Sorties de secours + LA CULTURE EN BRETAGNE

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Sorties de secours + LA CULTURE EN BRETAGNE
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                                                                       NOV 18

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       Numéro 190 • Novembre 2018

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                                CULTURE EN BRETAGNE
                                                                     +

                           théâtre, danse, musique, cinéma, livres, expos
                                                                            N ° 19 0
                                                                            N OV 18
                                                                                       EN UNE
                                                                                       dOIsNEAU À QUImpER
                                                                                       Le musée des Beaux-arts
                                                                                       expose 130 clichés de
                                                                                       Robert Doisneau, en trois
                                                                                                                      Sorties
                                                                                                                       de secours                                       +

                                                                                       séries : Le Merveilleux
                                                                                       quotidien (Paris et sa ban-    LA CULTURE EN BRETAGNE
                                                                                       lieue, dont le fameux          théâtre, danse, musique, cinéma, livres, expos
                                                                                       Baiser de l’Hôtel de Ville),
                                                                                       Palm Springs 1960, un
                                                                                       reportage pour le magazine
                                                                                       Fortune, ainsi qu’une
                                                                                       vingtaine de photos prises
                                                                                       en Bretagne.

                                                                                                                      Ma p’tite Nicole...
                                                                                                                      Vous n’avez pas ouvert le Mémo Culture ?
                        Avez-vous choisi, Odette ?
                        Scrabble ou Crapette ?>
                                                                                                                      Il y a plein de choses épatantes ce week-end !
                                                                                                                      Allez zou, on sort !

                                                                                                                                         >

         Recevez le Mémo Culture tous les jeudis au petit-déjeuner. Comme la lettre qu’on
         enverrait à notre meilleure amie pour qu’elle sorte de chez elle...

       Le petit ours
         INsCRIVEz-VOUs sUR sORTIEsdEsECOURs.COm : « TU mE dONNEs TROp ENVIE »
                                                                                                                        Impression IOV - Arradon
                                                                                                                        Distribution Olivier et Stéphane
       Sorties de Secours® est un mensuel indépendant                                                                   Sorties de Secours remercie ses annonceurs pour
       édité par la SAS Drôles de Dames, 42 avenue de la                                                                leur fidélité, ses lieux de dépôt pour leur hospitalité,
       Perrière, 56100 Lorient                                                                                          et ses lecteurs pour leur attachement au papier...

                                                                                                                        Sorties de Secours décline toute responsabilité quant
       Publication et rédaction Isabelle Nivet                                                                          aux visuels, photos, libellés des annonces fournis par
       Relations annonceurs Gaëlle Lescombat                                                                            ses     annonceurs,       omissions     ou     erreurs
       cestparla@sortiesdesecours.com. 06 14 01 95 83                                                                   figurant dans cette publication. Tous droits
       Agenda complet en ligne www.sortiesdesecours.com                                                                 d’auteur réservés et toute reproduction interdite.
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  4   Sorties de Secours • Nov. 2018

                                       le top du
                                       MOI(S)
                                       bretagne
                                       LEs spECTACLEs QUI NOUs ONT FAIT dE L’ŒIL
                                       EN NOVEmBRE, dANs TOUTE LA BRETAGNE.
                                       ON VOUs dONNE dEs ENVIEs ?
                                                                par Isabelle Nivet

                                       les malédictions
                 Vu au Strapontin, Pont-Scorff, le 23 novembre 2017

                 Nicolas Bonneau (Sortie d’usine, Ali 74 le combat du siècle) met en scène deux artistes
                 hors cadre, la chanteuse Fannytastic et la marionnetiste Hélène Barreau. Deux
                 personnalités qui irradient chacune à leur manière, Barreau en petite souris effacée,
                 étrange portefaix des matières qu’elle manipule en scène, et, Fannytastic, récitante
                 caustique, sourcil levé dans une subtile remise en cause de ce qu’elle raconte. Et c’est
                 déjà, là, l’intérêt de ce spectacle créé d’après collectage : être à la fois dans le récit
                 « sensationnel » et dans le scepticisme. Il faut dire que Bonneau a choisi, à travers
                 l’histoire d’une jeune femme qui s’installe à la campagne et découvre des
                 phénomènes étranges, de parler de l’inexpliqué, rebouteux, magnétiseurs et autres
                 experts des sorts et antidotes, porte-malheurs et amulettes... Selon les spectateurs,
                 les réponses aux questions posées seront différentes, mais davantage que le fond,
                 c’est le traitement plastique qui nous a ici intéressé, l’utilisation d’un matériau
                 inattendu, la céramique, du blanc du kaolin, qui se décline sous différentes formes,
                 du volume à la poussière, et vient trancher sur le noir omniprésent du spectacle,
                 imposant une esthétique singulière dans laquelle on projettera ses références, les
                 nôtres balayant Dorian Gray, Mythe de Cthulhu, cabinets de curiosités, salle des
                 visages du dieu Multiface de Game of thrones, et museum d’histoire naturelle à la
                 Adèle Blanc-Sec... Une scénographie accompagnée d’une création lumière – les deux
                 signées par Rodrigue Bernard, qui font naître une ambiance au bord du fantastique,
                 dont on peine à se détacher, des mois durant...

                 > Le Triskell/Pont l’Abbé. 07/11. À pARTIR dE 12
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                                    baby macbeth
     Une date à cocher au gros feutre sur votre agenda, et cette date sera alors la date à laquelle vous vous
     souviendrez avoir découvert Agnès Limbos. Une belge. Une papesse. Une voix, aussi. Agnès Limbos
     fait du théâtre d’objet depuis bien longtemps, avant qu’internet n’existe. Elle a beaucoup mis en scène,
     inspiré, impulsé, et cette fois, c’est avec du Shakespeare qu’on va pouvoir passer 25 minutes avec
     elle, autour d’une table où des objets vont raconter Macbeth, symboliquement parlant. Derrière la
     table, la Limbos, avec sa bouille impayable, hybridation entre Yolande Moreau et Fiona Gordon,
     interagit avec le public dans un vieil anglais bousculé par l’accent belge. Un grand moment.
     > Centre Jean Ferrat/Hennebont. 07/11. À pARTIR dE 1

                           la famille semianyki
     Nous avons enfin réussi à voir la saison passée ce spectacle mythique qui tourne depuis des années. Et
     oui, même si tout ça sent un peu la fatigue du temps, la poussière des décors et l’usure des costumes, oui,
     c’est formidable. On pouvait craindre qu’à force de tourner, les interprètes aient fini par endosser leurs
     rôles comme un employé de bureau ses manches de lustrine, mais du tout. Fraîcheur, enthousiasme,
     complicité sont là à chaque représentation de ce spectacle réglé au millimètre, dont chaque gag – et ils
     sont nombreux, intelligents, créatifs et bien foutus - fait mouche. Dans cette forme à mi-chemin entre
     clown et théâtre sans paroles, les corps sont d’une expressivité folle, les gags s’enchaînent tambour
     battant, suivant le fil d’une histoire familiale faite de rebondissements, de drames et de joies. Un
     spectacle à voir en famille, générations et chapelles confondues, dont on sort heu-reux !
     > Lanester 09/11, Auray 10/11, Locminé 11/11. EN FAmILLE À pARTIR dE 5

                                              fulmine
     On ne l’a toujours pas vu mais on est toujours aussi attirées par ce spectacle du collectif Aïe Aïe Aïe,
     dont on aime beaucoup la façon de transcrire une histoire, avec trois fois rien mais beaucoup
     d’ingéniosité et d’humour (ici des pompons !). Charlotte Blin raconte le mythe de Troie, et Fulmine,
     l’expression de la colère, celle qui fait bouillir un frère et une sœur, Arès, dieu de la guerre, et Eris,
     déesse de la discorde. GrrrrRRR
     > L’Hermine/Sarzeau. 14/11. EN FAmILLE À pARTIR dE 8

                         martial, l’homme-bus
     Qu’est-ce que ça va donner sur une scène, cette histoire ? Tellement presque une forme fictionnelle
     dans la réalité, tellement un conte poétique, cette histoire vraie. Ce personnage merveilleux a existé. À
     Lausanne, dans les années 80, Martial a arpenté les rues de sa ville avec une cabine de bus bricolée,
     jouet d’enfant à taille adulte, respectant circuits et horaires des lignes régulières, mimant montées et
     descentes des passagers, soufflant dans ses joues les bruits des bus, freinages et portes qui s’ouvrent.
     Seul dans un monde rempli de gens imaginaires, Martial n’était pas connecté à notre réel mais au sien,
     parallèle. Marie Baxerres s’est intéressée à cette figure lunaire et touchante, et par extension à la
     marginalité dans les villes, travaillant sur des formes en lien avec l’art brut. On tentera.
     > Le Forum/Nivillac. 17/11.
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  6   Sorties de Secours • Nov. 2018

                            festival les indisciplinées

                                                thérapie taxi
                 On vous en parlait la saison dernière, lorsqu’ils sont passés à l’Echonova, les revoici
                 en Morbihan, ils ont explosé depuis, le groupe de minots émergent est devenu valeur
                 sûre des festivals… Une voix sucrée, très pop, qui s’empare des codes du rap sur une
                 musique électro, et dévide des textes qui ne s’interdisent rien, comme dans le titre
                 Salope ou encore sur le tube entêtant Hit sales. C’est frais et trash, entraînant et
                 provoc, léger comme une bulle de chewing-gum rose pastel. On en profite avant de
                 s’en lasser.
                 > Quai 9/Lanester. 03/11

                                            feu ! chatterton
                 Qu’est-ce qu’on peut dire sur Feu ! Chatterton que vous ne sachiez pas déjà ?
                 Qu’ Arthur, le chanteur, a une nouvelle cravate ? Tout a été dit sur ce groupe élégant,
                 dandy, littéraire, sophistiqué et brut à la fois, qui cumule les cinq étoiles et est
                 devenu en trois ans l’une des figures majeures de la chanson-rock française… Ils
                 repartent en tournée avec un nouvel album, L’Oiseleur, qui fait entrer la poésie
                 d’Eluard et Aragon dans leur univers. Et c’est toujours aussi bien.
                 > Les Arcs/Quéven. 07/11

                                       daho + calypso valois
                 Le concert d’Etienne est déjà complet depuis longtemps. Mais on ne résiste pas au
                 plaisir d’écrire trois mots sur Calypso Valois, au cas où vous seriez passé à côté de
                 la jolie fille d’Elli et Jacno, dont le titre Le jour s’incruste dans l’encéphale comme une
                 version moderne de la pop des années 80. Une « fille de » campée dans son époque,
                 discrètement nimbée de l’aura de ses parents. Une présence, un style, une voix. Vamos
                 a bailar Calypso mi amor.
                  > Grand théâtre/Lorient. 09/11
Sorties de secours + LA CULTURE EN BRETAGNE
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                                                                                         Sorties de Secours • Nov. 2018   7

                  festival les indisciplinées
                 LA SELECTION D’     ISÈLE VINCENT de RADIO BALISES
                                         daniel blumberg
     Ancien leader du groupe de rock indépendant Yuck, Daniel Blumberg se lance en solo en 2013. En
     2015 il signe chez le prestigieux label Mute records (Sawns, Goldfrapp, Sigur ros, Tiersen…) et livre en
     2018 son premier album, Minus. Une proposition pop et expérimentale, douce et forte, mélodique et
     déstructurée, où la voix et le piano nous emmènent avec lui dans les profondeurs d’une retentissante
     mélancolie. Accompagné sur scène d’un violoncelliste et d’un batteur, il explore les possibles de ses
     compositions dans des improvisations magnétiques. C’est puissant, hypnotique, habité et surtout beau
     à en faire chialer votre âme.
     > Le Manège/Lorient. 31/10

                                               columbine
     Collectif de rappeurs rennais, Columbine compte huit membres d’à peine 25 ans (dont Lorenzo, dont
     on a pu apprécier la prestation lors de l’édition passée. Le parquet rutilant de Quai 9 se souvient encore
     des sautillantes hordes d’adolescents survoltés). En 2016, à l’époque de Clubbing for Columbine, avec
     leur apparence de bande de copains grimés en rappeurs et leur textes provocateurs, on croyait que
     tout ça n’était qu’une blague au goût douteux. Depuis, avec successivement Enfants Terribles et Adieu
     bientôt , ils ont prouvé, galvanisés par l’énergie et la rage de ceux que l’on n’a pas pris au sérieux, qu’il
     fallait se méfier des apparences. Columbine, c’est la voix d’une génération, peut-être sacrifiée et hors-
     circuit, mais résolument indépendante.
     > Quai 9/Lanester. 03/11

                                                terrenoire
     C’est le point d’interrogation de cette édition... Cette fratrie stéphanoise nous laisse perplexe. Entre
     variété française et électro-pop, entre posture et impudeur, on navigue en eaux troubles avec ce duo.
     Force est de reconnaître l’efficacité redoutable de leurs mélodies et l’habileté de leurs productions, qui
     tapent facilement l’incruste dans les caboches. On s’était dit un peu la même chose pour Eddy de Pretto.
     Finalement on avait pris une petite claque et on connaît le succès du jeune homme depuis…
     Allez-y ! Vous nous direz...
     > Les Arcs/Quéven. 07/11

                                                      képa
     Ancien skateur pro condamné à arrêter les cabrioles pour cause de vilaine blessure, Kepa s’est consolé
     en slidant sur le manche de sa guitare. Et pas n’importe quelle guitare, une Dobro, modèle acoustique
     taillé dans l’acier, prisé par les bluesmen américains depuis les années 20. Ce basque de 28 ans, en
     mode one-man-band, livre une country teintée de blues pas triste, et qui sent bon la paille ! Ça tombe
     bien, il se produira aux Indisciplinées dans une yourte. Ambiance bucolique assurée.
     > Yourte de Moulin Coz/Le Saint. 02/11
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  8   Sorties de Secours • Nov. 2018

                                                festival tnb
      Un festival formidable, où l’on a envie de tout voir. Cette année la thématique porte sur « Le corps et le monde. Comment
      le monde transforme les corps ? Comment les corps habitent le monde ? ». Performance, cinéma, théâtre, danse, arts
      plastiques, des créations, des reprises, des propositions hors formats et audacieuses. Notre sélection.

      Tempête solaire. Gurwann Tran Van Gie / Catastrophe (9 et 10/11)
      Gurwann Tran Van Gie est artiste et maître praticien en hypnose Eriksonnienne. Guidé par sa voix, le public est invité
      à vivre une transe, un voyage hypnotique, accompagné en musique par un groupe qu’on aime beaucoup, Catastrophe.

      Contes immoraux - Partie 1 : Maison mère. Cie Non Nova / Phia Ménard (15 et 17/11)
      Une de nos artistes favorites, la sensible, engagée et créative Phia Ménard, qui travaille sur une nouvelle création, un
      triptyque, à partir de maisons en carton, comme on monterait une série de tentes pour des réfugiés.

      Le bain. Gaëlle Bourges (du 15 au 17/11). ENFANTs & AdULTEs
      Trois performeuses manipulent poupées et accessoires de toilette. Mêlant danse, chant et récit, Le bain parle de la
      représentation des corps dans l’histoire de l’art, s’appuyant sur deux tableaux du XVIe siècle. Joli et signifiant.

      Ersatz. Julien Mellano / Collectif Aïe Aïe Aïe (du 15 au 17/11)
      L’un des très bons du théâtre d’objet. Drôle, décalé, absurde, il détourne et métamorphose les objets, ici autour des
      technologies de demain, inspiré par l’idéologie transhumaniste, la cybernétique, l’intelligence artificielle...

      Crash Park la vie d’une île. Philippe Quesne (du 8 au 10/11)
      Encore un artiste qu’on adore, la preuve que « concept » peut rimer plutôt avec « poésie et humour » qu’avec « chiant
      et prise de tête ». Il s’intéresse à un groupe de survivants sur une île, après un accident d’avion, comme au microscope.

      Love me tender. Raymond Carver / Guillaume Vincent (8 et 9/11)
      Six nouvelles de Carver, au goût de gin et de couples déchirés, adaptées pour huit comédiens interprétant chacun
      deux rôles, chacun devant s’accorder, malgré les désaccords de leurs personnages, à deux, à quatre, à huit.

      One night with Holly Woodlawn. Pierre Maillet (du 8 au 10/11)
      Figure de l’underground américain des années 70, travesti superstar grâce à Andy Warhol, Holly Woodlawn était
      actrice, chanteuse, mannequin... Un spectacle performance, ponctué de chansons — de Bette Midler à Lou Reed.

      La 7e vie de Patti Smith. Claudine Galea / Benoît Bradel (9 et 10/11)
      On l’a vu l’année dernière et a-do-ré, pour son énergie rock, sa forme originale, où texte et musique dialoguent avec
      sens, et pour la présence habitée de Marie-Sophie Ferdane, comédienne fascinante, ici devenue rock star androgyne.
      Sur scène, avec deux musiciens, Patti Smith est racontée, dans son histoire et dans celle d’une jeune fille qui la découvre
      à 16 ans. Benoît Bradel invente là une belle forme, autour de la magnifique écriture de Claudine Galea.

      La grande chorégraphe sud-africaine imagine Louis XIV, le roi dansant, en réfugié revenu d’Afrique. Avec Benjamin
      Oh Louis. Robyn Orlin (15 et 16/11)
      Pech, danseur étoile de l’Opéra national de Paris, et le claveciniste Loris Barrucand, dans une évocation ironique.

      Consul et Meshie. Latifa Laâbissi /Antonia Baehr (du 16 au 18/11)
      Au début du XXe siècle aux États-Unis, deux chimpanzés vivaient comme des humains, chez les humains. Impertinentes
      et impudiques, ces deux guenons humaines s’exposent dans une performance qui renvoie à la violence des assignations.

      Témoignage poignant, Unwanted aborde les violences faites aux femmes, le viol comme arme de guerre. Dorothée
      Unwanted. Dorothée Munyaneza (16 et 17/11)
      Munyaneza est allée à la rencontre de ces femmes meurtries et leur a posé la question : « Vous êtes-vous acceptée ? »

      Le dernier métro. François Truffaut / Dorian Rossel (20 et 21/11)
      En portant le chef-d’œuvre de François Truffaut à la scène, Dorian Rossel et une troupe de 11 acteurs interrogent la
      position de chacun d’entre nous face aux menaces qui pèsent aujourd’hui sur le monde.

      Les Idoles. Christophe Honoré (du 23 au 30/11)
      Jean-Luc Lagarce, Bernard-Marie Koltès, Hervé Guibert, Serge Daney, Cyril Collard et Jacques Demy ont en commun
      une époque, la France des années Mitterrand, et une maladie, le SIDA. Ils ont marqué une génération, à commencer
      par Christophe Honoré, qui raconte le manque mais espère aussi transmettre.
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                                                                                        Sorties de Secours • Nov. 2018   9

      christian olivier & yolande moreau
     Yolande Moreau, la tendre, la délicate, la différente. Muse belge des Deschiens, comédienne pour Jérôme
     Deschamps et Macha Makeïeff (Lapin chasseur, Les pieds dans l’eau, C’est magnifique…), réalisatrice
     (Quand la mer monte...), elle impose depuis des années sa personnalité hors norme et sa voix de petite
     fille simplette dans des personnages poétiques et décalés. Elle s’acoquine ici avec Christian Olivier,
     leader du groupe culte des années 90, Têtes raides, inventeur d’un langage et d’une esthétique entre
     musette, cirque, punk-rock alternatif. A eux deux ils s’attaquent à un poète qui va leur aller comme un
     gant, Prévert, dans une sorte de théâtre musical : Olivier a fait la musique, il chante, Yolande dit, et
     dans sa bouche, Prévert devient quelque chose qu’on a jamais entendu…

      > Les Arcs/Quéven. 21/11

                                  celui qui tombe
     Yoann Bourgeois fut il y a un temps l’une de nos découvertes enthousiastes, il fait partie maintenant
     des grosses pointures du spectacle, après avoir fait tourner les têtes et humidifié les yeux, avec Cavale,
     spectacle épuré où un trampoline caché derrière des escaliers faisait rebondir des danseurs comme
     en apesanteur. Tout le génie de Bourgeois, c’est de travailler avec cet air de rien, ces rebonds ou
     glissades permis par des dispositifs très simples qui font « flotter » les danseurs, souvent dans la nature,
     provoquant un émerveillement méditatif. Dans Celui qui tombe, Bourgeois reprend un principe qui
     n’est pas nouveau (vu chez Mathurin Bolze, notamment) : un plancher tournant sur lequel les danseurs
     évoluent en formant des marches, des groupes, des figures. C’est très beau, c’est pur, c’est parfait.

     > Théâtre de Saint-Nazaire. 21/11.

                              the beggar’s opera
     Comment ne pas se noyer dans les superlatifs pour parler de William Christie ? Comment se retenir
     pour ne pas dégouliner d’une admiration béate ? Rappelons que William Christie : A- est le pape du
     baroque et en a montré le sublime, le dépoussiérant des mignardises rococo qui l’alourdissaient ;
     B- a fondé l’ensemble des Arts Florissants, qui joue sur instruments d’époque, C- n’est pas venu en
     Bretagne depuis au moins vingt ans. On le retrouve dans une proposition atypique, un énorme
     spectacle, L’Opéra des Gueux, ancètre de la comédie musicale, une ballad-opera, pièce de théâtre
     entrecoupée de chansons populaires et d’airs savants compilés par le compositeur de l’ouverture,
     Pepusch, qui décrit les bas-fonds londoniens au XVIIIe. C’est la première fois que les Arts Florissants
     s’attaquent à ce type d’œuvre, que met en scène Robert Carsen, avec une troupe de danseurs
     bondissants, showmen dignes des musicals londoniens – argot londonien en prime – dans un décor
     contemporain et surdimensionné. Un spectacle étonnant, qui mélange art populaire et art savant.

      > Palais des arts (TAB)/Vannes. 23 & 24/11.
Sorties de secours + LA CULTURE EN BRETAGNE
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  10   Sorties de Secours • Nov. 2018

                           doreen - david geselson
                  Pour parler de ce spectacle, que nous n’avions pu voir à sa sortie, mais dont nous n’avons
                  cessé d’entendre des éloges, nous avons fait appel à un chroniqueur exceptionnel - dans
                  tous les sens du terme. C’est un pair de David Geselson qui signe cette chronique, l’auteur
                  et metteur en scène Joël Jouanneau, grande figure du théâtre français.

                  Parvenu à l’hiver de son existence, André Gorz, auteur d’un ouvrage majeur,
                  Le traître, se relit et découvre, effaré, qu’il y parle avec « une sorte de condescen-
                  dance désinvolte » de celle qu’il aime et l’accompagne dans la vie depuis plusieurs
                  décennies. Plus accablant encore, dans le peu de place qu’il lui accorde dans le
                  livre, elle est soit « défigurée », soit « humiliée ».
                  Hanté par le pourquoi de ses oublis et mensonges, ce célèbre visionnaire politique
                  et écologiste écrit Lettre à D. sous-titrée Histoire d’un amour, à la fois tentative de
                  rachat, demande de pardon et poignante confession de 75 pages qui ne s’oublient
                  pas. Peu de mois après la publication du livre, les deux amants font le choix de
                  disparaître ensemble.

                  Deux acteurs décident d’exposer et soumettre ce texte au cordeau aux vérités du
                  plateau. Ce n’est pas leur histoire, ils n’ont pas du tout l’âge de ce couple octogénaire,
                  ce sont d’encore jeunes gens, mais tant par la délicatesse de l’adaptation que par
                  la magie de l’interprétation, nous sommes invités à partager ce bouleversant,
                  bien que tardif, aveu. Invités oui, puisque dès l’amorce de ce grand travail, le couple
                  nous attend chez lui, dans ses meubles, sourire aux lèvres et coupe de champagne
                  à la main. Disons-le, ce n’est pas sans risque de jouer ainsi la connivence avec le
                  public, ce pourrait même être un brin facile, si ce n’est démagogue, mais ici non,
                  pas du tout, ici cela se justifie pleinement, ici cela conduit à l’écoute délicate et
                  attentive de ce qui suit : une heure intense, sans pathos ni cri, où ne se perd dans
                  le vent aucune syllabe, et où l’amour est mis en abîme avec un tact infini. Pure
                  merveille de théâtre portée par David Geselson et Laure Mathis.

                  > L’Archipel/Fouesnant. 25/11

                                                                                      JOËL JOUANNEAU
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  12   Sorties de Secours • Nov. 2018

                                        mélanie de biasio
       On vous en parle parce que malgré tout vous auriez pu passer à côté de cette chose magnifique, ce son
       feutré, parfait, ces tempos retenus et extatiques, de cette langueur, cette sensualité, qui collerait des
       frissons aux plus cérébraux, qui remuerait les plus réfractaires au down tempo. Difficile de ne pas craquer,
       fondre, onduler, suffoquer, s’abandonner totalement à cette voix de dingue - au moins égale à celle de
       Nina Simone - à ces climats subtils, qui convoquent légèreté du clavier à la Philip Glass, envolées jazzy,
       grandes chanteuses bluesy, tout autant que les monstres du trip-hop, Portishead, Massive Attack ou
       Morcheeba. Et ce n’est pas tout. Parce que Mélanie de Biasio possède une arme fatale : une flûte
       traversière dont elle fait ce qu’elle veut, bruitiste, impro, jazzy, accents à la Debussy, et qui vlan, vous
       embarque ailleurs, quand vous croyez vous être posé dans un transat, non, on repart en hors-piste,
       paf un trip à la Moon Martin, sa voix se transforme, bim la Peggy Lee de Fever, hop un coup dans la
       poudreuse, c’est bon, elle maîtrise toujours, batterie jazz, percus inventives, et bam, elle dévale, elle
       dévale, piano élégant et dry Martini, James Bond girl passant d’un hélico à un jet ski, électro rock, elle
       sait tout faire, et nous on s’extasie, on fond, on bave, et on lui file les clefs de la Twingo direct.

       > L’Archipel/Fouesnant. 30/11

       et aussi...
       Festival du film court                                 Roméo et Juliette
       Le rendez-vous de la jeune création cinéma-            Une pièce culte, créée il y a 20 ans par Angelin
       tographique en Europe.                                 Preljocaj, qui transposait le ballet de Prokofiev
       > Brest, 6>11/11                                       dans un décor de science-fiction signé Enki
                                                              Bilal. Navette spatiale ou Twingo, on fonce.
       Festival Grande marée                                  > Cité des congrès/Nantes, 6>11/11
       Un temps fort dans Brest et ses alentours,
       autour de la parole et du conte.
       > Brest, 17>30/11
                                                              Atelier de cartographie subjective
                                                              Parce qu’on adore ce principe, et que Nantes a
                                                              été l’une des premières villes à le mettre en
       Hedda. Lena Paugam                                     place, on vous signale ces ateliers qui
       Comment la violence peut-elle naître dans              consistent à cartographier la ville en fonction
       l’amour ? C’est la question que pose cette             de ses chemins de cœur, ses lieux favoris, ses
       création qui illustre les mécanismes                   points de souvenirs, et dressent un inventaire
       conduisant à des situations extrêmes. Une              graphique du rapport affectif que chacun
       création de Léna Paugam dans une scénographie          entretient avec la ville...
       très esthétique qui n’est pas sans évoquer             > Stereolux/Nantes, 17/11
       l’univers de Hopper...
       > Maison du théâtre/Brest. 30/11
                                                              A Love Supreme
       Parcels                                                En 2005, Salva Sanchis et Anne Teresa De
       Un électro-funk cool, pop et frais, mais pas           Keersmaeker donnaient une première version
                                                              mêlant écriture et improvisation du chef
                                                              d’œuvre de Coltrane, A Love Supreme. Ils
       idiot.
       > Stereolux/Nantes, 12/11
                                                              reviennent avec, toujours comme principe
                                                              chorégraphique, un danseur dédié à chaque
       La mini-moi de Catherine Ringer, sa fille,
       Minuit
                                                              instrument du quartet. Essentiel, comme
       Simone, voix de clone, en compagnie de son             chaque battement d’aile de cette grande
       frère Raoul, tous deux enfants de Fred Chichin.        chorégraphe....
       > Stereolux/Nantes, 17/11                              > Le Lieu Unique/Nantes, 20 et 21/11
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  14   Sorties de Secours • Nov. 2018

       bouquin
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       Le discours                                                     S o r t i e s de secours

       Fabrice Caro
       UN dIsCOURs ! UN dIsCOURs ! QUI N’A JAmAIs pRONONCé OU ENTENdU CETTE INJONCTION
       LORs d’UN mARIAGE OU dE TOUTE AUTRE CéLéBRATION ? mAIs QUANd CEs dEUx pETITs mOTs
       VOUs sONT AdREssés, QUE FAIRE, sINON FUIR OU TENTER dE s’éChAppER ? UN ROmAN
       sOLILOQUE QUI CLAQUE COmmE LEs FRIzzy pAzzy dE NOTRE ENFANCE. pAR VIRGINIE sALLé

       Le chwingue dingue qui claque et qui craque, ça
       vous rappelle quelque chose ? Eh bien, lire Le
                                                               Adrien aime Sonia. Et Sonia veut faire « une

       discours, c’est un peu comme ouvrir un sachet
                                                               pause ». 38 jours qu’Adrien est en manque, et

       de Frizzy Pazzy et sentir les granulés frétiller
                                                               en ce jour de fête, durant ce repas qui célèbre
                                                               l’union de sa sœur et son beau-frère, il attend
       sur la langue en formant un feu d’artifice dans         désespérément un retour de flamme de son
       la bouche. On n’arrête pas de rire tant l’esprit        amour fuyant, à travers un SMS qui ne vient
       est vif et le verbe joyeux. On voudrait que cela        pas, ou en tout cas qui tarde à venir.
       ne s’arrête jamais, un peu comme on voudrait            En injectant une bonne dose d’absurde dans
       rester toute sa vie avec la fille ou le garçon          son discours intérieur, le narrateur se réconforte
       qu’on aime. Mais voilà, et c’est là où le bât           comme il peut du tragique de l’existence, au
       blesse, l’attente d’un SMS se transforme en             delà de ses drames intimes. Plus qu’une
       souffrance insupportable. Qu’à cela ne tienne,          possibilité, l’humour devient ici nécessité.
       le discours attendra aussi. En suivant le               Fabrice Caro nous fait rire, et ce faisant, nous
                                                               rend la vie pétillante et plus légère. C’est ça
                                                               l’effet Frizzy Pazzy !
       parcours sentimental d’Adrien, l’amoureux
       éconduit, Fabrice Caro nous livre une bulle de
       légèreté qui vient couronner ce repas d’une
       magnifique cascade de champagne.

       Un fragment de discours amoureux
       C’est à cette envolée ou plutôt à cette tentative
       d’extraction d’une situation embarrassante que
       nous assistons tout au long du livre. Plus
       qu’une échappée, le discours est un hymne aux
       amoureux solitaires avec une autodérision qui
       ne masque rien de la finesse de l’auteur.
       D’ailleurs, son nom vous rappelle peut-être
       quelqu’un ? Fabrice Caro alias FabCaro le génial
       auteur de BD drôles et grinçantes à souhait,
       comme Zaï Zaï Zaï Zaï, ou plus récemment Et si
       l’amour, c’était aimer ? Quel plaisir de le retrouver
       ici, dans un autre format qui lui sied à
       merveille. Derrière l’humour, ce deuxième
       roman révèle une sensibilité à fleur de peau qui
       se déploie avec une élégance rare (l’auteur
       avait déjà publié en 2006 chez Gallimard son
       premier roman, Figurec).                                Editions Gallimard, Collection Sygne. 208 pages. 16 €
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                                                                                     Sorties de Secours • Nov. 2018   15

      bouquin
      Nous voulons des coquelicots
      Fabrice Nicolino et François Veillerette
      pEU ImpORTE LE FLACON pOURVU QU'ON AIT LE LIVREsQUE. C'EsT AINsI QUE CE mOIs CI, L'ON
      s'INTéREssE BIEN pLUs AU FONd QU'À LA FORmE. CE mANIFEsTE sE pOsE COmmE UNE
      VéRITABLE épOpéE dE VERTs, COmBATTANT L'AGENT ORANGE.
      pAR mORGANE ThOmAs
      1962. Rachel Carson publie Printemps silencieux.    Ainsi instruits, vous pourrez vous en retourner
      Elle décrit les « élixirs de la mort » qui tuent    en conter de belles. Voire même, si le cœur vous
      insectes, oiseaux et humains. Et, alors que         en dit, fredonner du Souchon après avoir
      Claude François nous chante les progrès de la       redonné le pouvoir aux fleurs
      science de « cette année là », d'autres prennent
      conscience qu'on est, bel et bien, en train de se
      faire spoutniquer. « Nous pouvons vivre sans
                                                          Les cafés-librairies de Bretagne
      oiseaux et sans animaux mais nous ne
                                                          s'engagent
      pouvons vivre sans business » : la messe est        Entre le 18 octobre et le 15 décembre, dans le cadre
                                                          de Libres en littératures 2018, ils vont nous donner
      dite. Et ce sont de violentes critiques qui         à réfléchir sur notre mère Nature par le biais de
      s'abattent sur « ce qui n'est qu'une femme ».       rencontres autour d'essais, de récits, de romans, et
      Poussée par des idées communistes, ce suppôt                                  de documentaires. Ainsi, à
      de Satan est sûrement une lesbienne aux mains                                 la Dame Blanche, vous
                                                                                    pourrez écouter Alexis
                                                                                    Gloaguen, le 2 novembre à
      du KGB... C'est sur ce joli terrible terreau que
                                                                                    20h, relater ses Ecrits de
      sont semées les premières graines viciées.
      Personne ne peut à présent fermer les yeux sur                                nature entre Ecosse et
      ce qui nous attend, pourtant le lobbying se                                   Bretagne, et le 30
      saisit du moment pour se faire souverain de la                                novembre à 20h Gilles
                                                                                    Clément partagera son
                                                                                    roman Le dernier B.A.L.
      désinformation. Carson devient d’ores et déjà
      coupable du crime de lèse-majesté. Faisant la
      pluie et le beau temps sur nos chères cultures,
      une poignée d'hommes veille à essaimer le                                    Editions Les Liens qui
                                                                                   Libèrent
      doux poison, et se charge d'occuper les postes                               126 pages - 8 €
      d'homologation. Dans la presse, on minimise
      les erreurs pour ne pas faire peur. Le cousin du
      gaz sarin devient à la fois formidable et
      biodégradable. Les gouvernements se succèdent
      quand aux Antilles on décède. Les sols sont                       la
      souillés pour les siècles et les siècles, Amen.
      Sous la droite, le Gaucho entre. Sous la gauche
                                                                 sélection
      la tuerie des ruches se poursuit. Un pesticide                    de
      de perdu c'est dix de ses copains qui viennent.        LA DAME BLANCHE
      Alors si vous rêvez de sauver le monde sans
                                                               35, Grande Rue
      mettre un slip rouge par dessus votre legging          56290 Port-Louis
      bleu, mettez vous au vert en un clic :                    02 97 82 45 11
      nousvoulonsdescoquelicots.fr
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  16   Sorties de Secours • Nov. 2018

       MUSIQUE
       la Play-listdu mois
       Vous l’avez, le réflexe, quand vous montez dans une voiture ? Tournez le
                                                                                                    C’est quoi, Balises ?

       potard et mémorisez le 99.8 qui diffuse H24 à 30 km autour de son pylône                     > Une radio locale associative

       de Caudan ! Hors émissions, Emmanuelle Debaussart et Tiphaine Legoupil
                                                                                                    animée par des pros de l’au-

       vous mitonnent des playlists mélangées de découvertes, grands oubliés et
                                                                                                    diovisuel et des bénévoles, qui
                                                                                                    couvre un secteur autour de
       coups de cœur toujours doux à l’oreille, selon la ligne Rock-R’n’B-Electro-                  Lanester, sa base, du pays de

       Rap-Pop-Folk d’origine, origine qui remonte à quinze mois ! Retrouvez sur
                                                                                                    Quimperlé à la ria d’Etel

       radiobalises.com le direct et le nom des titres à l’antenne.                                 > Chaque mois, Balises et
                                                                                                    sds, qui s’entendent bien,
                                                                                                    échangent des émotions...

       UNdERGROUNd sysTEm - WhAT ARE yOU (2018) - Gros coup de cœur pour
       ce groupe programmé aux Trans, mix d’afro beat et de no wave, un pur produit
       New-Yorkais !

                                                                                                                                Underground System
       sONs OF RAphAEL - LAUNCh pARTy (2018) - Le pendant british de MGMT,
       bricolages désinvoltes et pop noisy, deux frangins qui recyclent moult époques
       avec génie et simplicité.
       OTIs sTACKs - FAshION dRUNK (2018) - Un rapprochement Danemark (Just
       Mike de Dafuniks) - Californie (Elias Wallace) où chacun apporte son savoir-faire
       pour un mélange R’n’B souvent à deux voix, en retenue, contre-temps et groove
       élégant.

       IT IT ANITA - LAURENT (2018) - Guitares tour à tour acérées ou lancinantes,
       basses hypnotiques ; pas mal de titres bien énervés, donc ça passera plutôt en
       soirée. Un power groupe belge édité par le label bordelais Vicious Circle, à qui l’on doit
       également les excellents Lysistrata, eux aussi recrutés par la playlist ce mois-ci.

                                                                                                                                Otis Stacks
       FLAVIEN BERGER - CONTRE-TEmps (2018) - Après avoir fait des petits pas
       dans toutes les directions, Flavien Berger, toujours habillé d’un costard plutôt
       électro, s’engage au petit trot sur un chemin résolument chanson...
       Et ça fonctionne !
       LALA LALA - ThE LAmB (2018) - Couverte de tatouages comme une BD vivante,
       les cheveux roses soigneusement domptés, cette jeune américaine réinvente un
       grunge dilué de douceurs pop avec un nouvel album, ode à la sobriété retrouvée.
       Rien de révolutionnaire mais ultra efficace et touchant.
       RhyECE O’NEILL ANd ThE NAROdNIKs - dEATh OF A GRINGO (2017) - Vus
       au Galion de Lorient, puis au festival de Binic, un bon blues rock à l’australienne,
                                                                                                                                Lala Lala

       à la voix profonde et aux ambiances poussiéreuses de western, avec quelques
       pointes de trompette.

       dIE LIGA dER GEWÖhNLIChEN GENTLEmEN - IT’s OK TO LOVE (2017) - Des
       reprises en allemand et en version ska de Jacques Dutronc ou d’Antoine, pour nous
       c’est super exotique et en tous cas, ça vaut le détour ! À guetter sur les ondes de
       Balises dans le courant de l’après-midi !

       yOUNG FAThERs - COCOA sUGAR (2017) - Un excellent album des trois
       chanteurs entre Hip Hop, Trip hop et R’n’B. Hypnotique, rythmique, rapeux, varié,
       toujours envoûtant, ni trop, ni trop peu.
                                                                                                                                It It Anita

       mARs REd sKy - FRIENdLy FIRE (2016) - Aaahh, du stoner rock psyché de
       Bordeaux. Mélodies fines et guitares lourdes. La nuit, osez la tape avant le live !
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                                                                                                                       17

     DOCUMENTAIRE
     PÉTROLE                                                                         C’est quoi, KuB ?

      On vous propose d’aller regarder un documentaire sur – une fois n’est pas      > Un média culturel fait
      coutume – un spectacle de la saison passée, mais passionnant, réalisé par
                                                                                     d’œuvres        audiovisuelles,

      KuB autour de l’aventure « Pétrole ». Et si l’aspect artistique du projet ne
                                                                                     enrichies de texte et d’image.

      vous inspire pas, profitez-en quand même pour vous intéresser aux thèses
                                                                                     > Chaque mois, KuB et sds,

      de Matthieu Auzanneau, qui a beaucoup à nous apprendre sur la transition
                                                                                     qui s’entendent bien, échan-
                                                                                     gent des articles, parfois
      énergétique...                                                                 même créent du contenu
                                                                                     ensemble autour d’un même
                                                                                     sujet.

      UN dOCUmENTAIRE À VIsIONNER sUR WWW.KUBWEB.mEdIA

     Ils sont sept compositeurs à avoir écrit la           scénique faisant alterner musique et parole
     musique, elles sont deux pianistes à l’interpréter,   scientifico-poétique d’une même durée sur la
     auxquels s’ajoute un dixième personnage pour          place (passée, présente, à venir) du pétrole
     raconter l’histoire de notre totale dépendance        dans notre quotidien, dans notre civilisation ou
     à l’or noir. Une addiction mortifère, tant nous       sur Terre.
     sommes conditionnés à ce concentré d’énergie,
     une énergie qui nous donne les moyens d’être
     des surhommes.
     Comment renoncer à tout cela ? La menace
     climatique se précise, le ministre de la transition
     énergétique démissionne, l’opinion frissonne…
     Mais pour le moment nous poursuivons notre
     fuite en avant, toujours plus nombreux,
     toujours plus voraces...
     Pour Nathalie Darche et Carine Llobet, ce projet
     est né de l’irisation au soleil d’une flaque sur la
     route l’été, de la sensation d’un bleu profond,
     de l’or noir de Tintin et son voyage au pays des
     mille et une nuits, de la matière épaisse, noire
     et visqueuse, des entrailles de la Terre, des
     prouesses des hommes pour s’en emparer, de
     la chaleur réconfortante des foyers et de la
     lumière qui rassure, de l’énergie, de la
     découverte du(des) monde(s), de l’incroyable
     facilitation des transports, de voyage.               mATThIEU AUzANNEAU
     Mais le pétrole évoque aussi le lynchage au           Auteur et blogueur spécialiste d'écologie et
                                                           d'économie, il est directeur du think tank de la
     goudron et aux plumes, la folie des hommes, les       transition énergétique The Shift Project. Durant plus
     violentes crises financières, la monnaie              de dix ans, il a été journaliste à la croisée de
     d’échange, la richesse et la pauvreté du monde,       l’économie et l’écologie (Le Monde, Arte...) et depuis
     la hiérarchie, le choix des priorités des             2010 l’un des blogueurs invités de la rédaction du
                                                           Monde, avec le blog Oil Man, chroniques du début
     hommes, les moyens de pression, les guerres           de la fin du pétrole. Il a publié Or Noir, la grande
     des (aux) peuples, la pollution et la destruction     histoire du pétrole (La Découverte, 2015), une bible
     de l’environnement.L’Estran, à Guidel, a              récompensée par le Prix spécial de l’Association des
     proposé aux musiciennes de créer une version          économistes de l’énergie (AEE).
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  18   Sorties de Secours • Nov. 2018

       expo
       gaele flao dessine la guerre
  LEs ARChIVEs dépARTEmENTALEs RACONTENT 14-18 À LEUR mANIèRE : UNE FICTION COmmE UNE
  FREsQUE hIsTORIQUE, dANs UN VILLAGE BRETON FICTIF, AUTOUR d’UN COUpLE, JEANNE ET
  JOsEph. UNE hIsTOIRE ILLUsTRéE pAR LEs dEssINs EN GRANd FORmAT dE GAELE FLAO.

       Ça nous arrache les tripes, de mélanger 14-18      héroïsme, devant la connerie transmutée en
       et l’art, même si l’histoire, même si le temps,    patriotisme, devant le meurtre transcendé en
       même si savoir, même si comprendre, même si        sacrifice. Le centenaire de la boucherie de
       ne pas oublier ; cela n’y change rien, on secoue   14-18 et ses commémorations en tous genres
       toujours la tête devant l’absurde déguisé en       nous fait mal au bide, avec ses femmes éplorées
                                                          et ses orphelins, sa propagande patriotique a
                                                          posteriori. On voudrait du décodage, des aveux,
                                                          des mises à plat, des explications, de la rationa-
                                                          lité. On ne voudrait pas que par la grâce du
                                                          temps qui passe, ces hommes et ses femmes
                                                          redeviennent des héros alors qu’ils ne sont que
                                                          des victimes, que les chromos enjolivent les
                                                          couleurs de ce qui n’a été qu’un massacre. Si ce
                                                          n’étaient pas des artisans sincères et talentueux
                                                          – Gaele Flao pour les dessins, Achille Grimaud
                                                          les enregistrements sonores, et les Archives
                                                          départementales la scénographie – on n’en
                                                          aurait jamais parlé, on n’aurait jamais écrit là
                                                          dessus, posé nos mots là dessus, parce qu’on ne
                                                          veut pas faire comme si c’était normal, comme
                                                          si c’était admis, alors que l’horreur, la révolte, le
                                                          dégoût, la colère nous rongent.

                                                          Kiss Kiss Bank Bank
                                                          Mais voilà, et c’est le piège – ils sont beaux, les
                                                          dessins de Gaele. Elle est belle, Jeanne aux
                                                          champs, Jeanne courageuse, Jeanne veuve,
                                                          Jeanne tenant ses petits bien serrés contre ses
                                                          jupes, tournée vers l’avenir malgré tout. Jeanne
                                                          digne oui, surtout digne, merde, quoi.
                                                          Elle est belle Jeanne, ses petits cheveux collés
                                                          aux tempes par la sueur, retournant la terre pour
                                                          gagner de quoi participer. Participer à la
                                                          souscription pour un beau monument aux
                                                          morts où elle pourra emmener ses petits voir
                                                          leur papa tous les dimanches. Ils seront beaux
                                                          et dignes, tous en noir. Ils seront graves. Pas un
                                                          seul ne crachera devant le monument, pas un ne
                                                          le frappera de ses poings, personne ne le bourrera
                                                          de coups de galoches. Non, ça ne se fait pas.
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     WHY ?
     Ils sont beaux, ces dessins. Elle est belle, cette     On lui a trouvé une drôle de tête, à Gaele Flao,
     France vidée de son sang, orpheline de ses             quand on est allées la voir, dans son atelier
     pères, veuve de ses maris, endeuillée de ses           d’Hennebont. Elle a usé des dizaines de fusain
     enfants. Ils sont beaux, les catalogues des            à dessiner, dessiner, encore et encore la mort,
     entrepreneurs, on peut choisir dessus, comme           l’absence, le chagrin, la solitude, la colère.
     pour les cercueils – si des cercueils il y en avait,   « Cette guerre terrible, inutile, c’est une
     mais comme il n’y en a pas, on appelle un              période très triste et amère. Je n’ai dessiné
     représentant, pour leur acheter un monument            que des avant/après, je n’ai cotoyé que des
     en kit. Ils sont beaux ces monuments, ces poilus       personnages tristes ». Elle traîne une crève qui
     bras tendus, ces palmes fièrement dressées, ces
                                                            n’en finit pas, exsude les huiles essentielles de
     médailles, ces couronnes de laurier, c’est bien.
     Ils le méritent bien, on peut quand même faire         Thym, d’Eucalyptus et de Ravintsara, mais rien
     ça pour eux. Ne jamais oublier la force du             n’y fait, ça ne passe pas. Tu m’étonnes.

                                                            And no religion too
     symbole. C’est important le symbole.

     Imagine there's no countries                           Imagine all the people
     It isn't hard to do                                    Living life in peace...
     Nothing to kill or die for                             C’est la première fois que cette artiste créative,
                                                            véritable tête chercheuse, se donne à un boulot
                                                            d’illustration, à une commande, et son trait si
                                                            libre se plie ici à un certain classicisme qui a
                                                            produit de magnifiques dessins : « Je me suis
                                                            surprise à travailler comme un dessinateur
                                                            de bande dessinée. C’est un boulot
                                                            monstrueux, mais c’est aussi un plaisir
                                                            d’aller chercher le réalisme et le trait. ça fait
                                                            trois mois que je suis sur ces personnages,
                                                            ces costumes, c’est comme des gammes ».
                                                            Ces personnages, Gaele les a créés en piochant
                                                            dans l’énorme base fournie par les Archives,
                                                            mais aussi d’après les visages de personnages
                                                            réels, c’est ainsi que l’entrepreneur ressemble
                                                            à Debussy et Jeanne à une actrice de cinéma...
                                                            « Il fallait que je fasse vivre ces personnages,
                                                            ces images du souvenir. Il y avait tellement
                                                            de souffrance, de peur, de détresse, de
                                                            haine... C’est pour ça qu’elles sont sans doute
                                                            plus sanctuarisées qu’expressionnistes ». Un
                                                            énorme boulot de recherche, d’observation,
                                                            mais aussi d’imagination pour mixer les images
                                                            d’archives et l’histoire fictive de Jeanne et
                                                            Joseph, dans un village breton « Les Archives
                                                            ont demandé des scènes précises, connec-
                                                            tées à leur synopsis et au texte d’Achille, sans
                                                            être redondantes, mais malgré les indica-
                                                            tions et les photos d’archives, il fallait vivre
                                                            ces scènes, les imaginer pour les dessiner ».
                                                            Maintenant – no offense – il va falloir les oublier.
                                                                                             IsABELLE NIVET
                                                            « des larmes de granit : après la Grande Guerre, se
                                                            souvenir ». Archives départementales du morbihan,
                                                            Vannes. du 11 nov au 30 juin. Lun/ven, 9h/17h30. dim 11
                                                            nov 14h/18h. Entrée gratuite.
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  20   Sorties de Secours • Nov. 2018

       INTERVIEW 06
       la vie des bord(e)s
  ON A CRAQUé sUR CE spECTACLE EN CRéATION, d’ABORd pARCE QUE LE dUO NINA FIshER y TIENT
  UNE pLACE ImpORTANTE, ET ON AdORE LEUR mUsIQUE ELECTRO-ChANsON. pUIs ON A EU sANdRINE
  ROChE AU TéLéphONE, QUI JOUE ET éCRIT AU sEIN dE L’AssOCIATION pERspECTIVE NEVsKI, ET çA
  A EmpORTé LE mORCEAU. ON pARLE ICI dE mAUVAIsE hERBE ET d’INdOCILITé, ET çA NOUs VA BIEN...
                                                                            IsABELLE NIVET

       Les débuts du projet
       Je connaissais la chanteuse du duo Nina Fisher,        rires. Tout au long du conte, on ouvre des brèches
       je devais lui écrire des chansons, et puis on s’est    avec des anecdotes : politique, rôles homme -
       retrouvés tous les trois sur le plateau, elle m’a      femme, opposition riche - pauvre, immigration...
       parlé de Marie-José Mondzain, une philosophe
       qui a écrit sur les plantes saxifrages, qui fendent    On chante, on parle, on joue
       le béton, on est partis sur cette notion de            On est entre le concert et l’histoire, on navigue
       « débordement du vivant », et on a cherché comment     entre les deux sur une forme de théâtre musical
       le retranscrire textuellement et au plateau. On a      où on a beaucoup travaillé sur la spatialisation
       imaginé un conte, une histoire onirique, j’ai écrit    sonore. On n’a pas de place assignée, on joue et
       un premier jet et ensemble, on a tricoté entre les     on dialogue tous les trois.
       mots et la musique une sorte d’opéra électro-pop.
                                                              Projeter l’herbe et le sésame
       Une fleur allégorique                                  On a choisi d’utiliser un rétroprojecteur, pour son
       Quand j’écris, je convoque toujours des enfants        côté artisanal. Je crée des propositions
       pour écouter et mettre mes questions en pâture.        graphiques avec des matières végétales, que je
       Il est apparu que le texte permettait le dialogue      projette sur les corps et l’espace. Avant chaque
       entre les générations, mais à plusieurs niveaux        spectacle, on cueille des végétaux là où on est, et
       de lecture. Chacun en parle avec ses références.       on fait des essais. On sait maintenant ce qui
       C’est un conte, une allégorie du monde                 marche ou pas, mais ça permet de conserver une
       d’aujourd’hui : dans un royaume sans plantes ni        part d’aléatoire selon les lieux et les saisons. Je
       fleurs, où tout est bien organisé, une fleur se sème   rajoute des encres, de l’aquarelle et de l’eau, de
       et va tout fissurer. Tout part en vrille et en fous    l’huile, du marc de café, et du sésame, mais non
                                                              torréfié, sinon ça ne marche pas !

                                                              Un tunnel végétal
                                                              La force du vivant, les corridors de continuité, le
                                                              paysagiste Gilles Clément en parle beaucoup, et
                                                              on a tout de suite vu le parallèle avec le tunnel de
                                                              Calais comme un corridor. Les mêmes termes
                                                              sont utilisés pour le déplacement migratoire et
                                                              végétal. Le vivant, il existe, il continue de pousser,
                                                              on ne peut pas continuer à être muselés.
                                                              Seulement ces choses, je ne veux pas les dire en
                                                              donnant des leçons, alors j’ai travaillé sur les
                                                              « passions joyeuses » d’après Spinoza, une
                                                              posture qui est relayée par la musique
                                                              entraînante et joyeuse d’Elisabeth et Pierre...

                                                              Au festival « Les salles mômes », Théâtre du Blavet,
                                                              Inzinzac-Lochrist, vendredi 2 nov à 15h. dès 7 ans.
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  22   Sorties de Secours • Nov. 2018

       EXPO
       emma burr is back in town
  ELLE AImE LA VILLE ET LA dEssINE COmmE pERsONNE, AVEC UN méLANGE UNIQUE dE pOésIE ET
  dE RIGUEUR. LIGNEs dE FUITE, BLANCs ImpECCABLEs ET TOUChEs dE COULEUR COmmE dEs
  COQUELICOTs INATTENdUs, EmmA BURR LA BRITIsh, VANNETAIsE dE CŒUR, A CROQUé sA VILLE
  dANs UNE ExpOsITION ORIGINALE, mIsE EN VALEUR pAR L’éCRIN 17E dE L’hÔTEL dE LImUR.

       Ils sont une centaine, délicatement exposés         Musée départemental breton à Quimper,
       parmi les boiseries de l’Hôtel de Limur par la      Hangar à bananes à Nantes, Fonds Leclerc à
       grâce de la scénographie d’Eric Morin, subtil       Landerneau... On retrouve sa patte, respec-
       architecte des grandes expositions dans l’Ouest :   tueuse, sensible, épurée, dans la petite conver-
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