Note d'information sur Delhaize
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Note d’information sur Delhaize Cette note, évolutive, est à mettre en rapport avec la note sur l’impôt des sociétés. Si nous avons décidé de cibler les déductions fiscales opérées par le groupe Delhaize, il va sans dire que Delhaize est un exemple. Le groupe n’est ni pire, ni meilleur qvue tous ces autres grands groupes, industriels, commerciaux ou financiers, qui se sont implantés en Belgique en raison des conditions fiscales avantageuses gévnéreusement offertes par notre plat pays.
1. Le groupe Delhaize et l’impôt des sociétés En 2009, les « Etablissements Delhaize Frères Le Lion » n’ont payé aucun impôt sur les sociétés. S’il s’était soumis strictement au taux légal en vigueur de 33,99 %, Delhaize aurait dû payer cette année-là : 336.034.317 €. Mais, ayant à sa disposition une armada de fiscalistes et d’experts-comptables, il n’en a donc rien été. Mieux, le groupe est parvenu à récupérer du fisc 375.000 €1, soit un taux d’imposition effectif de -0,04%. Nous ne dispo- sons malheureusement pas encore des montants soustraits à l’impôt par le groupe pour les exercices d’imposition 2010 et 2011. Il est néanmoins fort probable que ces chiffres soient fort proches de ceux de 2009. Nous serions bien curieux de connaître ces chiffres et d’entendre les justifications du groupe à propos de telles déductions. A titre de comparaison, Colruyt, son meilleur concurrent, a payé, au cours des années 2006 à 2008, 483 millions €2. Certes, Colruyt n’a pas payé l’intégralité des 33,99 %, mais c’est déjà beaucoup mieux. Ces 336 millions € éludés à l’impôt sont à mettre en parallèle avec le montant des dividendes distribuées aux actionnaires de Delhaize. Non- taxéé, une part substantielle du bénéfice de Delhaize, 89,07 % cette année- là, est reversée aux actionnaires. Ce sont eux, en effet, qui, in fine, profitent de la générosité de l’État. Ainsi, comme pour les années précédentes, lors de l’assemblée générale du groupe le 24 mai, le conseil d’administration de Delhaize veut proposer d’augmenter encore les dividendes accordés à ses actionnaires. Comme quoi, la crise n’a pas de prise sur de telles sociétés. Ce sont en effet pas moins de 731 millions € qui ont été distribués aux action- naires en 2010 (près de 5000 €. par travailleur du groupe si cette part du bénéfice avait été redistribuée sous forme de salaires). 2. L’actualité nationale et internationale L’année 2011 a été difficile pour le groupe Delhaize. Son bénéfice net, après paiement théorique des impôts, ne s’est élevé qu’à 475 millions €, en baisse de 17,4% par rapport à l’année précédente. Delhaize a en effet souf- 1 http://frerealbert.be/fiscalite/impt-des-socits/50-socits-143-milliards-de-ristournes- fiscales/ 2 « A quoi sert un impôt que (presque) personne ne paie ? » - Dossier de presse Trends Top édition 2012 – 7 vdécembre 2011 ; www.trendstop.be
fert aux États-Unis où deux tiers des ventes sont réalisés par le biais de la chaîne Food Lion. En cause, la crise économique qui sévit outre-Atlantique. La consommation morose aux États-Unis a incité le distributeur à concé- der de solides baisses de prix pour tenter de séduire le consommateur. Or, dans le même temps, les prix alimentaires n’ont cessé de grimper. Certains analystes évoquent une « erreur tactique ». Le groupe belge de distribution a récemment annoncé la suppression de 5000 emplois principalement aux Etats-Unis et la fermeture de près de 150 magasins dont il juge les per- formances décevantes. Le numéro un de Delhaize, Pierre-Olivier Beckers explique : « Pour un distributeur, il n’est jamais facile de prendre la déci- sion de fermer des magasins (...) Ceci dit, nous pensons que ces décisions correspondent à notre responsabilité envers nos actionnaires de déployer les ressources là où elles atteindront le rendement le plus élevé ». Le cours en bourse de l’action Delhaize chute mais l’annonce de ces suppressions d’emploi outre-Atlantique devrait plaire à ce petit milieu. A toute fin heu- reuse pour Delhaize, la réorganisation en cours aux États-Unis a eu pour conséquence la diminution de son taux d’imposition, celui-ci passant de 29,8% à 24,7%. En 2010, le groupe comptait un réseau de vente de 2.800 magasins, dont 805 en Belgique (821 en 2011), 1.627 aux Etats-Unis, 223 en Grèce (251 fin 2011), 73 en Indonésie et 72 en Roumanie. Delhaize a également acquis en 2010 le distributeur serbe Delta Maxi Group. Combiné au réseau existant en Grèce et en Roumanie, le groupe prévoyait pour fin 2011 de générer dans le sud-est de l’Europe approximativement 3,4 milliards € de ventes annuelles via 800 magasins. En Belgique, Delhaize est en concurrence avec les deux grands distri- buteurs que sont Carrefour et Colruyt. Ils sont à peu près de même impor- tance, chacun s’efforçant de grignoter une part de marché relative suffisante pour parvenir à bénéficier d’économies d’échelle. Delhaize oscille entre la place de n°1 et n°2. Après Match, les magasins Delhaize demeurent les plus chers de Belgique. D’après Test-Achats, une famille dépense en moyenne 5.000 euros annuellement en biens de consommation courante. Effec- tuer ses courses dans le magasin le moins cher permettrait à une famille moyenne d’économiser annuellement jusqu’à 500 euros. La Grèce3 et la crise : Delhaize est implantée en Grèce et contrairement 3 A noter, c’est important, que l’huile d’olive Delhaize vient de Grèce : http://www.you- tube.com/watch?v=hd_jg7_iMYQ
à ce qu’on aurait pu croire, le groupe n’a pas souffert en 2011 de la situation économique du pays où il compte 251 magasins. Delhaize a fièrement su tirer parti de la crise pour y augmenter ses parts de marché. Cela nous vaut une déclaration d’anthologie du CEO du groupe, Pierre-Olivier Beckers : « Il est surprenant de voir comment la crise peut créer des opportunités pour nous » - « Nous constatons une baisse du revenu disponible des Grecs mais en même temps, nous possédons une marque forte ». 3. Les structures du pouvoir La caissière Une caissière chez Delhaize avec cinq ans d’ancienneté est payée 1.819,65 € brut par mois. Sur le barème des supermarchés, la différence est presque de 200 € avec une caissière de chez Carrefour, moins bien payée donc. Y aurait- il un rapport entre une telle largesse et le fait que Delhaize ne paye pas ses impôts ? Les Actionnaires détenant au moins 3% du capital du groupe4 * Rebelco : 4,04% Rebelco est une société de promotion immobilière, une filiale de SOFINA, qui est également actionnaire de… Colruyt. En juin 2010, la Sofina détenait encore 5,2% des parts de Colruyt. La Sofina, est la holding de la famille Boël où siège aussi Etienne Davignon. * Citibank : 10,62% La Citibank fut fondée en 1812, elle portait auparavant le nom de City Bank of New York, puis First National City Bank of New York. Citibank appartient au groupe Citigroup, l’un des plus importants dans le monde. En mars 2007, Citibank était la plus importante banque des États-Unis. L’actionnaire majoritaire est Abu Dhabi Investment Authority avec 4,9% du capital depuis novembre 2007. Son second actionnaire est le prince et hom- me d’affaires saudien Al-Waleed bin Talal, qui détient 4,4 % de la société. * BlackRock : 4% Après le rachat de Barclays Global Investors pour 13,5 milliards de dollars, BlackRock est devenu en décembre 2009 la première société de gestion 4 Source: Bureau Van Dijk
d’investissement au monde avec environ 3.450 milliards de dollars d’actifs sous gestion. La faible participation de BlackRock à l’actionnariat de Del- haize est généralement considérée comme un « simple » placement qui ne permet pas d’exercer un contrôle sur le groupe Delhaize. Les participations de ce genre sont très courantes. Prises seules, les participations de ce type ne remettent absolument pas en cause le pouvoir du management des groupes et des actionnaires de référence (i.e. familles, etc.). * Silchester International Advisors : 5,03% Un gestionnaire de fonds américain * AllianceBernstein LP : 4,95% Une filiale de Axa basée aux USA. * Autres actionnaires Les autres actionnaires (une soixantaine) détiennent chacun moins de 2%, et sont pour la plupart des institutions financières. On trouve Dexia, Allianz, ING, BNP, Société Générale, KBC, JPMorganChase, UBS, Le Crédit Suisse, etc. Membres intéressants du conseil d’administration et réseaux La rémunération des actionnaires s’élève entre 80.000 et 95.000 € par an. La président du CA touche, quant à lui, 160.000 € par an pour cette seule fonction. * Pierre-Olivier Beckers Administrateur délégué du Groupe Delhaize et président du Comité Exécu- tif. Il a fait depuis 1983 l’essentiel de sa carrière chez Delhaize dont il est devenu le patron en 1999. En 2009, il a été nommé Administrateur Délégué de l’année pour le BEL 20. Il a aussi été vice-président de la FEB, la Fédéra- tion des Entreprises de Belgique, autrement dit le patronat. Grand sportif, il est par ailleurs président du Comité Olympique et Interfédéral Belge (COIB). Ce dernier mandat en fait, tout naturellement, un interlocuteur privilégié des pouvoirs publics. Il est aussi membre du Cercle de Lorraine. Il est l’arrière petit-fils de Céline Delhaize, dont il dit vouloir «conserver la mentalité du petit épicier». Notons que son prédécesseur, Gui de Vaucleroy, était lui l’arrière petit-fils de Jules Delhaize. Pour être très concret, cela signifie que les héritiers de la famille Delhaize ont conservé le contrôle – ou, à tout le moins, la direction – du groupe alors même qu’ils ne sont plus des action- naires significatifs (plus de 3%) de la société depuis longtemps ! Sa fortune
personnelle était estimée en 2007 à 1.459 millions € (+870% depuis 2000). Son salaire annuel est de 3,91 millions €. Par mois, cela fait 325.833 €. Cette rémunération s’ajoute à sa rémunération en tant que membre du CA. * Jacques de Vaucleroy Jacques de Vaucleroy est membre du CA depuis 2005. Il est le fils de Gui de Vaucleroy (voir plus haut), ce qui n’empêche qu’il est considéré, selon le code belge de gouvernance d’entreprises, comme un administrateur « indépendant » de Delhaize. Sans blague ! Mais son principal mandat, il l’exerce chez Axa : il est, en effet, administrateur Délégué de la région Eu- rope du Nord, Centrale et de l’Est d’AXA depuis mars 2010. Il est également en charge d’AXA Bank Europe. Autre mandat/réseaux : administrateur de la Fondation Roi Baudouin, aux côtés de Luc Coene (Open VLD, gouverneur de la Banque nationale de Belgique), Magda Alvoet, Bruno Colmant, Ann Demeulemeester (secrétaire générale ACW), Lode De Witte (gouverneur du Brabant flamand), Inge Vervotte, etc. * Comte George Jacobs Le comte George Jacobs est le président du CA depuis 2005; ex-PDG d’UCB (familles Boël/Janssen/Solvay), ex-Président de BUSINESSEUROPE (anci- ennement UNICE). Il est aussi Président Honoraire de la FEB et a été, admin- istrateur chez Belgacom, Spadel, Brussels Airlines, Bekaert, à la Fondation de l’Entreprise et, enfin à la Fondation Roi Baudouin. Il met fin à son mandat de président du CA de Delhaize, lors de l’assemblée générale du 24 mai 2012 ! Le comte George Jacobs de Hagen est par ailleur un proche du Roi, son meilleur ami, dit-on parfois... * Mats Jansson Mats Jansson deviendra le nouveau président du conseil d’administration du groupe lorsque l’actuel président, Georges Jacobs, mettra fin à son mandat le 24 mai 2012. M. Jansson a été président de ICA, un distributeur alimentaire suédois. Entre 2000 à 2005, M. Jansson a occupé la fonction d’administrateur délégué chez Axfood, deuxième distributeur alimentaire en Suède. Il a été président et administrateur délégué de SAS, la compagnie aérienne scandinave, de 2006 à 2010. Il est actuellement administrateur indépendant de Danske Bank. * Jean-Pierre Hansen Jean-Pierre Hansen, un proche du CdH, a été tout récemment placé à la tête du comité de gestion du Forem par le ministre Antoine. Retour logique des
choses : il fut conseiller du ministre PSC des affaires économiques André Oleffe. Jean-Pierre Hansen cumule aujourd’hui son poste au Forem avec les mandats suivants : membre du comité exécutif de GDF-Suez (ex n°1 d’Electrabel), administrateur de la KBC, de la Compagnie nationale à porte- feuille (groupe Albert Frère) et de SNCB Logistics. Il a également été Vice- Président de la FEB et régent de la Banque Nationale de Belgique. En 2007, il est mis en examen en Belgique dans l’affaire de l’« Électragate », qui s’est déroulée en 2004. Il est en effet soupçonné d’avoir participé à un espionnage informatique d’un cadre d’Electrabel (la filiale belge de Suez), suspecté d’être une taupe d’Albert Frère qui lorgne alors sur l’électricien esp- agnol Ibderdola, qui appartient à Électrabel. La procédure entamée contre Ouart est finalement classée sans suite. 4. Les conditions de travail Nous avons réalisé un petit entretien avec un ancien employé Delhaize. Un point de vue intéressant sur la société. Depuis 2008, la politique de Delhaize en Belgique est de ne plus enga- ger. Concrètement, il n’y a pas de plans de licenciement mais les personnes qui partent ne sont pas remplacées. Il y a donc une baisse du cadre de travail. Il faut vraiment que la tension soit extrême (grève, impossibilité de faire tourner le magasin,etc.) pour que la direction accepte de réengager une personne supplémentaire. A titre d’exemple, un Delhaize à Bruxelles qui tourne aujourd’hui avec 79 personnes, comptait 115 personnes, il y a 5 ans. Certains supermarchés ont perdu 25 à 30% de leur personnel. Cette dimi- nution du cadre de travail a forcé un accord obligeant le personnel à être polyvalent, c’est-à-dire à pouvoir passer, quand c’est nécessaire, du réassor- timent des produits à la tenue de la caisse. Il faut distinguer deux types de magasins, ceux dits « intégrés » qui font entièrement partie du groupe (il y a alors une délégation syndicale locale désignée par les organisations si le magasin compte plus de 50 employés, une commission paritaire intéressante, et une équipe de travail moins sou- mise au turn-over) et, depuis quelques années, de plus en plus de magasins franchisés. Ceux-ci sont dirigés par une personne extérieure à Delhaize et qui reçoit des prêts avantageux pour ouvrir son propre magasin. Il a plus de liberté pour établir son assortiment, il dépend d’une commission paritaire différente, et il a les mains libres pour gérer le personnel comme bon lui semble.
C’est le siège qui décide des engagements, qui ne se font plus sur base des compétences ou de l’expérience mais en fonction de savants calculs destinés à trouver l’employé le moins cher et le plus rentable en termes de réductions des charges patronales. Le recrutement des meilleurs sous- statuts (ACS,...) se fait en étroite collaboration avec Actiris5. Les contrats de travail sont souvent à temps partiel de 20, 24, ou 30 heures maximum, même si, en pratique, il faut faire des heures supplémentaires. Outre la flexi- bilité, les temps partiels permettent aussi de réduire les congés payés d’une semaine. Les horaires sont transmis aux salariés deux semaines à l’avance. Nor- malement, après six mois de travail suivant le même horaire, les horaires deviennent fixes. Mais la direction est en train de remettre en cause cette procédure en modifiant les horaires de semaine en semaine. Les horaires créent aussi des tensions entre les « anciens » qui ont de « bons horaires » et les nouveaux qui font un maximum d’horaires lourds (soirée, week- end). Mais, petit à petit, l’ensemble du personnel se retrouve à concilier ses horaires et à jouer au bouche-trou. Il y a également peu de turn-over. Les gens s’accrochent à leur boulot car ils ont peu de chances d’en trouver un ailleurs, que ce soit les anciens (plutôt peu diplômés) ou les nouveaux (plu- tôt surdiplômés). Pour compenser le manque de personnel, la direction a un recours massif aux bornes (self-scanning). Mais ceux-ci entraînent une forte aug- mentation des vols (il semblerait d’ailleurs que Delhaize ne peut pas porter plainte pour vol si des articles ne sont pas scannés). De manière générale, le « coût » du vol est incorporé dans les prix. Mais on estime que la moyenne de vol ne varie pas (à court terme) et que s’il y a des produits manquants à un moment, c’est parce que les travailleurs ont mal fait leur boulot car ils ne l’ont pas signalé comme « casses non répertoriées ». Le chef de rayon sera alors tenu pour responsable. Les syndicats effectuent un travail basé uniquement sur la préservation défensive des acquis. Ils sont tétanisés par les pertes d’emploi et sont donc prêts à fermer les yeux sur toutes les réductions de charges patronales et autres questions pour autant que l’emploi soit préservé. La Setca (socialiste) est le syndicat majoritaire à 80%. Depuis 2, 3 ans, il y a une diminution du nombre de délégués syndicaux tolérés par la direction et moins de forces syndicales. De plus en plus, les syndicats et la direction gèrent les relations en vase clos, en bon père de famille, pour qu’il y ait le moins de « couacs » dans les relations sociales. C’est dans leur intérêt commun : aménagements 5 http://milquet.all2all.org/parlement-bruxellois/actualites-454/economie-emploi-for- mation/article/une-collaboration-accrue-entre
du travail, réductions des contrôles et de la pression pour les travailleurs et absence de conflits ou de grèves pour la direction. Les grèves sont rares. En résumé, elles sont de deux ordres : les mani- festations et grèves nationales, et les coups de force pour engager du personnel ou pour faire respecter les procédures lors de licenciements pour fautes (soupçon de vol le plus souvent ou utilisation abusive des bons de réduction). La direction du groupe a provisionné des réserves importantes pour faire face à une grève de 15 jours alors que la plupart du personnel ne peut tenir une grève aussi longue (ils sont endettés, subissent des retenues sur salaires, etc.). Souvent une grève locale entraîne des mesures de rétor- sion de la part de la direction. Cela devient systématique depuis peu de temps. Ils font venir du personnel d’encadrement d’autres magasins pour faire respecter à la lettre le règlement : appliquer les pauses de manière plus stricte que d’ordinaire, réduire les petits avantages, etc. La direction fait parfois espionner le personnel en cas de suspicion. Une ligne de délation a été ouverte au sein de l’entreprise (comme aux USA). Au siège, il n’y a que des cadres et des employés (peu syndiqués). Le nombre de cadres a fortement augmenté ces dernières années. Certains ont même été engagés spécialement pour réduire l’emploi dans le groupe. En général, la question des intérêts notionnels et de l’évasion fiscale n’est pas vraiment un sujet qui passionne les foules et les employés. Le salaire du patron choque mais sans plus. Il est en outre réglementairement impossible de transmettre une information différente de celle estampillée et avalisée par la « délégation syndicale ». Le personnel peut -encore- discu- ter de ce qui lui plaît, du moment que c’est loin des caméras de télévision. 5. Petites anecdotes : BBB, le fond Delhaize, et les scans dans les métro « Blanc, bleu, belge » En 2011, une liste de plusieurs dizaines d’entreprises, clientes de la firme Adecco une société d’intérim est publiée. Les entreprises, dont Delhaize, recourant à Adecco ne souhaitaient engager que des travailleurs estampillés «BBB» («Blanc, Bleu, Belge»). Le tribunal de première instance de Bruxelles a condamné la société d’intérim pour cette pratique, la jugeant illégale et discriminatoire à l’embauche. Le tribunal a infligé à Adecco une amende de 25.000 €. Delhaize, Electrabel, AB InBev et C&A se sont dits « surpris » par la publication de cette liste d’entreprises ayant « commandé » (sic) des
travailleurs BBB à la société d’intérim Adecco. Pour sa part, Delhaize rappelle qu’elle pratique une politique stricte afin de bannir toute discrimination : « Nous comptons 28 nationalités parmi les membres de notre personnel, et 58 % des employés sont des femmes », précise le distributeur. S’il y a beau- coup de caissières, l’honneur est sauf... Delhaize, toujours plus proche de vous Le premier magasin virtuel de Delhaize a ouvert ses portes à la Gare centrale de Bruxelles début avril. Les produits sont à scanner avec un smartphone. Ce « Cube Delhaize Direct » est constitué de quatre panneaux reprenant une sélection de 300 produits que les passants munis d’un smart- phone peuvent scanner et ensuite acheter en ligne. Le but de ce concept est de convaincre les consommateurs de se tourner davantage vers l’e-com- merce. Le passant, après avoir chargé l’application Delhaize Direct sur son smartphone en scannant le code QR présent sur le Cube, peut se créer une liste de courses en scannant les produits présentés sur les faces du Cube. Il passe ensuite commande et pourra aller chercher ses produits dès le lende- main dans le supermarché de son choix. On n’arrête pas le progrès. Le fond Delhaize Delhaize est une entreprise responsable. Elle a créé un fonds, le « Fonds Delhaize Group » qui finance des projets « pour la promotion de la cohésion sociale dans les communautés locales ». Cette année, le Fonds a mis 150.000 € à la disposition de ce type de projets. « En créant ce Fonds au sein de la Fondation Roi Baudouin, Delhaize Group témoigne de sa volonté de s’inves- tir socialement dans les communautés où ses magasins sont implantés, en améliorant le bien-être collectif de leurs habitants. Ce projet s’inscrit dans la stratégie du Groupe Delhaize dont un des trois piliers consiste à agir en entreprise citoyenne, soucieuse de respecter des normes élevées en matière sociale, environnementale et éthique ». Tout à fait accessoirement, l’argent mis à la disposition de ce fond est déductible fiscalement... 6. Quelques données pour 2011 Nom = Delhaize Group Slogan = « Tellement plus pour votre argent » Forme juridique = Société anonyme de droit privé
Date de création = 1867 Fondateur = Jules Delhaize Personnages-clés = Pierre-Olivier Beckers, administrateur délégué et prési- dent du comité de direction membres du conseil d’administration : Enseignes en Belgique : supermarchés Delhaize, AD Delhaize, City Delhaize, Proxy Delhaize, Shop’nGo, Tom&Co et Red Market filiales à l’étranger = Alfa Beta, Red Market, Tom & Co, Delhaize America, Mega Image, Super Indo, Caddy Home,… Effectif = 160.000 collaborateurs (en équivalents temps plein : 122.000) nombre de magasins dans le monde : 3408 dont 821 en Belgique Chiffre d’affaires = 21,12 milliards € Bénéfices nets (avant impôt) = 821 millions € en 2010 Dividendes versées : 731 millions € en 2010 Salaire moyen d’une caissière = 1.819,65 € brut par mois Site web = http://www.delhaize.com/ et http://www.delhaizegroup.com/fr6 Les valeurs = « Les temps changent, mais les valeurs de Delhaize demeur- ent. Humour, humilité, détermination, intégrité et courage, telles sont les 5 valeurs auxquelles Delhaize attache une grande importance et qui nous renforcent en tant qu’équipe et individu »7. Bruxelles, jeudi 24 mai, Collectif « Dites 33 ! » dites33@collectifs.net www.dites33.be 6 On trouve notamment sur ce site le rapport annuel 2011 7 I. Kant, « Critique de la raison pratique », 2ème édition, Vrin, Paris, 1978, page, 879.
ICI, ON NE PAYE PAS L’IMPÔT IMPOSONS-NOUS! IMPOSONS -LES!
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