Méthanisation sur une usine de traitement d'eaux usées Piloter son installation - Sylviane MATTER - idealCO
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Méthanisation sur une usine de traitement d’eaux usées Piloter son installation Sylviane MATTER 28/08/2018
SOMMAIRE Préambule Les avantages de la méthanisation en tant que filière de traitement des boues 1. Théorie Principes d’une installation Mécanismes réactionnels en présence 2. Paramètres d’alimentation Concentration des intrants Température Temps de rétention hydraulique ou TRH Charge organique appliquée Rythme d’alimentation
SOMMAIRE Suite 3. Indicateurs de gestion de la méthanisation Teneurs en CH4 et CO2 du biogaz produit Baisse de la production de biogaz Alcalinité (TAC), Acides gras volatiles (AGV) et rapport AGV/TAC pH Teneur de la MV des boues digérées et rendement Moussage 4. Gestion des dysfonctionnements Identification de l’origine du dysfonctionnement Origine mécanique • Problème sur le système de chauffage • Problème sur le système de brassage • Entrée importante d’air • Ensablement et /ou phénomène de chapeau Origine process Conclusion
Préambule Les avantages de la méthanisation Réduction de la masse (matières sèches) des boues de 35 à 40% des MS ou 40% à Eau Eau Eau 50% de MV CH4 + CO2+ (+H2O Stabilisation de la matière organique ) (boues moins odorantes, amélioration Facilement biodégradable Matière Volatile Matière des conditions de travail, réduction des volatile Difficilement convertie Difficilement nuisances) biodégradable biodégradable Matière Matière Matière Production d’énergie valorisable minérale minérale minérale décarbonée : biogaz Diminution en germes pathogènes
Agitation mécanique 1 Théorie Ou par recirculation Valorisation • BioCH4 réinjection réseau Principes d’une installation du biogaz • Energie elec cogénération • Energie thermique in situ ou externe chaleur verte Système de • Boues primaires mélange • Boues biologiques Biogaz • Matières produit fermentescibles externes Valorisation matière • Epandage • Compostage - Echangeurs tubulaires ou à plaque Sortie boues - Echangeurs dans la digérées Boucle masse ou de paroi de réchauffage Purge de fond Energie
1 Théorie Méthaniseur – Les différentes conceptions Gazomètre intégré ou séparé Agitation biogaz / mécanique Construction béton / métallique
1 Théorie Méthaniseur – Chauffage de paroi • Chauffage par réseaux enroulés autour du méthaniseur entre paroi interne et isolation externe • (Exemple conception LIPP)
1 Théorie Méthaniseur – Chauffage couplé sur une pompe à chaleur • Chauffage par pompes à chaleur sur eaux traitées et échangeurs spiralés • (Exemple Annecy)
1 Théorie Mécanismes réactionnels en présence Phénomènes Molécules complexes Sucres, protéines, lipides Acteurs Hydrolyse Enzymes Molécules simples (Osides, pectides, acides aminés Acidogénèse Bact. Acidogènes Acides gras volatiles Acetogénèse Bact. Acétogènes H2,CO2 Acétate (CH3COO-) Méthanogénèse 30 % 70 % Bact. méthanogènes Biogaz (CH4, CO2)
2 Paramètres d’alimentation Concentrations des entrants Concentration variable selon les entrants Boues urbaines Mini : 33 g MS/l, max : 70 g MS/l Moyenne 45 - 50 g MS/l Procédés • Epaississement statique (Décanteur…) • Epaississement dynamique (centrifugeuse, tambours rotatifs, Flottation, table d’égouttage…)
2 Paramètres d’alimentation Température du réacteur Température (°C) Temps de séjour (j) Différents types de méthanisation selon Mésophile 33 - 37 20 - 22 la température appliquée Thermophile > 50 12 - 14 Température entre 40°C et 50°C Méthanisation instable Destruction des bactéries mésophiles Développement difficile des bactéries thermophiles Zone d’instabilité
2 Paramètres d’alimentation Temps de rétention hydraulique ou TRH
2 Paramètres d’alimentation Charge organique appliquée Intrants • Conc en gMS/l • Q alim en m3/j Volume • % MV =Matières métha Pour une alimentation en BP et BB volatiles CO design= 2,0 - 2,2 kg MV/j/m3 Sécurité d’exploit = CO =1,8 kg MV/j/m3 Pour une alimentation en BP CO design = 2,5 - 2,8 kg MV/j/m3 Sécurité d’exploit = CO=2,2 kg MV/j/m3
2 Paramètres d’alimentation Rythme d’alimentation Recherche d’une régularité (débit) et d’une stabilité (composition) dans le temps (Nécessité de stockage si grande variation) TRH > 20 j Variation Charge organique max +30% d’un jour sur l’autre Variation Charge organique max +10% en moyenne sur 4 jours TRH < 20 j Variation Charge organique max +10% d’un jour sur l’autre
3 Indicateurs de gestion Teneur en CH4 et CO2 du biogaz produit Caractéristiques du biogaz selon le type de boues en entrée • CH4 entre 62 % à 64% • CH4 < 55% réagir Première alerte d’un dysfonctionnement = baisse anormale teneur en CH4 dans le biogaz • Mesure avec analyseur fixe – Echantillonnage paramétrable (4h) • Mesure avec analyseur portable une à 2 fois par semaine
3 Indicateurs de gestion Diminution de la production de biogaz Type de boue Garantie Design Productions de biogaz en Aération prolongée 0,8 - 0,85 0,9 Nm3/kg MV éliminée Forte charge 0,9 1 Boue primaire 1 1,1 La différence est liée au degré d’oxydation de la matière organique 0,35 Nm3/kg DCO éliminée : Taux de conversion théorique des la matière organique DCO de la boue primaire 1,6 kg – 1,8 DCO / kg MV : 1 kg MV éliminé 1,6 x 0,35 Nm3 = 0,56 Nm3 à 1,8 x 0,35 Nm3 = 0,63 Nm3 de CH4 (soit 1 à 1,1 Nm3 de biogaz) DCO de la boue biologique 1,3 – 1,4 kg DCO / kg MV (aération prolongée / faible charge) : 1 kg MV éliminé 1,4 x 0,35 Nm3 = 0.49 Nm3 de CH4 (soit 0,85 à 0,95 Nm3 de biogaz) La baisse de la quantité de biogaz peut aussi être un indicateur d’un dysfonctionnement mais pas toujours = variabilité du pouvoir méthanogène des intrants selon le degré d’oxydation
3 Indicateurs de gestion Alcalinité, Acides gras volatiles et rapport AGV sur TAC Suivi analytique recommandé au minimum 1 fois /sem Alcalinité ou TAC : Capacité à résister aux changements de pH qui rendraient le milieu acide TAC (Alcalinité) : 2 à 4 g CaCO3/L Acides gras volatiles ou AGV sont des acides carbonés courts (moins de 6 atomes de C) résultant de l’acidogénèse AGV : < 0,5 g CH3COOH/L La proportion d’AGV et de TAC doit être équilibrée La production d’AGV lors de l’acidogénèse peut conduire à l’acidification du milieu si ce dernier n’a pas suffisamment de pouvoir tampon. Les bactéries méthanogènes seront moins actives AGV/TAC : < 0,2
3 Indicateurs de gestion pH pH : 7 to 7.5 Ajustement possible (chaux, soude,…) redOx : -200 to -300 mV Conséquence de la réaction La réponse du pH est en Zone Optimale pour la digestion décalage et intervient trop tard dans le cas d’un acidose
3 Indicateurs de gestion Teneur en MV des boues digérées et rendement • Primaire : 50% à 55% d’élimination • Boues biologiques : 30% à 35% plus l'âge de boue aérée est élevé et moins il reste de matières facilement digérables Si rendement plus faible que prévu forte odeur des boues digérées
3 Indicateurs de gestion Moussage 2 types de moussage Moussage instable ou transitoire qui se décompose et se reforme du fait de l’extraction en continu du digestat (présence de bactéries filamenteuses, boues riches en AGV à l’entrée du méthaniseur…) Moussage de la flottation de matières à la surface du digestat (Filasses et billes de graisses) Conséquences : débordement de boues au niveau des vasques et bouchage des arrêtes-flammes Arrête-flamme
4 Gestion des dysfonctionnements Identification de l’origine du dysfonctionnement Origine mécanique Origine biologique (équipement) (process) Trop forte charge organique appliquée Chauffage Hydraulique (à-coups) Brassage Concentration non maitrisée Entrée d’air Alimentation irrégulière Ensablement et /ou phénomène de Présence molécules toxiques ou d’inhibiteurs chapeau Filamenteuses Diminution pouvoir méthanogène Bien dissocier les origines des conséquences Quelquefois l’origine se situe bien avant la méthanisation
4 Gestion des dysfonctionnements Problème de chauffage Usure de la pompe de recirculation diminution du débit avec augmentation de la température en sortie de l’échangeur (Risque de cuire les boues > 39°C sur une longue période Baisse d’activité des méthanogènes) Bouchage des échangeurs augmentation perte de charge et baisse du débit de recirculation des pompes centrifugeuses Mesure débit et/ou pression sur les boues digérées Curage préventif régulier Déperdition calorifique supérieure à celui du design (méthaniseur baignant dans la nappe phréatique) Redimensionnement du réseau de chauffage Mesure de la température erronée (eau et boue) : sonde température en bain d’huile, contrôleur
4 Gestion des dysfonctionnements Défaut de brassage Un bon brassage entre les intrants et la boue digérée contenant les bactéries responsables de la méthanogénèse est primordiale Rappel type de brassage Brassage mécanique 3W/m3 dig( Sterling Halberg) Brassage par recirculation de biogaz 5 à 6W/m3 dig (puissance compresseur) Origine du problème de brassage Cannes d’injection de biogaz détériorées ou bouchées Indicateur de débit / indicateur de pression Axe de l’agitateur cassé, pales détériorées ou montées à l’envers Remontée d’intensité en supervision /alarmes Mauvais fonctionnement des compresseurs /surpresseurs de biogaz Vérifier l’état des filtres (P d’aspiration) Vérifier les seuils de déclenchement P refoulement ouverture vanne de décharge) Concentration trop importante des intrants – Rhéologie des boues Indicateurs de débit
4 Gestion des dysfonctionnements Entrée importante d’air Entrée importante d’air dans le méthaniseur = entrée importante d’O2 (cas brassage par recirculation du biogaz) Milieu n’est plus en anaérobie Effet inhibiteur sur les bactéries méthanogènes (Accumulation d’AGV, baisse du pH, moussage) Méthode de détection = analyseur sur biogaz Présence d’azote (balance) dans le biogaz produit Analyseur Recherche du point d’entrée en mesurant O2 à SEWERIN pour différents niveau des conduites de biogaz biogaz Causes Diminution locale de la pression de biogaz dans les réseaux ( Accumulation des condensats, encrassement des filtres des compresseurs, garde hydraulique) Mauvais réglage des pressostats induisant ouverture des soupapes de dépression de la coupole
4 Gestion des dysfonctionnements Ensablement ou phénomène de chapeau Volume utile < volume de design nécessaire pour digérer la CO de 2 Kg MV/j/m3 méthaniseur RISQUE IMPORTANT baisse performance Ensablement = dépôt de sables en partie basse (perturbation du brassage) Vérification pouvoir de coupure du dessableur Vidange et nettoyage tous les 10 ans Phénomène de chapeau = amas de filasses et de flottants en partie supérieure (risque bouchage sortie biogaz Mise en place strainpress pour sortir les filasse du système Dilacérateur efficace pour la disponibilité des canalisations d’alimentation mais les filasses se reforment dans le méthaniseur
4 Gestion des dysfonctionnements Traçage au lithium Objectif : détermination du volume UTILE du méthaniseur : Traçage au lithium Lithium = traceur – très hygrophile – ne sédimente pas Mise en œuvre 1. Isolement total du méthaniseur à tester 2. Injection d’une quantité continue de lithium en une seule dose préalablement dilué 3. Prise d’échantillons à intervalle de temps variable les 14 premières heures dans la recirculation puis toutes les heures pdt 24 h
4 Gestion des dysfonctionnements Traçage au lithium Résultats Volume utile calculé à partir de la concentration obtenue et de la quantité de lithium introduit Evaluation de l’efficacité du système de brassage = temps pour atteindre une concentration de lithium stable Concentration lithium (mg/l) 6 Concentration 5 Concentration stable 4 3 2 1 0 0 120 min 200 400 600 800 1000 1200 1400 Durée en minutes Test lithium réalisé sur les méthaniseurs de la STEU de Strasbourg (V unitaire de 4300 m3 )
4 Gestion des dysfonctionnements Entretien – Vidange des méthaniseurs Etapes de l’arrêt d’un méthaniseur Inactiver la biomasse (Arrêt de l’alimentation ou abaissement de la température
4 Gestion des dysfonctionnements Problèmes d’origine biologique Charge organique trop importante indigestion Alimentation du digesteur avec de la boue fermentée (pH 100mg/L ,NH4+>2 g/L avec un pH >7,8 Présence de molécules toxiques (Métaux lourds, cyanure, chlorure…) Prolifération de bactéries filamenteuses dans les bassins biologiques
5. Conclusions Méthanisation = process avec beaucoup d’avantages MAIS dépendant de la « bonne santé » de la biologie = sensible Exploitant analogue à un diététicien Application d’un régime équilibré sans excès (pas d’indigestion) Fournir des aliments frais (pas de stockage trop long) Attentifs aux réactions du méthaniseur pour revoir son régime Mesures préventives plutôt que mesures correctives Suivi régulier des indicateurs primordial Maintien dans une plage de fonctionnement adéquat
MERCI A TOUS POUR VOTRE ATTENTION
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