W+B - Wallonie-Bruxelles International

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W+B - Wallonie-Bruxelles International
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               ISSN 0773-4301 - BUREAU DE DÉPÔT : BRUXELLES X

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                           AUTOMNE 2019
                                       14 5
    W+B                        WALLON I E + B RUXEL L ES
                                 R EVUE TRI MEST RI EL L E
                              IN TER N ATION A L E ÉDI T ÉE
                                    PA R LA F ÉDÉRAT I ON
                                 WA LLON IE - B RUX EL L ES
                                        ET LA WA L LON I E

                                      CULTURE
                      FRANCOFOLIES DE SPA,
               25 ANS D’EXISTENCE CÉLÉBRÉS
                   DANS LES RÈGLES DE L’ART
DOSSIER
TRANSITION
ÉCOLOGIQUE :                 INNOVATION
                 LE BELGE NICOLAS GODELET
DES ACTEURS            A CONSTRUIT LE PONT
WALLONS S’Y               CHANG’AN À PÉKIN

INVESTISSENT
W+B - Wallonie-Bruxelles International
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    La ville de Spa

    LA WALLONIE, UN ÉCRIN DE VIE

    La Wallonie compte en son sein de nombreux endroits qui peuvent se
    targuer d’offrir une qualité de vie supérieure, tant aux habitants qu’aux
    touristes qui sillonnent notre belle région.

    La ville de Spa est un exemple parfait de la multiplicité d’offres touristiques et de loisirs que
    propose la Wallonie. Située dans un écrin de verdure propice aux balades et à la détente, Spa
    dispose de nombreux atouts pour attirer le touriste. Qu’il s’agisse de ses Thermes et de ses sources,
    de son Casino, du Circuit de Spa-Francorchamps, de son festival de théâtre, des Francofolies, des
    nombreux circuits de balades qui entourent la ville ou de son histoire (dès le XVIe siècle, Spa est
    devenue LE rdv thermal de la noblesse européenne, jusqu’à la présence de familles royales), Spa
    est au cœur de la vie culturelle, patrimoniale, historique et touristique de Wallonie tout au long de
    l’année. De quoi prouver au monde entier que la Wallonie est une terre d’accueil idéale !
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                                                                                               W+B
                                                                                            WA L LO N IE + BRUX E LLES
                                                                                             R E V U E T R IMESTRIE LLE
                                                                                           IN T E R N AT IO N ALE ÉD ITÉ E
                                                                                              PA R L A F ÉD É RATIO N
                                                                                            WA L LO N IE - BRUXE LLES
                                                                                                 E T L A WALLO NIE

                                                                                          04 ÉDITO
                                                                                               LA WALLONIE AU CŒUR DE
                                                                                                                               06       DOSSIER
                                                                                                                                        TRANSITION ÉCOLOGIQUE :
                                                                                                                                                                         14      Innovation
                                                                                                                                                                                 LE BELGE NICOLAS GODELET
                                                                                               LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE                 DES ACTEURS WALLONS                      A CONSTRUIT LE PONT
                                                                                                                                        S’Y INVESTISSENT                         CHANG’AN À PÉKIN
                                                                                                                                        par Jacqueline Remits                    par Vincent Liévin

                                                                                                                                                                                                                   S OM M A I R E
                                                                                          18   Culture                         22       PORTRAIT                         24      ENTREPRISE

                                                                                                                                                                                                                   W+B 145
                                                                                               FRANCOFOLIES DE SPA,                     ÊTRE. JUSTE ÊTRE                         I-CARE : « TOUBIB POUR
                                                                                               25 ANS D’EXISTENCE CÉLÉBRÉS              par Isabelle Plumhans                    MACHINES » RECONNU
                                                                                               DANS LES RÈGLES DE L’ART                                                          DANS LE MONDE ENTIER
                                                                                               par Catherine Haxhe                                                               par Jacqueline Remits

                                                                                                                                                                                                                     3

                                                                                          28   COOPÉRATION AU
                                                                                               DÉVELOPPEMENT
                                                                                                                               30       Jeunesse
                                                                                                                                        LIBRES ENSEMBLE : LES JEUNES
                                                                                                                                                                         32      Société
                                                                                                                                                                                 GUIDER LES PERSONNES HAN-
                                                                                               LA FORMATION EN ALTERNANCE               SONT LE FUTUR DONT JE SUIS               DICAPÉES VERS LA FORMATION
                                                                                               FAIT DES PROGRÈS AU RWANDA               FIÈRE DE FAIRE PARTIE                    par Laurence Briquet
                                                                                               par Charline Cauchie                     par Laurence Briquet
Photo couverture : 25 ans d’existence pour les Francofolies de Spa © J. Van Belle - WBI

                                                                                          34   Tourisme
                                                                                               TOURISME DE MÉMOIRE
                                                                                                                               36       mode/design
                                                                                                                                        MAXIME JACQUET - BIG IN L.A.
                                                                                                                                                                         38      survols
                                                                                               par Jean-Marie Antoine                   par Marie Honnay

                                                                                                                             SECRÉTAIRE            COLLABORATION        CONCEPTION          ÉDITRICE
                                                                                                                             DE RÉDACTION          Marie-Catherine      Polygraph’          RESPONSABLE
                                                                                                                             Emmanuelle Stekke     Duchêne, Fanny       www.polygraph.be    Pascale
                                                                                                                             e.stekke@wbi.be       Tabart, Véronique                        Delcomminette
                                                                                                        Téléchargez          02 421 87 34          Balthasart et Anne   IMPRESSION          Place Sainctelette 2
                                                                                                        la revue sur                               Neuville             Graphius            B-1080 Bruxelles
                                                                                                        www.wbi.be/rwb/                                                 www.graphius.com
W+B - Wallonie-Bruxelles International
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          La Wallonie
          au cœur
          de la transition
          écologique
É DI TO
W+B 145

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          Le pont Chang’An à Pékin, œuvre du Belge Nicolas Godelet
W+B - Wallonie-Bruxelles International
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En cet automne 2019, la Revue
W+B invite à découvrir les
acteurs wallons qui jouent
un rôle actif dans la transi-
tion écologique, domaine des
plus importants à l’heure ac-
tuelle. Plongez notamment
au cœur du pôle de compéti-
tivité GreenWin et du cluster
TWEED, afin de comprendre
les enjeux qui s’y jouent.

                                 É DI TO
Nous célébrons également
les 25 ans des Francofolies de
Spa, pari réussi pour un anni-

                                 W+B 145
versaire fêté dignement !

Nous partons aussi à la ren-
contre d’Emmanuel Dekoninck,
metteur en scène de talent, de
Nicolas Godelet, architecte       5
qui s’exporte avec succès en
Chine, et de Maxime Jacquet,
qui donne vie aux splendides
villas hollywoodiennes.

Dans d’autres secteurs, nous
honorons l’entraide et le par-
tage avec le programme de
formation en alternance au
Rwanda de l’Apefe et les for-
mations « Libres ensemble »
du BIJ et de l’OIF.

Entre autres choses…

Bonne lecture ! 
W+B - Wallonie-Bruxelles International
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             Transition écologique :
             des acteurs wallons s’y investissent
DOS S I ER
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             Les matériaux de construction innovants, un autre point d’ancrage de GreenWin

             Grâce aux innovations technologiques et à leur créativité, les acteurs
             industriels wallons peuvent jouer un rôle dans la préservation de la planète.
             Certaines entreprises l’ont bien compris et prennent déjà une longueur
             d’avance dans la transition écologique.

             PAR JACQUELINE REMITS
W+B - Wallonie-Bruxelles International
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Selon      l’étude     européenne
Roadmap 2050, les émissions de
CO2 émises par l’industrie techno-
logique pourraient baisser de 66 %
supplémentaires d’ici 2050, soit
une réduction totale de 75 % par
rapport au début du siècle. Entre
2000 et 2013, les secteurs wal-
lons de l’industrie technologique           Cédric Brüll, Directeur de TWEED
ont diminué leurs émissions de
CO2 d’environ 25 % en moyenne.
Pour poursuivre dans cette voie,        TWEED. Notre métier consiste à
de nouveaux engagements ont été         soutenir les entreprises, plus spé-
pris. En Wallonie, le pôle de com-      cialement les PME, dans le mon-
pétitivité GreenWin et le cluster       tage de leurs projets, d’innovation

                                                                               DOS S I ER
TWEED participent activement à          ou d’investissement, afin qu’elles
cette transition écologique.            puissent suivre les dernières in-
                                        novations technologiques, car le
                                        secteur énergétique évolue très

                                                                               W+B 145
TWEED : TRANSITION                      rapidement. Les innovations y sont
ÉNERGÉTIQUE AU TOP                      nombreuses que ce soit dans les
                                        smartgrids, le stockage d’énergie,
Le cluster TWEED (Technologie           les voitures électriques… ».
Wallonne Energie Environnement
et Développement durable) ras-          Comment ça se passe ? « Souvent,         7
semble, en Wallonie et à Bruxelles,     les entreprises ou les centres R&D
125 acteurs (entreprises, centres       viennent à nous avec des idées de
de recherche) impliqués dans les        projet. Nous les aidons à structurer
énergies renouvelables, l’efficaci-     leur idée, leur étude de marché,
té et la performance énergétiques.      leur consortium, afin d’aboutir à
« Nous créons le réseautage et          un projet qui tienne la route. Nous
l’écosystème autour de ces acteurs      travaillons avec une entreprise dès
afin qu’ils travaillent ensemble, ex-   lors qu’elle souhaite travailler en
plique Cédric Brüll, directeur de       synergie avec d’autres acteurs. »
W+B - Wallonie-Bruxelles International
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                                                                                                          et l’offre au niveau local. » Avec
>                                                                                                         GreenWin, TWEED a lancé un ap-
                                                                                                          pel à projets concernant le rôle des
                                                                                                          bâtiments dans la transition éner-
                                                                                                          gétique. « Ainsi, dans notre écosys-
                                                                                                          tème d’entreprises, les acteurs se
                                                                                                          parlent sur une thématique. Le bâ-
                                                                                                          timent peut-il produire de l’éner-
                                                                                                          gie, jouer un rôle de flexibilité ?
                                                                                                          Nous sommes là pour les aider à
                                                                                                          structurer des projets d’innovation
                                                                                                          dans ces thématiques. »

                                                                                                          TRANSFERT DE
                                                                                                          COMPÉTENCES
                                                                                                          VERS L’AFRIQUE

                                                                                                          Depuis plusieurs années, le cluster
                                                                                                          développe une stratégie d’expor-
                                                                                                          tation, mais également de trans-
                                                                                                          fert de compétences en éner-
DOS S I ER

                                                                                                          gie durable vers l’Afrique. « Nous
                                                                                                          structurons des entreprises wal-
                                                                                                          lonnes complémentaires dans les
             Wal4grid, projet du cluster TWEED                                                            secteurs hydraulique, solaire, des
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                                                                                                          batteries, des réseaux… Ensemble,
                                                                                                          elles peuvent apporter une solu-
             En transition énergétique, TWEED              en effet de créer des communau-                tion complète en Afrique, en élec-
             travaille de concert avec les pôles           tés d’énergies renouvelables re-               trification rurale, par exemple,
             de compétitivité MecaTech et                  groupant des consommateurs,                    et en travaillant en synergie avec
  8          GreenWin. « Avec le premier, nous             des entreprises, des citoyens.                 des entreprises africaines. Nous
             avons lancé un appel à projets                Elles vont gérer elles-mêmes leur              offrons aussi des formations aux
             vers les communautés d’énergie                consommation d’énergie et tenter               acteurs présents sur les projets. »
             locales. Un nouveau décret permet             de faire un lien entre la demande              Pour ce transfert de technologie et

             Tweed développe une stratégie d’exportation et de transferts de compétences en énergie durable vers l’Afrique.
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de savoir-faire entre pays, le cluster        GREENWIN : BOUCLER LA
est soutenu par WBI. « C’est le cas,          BOUCLE DE LA MATIÈRE                                                                   >
notamment, au Rwanda où nous
avons récemment emmené des                    Le     pôle     de     compétitivité
entreprises wallonnes pour for-               GreenWin, dont les maîtres-mots
mer des entrepreneurs rwandais                sont l’économie circulaire et la
à monter des projets d’énergie re-            neutralité carbone, se consacre à
nouvelable et à réaliser de l’ingé-           trois secteurs : la chimie verte, les
nierie. Ainsi, depuis des années, la          matériaux de construction inno-
société Sher travaille sur des pro-           vants et les technologies environ-
jets hydrauliques. » Au Maroc, la             nementales. Il compte plus de 200
société John Cockerill (ex-CMI)               membres, dont plus de 150 entre-
développe un projet de stockage               prises, 4 partenaires et 5 réseaux
                                                                                                  Véronique Graff,
de l’énergie avec l’agence solaire            internationaux. Dans ce secteur, où                 Directrice générale de GreenWin
locale. « Avec des experts, nous              le taux de croissance de l’emploi
aidons ces entreprises en ma-                 et celui de la valeur ajoutée se si-
tière d’efficacité énergétique. Et            tuent à plus de 20 %, 110 millions             Un appel à projets vient d’être lan-
nous offrons ainsi une belle visibi-          d’euros ont déjà été investis dans             cé dans le domaine de la construc-
lité à nos acteurs wallons. » Avec            42 projets.                                    tion et de l’énergie. « L’idée est de
Laurent Minguet pour fondateur et                                                            développer, à travers l’innovation
qui a investi dans différents pro-                                                           et les partenariats entre les
jets énergétiques en Casamance,                                                              entreprises, universités et centres

                                                                                                                                     DOS S I ER
le cluster est évidemment présent                                                            de recherche, tout le potentiel
au Sénégal. « Nous y avons effec-                                                            du bâti en matière de production
tué plusieurs missions et c’est l’un                                                         énergétique et de stockage de
de nos pays-cibles pour l’avenir »,                                                          l’énergie, souligne Véronique Graff,

                                                                                                                                     W+B 145
confirme Cédric Brüll.                                                                       Directrice générale de GreenWin.

                                                                                                                                      9

Chez GreenWin, la conservation de la nature passe par les technologies environnementales et la neutralité carbone.
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>                                                                                                          boucle de la matière. » Différentes
                                                                                                           entreprises développent des pro-
                                                                                                           jets avec GreenWin, notamment
                                                                                                           Tradecowall, qui traite les déchets
                                                                                                           de construction et travaille à les va-
                                                                                                           loriser, et l’Atelier de l’Avenir, spé-
                                                                                                           cialisé dans les constructions en
                                                                                                           ossatures en bois, lancé dans des
                                                                                                           projets de maisons évolutives et
                                                                                                           durables.

                                                                                                           DES ENTREPRISES
                                                                                                           WALLONNES SOUCIEUSES
                                                                                                           DE L’ENVIRONNEMENT

                                                                                                           Des entreprises wallonnes jouent
                                                                                                           déjà un rôle dans la préservation
                                                                                                           de la planète. Quelques exemples.
DOS S I ER

             La chimie verte, un des secteurs clés de GreenWin                                             BELVAS : CHOCOLATERIE
                                                                                                           TRÈS ÉCOLO

             Il s’agit de travailler sur les techno-       monté une association internatio-               Quand, en 2005, il a repris la cho-
W+B 145

             logies appliquées dans le secteur             nale, CO2 Value Europe, dont l’ob-              colaterie Belvas à Ghislenghien,
             pour amener nos constructions                 jectif est d’arriver à des entreprises          Thierry Noesen l’a fait évoluer en
             à devenir des maillons impor-                 neutres en carbone. A partir du                 un modèle de chocolaterie écolo.
             tants en matière énergétique et               CO2, on peut construire de nou-                 Elle est ainsi la seule à disposer du
             de stockage énergétique, avec                 velles molécules chimiques, fabri-              double label Bio et Equitable. Elle
10           de nouveaux types de maté-                    quer des blocs pour la construc-                travaille en effet tous ses ingré-
             riaux, de toitures, de vitrages... »          tion, de nouveaux carburants... »               dients bios sans ajout de conser-
             Pour concrétiser cette belle idée,            Le pôle est également très actif en             vateurs, colorants, arômes ou ex-
             GreenWin rassemble les parte-                 énergie circulaire. « Outre le CO2,             hausteurs de goût. Ce qui lui a valu
             naires qui auraient intérêt à se              nous travaillons sur certains types             d’être sacrée « microentreprise la
             rencontrer sur cette thématique.              de plâtres, de verres spéciaux, sur le          plus écologique d’Europe » par la
             « Nous travaillons avec eux pour              développement de filières d’écono-              Commission européenne. « C’est
             identifier les bons partenaires,              mie bio-sourcée… Ces gros enjeux                bon pour les consommateurs, pour
             en priorité en Wallonie, et nous              dans la construction et la chimie               les planteurs et le maintien de la
             construisons ensemble le projet. »

             MISSIONS INTERNATIONALES
             ET PROJETS EUROPÉENS

             GreenWin développe un ensemble
             d’actions à l’international. « Le pôle
             est au centre d’un réseau de plus
             de 800 contacts dans le monde.
             Nous organisons des missions à
             l’international dédiées aux parte-
             naires technologiques, ainsi que
             des conférences sur la chimie verte
             et les technologies blanches, en
             Wallonie, en collaboration avec les
             universités. Nous sommes impli-
             qués dans des projets européens,
             dont SCOT sur l’utilisation du CO2,
             que nous coordonnons. Nous avons
                                                           La chocolaterie Belvas favorise l’utilisation de panneaux photovoltaïques
<

                                                                                                                                          S

                                                                                                                                          >

                                                                                                                                          DOS S I ER
                                                                                                                                          W+B 145
Les fèves de cacao, la base du travail de la chocolaterie Belvas.

diversité dans les plantations »,
souligne Thierry Noesen. La choco-
laterie revoit chaque année sa po-                                                                                                         11
litique environnementale. Elle est
aujourd’hui autonome en énergie
pour 50 % de ses besoins grâce,
notamment, à l’installation de 380
panneaux solaires sur l’ensemble de
la surface du toit, ainsi qu’à un sys-
tème de récupération de la chaleur
rejetée par l’air conditionné, l’éner-
gie de l’air chaud, transformée en
eau chaude, étant ensuite utilisée
pour faire fondre le chocolat. « Nos
projets dans le Sud sont au-delà

                                                 La chocolaterie Belvas est la seule à disposer du double label Bio et Equitable.

                                                 du bio. Nous sommes associés à                   d’Ivoire il y a un an. Nous reversons
                                                 l’ONG Grainedevie dans une opéra-                une prime aux planteurs via la coo-
                                                 tion de reforestation à Madagascar.              pérative et nous avons créé le pro-
                                                 En Côte d’Ivoire, nous avons re-                 gramme directcocoa.org qui va le
                                                 planté 2 000 arbres d’espèces dif-               plus loin dans l’aide aux planteurs
     Thierry Noesen,                             férentes et lancé une tablette Côte              en Côte d’Ivoire. »
     Directeur de la chocolaterie Belvas
<

S

>            Comet Traitements
DOS S I ER
W+B 145

             Chez Comet Traitements,
             on recycle les véhicules.
12

                                         « Comme on le voit, grâce
                                         au développement de
                                         nouvelles technologies
                                         et à leur capacité
                                         d’innovation, nombre
                                         d’entreprises wallonnes
                                         répondent activement
                                         aux enjeux climatiques. »
<

                                                                                                                      S
                                     administrateur délégué de Comet         toirs. Hublet est devenue, au fil des
                                     Traitements. En 2014, nous avons        ans, une référence dans le recy-         >
                                     recyclé les 165 premières Prius         clage des déchets de construction.
                                     Toyota, ce qui nous a permis de         Longtemps active sur les chantiers
                                     former notre personnel. La grosse       de terrassement et de démolition,
                                     nouveauté, c’est la mise en sécuri-     l’entreprise se concentre désor-
                                     té de la voiture, une fois la batte-    mais sur le développement des ser-
                                     rie enlevée. Mais nous ne recyclons     vices de ses centres de traitement
                                     pas les batteries. Nous assurons        agréés à Floreffe et à Wanlin. Elle
                                     leur stockage sécurisé, leur re-        a largement contribué au dévelop-
                                     groupement et leur transport. »         pement des matériaux de remblai
                                     Comet Traitements récupère les          innovants qui permettent d’évi-
                                     matières contenues des batteries.       ter la formation de nids de poule.
                                     « Un véhicule hybride ou élec-          Gerday Recyclage, à Houyet, réa-
                                     trique contient plus d’aluminium,       lise des travaux de concassage de
                                     de cuivre qu’un véhicule classique,     déchets de classe 3 généralement
                                     et les moteurs contiennent des          issus de la construction, des tra-
                                     éléments avec des terres rares.         vaux de criblage et de broyage de
                                     Avec l’Université de Liège, dans        déchets de béton. Sede Benelux,
                                     le cadre de la Reverse Metallurgy,      dans le Parc Crealys à Gembloux et
                                     nous avons développé un procédé         qui fait partie du groupe Véolia, est
                                     pour les récupérer et les valoriser.    notamment spécialisée dans le re-

                                                                                                                      DOS S I ER
                                     Un pilote métallurgique nous per-       cyclage agricole. Egalement basée
                                     met de récupérer 5 kilos de terres      à Gembloux, Spechim apporte des
                                     rares par jour. Comme une voiture       solutions innovantes sur mesure
                                     électrique en contient 1 kilo, nous     pour le traitement des eaux usées,

                                                                                                                      W+B 145
                                     pouvons en traiter 5 par jour. Le       les secteurs automobile et du bâ-
                                     taux de recyclage des voitures          timent, le traitement des métaux,
                                     électriques peut aller jusqu’à          l’industrie agroalimentaire, le net-
                                     96 %. Le groupe Comet est le            toyage des surfaces dures, l’entre-
                                     seul en Europe à avoir pu réali-        tien sanitaire. L’entreprise familiale
                                     ser cette démonstration. Une pre-       Weber, à Auvelais, est active dans       13
                                     mière mondiale. »                       le recyclage des métaux ferreux
                                                                             et non-ferreux et, plus particuliè-
                                                                             rement, dans la démolition métal-
                                     STÛV : UN POÊLE TRÈS PEU                lique. Le groupe Wilmet, à Namur,
                                     POLLUANT                                est également spécialisé dans le tri
                                                                             des déchets.
                                     Le fabricant de poêles de chauf-
                                     fage Stûv, à Bois-de-Villers, a         Grâce au développement de nou-
                                     conçu le poêle à pellets sans doute     velles technologies et à leur ca-
                                     le moins polluant du marché avec        pacité d’innovation, nombre d’en-
                                     une production de particules fines      treprises wallonnes répondent
                                     quatre fois inférieure à la normale     activement aux enjeux clima-
COMET TRAITEMENTS :                  et une production de CO vingt fois      tiques. 
DÉMANTÈLEMENT DES                    inférieure à la réglementation eu-
BATTERIES DE VÉHICULES               ropéenne qui entrera en vigueur
HYBRIDES ET ÉLECTRIQUES              en 2022.

Dans un autre secteur, le groupe                                                www.greenwin.be
Comet, spécialisé dans le recy-      DES ENTREPRISES                            www.clustertweed.be
clage, à Châtelet et à Obourg, a     QUI RECYCLENT
inauguré le premier centre de dé-
pollution des véhicules hybrides     Les entreprises actives dans le
électriques. « Depuis plus de cinq   recyclage sont nombreuses en
ans, nous avons été les premiers     Wallonie. Ainsi, Protelux, à Bertrix,
à mettre en place les processus      recycle les graisses et les huiles de
nécessaires pour dépolluer des       friture usagées du secteur horeca,
véhicules électriques et hybrides,   ainsi que les déchets de bouche-
explique Pierre-François Bareel,     rie, de poissonnerie et des abat-
<

S

>                  Le belge
                   Nicolas Godelet
                   a construit le
                   pont Chang’An
                   à Pékin
                   « La vie est belle, profitez-en et améliorez votre
                   environnement ! » conclut-il après avoir réalisé
                   ce monstre d’acier de 638 mètres de long et
                   47 mètres de large pour 45.000 tonnes d’acier.
I N N OVAT I O N

                   PAR VINCENT LIÉVIN
W+B 145

                   Les liens entre la Chine et la            rités à Pékin. Ce pont fait voyager   ingénieurs parmi 1500 pour nous
                   Belgique ont traversé les époques         l’architecte de la dynastie Ming, à   accompagner. »
                   et ont pu notamment bénéfi-               l’origine des berges, à nos jours
                   cier du travail incessant d’Henri         avec ses 45.000 tonnes d’acier.
14                 Lederhandler, à une période où il         Prouesse technique, cet ouvrage       UN ARCHITECTE IMPLIQUÉ
                   n’était pas nécessairement « res-         mesure dans toute sa longueur         DANS SON ÉPOQUE
                   pectable » de commercer avec              quelque 1.350 mètres (le tablier
                   l’Empire du milieu. Aujourd’hui, un       central en acier en fait 638). « Je   Nicolas Godelet, belge, est né dans
                   autre homme pose des ponts entre          pense être un des plus jeunes ar-     les Alpes Suisses en 1976. « Je vis
                   les deux pays : le namurois Nicolas       chitectes ingénieurs à avoir gagné    à Pékin en Chine depuis 2002, et
                   Godelet. Peu connu du grand pu-           un ouvrage de cette taille. Mais je   à Dorinne dans le Condroz. Je suis
                   blic, il s’est investi depuis 2010 dans   suis bien accompagné, par mon         avant tout un voyageur. J’estime
                   la construction du pont haubané           collaborateur et ami Bernard Viry,    que le voyage m’a au moins en-
                   Chang’An, en Chine, après avoir           notre équipe à Pékin, et le bureau    seigné autant que mes parents et
                   gagné le concours international           d’étude associé BMEDI qui a sé-       ma scolarité ». Il a étudié l’architec-
                   d’architecture ouvert par les auto-       lectionné pour ce projet 13 jeunes    ture et l’ingénieurie. « Mais j’aime

                                Nicolas Godelet
<

                                                                                                                               S
                                                                                    à Beijing (Pékin). Il accueillera 8
                                                                                    voies routières. Il doit être inau-        >
                                                                                    guré en grande pompe pour le
                                                                                    70e anniversaire de la Révolution
                                                                                    (1949). « J’ai choisi un mode de vie
                                                                                    et de travail que j’appelle « Vinci »,
                                                                                    du père de mes rêves d’enfance
                                                                                    Léonard de Vinci. Notre équipe ne
                                                                                    travaille pas que sur l’architecture
                                                                                    et le mobilier, mais aussi les trans-
                                                                                    ports (nous dessinons un tramway
                                                                                    à induction), la dépollution des
                                                                                    sols, l’économie d’énergie des bâ-
                                                                                    timents, la recherche en matériaux
                                                                                    écologiques (étude sur la photo-
                                                                                    luminescence)… » Il réfléchit sur
                                                                                    la thématique des ponts depuis
                                                                                    2005 : « Mon premier était un pont
                                                                                    en béton, pour le passage des pié-
                                                                                    tons entre la nouvelle ville et la ville

                                                                                                                               I N N OVAT I O N
                                                                                    médiévale de Pingyao (UNESCO),
                                                                                    puis en 2008 une passerelle hau-
                                                                                    banée très avant-gardiste. Le pont
                                                                                    relie une ville. Au-delà de sa fonc-
                                                                                    tionnalité, c’est aussi une sculpture,
                                                                                    une partie du paysage et le reflet

                                                                                                                               W+B 145
                                                                                    de la culture qui le bâtit. »

aussi les langues (j’en parle 6) et         AU CŒUR DE LA CHINE,
j’ai également étudié les écritures         IL AVANCE                               UN PONT QUI VOLE BREVETÉ
anciennes (égyptien, phénicien et
surtout les Jiaguwen, anciens ca-           Depuis qu’il a posé un pied en Chine,   Pour imaginer ce pont, cet homme           15
ractères chinois). » Il adore les ma-       il a travaillé au bureau chinois de     ouvert, n’a pas hésité à faire appel à
tières : « Je suis apprenti coutelier,      l’architecte Anthony Béchu et par-      d’autres technologies : « La modéli-
céramiste, peintre et je travaille          ticipé au chantier du futur Opéra       sation est intéressante, nous avons
beaucoup avec le bois pour mes              National et du Grand Stade, sans        utilisé Katia, un programme d’aéro-
meubles. J’ai choisi une vie qui            oublier la réhabilitation en quartier   nautique développé par Dassault,
me pousse à évoluer sans cesse. »           culturel du site métallurgique de       qui est pour la première fois utilisé
Il travaille pour une cause qui lui         Shougang. Aujourd’hui, l’aboutis-       en génie civil. Ce programme nous
tient à cœur : « La question clima-         sement du nouveau pont Chang’An         a permis à tous de travailler sur
tique et la reconsidération de nos          est un projet colossal : il s’agit de   une même plateforme: conception,
modes de vie, de construire, de             la nouvelle porte ouest de la capi-     calcul, fabrication, montage, tout
consommer, de pratiquer la ville ».         tale chinoise qui reliera Mentougou     est maîtrisé en trois dimensions,
                                                                                    plus de papier nécessaire. C’est une
                                                                                    première dans le domaine, pour
                                                                                    un pont dont le modèle structure
                                                                                    est également une innovation et
                                                                                    pour lequel nous avons déposé un
                                                                                    brevet. »

                                                                                    Il mène une profonde réflexion
                                                                                    sur les matériaux et sur l’écologie :
                                                                                    « Nous développons des matériaux
                                                                                    photo-luminescents pour éclairer
                                                                                    les lieux publics en absorbant l’éner-
                                                                                    gie solaire. Nous nous investissons
                                                                                    dans la dépollution des sols indus-
                                                                                    triels (en Chine cela représente 20%
                                                                                    du territoire de bord de mer)... »
    Le pont Chang’An à Pékin, un peu de Wallonie en Chine
S

                                  >
                                          <

16
     W+B 145   I N N OVAT I O N
<

                                         S
L’URGENCE DU
DÉVELOPPEMENT DURABLE                    >

Pour lui, le développement du-
rable, « c’est la cause pour laquelle
nous travaillons. Les résultats de
la dernière COP 24 en 2018 sont
désastreux, notre monde et notre
planète sont sacrifiés à l’unanimité
et il est urgent de passer à l’ensei-
gnement. » Son équipe s’associe
donc maintenant avec des univer-
sités pour enseigner les méthodes
de conception durable, « mais ce
n’est pas assez, il faut commencer
dans les écoles primaires et secon-
daires... Personnellement je sais
que lorsque ma fille aura 20 ans,
je ne serais pas du tout à l’aise de
lui avouer que nous avons tout es-

                                         I N N OVAT I O N
sayé, mais pas assez, pour lui lais-
ser un monde sain ».

DU JAPON À L’ARABIE
SAOUDITE

                                         W+B 145
La Chine n’est toutefois pas son
seul espace de réflexion : « Je tra-
vaille aussi au Japon, à Taiwan, sur
des logements denses en struc-
ture bois. Je commence un projet         17
en Arabie Saoudite pour la protec-
tion d’une ville historique et son
lien avec la ville moderne ». Il n’ou-
blie pas la Belgique : « Je fais le
projet d’un village, si possible au-
tonome et lié à un artisanat et un
mode de vie contemporain, sans
exploitation des ressources, sans
déchets… Avec mes confrères de
chez AgwA, nous réalisons aussi le
projet de l’ambassade de Belgique
en Chine : structure bois et maté-
riaux recyclés. »

Comme la Chine, il ne dort jamais
vraiment… 

   www.ng-lab.net
<

S

>

              Francofolies de Spa,
              25 ans d’existence célébrés

                                                                                                                                    © J. Van Belle - WBI
              dans les règles de l’art
C ULT U R E

              PAR CATHERINE HAXHE
W+B 145

              25 ans, un bel âge qui se fête ! Et ce fut fait lors de cette dernière édition qui a tenu
              ses promesses fin juillet. Les Francofolies de Spa n’ont pas failli a leur réputation :
              festival citadin hétéroclite, familial, d’amoureux et de curieux. En plein cœur de la ville
              jadis baptisée « Café de l’Europe », les Francos, un rendez-vous d’été incontournable
18            pour les artistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles. L’occasion d’un bilan en même
              temps que de souffler les bougies.

              Il fut un temps, les Francos et                                                 25 ans plus tard, nous avons fait
              le Festival International de la                                                 le point avec le papa des Francos,
              Chanson Française…                                                              Charles Gardier.

              C’est en 1985 que Jean-Louis                                                    « Il y a des fondamentaux aux
              Foulquier (journaliste à France                                                 Francofolies, aime à rappeler
              Inter, il fut le fondateur des                                                  Charles Gardier, c’est notamment
              Francofolies de La Rochelle) crée,                                              de faire découvrir des artistes.
              dans sa ville natale de La Rochelle,                                            Depuis leur création avec toute
              les Francofolies. Immédiatement                                                 l’équipe, Jean Steffens et Marc
              dédiées à la chanson française et                                               Radelet (attaché de Presse du
              plus largement à toutes les mu-                Kid Noize © J. Van Belle - WBI   Festival), nous voulons être une
              siques de l’espace francophone. Le                                              vitrine de talents en Fédération
              festival rencontre rapidement un       viendra après plusieurs rencontres       Wallonie-Bruxelles. Nous aimons
              vif succès et s’exporte: à Montréal,   heureuses, avec Jean Steffens, un        surprendre et proposer les artistes
              Buenos Aires, Berlin, en Suisse et     Malmédien lui aussi passionné par        de demain. Et pour cela, il faut
              en Bulgarie.                           l’organisation de concerts, Pierre       être très attentif aux émergences.
              A     Spa,    quand    le   Festival   Collard-Bovy et Pierre Rapsat,           Notre public le sait, nous avons
              International de la Chanson            alors en contact avec Jean-Louis         de vrais amoureux de musique
              Française tire sa révérence en         Foulquier. C’est lui qui va réunir       qui viennent en espérant décou-
              1984, il laisse un grand vide. Alors   toutes les forces en présence. Le        vrir des choses, beaucoup sont
              adolescent, Charles Gardier n’aura     calendrier est arrêté : les premières    très curieux. Nous sommes aussi
              de cesse d’imaginer comment re-        Francofolies de Spa auront lieu du       fiers d’offrir un cadre unique. Une
              lancer un tel évènement. Il y par-     27 au 30 juillet 1994.                   ville thermale au passé historique
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                                                                                                                                                S

                                                                                                                                                >

                                                                                                                         © J. Van Belle - WBI

                                                                                                                                                C ULT U R E
                                                                                                                                                W+B 145
                                                                                                                         © J. Van Belle - WBI
                                                                                                                                                19

riche, dans un écrin de verdure,       Place Royale il y a beaucoup plus         mation avec plus de 50% d’artistes
c’est fabuleux. Spa s’est dévelop-     d’espace. Pour un artiste, se pro-        issus de la Fédération Wallonie-
pée autour de son thermalisme,         duire devant un grand public c’est        Bruxelles. Dans le même temps
des premières destinations de va-      une belle expérience. Pour cette          nous continuons plus que jamais
cances où l’on venait prendre soin     deuxième édition, nous avons tenu         de croiser les styles et les géné-
de soi, des premières manifesta-       compte des remarques et amélioré          rations, à programmer Lomepal et
tions culturelles et sportives avec    les détails. Nous sommes en train         Sardou, Orelsan, Feu ! Chatterton
le Festival de Théâtre et le Grand     de reconstruire un festival depuis        ou Bruel. Un grand-père et son pe-
Prix de Francorchamps. C’est ins-      l’an dernier, cela reste un défi, c’est   tit-fils peuvent faire découvrir à
crit dans ses gênes. En tant que       certain »                                 chacun leurs artistes et les voir en-
spadois, je voulais à tout prix gar-                                             semble sur un même site. Ces der-
der le site au centre-ville. Même      Ce qui ne change pas, c’est la            nières années, ne nous voilons pas
si c’est aussi plus compliqué à or-    langue française, dont les organi-        la face, on sent quelques crispa-
ganiser. Ce serait tellement plus      sateurs des Francofolies se font          tions sociétales de renfermement
simple de faire le festival dans une   les ardents défenseurs depuis leur        sur soi, on se mélange moins c’est
prairie. Nous avons d’ailleurs dû      création.                                 une évidence. Aux Francos nous
faire évoluer la configuration du                                                combattons cela, nous aimons em-
site l’an dernier et forcément cer-    « Cela a toujours été notre credo,        mener un artiste devant un public
tains sont déçus, ils regrettent les   précise Charles Gardier, bien sûr si      qui n’est pas forcément le sien. »
concerts donnés sur la Place de        un artiste bruxellois veut chanter en
l’Hôtel de ville qui était comme       anglais, il le fait, nous ne sommes       Toujours à la recherche de nou-
une petite salle à ciel ouvert, très   pas des radicaux. Nous sommes             veaux artistes, les Francofolies de
cosy. Dans le nouveau périmètre        fiers de proposer une program-            Spa sont en perpétuelle connexion
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S

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                 Charlotte © J. Van Belle - WBI         Alice on the Roof © J. Van Belle - WBI        Claire Laffut © J. Van Belle - WBI
C ULT U R E
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                 Mustii © J. Van Belle - WBI                                    Tanaë © J. Van Belle - WBI

              avec les « autres » Francos, La        vailler, les bloggeurs par exemple.          Et ce fut le cas pour Maxence
              Rochelle ou Québec mais aussi          Je loge souvent à Spa lors des               Lemaire, dit Løyd, découvert ré-
              avec les agents, en première ligne     Francos, je me prends la semaine,            cemment par Laurent Walschot.
              pour dénicher des artistes puis        j’adore le cadre citadin, c’est très         Ce jeune bruxellois de 24 ans est
              les proposer aux organisateurs.        confortable. Je me balade, je tends          une révélation sur laquelle il faudra
              Laurent Walschot est un de ces         l’oreille, même si cette année avec          garder un œil. En pleine prépara-
              découvreurs. Agent de Mustii, il ar-   Mustii je n’ai pas pu autant que je          tion de son premier album dont la
              pente les festivals depuis plus de     le voulais tant nous avons été sol-          sortie est prévue en octobre, il a
              20 ans.                                licités. Les autres festivals c’est          pu goûter cette année à une vraie
                                                     un peu plus l’usine, les artistes            belle scène et un public large, une
              « Spa reste une date très impor-       s’enchaînent sur des scènes gi-              expérience cruciale pour lui et son
              tante de l’été pour les artistes,      gantesques au milieu de prairies,            groupe.
              explique Laurent Walschot. Ils ai-     ici à Spa c’est plus convivial. Et
              ment s’y produire. Ce rendez-vous      puis, nous avons des artistes for-           « J’ai commencé la musique à 16
              est très familial mais évolue aussi,   midables en Belgique, beaucoup               ans, témoigne Maxence Lemaire,
              on voit de plus en plus de jeunes et   de Français nous envient la quali-           comme guitariste dans un groupe
              d’amateurs de musique. Pour nous       té de nos musiciens et la folie de           rock, je n’aurais alors jamais ima-
              agents c’est une aubaine, il y a       nos créations, nous sommes une               giné faire un festival comme les
              beaucoup de presse et de contacts      référence. Quand on découvre un              Francos de Spa avec ma musique
              professionnels, on fait le plein de    artiste, on espère toujours qu’il            électro. C’est un gros calibre, cela
              rencontres, on découvre les nou-       puisse faire une scène comme les             m’a permis de me produire devant
              veaux médias avec lesquels tra-        Francofolies de Spa. »                       un public large et hétérogène.
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                                                                                                                     S
                                                                          Les Francofolies furent aussi l’oc-
                                                                          casion de débats et de rencontres.         >
                                                                          Ces dernières années, se sont multi-
                                                                          pliés les appels à étudier la place des
                                                                          hommes et des femmes dans les in-
                                                                          dustries créatives et culturelles en
                                                                          Europe. Sans grand étonnement, le
                                                                          secteur musical est marqué par une
                                                                          forte ségrégation entre les sexes, no-
                                                                          tamment en termes de rémunération,
                                                                          d’occupation de fonctions à respon-
                                                                          sabilité et de représentation dans
                                                                          les festivals. Chez nous, les chiffres
                                                                          parlent d’eux-mêmes : sur la totalité
                                                                          des auteurs de musique actifs (au-
                                                                          teurs Sabam) touchant des droits
                                                                          d’auteurs en 2018, la part des au-
                                                                          trices est à peine de 18%, ce qui cor-
                                                                          respond à la moyenne internationale.
                                                                          On est loin du compte mais le milieu
                                                                          de la création en a pris bonne note et
                                                                          tente à l’avenir d’inverser la vapeur.

                                                                                                                     C ULT U R E
                                                                          « Le nouveau règlement Sabam For
   Angèle © J. Van Belle - WBI                                            Culture contient un critère d’appré-
                                                                          ciation des projets soumis concer-
                                                                          nant l’égalité homme-femme. Nous

                                                                                                                     W+B 145
                                                                          collaborons aussi au projet « wo-
                                                                          men@cisac » qui œuvre pour davan-
                                                                          tage d’égalité des sexes et d’inclu-
                                                                          sion au sein de la communauté de la
                                                                          création », déclare-t-on à la Sabam.
                                                                          La CISAC (Confédération internatio-        21
                                                                          nale des sociétés d’auteurs et com-
                                                                          positeurs) est le premier réseau mon-
                                                                          dial de sociétés d’auteurs avec 232
                                                                          membres dans 120 pays. Elle mobilise
                                                                          toutes les sociétés à travers le monde
                                                                          pour que le secteur de la gestion col-
                                                                          lective fasse de l’égalité des genres
                                                                          l’une de ses priorités. « J’ai assisté
                                                                          aux rencontres autour de la place de
                                                                          la femme dans le milieu artisitique et
   Orelsan © J. Van Belle - WBI
                                                                          j’avoue que j’en suis resté coi, avoue
                                                                          Charles Gardier, je ne m’attendais pas
Faire les Francos, cela donne de    rapport à ce qui se fait actuelle-    à ces chiffres là, mais sans trop le sa-
la légitimité au projet, on vous    ment en Belgique. Notre concept       voir, cette année notre programma-
prend au sérieux. Cette année a     est de l’électro dystopique, un       tion était plus que jamais “féminine”
été extraordinaire, nous avons      univers musical et visuel à la        avec Angèle, Clara Luciani, Zazie,
fait la première partie de Mustii   « Black Mirror » qui marie le rock,   Alice on the roof, Charlotte, Claire
sur sa tournée puis nous termi-     ma première passion, avec l’élec-     Laffut et bien d’autres. C’est évident,
nons par un été aux Francofolies,   tro et la technique apprise à l’IAD   nous serons davantage attentifs à
avant la sortie de notre album      (il est ingénieur du son et mixeur    cette question-là à l’avenir. »
dans quelques semaines, c’est gé-   mastering). Cela me permet de
nial. On remarque une bien plus     proposer un album concept qui se      Charles Gardier et Jean Steffens
grande visibilité des artistes de   découvre chapitre après chapitre,     dressent un bilan enthousias-
la Fédération Wallonie-Bruxelles    avec un début et une fin. A l’heure   mant pour cette 26e édition des
ces dernières années. Laurent       du streaming c’est déjà un pari. »    Francofolies de Spa. Un anniver-
Walschot nous a immédiatement                                             saire dignement fêté par plus de
soutenus dans notre projet pour-    Les Francofolies, vitrine de ta-      150 000 festivaliers lors de ces
tant complètement décalé par        lents… féminins.                      4 jours de fête et de musique. 
<

S

>                                        Être.
                                         Juste être.
                                         Emmanuel Dekoninck est un artiste complet. Formé
                                         au jeu, il s’oriente avec les années vers la mise en
                                         scène et la médiation théâtrale en parallèle de
                                         l’enregistrement de livres audio. On l’a rencontré,
                                         devant un café, dans le Brabant Wallon, son fief,
                                         l’endroit où il entend se faire entendre.

                                                                                                                                  Emmanuel Dekoninck
                                                                                                                                  © Dominique Bréda
                                         PAR ISABELLE PLUMHANS
P OR T R A I T

                                         Comment êtes-vous arrivé au              Vous vous êtes ré-orienté ?            Comment s’est fait l’entrée dans
                                         théâtre ?                                Grâce à Eric De Staercke. C’est fou,   la vie artistique ?
                                         Je n’étais pas un bon élève, mais        ce prof de l’IAD, école qui ne vou-    En ’98, je sors du conservatoire.
                                         je lisais bien, et voulais faire du      lait plus de moi, qui me téléphone     Des copains sont figurants sur
                                         théâtre. J’étais au collège Sainte       et me dit « tu dois continuer ».       Les 3 Mousquetaires, qui tournait
W+B 145

                                         Croix, à Hannut, loin des théâtres.      Je suis entré en déclamation et        au Festival de Spa. Un de mes amis
                                         Mais j’ai eu un prof d’histoire de       art dramatique au Conservatoire        ne pouvait pas faire le festival, je
                                         l’art qui m’y a emmené. Je ne com-       de Bruxelles, préparé par Michel       l’ai remplacé. Dans la foulée, Daniel
                                         prenais rien mais l’idée de jouer        Wright, qui était mon prof à l’IAD.    Scahaise, qui mettait en scène, me
                                         me plaisait. Pour qu’on m’aime           L’IAD et le Conservatoire n’ont pas    propose un rôle dans La Mégère
22                                       parce que je suis sur scène, peut-       du tout été la même expérience, j’ai   Apprivoisée, en première saison
                                         être. Je suis entré à l’IAD, avec des    appris qu’on apprend plus de ses       des Martyrs. C’était mes débuts
                                         personnes super, mais je pense           échecs que de ses réussites. Puis      avec « Théâtre en liberté ». J’y ai
                                         que j’étais immature. D’ailleurs, à la   j’ai eu des profs au Conservatoire     appris le métier dans sa globalité:
                                         fin de l’année, on m’a dit que je ne     - notamment Hélène Theunissen          je jouais, mais en même temps je
                                         pouvais pas continuer. Ce qui est        - qui permettaient d’être libre et     travaillais dans les bureaux, je pla-
                                         marrant, c’est qu’aujourd’hui je suis    j’ai fait un travail technique pour    çais les décors… En ’99, le direc-
                                         prof à l’IAD et dans le jury de l’exa-   perdre mon accent.                     teur de l’IAD m’appelle pour jouer
                                         men d’entrée.                                                                   dans L’Ecume des jours, au Rideau
                                                                                                                         (rôle pour lequel il obtient le prix
                                                                                                                         du meilleur espoir aux Prix de la
                                                                                                                         Critique, ndlr).

                                                                                                                         Votre territoire de jeu, c’est où ?
                                                                                                                         Il y a pas mal de travail à Bruxelles,
                                                                                                                         où je fais des lectures audio. Mais
                                                                                                                         je suis revenu vivre à la campagne:
                                                                                                                         c’est ici que je veux faire mon
                                                                                                                         théâtre sans être noyé par la mul-
                                                                                                                         tiplicité des créations bruxelloises.
                                                                                                                         Ça permet un lien plus proche avec
                                                                                                                         le public et la médiation. Etre ar-
                                                                                                                         tiste associé au Théâtre Jean Vilar
                                                                                                                         me correspond bien.
                 © Véronique Vercheval

                                                                                                                         Comment qualifieriez-vous votre
                                                                                                                         travail, aujourd’hui ?
                                                                                                                         Celui d’un individualiste qui tra-
                                                                                                                         vaille en troupe pour chaque pro-
<

                                                                                                                                                    S
                                                                                                             L’œil de Thomas
                                                                                                             Mustin                                 >

                                                                                                             C’est génial de travailler avec
                                                                                                             Emmanuel. Il a une humanité hal-
                                                                                                             lucinante. Je me sens acteur plus
                                                                                                             que musicien. Mon rêve d’en-
                                                                                                             fant c’était être acteur. Mais je ne
                                                                                                             veux pas devoir me situer: com-
                                                                                                             biner les deux est une richesse.
                                                                                                             Emmanuel est une très belle ren-
                                                                                                             contre parce qu’il crée des équi-
                                                                                                             tés. Il m’a vu aux examens à l’IAD
                                                                                                             (où Thomas a fait ses classes,
                                                                                                             ndlr), puis on s’est surtout retrou-
                                                                                                             vés quand, maître des Magritte,
                            Thomas Mustin prête ses traits à Hamlet © Véronique Vercheval                    qu’il mettait en scène, il m’a de-
                                                                                                             mandé d’y jouer. Puis on s’est re-
                                                                                                             joints sur ce projet. J’avais peur,
                        jet. Je décide des projets seul, et          Prince du Danemark, pièce courte        parce que ce rôle est une mon-
                        des gens qui travailleront avec moi,         accompagnée d’échanges au-              tagne ; Hamlet fait un chemin de

                                                                                                                                                    P OR T R A I T
                        mais à partir de là, sur un projet, je       tour des thèmes d’Hamlet. Puis la       dingue. Je ne savais pas si je pou-
                        travaille dans l’échange.                    pièce, tout public, avec un acteur      vais traverser ça. Manu m’a pris
                                                                     jeune, à l’image de l’Hamlet origi-     en charge, avec des séances de
                        Et votre projet en cours, Hamlet ?           nal (Thomas Mustin, alias Mustii,       travail techniques et textuelles,
                        Ce texte m’habite depuis que je l’ai         ndlr) qui est aussi musicien. Le        on a parlé de ce qu’on voulait par

                                                                                                                                                    W+B 145
                        joué au Conservatoire. Après mon             côté musical était indispensable        rapport au personnage. On vou-
                        parcours d’interprète, j’ai voulu tra-       pour moi. Enfin, le livre Pourquoi le   lait lui rendre sa fougue et sa jeu-
                        vailler la mise en scène. J’ai fait une      théâtre ? à l’attention de ceux qui     nesse, dans l’action et pas la sta-
                        demande de contrat programme,                s’en fichent complètement.              gnation, la dépression. Et c’est ce
                        je me sentais prêt. Je voulais recen-                                                qui fait de cet Hamlet une pièce
                        trer mon activité dans ma région.            Et pour ce qui est du futur ?           qui parle aux jeunes, aujourd’hui.     23
                        C’est là que je suis devenu artiste          Je suis en création pour Villers-La-    Parce que c’est un ado qui cerne
                        associé au Théâtre Jean Vilar. On a          Ville. Un sublime lieu dans lequel      les masques que chacun porte.
                        travaillé à un projet global, de créa-       j’aurai la chance, à l’été 2020, de
                        tion et médiation. Hamlet me sem-            créer Lucrèce Borgia, d’Hugo. Mais
                        blait idéal pour ça. Dans ce projet,         je veux surtout m’ancrer dans ma        Toutes les infos sur les dates à
                        il y a plusieurs réalisations. La pre-       région, et poursuivre les média-        venir d’Hamlet sur www.lesgens-
                        mière tourne dans les écoles: Le             tions.                                 debonnecompagnie.be.
                                                                                                             Première reprise du 3 au 7 mars
                                                                                                             2020 au Théâtre de Namur, puis
                                                                                                             partout en Wallonie.
© Véronique Vercheval

                                                                                                                          © Laetitia Bica
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S

>                   I-care :
                    « Toubib pour machines »
                    reconnu dans le monde entier
                    PAR JACQUELINE REMITS

                    Spécialiste de la
                    maintenance prédictive,
                    médecin préventif des
                    machines en quelque sorte,
                    I-care est devenue en
                    quinze ans une véritable
                    success-story wallonne
                    comptant une dizaine
                    de filiales et exportant
E N T R EPR I S E

                    dans 50 pays sur les cinq
                    continents. En signant
                    cette année son plus
                    gros contrat aux Etats-
                    Unis, la société montoise

                                                                                                                                         © I-care
                    fait désormais partie des
W+B 145

                    leaders dans son secteur.

24                  « Il faut que cela aille vite pour les                                         rait être « mieux vaut prévenir que
                    Coréens ! Une semaine après la                                                 guérir ». La maintenance prédictive
                    mission royale en Corée du Sud                                                 permet de prévoir la panne d’une
                    en mars dernier, une première                                                  machine, et donc, de la réparer à
                    usine était déjà équipée », se ré-                                             temps. La société I-care, dont le
                    jouit Fabrice Brion, fondateur et                                              nom est inspiré de la traduction
                    CEO d’I-care, qui y possède déjà                                               anglaise de « je prends soin », en
                    une filiale. Nous sommes partis                                                a fait sa spécialité. « Le concept
                    avec l’idée de décrocher un gros                                               de maintenance prédictive existait
                    contrat avec un important fournis-                                             déjà aux Etats-Unis et en Europe.
                    seur d’énergie. » Mission (royale)                                             Nous l’avons poussé plus loin et y
                    accomplie. « Comme toujours dans                                               avons apporté beaucoup de pra-
                    ces missions, il y a la face visible            Fabrice Brion, fondateur       tique. Je dis toujours que nous
                                                                    et CEO d’I-care © I-care
                    de l’iceberg, les relations externes,                                          sommes des médecins pour ma-
                    qui ont abouti pour nous à cet                                                 chines. Nos stéthoscopes sont
                    important contrat, mais aussi la         démarches pour cette filiale suite    l’analyse vibratoire, l’analyse des
                    face moins visible, les relations in-    à une visite princière à Texas A&M.   lubrifiants et la thermographie in-
                    ternes avec les autres participants      Grâce aux bonnes relations, et        frarouge. Notre métier consiste à
                    à la mission dont certains nous ont      de longue date, entre la Wallonie     poser des diagnostics. » Des cap-
                    bien aidés pour faire avancer plu-       et cette université, nous avons       teurs sont placés sur de grosses
                    sieurs dossiers en Belgique. »           constitué un bon réseau pour pou-     machines industrielles, essentiel-
                    En janvier dernier, un autre gros        voir démarrer là-bas. »               lement pour les secteurs phar-
                    contrat, de 4 millions de dollars, a                                           maceutique, agroalimentaire et
                    été signé aux Etats-Unis avec un                                               chimique. Ils permettent de détec-
                    important fournisseur d’énergie.         « JE PRENDS SOIN »                    ter à quel moment une machine
                    « Pour l’aspect commercial, c’est                                              risque de se montrer défaillante,
                    notre filiale de Houston, ouverte        La société montoise devient ain-      les pannes à venir et de rempla-
                    en 2016, qui a travaillé pour en         si l’un des leaders mondiaux dans     cer les pièces abîmées avant que la
                    arriver là. Nous avons entamé les        son secteur dont la devise pour-      panne survienne.
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                                                     S
CAPTEURS WALLONS
AUX 4 COINS DU MONDE                                 >

Fabriqués à Mons, ces capteurs sont
placés sur les machines aux quatre
coins du monde : en Australie, au
Chili, aux Etats-Unis, et sont surveil-
lés à distance à Mons. « Nous dis-
posons de toute la chaîne de valeur
pour nos clients. Nous fabriquons
les capteurs, développons les lo-
giciels et, sur ces bases, nous ré-
alisons aussi le diagnostic. » Cette
surveillance permet à l’industrie
de gagner du temps et d’organiser
l’arrêt des machines au moment le
plus opportun. Car arrêter une ma-
chine pour l’entretenir coûte très
cher et pire encore si elle tombe en
panne. L’intérêt, pour les clients d’I-
care, est de pouvoir décider du mo-

                                                     E N T R EPR I S E
ment le plus adéquat pour arrêter
une machine le temps d’effectuer
des réparations.
Fondée en 2004 par Fabrice Brion,
alors jeune ingénieur de 24 ans,

                                                     W+B 145
l’entreprise vit des débuts mo-
destes. Après avoir effectué son
mémoire sur le sujet avec le leader
mondial d’alors, la société Emerson,
il y travaille pendant deux ans et
se fait les armes un peu partout                     25
dans le monde. « Cela m’a permis
de découvrir ce qui se faisait de
bien ou de moins bien. » En 2004,
il décide de créer sa société. Au
cours des deux premières années,
I-care développe ses compétences

                                          © I-care
en vibration, lubrification, thermo-
graphie infrarouge et ultrasons. Le
début de la consultance en fiabilité
démarre en 2006. Savoir quand une
machine va tomber en panne n’est
pas suffisant pour l’industrie mo-
derne. En plus de la maintenance
prédictive, la société commence
alors à fournir un service de consul-
tance en fiabilité et, peu après, à ré-
pondre à la demande d’un acteur
majeur de la pharmacie pour l’ai-
der dans ses plans de maintenance.
L’entreprise compte alors 10 per-
sonnes. En 2007, convaincu que la
révolution industrielle 4.0 en est à
ses débuts, Fabrice Brion décide de
mettre en place son département
recherche et développement et de
développer sa propre solution d’ou-
til d’analyse de l’Internet industriel
                                          © I-care

des objets.
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