LE BILAN LIPIDIQUE EN 2017 - Dyslipidémies Nouvelles recommandations Hypercholestérolémie familiale Nicolas BERNHARD (biologiste médical) ...

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PROACTIFS DU DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE

                                          LE BILAN LIPIDIQUE
                                                EN 2017

                                             Dyslipidémies
                                             Nouvelles recommandations
                                             Hypercholestérolémie familiale

                                          Nicolas BERNHARD (biologiste médical)

FMC Guebwiller, le 27/04/2017            www.biorhin.fr                           1
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EXPLORATION D’UNE ANOMALIE LIPIDIQUE (EAL)

   But = mise en évidence anomalies du métabolisme des lipides et de leurs protéines
   associées (lipoprotéines) => diagnostic DYSLIPIDÉMIES

   FDR cardiovasculaire

   Comporte obligatoirement :
       Aspect du sérum
       Cholestérol total (CT)
       Triglycérides (TG)
       Cholestérol HDL (HDL-C)
       Cholestérol LDL (LDL-C)

   B21 (5,67 €)

   Impératif : à jeun > 12 h

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ASPECT DU SÉRUM

  Normalement limpide à jeun

  HDL et LDL (10-25 nm, surtout C) :
  pas d’impact car petite taille

  VLDL (100 nm, TG) : opalescence

  Chylomicrons (1000 nm, surtout TG) :
  lactescence (« crémage »)

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CHOLESTÉROL ET TRIGLYCÉRIDES

   Cholestérol total
      dosage, paramètre table de SCORE

   Triglycérides
      dosage, impact repas +++ (chylomicrons)
      faible pouvoir athérogène si < 5 g/l

   HDL-C
      dosage
      facteur protecteur (« 1 FDR en moins »)

   LDL-C
      calcul si TG ≤ 3,4 g/l
      formule de Friedwald : LDL-C = CT – HDL-C – TG/5
      dosage si TG > 3,4 g/l
      risque athéromateux +++

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CHOLESTÉROL ET TRIGLYCÉRIDES

    Bilan « normal »
       LDL-C < 1,6 g/l
       HDL-C > 0,4 g/l
       TG < 1,5 g/l

    Si au-delà, modification
    mode de vie

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AUTRES EXAMENS

   Apo A-I
           Marqueur des HDL
           Confirmation HDL-C bas (< 0,30 g/l)

   Apo B (B100)
           Marqueur des LDL et VLDL
           Remplace parfois le dosage du LDL-C

   Apo B/Apo A-I
           Bon marqueur risque CV
           Valeurs de référence ?

   Lp(a)
           Liaison à Apo B
           FDR indépendant (pouvoir athérogène +++)

   Lipoprotéinogramme
           Séparation différentes fractions lipoprotéiques par électrophorèse
           Aide l’interprétation pour cas complexes

                                                                                www.biorhin.fr
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ANCIENNES RECOMMANDATIONS (2005)

   Publication AFSSAPS 2005

   Valeur cible LDL-C en fonction nombre FDRCV
       Diabète, tabagisme, HTA, HDL-C < 0,4 g/l, etc… => +1
       HDL-C > 0,6 g/l => -1

   Cibles LDL-C
       Pas de FDR < 2,2 g/l
       1 FDR < 1,9
       2 FDR < 1,6
       >2 FDR < 1,3
       Haut risque/prévention secondaire < 1,0

   Valeurs trop « permissives », pas de hiérarchisation des FDRCV

   Recommandations européennes et américaines plus drastiques et en fonction RCV global

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NOUVELLES RECOMMANDATIONS EN 2017

   Publication HAS en février 2017

   « Principales dyslipidémies : stratégies de prise en charge »
      Fiche Mémo
      Synthèse Fiche Mémo
      Rapport Élaboration

   Basées sur recommandations européennes

   Evaluation RCV global (hiérarchisation)

   Valeurs-cible plus basses

   Seuils d’intervention thérapeutiques = objectifs thérapeutiques

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QUAND FAIRE UNE EAL ?

  Évaluation RCV
     Chez tous les H > 40 ans et F > 50 ans
     Contraception oestro-progestative
     Risque cardio-vasculaire (RCV)
         MCV, diabète, HTA, tabagisme, obésité, IRC, ATCD familiaux…
     MAI ou maladie inflammatoire chronique

  Fréquence
     1x tous les 5 ans si normal et si absence FDR
     Contrôler si apparition FDRCV, prise de poids, changement de mode de vie, nouveaux
     traitements, etc…
     Suivi si traitement dyslipidémie

  Diagnostic
     Hypercholestérolémie isolée ou mixte
     Hypertriglycéridémie

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EVALUATION DU RCV

  Adulte 40-65 ans
     Table de SCORE (Systematic Coronary Risk
     Estimation)
           www.escardio.org (ESC, société européenne de
           cardiologie)
           risque de mortalité CV (%) à 10 ans, en fonction du
           sexe, de l’âge (40-65 ans), du statut tabagique, de la
           PAS et du CT
           France = pays à bas RCV

     Diabète

     IRC

     HTA ≥ 180/110 mmHg

     MCV (prévention secondaire)

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EVALUATION DU RCV

    Sujet jeune
      SCORE risque relatif
      FDRCV

    Sujet âgé
      Pas d’outil évalué (< 80 ans =>
      TTT comme 40-65 ans)
      Évaluation RCV, comorbidités
      Évaluation bénéfice/risque TTT

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EVALUATION DU RCV

   Faible
   Modéré
   Elevé
   Très élevé

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OBJECTIFS ET STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE

   Seuils d’intervention thérapeutiques = objectifs thérapeutiques

   RCV élevé ou très élevé (prévention 2nd) : traitement d’emblée

   RCV faible ou modéré : modification mode de vie SAUF si hypercholestérolémie familiale

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MODIFICATION DU MODE DE VIE

  Alimentation adaptée
     Réduction RCV (régime méditerranéen,
     fruits/légumes, poisson, huiles insaturées,
     polyphénols, ↘ sel, arrêt tabac…)
     Amélioration profil lipidique (↘ acides gras
     saturés, acides gras trans, ↗ acides gras
     insaturés Ω-3,6,9, fibres…)
     Pas de restriction si > 80 ans (risque
     dénutrition)

  Activité physique
     30 min/j
     150 min/sem modérée ou 75 min/sem intense

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TRAITEMENT

   Traitement cause si secondaire
   Statines = référence
   Choix molécule et posologie fonction niveau RCV, LDL-C départ et objectif visé
   Si objectif non atteint
     1) ↗ poso ou choix autre statine
     2) + ézétimibe (ou cholestyramine)
     3) Ac anti-PCSK9 (évolocumab et alirocumab) : cf. étude FOURIER (2017)

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SUIVI DU TRAITEMENT

  Tolérance aux statines

    Atteintes hépatiques et musculaires
       ALAT
          avant, 8 semaines après début, 1x/an si normale
       CPK
          Avant TTT si myalgies, IRC, hypothyroïdie, éthylisme, > 70 ans, ATCD personnels ou
          familiaux de maladie musculaire
          Pendant TTT si apparition myalgies, > 70 ans, association avec fibrates, IRC,
          insuffisance hépatique

    Risque apparition diabète
       Glycémie, HbA1c

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SUIVI DU TRAITEMENT

    Bilan lipidique

       1er contrôle
          Après démarrage ou modification TTT
          RCV faible et modéré : 12-24 semaines
          RCV élevé et très élevé : 8-12 semaines

       Ensuite 1x/an

       Implication du patient (mode de vie,
       compliance, écoute du praticien)
          « démarche d’éducation thérapeutique »

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HYPERTRIGLYCÉRIDÉMIE ISOLÉE ET DYSLIPIDÉMIE MIXTE

       Définition : TG ≥ 1,5 g/l (risque pancréatite si ≥ 5 g/l)

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HYPERTRIGLYCÉRIDÉMIE ISOLÉE ET DYSLIPIDÉMIE MIXTE

   TG < 5 g/l isolés et RCV faible ou modéré : PAS de traitement

   TG < 5 g/l et LDL-C ↗ : statines

   TG ≥ 5 g/l isolés ou < 5 g/l + RCV : fibrates

   Autres cas : fibrates + statines le plus souvent

   Influence du mode de vie (obésité, alcool, glucides…)

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HYPERCHOLESTÉROLÉMIE FAMILIALE

   Hypercholestérolémie familiale
   autosomique dominante (forme
   hétérozygote : prévalence 1/500 en
   France)

   LDL-C > 2,2 g/l (1,9-4) chez le sujet
   jeune (variabilité +++)

   Table SCORE pas adapté car risque =
   élevé depuis la naissance

   Souvent méconnue

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HYPERCHOLESTÉROLÉMIE FAMILIALE

 Quand y penser ?

   LDL-C ≥ 1,9 g/l adulte jeune ou ≥ 1,6 g/l enfant

   Parents atteints

   Dépôts extravasculaires de cholestérol (arcs cornéens,
   xanthomes tendineux +++)

   ATCD perso. ou fam. d’AVC ou d’IDM précoces

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HYPERCHOLESTÉROLÉMIE FAMILIALE

   Diagnostic
      Score selon Dutch Lipid Clinic Network (≥ 5)
          https://www.fhscore.eu

      Analyses génétiques (via CH)
          Recherche mutations gènes LDLR, ApoB, PCSK9, ApoE

      Dépistage familial en cascade

   Traitement
      Idem hypercholestérolémie classique (statines…)

      < 20 ans : objectif = LDL-C < 1,3 g/l

      > 20 ans : cat. RCV « très élevé », objectif = LDL-C < 0,7 g/l

                                              www.biorhin.fr
BIBLIOGRAPHIE

  Principes de prise en charge des dyslipidémies de l’adulte en 2016, P. Moulin, B. Vergès, MCED vol 80 Janvier-Février
  2016, www.mced.fr

  Le bilan lipidique en 2016, D. Bonnefont-Rousselot, Feuillets de Biologie n°330 mai 2016

  Hypercholestérolémie pure et hyperlipidémie mixte : prise en charge – note de cadrage HAS juin 2015, Feuillets de
  Biologie n°333 novembre 2016

  Principales dyslipidémies : stratégies de prise en charge, HAS février 2017, http://www.has-sante.fr

  Un point sur le traitement des dyslipidémies en prévention cardiovasculaire, V. Canac, 05/03/2017, www.jim.fr

  Lower is (vraiment) better, 17/03/2017, www.jim.fr

                                                         www.biorhin.fr
PROACTIFS DU DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE

                                            DIAGNOSTIC DE LA
                                            MALADIE DE LYME

                                          Pierre-Adrien Bihl
                                          Biologiste médical

FMC Guebwiller, le 27/04/2017            www.biorhin.fr
Maladie de Lyme : définitions

   Maladie vectorielle (tiques) causée par Borrelia burgdorferi sensu
   lato
  (= complexe de plusieurs espèces)
   Exposition à piqûre de tique (ou sérologie positive) + signes
   cliniques concordants

   3 stades
      Primaire infection focale cutanée avec un stade primo-secondaire de diffusion
      systémique de la Borrelia
      Secondaire infection tissulaire focalisée (unique ou multiple)
      Tertiaire manifestation(s) focalisée(s)
      rôle de la bactérie et de phénomènes inflammatoires et/ou dysimmunitaires

                                       www.biorhin.fr
Recommandations pour le diagnostic biologique

 Formes cliniques         Indications et résultats des examens essentiels au               Examens optionnels
                                                 diagnostic

 Érythème migrant                          AUCUN examen                                          AUCUN

 Neuro-borréliose     -    Réaction cellulaire lymphocytaire dans le LCR et/ou   -   Culture et PCR du LCR
    précoce                hyperprotéinorachie                                   -   Séroconversion ou ascension du
                                                                                     titre sérique des IgG
                      -    Sérologie positive dans le LCR, parfois retardée
                           dans le sang

                      -    Synthèse intrathécale d’IgG spécifiques

 Lymphocytome         -    Aspect histologique du lymphocytome                   Culture et PCR
    borrélien         -    Sérologie positive (sang)                             du prélèvement cutané

 Atteinte cardiaque   -    Sérologie positive (sang)                             Sur avis spécialisé

                                                       www.biorhin.fr
Recommandations pour le diagnostic biologique
  Formes cliniques             Indications et résultats des examens              Examens optionnels
                                     essentiels au diagnostic

  Arthrite                -Sérologie positive dans le sang à titre        Culture et PCR sur liquide et/ou
                           habituellement élevé (IgG)                     tissu synovial
                          -Liquide articulaire inflammatoire

  Neuro-borréliose        -Synthèse intrathécale d’IgG spécifiques        Culture et PCR du LCR
  chronique

  Acrodermatite           -Aspect histologique évocateur                  Culture et PCR du prélèvement
  chronique atrophiante   -Sérologie positive à titre élevé (IgG)         cutané

  Formes oculaires        -Sérologie positive                             Sur avis spécialisé
                          -Confirmation par avis spécialisé

                                                         www.biorhin.fr
Sérologie inutiles

   Sujets asymptomatiques
   Dépistage systématique des sujets exposés
   Piqûre de tique sans manifestation clinique
   Érythème migrant typique
   Contrôle sérologique systématique des patients
   traités

                             www.biorhin.fr
Techniques diagnostiques

                                             Bactériologie classique
         Techniques directes
                                             Biologie moléculaire

         Techniques indirectes                    Sérologie de dépistage

                                            Sérologie de confirmation

                                 www.biorhin.fr
Cinétique des anticorps

                          www.biorhin.fr
Sérologie de dépistage

   ELISA 3ème génération (= antigènes recombinants)
   Test quantitatif, IgG et IgM (plutôt qu’Ac totaux…)
   Toutes les espèces du complexe B. burgdorferi s.l. prise en
   comptes (aussi B. garinii, afzelli…)
   Sensibilité dépend du stage :
      20-70% au stade primaire
      > 80% au stade secondaire
      ≈ 100% au stade tertiaire
   Spécificité insuffisante  si IgG > seuil positivité, faire test
   de confirmation

                                  www.biorhin.fr
Sérologie de confirmation

  Western-Blot = ImmunoBlot = Immuno-empreinte
  Test qualitatif, uniquement IgG
  Confirmation du caractère anti-Borrelia des Ac
  Meilleure spécificité que test ELISA
  Pas meilleure sensibilité…
 Aucun intérêt à faire si ELISA négatif !!
  Positif si présence d’au moins 2 bandes (kit utilisé chez Biorhin
  actuellement)
  Ne permet pas de différencier une infection asymptomatique,
  d’une maladie ou d’une cicatrice sérologique !

                                 www.biorhin.fr
Intérêt des IgM

   Apparition plus précoce que IgG (mais pas toujours détectée)
   Réactions croisées possibles
  (EBV, CMV… ou maladies auto-immunes)
   Test de confirmation IgM pas + spécifique / dépistage
   Pas de Western-Blot IgM
   Présence ne signifie pas forcément infection active !
Cas clinique (1)

                   www.biorhin.fr
Cas clinique (2)

                   www.biorhin.fr
Cas clinique (3)

                     CONCLUSION

                   www.biorhin.fr
Cas clinique (4)

                   www.biorhin.fr
Plan national de lutte contre la maladie de Lyme

   5 axes stratégiques et 15 actions
   Axe 1 : Améliorer la surveillance vectorielle et les mesures de
   lutte contre les tiques
   Axe 2 : Renforcer la surveillance et la prévention des
   maladies transmissibles par les tiques
   Axe 3 : Améliorer et uniformiser la prise en charge des
   malades
   Axe 4 : Améliorer les tests diagnostiques
   Axe 5 : Mobiliser la recherche sur les maladies transmissibles
   par les tiques

                               www.biorhin.fr
Plan national de lutte contre la maladie de Lyme (2)

   Axe 4 : Améliorer les tests diagnostiques
  « l’ANSM et le CNR poursuivront l’évaluation de la performance
  des kits déjà disponibles sur le marché ainsi que l’évaluation
  de la bonne interprétation des résultats par les laboratoires de
  biologie médicale. »

                               www.biorhin.fr
Conclusion

   Eviter les sérologies inutiles (EM, contrôle, « dépistage »…)
   Pas d’intérêt à faire le WB si Elisa négatif
   Sérologie positive ne signifie pas maladie !
     95% piqures de tiques infectantes feront séroconversion sans signes
     cliniques
     Seules 5% piqures de tiques infectantes feront une infection active…
   Anticorps ne sont pas protecteurs contre une nouvelle
   infection…

                                    www.biorhin.fr
Bibliographie

 Conférence de consensus de la SPILF, 2006

 Site du Centre National de Référence (CHU Strasbourg)

 Plan National « Lyme »

 Rapport du HCSP (2014)

                          www.biorhin.fr
PROACTIFS DU DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE

                                       SENSIBILITÉ AU GLUTEN
                                       NON CŒLIAQUE (SGNC)

                                             Etat des lieux
                                             Physio-pathologie
                                             Perspectives

                                          Nicolas BERNHARD (biologiste médical)

FMC Guebwiller, le 27/04/2017            www.biorhin.fr                           43
COMPOSITION DES FARINES PANIFIABLES

   70-75 % d’amidon

   10-15 % de protéines
      Protéines solubles : albumines, globulines (15-20 %)
      Protéines insolubles = gluten (80-85 %)
        Gluténines (40-50 %)
        Gliadines (30-40 %)
        Élasticité pâte, masticabilité pain

   blé, seigle, orge (+ avoine ?)

                                               www.biorhin.fr
AFFECTIONS LIÉES AU GLUTEN

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MALADIE CŒLIAQUE

  Intolérance « vraie » au gluten

  Maladie auto-immune
     Prévalence : 1 % en France
     HLA-DQ2 ou DQ8

  Diagnostic
     Anapath +++ (effacement villosités
     intestinales)
     Biologique (IgA anti-TGT)

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SENSIBILITÉ AU GLUTEN NON CŒLIAQUE

   Définition
      « syndrome caractérisé par l’apparition de symptômes digestifs et extra-
      digestifs suite à l’ingestion d’aliments contenant du gluten chez des sujets
      ne souffrant ni de maladie cœliaque ni d’allergie au blé »

   « sensibilité au gluten »
   « sensibilité au gluten non cœliaque »
   « sensibilité au blé non cœliaque »

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SENSIBILITÉ AU GLUTEN NON CŒLIAQUE

    Historique
       Première description en 1978, « à la mode » depuis 2010
       Plusieurs réunions de groupes d’experts (2011, 2012, 2014….)

    Mécanisme
       Ni maladie cœliaque (MC) ni allergie au blé (AB)
       Proche du syndrome du colon irritable (SCI)
       « Allergie » alimentaire non médiée par les IgE

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EPIDÉMIOLOGIE

   Prévalence non connue : estimation 0,5-13 %
   population occidentale

   Surtout chez jeunes et adultes âge moyen

   Surtout chez femmes

   Pas de complications majeures type
   lymphomes intestinaux, MAI… (≠ MC)

   Mais 50 % malades sont de type HLA-DQ2 ou
   DQ8

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MANIFESTATIONS CLINIQUES DIGESTIVES

   Apparition rapide après ingestion de gluten,
   disparition après retrait de l’alimentation

   Proches du SCI : douleurs abdominales,
   ballonnements, troubles du transit (diarrhées
   ou constipation)…

   Confirmation maladie par étude en double
   aveugle (Biesiekierski, 2011)

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MANIFESTATIONS CLINIQUES EXTRA-DIGESTIVES

    Controversées, pas de preuves à ce jour

    Diverses
       Douleurs articulaires, musculaires, eczéma, rash,
       anémie…

    Neurologiques et psychiatriques
       Maux de tête, pertes de mémoire (« foggy mind »),
       ataxie, schizophrénie, autisme, dépression, anxiété,
       neuropathie...
       Mécanisme évoqué : passage des peptides vers
       système nerveux ou système endogène des opiacés

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PHYSIOPATHOLOGIE

   Mal connue

   Trouble de la
   perméabilité intestinale
   (augmentation ou
   diminution ?)

   Rôle du microbiote

   Rôle réponse
   immunitaire innée (vs
   adaptative dans la MC)

                              www.biorhin.fr
PHYSIOPATHOLOGIE

  Responsabilité autres composants de
  la farine
     Inhibiteurs de l’amylase trypsine (ATI)
        « pesticides naturels »
        forte stimulation réponse immunitaire innée
        (chez tout le monde)
        Responsable de l’asthme du boulanger

     Glucides FODMAPs
       Fermentable Oligosaccharide, Disaccharide,
       Monosaccharide and Polyols
       fructanes, galactanes, lactose, fructose…
       Interaction avec le microbiote ?

     Agglutinines de germe de blé
        Lésions épithéliales à faible dose in vitro

                                              www.biorhin.fr
DIAGNOSTIC

   Souvent auto-diagnostic pour les malades et diagnostic d’exclusion pour les
   médecins

   Exclusion MC et AB

   Clinique
      apparition/disparition des symptômes selon conso gluten (attention à l’effet nacebo)

   Anapath
      Biopsie duodénale = normale (parfois légère infiltration lymphocytaire)

   Biologique
      Pas d’examen spécifique à ce jour
      Absence d’IgA anti-TGT et d’IgE anti-blé
      Présence d’IgG anti-gliadines dans 50 % des cas

                                              www.biorhin.fr
DIAGNOSTIC POSITIF

   Protocole de Salerne (Carroccio, 2017)

   Test en double aveugle de provocation par voie orale en double
   aveugle
      1 semaine sous placebo, 1 semaine sous gluten (8 g/j)

   80 % des suspicions de SGNC non confirmées
   40 % d’aggravation des symptômes sous placebo

   Limites
      Dose gluten assez faible vs consommation « normale » (10-15 g/j)
      FODMAPs dans placebo (amidon de maïs)

                                       www.biorhin.fr
TRAITEMENT

  Régime sans gluten

  Souvent traces tolérées (≠ MC)

  Régime sans gluten sans
  conséquence nutritionnelle
  (€€€)

                               www.biorhin.fr
BIBLIOGRAPHIE

  La sensibilité au gluten non maladie cœliaque. Où en sommes-nous en 2016 ?, P. Molkhou, Rev Fr Allergol, octobre
  2016

  Des intolérances au gluten qui n’en sont pas ?, S. Coito, 22/03/2017, www.jim.fr

                                                        www.biorhin.fr
PROACTIFS DU DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE

                                        ANTIBIORÉSISTANCE

                                          Pierre-Adrien Bihl
                                          Biologiste médical

FMC Guebwiller, le 27/04/2017            www.biorhin.fr
Définition

   Notion de couple « antibiotique-bactérie »
   Une bactérie est considérée comme résistante quand elle
   tolère des concentrations très supérieures à celles que l'on
   peut obtenir in vivo
  Classification en Sensible, Intermédiaire & Résistante
   Résistance naturelle VS Résistance acquise
      Résistance naturelle : toutes les bactéries de l’espèce sont R à cet ATB
      Résistance acquise : seulement certaines souches  souches résistantes

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Mécanismes de résistance (1)

 Inactivation enzymatique
 Réduction de l'accumulation intracellulaire de l'antibiotique
 Modification de la cible de l'antibiotique
 Shunt d’une voie métabolique

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Mécanismes de résistance (2)
 Inactivation enzymatique
   bêtalactamines et bêtalactamases
   aminoside et acétylases, phosphorylases
 Modification de la cible de l'antibiotique
   métylation d'une adenine dans l'ARN de la sous-unité
   23S du ribosome
   macrolides - lincosamides - streptogramines
   penicilline binding-protein
   protein nécessaire à la synthèse de la paroi
   quinolones: gyrase ou topoisomerase altérée et
   absence de fixation
 Shunt de voies métaboliques
   TMP / sulfates
                               www.biorhin.fr
Mécanismes de résistance (3)

Diminution de la perméabilité et mécanisme d'efflux
 Entrée
   certains ATB peuvent pénétrer dans la bactérie par la voie
   des porines (canaux de la membrane externe)
   modification ou absence de synthèse des porines
 Sortie
   pompes à efflux (peu spécifiques)
   surexpression
   ex: tétracyclines, quinolones, chloramphenicol

                                www.biorhin.fr
Mécanismes de résistance (4)

                     www.biorhin.fr   63
Supports génétiques de la résistance

   Chromosomique ou sur « éléments mobiles » (plasmides +++)
   Chromosomique :
     Mutation sur l’ADN
     « Transmission verticale »
   Plasmidique :
     acquisition d’un élément mobile exogène porteur de gènes de résistance
     « Transmission horizontale »

                                   www.biorhin.fr
Résistance chromosomique (mutation)
  Mutation ponctuelle
  Processus rare, spontané (
Résistance par acquisition d’éléments mobiles

   Résistance portée par un élément mobile ( = ADN extra
   chromosomique) : plasmides, transposons ou intégrons
   Essentiellement chez les entérobactéries
   Résistance multiple
   Transmission horizontale
   Instable et réversible

                              www.biorhin.fr               66
Sélection des résistances

                                        Possibilité de co-sélection de
                                        résistances :
                                        Un plasmide peut porter
                                        plusieurs gènes de résistance et
                                        l’un des antibiotique concerné
                                        peut à lui seul, assurer la
                                        sélection de l’ensemble des
                                        gènes de résistance

                       www.biorhin.fr
Conséquences de l’acquisition de résistance

   Rarement positives (sauf en présence d'antibiotique)
   Désavantage en terme de croissance
   La présence d'un plasmide impose un coût à la bactérie ++
  Possibilité d’élimination de ce plasmide en l’absence de
   sélection
  = Caractère réversible de la résistance horizontale

                              www.biorhin.fr
Evolution des résistances

  Surveillance, usage raisonné des ATB                    Emergence rapide !!

                                         www.biorhin.fr
Bactéries multi-résistances (BMR)

   Définition :
      SARM : S. aureus Résistant à la Méticilline
      E-BLSE : Entérobactérie porteuse de BLSE
      ERG : entérocoque résistant aux glycopeptides
      EPC : Entérobactérie Porteuse de Carbapénèmase
      ABRI : Acinetobacter baumannii Résistant à l’Imipénème
      PSDP : Pneumocoque de Sensibilité Diminuée à la Pénicilline
   Risque épidémique ++
   Précautions d’hygiène complémentaires en cas d’isolement

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Plan inter-ministériel (novembre 2016)
Approche « One Health »

  = « Une seule santé »
  « Santé humaine et santé animale sont interdépendantes et
  liées à la santé des écosystèmes dans lesquelles elles
  existent »
  Développée dans les années 2000
  Portée par OMS depuis 2015 et recommande à tous les
  membres de la mettre en place ( plan inter-ministériel)
  Lutte contre antibiorésistance comme axe prioritaire

                            www.biorhin.fr
Conclusion

   Antibiorésistance suit l’utilisation des antibiotiques
   Préoccupation majeure car risque situations d’échec
   thérapeutique
   Agir au niveau de l’ensemble des leviers :
     Usage raisonné des antibiotiques +++
     Prévention de diffusion des résistances

                                    www.biorhin.fr
Bibliographie

  Programme inter-ministériel
  Approche « One Health » OMS (anglais)
  BMR : CCLIN Est
  Infectiologie.com
  Antibioclic.com

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