Union européenne : les élus s'accordent sur de nouvelles règles pour le numérique - Reforme ...

 
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Par Rédaction Réforme avec AFP

Union européenne : les élus
s’accordent sur de nouvelles
règles pour le numérique
Mardi 5 juillet, les eurodéputés se sont mis d’accord sur une nouvelle législation
qui vise notamment à limiter les abus de pouvoir des géants du numériques.

Objectif : limiter les abus de pouvoir des géants du numérique en leur imposant
de nouvelles obligations et interdictions. Mardi 5 juillet, le Parlement européen a
approuvé à une écrasante majorité la grande régulation de l’UE pour mettre fin
aux zones de non-droit sur internet. La nouvelle législation a déjà fait l’objet d’un
accord au printemps entre les colégislateurs et devra encore recueillir l’aval
définitif des États membres la semaine prochaine. Pionnière à l’échelle mondiale,
elle pourrait inspirer d’autres pays, dont les États-Unis. Elle se compose de deux
textes présentés par la Commission en décembre 2020. D’une part, un règlement
des marchés numériques (DMA) qui doit endiguer les pratiques anti-
concurrentielles des Gafam – Google, Apple, Meta (Facebook), Amazon et
Microsoft. D’autre part, un règlement des services numériques (DSA) dont
l’objectif est de réguler les contenus en ligne en contraignant les grandes
plateformes à respecter les lois et à coopérer avec les régulateurs.
Le premier a été approuvé par 588 voix (11 contre, 31 abstentions) et le deuxième
par 539 voix (54 contre, 30 abstentions) lors d’un vote des eurodéputés en séance
plénière à Strasbourg. “Il y aura un avant et un après DSA et DMA”, a promis le
commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton, initiateur des textes
avec sa collègue à la Concurrence, Margrethe Vestager. “Beaucoup pensaient que
la régulation prendrait des années ou bien serait impossible, trop compliquée, le
lobby trop fort…”, a-t-il fait valoir. “Nous avons repris le contrôle de la
technologie. Il était temps”, s’est réjouie l’eurodéputée danoise Christel
Schaldemose (S&D, sociaux-démocrates). Mais l’Allemand Andreas Schwab (PPE,
droite), rapporteur du DMA, a prévenu que le succès des nouvelles règles
dépendrait des moyens octroyés à l’exécutif européen, désormais investi de
pouvoirs de régulation. Il faut “que la Commission recrute suffisamment de
personnel”, a-t-il commenté sur Twitter.

Interdire tout favoritisme
Cette inquiétude a été relayée tant par les organisations de consommateurs
(BEUC) que par le patronat européen (Business Europe) qui saluent la nouvelle
législation. En réponse, Thierry Breton a annoncé le recrutement de 100 experts à
plein temps d’ici à 2024 et la création d’un centre européen de haut niveau sur la
transparence des algorithmes. Le DMA marque un changement de philosophie
dans la lutte contre les abus des grandes plateformes. Après des années à courir
en vain après leurs infractions dans des procédures judiciaires interminables,
Bruxelles veut agir en amont, en leur imposant des règles à respecter sous peine
d’amendes dissuasives. Objectif : agir avant que les comportements abusifs
n’aient détruit la concurrence. La législation établit un contrôle de Bruxelles sur
chaque opération de rachat de ces géants, quelle que soit la taille de la cible.

Google se verra interdire tout favoritisme envers ses propres services dans les
résultats de son moteur de recherche, comme il a été accusé de le faire avec son
site de vente en ligne Google Shopping. La nouvelle loi empêchera également
Amazon d’utiliser les données générées sur ses sites par des entreprises clientes
pour mieux les concurrencer. Le deuxième volet, le DSA, entend mettre fin aux
dérives des réseaux sociaux qui ont souvent défrayé la chronique: assassinat du
professeur d’histoire Samuel Paty en France après une campagne de haine en
octobre 2020, assaut de manifestants sur le Capitole aux États-Unis en janvier
2021 en partie planifié grâce à Facebook et Twitter… Le texte concerne aussi les
plateformes de vente envahies de produits contrefaits ou défectueux, qui peuvent
s’avérer dangereux à l’instar de jouets d’enfants ne respectant pas les normes de
sécurité.

Transparence accrue
Le nouveau règlement imposera le retrait rapide de tout contenu illicite (selon les
lois nationales et européennes) dès qu’une plateforme en aura connaissance. Il
contraindra les réseaux sociaux à suspendre les utilisateurs violant
“fréquemment” la loi. Le DSA obligera les sites de vente en ligne à contrôler en
amont l’identité de leurs fournisseurs. Il impose aux “très grandes plateformes”,
celles comptant “plus de 45 millions d’utilisateurs actifs” dans l’UE, d’évaluer
elles-mêmes les risques liés à l’utilisation de leurs services et de mettre en place
les moyens appropriés pour retirer des contenus problématiques. Elles se verront
imposer une transparence accrue sur leurs algorithmes et seront auditées une
fois par an par des organismes indépendants. “Le moment de vérité pour le DSA,
ce sera sa mise en œuvre” par les entreprises, a averti l’association CCIA, lobby
des géants de la tech, s’interrogeant sur leur capacité à appliquer “ces règles
complexes”.

Par Rédaction Réforme
L’éducation au secours de la
protection de la liberté de religion
La 32e Conférence des rabbins européens (CER) se tient à Munich jusqu’au 1er
juin. L’occasion d’expliquer que l’éducation est la clé pour protéger la liberté de
religion en Europe.

Depuis le lundi 30 mai et jusqu’au mercredi 1er juin, plus de 350 rabbins et
rebbitzens (femmes de rabbin) participent à la 32e édition de la Conférence des
rabbins européens (CER), à Munich. Des communautés de premier plan à travers
l’Europe et le monde y discutent des questions urgentes pour les juifs d’Europe et
profitent de cette rencontre pour tisser des liens avec des politiciens et des
éducateurs de classe mondiale, précise un communiqué du mardi 31 mai. Le
rendez-vous est aussi l’occasion de mettre l’accent sur le fait que l’éducation est
la clé pour protéger la liberté de religion en Europe.

Fondée il y a soixante-six ans, la CER défend les droits religieux des juifs
d’Europe. Elle a également fait en sorte de garantir la protection de la pratique
juive sur tout le continent. D’ailleurs, un débat a eu lieu, sur le thème “La vie
religieuse en Europe est-elle au bord du gouffre ?” Représentant spécial du
Conseil de l’Europe dans la lutte contre l’antisémitisme, les actes anti-musulmans
et les autres formes d’intolérance religieuse et de crimes de haine, Daniel Höltgen
voit en l’Europe “un environnement de plus en plus laïc. L’ignorance et l’idéologie
contre la liberté religieuse doivent être combattues pour permettre une vie juive
active”.

Une priorité
Shimon Cohen, conseiller principal de la CER, a rappelé comment “depuis la
Seconde Guerre mondiale, la Conférence des rabbins européens a comblé un vide
bien nécessaire, en défendant les juifs religieux, en proclamant et en cherchant à
protéger leurs droits et en veillant à ce que la vie religieuse juive soit une priorité
au même titre que les campagnes contre l’antisémitisme. Nous avons parcouru un
long chemin a cet égard, permettant aux communautés juives de prospérer en
Europe, mais nous avons certainement plus à faire… Nous devons éduquer les
gens afin qu’ils soient mieux informés des pratiques juives.”
Katharina von Schnurbein, coordinatrice de la Commission européenne dans la
lutte contre l’antisé m itisme et de la promotion de la vie juive, fait même de
l’éducation la clé de la protection des pratiques religieuses en Europe. Une liberté
de religion qui ne peut se limiter à la croyance, selon Ahmed Shaheed, rapporteur
spécial sur la liberté de religion ou de croyance, Bureau des droits de l’homme
des Nations unies (HCDH). Celle-ci doit également concerner les rituels et les
pratiques.

Par Sophie Nouaille

Berlin,    un  déplacement
symbolique pour Emmanuel
Macron, réélu
Emmanuel Macron effectuera lundi à Berlin son premier déplacement
international depuis sa réélection afin de marquer la “force du couple franco-
allemand” en Europe, confrontée avec le conflit en Ukraine à la plus grande
secousse géopolitique de l’après-Guerre froide.
Ce voyage hautement symbolique interviendra dans la foulée de la cérémonie
d’investiture samedi et d’un discours lundi à Strasbourg en clôture de la
Conférence sur l’Avenir de l’Europe. La séquence, qui coïncide avec la Journée de
l’Europe, au moment où la France assure la présidence tournante de l’UE, sera
aussi la réponse européenne au grand défilé militaire organisé le même jour à
Moscou pour célébrer la victoire sur l’Allemagne nazie en 1945 et revendiquer de
premiers succès en Ukraine. Avec le chancelier Olaf Scholz, Emmanuel Macron
abordera “les questions liées à la guerre en Ukraine” et à la “souveraineté
européenne”, de la défense à l’énergie, a précisé jeudi l’Elysée. Autant de sujets
sur lesquels le Français, fervent partisan de la cause européenne, est aux avant-
postes.

Consolider                   les         relations                 franco-
allemandes
“La symbolique de ce voyage, c’est la continuité des relations particulières avec
l’Allemagne. Elle montre que Berlin reste le premier partenaire de la France”,
relève le directeur de l’Institut franco-allemand de Ludwigsburg, Frank Baasner.
Depuis Nicolas Sarkozy en 2007, les présidents français effectuent
traditionnellement leur premier déplacement à Berlin, et réciproquement à Paris
pour les chanceliers allemands. La situation est plus inédite pour un président
réélu, un première depuis Jacques Chirac en 2002.

Mais les défis à relever sont nombreux depuis le début de l’offensive russe en
Ukraine qui percute de plein fouet des économies européennes. Dans un tel
contexte, “il devenait encore plus urgent de montrer qu’il n’y a pas une feuille de
papier à cigarettes entre les deux pays, qu’ils sont toujours disposés, volontaires
pour travailler ensemble”, considère Hélène Miard-Delacroix, spécialiste des
relations franco-allemandes à l’université de la Sorbonne à Paris. “Ce n’est pas la
même chose de se passer un coup de fil et de se réunir autour d’une table. Ca
donne plus de poids, d’épaisseur aux choses qu’on se dit”, souligne-t-elle
également.

Emmanuel                   Macron              “populaire”                   en
Allemagne
Le chancelier, très critiqué pour avoir tardé à livrer des armes lourdes à l’Ukraine
et s’être opposé à un arrêt immédiat des importations de gaz et pétrole russes,
dont l’Allemagne est très dépendante, est aussi dans la tourmente. “Il a besoin de
Macron parce que Macron est populaire en Allemagne”, estime Frank Baasner.
“Nous on voulait toujours Macron quand on avait (la chancelière Angela) Merkel
et les Français voulaient Merkel quand ils avaient Macron”, s’amuse-t-il. “Il peut
difficilement aller tout seul à Kiev”, renchérit Hans Stark, expert à l’Institut
français de relations internationales (Ifri). Le président Macron ne se rendra en
Ukraine que si une telle visite apporte des “résultats utiles”, souligne-t-on à Paris.
Un déplacement conjoint n’est “pas à l’étude”. Côté bilatéral, les planètes sont de
nouveau alignées. La coalition gouvernementale allemande (Sociaux-démocrates,
Verts et Libéraux) s’est dotée d’une feuille de route européenne ambitieuse, qui
rejoint celle formulée par Emmanuel Macron dans son discours de La Sorbonne
en 2017.

Une relation bilatérale essentielle pour
l’Europe
Le “moteur” franco-allemand reste une réalité dans la construction européenne
même s’il avait perdu de sa vigueur durant le règne d’Angela Merkel (2005-2021),
notent les experts interrogés. “Madame Merkel était bonne dans la gestion de
crise quand il y avait une contrainte extérieure très forte. Mais elle n’a pas été
une force d’entraînement dans l’intégration européenne”, observe Frank Baasner.

“Le moteur était un peu à l’arrêt parce que la voiture était au garage. Il y a une
volonté de le redémarrer”, dit-il. Avec le choc de la guerre en Ukraine, beaucoup
de responsables allemands sont “convaincus que Berlin doit éviter, comme ce fut
le cas en 2017, de procrastiner” sur l’Europe, analyse l’ancien diplomate Bernard
Chappedelaine dans une note d’analyse de l’Institut Montaigne à Paris. “Le
chancelier allemand doit maintenant saisir l’opportunité que représente la
victoire de Macron. Le président français a besoin de soutien dans sa mission
européenne”, écrivait l’hebdomadaire allemand Focus au lendemain de sa
réélection le 24 avril.
Sophie Nouaille avec AFP

Par Rédaction Réforme avec AFP

Santé : l’Europe face au surpoids
et à l’obésité
L’OMS s’inquiète d’une “épidémie” de surpoids et d’obésité en Europe.

Une “épidémie” de surpoids et d’obésité, responsable de plus de 1,2 million de
décès par an, fait rage en Europe, s’inquiète mardi l’Organisation mondiale de la
santé (OMS) dans un nouveau rapport. “Les taux de surcharge pondérale et
d’obésité ont atteint des proportions épidémiques dans toute la région et
continuent de progresser“, a déploré dans un communiqué la branche européenne
de l’organisation qui regroupe 53 États. En Europe, près d’un quart des adultes
sont désormais obèses, rendant la prévalence de l’obésité plus élevée que dans
toute autre région, à l’exception des Amériques, selon l’OMS. Aucun pays de la
région ne peut actuellement prétendre stopper la progression et l’ampleur du
problème s’est révélée avec force lors de la pandémie de Covid-19 où le surpoids
était un facteur de risque.

“L’augmentation de l’indice de masse corporelle est un facteur de risque majeur
de maladies non transmissibles, notamment les cancers et les maladies
cardiovasculaires“, a souligné le directeur de l’OMS Europe, Hans Kluge, cité
dans le rapport. Le surpoids et l’obésité seraient ainsi à l’origine de plus de 1,2
million de décès par an, représentant plus de 13% des morts dans la région, selon
l’étude. L’obésité est cause d’au moins 13 types de cancer différents et
susceptible d’être directement responsable d’au moins 200.000 nouveaux cas de
cancer par an, selon l’OMS.

Taxer les boissons sucrées ?
“Ce chiffre devrait encore augmenter dans les années à venir“, a prévenu
l’organisation. Les dernières données complètes disponibles, qui remontent à
2016, montrent que 59% des adultes et près d’un enfant sur trois (29% des
garçons et 27 % des filles) sont en surpoids sur le Vieux continent. En 1975, à
peine 40% des adultes européens étaient en surpoids. La prévalence de
l’obésité chez les adultes s’est envolée de 138% depuis cette date, avec une
progression de 21% entre 2006 et 2016.

D’après l’OMS, la pandémie de Covid-19 a permis de prendre la mesure de
l’impact de l’épidémie de surpoids dans la région. Les restrictions (fermeture des
écoles, confinement) ont parallèlement “entraîné une augmentation de
l’exposition à certains facteurs de risque qui influencent la probabilité qu’une
personne souffre d’obésité ou de surpoids“, a souligné Hans Kluge. La pandémie
est à l’origine de changements néfastes dans les habitudes alimentaires et
sportives dont les effets, durables, doivent être inversés, a plaidé l’OMS.

“Les interventions politiques qui ciblent les déterminants environnementaux et
commerciaux d’une mauvaise alimentation (…) sont susceptibles d’être les plus
efficaces pour inverser l’épidémie“, a-t-elle estimé. Il convient également selon
elle de taxer les boissons sucrées, subventionner les aliments bons pour la santé,
limiter la commercialisation d’aliments malsains auprès des enfants et plébisciter
les efforts pour encourager l’activité physique tout au long de la vie.
Par Rédaction Réforme avec AFP

Ukraine: “Génocide” et nouvelles
sanctions contre Moscou
Les Européens, révoltés par les images de dizaines de cadavres retrouvés dans les
environs de Kiev, discutent lundi d’un alourdissement des sanctions contre
Moscou, accusé de “génocide” en Ukraine mais qui nie en bloc et dénonce une
provocation.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fustigé les “meurtriers,
tortionnaires, violeurs, pilleurs” russes, après le retrait russe de Boutcha, dans
la banlieue nord-ouest de Kiev, et la découverte sur place d’un grand nombre de
corps de civils dans des fosses communes ou dans les rues. La diffusion de ces
images a révulsé les Occidentaux et l’UE discutait lundi matin en “urgence” de
nouvelles sanctions contre Moscou, réclamées notamment par la France et
l’Allemagne, a indiqué le haut représentant de l’UE Josep Borrell.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit dimanche
“profondément choqué par les images de civils tués à Boutcha”, et le bureau des
droits de l’Homme des Nations unis a évoqué de “possibles crimes de guerre“.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a parlé lundi d’un possible
“génocide” et réclamé la comparution des coupables “devant la Cour pénale
internationale”.
Dans la foulée, le Premier ministre de la Pologne, voisine occidentale de
l’Ukraine, a repris le terme de “génocide” et appelé à créer une commission
d’enquête internationale sur ce sujet.”Il y a des indices très clairs de crimes de
guerre” à Boutcha et il est “à peu près établi que c’est l’armée russe” qui y était
présente, a souligné le président français Emmanuel Macron.

Le nombre total de morts reste encore incertain. Selon la procureure générale
d’Ukraine Iryna Venediktova, les corps sans vie de 410 civils ont été retrouvés
dans les territoires de la région de Kiev récemment repris aux troupes russes, qui
s’en sont retirées pour se redéployer vers l’est et le sud.L’AFP a vu samedi les
cadavres d’au moins 22 personnes portant des vêtements civils dans des rues à
Boutcha, tuées d'”une balle dans la nuque”, aux dires du maire, Anatoli Fedorouk,
à l’AFP. M. Fedorouk avait par ailleurs affirmé samedi que “280 personnes”
avaient été enterrées “dans des fosses communes” car elles ne pouvaient être
inhumées dans les cimetières communaux, tous à portée des tirs russes pendant
les combats.

“Quelque chose de terrible”
Moscou a démenti toute exaction de son fait et annoncé lundi qu’elle allait
enquêter sur une “provocation” visant à “discréditer” les forces russes en
Ukraine. La Russie a même demandé une réunion du Conseil de sécurité de
l’ONU pour statuer sur les “provocations haineuses” commises selon elle par “des
radicaux ukrainiens” à Boutcha.

Le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, le
Britannique Martin Griffiths, est arrivé dimanche soir à Moscou, et devait se
rendre à Kiev, mandaté pour rechercher un cessez-le-feu humanitaire en
Ukraine. Jusqu’à présent, la Russie refusait toute visite d’un haut responsable de
l’ONU ayant l’Ukraine pour sujet principal. “Le mal absolu est venu sur notre
terre”, a dénoncé dimanche soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a
aussi parlé de “génocide”. Il est ensuite apparu à la cérémonie des Grammy
Awards via une vidéo enregistrée, où il a demandé le soutien à son pays.

A la gare de Kramatorsk, dans l’est du pays encore sous contrôle de Kiev, ils
étaient des centaines ce week-end à attendre leur train pour fuir dans l’ouest, par
crainte d’être encerclés par les Russes qui ont annoncé vouloir concentrer leurs
efforts pour “libérer” cette région. “Beaucoup de gens sont déjà partis, les
hommes restent, nos familles s’en vont”, y grimaçait Andreï, dont l’épouse et les
deux enfants attendent sagement, bagages aux pieds. Comme bien d’autres, il est
angoissé, car “les bombardements peuvent commencer à tout moment”.

Un peu plus loin, Svetlana, venue accompagner une amie, s’angoissait: “Les
rumeurs disent que quelque chose de terrible va venir ici…” Dans le sud du pays,
huit personnes ont été tuées et 34 blessées dans des bombardements russes
dimanche sur les villes d’Otchakiv et de Mykolaïv, a indiqué lundi le Parquet
ukrainien.

Les Occidentaux veulent désormais adopter de nouvelles mesures contre Moscou,
après avoir déjà acté plusieurs trains de sanctions depuis le 24 février et le début
de l’invasion russe, ciblant massivement des entreprises, des banques, des hauts
responsables, des oligarques, et interdisant l’exportation de biens vers la Russie.
Quelles sanctions ? Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a cadré
ses attentes dans un tweet: “J’exige de nouvelles sanctions dévastatrices du G7
MAINTENANT: embargo sur le pétrole, le gaz et le charbon, fermer tous les ports
aux navires et marchandises russes, déconnecter toutes les banques russes de
SWIFT”.

Gaz et pourparlers
La pression porte ainsi notamment sur les hydrocarbures, importante ressource
financière pour la Russie. Dès samedi, les Etats baltes avaient annoncé la
cessation de leur importation de gaz russe, et le président lituanien Gitanas
Nauseda, avait appelé le reste de l’UE à les suivre. Les pays baltes sont désormais
desservis par des réserves de gaz stockées sous terre en Lettonie. Les Etats-Unis
ont interdit l’importation de pétrole et de gaz russes peu après l’invasion de
l’Ukraine, mais pas l’UE qui s’approvisionnait en Russie à hauteur de 40%
environ en 2021.

Du côté de Moscou, on anticipe déjà un éventuel alourdissement des sanctions.
“Tôt ou tard, nous devrons établir un dialogue, que quelqu’un outre-Atlantique le
souhaite ou non”, a toutefois souligné le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Quel sera l’impact de Boutcha cette semaine sur les pourparlers russo-ukrainiens,
déjà difficiles? Les déclarations dominicales côté russe dégageaient une lueur: le
négociateur en chef russe, Vladimir Medinski, a salué une position “plus réaliste”
selon lui de Kiev, prêt sous conditions à accepter un statut neutre du pays,
réclamé par Moscou, et Dmitri Peskov a dit à propos d’un sommet Poutine-
Zelensky que, “hypothétiquement, une telle rencontre est possible”.

Le porte-parole du Kremlin a aussi souligné que les deux délégations devaient
d’abord élaborer un accord “concret” censé normaliser les relations entre les
deux pays, “non pas un nombre d’idées, mais un document écrit concret”. Le
négociateur en chef ukrainien, David Arakhamia, avait affirmé samedi que
Moscou avait accepté “oralement” toutes les positions ukrainiennes, “sauf en ce
qui concerne la question de la Crimée”. La guerre, intense, a fait, a minima, des
milliers de morts et contraint à l’exil près de 4,2 millions d’Ukrainiens, à 90%
des femmes et des enfants. Plus de 500.000 personnes sont retournées en
Ukraine depuis le début de l’invasion russe, a annoncé dimanche le ministère
ukrainien de l’Intérieur.

© Agence France-Presse

Par Rédaction Réforme avec AFP
La série, une nouvelle vie pour les
livres
“Game Of Thrones”, “La servante écarlate”, “Lupin”: les séries adaptées de livres
se multiplient avec la montée en puissance des plateformes, offrant une seconde
vie à des ouvrages parfois passés inaperçus jusqu’alors.

“C’est une tendance très forte depuis quelques années”, constate Laurence
Herszberg, directrice de Séries Mania, le plus grand festival de séries
d’Europe, qui dure jusqu’à vendredi à Lille. “Le roman laisse beaucoup de place
à l’imagination et la fiction télévisée investit cet espace: elle précise l’oeuvre ou
lui donne une autre dimension”, ajoute-t-elle lors d’un entretien à l’AFP.

Cet appétit pour les livres des plateformes de vidéos à la demande, en quête de
contenus originaux, fait les affaires des éditeurs. Chez Editis, “nous avons
multiplié par deux entre 2020 et 2021 le nombre d’options posées sur un livre par
un producteur”, indique à l’AFP Alexandra Buchman, directrice des droits
audiovisuels du deuxième groupe français d’édition. Une option est une période
définie contractuellement –le plus souvent un ou deux ans– pour développer un
projet d’adaptation.

“Et au moins les deux tiers de ces options concernent des adaptations pour des
séries ou la télévision, le reste est pour le cinéma”, ajoute-t-elle, précisant que le
rapport s’est inversé il y a deux, trois ans. Avec la pandémie et la fermeture des
salles obscures, le public s’est réfugié sur le petit écran, où l’offre s’est étoffée
avec l’émergence de nouvelles plateformes comme Disney+, lancée aux Etats-
Unis fin 2019 et établie au printemps 2020 en Europe, ou Apple TV, arrivée dans
une centaine de pays fin 2019.

En outre, la réputation de ce que l’on appelait autrefois feuilleton s’est
grandement améliorée. “Avant, les écrivains rechignaient beaucoup quand on leur
parlait de télévision. Maintenant, tout le monde est biberonné à de super
séries, américaines ou françaises”, constate Mme Buchman. Des comédiens,
comme Omar Sy dans “Lupin”, passent désormais d’un univers à l’autre, sans se
poser de questions.
“Une part de risque”
Parfois, le livre accède à la notoriété grâce à son adaptation sur le petit écran,
comme en témoigne le roman dystopique “La servante écarlate” de la Canadienne
Margaret Atwood, mettant en scène une Amérique autoritaire et oppressive à
l’égard des femmes.

“Paru en 1985, le livre est d’abord cantonné dans le genre de la science-fiction.
Mais en 2017, la série lui apporte le succès”, note François Busnel, présentateur
de l’émission “La Grande Librairie”, lors d’une conférence à Séries Mania.

“Ses ventes explosent: de 2017 à maintenant, 8 millions d’exemplaires ont été
écoulés aux Etats-Unis, contre moins d’un million auparavant”, poursuit-il. Erigé
en véritable manifeste féministe à l’ère du mouvement #MeToo et sous la
présidence de Donald Trump, l’oeuvre sort du champ littéraire pour devenir un
bréviaire et Margaret Atwood une icône.

“Il se peut cependant que le lecteur soit déçu ou qu’il ait l’impression d’avoir été
trahi car la fiction ne correspond pas à l’imaginaire qu’il s’était construit: adapter
un roman comporte une part de risque”, souligne Laurence Herszberg. Et
certains auteurs refusent, relève-t-elle, comme l’écrivaine française, Anne Berest:
“Elle a reçu énormément de propositions d’adaptation pour La Carte postale”, qui
reconstitue l’histoire de ses aïeux juifs morts en déportation, mais elle ne voulait
pas que quelqu’un d’autre s’empare de son univers très personnel.

Et pourtant, cela représente une manne d’argent non négligeable. Selon
Laurence Herszberg, les droits d’adaptation varient entre 10.000 et 500.000
euros pour un livre vendu au-dessus des 400.000 exemplaires. Et souvent,
l’auteur est inscrit en coproducteur pour l’intéresser davantage.

Editis, qui regroupe notamment les maisons Plon, Robert Laffont, Presses de la
Cité, s’est en tout cas adapté: depuis le premier confinement, des auteurs
“pitchent” –résument en quelques phrases, dans le jargon de l’audiovisuel– en
ligne pour des producteurs, comme Canal+, Netflix ou Amazon, mais aussi des
indépendants, pendant trente minutes leur ouvrage tous les mois. Selon
Alexandra Buchman, “c’est une grande réussite: chaque mois, sur une
thématique, 200 producteurs se connectent”.
© Agence France-Presse

Par Sophie Nouaille

Turquie : le plus long pont
suspendu au monde ouvre au
dessus des Dardanelles
La Turquie a inauguré vendredi le plus long pont suspendu au monde, construit
au dessus du détroit des Dardanelles (nord-ouest), frontière naturelle entre
l’Europe et l’Asie. Il mesure 4,608 km.

Le “pont de Canakkale 1915”, long de 4,608 km et d’une portée [distance entre
les deux piles] de 2,023 km, est le premier à enjamber ce bras de mer d’une
soixantaine de kilomètres qui relie la mer Egée à la mer de Marmara. L’ouvrage,
d’un coût total de 2,5 milliards d’euros, vient s’ajouter aux trois autres ponts
stambouliotes faisant le trait d’union entre les deux continents et permettra de
relier la Thrace orientale à l’Anatolie en contournant Istanbul. Son inauguration
intervient le jour anniversaire de la victoire navale des forces ottomanes le 18
mars 1915 face aux alliés dans la bataille des Dardanelles (également appelée
bataille de Gallipoli). Les combats, qui durèrent jusqu’en janvier 1916,
débouchèrent sur la victoire de l’Empire ottoman face aux troupes britanniques et
françaises.

Un pont symbole
Ce pont est “une manière de garder vivace le souvenir des martyrs de
Canakkale”, a déclaré vendredi le président Recep Tayyip Erdogan dans son
discours d’inauguration. Outre ce pont, le président turc a supervisé depuis son
arrivée au pouvoir – d’abord comme Premier ministre de 2003 à 2014, puis
comme président – la construction à Istanbul d’un tunnel sous le Bosphore, d’un
troisième pont l’enjambant et d’un aéroport colossal.
M. Erdogan a également lancé en juin le chantier du projet “Canal Istanbul”, un
gigantesque canal de 45 km parallèle au détroit du Bosphore décrié par
l’opposition et les défenseurs de l’environnement.

Sophie Nouaille avec AFP

Par Sophie Nouaille
Emmanuel Macron promet de
protéger les Français
Emmanuel Macron a affirmé mercredi que Vladimir Poutine était “seul” à avoir
choisi la guerre contre l’Ukraine et a réclamé “des décisions historiques “pour
rendre la France et l’Europe “plus indépendantes”, en particulier pour assurer
leur défense.

L’Europe “doit accepter de payer le prix de la paix, de la liberté, de la
démocratie” et “investir davantage pour moins dépendre des autres continents”,
a-t-il demandé dans une allocution télévisée. Pour cela, il a promis que des
décisions fortes seraient prises par les 27 lors du sommet de l’UE à Versailles les
10 et 11 mars. “Je défendrai une stratégie d’indépendance énergétique
européenne”, a-t-il détaillé, car “nous ne pouvons plus dépendre des autres et
notamment du gaz russe pour nous déplacer nous chauffer, faire fonctionner nos
usines”.

Une nouvelle étape dans la défense
En outre “notre défense européenne doit franchir une nouvelle étape” pour ne
plus dépendre d’autres pour se défendre, estime-t-il.
La France, elle, “amplifiera l’investissement dans sa défense, décidé dès 2017″ et
poursuivra sa stratégie d’indépendance économique”, a-t-il affirmé. La France
“prendra sa part” pour accueillir les réfugiés ukrainien, a-t-il promis, notamment
“en accueillant les enfants forcés à l’exil, séparés de leur père resté combattre”.
Pour lui, C’est “bien seul et de manière délibérée que reniant un à un les
engagements pris devant la communauté des nations, le président Poutine a
choisi la guerre”.

Nous ne sommes pas en guerre contre la
Russie
“La Russie n’est pas agressée, elle est l’agresseur”, “cette guerre n’est pas un
conflit entre l’Otan et la Russie” et “encore moins une lutte contre le nazisme,
c’est un mensonge”, a-t-il estime. Mais “nous ne sommes pas en guerre contre la
Russie”, a-t-il lancé, se disant “aux côtés de tous les Russes qui refusent qu’une
guerre indigne soit menée en leur nom”.

Nombres de secteurs économiques vont
souffrir
Il s’est aussi redit prêt au dialogue avec le président russe. “J’ai choisi de rester
en contact, autant que je le peux et autant que c’est nécessaire, avec le président
Poutine pour chercher sans relâche à le convaincre de renoncer aux armes”. Il a
par ailleurs averti que le conflit pèserait sur l’économie française. “Notre
agriculture, notre industrie nombre de secteurs économiques vont souffrir”.
“Notre croissance sera immanquablement affectée par le renchérissement du prix
du pétrole, du gaz, des matières premières a et aura des conséquences sur notre
pouvoir d’achat”, a-t-il précisé.

“La guerre est sous nos yeux”
Mais le chef de l’Etat a promis de “protéger” les Français contre cet impact en
aidant les secteurs les plus exposés, en particulier pour leur trouver de nouveaux
débouchés. Il a rappelé avoir demandé à son Premier ministre Jean Castex
“d’élaborer pour les prochains jours un plan de résilience économique et social
pour répondre à toutes ces difficultés”. “La guerre en Europe n’appartient plus à
nos livres d’histoire ou nos livres d’école elle est là, sous nos yeux”, a-t-il conclu.
Sans évoquer sa déclaration de candidature, il a brièvement souligné que “cette
guerre vient aussi percuter notre vie démocratique et la campagne électorale qui
s’ouvre officiellement à la fin de cette semaine”, mais “qui ne nous empêchera pas
de nous réunir sur l’essentiel”, a-t-il dit.
Jeudi 24 février, au lancement de l’invasion russe, le chef de l’Etat “avait pris
l’engagement de tenir informés les Français de l’évolution de la situation”. Une
promesse qu’il a renouvelée mercredi.

Sophie Nouaille avec AFP
Par Claire Bernole

Réfléchir aux enjeux éthiques des
politiques européennes
Laurence Flachon est pasteure, coordinatrice des ministères, à l’Église
protestante unie de Belgique. Elle revient sur le travail et la vocation de la
Conférence des Églises européennes, qu’elle suit depuis de nombreuses années
en tant que membre de la commission Église pour la société de l’EPUB.

La Conférence des Églises européennes (CEC, d’après son acronyme en anglais)
représente 114 Églises dans plus de 38 pays. Elle réunit des anglicans, des
orthodoxes et des protestants. Elle voit le jour en 1959 au Danemark, où a eu lieu
sa première assemblée. L’une de ses missions est de promouvoir les relations et
l’entente des Églises à l’échelle internationale. La chute du mur de Berlin en 1989
a ouvert de nouvelles perspectives, sans pour autant abolir cette vocation
première. D’autant que dans le protestantisme, qui n’a pas d’autorité
supranationale, ces relations européennes revêtent un sens particulier. Elles
permettent de jeter des ponts, par exemple entre des Églises minoritaires et
d’autres majoritaires. Ainsi peuvent dialoguer des chrétiens d’horizons pluriels,
des hommes et des femmes, des générations différentes… La volonté d’être des
agents au service de la réconciliation demeure.

Dans les faits, si la chute du mur a changé quelque chose, c’est en accélérant
l’engagement européen. À partir de là, les Églises protestantes ont témoigné d’un
intérêt pour l’Europe plus vif et plus développé. Alors que leur souci avait été
jusqu’alors de maintenir le dialogue avec les Églises de l’autre côté du rideau de
fer, de rester vigilantes à ne pas se focaliser sur l’Europe de l’Ouest, elles
pouvaient désormais s’investir davantage dans toutes les questions européennes.

Informer et influencer
Aujourd’hui encore, le travail de la CEC est animé par un double mouvement.
D’une part, elle informe les Églises membres des développements en cours dans
les institutions européennes. L’idée est de suivre ce qui se fait à l’échelle de
l’Europe et d’en tenir nos membres informés. D’autre part, les Églises s’attachent
à faire connaître aux institutions européennes les préoccupations, les questions,
les prises de position de leurs membres. La CEC est un lieu de réflexion sur les
enjeux éthiques des politiques européennes. Elle représente donc un lieu
d’influence. Non pas comme une entreprise qui défendrait des intérêts
économiques. Elle se situe plutôt en amont du processus décisionnel
communautaire européen. Cela passe par la construction d’un dialogue avec les
dirigeants européens par des conférences, dîners, rencontres…

La CEC s’intéresse en particulier aux questions migratoire et écologique, mais
aussi à l’apport d’une éthique chrétienne aux problématiques financières. Elle a
plaidé pour le désarmement nucléaire, la liberté religieuse. Enfin, aujourd’hui
plus que jamais, elle promeut un dialogue avec d’autres familles de convictions,
notamment l’islam, pour contribuer à la paix en Europe.

Propos recueillis par Claire Bernole

Lire également :

  La “souveraineté” de l’Europe, enjeu de 2022
Par Sophie Nouaille

Trois bélarusses lauréates du Prix
Charlemagne 2022
Le Prix Charlemagne, qui récompense des personnalités pour leur engagement
européen, a été attribué pour 2022 aux trois figures de premier plan de
l’opposition bélarusse, dont son égérie Svetlana Tikhanovskaïa, a annoncé le
directeur de ce prix vendredi.

La flamboyante musicienne Maria Kolesnikova, aujourd’hui emprisonnée dans son
pays, et l’opposante Veronika Tsepkalo, qui vit désormais en Pologne, se voient
également attribuer cette prestigieuse distinction. Ce Prix, créé en 1950, sera
remis le 26 mai prochain à Aix-la-Chapelle, dans l’ouest de l’Allemagne.

Les trois femmes, devenues les visages de la contestation du régime d’Alexandre
Loukachenko, sont distinguées pour leur “engagement courageux et
encourageant contre l’arbitraire brutal de l’État, la torture, la répression et la
violation des droits humains élémentaires par un régime autoritaire, pour la
démocratie, la liberté et l’État de droit”, a justifié le directeur du comité chargé
d’attribuer cette récompense, Jürgen Linden. Elles sont aussi “une grande source
d’inspiration non seulement pour des centaines de milliers de Bélarusses, mais
aussi bien au-delà des frontières bélarusses”, selon le communiqué.

Un régime où la répression est courante
L’annonce de ce prix intervient après la condamnation, mardi par un tribunal
bélarusse, à de lourdes peines de prison de plusieurs opposants à Loukachenko,
notamment Sergueï Tikhanovski, époux de Svetlana Tikhanovskaïa. Cette
dernière, une ex-professeure d’anglais de 39 ans, est de facto la cheffe de
l’opposition bélarusse. Elle a été contrainte à l’exil à l’été 2020 pour avoir inspiré
une vague de contestation historique que le régime a durement réprimée.
Reprenant le flambeau après l’arrestation de son mari, elle avait revendiqué la
victoire à l’élection présidentielle du mois d’août de la même année. Directrice de
campagne de l’ex-banquier Viktor Babaryko, Maria Kolesnikova, s’est vue quant à
elle infliger une peine de 11 ans d’emprisonnement en septembre pour “complot”
contre le pouvoir.

Des élections toujours controversées
Également figure politique, Veronika Tsepkalo a rejoint en exil son mari Valery,
un ancien diplomate dont la candidature à la présidentielle avait été rejetée,
tandis qu’une dizaine de leurs collaborateurs ont été arrêtés. L’UE refuse de
reconnaître la réélection controversée du président Loukachenko en août 2020 à
la suite de la répression du mouvement de contestation et a adopté de lourdes
sanctions économiques contre Minsk. Le président français, Emmanuel Macron,
et le pape François figurent parmi les personnalités récompensées par le Prix
Charlemagne ces dernières années. Les Français Simone Veil et Jacques Delors,
entre autres, avaient également reçu le prestigieux prix.

Sophie Nouaille avec AFP
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