défense du Canada a envoyé ensuite une déclaration dans laquelle il avance que « leur entraînement des forces armées ukrainiennes dans l’opération Unifier comporte des éléments forts sur les droits humains ». Ils ont dit que le Canada est « fortement opposé à la glorification du nazisme et de toutes les formes de racisme » mais que « chaque pays doit faire face aux périodes difficiles de son passé ». Le porte-parole, qui n’a pas donné son nom, a écrit que l’entraînement canadien « comporte un dialogue permanent sur le développement d’une Ukraine diverse et inclusive ». La déclaration n’a rien dit sur la façon dont la prétendue formation sur la diversité allait jusqu’au bataillon Azov. Il faut dire aussi que participait à la réunion avec le colonel Irwin, le chef de l’académie de formation des officiers, une institution qui porte le nom de l’Ukrainien nationaliste de droite, Yevhen Konovalets. Konovalets est une des idoles du groupe qui affiche fréquemment son portrait dans son iconographie militaire. Konovalets était le fondateur de l’Organisation des Nationalistes Ukrainiens (OUN) qui s’est ensuite alliée à
l’Allemagne nazie lors de l’invasion de l’Union Soviétique. OUN a participé au massacre notoire de Lvov en 1941, lorsque les Nazis ont envahi le territoire soviétique. Pendant le pogrome, des milliers de Juifs furent massacrés dans ce qui est maintenant une ville ukrainienne. L’aide des USA aux Nazis Le Canada n’est bien sûr pas le seul « allié » de l’OTAN à envoyer des armes en Ukraine. Comme l’a largement rapporté Max Blumenthal, des armes américaines, dont des engins lanceurs de grenades et de l’entraînement ont été fournis par Azov. Sous la pression du Pentagone, une clause de la note de défense renouvelée chaque année, qui interdit que l’aide des USA n’aille au bataillon Azov, a été régulièrement effacée. Cela a continué trois années durant avant que le parlementaire démocrate Ro Khanna et d’autres ne mettent la question au devant de la scène cette année. Pour avoir jeté ce trouble, Khanna a été calomnié à Washington en tant que « vendu à la rue K »[1] qui « s’occupait du linge sale de Poutine ». Malgré l’interdiction finalement votée, le statut d’Azov d’unité officielle des forces armées ukrainiennes ne permet pas de voir clairement comment l’aide américaine peut en être tenue à l’écart. En 2014, les groupes de lobby israéliens ADL et le centre Simon Wiesenthal ont refusé d’appuyer une tentative précédente d’empêcher les USA d’aider des groupes néo-nazis en Ukraine.
Photo aujourd’hui détruite issue d’un site de Azov qui montre que la milice néo-nazie avait des RPG fabriqués sous licence américaine. L’ADL a argumenté que « le focus devrait être mis sur la Russie » tandis que le centre Wiesenthal à pointé du doigt le fait que d’autres leaders d’extrême droite s’étaient rencontrés à l’ambassade américaine en Ukraine, comme si quelque part cela les absolvait de leur points de vue antisémites. Les tentatives de la part de certains membres du Congrès d’empêcher l’aide militaire américaine aux Nazis en Ukraine peut expliquer l’aide militaire israélienne. La « coopération technico-militaire qui s’approfondit » d’Israël avec l’Ukraine et ses milices fascistes est susceptible de constituer un moyen d’aider son partenaire à la Maison Blanche et représente une autre facette de l’alliance sioniste-suprématiste blanche grandissante. Israël a agi historiquement comme une voie utile par laquelle
les présidents américains et la CIA peuvent contourner des restrictions du Congrès sur l’aide à divers groupes et gouvernements peu ragoûtants dans le monde. Dans l’Amérique Latine des années 1980, ces pratiques ont concerné les Contras, qui menaient une guerre contre le gouvernement révolutionnaire de gauche au Nicaragua, comme aussi l’accueil d’autres brigades de mort fascistes latino- américaines et de dictatures militaires. Il s’agit aussi du régime d’apartheid sud africain, que les gouvernements israéliens aussi bien de la « gauche sioniste » que du Likoud ont armé pendant des décennies. Comme cité dans le livre d’Andrew et Leslie Cockburn, Liaison Dangereuse, un ancien membre du Parlement israélien, le Général Mattityahu Peled, l’a exprimé succinctement : « En Amérique centrale, Israël est le contractant du « sale boulot » pour l’administration américaine. Israël agit comme le bras complice des États Unis ». Au sein d’une montée alarmante de l’antisémitisme et du néonazisme, Israël apparaît maintenant comme reprenant ce rôle en Europe de ‘Est. Avec la traduction en hébreu de Dena Shunra Asa Winstanley rédacteur associé de The Electronic Intifada. Source : The Electronic Intifada Traduction : SF pour l’Agence Média Palestine
Israël craint que les tactiques de sa sale guerre contre BDS soient affichées au grand jour Par Ali Abunimah, le 26 juin 2018 Le ministre Gilad Edan en 2015 à Tel Aviv Un grand stratège du lobby pro-israélien a peur de The Electronic Intifada. Lors de son intervention durant une conférence tenue la semaine dernière et sponsorisée par le gouvernement israélien, le sondeur républicain Frank Luntz projetait les formules qu’il estimait être les plus efficaces pour la propagande israélienne. D’après le site The Media Line, il a expressément dissuadé les personnes présentes dans le public de publier sur le Web des images de ce qu’il projetait en avançant la justification
suivante : « Si vous le faites, cela finira dans The Electronic Intifada et ce sera utilisé contre tous ceux qui sont présents dans cette salle ». Puis, craignant que ces éléments soient effectivement publiés, Luntz a subitement interrompu sa présentation. Gimmicks like "Four Sentences that Defeat BDS" & "Hate" maps, & international conferences via multi-million dollar Israeli government programs can't stop grassroots #BDS for freedom, justice & equality for Palestinians. We're on the right side of history. https://t.co/wOXJIDOx5h pic.twitter.com/x3mVdeGvJS — Adalah-NY (@AdalahNY) June 24, 2018 Luntz faisait sans aucun doute référence à l’article de The Electronic Intifada sur une conférence du même type ayant eu lieu en mai 2016, qui traitait des méthodes pour contrer le mouvement Boycott Désinvestissement Sanction (BDS), qui lutte pour les droits des Palestiniens. Depuis 2016, des responsables de groupes de pression pro- israéliens ont reconnu dans un rapport confidentiel que tous leurs efforts pour stopper BDS, bien que bénéficiant d’un soutien financier conséquent, ont échoué à endiguer les « réussites significatives » et « l’impressionnante croissance » du mouvement. Dans une vague globale de solidarité avec les Palestiniens, provoquée par le dégoût et l’écœurement vis-à-vis des massacres commis par Israël contre les civils désarmés qui participaient la Grande Marche du Retour à Gaza, le mouvement BDS a continué a engranger des victoires. Et Luntz est loin d’être le seul à vouloir imposer une chape de plomb en ce qui concerne les efforts secrets d’Israël visant à faire taire les revendications pour la fin de son
régime d’occupation, de colonisation et d’apartheid. Israël a beaucoup de choses à cacher… « La fronde de Salomon » Dans un article détaillé, le rédacteur en chef et fondateur du journal The Times of Israel, David Horovitz enquête sur la nouvelle arme d’Israël dans la guerre contre le mouvement de solidarité avec la Palestine. Il s’agit d’une organisation se disant non gouvernementale et indépendante, appelée Kela Shlomo, c.-à-d. « la fronde de Salomon ». Or, l’enquête de Horovitz révèle qu’il ne s’agit là ni plus ni moins que d’une couverture pour le gouvernement israélien, permettant à celui-ci de dissimuler des activités peu avouables et de s’immiscer dans la politique et dans la société civile d’autres pays en contournant leur législation. La direction de Kela Shlomo est un véritable Who’s Who de l’élite politique et militaire israélienne. On y trouve notamment les anciens diplomates Dore Gold et Ron Prosor, l’ancien responsable de la sécurité nationale Yaakov Amidror, ainsi que l’ancien responsable du renseignement militaire Amos Yadlin. L’organisation travaille en collaboration avec le très opaque Ministrère des affaires stratégiques d’Israël. Ayant à sa tête Gilad Erdan, ce ministère est en charge des opérations secrètes d’Israël visant à contrer le mouvement BDS. Sa directrice générale, Sima Vaknin-Gil est une ancienne haut gradée du renseignement militaire. L’organisation compte également parmi ses fondateurs Yossi Kuperwasser, un autre ancien haut gradé du renseignement militaire, qui a précédé Vaknin-Gil à ce poste.
Lorsqu’Erdan annonçait la création de l’organisation de Kela Shlomo en décembre dernier, il affirmait que l’organisation augmenterait la capacité d’Israël à combattre et à vaincre BDS. Kela Shlomo est financée par des donateurs privés anonymes, mais « l’accord de coopération » avec le ministère serait financé par « des fonds de contrepartie », ce qui suggère que de l’argent du gouvernement est également impliqué, même si celui-ci n’est pas versé directement sur les comptes de Kela Shlomo. Le besoin d’une organisation comme couverture s’est fait ressentir le mois dernier lorsque The Jewish Daily Forward a révélé qu’un certain nombre de grands groupes de pression juifs israéliens aux Etats-Unis avaient refusé de généreuses subventions en espèces du ministère israélien des affaires stratégiques. Ces groupes craignaient en effet que ces subsides les mettent en infraction à la législation FARA, la loi américaine qui exige des « agents étrangers » qu’ils se déclarent auprès de la division contre-renseignement du Ministère de la justice américain. D’après le Times of Israel, l’utilisation de Kela Shlomo comme couverture par le gouvernement israélien peut « signifier que les organisations pro-israéliennes qui refusaient jusqu’ici l’argent du Ministère pourraient désormais en bénéficier ». Des opérations douteuses Une des révélations les plus préoccupantes de l’enquête de Horovitz pour le Times of Israel est que Kela Shlomo est peut- être déjà impliquée dans des opérations douteuses et des campagnes de diffamation contre des activistes pro-Palestine – le même genre d’opérations secrètes dans lequel le Ministère des affaires stratégiques aurait lui-même été directement
impliqué. Face au Times of Israel, Kuperwasser, cofondateur de Kela Shlomo, insiste sur le fait que son organisation n’a aucun lien avec deux sociétés privées de renseignement israéliennes, agissant dans l’ombre et impliquées dans des campagnes d’opérations douteuses : Black Cube et Psy-Group – alors même qu’il avance que ces deux entreprises auraient travaillé directement pour le gouvernement israélien… L’année dernière, il avait été révélé que Harvey Weinstein, magnat d’Hollywood tombé en disgrâce, avait fait appel aux services de Black Cube pour faire taire et intimider les victimes présumées qui le mettaient en cause dans plusieurs affaires d’agressions sexuelles. Plus récemment, il a été révélé que Black Cube aurait été mandaté par un client non identifé proche de l’administration Trump pour tenter de réunir des informations susceptibles de nuire aux responsables de l’administration Obama impliqués dans les négociations de l’accord historique sur le nucléaire iranien conclu en 2015. Le gouvernement israélien était farouchement opposé à cet accord et la nouvelle administration américaine s’en est désengagée en mai dernier. Selon « The Times of Israël » , la société Psy-Group était impliquée dans la création d’un site web désormais supprimé, appelé « outlawbds.com », qui affichait les noms, les adresses e-mail et les photos de personnes censées soutenir BDS. En septembre dernier, The Electronic Intifada a reçu un mail de « outlawbds.com », envoyé également à plusieurs autres médias, qui proclamait que « outlawbds.com » avait déjà publié 100 profils d’activistes et déclarait : « Nous voulons que ces personnes sachent que leurs actions ne passent pas inaperçues et que quelqu’un agira en toute légalité pour les stopper ».
Kuperwasser nie donc avec des liens directs avec Black Cube et Psy-Group, mais il ne nie pas que Kela Shlomo travaille avec Israel Cyber Shield, une autre société israélienne de l’ombre. Selon un reportage paru dans le journal Haaretz en mai, Israel Cyber Shield avait espionné la célèbre activiste arabe américaine Linda Sarsour et sa famille, dans le cadre d’une opération visant à la discréditer et à l’empêcher d’être invitée à intervenir sur les campus américains. Le dossier concernant Sarsour aurait été préparé pour Act.IL, l’organisation liée au gouvernement israélien qui gère l’application pour smartphone du même nom qui cherche à manipuler l’opinion publique et à diffamer les activistes du mouvement de solidarité avec la Palestine. Bien que Kuperwasser « refuse de faire des commentaires » sur les liens entre Kela Shlomo et Israel Cyber Shield, le Times of Israel rapporte en se basant sur d’autres sources « qu’il y a ou qu’il y avait une relation d’une certaine nature entre les deux entités ». Toujours selon le Times of Israel, d’autres sources ont pour leur part affirmé « que Kela Shlomo était en réalité une excroissance d’Israel Cyber Shield » que la société de renseignement continue à collecter des informations pour le compte de Kela Shlomo. Une déontologie tortueuse Le Times of Israel de David Horovitz cache son inquiétude concernant la coopération entre le Ministère des affaires stratégiques et Kela Shlomo derrière de grands discours moralisateurs, bien résumés dans le titre de l’article : « BDS est un business sale. Ceux qui le combattent au nom d’Israël doivent rester propres ». Or, aucun individu réellement préoccupé par la morale et le fait de rester « propre » ne justifierait le massacre de
civils désarmés perpétrés par Israël dans le ghetto-cage de Gaza. Or, Horovitz l’a fait, au prétexte que de nombreuses personnes tuées auraient été membres du Hamas. Comme l’a affirmé, entre autres, Human Rights Watch, « les encouragements du Hamas et son soutien au mouvement, ainsi que la participation de membres du Hamas dans les manifestations ne justifie pas l’usage de munitions réelles contre des manifestants ne représentant aucune menace pour des vies ». La véritable préoccupation de Horovitz est la suivante : « l’engagement en faveur d’Israël ne doit pas tomber dans le caniveau parce que c’est immoral et parce que cela se retournera contre lui ». Il ajoute que « les répercussions négatives l’emportent largement sur les bénéfices de ces activités, lorsque ces dernières sont affichées, ce qu’elles seront assurément ». Ainsi, pour dire les choses clairement : plus de gens dans le monde entier comprennent qu’Israël est un état d’apartheid, qui prive des millions de Palestiniens de leurs droits les plus fondamentaux uniquement parce qu’ils ne sont pas juifs. Dans son effort pour contrer cela, Israël doit donner l’image d’une démocratie avenante, ouverte et dynamique, avec ses gay- prides, sa high-tech et ses femmes sexy en tenue de plage. Cette approche rappelle la « stratégie totale » adoptée par les leaders sud-africains dans les années d’agonie du régime d’apartheid. Elle impliquait une répression interne sans précédent, accompagnée de promesses de « réformes » destinées à présenter l’Afrique du Sud sous un jour meilleur et à lui éviter une isolation croissante au niveau international. À l’instar de la rhétorique déployée par Israël pour vaincre la lutte de libération palestinienne, les leaders racistes de Pretoria tentaient alors de convaincre leur population et le monde que leur pays faisait face à un « assaut total » d’ennemis déterminés à le détruire.
Les épouvantails de l’Afrique du Sud étaient le communisme soviétique et les activistes du mouvement de libération de Nelson Mandela, alors qualifiés de « terroristes ». Ceux d’Israël sont le Hamas, l’Iran et BDS. Tout comme celle de l’Afrique du Sud l’a fait avec les Noirs, la propagande israélienne diabolise constamment les Palestiniens en prenant bien soin d’ignorer les efforts, pourtant considérables, de conciliation. Pour avoir une chance de réussir là où l’Afrique du Sud de l’apartheid a échoué, Israël doit dépeindre les véritables défenseurs des valeurs démocratiques, les Palestiniens et leurs alliés qui demandent une égalité complète des droits pour les Palestiniens, comme des incarnations du diable. Mais puisque ce n’est évidemment pas la réalité, cette tâche se révèle impossible sans avoir recours à de sales combines qui affaiblissent l’image très glamour qu’Israël espère vendre… Les véritables démocraties et les sociétés réellement ouvertes ne s’engagent pas dans des campagnes de diffamation, des sabotages ou des activités potentiellement illégales contre les défenseurs des droits de l’homme. Horovitz le sait certainement. Étant donné son soutien total à la répression commise par Israël contre les Palestiniens, on peut raisonnablement supposer qu’il aurait soutenu la sale guerre cachée d’Israël s’il avait pensé qu’Israël pouvait s’en tirer sans écorner son image. Mais, comme Frantz Luntz, il sait que la vérité éclatera et qu’elle ne fera qu’exposer à nu ce qu’Israël est vraiment. Un documentaire censuré Il s’agit peut-être du cas de dissimulation le plus emblématique : la tentative de suppression du documentaire « The Lobby – USA », qui montre au grand jour quelques rouages du lobby pro-Israël aux États-Unis et a été tourné en infiltrant les réseaux concernés.
En mars, The Electronic Intifada en publiait en exclusivité les premiers détails concrets. Le documentaire identifie plusieurs groupes de pression comme travaillant directement avec Israël afin d’espionner des citoyens américains grâce à des techniques sophistiquées de collecte de données. Il met également en lumière les efforts déployés pour diffamer et intimider les Américains perçus comme trop critiques vis-à-vis d’Israël. Quelques-unes des activités révélées dans ce documentaire pourraient impliquer des organisations américaines menant des opérations pour Israël sous couverture sans s’être préalablement enregistrées comme agents d’un état étranger, comme l’exige la loi américaine – c.-à-d. précisément la situation que l’existence de Kela Shlomo semble destinée à faciliter. Ce mois-ci, The Electronic Intifada a révélé que le Qatar, qui héberge et finance Al Jazeera, avait repoussé la diffusion du documentaire pour une durée indéterminée, en invoquant des craintes pour sa « sécurité nationale ». Les leaders qataris sont préoccupés par le fait que le lobby pro-Israël mis en cause dans le documentaire puisse exercer des pressions sur l’administration Trump, afin qu’elle retire une base militaire importante considérée comme vitale par le petit émirat gazier pour dissuader les velléités d’invasion de rivaux régionaux tels que l’Arabie Saoudite. Al Jazeera avait diffusé en 2017 un documentaire similaire sur le rôle du lobby pro-Israël au Royaume-Uni. Il montrait notamment comment un agent de l’ambassade d’Israël lié au ministre des affaires stratégiques Gilad Erdan intriguait pour « abattre » un ministre britannique perçu comme trop critique vis-à-vis d’Israël. Plus d’informations sur ce documentaire : j’ai abordé « The Lobby – USA » et sa censure dans l’émission Moderate Rebels
avec Max Blumenthal et Ben Norton. Vous pouvez accéder à l’émission en entier en cliquant ici , ou visionner la vidéo de la partie traitant plus spécifiquement de la censure du documentaire d’Al Jazeera ci- dessous (lien YouTube). Traduction: Caroline Riera Darsalia pour l’Agence Média Palestine Source : The Electronic Intifada Vidéo : les forces israéliennes attaquent les habitants de Khan al-Ahmar et se préparent à détruire le village 4 Juillet 2018
RAMALLAH (Ma’an) – Les forces israéliennes ont attaqué les habitants ainsi que les militants et soutiens du village bédouin de Khan al-Ahmar, à l’Est de Jérusalem, en Cisjordanie occupée, mercredi. Des militants du Comité de Résistance au Mur et aux Colonies, entre autres, sont stationnés dans le village depuis des semaines pour manifester contre le projet de destruction de Khan al-Ahmar et de déplacement de ses habitants. Les forces de l’armée israéliennes ont encerclé les environs de Khan al-Ahmar à l’aube mercredi. La terre sur laquelle le village bédouin est construit appartient et est entièrement enregistré au cadastre du village voisin d’Anata. Cela fait un moment que les forces israéliennes essaient de déplacer les 181 habitants du village bédouin, dont la moitié sont des enfants. Plus tôt cette semaine, l’armée israélienne a envahi Khan al- Ahmar, pour préparer la démolition du village, laquelle causerait le déplacement de plus de 35 familles palestiniennes, dans le cadre du plan israélien d’expansion de la colonie voisine Kfar Adummim.
Bien que le droit international humanitaire interdit la démolition du village et la confiscation illégale de propriétés privées, les forces israéliennes poursuivent leur projet d’expansion en expulsant et en violant les droits humains fondamentaux de la population. Des témoins disent que la police israélienne déployée aux abords du village bédouin a fermée la route principale. En outre, les autorités israéliennes ont affrété des cars afin de transférer les habitants vers le village d’al-Eizariya, à l’Est de Jérusalem. Le Croissant Rouge palestinien a rapporté que 35 personnes ont été blessées et soignées sur place et que 4 ont été transportées à l’hôpital pour y être soignées. Israël a toujours fait en sorte de déraciner les communautés bédouines de la région Est de Jérusalem afin de permettre l’expansion des colonies dans la région, dans l’objectif de transformer la totalité de la partie Est de la Cisjordanie en une zone de colonies. Le Ministère palestinien des Affaires étrangères a fermement condamné « le nettoyage ethnique des Palestiniens par les autorités d’occupation dans les zones C et dans la ville occupée de Jérusalem et ses environs. » Selon le site internet Ynet, des détracteurs disent qu’il est quasiment impossible d’obtenir un permis de construire de la part d’Israël et que la démolition du village et le déplacement de ses 181 habitants ont clairement pour objectif de construire de nouvelles colonies israéliennes illégales. Une porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits humains, Liz Throssell, a publié un communiqué dans lequel elle demande à Israël de ne pas poursuivre ses projets de démolition du village de Khan al-Ahmar et que le déplacement forcé de ses habitants, ainsi que la destruction de propriétés privées constitue une violation du droit
international.
la vidéo ci-dessous montre les forces israéliennes attaquant et détenant une femme palestinienne, habitante du village de Khan al-Ahmar : la vidéo ci-dessous montre des bulldozers israéliens dans le village de Khan al-Ahmar, prêts à le démolir, tandis que des militants et des habitants manifestent : Source : Ma’an News Agency Traduction : LG pour l’Agence Média Palestine
“La résistance est féminine”: des femmes de Gaza manifestent pour leur droit au retour Maha Hussaini – 3 juillet 2018 Des centaines de femmes se sont rassemblées à proximité de la barrière orientale de Gaza pour demander la fin du blocus et le droit au retour. Des Palestiniennes défilent à Gaza (MEE/Mohammed Asad) GAZA – Des centaines de femmes et jeunes filles palestiniennes se sont rassemblées mardi [3 juillet] près de la barrière qui sépare l’enclave côtière d’Israël pour une manifestation des « Palestiniennes pour le Retour et pour briser le siège », selon les termes employés par l’instance organisatrice.
Lors d’une conférence de presse tenue à Gaza lundi [2 juillet], le Haut Comité national pour la Grande Marche du Retour et pour briser le siège a demandé aux femmes palestiniennes de « participer massivement à la manifestation » et d’exiger leur droit au retour. « Cet événement contribue à soutenir les Palestiniennes qui tiennent bon malgré le siège. Le message en est clair : personne ne peut nous priver de nos droits, en particulier le droit au retour et l’exigence de mettre fin au siège », a déclaré Iktimal Hamad, présidente de la commission Femmes du Comité. Les mères, épouses, filles ou sœurs de personnes tuées ou blessées lors des manifestations de la Grande Marche du Retour, ainsi que des femmes journalistes ou étudiantes à l’université, brandissaient des drapeaux palestiniens ou des panneaux demandant le droit au retour et affirmaient leur volonté de poursuivre les manifestations. « Qui a dit que les femmes ne pouvaient pas se battre aussi efficacement que les hommes ? » s’est exclamée Suheir Khader, 39 ans, dont les proches et les amies sont venues manifester avec elle. « En grandissant, nous avons appris que la résistance était féminine. Nos grands-mères étaient aux côtés de nos grands- pères et ont lutté comme eux pendant la Nakba (la Catastrophe) et la première intifada.
Des femmes et des enfants palestiniens manifestent à Gaza (MEE/Mohammed Asad) « Je suis ici aujourd’hui parce que nous [les femmes] ne pouvons nous contenter de rester là en regardant nos pères et nos maris se faire tuer ou blesser. Notre devoir, au minimum, est de partager ce combat avec eux », a ajouté Suheir Khader. Des femmes blessées au cours des manifestations de la Grande Marche du Retour ont participé au rassemblement de mardi, demandant que soit reconnu leur droit à recevoir des soins médicaux et exigeant le droit au retour. Amani al-Najjar, 25 ans, a affirmé que rien ne l’empêcherait d’assister aux manifestations, « pas même [sa] blessure ». « J’ai reçu une grenade lacrymogène dans la poitrine au cours de la troisième semaine de manifestations », a-t-elle expliqué. « Trois jours plus tard, j’allais mieux et je suis revenue ici pour recommencer à manifester. » Amani al-Najjar, dont le frère a été tué par un sniper israélien l’an dernier, lorsqu’il participait à des manifestations près de la barrière orientale, a ajouté : « Je suis ici pour continuer ce que mon frère a commencé. S’ils
[les soldats israéliens] l’ont tué pour nous intimider et nous forcer à arrêter, ils se trompent. Ils nous ont donné une raison supplémentaire de continuer. » Non seulement les Palestiniennes élèvent et éduquent des combattants de la liberté mais, depuis plusieurs décennies, elles se battent à leurs côtés et les protègent contre l’occupation. Israa Areer, journaliste : Les manifestations de la Grande Marche du Retour ont démarré le 30 mars et se poursuivent depuis plus de trois mois, pour exiger le droit au retour des Palestiniens et la fin du blocus imposé par Israël à la bande de Gaza. Selon Ashraf al-Qidra, porte-parole du ministère palestinien de la Santé à Gaza, le nombre de Palestiniens tués depuis le début des manifestations s’élève à 134, dont 16 enfants et une femme, le nombre de blessés étant de 15 200, dont 2 536 enfants et 1 160 femmes. Um Khaled Loulo, 71 ans, a indiqué qu’elle participait aux manifestations au moins une fois par semaine avec ses fils et ses petits-enfants. « J’amène toujours mes petits-enfants pour leur apprendre dans la pratique en quoi consiste le droit au retour », a-t-elle expliqué à MEE. « Je ne les laisse pas s’approcher de la clôture parce que je sais que les soldats israéliens sont déterminés à leur tirer dessus, mais au moins, ils ont l’occasion de comprendre que le retour à leur patrie d’origine est un objectif pour lequel lutter quand ils seront grands. » Selon Um Khaled Loulo, amener ses petits-enfants aux manifestations, c’est une façon de leur enseigner les valeurs fondamentales de la vie et de les éduquer à défendre leurs droits. « Je les amène ici toutes les semaines et nous entonnons des
chants nationaux. Voilà comment on élève un enfant sous l’occupation. » Dans sa jeunesse, raconte-t-elle, elle participait à des manifestations et jetait des pierres aux soldats israéliens. « La femme est l’égale de l’homme, à la maison comme au front. S’il se bat pour une cause, elle le fait aussi », affirme-t- elle. Une manifestante palestinienne blessée est évacuée sur un brancard (MEE/Mohammed Asad) Israa Areer, journaliste de 26 ans, estime que la participation des femmes à la lutte des Palestiniens n’a « rien de nouveau ». « Il y a plus de 60 ans, ma grand-mère a décoché des coups de pied devant chez elle aux soldats israéliens qui essayaient d’appréhender son mari et ses enfants. C’est aussi une forme de résistance. » Même si les autorités israéliennes se sont retirées de la bande de Gaza en 2005, précise Israa Areer, elles continuent à exercer « une influence et un contrôle directs sur la vie des
Palestiniennes ». « Certes, Gaza n’est pas occupée, mais les autorités israéliennes pratiquent encore toutes les formes d’oppression contre les femmes en imposant un blocus strict qui les prive de leurs droits élémentaires », ajoute-t-elle. « Non seulement les Palestiniennes élèvent et éduquent des combattants de la liberté mais, depuis plusieurs décennies, elles se battent à leurs côtés et les protègent contre l’occupation », conclut-elle. Source : Middle East Eye Traduction : SM pour l’Agence Média Palestine Les femmes palestiniennes de Gaza appellent à la solidarité alors qu’elles marchent pour briser le siège 26 juin 2018
Une coalition importante de femmes de Gaza demande le soutien des associations féministes du monde entier pour aider à mettre fin au siège. Mardi 3 juillet, le Haut Comité pour la Grande Marche du Retour et pour Briser le Siège organise la première marche des femmes depuis le début des manifestations le 30 mars. Les organisateurs invitent les femmes du monde entier à aider les femmes de Palestine à mettre fin à 7 décennies d’occupation et à plus d’une décennie de blocus et de siège.
Dans un communiqué de presse, les organisateurs ont invité les femmes, en tant qu’individus et en tant qu’associations, à se joindre à l’événement et à aider à donner de la voix aux sans voix et à mettre en lumière les souffrances et l’injustice subies par le peuple palestinien depuis des décennies sous l’occupation israélienne. Le Haut Comité de la Grande Marche du Retour espère que les femmes du monde entier se joindront aux manifestations, à Gaza même et en organisant des événements solidaires dans leurs propres pays pour réclamer la fin des 12 ans de blocus israélien sur Gaza, imposé en 2006, qui a affecté tous les aspects de la vie, de l’économie à la santé, l’éducation, l’accès et la liberté de circulation, pour l’agriculture, la pêche, les efforts de reconstruction après les trois bombardements dévastateurs par Israël. Et plus largement, le Comité demande la fin des 70 ans d’occupation de la Palestine. Le Comité a réaffirmé que cette manifestation n’est affiliée à aucun parti ou faction politique ni gouvernement, mais représente indépendamment tous les Palestiniens hors de toute affiliation politique. Un rapport de l’ONU de 2012 avertissait que Gaza deviendrait « invivable » en 2020, sauf à inverser les tendances actuelles. Traduction : J. Ch pour l’Agence Média Palestine Source : Samidoun
Dix personnalités s’offrent en otages pour faire libérer Salah Hamouri Des militants engagés pour les droits des Palestiniens font une proposition aux autorités israéliennes pour obtenir la sortie de prison de Salah Hamouri. La détention administrative de l’avocat et militant franco- palestinien Salah Hamouri a été renouvelée hier. Il avait été arrêté le 23 août 2017 et placé en détention administrative sans motifs connus. De reconduction en recondution, il est encore emprisonné. Entre 2005 et 2011, il avait déjà fait sept ans de prison sur la base d’un simple soupçon. Des personnalités ont publié un communiqué pour s’indigner d’une détention qu’ils jugent arbitraire, et pour proposer au Premier ministre israélien de prendre la place de Salah Hamouri dans sa prison. Nous reproduisons ce texte, et la liste de ses signataires, en intégralité ci-dessous : « Nous sommes dix. Nous avons en commun le fait de ne plus être en activité professionnelle. D’origines et d’opinions diverses, nous sommes tous engagés pour que les Palestiniens disposent de leurs droits reconnus par la communauté internationale. Nous sommes tous des militants pour la libération de notre compatriote Salah Hamouri. Nous avons aussi tous en commun d’être attachés aux libertés fondamentales et au respect des droits inaliénables des
citoyens qui sont l’essence même de toute démocratie. De naissance Franco-Palestinien, né et vivant à Jérusalem, Salah Hamouri, avocat, ne dispose ni de la citoyenneté israélienne ni de la nationalité palestinienne. En droit, il est français. Nous ne pouvons donc rester indifférents à la situation insupportable réservée à notre compatriote qui a été arrêté chez lui le 23 août dernier et placé pour six mois en détention administrative sur demande du ministre de la Défense israélien. Aucune charge ne pèse sur lui, aucun procès n’a eu lieu contre lui. C’est une détention arbitraire, illégitime. Cette qualification n’est pas seulement la nôtre : elle est également partagée par les autorités françaises et par l’ONU. À la fin de ces six mois de prison Israël a donné l’ordre de prolonger sa peine de quatre mois, continuant de la sorte à violer ses engagements internationaux en matière de droits de l’homme. Comme si ces dix mois de prison totalement odieux n’étaient pas suffisants, le 30 juin, date de sa sortie annoncée, Israël décide de prolonger encore de trois mois sa détention. C’est insupportable et inadmissible. Israël le prive de liberté sans raison justifiée, et ceci dans un but clair : la volonté de le faire partir de sa terre natale, la Palestine et Jérusalem. Nous ne pouvons pas non plus laisser sans réagir une telle situation. Nous ne pouvons accepter de voir notre diplomatie, et donc la France, insultée et méprisée de la sorte. C’est pourquoi nous avons écrit au Premier ministre israélien pour lui faire une proposition. Salah Hamouri est désormais avocat. Il a fondé une famille. Il a un jeune enfant. Sa détention est sans fondement. Salah Hamouri doit pouvoir construire sa vie d’homme, de mari, de père.
C’est pourquoi en échange de sa libération nous proposons de le remplacer dans sa prison. Nous sommes dix Françaises et Français. Nous avons un âge certain. Nous sommes prêts à nous offrir en otages de la politique illégale d’Israël et à prendre sa place en prison. Cet échange devrait convenir aux autorités israéliennes. Il ne serait pas de leur décision mais de la nôtre quand bien même nous récusons ce type d’emprisonnement arbitraire. Nous ne pouvons plus supporter cet acharnement contre Salah Hamouri que nous connaissons bien. Nous ne pouvons plus supporter que notre compatriote soit illégalement, sans causes réelles et fondées, privé d’une vie d’homme jeune. Nous ne pouvons admettre qu’il soit séparé de sa femme et de son enfant de 2 ans. Nous informons les autorités israéliennes et françaises de notre démarche. Monique Cerisier ben-Guiga, sénatrice honoraire ; Claude Léosti , présidente des ONG pour la Palestine ; Henri Bertholet, ancien député-maire de Romans-sur-Isère ; Robert Clément, ancien président du conseil général de Seine- Saint-Denis ; Jean-Jacques Degail, chef d’entreprise à la retraite ; Pierre-Nadir Doumandji, ancien haut fonctionnaire de l’ONU ; José Fort, ancien grand reporter ; Jean-Claude Lefort, député honoraire, beau-père de Salah Hamouri ; André Rosevègue, militant de l’Union juive française pour la paix ;
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