Utilité des cellules souches dans les pathologies mécaniques du cartilage : leurre ou vrai espoir ?

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Utilité des cellules souches dans les pathologies mécaniques du cartilage : leurre ou vrai espoir ?
MISE AU POINT

                                             Utilité des cellules souches
                                             dans les pathologies
                                             mécaniques du cartilage :
                                             leurre ou vrai espoir ?
                                             Stem cells in pathologies of the cartilage:
                                             real or false hope?
                                             X. Chevalier*, F. Eymard*

                                             Pourquoi utiliser des cellules                           Propriétés, définition
                                             souches dans le traitement                               et localisation des cellules
                                             des pathologies du cartilage et,                         souches mésenchymateuses
                                             singulièrement, de l’arthrose ?                          dans l’articulation
                                             Nous ne disposons pas, actuellement, d’un traite-        Les cellules souches mésenchymateuses sont des
                                             ment capable de stimuler la réparation du cartilage.     cellules pluripotentes ayant la capacité in vitro de
                                             Or, le cartilage, qui est dépourvu de vascularisation,   former des colonies et de se multiplier. Une classifi-
                                             est un tissu à faible potentialité de réparation spon-   cation internationale a permis de définir un certain
                                             tanée (1). Les défects qui touchent le cartilage         nombre de marqueurs de ces cellules souches : pré-
                                             au-delà de 5 mm2 ne guérissent pas, ou au prix d’un      sence des CD105, CD73, CD90 et absence des CD45,
                                             fibrocartilage qui n’a plus les mêmes qualités que le    CD34, CD14, CD116, CD79 α, CD 19 et HLADR (7).
                                             cartilage originel (1, 2).                               Pour certains, ces cellules trouveraient leur origine
                                             Afin de pallier ce défaut de réparation, la greffe de    dans les péricytes. En réalité, il semble bien que,
                                             chondrocytes a connu un essor retentissant. Néan-        même au sein d’un seul tissu, les populations soient
                                             moins, il s’agit d’une procédure longue, réglementée,    hétérogènes et expriment des récepteurs membra-
                                             nécessitant 2 temps préopératoires (prélèvement          naires différents.
                                             puis réimplantation des chondrocytes). Par ailleurs,
                                             il n’y a pas de preuve formelle que ces greffes de
                                             chondrocytes, y compris dans des biomatériaux,           Propriétés des cellules souches
                                             amènent à une réparation ad integrum du carti-           mésenchymateuses
                                             lage (3-5).
                                             L’utilisation de cellules plus jeunes comme les          La première propriété de ces cellules est leur capacité
                                             ­c ellules souches mésenchymateuses apparais-            à se différencier en fonction des milieux de culture
                                              sait donc comme une option très séduisante (2-          ­et/­ou de leur micro-environnement en différentes
                                              6). En effet, il s’agit de cellules ayant une grande     ­cellules adultes des tissus matriciels. Ainsi, ces c­ ellules
                                              potentialité, notamment de dédifférenciation vers         peuvent se différencier en ostéocytes, en chondro-
                                              les chondrocytes, mais également de sécrétion de          cytes, en ostéoblastes, en adipocytes, mais égale-
                                              facteurs anti-inflammatoires. En outre, l’arthrose        ment en myocytes (8, 9). In vitro, l’orientation vers
                                              pourrait être en partie une maladie résultant d’un        telle ou telle lignée cellulaire peut être modulée par
                                              défaut de mobilisation de ces cellules souches ou         ­l’adjonction de milieux de culture enrichis en ­facteurs
                                              d’un défaut d’activité de celles-ci, qui pourrait          de croissance (8, 9). Cette capacité des cellules
        * Service de rhumatologie, hôpital    aboutir à terme à une réparation tissulaire défec-         souches à se différencier en chondrocytes est, bien
        Henri-Mondor, Créteil.
                                              tueuse (2, 3, 6).                                          sûr, l’un des éléments à la base de leur utilisation.

       8 | La Lettre du Rhumatologue • N° 417 - décembre 2015

0008_LRH 8                                                                                                                                                    09/12/2015 16:23:30
Résumé
                                                                                                                                 MISE AU POINT
         L’utilisation de cellules souches pluripotentes se justifie dans une pathologie dans laquelle nous sommes
         dépourvus de moyen de réparer le cartilage. L’action de ces cellules se fait essentiellement via leur capacité
                                                                                                                                    Mots-clés
         à sécréter des facteurs anti-inflammatoires et leur potentialité de dédifférenciation in situ. Elles sont de               Cellules souches
         distribution ubiquitaire, notamment dans l’articulation. Leur utilisation dans des biomatériaux s’adresse                  Greffe
         surtout aux lésions chondrales ou ostéochondrales isolées dans un environnement de cartilage sain. Les
                                                                                                                                    Arthrose
         greffes chez l’homme utilisent soit des concentrés de moelle osseuse, soit des cellules purifiées incluses dans
         différents biomatériaux. L’interprétation des résultats est difficile. L’utilisation d’injections intra-­articulaires      Cartilage
         de cellules souches, surtout d’origine adipeuse, est à réserver essentiellement aux lésions plus diffuses
         et avancées de l’arthrose. Nous n’avons pas, à ce jour, de preuve formelle de l’efficacité de ces injections
         intra-articulaires chez l’homme. Leur utilisation dans l’arthrose reste néanmoins un espoir véritable.

         La deuxième propriété majeure de ces cellules               membrane synoviale sont celles qui ont le plus              Summary
         mésenchymateuses est leur capacité à produire               fort pouvoir chondrogénique, comparativement                It is logical to comtemplate
         un grand nombre de facteurs de croissance et de             aux cellules provenant des tissus adipeux et de la          the use of stem cells in osteo-
         cytokines anti-inflammatoires (6). Il a été montré,         moelle osseuse (2). Ces cellules souches peuvent se         arthritis where no chondropro-
         dans des systèmes de co-culture, que les cellules           mobiliser en cas de lésions tissulaires succédant à         tective treatment is available.
         souches mésenchymateuses étaient capables                   une agression, avec une étape de prolifération qui          Their global effect is related to
         de stimuler les synthèses de chondrocytes arti-             conduirait à une cicatrisation, puis à une réparation       their property to secrete contra-
         culaires (10, 11). De même, il a été montré in vitro        plus complète dans un deuxième temps.                       inflammatory factors and to
         leur capacité à produire un grand nombre de                                                                             dedifferenciate in situ. Distri-
                                                                                                                                 bution of stem cells is ubiqui-
         cytokines anti-inflammatoires (11). Cette propriété
                                                                                                                                 tous, especially in the joint. The
         majeure est sans doute celle qui intervient le plus         Quand et comment                                            use of stem cells in different
         dans un potentiel effet thérapeutique.                      utiliser les cellules souches                               biomaterials is reserved for
         Enfin, ces cellules souches mésenchymateuses                                                                            isolated lesions of the cartilage
         ont montré des propriétés immunomodulatrices,               mésenchymateuses dans                                       and/or the subchondral bone
         notamment vis-à-vis de la prolifération des lympho­         les pathologies dégénératives                               in an environment where the
         cytes T (12-14).                                            du cartilage ?                                              resting cartilage is normal. In
                                                                                                                                 humans, local implantations
                                                                     Il est très important de distinguer 2 situations tout       include concentrate of bone
                                                                                                                                 marrow or selected stem cells.
         Où se trouvent les cellules souches                         à fait différentes (figure, p. 10).
                                                                                                                                 Results are difficult to interpret.
         dans l’articulation ?                                       D’une part, les lésions isolées du cartilage, chez          The use of intra-articular injec-
                                                                     des individus encore jeunes, peuvent relever d’une          tions of stem cells (mainly from
         De façon générale, on les trouve dans la moelle             bio-­ingénierie tissulaire (22). Dans des modèles pré­      adipose origin) is addressed for
         osseuse, mais également dans les tissus matriciels.         cliniques, chez l’animal, il a été démontré la possi­       osteoarthritis. Nowadays, there
         On peut retrouver de façon ubiquitaire des cellules         bilité, au sein de défects cartilagineux créés dans         is no proof of the efficacy of
         souches mésenchymateuses dans les différents                un cartilage sain, d’implanter des cellules souches         such injections. The use of stem
         tissus de l’articulation, qu’il s’agisse de la membrane     incluses dans des biomatériaux (23). Le but ultime          cells in osteoarthritis could
         synoviale, du liquide synovial, des ligaments, des          serait une prévention à long terme de l’évolution           be regarded as a reasonable
                                                                                                                                 approach.
         ménisques, de l’os sous-chondral, des muscles               naturellement arthrogène de ces lésions.
         environnants ou du cartilage arthrosique (2, 15-17).        La deuxième situation concerne l’arthrose. Au cours
         Plus récemment, ces cellules ont été mises en évi-          de celle-ci, les lésions du cartilage sont diffuses,        Keywords
         dence dans le cartilage normal, notamment dans              comparti­mentales, en miroir, l’environnement du            Stem cells
         les zones les plus superficielles, où elles pourraient      cartilage restant étant anormal. Dans cette indication,
                                                                                                                                 Transplantation
         servir de réservoir à la différenciation en chondro-        il semble illusoire de vouloir implanter localement les
         cytes (18, 19). Il existe une hétérogénéité clonale         cellules au sein du cartilage. La voie d’injection locale   Osteoarthritis
         des différentes cellules souches mésenchymateuses           intra-articulaire apparaît donc privilégiée (4, 23).        Cartilage
         au sein de ces différents tissus.                           On peut utiliser les cellules souches de différentes
         Plusieurs travaux ont montré que la quantité des            manières.
         ­c ellules souches diminuait avec la sévérité de            L’utilisation de concentrés de moelle osseuse récu-
          ­l’arthrose et que leur pouvoir mitogénique dimi-          pérés par ponction de la moelle osseuse permet
           nuait avec l’âge du donneur et la sévérité de la          d’apporter des cellules souches mésenchymateuses
           maladie arthrosique ­(20-22). Autrement dit, dans         (en faible quantité), mais également des cellules
           l’articulation arthrosique, il semble qu’il y ait une     hématopoïétiques, ainsi que différentes molécules
           forme de défaillance de la fonction de ces cellules       et cytokines présentes (4, 5).
           souches.                                                  Beaucoup d’auteurs préfèrent donc récupérer et
           Le pouvoir chondrogénique des cellules provenant          trier les cellules souches mésenchymateuses, puis
           de différents tissus n’est pas le même. Des travaux       les multiplier in vitro pour obtenir une quantité
           indiquent que les cellules souches d’origine de la        de ­cellules nettement plus importante (2, 6, 23).

                                                                                                         La Lettre du Rhumatologue • N° 417 - décembre 2015 |     9

0009_LRH 9                                                                                                                                                09/12/2015 16:23:31
MISE AU POINT                       Utilité des cellules souches dans les pathologies mécaniques du cartilage :
                                            leurre ou vrai espoir ?

                                                  Lésion ostéochondrale                                                Lésion arthrosique

                                                                                                           1

                                                                                                                                                                             4

                                                                                                         2                              3                              5

                                                                                   1 : Os sous-chondral. 2 : Cartilage. 3 : Abrasion du cartilage. 4 : Débris ostéocartilagineux
                                                                                   intra-articulaires. 5 : Abrasion de l’os sous-chondral.

                                           Figure. Lésion ostéochondrale et lésion arthrosique.

                                        L’origine de ces cellules souches peut être très                     dégrade au fil du temps (in 6). Très à distance, la
                                        variable, soit la moelle osseuse, soit le tissu adipeux              réparation semble incomplète, avec fréquemment
                                        sous-cutané, soit le tissu de Hoffa.                                 des défauts de cohésion entre l’implant cellularisé
                                        Enfin, il est possible d’utiliser les cellules souches iso-          et le cartilage normal. Les cellules souches d’origine
                                        lément ou associées à des biomatériaux, en présence                  périostée pourraient avoir une meilleure efficacité
                                        ou non de facteurs de croissance.                                    que celles provenant de la moelle osseuse (24).
                                                                                                             Il est plus intéressant de s’attarder sur des
                                                                                                             modèles de défect ostéochondral pur chez les gros
                                        Les essais chez l’animal                                             animaux (25, 26). Mrugala et al. ont ainsi montré
                                                                                                             que, dans un modèle de défect chondral pur de la
                                        Analyse des données chez l’animal                                    patella du mouton, l’implantation seule de cellules
                                                                                                             souches était sans effet (25). À l’inverse, ces cellules
                                        Beaucoup de travaux ont été réalisés à partir de                     implantées dans une matrice à base de chitosane,
                                        défects créés dans un cartilage sain. Il faut bien                   en présence de TGFβ III, étaient à même de favoriser
                                        différencier l’utilisation de petits animaux comme                   la réparation. Cependant, il s’agit d’un essai ayant
                                        le lapin, dont l’épaisseur du cartilage et la friabilité             porté sur seulement 3 animaux, pour lesquels il est
                                        de l’os sous-chondral s’éloignent beaucoup du                        difficile de conclure (25).
                                        modèle humain (24).                                                  Il y a eu plus d’expérimentations, en ce qui concerne
                                        On privilégie donc dans ces études les modèles portant               la réparation de défect touchant l’os sous-chondral,
                                        sur les gros animaux, dont l’épaisseur du cartilage et               chez le mouton, le porc et le cheval (4, 5, 26-28). Ces
                                        la structure de l’os sous-chondral se rapprochent plus               travaux utilisent essentiellement des cellules souches
                                        des pathologies observées chez l’homme (25, 26).                     de la moelle osseuse et comparent souvent des
                                                                                                             cellules dites pré-différenciées dans la voie chondro-
                                                                                                             gène à des cellules non différenciées (27). Il est difficile
                                        Utilisation des cellules souches                                     de faire une synthèse de ces différents travaux, car ces
                                        dans les défects du cartilage                                        cellules souches sont souvent associées à des bio-
                                        et dans les défects ostéochondraux                                   matériaux de soutien différents (collagène, support
                                        chez l’animal                                                        de phosphate tricalcique, titane, polymères de type
                                                                                                             PCA-PLA, etc). De plus, les travaux diffèrent en fonc-
                                        Beaucoup de ces travaux, notamment ceux menés                        tion du type de l’animal, de son âge, ainsi que du délai
                                        chez le lapin, montrent que l’application locale                     en postopératoire d’application de ces cellules.
                                        de cellules souches mésenchymateuses, le plus                        Dans ces différents modèles, les résultats à 6 mois
                                        souvent prélevées à partir de la moelle osseuse et                   semblent montrer que l’adjonction des cellules
                                        insérées dans une matrice collagène, aboutit, après                  souches à des biomatériaux est plus efficace que
                                        4 semaines, à un résultat qui semble satisfaisant                    l’utilisation des cellules souches seules. Cependant,
                                        en termes de réparation du cartilage, mais qui se                    le suivi est en général court, inférieur à 12 mois,

       10 | La Lettre du Rhumatologue • N° 417 - décembre 2015

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MISE AU POINT

         ce qui ne permet pas de s’assurer de la stabilité de la    Tableau. Cellules souches par injection intra-articulaire en préclinique (2).
         différenciation chondrogène au long cours. De même,        Modèle d’arthrose               Animal                    Résultat                   Auteur
         on ne sait pas comment s’intègrent les matériaux           Fracture du genou                Souris      Effet préventif                     Diekman 2012
         cellu­larisés à long terme (4). La réparation n’est                                        C57/BL6      Effet préventif de l’arthrose :     Diekman 2013
         jamais celle d’un tissu ad integrum. Enfin, il n’y a pas                                    versus      à partir des cellules souches
         de preuve formelle que la pré-différenciation in vitro                                   superhealer    mésenchymateuses des superhealer
         de ces cellules souches dans la voie chondrogène           Méniscectomie partielle           Rat        Réparation méniscale                  Horie 2012
                                                                    (MNX)
         soit supérieure à l’utilisation de cellules souches
         indifférenciées.                                           Ligament croisé antérieur        Lapin       Réparation du cartilage              Toghraie 2012
                                                                    (LCA), transection
                                                                    Arthrose spontanée              Cobaye       Réparation partielle du cartilage      Sato 2012

         Utilisation des cellules souches                           Arthrose induite par             Souris      Protection du cartilage             Ter Huurne 2012
                                                                    injection intra-articulaire
         par injections intra-articulaires                          de collagénase
         dans des modèles d’arthrose                                MNX + LCA                       Mouton       Diminution de l’arthrose             Al Faqeh 2012
                                                                                                                 et réparation méniscale
         Le tableau résume un certain nombre de travaux             Microfracture sur défect        Cheval       Cartilage de meilleure qualité        Frisbie 2009
         réalisés sur la base d’injections intra-articulaires       chondral
         dans des modèles d’arthrose chez l’animal. Nous            Modèle d’arthrose                Chien       Associé à PRP, effet + à 6 mois     Vilar 2013, 2014
         retiendrons 2 travaux qui concernent 2 modèles tout        naturelle de la hanche
         à fait différents.
         Le premier travail a été réalisé chez des moutons
         ayant subi une lésion du ligament croisé. Il s’agit d’un   Données en clinique humaine
         modèle d’arthrose par instabilité mécanique (28).
         Dans ce modèle, l’injection intra-­articulaire de cel-     Analyse des données chez l’homme
         lules souches d’origine adipeuse favorise la répa-
         ration du cartilage, mais surtout la réparation des        Dans l’arthrose, il est important de se rappeler que
         ménisques (28).                                            l’injection de ces cellules se fait dans un environ-
         Le deuxième modèle utilise chez le rat une arthrose        nement pathologique, au sein d’un liquide synovial
         induite par des injections intra-articulaires de colla­    discrètement mais réellement inflammatoire. Même
         génase (29). Ce modèle induit une inflammation non         si on peut imaginer une néo-réparation grâce à la
         négligeable de la membrane synoviale. ­L’injection         présence de ces cellules mésenchymateuses auto-
         intra-articulaire de cellules souches d’origine            logues, aucune donnée ne permet actuellement de
         ­adipeuse montre une diminution importante de la           savoir si le tissu néoformé se dégrade vite en raison
          synovite, une amélioration du score du cartilage          de l’environnement inflammatoire (32).
          comparativement aux injections de sérum salé, ainsi
          qu’une diminution de la perte en protéoglycanes de
          ces cartilages (29).                                      Réparation des défects
          Très peu d’essais chez l’animal ont été menés afin de     ostéochondraux par application
          comparer les injections locales de cellules souches
          à une autre modalité. Un essai par Cuervo et al.          locale in situ de cellules souches
          montre que les cellules souches ne sont pas supé-
          rieures à des injections locales de PRP (30). Un autre    Dans cette situation survenant préférentielle-
          essai réalisé chez le rat montre, en utilisant un bio-    ment chez de jeunes sportifs, la réparation relève
          matériau fait de nanoparticules protéiques, que la        en première intention de l’utilisation de micro-­
          seule injection intra-articulaire de cellules souches     fractures, notamment pour des lésions inférieures
          d’origine osseuse est sans effet sur la réparation du     à 4 cm2 (32, 33). ­Au-delà, la greffe de chondrocytes
          cartilage, alors même que le biomatériau seul ou          articulaires dans des biomatériaux représente une
          le biomatériau cellularisé favorise la réparation du      bonne alternative (34). Les données de la littérature
          cartilage (31).                                           semblent montrer qu’il y a peu de différence entre
          Au total, ces données chez l’animal montrent              l’utilisation de micro-fractures dans l’os sous-­chondral
          ­globalement un effet bénéfique des injections locales,   et l’implan­tation de greffes de chondrocytes (35).
           effet variable en termes de réparation du cartilage      Aucune de ces 2 techniques n’a fait la preuve de sa
           et qui n’est pas retrouvé dans tous les modèles (4).     capacité à réparer un cartilage de type hyalin.

                                                                                                            La Lettre du Rhumatologue • N° 417 - décembre 2015 |      11

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MISE AU POINT                       Utilité des cellules souches dans les pathologies mécaniques du cartilage :
                                            leurre ou vrai espoir ?

                                        Utilisation de concentré                                     osseux, l’utilisation de cellules souches de la moelle
                                        de moelle osseuse                                            osseuse, et enfin l’utilisation d’un biomatériel
                                                                                                     isolé (51). Le résultat clinique au long cours (recul
                                        L’application locale dans les défects de concentré de        en moyenne de 5 ans) montre peu de différence, et
                                        moelle osseuse (Bone Medullar Concentrate [BMC])             une tendance à l’amélioration plus importante avec
                                        a été réalisée le plus souvent sur des séries courtes        les chondrocytes d’origine articulaire (51).
                                        et publiées sous forme de cas c­ liniques (2, 4). L’utili­   Bien que la procédure d’implantation locale de
                                        sation de ce concentré de moelle osseuse se fait             cellules souches soit plus simple que l’utilisation
                                        souvent en complément d’un support matriciel,                des greffes de chondrocytes, les résultats restent
                                        voire d’une autre thérapeutique comme l’injection            douteux, et les contrôles faits sur des séries très
                                        de PRP ou l’association à des micro-fractures. Il est        courtes montrent une réparation se faisant plutôt
                                        donc très ­difficile de ­dessiner l’effet thérapeutique      dans le sens d’un fibrocartilage (46-51).
                                        propre du concentré de moelle osseuse  ­(36-44).
                                        On rapportera à titre d’exemple une étude portant
                                        sur 48 patients ayant des lésions ostéo­chondrales           Injections intra-articulaires
                                        du talus (42). L’auteur utilise un concentré de              de cellules souches et arthrose
                                        moelle osseuse sur un support d’acide hyaluronique
                                        enrichi en PRP. Avec un recul de 24 à 35 mois, les           Injection intra-articulaire de concentré
                                        ­résultats sont globalement bons (42). Néanmoins,            de moelle osseuse
                                        le ­deuxième look arthroscopique avec biopsie ne
                                        montre qu’une guérison limitée, avec un cartilage            L’utilisation en ouvert, sans groupe contrôle, de
                                        qui n’est jamais complètement hyalin (42).                   concentrés de moelle osseuse montre une amélio-
                                        Plus récemment, Stanish et al., sur 82 patients              ration clinique d’interprétation délicate (52, 53).
                                        ayant des lésions ostéochondrales du genou, ont
                                        comparé des micro-fractures seules ou associées à
                                        l’application de concentré de moelle osseuse sur un          Injection intra-articulaire
                                        support de chitosane (45). Avec 12 mois de recul, il         de cellules souches et de concentré
                                        semble que, en analyse par IRM, l’effet des micro-           de moelle osseuse
                                        fractures soit supérieur dans le groupe concentré
                                        de moelle osseuse + chitosane + micro-fractures              En 2013, Barry et Murphy, dans leur excellente revue
                                        comparativement au groupe micro-fractures                    de la littérature, colligeaient 13 essais en cours qui
                                        seules (45).                                                 concernaient des injections de cellules autologues
                                                                                                     en intra-articulaire dans des phases 1 et 2 dans la
                                                                                                     gonarthrose (2).
                                        Application locale de cellules souches                       Quelques études ont utilisé l’injection locale de
                                        mésenchymateuses dans les défects                            cellules souches d’origine de la moelle osseuse soit
                                        ostéochondraux chez l’homme                                  isolément, soit associée à celles de PRP (54-57).
                                                                                                     Il s’agit de séries courtes sur quelques malades en
                                        Nous ne disposons que d’études de cas cliniques              ouvert. L’amélioration clinique semble constante,
                                        (notamment du groupe japonais de Wakitani) sans              mais l’effet de l’injection des cellules souches n’est
                                        groupe contrôle, pour lesquelles il est difficile de         peut-être que le reflet d’un effet placebo. Enfin,
                                        tirer une quelconque conclusion (46-50).                     l’utilisation de l’IRM comme marqueur évolutif
                                        On retiendra plutôt 2 études qui ont comparé                 semble montrer une amélioration qualitative
                                        l’appli­cation de cellules souches mésenchy­mateuses         du cartilage, mais sur une série très courte et sur
                                        à une autre technique. Ainsi, Nejadnik et al. ont            des critères qui restent à valider (57).
                                        montré que l’utilisation de cellules souches de la           La tendance actuelle s’oriente plutôt vers ­l’injection
                                        moelle osseuse n’est pas supérieure aux greffes de           de cellules souches d’origine adipeuse. En effet,
                                        chondrocytes articulaires (50).                              leur extraction est plus facile, même si leur pouvoir
                                        L’équipe de Kon, qui est une équipe italienne très           chondro­génique apparaît inférieur.
                                        avancée dans ce domaine, a comparé 4 techniques              Le premier groupe à avoir injecté des cellules souches
                                        chez 60 patients souffrant d’une ostéochondrite              dans la pathologie arthrosique est celui de Pak, qui a
                                        disséquante : des greffes de chondrocytes seules,            injecté des cellules souches adipeuses associées à du
                                        des greffes de chondrocytes associées à un greffon           PRP et à de l’acide hyaluronique (58). La ­conclusion

       12 | La Lettre du Rhumatologue • N° 417 - décembre 2015

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MISE AU POINT

         de cette étude ouverte est bien entendu rendue dif-        avec une meilleure réplétion du cartilage en protéo-
         ficile par la coexistence de d  ­ ifférentes modalités     glycanes (64). Néanmoins, la pertinence de ces diffé­
         thérapeutiques.                                            rences reste à démontrer.
         L’équipe de Koh a utilisé des cellules souches prove-      Le groupe de Koh a utilisé une méthode originale
         nant du tissu adipeux de Hoffa (59-61). Là encore, il      d’implantation locale par adhérence in situ de ­cellules
         ne s’agit pas d’une utilisation isolée de ces cellules,    souches d’origine adipeuse dans le cadre d’une
         mais d’une comparaison entre l’injection de ces cellules   ­arthrose évoluée comportant des défects importants
         mésenchymateuses associées à un PRP et soit un PRP          et isolés (68). Cette étude n’est pas concluante, et le
         seul, soit un débridement arthroscopique. Il semble         deuxième look arthroscopique montre des réparations
         que l’adjonction de cellules souches apporte un mieux       défectueuses chez les 3/4 des patients (68).
         sur le plan clinique et IRM à 2 ans (59-61).                En réalité, dans ces quelques essais portant sur la
         L’étude la plus intéressante a été publiée récem-           chirurgie au cours de l’arthrose, il est quasi impos-
         ment, en 2014 (62). Il s’agit d’une étude de preuve         sible de se faire une idée de l’effet propre de ces
         du concept étudiant la réparation du cartilage par          cellules souches.
         IRM mais également par re-biopsie au terme d’un
         suivi de 6 mois (62). Dans cette étude, les auteurs
         ont comparé 3 quantités différentes de cellules injec-     Comment analyser les résultats
         tées, de 1.107, 5.107, et 1.108. Malheureusement, le       en clinique humaine
         nombre de patients par groupe est très limité (n = 3).
         À terme, il semble qu’il y ait, dans le groupe avec        Il est difficile, au vu de ces études, d’affirmer à ce
         l’injection la plus importante de ces cellules souches,    jour que l’utilisation des cellules souches ou de
         une meilleure réparation macroscopique du cartilage        concentrés de moelle osseuse apporte un plus dans
         et de comblement du défect. Les contrôles histo-           le traitement de la pathologie arthrosique.
         logiques montrent la présence de collagène de type 2       En effet, beaucoup de ces essais combinent diffé-
         dans les couches profondes, mais de collagène de           rentes modalités thérapeutiques et rendent l’inter­
         type 1 dans les couches les plus superficielles.           prétation de l’effet propre des cellules souches
         Une équipe française a publié des résultats prélimi-       impossible. Enfin, il faut rappeler que nous ne
         naires de l’étude dite ADIPOA, qui utilise des cellules    ­disposons pas d’assez d’études bien faites, contrôlées,
         souches d’origine adipeuse. Ces premiers résultats,         avec des échantillons suffisants, pour affirmer que
         qui portent sur une vingtaine de patients, en ouvert,       l’injection de cellules souches apporte un bénéfice
         montrent une amélioration clinique, sans qu’on puisse       par rapport à d’autres techniques.
         dire si elle ne relève pas du seul effet placebo (63).      Beaucoup d’études réalisées chez l’homme sont
                                                                     des études ouvertes avec des échantillons faibles.
                                                                     De plus, la période de suivi est courte, ce qui, bien
         Utilisation des cellules                                    entendu, pose un problème dans une maladie où
         souches au cours de l’arthose                               l’évolution anatomique se fait sur plusieurs années.
                                                                     De plus, il sera déterminant de différencier un effet
         en complément de la chirurgie                               clinique propre sur la douleur et la fonction d’un
                                                                     effet potentiellement réparateur du cartilage. La
         Enfin, il y a quelques rares études qui ont étudié,         preuve du concept de réparation est difficile à faire
         au cours de procédures chirurgicales, notamment             chez l’homme.
         d’ostéotomie seule ou associée à des microfractures,
         l’utilisation de cellules souches principalement d’ori-
         gine osseuse (64-67). Le bénéfice est essentielle-         Limites et obstacles
         ment clinique et globalement modeste.                      à l’utilisation de cellules
         Retenons la première étude, du groupe japonais de
         Wakitani, qui a utilisé des cellules souches d’origine     souches chez l’homme
         osseuse dans un biogel au cours d’ostéotomies de
         réaxation (64). À un an, dans cette étude compara-         Devenir des cellules
         tive, l’apport de cellules souches semblait supérieur
         dans ce groupe avec biogel à celui relevé dans le          En ce qui concerne l’injection intra-articulaire de
         groupe avec ostéotomie seule, en termes cliniques,         ­c ellules souches, la destination de ces cellules
         mais aussi apparemment en termes histologiques,             une fois dans le liquide synovial reste tout à fait

                                                                                                      La Lettre du Rhumatologue • N° 417 - décembre 2015 |   13

0013_LRH 13                                                                                                                                           09/12/2015 16:23:33
MISE AU POINT                                Utilité des cellules souches dans les pathologies mécaniques du cartilage :
                                                     leurre ou vrai espoir ?

        Références                                incertaine. Ainsi, dans l’étude de Murphy chez le          Même si les données semblent être très rassurantes,
        bibliographiques                          mouton, il a été montré que ces cellules souches se        les risques de transformation des cellules souches
                                                  localisaient dans les néo-tissus méniscaux, dans la        ne sont pas totalement éliminés (70). De plus, le
           1. Hjelle K, Solheim E, Strand T,      membrane synoviale et dans la surface du cartilage,        risque de dédifférenciation in situ de ces cellules
           Muri R, Brittberg M. Articular
           cartilage defects in 1,000 knee        mais pas dans les autres zones du cartilage (28).          souches vers une lignée plutôt ostéogène n’est
           arthroscopies. Arthroscopy             Enfin, dans le tissu méniscal néoformé, en réalité,        pas nul, et pourrait contribuer à la production, par
           2002;18:730-4.
           2. Barry F, Murphy M. Mesen-
                                                  très peu de cellules marquant les cellules souches         exemple, d’une ossification ostéochondrale comme
           chymal stem cells in joint             étaient isolées (28).                                      les ostéophytes.
           disease and repair. Nat Rev            Une grande incertitude persiste quant aux injections
           Rheumatol 2013;9:584-94.
           3. Mobasheri A, Kalageman G,           de cellules souches isolées de leur niche naturelle
           Musumeci G, Batt ME. Chon-             vers un milieu qui peut paraître hostile, et notam-        Conclusion
           drocyte and mesenchymal stem           ment inflammatoire. En effet, les cytokines pro-
           cell-based therapies for carti-
           lage repair in osteoarthritis and      duites par les macrophages, telles que l’IL-1, sont        Le rationnel d’utilisation des cellules souches dans
           related orthopaedic conditions.        des cytokines qui inhibent la chondrogenèse des            une pathologie pour laquelle nous sommes toujours
           Maturitas 2014;78:188-98.
           4 . G r ä s s e l S , L o re n z J .
                                                  cellules souches (69).                                     en attente d’un traitement chondroprotecteur reste
          ­T issue-engineering stra­                                                                         séduisant.
           tegies to repair chondral and                                                                     Il est possible que le pouvoir réparateur de ces ­cellules
           osteochondral tissue in osteo­
           arthritis: use of mesenchymal          Problèmes de méthodologie                                  tienne plus à leur capacité de production de facteurs
           stem cells. Clin Rheumatol Rep                                                                    de croissance et de facteurs anti-­inflammatoires
           2014;16:452-68.
                                                  Les doses de cellules souches et le rythme des             qu’à leur capacité in vivo à se différencier en chondro-
           5. Grässel S, Anders S. [Cell-
           based therapy options for              injections restent à déterminer. La seule étude de         cytes.
           osteochondral defects. Auto-           concept ayant comparé des doses montre que,                Néanmoins, il n’est pas possible actuellement de
           logous mesenchymal stem
           cells compared to autologous           au-delà de 107, il y a un effet bénéfique.                 conclure quant à leur efficacité.
           chondrocytes]. Orthopade                                                                          À l’avenir, il faudra sans doute se poser la ­question
           2012;41:415-28.                                                                                   de savoir si on a vraiment besoin d’utiliser ces
           6. Jorgensen C. Les cellules
           souches mésenchymateuses:              Âge du donneur                                             ­cellules souches. En effet, il existe d’autres voies
           applications dans la maladie                                                                       thérapeutiques.
           arthrosique. Rev Rhum 2013;
           80:544-6.
                                                  Il semble que l’âge des donneurs soit aussi un facteur      La première est d’utiliser des biomatériaux sophis­
           7. Dominici M, Le Blan K,              majeur. Plus le donneur est âgé, moins ses cellules         tiqués, reproduisant le plus possible l’organisa-
           Mueller I et al. Minimal criteria      souches conservent leur potentiel mitogène et               tion tridimensionnelle du cartilage, et utilisant
           for defining multipotent mesen-
           chymal stromal cells. The Inter-
                                                  chondrogène.                                                des ­facteurs de croissance, ou des facteurs anti-
           national Society for Cellular                                                                      inflammatoires produits localement par thérapie
           Therapy position statement.                                                                        génique. Ces biomatériaux peuvent être plus
           Cytotherapy 2006;8:315-7.
           8. Pittenger MF, Mackay AM,            Étude in vivo du tissu réparé                               ou moins cellularisés, mais ils pourraient servir,
           Beck SC et al. Multilineage                                                                        en quelque sorte, de facteurs chimiotactiques pour
           potential of adult human               Enfin, beaucoup d’études ne proposent pas d’analyse         les cellules souches environnantes.
           mesenchymal stem cells.
           Science 1999;284:143-7.                histologique et d’analyse qualitative. Ces analyses,        L’autre possibilité est d’utiliser des superfacteurs
           9. Caplan AI. Adult mesen-             possibles chez l’animal, posent un véritable pro-           de croissance comme le PGF2 pour augmenter la
           chymal stem cells for tissue
           engineering versus regenera-
                                                  blème éthique dans les études en clinique humaine.          capacité in vivo de réparation du cartilage.
           tive medicine. J Cell Physiol                                                                      Enfin, l’avenir appartiendra peut-être à l’utilisation
           2007;213:341-7.                                                                                    non pas des cellules souches, mais plutôt de la
           10. Bastiaansen-Jenniskens YM,
           Clockaerts S, Feijt C et al. Infra-    Sécurité de l’utilisation                                   reprogrammation de cellules somatiques. Les
           patellar fat pad of patients
           with end-stage osteoarthritis
                                                  des cellules souches                                        fameuses STAP (Stimulus-Triggered Acquisition of
                                                                                                              Pluripotency) cells sont des cellules résistantes
           inhibits catabolic mediators
           in cartilage. Ann Rheum Dis            La Food and Drug Administration considère que               qui ont conservé la capacité de redevenir pluri­
           2012;7:288-94.                         l’expansion de cellules, les cultures ex vivo, l’ajout      potentes.                                             ■
                                                  de facteurs de croissance et l’ajout d’une antibio­
                                                  thérapie dans les cultures sont des manipulations
                                                  significatives qui doivent être prises en considération.   Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.

       14 | La Lettre du Rhumatologue • N° 417 - décembre 2015

0014_LRH 14                                                                                                                                                              09/12/2015 16:23:33
MISE AU POINT

         Références bibliographiques (suite de la page 14)
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                                                                         37. Gigante A, Cecconi S, Calcagno S et al. Arthroscopic
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                                                                         marrow concentrate. Arthrosc Tech 2012;1:e175-80.                Nikbin B. Mesenchymal stem cell therapy for knee osteoar-
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                                                                         42. Giannini S, Buda R, Battaglia M et al. One-step repair       copy 2013;29:748-55.
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                                                                         knee with bone-marrow-derived cells: three years results.        62. Jo CH, Lee YG, Shin WH et al. Intra-articular injection of
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                                                                         46. Wakitani S, Mitsuoka T, Nakamura N, Toritsuka Y,
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                                                                         Nakamura Y, Horibe S. Autologous bone marrow stromal
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                                                                         48. Wakitani S, Nawata M, Tensho K, Okabe T, Machida
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                                                                         H, Ohgushi H. Repair of articular cartilage defects in the
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                                                                         49. Haleem AM, Singergy AA, Sabry D et al. The clinical
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                                                                         use of human culture-expanded autologous bone marrow
         injection of adipose-derived stem cells in experimental                                                                          stimulation in osteochondral lesions of the talus? A clinical
                                                                         mesenchymal stem cells transplanted on platelet-rich fibrin
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                                                                         glue in the treatment of articular cartilage defects: a pilot
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                                                                         cells versus autologous chondrocyte implantation: an             stem cell implantation in osteoarthritic knees. Am J Sports
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                                                                                                                                   Osteoarthritis              • N° 417 - décembre 2015 | 37
                                                                                                                                                   Cartilage 2013;21:1465-73.

0037_LRH 37                                                                                                                                                                                   10/12/2015 12:44:22
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