Guide Semi-Marathon de Paris #1 : La préparation générale
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Sommaire L’aventure Semi-Marathon de Paris .................................................................................................................. 3 Le 8 m ars prochain, vous serez près de 4 0 000 à rallier l’esplanade du château de Vincennes pour prendre le départ de la 2 3 ème édition du Sem i-Marathon de Paris. Entraînement Le 8 mars, c’est déjà demain : la préparation physique générale ..................................................................... 5 L’aventure s’organise ! ...................................................................................................................................... 6 Semi-marathon ou le plongeon dans le grand bain de l’endurance ! ............................................................... 7 Les fondamentaux de votre préparation .......................................................................................................... 8 Développez votre endurance ............................................................................................................................. 9 Priorité au choix de l’objectif ! ........................................................................................................................ 10 Osez l’entraînement en fractionné ! ................................................................................................................ 11 Optimisez vos séances longues ....................................................................................................................... 12 Apprenez à maintenir une allure .................................................................................................................... 13 Les astuces pour progresser au cœur de l’hiver .............................................................................................. 14 Conseils pour (mieux) courir dans le froid ..................................................................................................... 15 Ne prenez pas de risques à l’entraînement .................................................................................................... 16 Nutrition Quelques erreurs (faciles) à corriger ............................................................................................................... 18 La vérité sur l’index glycémique ..................................................................................................................... 20 Santé Prévention des blessures : les fondamentaux ................................................................................................. 22 Entraînement running : la musculation aussi… ............................................................................................. 23 Trois astuces pour accélérer la récupération .................................................................................................. 24 Soyez fiers de vous ! ........................................................................................................................................ 25 2
L’aventure Semi-Marathon de Paris Le 8 mars prochain, vous serez près de 40 000 à rallier l’esplanade du château de Vincennes pour prendre le départ de la 23ème édition du Semi-Marathon de Paris. Plusieurs mois vous séparent encore du jour J. A.S.O. vous guide dans votre préparation. Avec un seul objectif : que vous preniez plaisir à courir durant 21,1km… Pour nombre d’entre vous, le Semi-Marathon de Paris 2015 constituera la première expérience du running en compétition. Bravo et bienvenue au sein de la grande famille des coureurs s’alignant au départ de courses chronométrées. Au fil des semaines et des mois, votre préparation devra s’intensifier. Vous chercherez à augmenter progressivement vos qualités d’endurance afin de pouvoir durer de plus en plus longtemps dans l’effort. Ce guide vous explique comment gérer la phase de préparation générale – celle qui précède l’entrée dans l’entraînement spécifique. La phase de préparation générale à une compétition telle que le Semi- Marathon de Paris est primordiale. Ne prenez pas de retard dans votre entraînement. Consultez attentivement ce guide… Le Semi-Marathon est (de loin) l’épreuve la plus importante du calendrier hexagonal sur la distance des 21,1km. Le 8 mars prochain, vous aurez le privilège de courir au cœur même de la capitale. Et de participer de l’intérieur à la grande fête running du début de saison. Cela vaut bien de consentir des efforts tout au long des prochains mois. Courir avec un dossard sur la poitrine est toujours une aventure. Et cette aventure vous tend désormais les bras. Mais attention aux excès de confiance : un effort important vous attend. Préparez-vous avec minutie. Ce guide vous y aidera. Bon entraînement. 3
Le 8 mars 2015, c’est déjà demain ! L’heure de l’entraînement spécifique n’a pas encore sonné. Mais vous devez en passer par une préparation physique générale pour accoutumer votre organisme aux efforts futurs. > Constituer un socle solide L’endurance ne se décrète pas en une journée ! Il vous faudra plusieurs mois – si vous entamez votre première préparation à un semi-marathon – pour acquérir le foncier nécessaire à la réussite de votre entreprise. Bonne nouvelle : vous avez de longues semaines devant vous. Qu’il convient d’organiser dès à présent en instituant un programme d’entraînement équilibré. Les priorités : Constituer un socle solide. Concrètement, vous devez être capable d’apprendre à votre corps à tolérer un effort modéré de plus en plus long. Attention : il est important de vous en tenir à une vraie progressivité dans le volume du kilométrage et du temps d’effort pour limiter le risque de déclenchement de blessures. Débutez par quelques footings courus sans ressentir d’essoufflement prononcé et vérifiez la durée « naturelle » de ceux-ci. Vous chercherez ensuite, semaine après semaine, à augmenter le temps total de ces séances en endurance en respectant des paliers égaux ou inférieurs à 15%. Ainsi, si votre point de départ est de 40 minutes, vous n’irez pas au-delà de 46 à 48 minutes la semaine suivante. Et ainsi de suite… Fixez-vous comme objectif d’être capable de courir environ 1h15 à l’allure endurance avant la fin de votre préparation générale, c’est-à-dire avant Noël. > Apprenez à sortir de votre zone de confort Au-delà des seuls footings de plus en plus longs que vous accomplirez, il est primordial de visiter d’autres zones et types de travail. Ajoutez ainsi une séance d’efforts en fractionné à votre programme hebdomadaire. Celle-ci peut être effectuée au chronomètre et/ou sur des distances étalonnées (généralement sur une piste d’athlétisme). Vous vous attacherez à organiser des répétitions d’efforts soutenus à intenses suivies de temps de récupération au trot. Prenez soin de bien vous échauffer avant d’entamer ce travail. Quelques exemples simples de séances de fractionné : . 10 à 15 x 30-30 (en un ou deux blocs). Soit 30 secondes vite, 30 secondes lent. . 8 à 10 x 400m. Récupérer en trottinant 200m entre chaque tour de piste. . 6 x 3 minutes ou 3 x 6 minutes. Au chronomètre en nature (mais plutôt sur terrain plat). Récupération aux sensations pas plus longue que la moitié du temps d’effort. . 10 x 1 min en côte. Choisissez une pente régulière d’une déclivité égale ou inférieure à 6%. La récupération se fait lors de la descente. > Attention de ne pas trop en faire ! Le programme (minimum) de votre semaine doit s’articuler autour de trois séances. Une en endurance et une en fractionné. La troisième peut se décliner autour d’un travail de renforcement musculaire. Exercices d’abdominaux, de fentes, de squats, d’escaliers mais aussi de gainage et de musculation du haut de corps : il est important de consolider la posture générale et de vous rendre globalement plus costaud. N’oubliez pas, l’entraînement spécifique semi-marathon n’a pas encore débuté. Libre à vous si vous le souhaitez d’ajouter une sortie de vélo ou en piscine à votre programme hebdomadaire. Faites-vous plaisir mais soyez (déjà) régulier dans l’effort… 5
L’aventure Semi-Marathon de Paris, ça s’organise ! Peut-être doutez-vous des impératifs de votre préparation et jusqu’aux précautions à prendre avant de débuter sérieusement votre entraînement. Pense-bête ! > S’assurer de la non contre-indication à la pratique de la course à pied en compétition Avant de vous lancer dans le plan d’entraînement qui vous mènera au jour de l’épreuve, il est important de consulter un médecin généraliste. Lui seul pourra vous déclarer apte – après avoir notamment pratiqué un électrocardiogramme et pris votre tension artérielle. Comme vous le savez sans doute, un certificat médical de non contre-indication à la pratique de la course à pied en compétition vous sera demandé lors de l’obtention de votre dossard : alors, autant prendre de l’avance… Un bilan biologique peut être envisagé pour vérifier que vous ne souffrez d’aucune carence. Il est également judicieux de procéder à un examen des possibles troubles statiques ou dynamiques de vos pieds (chez un médecin du sport ou un podologue). L’intérêt étant ici de prévenir de possibles blessures consécutives à une foulée hyper-pronatrice ou hyper-supinatrice. Si tel est le cas, le port de semelles correctrices est souhaitable. > Veiller à la qualité et à la pertinence de son équipement Les chaussures : Chacun sait l’importance de s’équiper de bonnes chaussures pour pratiquer le running. Au -delà des goûts (coloris ou attachement atavique à un équipementier), il est souhaitable de privilégier des modèles assurant confort, protection voire amorti. A conserver en mémoire : . Les pieds gonflent et s’allongent à l’effort. Judicieux en conséquence de choisir des chaussures de running une demi-pointure voire une pointure plus grandes que les modèles de ville. . Les chaussures de running ne doivent pas être lavées à la machine. Cela peut en effet entraîner des déformations et surtout des dégradations de certains points de colle assurant la structure du chaussant. Nettoyer plutôt les chaussures à la main en utilisant une brosse et en ôtant systématiquement la semelle de propreté. Les vêtements : Pas nécessaire d’étoffer sans cesse sa garde-robe running. L’achat de certains éléments textiles indispensables reste cependant conseillé à celles et ceux qui souhaitent préparer le Semi-Marathon de Paris dans de bonnes conditions de confort : . Un ou deux T-shirts techniques légers et respirants. . Une fine polaire. . Un coupe-vent léger mais imperméable. . Un short cycliste ou un short corsaire. . Un collant long. . Plusieurs paires de chaussettes running. Les accessoires : Vous allez vous entraîner durant les mois les plus froids de l’année. Songez à protéger vos extrémités lorsque les températures deviennent vraiment fraîches. Gants et bonnet (ou bandeau) ne sont pas un luxe. En ce qui concerne les accessoires électroniques (montre GPS, lecteur mp3…) : à chacun d’envisager ou non les achats en fonction de sa sensibilité et de son pouvoir d’achat. 6
Semi-marathon ou le plongeon dans le grand bain de l’endurance ! La distance semi-marathon offre un formidable voyage dans l’univers si particulier de l’endurance. Attention toutefois : courir 21,1km requiert certaines qualités. Les avez-vous ? > Pour qui ? Tout le monde ne peut ou ne souhaite courir un marathon. Mais le semi – pour celles et ceux qui font preuve de régularité et d’application à l’entraînement – est la distance clé. Il faut s’y préparer en passant préalablement par la case 10km et être capable de répondre à plusieurs interrogations en amont du jour J : . A quelle allure vais-je courir ? Il est crucial de se connaître afin d’adopter dès le départ un tempo en cohérence avec ses capacités. . Quel sera mon plan de course ? Sans être obsédé par le chronomètre et le rapport à la performance (surtout lorsque l’on débute sur la distance de 21,1km), il convient d’avoir un objectif plus ou moins précis. Ne serait-ce que pour suivre (éventuellement) le train régulier respecté par les meneurs d’allure. . Comment vais-je me ravitailler ? Beaucoup plus qu’un détail. Courir un semi-marathon est généralement synonyme d’un effort excédant – parfois de manière notable – 1h45 à 2h. Il est important d’apprendre à l’entraînement à s’hydrater et à s’alimenter pour ne pas connaître de baisse de régime. > Comment s’y préparer Le semi-marathon s’adresse à des coureurs ayant un minimum de vécu. Il n’est ni judicieux ni raisonnable d’espérer vivre l’expérience 21,1km – lorsqu’il s’agit d’une première – dans de bonnes conditions sans en passer au préalable par une période équilibrée d’entraînement. Et ce même si l’épreuve se déroule de manière « correcte » ! Il est en effet probable que muscles et tendons non préparés à un tel effort se manifestent ensuite par le biais de violentes courbatures ou de bobos plus ou moins sérieux. Aucune prise de risque : courir, au moins trois fois par semaine, durant huit à douze semaines est le gage d’une compétition réussie. A propos du plan d’entraînement : . Il doit être choisi en fonction de son niveau de départ sans une projection trop ambitieuse vers un objectif chronométrique. Si le plan est trop difficile à suivre (fréquence des séances, intensité de celles- ci), en changer sans tarder. . Il doit être respecté. Eviter de modifier l’ordre des séances et respecter les phases de récupération. Attention de ne pas « empiler » trop de kilomètres lors du week-end : la répartition du travail doit se faire sur l’ensemble de la semaine. 7
Les fondamentaux de votre préparation Moins de cinq mois avant le jour J ! Pour celles et ceux qui débutent sur la distance des 21,1km, il est déjà temps de se concentrer sur la phase de préparation générale. Détails. > Valider son niveau de départ et se fixer un objectif cohérent Que valez-vous ? Pour le savoir, optez pour le test de terrain. Courez à votre allure endurance (celle qui permet de maintenir une conversation sans provoquer d’essoufflement) et vérifiez votre temps total d’effort avant d’atteindre un état de fatigue important. C’est sur cette base que vous allez construire alors ne vous racontez pas de sornettes ! Si vous débutez sur la distance du semi-marathon (particulièrement lorsque vous n’avez jamais disputé d’épreuves telles qu’un 10km), il est préférable de ne vous fixer qu’un objectif : aller au bout des 21,1km dans de bonnes conditions de confort. Si vous avez déjà couru un semi dans le passé, fiez- vous en priorité à votre meilleur chrono avant d’estimer une progression sensée tenant compte des bénéfices tirés d’un plan d’entraînement équilibré. > Faire preuve de progressivité et de régularité Gardez-en sous le pied. Les premières semaines de votre entraînement doivent être prudentes. Augmentez le kilométrage hebdomadaire en respectant des paliers. Pas plus de 10% à la fois. Prenez soin de vous étirer, adoptez une bonne hygiène de vie (sommeil, alimentation…) et restez à l’écoute de votre corps : en cas de doute – si une douleur ou une gêne s’installe plusieurs jours d’affilée –, réduisez l’intensité de vos séances et consultez un médecin du sport. Préparez-vous à vivre des journées de grande euphorie mais aussi de doute relatif. La préparation à une compétition telle que le Semi-Marathon de Paris suppose de la méthode (le plan d’entraînement est là pour ça !) ainsi qu’une certaine dose d’obstination. Lors des prochaines semaines, vous devrez « affronter » : les jours qui raccourcissent, le froid, la lassitude voire la fatigue. Et rien, pourtant, ne devra vous faire dévier de l’objectif du 8 mars 2015. Ce jour-là, vous serez prêt ! > Ne pas négliger les phases de récupération Etre endurant suppose une totale connaissance de soi. Celle-ci, pour s’affiner, doit se concentrer sur les périodes d’effort mais aussi de repos. La récupération, notion trop souvent évacuée d’un haussement d’épaules par les coureurs à pied, est capitale. Deux conseils : . Ravitaillez-vous dès la fin de vos sorties longues. Procurez-vous par exemple une ou deux bananes, des fruits secs et une boisson énergétique (que vous conserverez dans votre sac de sport ou dans votre voiture). . Soignez le sommeil. La veille d’une séance longue, efforcez-vous de vous coucher tôt en évitant de boire de l’alcool au cours du dîner. Au terme de votre effort, tentez de trouver un m oment pour vous allonger et siester. Dormir une vingtaine de minutes reste le meilleur moyen de bien récupérer ! 8
Développez votre endurance La participation au Semi-Marathon de Paris doit être précédée d’un travail important pour développer la capacité à durer dans l’effort. Certaines astuces permettent de bonifier cette qualité primordiale. > Faire preuve de persévérance et de discipline Rien ne vous sera donné du jour au lendemain. La route qui conduit à la ligne de départ d’une compétition (exigeant un effort de deux heures et parfois beaucoup plus) est semée d’embûches. Fatigue, lassitude, envie régulière de réduire l’intensité ou la durée des séances d’entraînement : la persévérance est la première manifestation d’un caractère qui se forge, qui lorgne vers l’endurance. Il est important de valider un plan d’entraînement – de huit à dix semaines – en amont de votre semi-marathon pour éviter de se disperser. Le plan est là. S’il a été correctement pensé (en fonction de votre niveau et de l’objectif que vous souhaitez atteindre), vous n’avez qu’à le suivre. Sans états d’âme ! Soyez régulier dans la gestion de vos efforts. N’empilez pas vos entraînements en fin de semaine mais répartissez-les de manière aussi égale que possible. N’oubliez pas que la participation à une épreuve d’endurance est toujours un test autant psychologique que physique. > Ne pas se tromper d’allure L’endurance se construit sur un tempo modeste. Vous ne cherchez pas à lâcher les chevaux ni à gagner en vitesse de base. D’autres techniques d’entraînement (fractionné, fartlek, travail au seuil) vous permettront d’améliorer ces qualités… Cherchez en revanche à installer de manière aussi naturelle que possible l’allu re fondamentale, celle qui vous permet d’être à l’aise (par exemple de discuter sans essoufflement lorsque vous vous entraînez en groupe). Mémorisez cette allure d’endurance qui s’accélérera progressivement au fur et à mesure de vos progrès – sans que vous le déceliez forcément. Attention, les séances longues n’ont qu’une mission : vous permettre de courir de plus en plus longtemps. Veillez à ne pas accélérer et ralentissez si une pente vous y oblige. Enfin, pensez à vous ravitailler régulièrement. > Respecter le temps total des séances longues Où l’on reparle du plan d’entraînement. Celui-ci indique généralement de manière précise la durée de vos longues sorties hebdomadaires. Veillez à suivre scrupuleusement le programme. Sauf douleurs suspectes ou mauvaises sensations à l’effort (après une longue période de mise en train), il est nécessaire de ne rien rogner. De ne rien ajouter non plus (même si vous vous sentez dans une forme du tonnerre !). Veillez à respecter une vraie progressivité (comme indiqué sur le plan d’entraînement) pour habituer votre organisme à puiser dans ses réserves en glycogène sans augmenter le risque de déclencher une blessure. 9
Priorité au choix de l’objectif ! Difficile d’organiser de manière cohérente son entraînement si l’objectif à atteindre n’a pas été fixé. Et mieux vaut faire preuve de prudence et de méthode pour ne pas vivre de sérieux désagréments le jour de la compétition. > Apprendre à se connaître Pas si facile que ça ! La juste appréciation de son potentiel, de sa marge de progression ou de sa capacité à réciter un effort de qualité ne se décrète pas : elle s’apprend au fil des semaines et des mois d’un entraînement régulier et méthodique. Tous les moyens permettant d’affiner le jugement doivent être utilisés. Et notamment la tenue d’un carnet d’entraînement dans lequel sont notés de manière précise le kilométrage, les chronos réalisés lors des séances de fractionné sur piste et même les sensations à l’effort. Les sorties longues en groupe, durant lesquelles il est possible de s’étalonner face à d’autres coureurs, constituent également une bonne technique pour apprendre à mieux se connaître. > La distance Il faut le dire au risque de fâcher les aventuriers du running : la participation à un semi-marathon suppose un minimum d’expérience ou plus exactement de vécu. Aux coureurs qui n’ont jamais tenté l’expérience d’une épreuve chronométrée, il est fortement conseillé de passer par des distances intermédiaires avant de se lancer dans le grand bain des 21,1km. Les débutants, sans la moindre expérience du running en compétition, ne doivent avoir d’autre objectif en tête que de rallier l’arrivée sans compromettre leur intégrité physique. Les autres doivent rester humbles. Il est très difficile (et pas forcément souhaitable) de battre son record sur une distance de manière spectaculaire. Mieux vaux, là aussi, passer par des paliers. > Le chrono Au risque de se répéter, les débutants ont tout intérêt à oublier la montre et à ne se concentrer que sur leurs sensations. L’objectif est d’équilibrer l’effort pour ne pas s’exposer à un effondrement physique et mental lors des derniers kilomètres. Ménager sa monture n’est pas si simple. Surtout au cœur d’un peloton qui décuple, dans un premier temps, les forces et l’optimisme. Un conseil : valider (et mémoriser) à l’entraînement l’allure compétition. Le jour J, vérifiez lors des premiers passages sur les tapis de chronométrage que la vitesse est correctement respectée. Ensuite, laissez vos jambes et votre cœur décider du bon tempo. Rappel à l’attention des coureurs de tous niveaux ou presque : les performances perdent évidemment en qualité au fur et à mesure que la durée de l’effort augmente. Il est généralement admis que cette diminution de la vitesse est de l’ordre d’un km/h entre le 10km et le semi-marathon et entre le semi et le marathon. Concrètement, un coureur « valant » 50min sur 10km (soit 12km/h de moyenne) devra se fixer un objectif d’environ 1h55 sur semi (11km/h) et de 4h13 sur marathon (10km/h). 10
Osez l’entraînement en fractionné ! Le fractionné n’est pas réservé aux coureurs de haut niveau. Tout le monde peut adjoindre une certaine dose de travail intensif pour bonifier sa préparation. > Pourquoi c’est capital Important pour qui souhaite courir plus longtemps de savoir/pouvoir courir plus vite. Cela peut sembler étrange mais c’est l’une des bases de l’entraînement ! Le travail en fractionné peut se décliner de multiples manières. Sur piste ou en nature, sur terrain plat ou en côte. Seule constante : l’alternance entre efforts soutenus à intenses et périodes de récupération. C’est l’équilibre entre les séquences – et l’allure régulière maintenue au fil des répétitions – qui prouve la qualité de la séance. Au niveau physiologique, le fractionné booste les qualités cardiovasculaires de manière généralement spectaculaire. Travail sur la technique de course autant que sur la capacité à tolérer un effort plus intense que lors des simples footings en endurance : les gains peuvent être énormes si le programme d’entraînement est conçu de manière cohérente par rapport au niveau et à l’objectif du coureur. > Quelques précautions… Au commencement de chaque entraînement en fractionné est l’échauffement ! Celui-ci doit être méticuleux et préparer l’organisme au niveau cardiovasculaire mais aussi musculaire et tendineux. Courir au moins vingt minutes en augmentant progressivement la cadence. Conclure l’échauffement par quelques accélérations. Mise en garde : il est généralement conseillé aux coureurs de plus de 40 ans de procéder à un examen médical plus poussé que la simple visite de routine (électrocardiogramme, échographie cardiaque et test d’effort) avant de valider un plan d’entraînement incluant des séances de fractionné. > Faire simple pour rester efficace… Pas nécessaire d’en passer par des méthodes d’entraînement (pouvant sembler) sophistiquées ! Garder à l’esprit de : . Bien gérer son effort. Concrètement, il ne faut pas que la qualité de la performance (entérinée par le chrono ou plus simplement la distance parcourue) baisse au fil des répétitions. . Valider des points de repère fiables. Sur piste, c’est simple. En nature, il convient de travailler au chrono ou sur des terrains précisément étalonnés. . Respecter un certain équilibre entre les périodes d’effort intense et de récupération. Généralement, celles-ci doivent être équivalentes. Il est toujours préférable de trottiner lentement plutôt que de marcher lors des périodes de récup’. 11
Bonifiez vos séances longues Composante indispensable d’une préparation équilibrée, les séances longues ne doivent pas être envisagées comme de simples footings un peu plus consistants que les autres. > Contrôlez la durée de l’effort Il en va des séances longues comme des autres composantes de l’entraînement : une certaine progressivité doit être de mise. Concrètement, respectez des paliers d’environ 10%. Si vous courez généralement 50 minutes lors de vos sorties les plus longues, passez par la case 55 minutes et ainsi de suite. En l’espace de deux mois, vous aurez quasiment doublé le total de vos séances longues. Impératif de s’équiper d’une montre chronomètre pour vérifier que vous respectez le programme fixé : probable un jour de « mauvaises jambes » que vous surestimiez le temps d’effort. A l’inverse, si vous vous sentez des ailes, vous pourriez être tenté de rajouter quelques (dizaines de) minutes compromettant l’équilibre de votre entraînement et de votre récupération. > Priorité au ravitaillement Pensez vos séances longues comme autant de répétitions aux épreuves chronométrées à venir. Et étudiez de manière aussi minutieuse que possible le protocole de ravitaillement qui vous permet de courir longtemps sans être victime des signes précurseurs de déshydratation, de fringale ou de troubles gastriques. Il est plus que conseillé de tester les gels et les boissons d’effort pour vérifier qu’ils sont correctement tolérés et remplissent leur mission d’apport en sucre. Si vous rechignez à courir avec un porte-gourde, assurez-vous que des points d’eau réguliers sont disponibles sur votre parcours. Enfin, pensez à vous alimenter rapidement après la fin de votre effort : votre corps reconstitue beaucoup plus efficacement ses stocks en glycogène dans l’heure suivant la fin d’un entraînement ou d’une compétition. > Ne prenez pas de liberté avec votre allure Les séances longues ont un but majeur : habituer l’organisme à durer dans l’effort et à intégrer l’allure endurance de manière aussi définitive que possible. Cette vitesse est la fondation de votre vécu de coureur à pied. C’est autour de celle-ci que vous pourrez développer d’autres vitesses plus spécifiques. La bonne allure est celle qui vous permet de tenir une conversation sans problème mais qui vous oblige à fournir un effort perceptible aux niveaux musculaire et cardiovasculaire. Si vous êtes novice, il est préférable de rester aussi stable que possible et de vérifier sur un parcours étalonné que votre allure n’évolue pas. Attention de ne pas accélérer : l’objectif des séances longues n’est pas de courir à un tempo trop soutenu mais d’entraîner votre corps à puiser aussi lentement que possible dans ses réserves en glycogène. > Apprenez à bien vous entourer Il est préférable de ne pas effectuer les séances longues en solitaire. L’émulation au sein d’un groupe de copains d’entraînement permet de parcourir des distances plus longues et de gérer les kilomètres sans sombrer dans une certaine somnolence. Veillez cependant à ne pas vous entourer de coureurs sensiblement plus forts ou plus faibles que vous. L’allure doit rester homogène : vous ne voulez pas vous retrouver dans un faux rythme. Choisissez également des camarades de sortie préparant les mêmes compétitions que vous afin d’éviter le décalage côté calendrier d’entraînement. 12
Apprenez à maintenir une allure La validation de votre allure en compétition est primordiale. Plusieurs paramètres peuvent vous aider à y parvenir afin de décliner un effort équilibré. > Débutants : tiendrez-vous la distance ? Pour certains d’entre vous – qui allez vivre une première expérience sur la distance des 21,1km –, le challenge à relever semble encore immense. Le meilleur moyen de démythifier le Semi-Marathon de Paris reste de n’avoir qu’un objectif en tête : boucler l’épreuve ! Vous disposez encore de plusieurs mois pour améliorer votre endurance. Etalonnez vos séances longues afin de savoir combien de kilomètres vous parcourez à l’entraînement et déduisez-en aussi précisément que possible votre allure de base. Possible que vous ne puissiez courir (même lentement) plus de quinze kilomètres. Pas de panique ! Habituez-vous à alterner des séquences à votre allure de base (sans essoufflement marqué) et en marche rapide. Progressivement – au fil des semaines vous rapprochant du jour J –, vous progresserez. Ne perdez cependant pas de vue que votre course doit rester équilibrée : vous devez en permanence conserver une vitesse de réserve. Etre capable d’accélérer – même sur quelques dizaines de mètres seulement – constitue l’une des preuves que vous n’êtes pas en danger de devoir interrompre votre effort et d’être contraint à l’abandon. > Coureurs confirmés : prendre des risques mesurés Pas toujours simple de valider son niveau de forme en plein cœur de l’hiver. C’est l’une des spécificités du Semi-Marathon de Paris : compétition de début de saison, il constitue – même pour les coureurs aguerris – une sorte de voyage dans l’inconnu. Quelques conseils pour éviter les déconvenues côté performance chronométrique : . Courez un 10km à l’entraînement en février sur un parcours étalonné (idéalement sur piste). Poussez l’effort afin de savoir où vous vous situez. Il est généralement admis d’ôter un km/h à la performance 10km pour obtenir une allure théorique sur semi-marathon. Ainsi, si vous bouclez le 10km en 40 minutes (15km/h de moyenne), votre chrono sur semi pourrait être d’environ 1h30 (14km/h de moyenne). . Tenez compte de votre record sur la distance. Il est rare que l’on puisse améliorer de manière spectaculaire un chrono sur semi-marathon. Ne craignez pas pour autant de faire preuve d’ambition si votre préparation s’est déroulée de manière satisfaisante et si vos sensations à l’entraînement sont encourageantes. Etablissez des temps de passage théoriques au 5 ème et au 10ème kilomètre lorsque vous avez validé un objectif. La deuxième moitié de la course se fait alors « le couteau entre les dents ». . N’oubliez pas l’option meneurs d’allure ! Il est souvent préférable de se fier au train métronomique des meneurs plutôt que de partir seul à l’abordage. Attention toutefois de ne pas choisir le mauvais wagon. Là aussi, prenez des risques calculés. 13
Les astuces pour progresser au cœur de l’hiver Le Semi-Marathon de Paris impose de s’entraîner lors des mois froids et sombres de l’année. Comment progresser au cœur de l’hiver ? Des astuces existent… > Avoir la patience de courir très lentement Progression ne rime pas – loin s’en faut – avec des séances d’entraînement courues de plus en plus vite. L’hiver est une bonne période pour faire du fond et consolider voire améliorer les qualités d’endurance. Deux conseils : . Se vêtir de manière suffisante – mieux vaut porter plusieurs couches fines qu’une énorme polaire – pour ne pas souffrir du froid. Attention aux extrémités (tête et doigts) qui doivent être protégées. . Adopter dès le début de l’entraînement un rythme de footing qui permet de bavarder avec d’autres coureurs sans essoufflement. Ne pas chercher à accélérer même si les sensations sont bonnes. S’équiper d’un chronomètre pour vérifier que le temps global d’effort prévu (ou programmé dans le plan d’entraînement) n’est pas rogné. > Jouer avec les allures Le début de l’hiver est souvent difficile à négocier pour au moins deux raisons : . Les objectifs en compétition semblent encore loin. D’où le sentiment que le temps de l’entraînement sérieux et intensif n’est pas encore venu. . L’agitation qui entoure l’imminence des fêtes de fin d’année détourne voire dissuade d’une pratique régulière du running. Conserver en mémoire : ce n’est pas en décembre et en janvier que vous atteindrez votre pic de forme ! Vous pouvez cependant durant cette période (re)trouver de bonnes sensations et faire le plein de confiance en jouant avec les allures. Une plus grande liberté peut être laissée au programme du jour. Courez au moins une fois par semaine en ne suivant que votre humeur. Et forcez-vous à accélérer (façon fartlek) pour accentuer votre effort sur certaines séquences – sans atteindre toutefois des zones de fréquence cardiaque supérieures à 85% de FCM (Fréquence Cardiaque Maximale). > Ne pas craindre la vitesse L’hiver – et c’est logique – est souvent la période où le « désentraînement » fait le plus de dégâts. Couper complètement ou réduire de manière conséquente le kilométrage durant plusieurs semaines a un coût. Surtout au niveau de la VMA (vitesse maximale aérobie). Et particulièrement pour les coureurs confirmés. Afin d’entamer en janvier la période vraiment active de l’entraînement sur de bonnes bases, il reste souhaitable d’inclure un minimum de séquences qualitatives dans son programme hebdomadaire. Des séries de 30-30 (30 secondes vite, 30 secondes au trot) ou des répétitions de sprints longs (moins de 3 minutes) permettent de conserver une bonne attitude et de mobiliser de manière efficace la filière aérobie. 14
Conseils pour (mieux) courir dans le froid L’entrée dans la période hivernale est généralement synonyme de nouvelles habitudes à prendre ou à reprendre. Conseils… > Priorité à l’équipement . Les vêtements dits techniques ont l’avantage de protéger du froid, du vent voire de la pluie tout en évacuant la sueur. Logique de les privilégier. Attention aux extrémités : le port d’un bonnet et de gants est conseillé lorsque les températures sont proches de zéro. . Lorsque la séance d’entraînement se déroule de nuit (en totalité ou en partie), il convient de choisir des vêtements de couleurs vives avec bandes réfléchissantes. Le port d’une lampe frontale – même en milieu urbain – est conseillé dans les zones peu ou mal éclairées. > Adapter son parcours et son programme d’entraînement en fonction des conditions . Il est préférable de ne pas partir à l’aventure par grand froid. Eviter les parcours longs en pleine campagne sans retours réguliers à la case départ. Mieux vaut – sauf à être expérimenté et totalement confiant dans ses capacités – pouvoir abréger une séance sans devoir puiser exagérément dans ses réserves et/ou marcher sur de longues distances pour rentrer à la maison. . Les échauffements doivent être particulièrement soignés afin de préparer muscles et tendons à un rythme de course plus soutenu. Le système cardiovasculaire doit lui aussi entrer progressivement dans l’effort. Cessez l’entraînement si vous avez du mal à respirer ou si vous ressentez des brûlures pulmonaires. . Possible que le froid masque un début de déshydratation lorsque le temps d’effort est supérieur à 60 minutes. Ne pas oublier de boire et de s’alimenter. La déperdition calorique est exacerbée par le froid. > Faire preuve de prudence . Prévenir ses proches de l’heure de son départ, du temps prévu de la séance et du parcours emprunté. Si cela est possible, emporter un téléphone portable : les vêtements d’hiver permettent souvent de caser ce dernier dans la poche située à l’arrière du collant ou du cuissard. . Les copains d’entraînement sont particulièrement précieux lorsque le mercure baisse. Solidarité ! Les coureurs ont intérêt à s’entraider durant les mois froids de l’année. Passer un coup de téléphone ou envoyer un texto avant l’heure prévue d’une séance permet de stimuler la motivation des plus indécis. . Mieux vaut parfois rester à la maison et effectuer une séance d’étirements plutôt que de courir en extérieur dans des conditions particulièrement difficiles. L’écoute de soi doit primer. 15
Ne prenez pas de risques à l’entraînement La pratique de la course à pied suppose un bon niveau de vigilance et le respect de comportements appropriés dans certaines situations. Liste – non exhaustive – des choses à faire et à éviter… > Respect du code du piéton En ville : S’en tenir au respect strict des règles de bon sens. Traverser sur les clous – sans griller les feux piétons –, courir sur les trottoirs et non sur la chaussée. Attention aux possibles collisions avec les personnes âgées et les enfants. Ceux-ci n’ont pas à être victimes d’une pratique sportive ignorant les plus vulnérables. En milieu périurbain : Indispensable de ne jamais tourner le dos au flux automobile. Courir en conséquence sur la gauche de la chaussée. Et se rendre visible à tout moment : en portant des vêtements colorés ou en faisant de petits gestes pour alerter, par exemple, un conducteur aveuglé par les reflets du soleil. > Etre à l’écoute de son environnement Certains coureurs à pied ne peuvent envisager le moindre footing sans s’équiper de leur iPod ou de leur lecteur mp3. Soit ! Mais il demeure indispensable (que l’on s’entraîne dans une agglomération ou en rase campagne) de rester à l’écoute de son environnement. Le volume sonore de l’équipement électronique doit donc être réglé de manière à pouvoir capter tous les bruits environnants. > Obscurité, danger ! Un nombre de plus en plus important de coureurs s’entraîne désormais en pleine nuit. Logique de le faire en minimisant les risques. Informer ses proches du parcours choisi (et de l’heure de retour), s’équiper d’un téléphone portable et d’une chasuble fluorescente. Le port d’une lampe frontale est également conseillé. Même si l’on court en plein centre-ville ! > Ne pas surestimer ses forces Il est important de ne pas s’aventurer sur des terrains inconnus (en vacances ou en week-end) et ainsi prendre le risque de se perdre ou de ne pas avoir la force de parcourir la distance. Si la tentation de visiter de nouveaux territoires est la plus forte, s’équiper d’un téléphone portable (pour prévenir ses proches en cas de nécessité) ou d’un billet de 20 euros (afin de pouvoir éventuellement rentrer en taxi ou en transports en commun). > Rester groupés ! Malin, pour gagner en motivation, de s’entraîner avec d’autres coureurs de niveau comparable. La pratique en groupe du running renforce de surcroît le sentiment de sécurité. Particulièrement pour les femmes qui craignent (et de nombreux faits divers leur donnent malheureusement raison) de s’aventurer seules sur des parcours pourtant maintes fois empruntés. La solidarité entre coureurs doit s’exercer à plein lors des séances longues où le temps d’effort excède parfois les 90 minutes. Inapproprié de laisser un(e) retardataire seul(e) à l’arrière. D’où l’intérêt de constituer d’embler des paquets relativement équilibrés. 16
Nutrition 17
Quelques erreurs (faciles) à corriger Les pratiquants des sports d’endurance ont des besoins nutritionnels particuliers. D’où l’importance d’éviter les erreurs les plus basiques. En voici cinq. > Boire de l’eau en quantité insuffisante C’est l’élément le plus précieux, celui qui prouve ou réfute la présence de vie. Et pourtant, les pratiquants des disciplines sportives d’endurance oublient encore trop souvent de s’hydrater. « Boire de l’eau !, scande Dominique Poulain, diététicienne nutritionniste et membre de la Société Française de Nutrition du Sport. Celle du robinet suffit. J’observe que de nombreux sportifs amateurs négligent ce point pourtant capital. » Boire. Lors des séances d’entraînement mais aussi en dehors. La nutritionniste rappelle ce point de repère simple : « Le signe d’une bonne hydratation est la couleur des urines qui doit être claire. » > Faire l’impasse sur le petit déjeuner C’est l’un des marronniers de la diététique (pas seulement sportive) ! Le petit déjeuner doit rester ou devenir un repas clé de la journée. Particulièrement lorsqu’un entraînement de fin de journée est programmé. « Cela permet de lisser les apports énergétiques », justifie Dominique Poulain. Quel menu au réveil ? L’équilibre est – ici aussi ! – conseillé. Il est nécessaire de boire (sans exagérer les apports en caféine) et de consommer des glucides complexes (pain com plet, céréales sans sucres ajoutés…) avec un peu de beurre, confiture ou miel mais aussi un laitage (yaourt) et un fruit frais. > Exagérer les apports protéiniques « Attention aux consommations outrancières de viande, met en garde Dominique Poulain. Il en faut mais les sportifs, comme les autres, exagèrent. Il existe des protéines végétales qui permettent de compléter nos besoins. Dans les féculents et les légumes secs notamment. » Faire preuve d’imagination est particulièrement judicieux lorsqu’il s’agit d’apports protéiniques. « Il faut varier les aliments : viandes blanches ou rouges, poissons, œufs… ». La nutritionniste constate : « Les sportifs qui n’ont pas de problème de poids ont souvent un bon coup de fourchette. En conséquence, ils manquent rarement de protéines… » > Snober le monde végétal La recommandation de consommer au moins cinq fruits et légumes par jour reste souvent ignorée dans la communauté des coureurs à pied. Avec parfois le prétexte que la pratique sportive suffit à préserver voire améliorer le capital santé. Le concept de cinq fruits et légumes peut être remplacé par une notion quantitative : soit une ration quotidienne de 400 grammes. Attention donc de ne pas snober les produits frais. « Un jus de fruits du commerce ne remplacera jamais un fruit, rappelle d’ailleurs Dominique Poulain. Choisissez des produits de saison et pas des cerises en plein hiver – même si elle sont bio. Manger des fruits et des légumes de saison est le moyen le plus fiable de consommer des aliments qualitativement intéressants. » > Etre un adepte (trop régulier) des troisièmes mi-temps ! « Elle ravit les cœurs !, note Dominique Poulain. Elle ne me choque pas outre mesure. » Avant d’ajouter avec davantage de gravité : « La consommation d’alcool exagérée après un effort prolongé est nocive car elle accroît la déshydratation. Et ce processus affaiblit encore un organisme déjà fragilisé par l’entraînement ou la compétition. » 18
Conseil à garder en tête : « Même si les coureurs consomment un peu d’alcool, il est important qu’ils boivent de l’eau pour s’hydrater et qu’ils s’alimentent ». Conclusion optimiste et permissive : « La troisième mi-temps fait tout de même partie de la vie d’un sportif ! » 19
La vérité sur l’index glycémique Le coureur à pied entretient souvent une relation particulière avec son alimentation. Avec, comme unité de mesure principale, l’indice glycémique des nutriments. Explications. > De quoi s’agit-il ? L’indice glycémique représente la vitesse à laquelle un aliment fait monter le taux de glucose dans le sang (glycémie). Il est calculé à partir des courbes de glycémie, mesurées à l’aide de prises de sang et observées après l’ingestion le matin à jeun de 50 grammes d’un glucide donné rapporté à celle du glucose, sucre de référence valant 100%. « Lorsque l’on ingère un aliment qui contient des glucides, explique le docteur Gilbert Pérès, ceux-ci sont digérés, coupés en petites molécules – qui sont des sucres simples –, et absorbés avant de passer dans le sang. Selon que cet aliment est digéré et absorbé plus ou moins rapidement, il va faire monter le taux de sucre dans le sang et les cellules plus ou moins vite. Plus la glycémie monte rapidement – avec en quelque sorte un effet diabétogène –, plus l’organisme va sécréter de l’insuline, hormone qui fait diminuer la glycémie. Le médecin du sport au CHU de la Pitié-Salpêtrière (Paris) ajoute : « La consommation d’aliments à indice glycémique élevé a un effet pervers : après l’hyperglycémie, on a tendance à subir une hypoglycémie avec sensation de fringale, malaise et parfois sueurs. Ces symptômes désagréables incitent à consommer à nouveau des glucides. » > L’impact des aliments à indice glycémique élevé sur la performance sportive « Il y a une règle, note le docteur Pérès : plus on pratique une discipline sportive d’endurance – imposant des exercices de longue durée –, plus on choisit des aliments avec des glucides complexes à indice glycémique bas. Lorsque l’heure de la compétition approche, les aliments choisis sont moins complexes et avec un indice glycémique plus élevé voire maximal. » Et d’ajouter : « Les aliments à IG bas sont longs à assimiler. Ingérés huit à dix heures avant l’effort, ils sont digérés et stockés progressivement sous forme de glycogène dans le foie et les muscles. D’où l’intérêt de la pasta party des veilles de marathon. Durant la compétition ou juste avant celle-ci, le muscle doit avoir à disposition des glucides aussi rapidement que possible. Moins de dix minutes dans le cas d’une boisson de l’effort ! » > Attention à la cuisson des pâtes ! Il est préférable de consommer des aliments complets et d’éviter les pâtes « trois minutes » à indice glycémique élevé. « Préférez les cuissons al dente !, conseille le médecin de la Pitié-Salpêtrière. Si la cuisson est trop importante, les pâtes sont trop vite digérées. Elles perdent leurs qualités de digestibilité lente. » Sont conseillés pâtes de blé dur, quinoa, épeautre ou lentilles, aliments à indice glycémique bas. « La majorité des coureurs de fond, note Gilbert Pérès, consomment trop de barres chocolatées et de boissons sucrées et pas assez d’aliments à indice glycémique moyen ou bas. » > Quels aliments pour quel indice glycémique ? . IG faible : la plupart des fruits frais et légumes verts, légumes secs, céréales en grains, oléagineux… . IG moyen : produits à base de céréales complètes (pour un petit déjeuner muesli, flocons d’avoine, bananes, abricots secs, figues sèches, pommes de terre à l’eau ou à la vapeur… . IG élevé : pain blanc, riz blanc, confiseries, carottes cuites, pétales de maïs sucrés, barres chocola tées… 20
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