Le Manipulateur d'électroradiologie médicale et de radiothérapie - N 100 - MARS 1991 - AFPPE
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Le Manipulateur d'électroradiologie médicale et de radiothérapie N° 100 - MARS 1991 Revue officielle de l'Association Française Publication trimestrielle du Personnel Paramédical d'Electroradiologie
Produits de contraste non ioniques Forme : Omnipaque 180 - 240 et 300 : Soluté injectable aqueux, prêt à l'emploi, pour injection sous-arachnoîdien- ne et intravasculaire.- Omnipaque 350 : Soluté injectable aqueux, prêt à l'emploi pour injection intravasculaire. Présentation : Omnipaque 180 : 10 ml, 15 ml. Omnipaque 240 : 15 ml, 50 ml, 100 ml, 200 ml. Omnipaque 300:10 ml, 50 ml, 100 ml.,200 ml Omnipaque 350 : 20 ml, 50 ml, 100 ml. 200 ml. Composition : Omnipaque 180 -10 ml : 3,88 g d'iohexoi (DCI) ; 15 ml : 5,82 g. Omnipaque 240 - 15 ml : 7,77 g ; 50 m! : 25,90 g ; 100 ml : 51,80 g ; 200 ml : 103,60 g. Omnipaque 300 - 10 mi : 6,47 g, 50 ml : 32,35 g ; 100 ml : 64,70 g.;200 ml: 129,40g. Omnipaque 350 • 20 ml : 15,10 g ; 50 ml : 37,75 g ; 100 ml : 75,50 g ; 200 mi: 151,00g. Excipients pour 100 ml : trométamol 0,121 g, calciédetate de sodium 0,010 g, acide chlorhydrique q.s.p. pH 6,8 à 7,6, eau pour préparations injectables q.s.p. 100 ml. Teneur en iode : 18%, 24%, 30%, 35%. Propriétés : lohexol est un opaci- fiant hydrosoluble triiodé non-ionique. Indications : Seion la concentration, exploration des espaces sous- arachnoïdiens ou intravasculaires : urographie, artériogra- phie, phlebographie, cardioangiographie, angiographie par soustraction numérique, tomodensitométrie, myélogra- phie et cisternographie. Contre-indication : Il n'y a pas de contre-indication absolue à l'utilisation des produits de contraste triiodés non-ioniques. Mise en garde : Comme tous les produits de contraste iodés, les produits triiodés hydrosolubies non-ioniques peuvent entraîner des réactions légères, graves ou fatales d'intolérance, souvent précoces, parfois tardives. Elles sont imprévisibles, mais plus fréquentes chez les patients qui présentent des anté- cédents allergiques : urticaire, asthme, rhume des foins, eczéma, allergies diverses alimentaires ou médicamen- teuses, ou qui ont présenté une sensibilité particulière tors d'un examen antérieur à t'aide d'un produit iodé. Elles ne peuvent pas être dépistées par la pratique de tests à l'io- de, ni à l'heure actuelle par aucun test. Effets indési- rables : Des incidents bénins peuvent survenir : sensa- tion de chaleur, très rarement nausées, vomissements et rougeur des téguments. Ils sont transitoires et sais consé- quence. Des manifestations plus sérieuses sont pos- sibles : elles peuvent se traduire par la survenue de troubles isolés ou associés : cutanés, respiratoires, neuro- sensoriels (vertiges et troubles visuels transitoires), diges- tifs, cardiovasculaires pouvant aller jusqu'au collapsus cardiovasculaire de sévérité variable avec, exceptionnelle- ment, état de choc et/ou arrêt circulatoire. En myélogra- phie, le produit de contraste et la ponction lombaire peu- vent entraîner des céphalées pouvant durer 24 heures et plus, des vomissements, une raideur de la nuque, des douleurs rachidiennes et des paresthésies. Des désordres plus graves et exceptionnels ont été signalés : troubles moteurs, convulsions, état hallucinatoire ou confusionnel, syndrome méningé. Précautions : La prudence est conseillée chez les patients présentant une grave insuffi- sance hépato-rénale. Il est prudent de maintenir une diu- rèse abondante chez les sujets insuffisants rénaux, diabé- tiques, myélomateux et hyperuricémiques. Tous les pro- duits de contraste injectables ont une action inhibitrice sur les mécanismes de l'hémostase. Il conviendra d'en tenir compte en pratique courante et notamment lors du passa- ge d'un produit ionique à un produit non-ionique de type Omnipaque. En angiographie : les cathéters d'angiogra- phie devront être fréquemment rincés. En myélographie : l'indication doit être soigneusement pesée chez les patients ayant des antécédents épifeptiques, éthyliques, allergiques ou présentant une grave insuffisance hépato- rénale. La surveillance du patient sera effective et un trai- Tomodensitométrie en ambulatoire tement prophylactique par diazépam I.M. sera mis en route en cas de suspicion d'hyperexcitabilité. Posologie : la posologie varie selon les individus et L'exploration radiologique actuelle recourt de plus en plus aux selon l'examen envisagé. En myélographie la dose totale d'iode ne doit pas excéder 3 g. Tableau C : Omnipaque techniques d'opacification. Les avantages diagnostiques de 180 : 10 ml, AMM 326.810.5, prix public 102,00F, 15 ml, ces méthodes, notamment en TDM, ne se conçoivent que AMM 326.811.1, prix public 154,45 F Omnjpaque 240 : 15 ml, AMM 326.81-2.8, prix public 205,75 F, 50 ml, AMM dans le respect des règles de sécurité les plus strictes. Par la 326.813.4, prix public 151,55 F, 100 ml, AMM 327.621.1, prix public 303,05 F, 200 ml : AMM 326.814.0, prix public simplicité de son emploi, Omnipaque améliore les conditions 605,85 F, Omnipaque 300 : 10 ml, AMM 326.815.7, prix public 171,55 F, 50 ml, AMM 326.816.3, prix public d'examen et assure la qualité du diagnostic radiologique, 181,75 F, 100 ml, AMM 326.818.6, prix public 363,75 F, 200 ml AMM 331 446-6 prix public 662,15 F; Omnipaque avec l'avantage d'un réel confort pour le patient examiné. 350 : 20 mi, AMM 326.819.2, prix public 83,95 F, 50 ml, En choisissant Omnipaque, nous recherchons la simplicité. AMM 326.820.0, prix public 209,05 F, 100 ml, AMM 326.821.7, prix public 418.15 F; 200 ml AMM 331 444-3 prix public 680,05 F. Présentation hôpital : Omnipaque 180 : 10 flacons de 10 ml, 10 flacons de 15 ml. Omnipaque 240 : 10 flacons de 15 ml, 10 flacons de 50 ml. 10 flacons de 100 ml, 6 flacons de 200 ml. Omnipaque 300 : 10 flacons de 10 ml, 10 flacons de 50 ml, 10 flacons de 100 ml, 6 flacons de 200 ml ; Omnipaque 350 : 6 flacons de 20 ml, 10 flacons de 50 ml, iohexol OMNIPAQUE 10 flacons de 100 ml, 6 flacons de 200 ml ; Remb. Séc. Soc. à 70% - Collect. Commercialisé 1986. Pour toute infor- mation complémentaire se reporter au dictionnaire des spé- cialités pharmaceutiques. NYCOMED Oslo, Norvège. Distributeur : LABORATOIRE NYCOMED INGENOR. 70-72, rue Orfila 75020 Paris. Tél. : (1) 47.97.51.19. NYCOMED Pour vous simplifier la vie > i INGENOR
Éditorial L 'été 1966 voyait la naissance de la revue "LE MANIPULATEUR". Il y a cinq ans, nous avions fêté les 20 ans de notre journal en reproduisant en couverture la radiographie d'un magnifique poisson-papillon qui illustrait le numéro 1. Ce cliché, comme tous ceux que vous avez pu admirer au fil des années, était l'œuvre de M. R. ABGRALL. Pour la couverture de ce numéro 100, nous avons souhaité représenter la trajectoire ascendante de la revue. Ainsi que le disaient, en 1986, MM. R. CHALAYE ET R. LAGRAFEUILLE, créateurs du journal, dans un article intitulé "20 ANS DÉJÀ" : "L'existence d'une association professionnelle comme la nôtre ne peut se concevoir sans le support d'une publication qui soit à la fois un lien vivant entre les membres d'une même profession et le véhicule des idées ou des techniques qui les rassemblent". Ils terminaient leur article en m'encourageant à pour- suivre leur œuvre. Pour le journal, j'ai travaillé avec plaisir, enthousiasme et détermination tant il m'apparaissait essentiel d'y témoigner de l'évolution de notre profession. L'équipe du Comité de Lecture m'y a beaucoup aidé. Je l'en remercie chaleureusement. Alors que, appelé par d'autres fonctions, je suis amené à quitter mon poste de Directeur de la Publication, je suis et reste confiant pour l'avenir de notre revue et souhaite bonne chance à mon successeur et au Comité de Lecture. Guy Bourdeau Le Manipulateur - N° 100 - 1
/1. Parce que les meilleurs contrastes respectent les équilibres naturels SCHERING m RADIODIAGNOSTIC I I
Le MANIPULATEUR d'électroradiologie médicale et de radiothérapie Revue officielle de l'Association Française du Personnel Paramédical d'Électroradiologie Association Française du MARS 1991 Numéro 100 Personnel Paramédical d'Electroradiologie Association Française du Personnel Paramédical d'Électroradiologie A.F.P.P.E. - Boîte Postale n° 09 75634 PARIS CEDEX 13 BUREAU NATIONAL Président National M. S. MOURGUES Vice-Président sommaire M. G. CLAVAUD Secrétaire Général Editorial 1 M. R. HUSSON Secrétaire Général Adjoint Radiothérapie et sarcome de Kaposi chez les patients porteurs du Sida 5 M. J.M. DEBAETS Trésorier Général M. M. CHAPUT Aspects radiologiques de la silicose et pneumoconiose du houilleur 7 Trésorier Adjoint M. J. PERTHUIS Directeur de Publication La nature vue aux rayons X- 15 M. G. BOURDEAU Directeur de Publication Adjoint M. J. SARAGUETA .L'exploration de l'aorte en imagerie par résonance magnétique 19 Membre d'Honneur Miss Marion FRANK Représentant des Les repérages d'opacité non palpable et de micro-calcification du sein. 25 Sections Régionales voir liste des présidents régionaux Démarche d'action : projet de service dans une unité de radiologie 27 COMITÉ D'ACTION Comité de Lecture Infos Secteur Privé 30 M. G. BOURDEAU Mlle C. JAURAND M. J. SARAGUETA Commission Relations Internationales 31 M. D. BRONSTEIN M. P. GLORIEUX M. J.-M. DEBAETS Lu pour vous 34 MUe S. HELIES Mlle A. DELAUNAY Commission des Commission Communication 35 Relations Internationales Mlle B. GOUGEON Mme D. ZERROUG Offres et demandes d'emploi 36 M. P. ANGOT Mme R. SACUTO Mme N. TOUSSAINT Textes officiels 37 Commission de la Formation M. J.M. PUGIN Sous-commission des Enseignants Liste des Présidents Régionaux 40 Mme MA. BOSC Mme C. MASSELOT Mme B. PINOT-DAMBRUNE Commision Professionnelle LEGENDES DES ILLUSTRATIONS Sous-commission de Médecine Nucléaire Radiographie d'une Vierge en bois sculpté, doré et réhaussé de couleurs vives, Allemagne XVIIIe Mme A. DAL-BELLO siècle. Sous-commission Les rayons X en supprimant le décor superficiel surajouté, mettent en lumière la délicatesse de de Radiothérapie l'œuvre sculptée de l'artiste, ainsi que la douce expression du visage. Mme N. TOUSSAINT Remarquer, en outre, un effet proche de celui employé par le peintre La Tour dans plusieurs de Commission Prospective ses tableaux : le sujet semble éclairé par une source lumineuse située au bas de la composition. et Radioprotection M. R. JAMES Statuette amicalement prêtée par Mme Madeleine SICOT, Le Vieux Château - THOARD - Alpes Mme A. DAL-BELLO de Haute-Provence. Prix du numéro Photographie : "Comme un arbre planté près d'une eau courante et dont le feuillage ne se flétrit compris dans la cotisation point." (Psaume I, verset 3). Abonnement de soutien : 500 F L'arbre et l'eau vive sont de beaux exemples, des symboles de la Vie. Publication trimestrielle Imprimerie OUDEVILLE - 34, rue te Brun - 75013 PARIS ■ Dépôt légal : 1" trimestre 1991 - Commission paritaire 360 D 73 Le Manipulateur - N° 100 - 3
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Radiothérapie et sarcome de Kaposi chez les patients porteurs du Sida C DELATRE 0) - Pr J.-P. LE BOURGEOIS M Le sarcome de Kaposi a été décrit pour la première 3) RX de 4 MV fois par M. KAPOSI en 1 972. — irradiation à D.S.P. 100 Plusieurs formes sont reconnues : — traitement des champs antéro-postérieurs ou laté- raux chaque jour — européenne dite classique, qui touche le plus souvent l'homme de 50 à 70ans; l'évolution en est lente et — interposition d'un bolus (matière équivalente du tissu progressive. La survie varie en moyenne entre 8 et ramenant le 100 % de dose à la peau) 1 3 ans ; — localisations : membres inférieurs avec lésions infil- — endémique africaine de l'adulte et parfois de l'en- trantes ou oédème important, cavité buccale (sans fant; l'atteinte est essentiellement cutanée, mais aussi bolus). viscérale chez l'enfant; — épidémique et qui touche 35 % des adultes jeunes atteints du Sida. Elle se rapproche de la forme africaine par sa gravité cutanée et générale ; elle est d'emblée disséminée pouvant s'accompagner d'un envahissement ganglionnaire diffus, d'une altération de l'état et/ou des infections opportunistes (pneumo- cystose, infection à cytomégalovirus, herpès...). Le traitement du sarcome de Kaposi (indépendam- ment du traitement du Sida) repose essentiellement sur les cytostatiques, l'interféron et la radiothérapie. Les caractéristiques techniques du traitement par les radiations du sarcome de Kaposi épidémique sont les suivantes : 1 ) rayons X de basse énergie (37 à 100 Kv) — petites lésions peu nombreuses — taille et filtration du localisateur adaptées à la lésion et à l'énergie (1 cm de marge de sécurité) ; 2) électrons de 8 MeV dégradés à 4 MeV par l'interpo- sition d'une plaque de plexiglass adaptée au profil du malade (tech. mycosis fongoïde) — irradiation à grande distance (2,7 m) — traitement quotidien des champs antérieur et posté- rieur — localisations : thoraco-abdominale membres supérieurs membres inférieurs Cliché de centrage d'une cavité buccale (1 ) Surveillante - Radiothérapie - Hôpiral Henri-Mondor, Créteil. (2) Chef de Service de Radiothérapie, Hôpital Henri-Mondor, Créteil. Le Manipulateur - N° 100 - 5
4) électrons de 8 MeV La dose, l'étalement et le fractionnement, quelle — irradiation à D.S.P. 100 que que soit la technique utilisée sont les suivants : — champ antérieur direct — localisations : face et cou avec caches oculaires et labial. 10 Gy 10 Gy ± 10 Gy 2 semaines 2,5 Gy X 4 2,5 Gy X 4 de repos 2,5 Gy X 4 en 2 semaines 1 semaine La tolérance cutanée est en général satisfaisante. Les récidives sont constantes quand il y a évolution du Sida. Néanmoins, la radiothérapie des sarcomes de Kaposi bien que palliative est efficace sur le plan esthé- tique, antalgique et fonctionnel. BIBLIOGRAPHIE J.P. LE BOURGEOIS, F. GEARA, J.M. PAVLOVITCH, S. DELANIAN, G. GANEM, J.J. MAZERON, J.P. LE P. PIEDBOIS. La radiothérapie dans le sarcome de BOURGEOIS. Sarcome de Kaposi et radiothérapie. Kaposi. Revue du praticien - Médecine Générale Journal Européen de Radiothérapie - 1986 ; 7 : 53 1989 - 65. - 9. PURHYPD CUPIRATION^ÎÏHYPO du A6.87.16-5A 27.69 -f°* . A5U RUHGS Cje^_^_ 9 U8 Couvre - s\uc 3V33, rue ' PARIS REGION PARISIENNE (Rungis) Tél.: 46 86 27 69 NORD (Lille, Roubaix) Tél.: 21 59 64 58 BRETAGNE (Rennes) Tél.: 99 62 78 05 AQUITAINE (Bordeaux) Tél.: 57 24 47 93 MIDI-PYRENEES (Toulouse) Tél.: 61 91 30 82 LANGUEDOC ROUSSILLON (Nîmes) Tél.: 66 70 11 15 PROVENCE (Marseille, Nice) Tél.: 91 54 20 07 - 91 35 06 23 RHONES-ALPES (Lyon) Tél.: 78 58 49 03 - 78 42 58 21 ALSACE (Strasbourg) Tél.: 88 32 50 92 LORRAINE (Nancy) Tél.: 83 26 39 14 6 - Le Manipulateur - N° 100
Aspects radiologiques de la silicose et pneumoconiose du houilleur r» n in r~/^i 11- ,. .. .. , . ..„ . .. . R. BIRECHE (Hôpital Villemin, Nancy) - LA SILICOSE - Maladie touchant les mineurs de charbon, liée à l'inha- lation de particules de silice, dont l'accumulation détruit progressivement le tissu pulmonaire et favorise certaines infections comme la tuberculose. C'est l'une des maladies professionnelles parmi les plus répandues reconnues et indemnisées. Elle se rencontre chez les travailleurs exposés : ouvriers et mineurs travaillant la roche, mais aussi travailleurs de l'industrie céramique, du sablage, de fonderie, de polissage. Cette notion d'exposition est nécessaire au diagnostic. Il y a encore un grand nombre de mineurs qui souffrent de silicose. Cette infection pulmonaire, même si elle est moins répandue, n'a pourtant pas complètement disparu. Constituant minéral très répandu dans la nature, c'est sous sa forme libre et cristallisée (quartz notamment) que la silice est toxique pour les macrophages, cellules de défense de l'appareil respiratoire. Cette maladie est donc provoquée par l'inhalation de particules de silice, de diamètre inférieur à cinq microns, qui pénètrent jusque dans les alvéoles pulmo- naires. Il se forme des nodules dans l'espace interstitiel pulmonaire (espace situé entre les alvéoles pulmonaires). Ces nodules vont confluer, détruisant peu à peu le poumon. L'arrêt de l'exposition au risque n'arrête pas le dévelop- pement des lésions et l'installation d'une insuffisance respira- toire grave. Cliniquement, la maladie se manifeste par un essouffle- ment progressif à l'effort. Des infections pulmonaires, notam- ment la tuberculose, des complications cardiaques émaillent souvent l'évolution. La maladie est visible lorsque l'on prati- que une radiographie pulmonaire. Il n'y a pas à proprement parler de traitement de la silicose ; lorsque l'insuffisance respiratoire est importante, l'oxygénothérapie permet au patient de mener une vie au ralenti du lit au fauteuil, situation pouvant durer quelques BREF RAPPEL En France, depuis 30 ans, 900 mineurs meurent chaque année de silicose. Aujourd'hui, plus de 40000 personnes souffrent de silicose et sont pensionnées à ce titre par la Sécurité Sociale. Près de la moitié d'entre elles vont mourir de cette maladie, après de longues années d'insuffisance respiratoire grave, sans pouvoir s'éloigner de leur bouteille d'oxygène. Si certains problèmes de santé apparaissent aujourd'hui plus prioritaires, il ne faut pas oublier la silicose. On peut calculer que, pour 1 50000 personnes étant ou ayant été exposées aux poussières de mines, le risque de — Coupe anatomique : silicose + emphysème. silicose est vingt fois plus élevé que le risque d'accident de la route. Et ce sont pius de trois milliards par an qui sont dépensés au titre des soins et des rentes par la Sécurité Sociale. Et pourtant parler de silicose en France a toujours été difficile : — ou bien c'était prématuré : le risque n'étant pas reconnu par les autorités médicales, — ou bien c'était inopportun pour des raisons économiques, — ou enfin, c'était trop tard parce que la maladie avait soi-disant disparu ou était sur le point de disparaitre. Savez vous que ce n'est qu'en 1 945 que la silicose a été reconnue en France comme maladie professionnelle (en 1929 en Grande-Bretagne). — Silicose (Gros plan Le Manipulateur - N° 100 - 7
— Bilan d'une silicose. — Syndrome interstitiel diffus. — Image de comblement alvéolaire. — Dégénérescence emphysémateuse. — Atteinte bronchique majeure associée. — Syndrome interstitiel diffus chez un homme ayant une exposi- — Conclusion : aspect compatible avec le diagnostic d'une pneu- tion asbestosique. moconiose. — Miliaire bilatérale diffuse isolée, aspect en faveur d'une silico- se. — Il peut s'agir d'une pneumoconiose ou d'une sarcoïdose. — Silicose 2 N imi mm iiil OS* — Bilan d'une insuffisance respiratoire chronique. — Patient exposé à un risque silicotique de 3 ans. — Syndrome interstitiel patent, diffus, à prédominance périphéri- que. — Images de comblement alvéolaire. — Présence d'emphysème centrolobulaire diffus. — Silicose 3 N — Mineur de fond depuis 30 ans. — Patient atteint d'une silicose reconnue depuis 6 ans. — Atteinte interstitielle, probablement d'origine pneumoconioti- que. — L'ensemble du tableau évoque une atteinte silicotique. — Pièce anatomique, mésothéliome malin, plèvre épaissie. 8 - Le Manipulateur - N° 100
L'imagerie scanogaphique retrouve toutes ces images, en apprécie l'importance, elle précise le type, la topographie de l'emphysème associé; la densitométrie quantifie les lésions — Pièce anatomique, mésothéliome pleural, vue d'ensemble. — Sidérose et emphysème. — Sidérose, tatouage interne, coupe anatomique. — Mineur de fer, sidérose. - LA SIDÉROSE - Il s'agit d'une pneumoconiose de surcharge. La lésion anatomique n'est pas dominée par la fibrose. Elle s'observe chez les soudeurs à l'arc, chez les polis- seurs de métaux utilisant l'oxyde de fer, chez les mineurs de fer. On retrouve des formes pures ou des formes mixtes de sidéro-silicose. Radiologiquement, les formes pures donnent un aspect de réticulation fine à prédominance périphérique, associée à des images micronodulaires de répartition homogène. Chez les mineurs de fer, les images élémentaires sont réticulaires, micronodulaires, macronodulaires. Des lésions emphysémateuses sont fréquemment asso- — Sidérose, coupe anatomique, emphysème. ciées. Le Manipulateur - N° 100 - 9
- L'ANTHRACOSE - C'est la pneumoconiose des mineurs de charbon (du houilleur). Infection due à l'accumulation des particules de charbon dans les bronchioles aboutissant progressivement à un emphysème. Elle est souvent associée à des lésions dues aux particu- les de silice. Elle n'est pas fibrosante à l'état pur. L'anthraco-silicose se distingue de la silicose, celle-ci étant parfois masquée par les manifestations de l'anthracose. Sur le plan histologique le nodule charbonneux n'est ni énucléable, ni induré. Radiologiquement, les images sont plus confluentes. Ils y a plus de lésions pseudotumorales. — Patient ayant travaillé durant 33 ans au fond du puits III de Creutzwald. — Diverses atteintes pleuro-parenchymateuses qui vont dans le sens d'une compatibilité avec une pneumoconiose. — Atteinte interstitielle patente à prédominance périphérique avec atteinte pleurale et septale marquée. — Emphysème bulleux sous-pleural associé à un emphysème centrolobulaire diffus. — Images de comblement alvéolaire au niveau de la base droite. — Images de D.D.B. distales, sacciformes, des deux bases. — Patient ayant travaillé pendant 38 ans dans une cokerie. — Aspect scanographique en faveur d'une pneumoconiose. — Syndrome interstitiel diffus à prédominance périphérique. — Emphysème centrolobulaire et sous-pleural diffus. — Aspect compatible avec le diagnostic de pneumoconiose. — Scanner effectué chez un ancien mineur de charbon, pneumo- coniotique pour évaluation thoracique après hémoptysies importantes. — Nombreux septas épaissis. — Atteinte interstitielle diffuse bilatérale et de très importantes — Dégénérescence emphysémateuse. destructions alvéolaires diffuses auxquelles se superpose un — Bronchopathie chronique. comblement alvéolaire. — Pneumoconiose. 10 - Le Manipulateur - N- 100
- FIBROSE PULMONAIRE - - L'ASBESTOSE - Epaississement cicatriciel ou généralisé du tissu pulmo- Elle est due à l'inhalation de poussière d'amiante sous naire et plus spécialement de la membrane des alvéoles, forme de silicate double de chaux et de magnésie ou de rendant alors difficiles les échanges gazeux entre l'air et le silicate double de chaux et de fer. sang. Les fibres d'amiante déterminent dans le parenchyme des lésions de pneumonie hypertrophique, puis de fibrose non nodulaire. Elles s'entourent d'une gangue de ferritine réalisant les corps asbestosiques; — la fibrose apparait diffuse, de type linéaire ; — la maladie se contracte après une exposition aux pous- sières d'amiante au cours de l'extraction du minerai, de sa transformation ou de son traitement. Celle-ci peut être brève pouvant alors échapper aux services de médecine du travail. La sémiologie de l'infection est pauvre au début, et l'on ne doit pas attendre l'apparition de l'insuffisance respiratoire chronique pour porter le dia- gnostic. Les explorations fonctionnelles ne sont que peu pertur- bées et la recherche des corps asbestosiques n'est pas toujours positive. La radiographie thoracique standard peut être normale au début. Puis, elle objective l'apparition d'un syndrome — Surveillance d'une fibrose pulmonaire d'étiologie inconnue interstitiel diffus à prédominance hnéaire et réticulaire par traitée depuis 2 ans. opposition à l'atteinte nodulaire de la silicose. — Association d'un emphysème centrolobulaire disséminé et A un stade ultérieur, les images prédominent aux 2/3 d'une fibrose pulmonaire mixte périphérique et péribroncho- inférieurs du parenchyme; elles prennent un aspect de vasculaire. mailles réticulées ou réticulo-nodulaires grossières. Le scanner objective l'atteinte pleurale et interstitielle. Les lésions pleurales sont à type d'épaississements irré- guliers de la plèvre viscérale, qui peuvent s'invaginer dans le parenchyme donnant un aspect de bande opaque, intrapa- renchymateux, à 2 mm de la paroi, parallèle à celle-ci. Comme dans la silicose, le rôle de la scanographie apparaît aussi important, voire plus grand, l'asbestose pré- sentant une grande latence dans sa phase de début. L'intérêt du dépistage précoce par la T.D.M. ne semble pas avoir été discuté. Sa réalisation pratique rencontre les mêmes obstacles que celle de la silicose. À* — Lésions emphysémateuses sous pleurales en majorité de type centro-lobulaire. — Syndrome interstitiel diffus. — Comblement alvéolaire. — Importante dégénéréscence emphysémateuse avec broncho- pathie. — Signes scanographiques d'asbestose pleuro-pulmonaire. — Bilan d'une sarcoïdose médiastino-pulmonaire. — Irrégularités pleurales périphériques. — Adénopathie médiastinale et syndrome interstitiel périphéri- — Septa périphériques épaissis. que et péribroncho-vasculaire dont l'aspect confirme une — Micronodules sous pleuraux. sarcoïdose médiastino-pulmonaire de stade II. — L'aspect général est compatible avec une discrète asbestose. Le Manipulateur - N° 100 - 11
Comparaison des densités des deux poumons entre une tomodensitométrie pratiquée le 2 mars 1 989 et une le 1 5 janvier 1 990. Ces résultats indiquent une certaine tendance à l'augmentation de la densité moyenne et du pourcentage du volume pulmonaire de densité supérieure à -500. L'aspect général est compatible avec une discrète atteinte asbestosique. % de vol. pulm. % de vol. pulm. Densité moyen. Densité modale de densité de densité inf.à-900 sup. à - 500 — Patient de 38 ans exposé au contact de l'amiante depuis 15 Poumon droit mars -597 -786 3.8 24.6 ans. Epaississements pleuraux gauches compatibles avec le Coupes fines janvier -590 -775 3.7 24 diagnostic d'asbestose. Poumon gauche mars -643 -802 2.8 19.1 Coupes fines janvier -619 -775 1.9 22 LES AUTEURS DISTINGUENT 5 STADES 0 — Pas d'image nodulaire. 1 — Présence de quelques nodules. 2 — Nombreux nodules non confluents, pas d'atteinte interstitielle axiale. 3 — Confluence des nodules avec atteinte de l'interstitium péri-bronchovasculaire. — Confluence nodulaire à cheval sur plus de coupes avec lésions interstitielles axiales et périphériques net- — Epanchement pleural bilatéral associé à de nombreuses calci- tes. fications pleurales. — Le scanner plus encore que la radiologie convention- — Présence de plusieurs bulles d'emphysème sous pleural. nelle a un rôle important dans le dépistage et la — La première hypothèse envisagée est celle d'une asbestose, surveillance de la silicose. d'autant plus que le patient aurait été en contact avec l'amian- — Le nombre d'atteintes i n te rsti stiti e 11 es dépistées par la te. tomodensitométrie, alors que la radiographie thoraci- que dite normale, est telle qu'une étude s'impose pour PLACE DE LA RADIOLOGIE CONVENTIONNELLE vérifier si la suppression de l'exposition chez de tels ET SCANOGRAPHIQUE. sujets diminue la prévalence de la maladie. Celle-ci occupe une place majeure par l'importance des lésions, la latence clinique au début, elle nécessite un suivi dans le dépistage et la surveillance de cette maladie. HISTOGRAMME NORMAL DES DEUX POUMONS LA RADIOGRAPHIE PULMONAIRE STANDARD HCivO OH1 - JAN—VO r MURA;: I MM : 1 3 i O 1 Les lésions de début lui échappent totalement; par contre, elle est à l'origine de nombreuses classifications. On -9«U ► -590.31ftu distingue en particulier: -Suu d V30. 73 cm: -775 ' — les petites opacités nodulaires classées par leur taille; -1022 ' 72. V 15I1.4BC.: -IB4.69hu — les autres opacités dites : linéaires, réticulaires, en rubans, Z9Z • 24 .0 en taches, en rayons de miel ; 0.33Ï — les atteintes pleurales, les masses pseudo-tumorales, l'as- 0.307. 0.Î7Ï pect du coeur et des coupoles, du médiastin, l'existence d'une cardiopathie sont aussi prises en compte. -840 10 - -B14 lo - ■m »o - -76Ï 10 - -736 to - -710 to - S.21* -6B4 lo - - LA SCANOGRAPHIE - -65B -632 to ta ■ - 3^67* Z ! 97Ï Z.4QÏ 2.111 Elle a pour avantage d'être plus sensible que la radio- I.67Z I.E*>; -476 lo -451 1.671 graphie thoracique, si les coupes sont fines et reconstruites -430 lu -415 -VU tt -399 l'.h'ji sur une matrice 512 x 512. Elle autorise une détection aisée des complications. -Z94 to -Z69 Les items de l'imagerie pulmonaire standard y sont -24Î to • -zit i« - -190 te - retrouvés. -164 lg • L'atteinte de l'interstitium périphérique est peu impor- tante en début d'évolution. Elle se repère par de fins épaissis- sements des septa ; elle se précise peu à peu pour évoluer vers de grands épaississements septaux et pleuraux. L'atteinte axiale, en rapport avec des lésions de l'inters- titium péri-bronchique, se signale par une interruption des ombres vasculaires avec un aspect en arbre mort. 12 - Le Manipulateur - N° 100
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• i * %m •* 4» In — Ganglions en coquille d'oeuf. Opacités nodulaires diffuses bilatérales. Miliaire des deux pyramides basales. Aspect évocateur d'une tuberculose évolutive. LES AUTRES PNEUMOCONIOSES Plus rares, elles sont de mécanismes variés ; sans rentrer dans les détails, on peut les citer: - LA BERRYLIOSE Dans sa forme chronique est rare. L'atteinte interstitielle est de type sclérogène Il a été décrit un stade de très fine miliaire "en papier de verre" bilatérale et homogène, un stade d'images nodulai- res avec tendance à la confluence et adénopathies hilaires, un stade de miliaire macronodulaire avec aspect "en "tem- pête de neige". - LASTANNOSE Pneumoconiose de surcharge, donnant des images à peu près similaires. Il en est de même pour la pneumoconiose à terre d'ocre et la carborandose. - LA PNEUMOCONIOSE A L'OCRE L'ocre est un pigment minéral cru ou constitué par de i Fibrose pulmonaire. l'oxyde ferrique plus ou moins hydraté fixe sur un complexe mal défini de silice et d'oxyde d'alumine hydraté. Actuellement seuls deux gisements sont encore exploités en France dans le Vaucluse. D.D.B. kystiques. Les utilisations des ocres naturelles comme colorant sont Emphysème associé. nombreuses. L'ocre du Vaucluse contenant environ 50% de silice libre, on comprend que dans cette industrie, on ait pu provoquer de nombreux cas de pneumoconiose. - LABARYTOSE Elle ne donne pas d'atteinte hiliaire, comme la talcose, l'aluminose, la schistose, la pneumoconiose par micas, par kaolins, par le spath fluor, par l'argile réfractaire. Ces deux dernières présentent des aspects d'autant plus graves qu'il s'y associe très souvent une atteinte par de la silice. La talcose peut également s'observer chez les héroïno- manes en raison de l'impureté des drogues injectées. On peut également citer en marge de la pneumoconio- se : - L'ASPERGILLOSE Anomalie due au développement d'un champignon : l'aspergillus, dans le poumon ou dans les bronches. Avec le précieux concours de M. le Professeur D. ANTHOINE, Chef de service de Pneumologie C à l'Hôpital Villemin, Nancy et du Service de Radiologie de M. le Professeur P. BERNADAC, Miliaire chez un mineur de fer. Hôpital Villemin, Nancy. 14 - Le Manipulateur - N° 100
LA NATURE VUE AUX RAYONS X La radiographie de statuette ancienne, présentée aujourd'hui est- elle à sa place dans "La Nature vue aux rayons X" ? On peut répondre par l'affirmative car cette œuvre d'art a été taillée dans un bloc de bois, fragment d'un organisme jadis vivant. Le bois suggère tout naturelle- ment l'arbre, les vergers, les allées ombreuses, la forêt, c'est-à-dire la verdure, la variété, souvent la grâce ou la majesté. Un paysage à domi- nante horizontale gagne en vigueur dès qu'apparait l'un ou l'autre de ces végétaux ligneux. C'est aussi une vie intense qui se manifeste : dans le sol où les raci- nes, en association intime avec des milliards de bactéries et de filaments issus de Champignons, accomplis- sent un travail extraordinaire où bio- logie, physique et chimie se combi- nent. Les matières premières souter- raines brutes sont délitées, allégées, rendues solubles pour livrer à la plante les sels nutritifs indispensables à sa croissance. Avec le tronc et les branches, les racines forment un véritable "complexe" hydraulique et chimi- que : système de canaux où circule, de bas en Le tronc s'accroît lentement en hauteur et haut, à la vitesse de 7 m à l'heure, une énorme dans le sens diamétral, selon les rythmes saison- quantité d'eau qui sera, en majeure partie, dissi- niers, le maximum d'activité se manifestant au pée dans l'air au niveau des feuilles. A titre printemps, lorsque les grands vaisseaux appa- indicatif, un grand hêtre peut évaporer, en un raissent et se développent sous l'effet d'une sève seul jour d'été, jusqu'à 600 litres d'eau. Durant abondante. Cette progression se "lit" sur une la belle saison, les quelques 700.000 feuilles d'un coupe transversale du tronc débité. Pour un œil chêne procurent au milieu ambiant plus de exercé, les stries (ou cernes) annuelles concentri- 100.000 litres d'eau. On comprend aisément ques peuvent indiquer l'âge approximatif de l'importance de ce fait dans l'équilibre hygromé- l'arbre (conjointement avec d'autres méthodes). trique d'une contrée. L'arbre adulte, dont nous admirons la sil- On sait qu'après le phénomène aérien, tou- houette, nous parait cependant un peu statique. jours un peu mystérieux, de la photosynthèse, Cette apparence est trompeuse, car ici la nature un second courant descend à son tour du feuil- a fait preuve d'un dynamisme, d'une force, lage vers les racines (sève élaborée), en emprun- d'une complexité inouïs. Prenons comme exem- tant une canalisation qui lui est propre, de telle ple le chêne. D'un modeste gland de 5 grammes, sorte que toutes les cellules de l'arbre baignent une plante va naître, s'élever, pousser en tous constamment en milieu liquide. sens pour atteindre une taille imposante (le Le Manipulateur - N° 100 - 15
tronc du champion actuel de cette espèce mesure disposer d'un espace suffisant. La vie en société 26 m de circonférence). Le châtaignier dit "des (le groupe forestier) lui impose des contraintes Cent Chevaux", en Sicile, 56 m ; un sapin de et provoque fatalement chez lui des déviations 5 m de tour et d'une hauteur de 50 m pèse ou des malformations ; jamais dans ce cas, il environ 18 tonnes. Et que dire du géant du n'aura une forme harmonieuse. Nouveau-Monde, le séquoia, le plus grand et le plus ancien de tous les être vivants ? Ses mensu- Même isolé, l'arbre n'est pas une pièce rations : 33 m de circonférence, hauteur 100 m, décorative ou utilitaire autonome. Une foule dont le poids est évalué à 1.000 tonnes !... d'animaux trouvera refuge et nourriture dans des branches. Sous nos climats, nous y observons De tels colosses ne s'obtiennent pas en un surtout des oiseaux et de jolis mammifères : jour ; la nature est patiente et travaille à une écureuils, loirs et lérots. Selon les régions, une échelle de temps étrangère à celle de notre brève faune spécialisée s'y ajoute : insectes, carnivores, existence : 200, 300 années de croissance, de vie singes, serpents... active avant le déclin ne sont pas rares. Ces notions sont forcément très schémati- Un record inverse nous est fourni par le ques. En réalité, la présence d'un arbre est minuscule saule alpin qui pousse au dessus de génératrice de conditions écologiques particu- 2000 m d'altitude, dans les combes enneigées. Il lières extrêmement complexes, ayant des réper- mesure moins de 2 cm et son tronc a un diamètre cussions sur tout un monde animal et végétal de 7 mm ; il s'accroit de l/10e de mm par an ! gravitant autour de lui. Pour que l'arbre, quelle que soit son espèce, L'arbre a toujours été intimement mêlé à parvienne à son plein développement, il lui faut l'existence de l'homme, d'abord sous sa forme 16 - Le Manipulateur - N°100
spontanée : nourriture, grâce à ses fruits ; bien- ses désirs. Plusieurs causes profondes l'ont être sous son ombrage ; respect et crainte devant poussé, soit à tracer des dessins à l'aide du cet être divinisé. charbon de bois ou avec des matières colorantes extraites des plantes, du sol, soit à tailler des Branches et troncs débités lui ont assuré le représentations figurées de toutes sortes. feu (obtenu par le frottement de deux pièces de bois judicieusement choisies), la chaleur récon- Cette tendance à la concrétisation, d'abord fortante, les flammes pour la cuisson de ses naïve, s'est affinée au cours des siècles, tout en aliments et une protection contre les bêtes sau- subissant la marque de chaque époque. La tech- vages. nique de la sculpture sur bois, elle, n'a guère évolué et les outils utilisés restent essentiellement les ciseaux et les gouges, rendus simplement Les Latins nommaient materia ( = la plus maniables. L'exécutant prend pour base un matière par excellence) le bois utilisé pour la dessin préalable puis reporte, sur le bloc à construction. Il est, en effet, le matériau noble, dégrossir, un certain nombre de points de repè- qui se prête aux réalisations les plus variées. Dès re. Travail déjà considérable, puisque l'on en les temps reculés, pour vivre et survivre, compte, pour une unique tête en grandeur natu- l'homme fabrique des armes : massues, lances, re, 200 et même davantage. Ensuite, labeur lent javelots, arcs et flèches, sarbacanes, boome- et minutieux, qui consiste à enlever la matière rangs... inutile en fins copeaux. L'ébauche grossière, sous la main intelligente du sculpteur, va pren- Afin d'améliorer son mode de vie, il en a dre vie et expression. L'œuvre finale fera naître, tiré des meubles, leviers, treuils, presses, mou- chez celui qui la contemplera, une émotion lins, machines, outils et instruments les plus esthétique de qualité. divers. Se déplacer lui imposait la création d'en- gins appropriés : radeaux,' pirogues, chariots, La statuette illustrant notre revue, date de ponts, etc.. Inutile d'allonger cette liste qui 200 ans environ ; selon la mode de cette époque, resterait forcément incomplète. En feuilletant elle est réhaussée de couleurs vives et dorée en un ouvrage spécialisé, on est émerveillé devant partie. tant d'ingéniosité, d'intelligence, d'habileté déployées par des être dépourvus de moyens Une fois de plus, la radiographie, traversant techniques perfectionnés. le décor superficiel, nous restitue, dans toute sa pureté, l'œuvre d'origine et souligne la douceur Toutefois, l'homme s'est élevé au-dessus virginale et la beauté du visage. des contingences quotidiennes ; il a éprouvé le besoin d'extérioriser, d'exprimer ses émotions, René ABGRALL ïEEf offres demandes d'emploi d'emploi • Service Minitel : les adresses parutions du bulletin 26.48.51.54 de officiel Répondeur Téléphonique l'association 26.48.51.37 • formation formation initiale continue Le Manipulateur - N» 100 - 3 7
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L'exploration de l'aorte en imagerie par résonance magnétique R. KLEIN, C BAZIN, D. RECENT Centre Hospitalier Régional de Nancy-Brabois L'angiographie et la TDM sont des méthodes de EFFET DE REPHASAGE DES ÉCHOS PAIRS référence pour l'étude de la pathologie aortique. • Leur Il se traduit par une absence de signal sur le premier précision et leur fiabilité ne sont plus à démontrer. Cepen- écho et un signal intense sur le deuxième écho. La dant, ces examens sont invasifs, parfois mal supportés et cohérence de phase qui était imparfaite lors du recueil du la TDM est limitée aux coupes transversales. premier écho s'améliore pour le deuxième écho, permet- Dans la batterie diagnostique de l'exploration de tant l'obtention d'un signal plus intense. l'aorte thoraco-abdominale, l'IRM concurrence directe- ment le scanner par l'obtention de coupes dans différents TECHNIQUE D'EXPLORATION plans de l'espace. Elle présente en outre un contraste L'antenne corps est la plus souvent utilisée. L'explo- spontané de la lumière intravasculaire sans injection de ration comporte deux séquences en mode spin écho : l'une produit de contraste. pondérée Tl, l'autre en double écho. Les acquisitions sont L'IRM vient donc compléter, voire remplacer les axiale transverse et parasagittale oblique dans le plan de techniques d'imagerie déjà existantes, notamment pour la crosse aortique. L'épaisseur de coupe varie de 7 à l'étude des dissections aortiques et des anévrysmes. Après 10 mm, de façon à réduire au maximum les effets de un bref rappel sur la physiologie de la circulation aortique, volume partiel tout en conservant un rapport S/B satisfai- nous préciserons les mécanismes physiques générant un sant. signal intra-aortique ainsi que l'apport de l'IRM dans La synchronisation est utilisée systématiquement pour certaines affections de l'aorte. l'évaluation de la crosse aortique. Elle est indispensable LE PARAMÈTRE FLUX pour limiter les artefacts de flux et de battements cardia- ques. Dans l'étude des vaisseaux interviennent non seule- Les impulsions RF à 90° sont déclenchées par le ment les temps de relaxation Tl et T2, mais aussi et sommet de l'onde R du complexe QRS du tracé ECG Le surtout le paramètre flux. TR est défini par l'espace R-R, donc par la fréquence En théorie, il n'existe pas de signal intra-vasculaire en cardiaque du patient. mode spin écho. La lumière intra-aortique apparaît alors noire et la paroi en signal intermédiaire. En fait, l'appari- Les coupes ainsi obtenues sont réalisées à différentes tion d'un signal est fréquente, elle est liée à un ralentisse- périodes du cycle, la première étant synchrone de la ment physiologique ou pathologique du flux sanguin. télédiastole. La synchronisation permet surtout une pondération FLUX NORMAL DE L'AORTE Tl en fonction du rythme cardiaque. En cas de pondéra- tion T2, l'impulsion RF ne se déclenche que sur un Il se caractérise par son mode pulsatile en fonction complexe QRS sur 2 ou 3. Le gating, devient inefficace du cycle cardiaque avec des vitesses variant de 100 à en cas d'arythmie. 150 cm par seconde en mésosystole pour devenir nulle en télédiastole, le régime d'écoulement est tantôt laminaire INDICATIONS DE L'IRM AORTIQUE (diastole et protosystole), tantôt turbulent (pic mésosysto- lique). LES ANÉVRYSMES L'apport de l'IRM dans l'exploration de cette affec- LE SIGNAL INTRA-AORTIQUE tion est bien démontré. Elle permet la détection de l'ané- vrysme, elle en précise aussi la taille et le siège dans les FLUX RAPIDE (mésotélésystole) trois plans de l'espace ; le diamètre externe de l'ectasie est Au delà d'une certaine vélocité, les protons ayant subi parfaitement mesuré et la technique double écho différen- l'impulsion JI/2 quittent le niveau de coupe avant l'impul- cie la paroi et la lumière résiduelle. En cas d'anévrysme sion jt. Ils n'émettent pas de signal et la lumière intra-aor- de l'aorte ascendante, il est cependant difficile d'apprécier tique apparaît noire. Le phénomène se produit lorsque l'état de la valve aortique et les rapports avec les artères l'axe du vaisseau est perpendiculaire au plan de coupe. coronaires. FLUX LENT (mésotélésystole) Les anévrysmes abdominaux sont bien explorés. La Les phénomènes d'entrée de coupe ou de rephasage réalisation de coupes frontales permet d'évaluer les rap- des échos pairs sont les plus fréquemment observés. ports avec les artères rénales. Les éventuelles adhérences avec les anses digestives ou la veine cave inférieure sont EFFETS DE COUPE D'ENTRÉE bien mises en évidence. Dans certaines conditions de flux laminaire, une partie des protons précédemment excités, sont remplacés LA DISSECTION par une population non saturée. Le signal émis par cette Le diagnostic est toujours fait en IRM, sauf lorsque nouvelle formation est intense du fait d'une magnétisation la fausse lumière est thrombosée. Le diagnostic différentiel maximum. Ce phénomène est surtout présent sur la pre- avec un anévrysme partiellement thrombosé est alors diffi- mière coupe d'une série multicoupe dans le sens du flux. cile, les éventuelles calcifications intimales intra-luminales Le Manipulateur - N° 100 - 19
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