La volte-face de la Réserve fédérale a marqué le premier trimestre de 2019 - Desjardins
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
ÉTUDES ÉCONOMIQUES | 9 AVRIL 2019 GAGNANT DU TITRE DU MEILLEUR LA COURBE DE RENDEMENT PRÉVISIONNISTE - CANADA La volte-face de la Réserve fédérale a marqué #1 BEST OVERALL FORECASTER - CANADA le premier trimestre de 2019 FAITS SAILLANTS La tendance baissière des taux obligataires s’est poursuivie en mars alors que les doutes sur la santé de l’économie mondiale ff La tendance baissière des taux obligataires s’est poursuivie en restent présents et que les principales banques centrales ont mars alors que les principales banques centrales ont continué continué d’adopter des discours de plus en plus dovish. Le taux d’adopter des discours de plus en plus dovish. américain de 10 ans est même descendu en dessous de 2,40 % ff Il n’y a rien de surprenant à voir les marchés obligataires et à la fin du mois de mars, un niveau qui n’avait pas été observé boursiers réagir très positivement à la récente volte-face de la depuis décembre 2017, période où les taux directeurs américains Réserve fédérale (Fed). étaient 1 % plus bas qu’aujourd’hui. Les taux obligataires canadiens ont suivi une tendance similaire alors que le taux de ff Les dirigeants de la Fed semblent s’inquiéter du contexte 10 ans est descendu temporairement en dessous de 1,55 %. Les économique. Ils jugent maintenant qu’il ne sera plus courbes de rendement ont ainsi continué de s’inverser. nécessaire d’augmenter les taux directeurs au cours de 2019. La Fed devrait attendre à la mi‑2020 avant de recommencer à Les marchés boursiers et obligataires n’évoluent pas dans hausser le taux cible des fonds fédéraux. des mondes parallèles L’évolution récente des taux obligataires peut sembler signaler ff La dégradation des données économiques en zone euro a que les perspectives économiques continuent de se dégrader forcé la Banque centrale européenne à annoncer un nouveau au point où il faudrait commencer à se préparer à une récession programme de prêts pour les institutions financières. mondiale qui n’épargnerait pas l’économie américaine. Le rebond spectaculaire et généralisé des places boursières ff La Banque du Canada refuse de valider les anticipations de ainsi que l’évolution favorable des écarts de crédit depuis le baisses de taux qui se sont formées sur les marchés. Nous commencement de 2019 ne cadrent toutefois aucunement prévoyons qu’elle gardera les taux inchangés jusqu’à la avec un tel scénario économique. Plusieurs observateurs se mi‑2020. Les marchés mettront du temps à être rassurés et les demandent si les marchés boursiers et obligataires évoluent écarts par rapport aux taux américains ne se combleront pas dans le même monde et lequel des deux aura raison. Une forte rapidement. remontée des taux obligataires ou une rechute spectaculaire des Bourses peut ainsi sembler inévitable à première vue. Les observations du paragraphe précédent seraient valables dans une situation où les mouvements des prix des actifs financiers refléteraient essentiellement le contexte et les perspectives économiques. À notre avis, ce n’est pas du tout le cas depuis TABLE DES MATIÈRES Faits saillants et éditorial..................................... 1 Marché des titres à revenu fixe Tableaux Politiques monétaires États‑Unis.............. 6 Taux directeurs................................................. 9 Réserve fédérale..... 3 Banque du Canada..... 4 Canada.................. 7 Marché des titres à revenu fixe......................... 9 Banques centrales d’outre-mer......................... 5 Calendrier des banques centrales....................10 François Dupuis, vice-président et économiste en chef • Mathieu D’Anjou, économiste en chef adjoint • Benoit P. Durocher, économiste principal Francis Généreux, économiste principal • Jimmy Jean, Stratège macroéconomique • Hendrix Vachon, économiste principal Desjardins, Études économiques : 514‑281‑2336 ou 1 866‑866‑7000, poste 5552336 • desjardins.economie@desjardins.com • desjardins.com/economie NOTE AUX LEC TEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement des caisses Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement des caisses Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marchés. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement des caisses Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement des caisses Desjardins. C opyright © 2019, Mouvement des caisses Desjardins. Tous droits réservés.
ÉTUDES ÉCONOMIQUES le commencement de 2019 alors que les mouvements sur les GRAPHIQUE 1 marchés financiers s’expliquent principalement par l’évolution Après la crise financière, la baisse des taux d’intérêt s’est favorable de certains risques géopolitiques et, surtout, par accompagnée d’importants gains des Bourses un changement spectaculaire du discours de la part de la Indice En % Réserve fédérale (Fed). 3 500 5,5 5,0 3 000 La baisse parallèle des Bourses et des taux à la fin de 2018 4,5 2 500 4,0 reflétait assez bien la perception d’une dégradation des 3,5 2 000 perspectives économiques alors que les investisseurs 3,0 1 500 2,5 s’inquiétaient d’un resserrement monétaire trop rapide et des 2,0 1 000 tensions entre la Chine et les États‑Unis. La hausse des taux 1,5 directeurs en décembre et le commentaire de Jerome Powell 500 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 2019 1,0 selon lequel la normalisation du bilan de la Fed était sur le S&P 500 (gauche) Taux des obligations américaines de 10 ans (droite) pilote automatique ont fortement amplifié la chute des marchés Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques à la fin de 2018. Dans ce contexte, les investisseurs ont réagi très positivement à un changement complet du discours de la Fed. En l’espace de quelques mois et alors que les perspectives GRAPHIQUE 2 économiques américaines demeurent relativement positives, la La prime du terme négative a facilité l’inversion de la courbe de Fed a presque complètement arrêté de signaler d’autres hausses rendement Prime du terme d’une obligation américaine fédérale de 10 ans des taux directeurs et a décidé d’annoncer une réduction du En % rythme de normalisation de son bilan dès le mois de mai, suivie d’une fin de la normalisation en septembre prochain. 5 4 Il n’y a rien de surprenant à voir les marchés obligataires et 3 boursiers réagir très positivement à la récente volte-face de 2 la Fed, un peu à l’image de ce qui s’était passé lorsque cette 1 dernière avait mis en place des mesures quantitatives après la crise de 2008‑2009 (graphique 1). Pour les obligations, il est 0 très positif de voir que les taux de court terme demeureront -1 1962 1967 1972 1977 1982 1987 1992 1997 2002 2007 2012 2017 très bas et que la Fed cessera bientôt de réduire sa détention de Sources : Réserve fédérale et Desjardins, Études économiques titres. Dans un contexte où la prime du terme demeure négative (graphique 2) et où les anticipations d’inflation restent faibles, il est normal qu’une telle révision à la baisse des taux de court de surchauffe pour la convaincre de recommencer à augmenter terme anticipés ait d’importants effets baissiers sur les taux ses taux directeurs, probablement vers la mi‑2020. Les autres obligataires. La légère inversion de la courbe de rendement banques centrales qui font face à des perspectives économiques pourrait ainsi simplement refléter le fait que les investisseurs moins favorables, entre autres au Canada et en zone euro, voient plus de possibilités de baisses que de hausses des taux devront aussi repousser à plus tard la normalisation de leur directeurs au cours des prochains trimestres. Quant aux marchés politique monétaire. boursiers, les craintes liées à un resserrement monétaire trop rapide ont complètement disparu et ils semblent même avoir À court terme, la baisse des taux obligataires est une bonne trouvé un allié de taille en Jerome Powell. nouvelle pour l’économie et les marchés financiers. On peut toutefois se poser de sérieuses questions sur les conséquences Une nouvelle fonction de réaction pour la Fed à plus long terme du maintien de taux d’intérêt aussi faibles La volte-face de la Fed nous a forcés à revoir fortement à la et d’importantes distorsions sur les marchés financiers. baisse nos prévisions de taux d’intérêt américains. L’an dernier, la Encore une fois, on encouragera une poussée généralisée de Fed semblait signaler que, si l’économie continuait de progresser l’endettement et la prise de risques, ce qui pourrait bien mener à un bon rythme et que l’inflation se stabilisait près de la cible de à des conséquences très néfastes à moyen et à long terme. 2 %, elle augmenterait le haut de sa fourchette cible jusqu’à un Le Bureau des règlements internationaux s’inquiète beaucoup taux neutre d’environ 3 %, voire un peu plus haut. Aujourd’hui, de cette question et la première sous-gouverneure de la elle nous dit déjà être en position neutre avec un taux effectif Banque du Canada, Carolyn Wilkins, a récemment prononcé un d’environ 2,40 % et elle semble beaucoup plus préoccupée par excellent discours sur la poussée de l’endettement. le fait que l’inflation a généralement évolué en dessous de sa cible au cours des dernières années. Elle semble aussi beaucoup moins tolérante envers la volatilité sur les marchés financiers. François Dupuis, vice-président et économiste en chef Dans ce contexte, on peut penser qu’il faudra quelques signes Mathieu D’Anjou, CFA, économiste en chef adjoint AVRIL 2019 | LA COURBE DE RENDEMENT 2
ÉTUDES ÉCONOMIQUES Réserve fédérale (Fed) La Fed change ses plans et ne prévoit plus de hausses en 2019 PRÉVISIONS Les dirigeants de la Fed semblent s’inquiéter du contexte économique. Ils jugent maintenant qu’il ne sera plus nécessaire d’augmenter les taux directeurs au cours de 2019. La Fed devrait attendre à la mi‑2020 avant de recommencer à hausser le taux cible des fonds fédéraux. En décembre 2018, la Fed a procédé à sa quatrième hausse selon l’IPC de base devrait retourner progressivement vers 2,3 %. de taux directeurs de l’année. Du même souffle, elle prévoyait Les marchés boursiers ont connu un fort début d’année et la deux nouvelles augmentations de taux en 2019. Cette décision construction semble réagir positivement à la faiblesse des taux était pourtant prise en pleine tourmente des marchés financiers hypothécaires (graphique 4). Ainsi, si la croissance reprend le et malgré les pressions de Donald Trump. Impassible à la fin moindrement un rythme un peu plus rapide, la Fed pourrait se de 2018, il est clair que la pensée de la Fed a depuis bien changé. décider à recommencer à hausser les taux directeurs. Elle pourrait Le statu quo de la politique monétaire a prévalu lors de la cependant patienter jusqu’à la mi‑2020 avant de faire un premier réunion du 20 mars et la Fed a annoncé la fin de la normalisation geste. de son bilan. De plus, elle ne prévoit maintenant plus de hausses de taux pour 2019 et n’en prévoit qu’une seule pour 2020. GRAPHIQUE 3 La croissance économique américaine pourrait être un peu plus forte que ce que prévoit la Réserve fédérale Il est vrai que la croissance de l’économie américaine n’est plus PIB réel aussi vive qu’à la mi‑2018 alors que la croissance annualisée du Variation annuelle en % PIB réel avait atteint 4,2 % au printemps et 3,4 % à l’été. La 4 Prévisions hausse de 2,2 % enregistrée à l’automne dernier affichait déjà un certain ralentissement. La croissance du PIB réel prévue pour 3 le premier trimestre de 2019 risque d’être encore plus faible, 2 aux alentours de 1 %. Le shutdown partiel du gouvernement fédéral, la chute de la Bourse dans les derniers mois de 2018, la 1 baisse de certains indices de confiance, l’essoufflement des effets 0 positifs de la baisse d’impôts de 2017, les conséquences des 2015 2016 2017 2018 2019 2020 mesures protectionnistes, la faiblesse du marché de l’habitation Réalisé Prévisions de Desjardins Prévisions médianes de la Réserve fédérale et la croissance économique déficiente dans plusieurs régions Sources : U.S. Bureau of Economic Analysis, Federal Reserve Board et Desjardins, Études économiques du globe sont tous des éléments qui ont probablement teinté le raisonnement des dirigeants de la Fed. GRAPHIQUE 4 À cela s’ajoute la faiblesse de l’inflation. La variation annuelle de Après une année 2018 difficile, le marché américain de l’indice des prix à la consommation (IPC) est passée de 2,9 % l’habitation se redresse grâce à la faiblesse des taux d’intérêts en juillet 2018 à seulement 1,5 % en février dernier. De son En milliers En milliers côté, le déflateur des dépenses de consommation est passé de 2,4 % à 1,4 %. Toutefois, ces baisses proviennent surtout des 700 Maisons neuves individuelles (gauche) 5 900 Maisons existantes (droite) prix de l’essence, qui ont chuté de 26 %. Excluant l’énergie et les 650 5 700 aliments, les mesures d’inflation de base ont moins diminué : de 600 5 500 2,4 % à 2,1 % pour l’IPC et de 2,0 % à 1,8 % pour le déflateur. 550 5 300 500 5 100 Malgré la hausse de certains risques, nos scénarios de base 450 supposent que ces récentes faiblesses ne dureront pas, et ce, 400 4 900 du côté tant de la croissance économique que de l’inflation. Un 350 2014 2015 2016 2017 2018 2019 4 700 rebond du PIB réel américain est prévu dès le printemps 2019 et nous nous attendons à une croissance un peu plus forte à Sources : National Association of Realtors, U.S. Census Bureau et Desjardins, Études économiques la fin de 2019 que ce qu’anticipe la Fed (graphique 3). Les prix de l’essence ont déjà rebondi alors que, de son côté, l’inflation AVRIL 2019 | LA COURBE DE RENDEMENT 3
ÉTUDES ÉCONOMIQUES Banque du Canada (BdC) La faiblesse de la demande intérieure impose le prolongement du statu quo PRÉVISIONS Le discours des autorités monétaires s’est passablement adouci au cours des derniers mois. Après avoir procédé à une cinquième hausse du taux cible des fonds à un jour en octobre dernier, la BdC a depuis opté pour le statu quo en le maintenant à 1,75 %. Cette pause devrait d’ailleurs se prolonger encore plusieurs mois dans un contexte où les incertitudes sont importantes sur les scènes nationale et internationale, avec notamment la poursuite des ajustements aux taux d’intérêt plus élevés au pays. À l’image des autres banques centrales qui ont récemment adopté une position plus conciliante, la BdC pourrait donc devoir patienter jusqu’à l’été 2020 avant de remonter à nouveau ses taux d’intérêt directeurs. Les conditions économiques se sont détériorées depuis la 0,3 % du PIB réel par industrie en janvier (graphique 6). L’acquis mi‑2018. Après avoir diminué de 0,5 % (à rythme annualisé) de croissance du premier trimestre est ainsi plus élevé qu’on au troisième trimestre de 2018, la demande intérieure a ne le pensait, soit aux alentours de 1 % (à rythme annualisé). encore connu des difficultés au quatrième trimestre avec une Notre prévision pour le premier trimestre a donc été rehaussée baisse de 1,5 % (graphique 5). La réduction de la demande à près de 1,2 %, contre 0,5 % précédemment. Pour l’ensemble intérieure s’explique par une progression moins rapide des de 2019, un gain aux alentours de 1,5 % est maintenant attendu, dépenses de consommation des ménages et par un net recul ce qui représente un ralentissement par rapport à la hausse de des investissements. Visiblement, les hausses passées des taux 1,8 % observée en 2018. d’intérêt directeurs se font sentir sur l’économie canadienne. De plus, les mesures restrictives sur le crédit hypothécaire freinent Avec une croissance du PIB réel inférieure au potentiel à la fin encore le marché de l’habitation. de 2018 et au début de 2019, le léger écart négatif qui subsiste entre la production et son plein potentiel devrait s’élargir. Cela À cela s’ajoutent les difficultés temporaires du secteur de freinera l’apparition de pressions inflationnistes au pays. l’énergie alors que le gouvernement de l’Alberta a imposé une réduction de la production de pétrole au début de 2019 afin de L’inflation ne devrait d’ailleurs pas être une importante contrer les pressions à la baisse sur le prix du pétrole canadien. préoccupation pour la BdC au cours des prochains mois. À Cela dit, l’effet négatif de la diminution de la production de 1,5 %, le taux annuel d’inflation totale est demeuré relativement pétrole ne sera pas aussi important que l’on croyait puisque faible en février et nos prévisions indiquent qu’il devrait le gouvernement albertain a déjà annoncé à deux reprises un essentiellement se maintenir sous la cible médiane d’ici la fin relèvement de la limite de production depuis le début de 2019. de 2020. D’ailleurs, les variations annuelles des indices de référence sont très stables, tandis que leur moyenne se maintient Malgré les problèmes du secteur de l’énergie, l’année 2019 a entre 1,8 % et 2,0 % depuis 14 mois. toutefois commencé sur une note positive avec une hausse de GRAPHIQUE 5 GRAPHIQUE 6 La demande intérieure est en baisse depuis deux trimestres au Le secteur de l’énergie freine l’économie canadienne Canada PIB réel par industrie Variation trimestrielle annualisée en % Janv. 2013 = 100 115 5 4 110 3 105 2 1 100 0 95 -1 PIB réel 90 Pétrole et gaz -2 Demande intérieure Hors pétrole et gaz -3 85 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 Sources : Statistique Canada et Desjardins, Études économiques Sources : Statistique Canada et Desjardins, Études économiques AVRIL 2019 | LA COURBE DE RENDEMENT 4
ÉTUDES ÉCONOMIQUES Banques centrales d’outre-mer La prudence reste de mise, surtout en Europe BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE (BCE) GRAPHIQUE 7 L’inflation diminue en zone euro La dégradation des données économiques a forcé la BCE à annoncer un nouveau programme de prêts pour les institutions Zone euro – taux d’inflation financières, qui auront ainsi accès à plus de fonds à faible coût. En % Cette annonce a eu lieu moins de trois mois après la fin du 5 IPC total IPC excluant aliments et énergie programme d’achat d’actifs de la BCE. Par ailleurs, la date prévue 4 pour le début du relèvement des taux d’intérêt directeurs a 3 été repoussée au début de l’année 2020. Auparavant, la BCE 2 visait environ la fin de l’été 2019 pour annoncer une première 1 hausse de taux. Il n’est pas impossible que cet échéancier soit encore repoussé au cours des prochaines rencontres de politique 0 monétaire. Mario Draghi a déjà ouvert la porte à cet égard. La -1 2007 2009 2011 2013 2015 2017 2019 situation en Allemagne sera à surveiller de près. Une reprise IPC : indice des prix à la consommation du commerce mondial pourrait grandement aider la principale Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques économie de la zone. Cela dit, il faudra aussi que l’inflation montre plus de traction (graphique 7). GRAPHIQUE 8 BANQUE D’ANGLETERRE (BoE) L’inflation est de retour sous 2 % au Royaume-Uni La dernière hausse de taux d’intérêt remonte au mois Royaume-Uni – taux d’inflation d’août 2018 et la BoE n’en signale pas sur un horizon de court En % terme. Le contexte n’est tout simplement pas propice alors que 6 IPC total IPC excluant aliments et énergie la croissance économique a diminué au Royaume‑Uni et que 5 l’inflation est repassée sous sa cible (graphique 8). Par-dessus 4 tout, l’incertitude demeure élevée en raison du Brexit. Les risques 3 d’un Brexit sans entente avec l’Union européenne sont encore 2 élevés mais, en même temps, plusieurs continuent de croire en 1 la possibilité d’une entente ou en un scénario où le Brexit serait 0 reporté à plus long terme, voire abandonné. Notre scénario table -1 2007 2009 2011 2013 2015 2017 2019 sur un statu quo de la politique monétaire jusqu’à la mi‑2020. IPC : indice des prix à la consommation Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques BANQUE DU JAPON (BoJ) L’économie japonaise a rebondi à la fin de l’année 2018. GRAPHIQUE 9 Ce nouvel élan a permis à l’écart entre le PIB réel et son L’écart par rapport au potentiel est à un sommet depuis 1992 potentiel d’atteindre un sommet depuis 1992 (graphique 9). au Japon L’intensification dans l’utilisation des capacités de production au Écart en le PIB réel japonais et son potentiel Japon se répercute sur la croissance des revenus des travailleurs, En % qui s’est accélérée dernièrement. Cela soutient la consommation, 6 mais l’inflation demeure tout de même faible. Or, la BoJ souhaite 4 voir l’inflation dépasser durablement sa cible de 2 % avant de 2 retirer du soutien monétaire. Cela pourrait prendre encore du 0 temps. Ainsi, nous croyons que la BoJ maintiendra son principal -2 taux d’intérêt directeur à -0,1 % en 2019 en plus de poursuivre -4 ses achats d’actifs pour empêcher que le taux obligataire de -6 10 ans ne s’éloigne trop de 0 %. Ce taux se situe actuellement -8 en territoire négatif, ce qui permet à la BoJ de modérer 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006 2009 2012 2015 2018 temporairement ses achats. Sources : Banque du Japon, Datastream et Desjardins, Études économiques AVRIL 2019 | LA COURBE DE RENDEMENT 5
ÉTUDES ÉCONOMIQUES Marché des titres à revenu fixe Les craintes de récession refont surface : les banques centrales écoutent PRÉVISIONS Malgré le retour des craintes de récession, les banques centrales ne se comportent pas comme dans les fins des cycles précédents. Avec une pause prolongée de la normalisation de la Réserve fédérale (Fed), les taux obligataires devraient demeurer assez bas tout au long de l’année, celui de 10 ans clôturant à 2,85 % aux États‑Unis. Sans récession, la pente de la courbe devrait s’accentuer progressivement. La Banque du Canada (BdC) refuse de valider les anticipations de baisses de taux qui se sont formées sur les marchés. Nous prévoyons qu’elle gardera les taux inchangés jusqu’à la mi‑2020. Les marchés mettront du temps à être rassurés et les écarts par rapport aux taux américains ne se combleront pas rapidement. Le taux obligataire canadien de 10 ans devrait terminer l’année à 1,95 %. OBLIGATIONS AMÉRICAINES suit une tendance à la baisse depuis juillet dernier, alors qu’un environnement de fin de cycle aurait normalement causé le Les temps sont éprouvants pour les investisseurs obligataires à contraire. Au cours des cinq dernières années, l’inflation de base l’heure actuelle et, avec les banques centrales qui ne fournissent n’a atteint ou dépassé la cible de 2 % que 10 % du temps. Les plus une orientation significative, la conviction pourrait être anticipations inflationnistes ont été sur une longue trajectoire difficile à bâtir à très court terme. Selon toute vraisemblance, descendante et la Fed s’inquiète de plus en plus d’une baisse les marchés devront continuer à naviguer dans un contexte très permanente de celles-ci. Sous la direction du vice-président, incertain, caractérisé par des économies ralentissant à divers Richard H. Clarida, le FOMC est donc en train de revoir son cadre degrés à travers le monde. Certaines de ces économies, comme de ciblage de l’inflation dans l’optique de renforcer la crédibilité en Europe, disposent de peu de capacités de relance monétaire de l’objectif d’inflation de 2 %. et budgétaire et, pendant ce temps, les frictions géopolitiques et commerciales continuent de saper la confiance. Ce contexte nous Une idée qui retient beaucoup l’attention est un régime de a amenés à réviser à la baisse nos perspectives de croissance ciblage de l’inflation moyenne. Dans un document publié en mondiale, y compris pour les États‑Unis, quoique nous ne janvier, le président de la Fed de New York, John Williams, prévoyions pas de récession pour les deux prochaines années. a proposé cette approche, qui consiste à cibler une inflation au-dessus de la cible pour autant que le taux directeur ne soit Bien que cette opinion soit assez consensuelle, les marchés ont pas contraint par la borne inférieure de zéro, afin de compenser été hantés par l’inversion de diverses courbes de rendement les situations défavorables où il serait contraint par la borne. aux États‑Unis, étant donné la forte corrélation historique entre Cette stratégie exécutée avec succès, la Fed parviendrait à une inversion de courbe et l’apparition d’une récession plusieurs atteindre un taux d’inflation de 2 % en moyenne. Le modèle de trimestres plus tard. Les craintes d’une récession ont en effet ciblage de l’inflation moyenne est considéré comme attrayant été une force majeure qui a amené les courbes de rendement par certains responsables du FOMC, notamment par le président à s’inverser par le passé. Mais ce n’est pas tant que les marchés lui-même, Jerome Powell, qui a déclaré après la réunion du obligataires ont disposé d’une quelconque boule de cristal, 20 mars qu’il faudrait faire preuve de créativité pour consolider comme souvent prétendu, mais plutôt que les inversions de les anticipations d’inflation. Cependant, la tâche très difficile de la courbe ont en grande partie reflété le relèvement des taux la Fed consiste à réussir là où d’autres banques centrales (comme directeurs de la Fed à des niveaux supérieurs au taux neutre tel la Banque du Japon) ont échoué. Il s’agira donc d’un travail de qu’évalué par le marché. Une politique monétaire de la Fed en longue haleine. territoire restrictif afin de lutter contre la surchauffe économique est réellement ce qui a conduit à des récessions, non pas la pente Quelle que soit la formulation d’une nouvelle stratégie de de la courbe elle-même. ciblage d’inflation, opérationnellement, l’implication devrait être la même, soit le maintien d’une politique monétaire En ce sens, nous sommes d’avis que les choses sont différentes plus accommodante qu’autrement. Là-dessus, la Fed n’a pas cette fois, ne serait-ce que parce que le comportement de la besoin d’attendre une refonte de son mandat pour exécuter Fed est différent. Cette dernière semble avoir tiré les leçons des telle stratégie. La modération plus importante qu’attendu de épisodes passés et a abandonné ses réflexes dogmatiques de la prévision de taux directeur des dirigeants de la Fed en mars lutte contre l’inflation pour adopter une approche qui donne pourrait avoir été un pas en ce sens. Les conséquences pour plus de poids aux données observées. L’inflation sous-jacente AVRIL 2019 | LA COURBE DE RENDEMENT 6
ÉTUDES ÉCONOMIQUES la courbe de rendement dépendent en grande partie de la Vers la fin de mars, les marchés prévoyaient pleinement une capacité de la Fed à influencer les anticipations d’inflation. Si réduction du taux directeur d’ici la réunion de janvier 2020, mais le marché adhérait au concept, la pente de la courbe devrait des données de croissance plus encourageantes pour le début s’accentuer, car les anticipations d’inflation convergeraient plus de 2019 ont depuis conduit à une modération de ces attentes. haut, sans que les anticipations de taux des fonds fédéraux Néanmoins, le fait que le marché escompte toujours environ augmentent considérablement. Actuellement, le taux anticipé 50 % de chances d’une détente monétaire de la BdC d’ici janvier d’inflation breakeven 5 ans dans cinq ans est de 1,90 %, soit prochain en dit long sur le niveau de doute qui subsiste. À cet près de 40 points de base de moins que la moyenne du cycle égard, il faut aussi reconnaître que le marché voit encore plus de actuel (graphique 10). Un mouvement dans la fourchette de chances que la Fed réduise ses taux d’ici là, démontrant qu’il y 2,00 % à 2,50 % semblerait compatible avec une Fed qui a une composante internationale très forte derrière ces attentes viserait un dépassement modeste de la cible d’inflation. Cela (graphique 11). avantagerait ainsi les positionnements misant sur une remontée des anticipations d’inflation, bien que sur un horizon relativement GRAPHIQUE 11 long. Les anticipations de baisses de taux ne sont pas uniques au Canada Variation escomptée* des taux directeurs d’ici janvier 2020 GRAPHIQUE 10 En points de base Un retour à la moyenne des anticipations d’inflation serait 30 Réserve fédérale Banque du Canada conforme aux objectifs de la Réserve fédérale 20 États-Unis – taux d’inflation breakeven 5 ans dans cinq ans 10 En % 3,4 0 3,2 -10 3,0 2,8 Moyenne depuis 2010 : 2,3 % -20 2,6 -30 2,4 -40 2,2 JANV. FÉVR. MARS AVR. 2,0 2019 1,8 * Selon les swaps indexés aux taux à un jour. 1,6 Sources : Bloomberg et Desjardins, Études économiques 1,4 1,2 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 Sources : Bloomberg et Desjardins, Études économiques Depuis décembre, nous avons révisé nos perspectives pour la BdC et, comme pour la Fed, nous croyons que la pause actuelle s’étendra jusqu’à la mi‑2020. Nous anticipons une seule hausse Globalement, avec une Fed livrant tout au plus une hausse de la BdC d’ici décembre 2020. Il y a eu récemment un débat de taux d’ici la mi‑2020, les perspectives de taux obligataires actif au sujet d’une potentielle récession et de baisses de taux dépendront largement de la dynamique de croissance mondiale. au Canada, compte tenu de la trajectoire prise par les données. À notre avis, cela signifie une volatilité importante, mais tout de La BdC a soutenu que la faiblesse était temporaire, causée par même une modeste trajectoire à la hausse, en lien avec notre l’ajustement relié aux mesures de réduction de l’offre pétrolière hypothèse selon laquelle la croissance en Europe et en Chine en Alberta et par une réaction prolongée de l’activité du secteur se stabilisera vers le milieu de l’année et les États‑Unis éviteront immobilier résidentiel aux mesures macroprudentielles introduites la récession. Nous privilégions donc une courbe qui s’accentue l’année dernière. Dans des discours récents, les dirigeants de légèrement par rapport aux niveaux actuels, bien que nous ayons la BdC ont qualifié ce dernier facteur de coût à assumer pour revu nos prévisions de niveaux de taux à la baisse, parallèlement l’amélioration de la stabilité financière à long terme. En bonne à notre prévision révisée en baisse pour le resserrement de la partie pour cette raison, la BdC a été réticente à envisager une Fed, et aussi la prise en compte de la persistance des incertitudes quelconque détente monétaire et s’en est simplement tenue à mondiales. déclarer l’évidence même, c’est-à-dire que des hausses de taux n’étaient pas nécessaires à court terme. Les considérations de stabilité financière ont d’ailleurs été soulevées par Stephen Poloz OBLIGATIONS FÉDÉRALES CANADIENNES dans un discours prononcé le 21 février dans lequel il faisait une mise en garde sur les dangers du maintien de taux très bas Outre le contexte mondial tendu, les bas taux des obligations pendant longtemps. canadiennes reflètent les préoccupations grandissantes concernant l’économie intérieure. Ces inquiétudes ont atteint Du côté du marché, le passage d’anticipations modestes de leur apogée en mars, à la suite de la publication décevante du hausses de taux à des anticipations fortes de baisses de taux a PIB pour le quatrième trimestre de 2018 et après la publication provoqué un surenchérissement spectaculaire des obligations par la BdC d’un communiqué signalant sensiblement moins canadiennes par rapport aux obligations américaines. Le d’empressement à poursuivre les hausses de taux directeurs. AVRIL 2019 | LA COURBE DE RENDEMENT 7
ÉTUDES ÉCONOMIQUES rallye mondial des obligations a également été un facteur déterminant, ce qui fait qu’au bout du compte, le taux de 10 ans est aujourd’hui inférieur au taux directeur, un phénomène habituellement observé à l’aube d’une récession. De meilleurs signaux dans les données ont récemment provoqué un certain renversement, mais nous croyons que les perspectives sont plutôt limitées en ce qui a trait à un comblement des écarts de taux Canada–États‑Unis, surtout en l’absence d’un retour de la BdC en mode hawkish. Nos scénarios supposent une croissance inférieure au potentiel au premier trimestre, suivie d’un rebond modéré au deuxième trimestre et d’une croissance proche du potentiel par la suite. Dans la mesure où la hausse des taux hypothécaires a été parmi les causes du ralentissement au Canada, le renversement spectaculaire des taux obligataires de 5 ans au cours des six derniers mois devrait se refléter dans ces taux et aider à stabiliser le marché immobilier et la consommation des ménages. Cela devrait à son tour endiguer l’élargissement de l’écart de production, mais un retour à la pleine capacité restera difficile à atteindre. En outre, avec une demande intérieure toujours fragile, la devise jouera un rôle-clé de stabilisation, ce qui fait en sorte qu’il y a très peu d’arguments pour que la BdC remonte les taux avant la Fed. À l’instar des États‑Unis, nous avons abaissé nos prévisions de taux pour le Canada et prévoyons que le taux de 10 ans clôturera l’année à 1,95 %. Les segments courts de la courbe de rendement, qui sont maintenant considérablement inversés, devraient voir cette inversion s’adoucir progressivement, pour aboutir à une pente légèrement positive au second semestre. Ce scénario s’appuie sur l’évitement d’une récession mondiale, favorisé par la prudence des banques centrales, ainsi que sur une économie canadienne qui parvient à trouver ses appuis. AVRIL 2019 | LA COURBE DE RENDEMENT 8
ÉTUDES ÉCONOMIQUES TABLEAU 1 Taux d'intérêt directeurs 2018 2019 2020 FIN DE PÉRIODE EN % T1 T2 T3 T4 T1 T2p T3p T4p T1p T2p T3p T4p États-Unis Fonds fédéraux 1,75 2,00 2,25 2,50 2,50 2,50 2,50 2,50 2,50 2,75 2,75 3,00 Canada Taux des fonds à un jour 1,25 1,25 1,50 1,75 1,75 1,75 1,75 1,75 1,75 1,75 2,00 2,00 Zone euro Taux de refinancement 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,05 0,05 Royaume-Uni Taux de base 0,50 0,50 0,75 0,75 0,75 0,75 0,75 0,75 0,75 0,75 1,00 1,00 Japon Principal taux directeur -0,10 -0,10 -0,10 -0,10 -0,10 -0,10 -0,10 -0,10 -0,10 -0,10 -0,10 0,00 p : prévisions Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques TABLEAU 2 Marché des titres à revenu fixe 2018 2019 2020 FIN DE PÉRIODE EN % T1 T2 T3 T4 T1 T2p T3p T4p T1p T2p T3p T4p ÉTATS-UNIS Bons du Trésor 3 mois 1,73 1,93 2,19 2,45 2,40 2,45 2,45 2,45 2,50 2,65 2,70 2,90 Obligations fédérales 2 ans 2,27 2,53 2,82 2,51 2,29 2,45 2,50 2,55 2,70 2,80 2,85 3,00 5 ans 2,55 2,73 2,95 2,49 2,23 2,40 2,50 2,60 2,80 2,85 2,95 3,05 10 ans 2,75 2,86 3,06 2,69 2,41 2,60 2,70 2,85 3,00 3,05 3,10 3,15 30 ans 2,97 2,99 3,21 3,02 2,82 3,05 3,10 3,20 3,25 3,30 3,35 3,35 Pentes 5 ans - 3 mois 0,82 0,80 0,76 0,04 -0,17 -0,05 0,05 0,15 0,30 0,20 0,25 0,15 10 ans - 2 ans 0,47 0,33 0,24 0,18 0,13 0,15 0,20 0,30 0,30 0,25 0,25 0,15 30 ans - 3 mois 1,24 1,06 1,02 0,57 0,42 0,60 0,65 0,75 0,75 0,65 0,65 0,45 CANADA Bons du Trésor 3 mois 1,10 1,26 1,59 1,64 1,67 1,65 1,65 1,65 1,70 1,80 2,00 2,00 Obligations fédérales 2 ans 1,77 1,91 2,21 1,86 1,55 1,65 1,70 1,75 1,85 1,95 2,05 2,10 5 ans 1,96 2,06 2,33 1,88 1,52 1,60 1,70 1,80 1,95 2,00 2,10 2,15 10 ans 2,09 2,17 2,42 1,96 1,62 1,75 1,85 1,95 2,10 2,15 2,20 2,25 30 ans 2,23 2,20 2,41 2,18 1,90 2,05 2,10 2,20 2,25 2,30 2,35 2,40 Pentes 5 ans - 3 mois 0,86 0,80 0,74 0,24 -0,15 -0,05 0,05 0,15 0,25 0,20 0,10 0,15 10 ans - 2 ans 0,32 0,26 0,21 0,10 0,07 0,10 0,15 0,20 0,25 0,20 0,15 0,15 30 ans - 3 mois 1,13 0,94 0,82 0,54 0,23 0,40 0,45 0,55 0,55 0,50 0,35 0,40 Écarts de taux (Canada–États-Unis) 3 mois -0,63 -0,67 -0,60 -0,81 -0,73 -0,80 -0,80 -0,80 -0,80 -0,85 -0,70 -0,90 2 ans -0,50 -0,62 -0,61 -0,65 -0,74 -0,80 -0,80 -0,80 -0,85 -0,85 -0,80 -0,90 5 ans -0,59 -0,67 -0,62 -0,61 -0,71 -0,80 -0,80 -0,80 -0,85 -0,85 -0,85 -0,90 10 ans -0,66 -0,69 -0,64 -0,73 -0,79 -0,85 -0,85 -0,90 -0,90 -0,90 -0,90 -0,90 30 ans -0,74 -0,79 -0,80 -0,84 -0,92 -1,00 -1,00 -1,00 -1,00 -1,00 -1,00 -0,95 p : prévisions Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques AVRIL 2019 | LA COURBE DE RENDEMENT 9
ÉTUDES ÉCONOMIQUES Calendrier 2019 des réunions des banques centrales Date Banques centrales Décision Taux Date Banques centrales Décision Taux Janvier Juillet 9 Banque du Canada* s.q. 1,75 2 Banque de réserve d'Australie 22 Banque du Japon s.q. -0,10 3 Banque de Suède 23 Banque de Corée s.q. 1,75 10 Banque du Canada* 24 Banque centrale européenne s.q. 0,00 17 Banque de Corée 24 Banque de Norvège s.q. 0,75 25 Banque centrale européenne 30 Réserve fédérale s.q. 2,50 29 Banque du Japon 31 Banque du Brésil Février 31 Réserve fédérale 4 Banque de réserve d'Australie s.q. 1,50 6 Banque du Brésil s.q. 6,50 Août 7 Banque d'Angleterre s.q. 0,75 1 Banque d'Angleterre 7 Banque du Mexique s.q. 8,25 6 Banque de réserve d'Australie 12 Banque de réserve de Nouvelle-Zélande s.q. 1,75 6 Banque de réserve de Nouvelle-Zélande 13 Banque de Suède s.q. -0,25 15 Banque du Mexique 27 Banque de Corée s.q. 1,75 29 Banque de Corée Mars Septembre 4 Banque de réserve d'Australie s.q. 1,50 3 Banque de réserve d'Australie 6 Banque du Canada s.q. 1,75 4 Banque du Canada 7 Banque centrale européenne s.q. 0,00 5 Banque de Suède 14 Banque du Japon s.q. -0,10 12 Banque centrale européenne 20 Banque du Brésil s.q. 6,50 18 Banque du Brésil 20 Réserve fédérale s.q. 2,50 18 Banque du Japon 21 Banque d'Angleterre s.q. 0,75 18 Réserve fédérale 21 Banque de Norvège +25 p.b. 1,00 19 Banque d'Angleterre 21 Banque nationale suisse s.q. -0,75 19 Banque de Norvège 26 Banque de réserve de Nouvelle-Zélande s.q. 1,75 19 Banque nationale suisse 28 Banque du Mexique s.q. 8,25 24 Banque de réserve de Nouvelle-Zélande 26 Banque du Mexique Avril 1 Banque de réserve d'Australie s.q. 1,50 Octobre 10 Banque centrale européenne 1 Banque de réserve d'Australie 17 Banque de Corée 16 Banque de Corée 24 Banque du Canada* 24 Banque centrale européenne 24 Banque du Japon 24 Banque de Suède 25 Banque de Suède 30 Banque du Brésil 30 Banque du Canada* Mai 30 Banque du Japon 1 Réserve fédérale 30 Réserve fédérale 2 Banque d'Angleterre 7 Banque de réserve d'Australie Novembre 7 Banque de réserve de Nouvelle-Zélande 5 Banque de réserve d'Australie 8 Banque du Brésil 7 Banque d'Angleterre 16 Banque du Mexique 12 Banque de réserve de Nouvelle-Zélande 29 Banque du Canada 14 Banque du Mexique 30 Banque de Corée 28 Banque de Corée Juin Décembre 4 Banque de réserve d'Australie 3 Banque de réserve d'Australie 6 Banque centrale européenne 4 Banque du Canada 13 Banque nationale suisse 11 Banque du Brésil 19 Banque du Brésil 11 Réserve fédérale 19 Banque du Japon 12 Banque centrale européenne 19 Réserve fédérale 12 Banque nationale suisse 20 Banque d'Angleterre 18 Banque du Japon 20 Banque de Norvège 19 Banque d'Angleterre 25 Banque de réserve de Nouvelle-Zélande 19 Banque de Norvège 27 Banque du Mexique 19 Banque de Suède 19 Banque du Mexique NOTE AUX LECTEURS : Certaines banques peuvent décider de modifier les taux entre les réunions prévues. Les simplifications s.q. et p.b. correspondent respectivement à statu quo et points de base. * Signale la publication du Rapport sur la politique monétaire. AVRIL 2019 | LA COURBE DE RENDEMENT 10
Vous pouvez aussi lire