Utilité des cellules souches dans les pathologies mécaniques du cartilage : leurre ou vrai espoir ?
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MISE AU POINT Utilité des cellules souches dans les pathologies mécaniques du cartilage : leurre ou vrai espoir ? Stem cells in pathologies of the cartilage: real or false hope? X. Chevalier*, F. Eymard* Pourquoi utiliser des cellules Propriétés, définition souches dans le traitement et localisation des cellules des pathologies du cartilage et, souches mésenchymateuses singulièrement, de l’arthrose ? dans l’articulation Nous ne disposons pas, actuellement, d’un traite- Les cellules souches mésenchymateuses sont des ment capable de stimuler la réparation du cartilage. cellules pluripotentes ayant la capacité in vitro de Or, le cartilage, qui est dépourvu de vascularisation, former des colonies et de se multiplier. Une classifi- est un tissu à faible potentialité de réparation spon- cation internationale a permis de définir un certain tanée (1). Les défects qui touchent le cartilage nombre de marqueurs de ces cellules souches : pré- au-delà de 5 mm2 ne guérissent pas, ou au prix d’un sence des CD105, CD73, CD90 et absence des CD45, fibrocartilage qui n’a plus les mêmes qualités que le CD34, CD14, CD116, CD79 α, CD 19 et HLADR (7). cartilage originel (1, 2). Pour certains, ces cellules trouveraient leur origine Afin de pallier ce défaut de réparation, la greffe de dans les péricytes. En réalité, il semble bien que, chondrocytes a connu un essor retentissant. Néan- même au sein d’un seul tissu, les populations soient moins, il s’agit d’une procédure longue, réglementée, hétérogènes et expriment des récepteurs membra- nécessitant 2 temps préopératoires (prélèvement naires différents. puis réimplantation des chondrocytes). Par ailleurs, il n’y a pas de preuve formelle que ces greffes de chondrocytes, y compris dans des biomatériaux, Propriétés des cellules souches amènent à une réparation ad integrum du carti- mésenchymateuses lage (3-5). L’utilisation de cellules plus jeunes comme les La première propriété de ces cellules est leur capacité c ellules souches mésenchymateuses apparais- à se différencier en fonction des milieux de culture sait donc comme une option très séduisante (2- et/ou de leur micro-environnement en différentes 6). En effet, il s’agit de cellules ayant une grande cellules adultes des tissus matriciels. Ainsi, ces c ellules potentialité, notamment de dédifférenciation vers peuvent se différencier en ostéocytes, en chondro- les chondrocytes, mais également de sécrétion de cytes, en ostéoblastes, en adipocytes, mais égale- facteurs anti-inflammatoires. En outre, l’arthrose ment en myocytes (8, 9). In vitro, l’orientation vers pourrait être en partie une maladie résultant d’un telle ou telle lignée cellulaire peut être modulée par défaut de mobilisation de ces cellules souches ou l’adjonction de milieux de culture enrichis en facteurs d’un défaut d’activité de celles-ci, qui pourrait de croissance (8, 9). Cette capacité des cellules * Service de rhumatologie, hôpital aboutir à terme à une réparation tissulaire défec- souches à se différencier en chondrocytes est, bien Henri-Mondor, Créteil. tueuse (2, 3, 6). sûr, l’un des éléments à la base de leur utilisation. 8 | La Lettre du Rhumatologue • N° 417 - décembre 2015 0008_LRH 8 09/12/2015 16:23:30
Résumé MISE AU POINT L’utilisation de cellules souches pluripotentes se justifie dans une pathologie dans laquelle nous sommes dépourvus de moyen de réparer le cartilage. L’action de ces cellules se fait essentiellement via leur capacité Mots-clés à sécréter des facteurs anti-inflammatoires et leur potentialité de dédifférenciation in situ. Elles sont de Cellules souches distribution ubiquitaire, notamment dans l’articulation. Leur utilisation dans des biomatériaux s’adresse Greffe surtout aux lésions chondrales ou ostéochondrales isolées dans un environnement de cartilage sain. Les Arthrose greffes chez l’homme utilisent soit des concentrés de moelle osseuse, soit des cellules purifiées incluses dans différents biomatériaux. L’interprétation des résultats est difficile. L’utilisation d’injections intra-articulaires Cartilage de cellules souches, surtout d’origine adipeuse, est à réserver essentiellement aux lésions plus diffuses et avancées de l’arthrose. Nous n’avons pas, à ce jour, de preuve formelle de l’efficacité de ces injections intra-articulaires chez l’homme. Leur utilisation dans l’arthrose reste néanmoins un espoir véritable. La deuxième propriété majeure de ces cellules membrane synoviale sont celles qui ont le plus Summary mésenchymateuses est leur capacité à produire fort pouvoir chondrogénique, comparativement It is logical to comtemplate un grand nombre de facteurs de croissance et de aux cellules provenant des tissus adipeux et de la the use of stem cells in osteo- cytokines anti-inflammatoires (6). Il a été montré, moelle osseuse (2). Ces cellules souches peuvent se arthritis where no chondropro- dans des systèmes de co-culture, que les cellules mobiliser en cas de lésions tissulaires succédant à tective treatment is available. souches mésenchymateuses étaient capables une agression, avec une étape de prolifération qui Their global effect is related to de stimuler les synthèses de chondrocytes arti- conduirait à une cicatrisation, puis à une réparation their property to secrete contra- culaires (10, 11). De même, il a été montré in vitro plus complète dans un deuxième temps. inflammatory factors and to leur capacité à produire un grand nombre de dedifferenciate in situ. Distri- bution of stem cells is ubiqui- cytokines anti-inflammatoires (11). Cette propriété tous, especially in the joint. The majeure est sans doute celle qui intervient le plus Quand et comment use of stem cells in different dans un potentiel effet thérapeutique. utiliser les cellules souches biomaterials is reserved for Enfin, ces cellules souches mésenchymateuses isolated lesions of the cartilage ont montré des propriétés immunomodulatrices, mésenchymateuses dans and/or the subchondral bone notamment vis-à-vis de la prolifération des lympho les pathologies dégénératives in an environment where the cytes T (12-14). du cartilage ? resting cartilage is normal. In humans, local implantations Il est très important de distinguer 2 situations tout include concentrate of bone marrow or selected stem cells. Où se trouvent les cellules souches à fait différentes (figure, p. 10). Results are difficult to interpret. dans l’articulation ? D’une part, les lésions isolées du cartilage, chez The use of intra-articular injec- des individus encore jeunes, peuvent relever d’une tions of stem cells (mainly from De façon générale, on les trouve dans la moelle bio-ingénierie tissulaire (22). Dans des modèles pré adipose origin) is addressed for osseuse, mais également dans les tissus matriciels. cliniques, chez l’animal, il a été démontré la possi osteoarthritis. Nowadays, there On peut retrouver de façon ubiquitaire des cellules bilité, au sein de défects cartilagineux créés dans is no proof of the efficacy of souches mésenchymateuses dans les différents un cartilage sain, d’implanter des cellules souches such injections. The use of stem tissus de l’articulation, qu’il s’agisse de la membrane incluses dans des biomatériaux (23). Le but ultime cells in osteoarthritis could synoviale, du liquide synovial, des ligaments, des serait une prévention à long terme de l’évolution be regarded as a reasonable approach. ménisques, de l’os sous-chondral, des muscles naturellement arthrogène de ces lésions. environnants ou du cartilage arthrosique (2, 15-17). La deuxième situation concerne l’arthrose. Au cours Plus récemment, ces cellules ont été mises en évi- de celle-ci, les lésions du cartilage sont diffuses, Keywords dence dans le cartilage normal, notamment dans compartimentales, en miroir, l’environnement du Stem cells les zones les plus superficielles, où elles pourraient cartilage restant étant anormal. Dans cette indication, Transplantation servir de réservoir à la différenciation en chondro- il semble illusoire de vouloir implanter localement les cytes (18, 19). Il existe une hétérogénéité clonale cellules au sein du cartilage. La voie d’injection locale Osteoarthritis des différentes cellules souches mésenchymateuses intra-articulaire apparaît donc privilégiée (4, 23). Cartilage au sein de ces différents tissus. On peut utiliser les cellules souches de différentes Plusieurs travaux ont montré que la quantité des manières. c ellules souches diminuait avec la sévérité de L’utilisation de concentrés de moelle osseuse récu- l’arthrose et que leur pouvoir mitogénique dimi- pérés par ponction de la moelle osseuse permet nuait avec l’âge du donneur et la sévérité de la d’apporter des cellules souches mésenchymateuses maladie arthrosique (20-22). Autrement dit, dans (en faible quantité), mais également des cellules l’articulation arthrosique, il semble qu’il y ait une hématopoïétiques, ainsi que différentes molécules forme de défaillance de la fonction de ces cellules et cytokines présentes (4, 5). souches. Beaucoup d’auteurs préfèrent donc récupérer et Le pouvoir chondrogénique des cellules provenant trier les cellules souches mésenchymateuses, puis de différents tissus n’est pas le même. Des travaux les multiplier in vitro pour obtenir une quantité indiquent que les cellules souches d’origine de la de cellules nettement plus importante (2, 6, 23). La Lettre du Rhumatologue • N° 417 - décembre 2015 | 9 0009_LRH 9 09/12/2015 16:23:31
MISE AU POINT Utilité des cellules souches dans les pathologies mécaniques du cartilage : leurre ou vrai espoir ? Lésion ostéochondrale Lésion arthrosique 1 4 2 3 5 1 : Os sous-chondral. 2 : Cartilage. 3 : Abrasion du cartilage. 4 : Débris ostéocartilagineux intra-articulaires. 5 : Abrasion de l’os sous-chondral. Figure. Lésion ostéochondrale et lésion arthrosique. L’origine de ces cellules souches peut être très dégrade au fil du temps (in 6). Très à distance, la variable, soit la moelle osseuse, soit le tissu adipeux réparation semble incomplète, avec fréquemment sous-cutané, soit le tissu de Hoffa. des défauts de cohésion entre l’implant cellularisé Enfin, il est possible d’utiliser les cellules souches iso- et le cartilage normal. Les cellules souches d’origine lément ou associées à des biomatériaux, en présence périostée pourraient avoir une meilleure efficacité ou non de facteurs de croissance. que celles provenant de la moelle osseuse (24). Il est plus intéressant de s’attarder sur des modèles de défect ostéochondral pur chez les gros Les essais chez l’animal animaux (25, 26). Mrugala et al. ont ainsi montré que, dans un modèle de défect chondral pur de la Analyse des données chez l’animal patella du mouton, l’implantation seule de cellules souches était sans effet (25). À l’inverse, ces cellules Beaucoup de travaux ont été réalisés à partir de implantées dans une matrice à base de chitosane, défects créés dans un cartilage sain. Il faut bien en présence de TGFβ III, étaient à même de favoriser différencier l’utilisation de petits animaux comme la réparation. Cependant, il s’agit d’un essai ayant le lapin, dont l’épaisseur du cartilage et la friabilité porté sur seulement 3 animaux, pour lesquels il est de l’os sous-chondral s’éloignent beaucoup du difficile de conclure (25). modèle humain (24). Il y a eu plus d’expérimentations, en ce qui concerne On privilégie donc dans ces études les modèles portant la réparation de défect touchant l’os sous-chondral, sur les gros animaux, dont l’épaisseur du cartilage et chez le mouton, le porc et le cheval (4, 5, 26-28). Ces la structure de l’os sous-chondral se rapprochent plus travaux utilisent essentiellement des cellules souches des pathologies observées chez l’homme (25, 26). de la moelle osseuse et comparent souvent des cellules dites pré-différenciées dans la voie chondro- gène à des cellules non différenciées (27). Il est difficile Utilisation des cellules souches de faire une synthèse de ces différents travaux, car ces dans les défects du cartilage cellules souches sont souvent associées à des bio- et dans les défects ostéochondraux matériaux de soutien différents (collagène, support chez l’animal de phosphate tricalcique, titane, polymères de type PCA-PLA, etc). De plus, les travaux diffèrent en fonc- Beaucoup de ces travaux, notamment ceux menés tion du type de l’animal, de son âge, ainsi que du délai chez le lapin, montrent que l’application locale en postopératoire d’application de ces cellules. de cellules souches mésenchymateuses, le plus Dans ces différents modèles, les résultats à 6 mois souvent prélevées à partir de la moelle osseuse et semblent montrer que l’adjonction des cellules insérées dans une matrice collagène, aboutit, après souches à des biomatériaux est plus efficace que 4 semaines, à un résultat qui semble satisfaisant l’utilisation des cellules souches seules. Cependant, en termes de réparation du cartilage, mais qui se le suivi est en général court, inférieur à 12 mois, 10 | La Lettre du Rhumatologue • N° 417 - décembre 2015 0010_LRH 10 09/12/2015 16:23:32
MISE AU POINT ce qui ne permet pas de s’assurer de la stabilité de la Tableau. Cellules souches par injection intra-articulaire en préclinique (2). différenciation chondrogène au long cours. De même, Modèle d’arthrose Animal Résultat Auteur on ne sait pas comment s’intègrent les matériaux Fracture du genou Souris Effet préventif Diekman 2012 cellularisés à long terme (4). La réparation n’est C57/BL6 Effet préventif de l’arthrose : Diekman 2013 jamais celle d’un tissu ad integrum. Enfin, il n’y a pas versus à partir des cellules souches de preuve formelle que la pré-différenciation in vitro superhealer mésenchymateuses des superhealer de ces cellules souches dans la voie chondrogène Méniscectomie partielle Rat Réparation méniscale Horie 2012 (MNX) soit supérieure à l’utilisation de cellules souches indifférenciées. Ligament croisé antérieur Lapin Réparation du cartilage Toghraie 2012 (LCA), transection Arthrose spontanée Cobaye Réparation partielle du cartilage Sato 2012 Utilisation des cellules souches Arthrose induite par Souris Protection du cartilage Ter Huurne 2012 injection intra-articulaire par injections intra-articulaires de collagénase dans des modèles d’arthrose MNX + LCA Mouton Diminution de l’arthrose Al Faqeh 2012 et réparation méniscale Le tableau résume un certain nombre de travaux Microfracture sur défect Cheval Cartilage de meilleure qualité Frisbie 2009 réalisés sur la base d’injections intra-articulaires chondral dans des modèles d’arthrose chez l’animal. Nous Modèle d’arthrose Chien Associé à PRP, effet + à 6 mois Vilar 2013, 2014 retiendrons 2 travaux qui concernent 2 modèles tout naturelle de la hanche à fait différents. Le premier travail a été réalisé chez des moutons ayant subi une lésion du ligament croisé. Il s’agit d’un Données en clinique humaine modèle d’arthrose par instabilité mécanique (28). Dans ce modèle, l’injection intra-articulaire de cel- Analyse des données chez l’homme lules souches d’origine adipeuse favorise la répa- ration du cartilage, mais surtout la réparation des Dans l’arthrose, il est important de se rappeler que ménisques (28). l’injection de ces cellules se fait dans un environ- Le deuxième modèle utilise chez le rat une arthrose nement pathologique, au sein d’un liquide synovial induite par des injections intra-articulaires de colla discrètement mais réellement inflammatoire. Même génase (29). Ce modèle induit une inflammation non si on peut imaginer une néo-réparation grâce à la négligeable de la membrane synoviale. L’injection présence de ces cellules mésenchymateuses auto- intra-articulaire de cellules souches d’origine logues, aucune donnée ne permet actuellement de adipeuse montre une diminution importante de la savoir si le tissu néoformé se dégrade vite en raison synovite, une amélioration du score du cartilage de l’environnement inflammatoire (32). comparativement aux injections de sérum salé, ainsi qu’une diminution de la perte en protéoglycanes de ces cartilages (29). Réparation des défects Très peu d’essais chez l’animal ont été menés afin de ostéochondraux par application comparer les injections locales de cellules souches à une autre modalité. Un essai par Cuervo et al. locale in situ de cellules souches montre que les cellules souches ne sont pas supé- rieures à des injections locales de PRP (30). Un autre Dans cette situation survenant préférentielle- essai réalisé chez le rat montre, en utilisant un bio- ment chez de jeunes sportifs, la réparation relève matériau fait de nanoparticules protéiques, que la en première intention de l’utilisation de micro- seule injection intra-articulaire de cellules souches fractures, notamment pour des lésions inférieures d’origine osseuse est sans effet sur la réparation du à 4 cm2 (32, 33). Au-delà, la greffe de chondrocytes cartilage, alors même que le biomatériau seul ou articulaires dans des biomatériaux représente une le biomatériau cellularisé favorise la réparation du bonne alternative (34). Les données de la littérature cartilage (31). semblent montrer qu’il y a peu de différence entre Au total, ces données chez l’animal montrent l’utilisation de micro-fractures dans l’os sous-chondral globalement un effet bénéfique des injections locales, et l’implantation de greffes de chondrocytes (35). effet variable en termes de réparation du cartilage Aucune de ces 2 techniques n’a fait la preuve de sa et qui n’est pas retrouvé dans tous les modèles (4). capacité à réparer un cartilage de type hyalin. La Lettre du Rhumatologue • N° 417 - décembre 2015 | 11 0011_LRH 11 09/12/2015 16:23:32
MISE AU POINT Utilité des cellules souches dans les pathologies mécaniques du cartilage : leurre ou vrai espoir ? Utilisation de concentré osseux, l’utilisation de cellules souches de la moelle de moelle osseuse osseuse, et enfin l’utilisation d’un biomatériel isolé (51). Le résultat clinique au long cours (recul L’application locale dans les défects de concentré de en moyenne de 5 ans) montre peu de différence, et moelle osseuse (Bone Medullar Concentrate [BMC]) une tendance à l’amélioration plus importante avec a été réalisée le plus souvent sur des séries courtes les chondrocytes d’origine articulaire (51). et publiées sous forme de cas c liniques (2, 4). L’utili Bien que la procédure d’implantation locale de sation de ce concentré de moelle osseuse se fait cellules souches soit plus simple que l’utilisation souvent en complément d’un support matriciel, des greffes de chondrocytes, les résultats restent voire d’une autre thérapeutique comme l’injection douteux, et les contrôles faits sur des séries très de PRP ou l’association à des micro-fractures. Il est courtes montrent une réparation se faisant plutôt donc très difficile de dessiner l’effet thérapeutique dans le sens d’un fibrocartilage (46-51). propre du concentré de moelle osseuse (36-44). On rapportera à titre d’exemple une étude portant sur 48 patients ayant des lésions ostéochondrales Injections intra-articulaires du talus (42). L’auteur utilise un concentré de de cellules souches et arthrose moelle osseuse sur un support d’acide hyaluronique enrichi en PRP. Avec un recul de 24 à 35 mois, les Injection intra-articulaire de concentré résultats sont globalement bons (42). Néanmoins, de moelle osseuse le deuxième look arthroscopique avec biopsie ne montre qu’une guérison limitée, avec un cartilage L’utilisation en ouvert, sans groupe contrôle, de qui n’est jamais complètement hyalin (42). concentrés de moelle osseuse montre une amélio- Plus récemment, Stanish et al., sur 82 patients ration clinique d’interprétation délicate (52, 53). ayant des lésions ostéochondrales du genou, ont comparé des micro-fractures seules ou associées à l’application de concentré de moelle osseuse sur un Injection intra-articulaire support de chitosane (45). Avec 12 mois de recul, il de cellules souches et de concentré semble que, en analyse par IRM, l’effet des micro- de moelle osseuse fractures soit supérieur dans le groupe concentré de moelle osseuse + chitosane + micro-fractures En 2013, Barry et Murphy, dans leur excellente revue comparativement au groupe micro-fractures de la littérature, colligeaient 13 essais en cours qui seules (45). concernaient des injections de cellules autologues en intra-articulaire dans des phases 1 et 2 dans la gonarthrose (2). Application locale de cellules souches Quelques études ont utilisé l’injection locale de mésenchymateuses dans les défects cellules souches d’origine de la moelle osseuse soit ostéochondraux chez l’homme isolément, soit associée à celles de PRP (54-57). Il s’agit de séries courtes sur quelques malades en Nous ne disposons que d’études de cas cliniques ouvert. L’amélioration clinique semble constante, (notamment du groupe japonais de Wakitani) sans mais l’effet de l’injection des cellules souches n’est groupe contrôle, pour lesquelles il est difficile de peut-être que le reflet d’un effet placebo. Enfin, tirer une quelconque conclusion (46-50). l’utilisation de l’IRM comme marqueur évolutif On retiendra plutôt 2 études qui ont comparé semble montrer une amélioration qualitative l’application de cellules souches mésenchymateuses du cartilage, mais sur une série très courte et sur à une autre technique. Ainsi, Nejadnik et al. ont des critères qui restent à valider (57). montré que l’utilisation de cellules souches de la La tendance actuelle s’oriente plutôt vers l’injection moelle osseuse n’est pas supérieure aux greffes de de cellules souches d’origine adipeuse. En effet, chondrocytes articulaires (50). leur extraction est plus facile, même si leur pouvoir L’équipe de Kon, qui est une équipe italienne très chondrogénique apparaît inférieur. avancée dans ce domaine, a comparé 4 techniques Le premier groupe à avoir injecté des cellules souches chez 60 patients souffrant d’une ostéochondrite dans la pathologie arthrosique est celui de Pak, qui a disséquante : des greffes de chondrocytes seules, injecté des cellules souches adipeuses associées à du des greffes de chondrocytes associées à un greffon PRP et à de l’acide hyaluronique (58). La conclusion 12 | La Lettre du Rhumatologue • N° 417 - décembre 2015 0012_LRH 12 09/12/2015 16:23:32
MISE AU POINT de cette étude ouverte est bien entendu rendue dif- avec une meilleure réplétion du cartilage en protéo- ficile par la coexistence de d ifférentes modalités glycanes (64). Néanmoins, la pertinence de ces diffé thérapeutiques. rences reste à démontrer. L’équipe de Koh a utilisé des cellules souches prove- Le groupe de Koh a utilisé une méthode originale nant du tissu adipeux de Hoffa (59-61). Là encore, il d’implantation locale par adhérence in situ de cellules ne s’agit pas d’une utilisation isolée de ces cellules, souches d’origine adipeuse dans le cadre d’une mais d’une comparaison entre l’injection de ces cellules arthrose évoluée comportant des défects importants mésenchymateuses associées à un PRP et soit un PRP et isolés (68). Cette étude n’est pas concluante, et le seul, soit un débridement arthroscopique. Il semble deuxième look arthroscopique montre des réparations que l’adjonction de cellules souches apporte un mieux défectueuses chez les 3/4 des patients (68). sur le plan clinique et IRM à 2 ans (59-61). En réalité, dans ces quelques essais portant sur la L’étude la plus intéressante a été publiée récem- chirurgie au cours de l’arthrose, il est quasi impos- ment, en 2014 (62). Il s’agit d’une étude de preuve sible de se faire une idée de l’effet propre de ces du concept étudiant la réparation du cartilage par cellules souches. IRM mais également par re-biopsie au terme d’un suivi de 6 mois (62). Dans cette étude, les auteurs ont comparé 3 quantités différentes de cellules injec- Comment analyser les résultats tées, de 1.107, 5.107, et 1.108. Malheureusement, le en clinique humaine nombre de patients par groupe est très limité (n = 3). À terme, il semble qu’il y ait, dans le groupe avec Il est difficile, au vu de ces études, d’affirmer à ce l’injection la plus importante de ces cellules souches, jour que l’utilisation des cellules souches ou de une meilleure réparation macroscopique du cartilage concentrés de moelle osseuse apporte un plus dans et de comblement du défect. Les contrôles histo- le traitement de la pathologie arthrosique. logiques montrent la présence de collagène de type 2 En effet, beaucoup de ces essais combinent diffé- dans les couches profondes, mais de collagène de rentes modalités thérapeutiques et rendent l’inter type 1 dans les couches les plus superficielles. prétation de l’effet propre des cellules souches Une équipe française a publié des résultats prélimi- impossible. Enfin, il faut rappeler que nous ne naires de l’étude dite ADIPOA, qui utilise des cellules disposons pas d’assez d’études bien faites, contrôlées, souches d’origine adipeuse. Ces premiers résultats, avec des échantillons suffisants, pour affirmer que qui portent sur une vingtaine de patients, en ouvert, l’injection de cellules souches apporte un bénéfice montrent une amélioration clinique, sans qu’on puisse par rapport à d’autres techniques. dire si elle ne relève pas du seul effet placebo (63). Beaucoup d’études réalisées chez l’homme sont des études ouvertes avec des échantillons faibles. De plus, la période de suivi est courte, ce qui, bien Utilisation des cellules entendu, pose un problème dans une maladie où souches au cours de l’arthose l’évolution anatomique se fait sur plusieurs années. De plus, il sera déterminant de différencier un effet en complément de la chirurgie clinique propre sur la douleur et la fonction d’un effet potentiellement réparateur du cartilage. La Enfin, il y a quelques rares études qui ont étudié, preuve du concept de réparation est difficile à faire au cours de procédures chirurgicales, notamment chez l’homme. d’ostéotomie seule ou associée à des microfractures, l’utilisation de cellules souches principalement d’ori- gine osseuse (64-67). Le bénéfice est essentielle- Limites et obstacles ment clinique et globalement modeste. à l’utilisation de cellules Retenons la première étude, du groupe japonais de Wakitani, qui a utilisé des cellules souches d’origine souches chez l’homme osseuse dans un biogel au cours d’ostéotomies de réaxation (64). À un an, dans cette étude compara- Devenir des cellules tive, l’apport de cellules souches semblait supérieur dans ce groupe avec biogel à celui relevé dans le En ce qui concerne l’injection intra-articulaire de groupe avec ostéotomie seule, en termes cliniques, c ellules souches, la destination de ces cellules mais aussi apparemment en termes histologiques, une fois dans le liquide synovial reste tout à fait La Lettre du Rhumatologue • N° 417 - décembre 2015 | 13 0013_LRH 13 09/12/2015 16:23:33
MISE AU POINT Utilité des cellules souches dans les pathologies mécaniques du cartilage : leurre ou vrai espoir ? Références incertaine. Ainsi, dans l’étude de Murphy chez le Même si les données semblent être très rassurantes, bibliographiques mouton, il a été montré que ces cellules souches se les risques de transformation des cellules souches localisaient dans les néo-tissus méniscaux, dans la ne sont pas totalement éliminés (70). De plus, le 1. Hjelle K, Solheim E, Strand T, membrane synoviale et dans la surface du cartilage, risque de dédifférenciation in situ de ces cellules Muri R, Brittberg M. Articular cartilage defects in 1,000 knee mais pas dans les autres zones du cartilage (28). souches vers une lignée plutôt ostéogène n’est arthroscopies. Arthroscopy Enfin, dans le tissu méniscal néoformé, en réalité, pas nul, et pourrait contribuer à la production, par 2002;18:730-4. 2. Barry F, Murphy M. Mesen- très peu de cellules marquant les cellules souches exemple, d’une ossification ostéochondrale comme chymal stem cells in joint étaient isolées (28). les ostéophytes. disease and repair. Nat Rev Une grande incertitude persiste quant aux injections Rheumatol 2013;9:584-94. 3. Mobasheri A, Kalageman G, de cellules souches isolées de leur niche naturelle Musumeci G, Batt ME. Chon- vers un milieu qui peut paraître hostile, et notam- Conclusion drocyte and mesenchymal stem ment inflammatoire. En effet, les cytokines pro- cell-based therapies for carti- lage repair in osteoarthritis and duites par les macrophages, telles que l’IL-1, sont Le rationnel d’utilisation des cellules souches dans related orthopaedic conditions. des cytokines qui inhibent la chondrogenèse des une pathologie pour laquelle nous sommes toujours Maturitas 2014;78:188-98. 4 . G r ä s s e l S , L o re n z J . cellules souches (69). en attente d’un traitement chondroprotecteur reste T issue-engineering stra séduisant. tegies to repair chondral and Il est possible que le pouvoir réparateur de ces cellules osteochondral tissue in osteo arthritis: use of mesenchymal Problèmes de méthodologie tienne plus à leur capacité de production de facteurs stem cells. Clin Rheumatol Rep de croissance et de facteurs anti-inflammatoires 2014;16:452-68. Les doses de cellules souches et le rythme des qu’à leur capacité in vivo à se différencier en chondro- 5. Grässel S, Anders S. [Cell- based therapy options for injections restent à déterminer. La seule étude de cytes. osteochondral defects. Auto- concept ayant comparé des doses montre que, Néanmoins, il n’est pas possible actuellement de logous mesenchymal stem cells compared to autologous au-delà de 107, il y a un effet bénéfique. conclure quant à leur efficacité. chondrocytes]. Orthopade À l’avenir, il faudra sans doute se poser la question 2012;41:415-28. de savoir si on a vraiment besoin d’utiliser ces 6. Jorgensen C. Les cellules souches mésenchymateuses: Âge du donneur cellules souches. En effet, il existe d’autres voies applications dans la maladie thérapeutiques. arthrosique. Rev Rhum 2013; 80:544-6. Il semble que l’âge des donneurs soit aussi un facteur La première est d’utiliser des biomatériaux sophis 7. Dominici M, Le Blan K, majeur. Plus le donneur est âgé, moins ses cellules tiqués, reproduisant le plus possible l’organisa- Mueller I et al. Minimal criteria souches conservent leur potentiel mitogène et tion tridimensionnelle du cartilage, et utilisant for defining multipotent mesen- chymal stromal cells. The Inter- chondrogène. des facteurs de croissance, ou des facteurs anti- national Society for Cellular inflammatoires produits localement par thérapie Therapy position statement. génique. Ces biomatériaux peuvent être plus Cytotherapy 2006;8:315-7. 8. Pittenger MF, Mackay AM, Étude in vivo du tissu réparé ou moins cellularisés, mais ils pourraient servir, Beck SC et al. Multilineage en quelque sorte, de facteurs chimiotactiques pour potential of adult human Enfin, beaucoup d’études ne proposent pas d’analyse les cellules souches environnantes. mesenchymal stem cells. Science 1999;284:143-7. histologique et d’analyse qualitative. Ces analyses, L’autre possibilité est d’utiliser des superfacteurs 9. Caplan AI. Adult mesen- possibles chez l’animal, posent un véritable pro- de croissance comme le PGF2 pour augmenter la chymal stem cells for tissue engineering versus regenera- blème éthique dans les études en clinique humaine. capacité in vivo de réparation du cartilage. tive medicine. J Cell Physiol Enfin, l’avenir appartiendra peut-être à l’utilisation 2007;213:341-7. non pas des cellules souches, mais plutôt de la 10. 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