Nutrition et Cancer NICOLINI Stéphanie Diététicienne - Oncolie

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Nutrition et Cancer NICOLINI Stéphanie Diététicienne - Oncolie
Nutrition et Cancer

NICOLINI Stéphanie
Diététicienne
CHRU Besançon          Vendredi 18 mars 2016
Nutrition et Cancer NICOLINI Stéphanie Diététicienne - Oncolie
DÉNUTRITION ET CANCER

                      Connaître
                       Prévenir
                     Diagnostiquer
                        Traiter

   Amélioration                      Amélioration
la qualité de vie…                   de la survie…
Nutrition et Cancer NICOLINI Stéphanie Diététicienne - Oncolie
DÉNUTRITION : DÉFINITION

   La dénutrition protéino-énergétique résulte d’un
    déséquilibre entre les apports et les besoins protéino-
    énergétiques de l’organisme. Ce déséquilibre entraîne
    des pertes tissulaires ayant des conséquences
    fonctionnelles délétères. Il s’agit d’une perte tissulaire
    involontaire.

   L’amaigrissement se différencie de la dénutrition par
    le caractère non délétère de la perte pondérale. Il peut
    être volontaire ou non.
Nutrition et Cancer NICOLINI Stéphanie Diététicienne - Oncolie
DÉNUTRITION
                                                 Besoins
                                                 énergétiques

            Apports                                   ↑ dépense énergétique
            énergétiques                              ↑ catabolisme protéique
                                                                =
                                                      Perturbations
                                                      métaboliques
                                   -     0   +
Carence d'apport liée à des
problèmes sociaux et/ou à la
pathologie (troubles de l’ingestion,
de la digestion ou de l’absorption)...
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DÉNUTRITION DU PATIENT ATTEINT
      D’UN CANCER

Fréquente : 20 - 60% lors du diagnostic
 30% : sein, leucémie, sarcomes
 55% : lymphomes, colon, prostate,
 20-60% : cancer bronchique
 85% : estomac, pancréas, œsophage, orl

 valeur pronostique propre
 corrélée à l’extension de la maladie

diagnostic précoce + intervention active
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DÉNUTRITION:
         CAUSE MULTIFACTORIELLE

 Type de tumeur
 Localisation de la tumeur

   Anorexie

   Traitement et toxicité
    - Chirurgie
    - CT : nausées, vomissements, dysgueusie…
    - RT : inflammation, douleur, diarrhées…

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DÉNUTRITION : CONSÉQUENCES

   apathie, asthénie
   altération du système immunitaire
   augmentation du risque infectieux (…infections
    nosocomiales)
   anémie
   défaut de synthèse hormonale
   diminution de la force musculaire (risque de
    chute…)
   retard de cicatrisation, escarres
   durée d’hospitalisation plus longue
   …
    7
DÉNUTRITION : CONSÉQUENCES

Statut nutritionnel

 Influence l’efficacité des traitements
 Influence la réponse aux traitements

 Influence la tolérance des traitements

 A des conséquences sur la résistance aux infections

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Les effets de la dénutrition

Les effets de la dénutrition associée aux maladies
sont insidieux :

  Réduction de la qualité de vie des personnes soignées
  Augmentation de la dépendance et de la charge des
   soins
  Augmentation des coûts de prise en charge
   hospitalière
PRÉVENIR LE RISQUE …
   La nutrition du patient est l’affaire de tous :
       lui-même
       sa famille
       son entourage
       les soignants
       …

   Prise en charge initiale :
     Consultation d’annonce
          Identifier le patient à risque

     Prise en charge globale du patient = soins de support si
      nécessaire.
LE DÉPISTAGE DE LA DÉNUTRITION

 IMC = poids/taille²
 Perte de poids. Depuis quand ?

1er critère à surveiller : le poids
       - impliquer le patient
       - mesurer à l’entrée d’une hospitalisation
       - vérifier au moins une fois/semaine
CRITÈRES DE DÉNUTRITION

   IMC ≤ 18,5 chez l’adulte
              ou ≤ 21 chez le sujet de + de 70 ans

   Perte de poids ≥ 5% en 1 mois ou ≥ 10% en 6 mois

                                            (HAS, 1er mars 2010)
CRITÈRES DE DÉNUTRITION
En pratique :

   Des chiffres clés comme signal d’alarme

 Se référer au poids habituel, si poids à 1 mois et 6 mois
non connus

         Poids habituel   Perte de 5%   Perte de 10%
             100 kg          5 kg          10 kg
             80 kg           4 kg           8 kg
             50 kg           3 kg           5 kg
LE DÉPISTAGE DE LA
               DÉNUTRITION

   Relevé d’information : mode de vie, difficulté à
    s’alimenter…

   Biologie : albumine, préalbumine,CRP…

   NRI (indice de risque nutritionnel) : prise en compte
    de l’albumine et de la variation de poids.
CRITÈRES DE DÉNUTRITION

   Albumine < 30g/L chez l’adulte
        ou < 35g/L chez patient de + de 70 ans

                         Patient obèse dénutri

                                           (HAS, 1er mars 2010)
Comment prendre en charge les patients dénutris ou
à risque de le devenir ?

          Optimiser les prises alimentaires

  • Comment ?
OPTIMISER LES PRISES
             ALIMENTAIRES

 Les goûts, les envies
 Fractionnement

 La douleur ?

 Le patient est-il capable de s’alimenter ?

 Le patient s’alimente-t-il suffisamment ?

 Relevé d’ingesta

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Choix des profils alimentaires possibles au CHU :

                                    En fonction des pathologies :
   En fonction de l’âge :
                                            A. sans sucre simple
            Alimentation normale           A. coronarien
            A. personne âgée               A. diabétique
            A. enfant                      A. protégée
            A. bébé                        A. protégée sans sucre
                                            R. insuffisant rénal
                                            R. insuffisant rénal diabétique

En fonction des textures :                  R. d’épargne digestive
                                            R. pauvre en résidu
       Alimentation molle                  R. sans gluten
       Alimentation hachée
       Alimentation mixée lisse
       Alimentation liquide                Alimentation entérale
OPTIMISER LES PRISES
               ALIMENTAIRES

   ENRICHIR, comment?
-   lipides: crème fraîche, beurre, produits laitiers 40%,
    charcuterie, sauces, fruits secs oléagineux
-   protéines: lait en poudre entier, œufs, jambon mixé,
    fromage râpée
-   glucides : féculents, produits sucrés…

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OPTIMISER LES PRISES
               ALIMENTAIRES

   ENRICHIR, comment?
-   lipides: crème fraîche, beurre, produits laitiers 40%,
    charcuterie, sauces, fruits secs oléagineux
-   protéines: lait en poudre entier, œufs, jambon mixé,
    fromage râpée
-   glucides : féculents, produits sucrés…

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CAS CLINIQUE (1)

 M. T, 65 ans, K du bord de langue, marié,
  hémiglossectomie il y a 15 jours.
  RT. CT. non débutées.
 Antécédents : diabète de T2, hypercholestérolémie
  traitée par mesures hygiéno-diététiques.
 Perte de 5 kg depuis le diagnostic, pas de poids
  récent.
 Alimentation per-os/24h : difficulté de mastication,
  apports diminués de 1/3.

Que proposez-vous ?

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CAS CLINIQUE (1)

   A. J’enrichis : matières grasses, collations sucrés,
    protéines…

   B. J’adapte la texture

   C. Je ne fais rien, c’est contraire à la prise en charge
    du DT2 et de l’ Hypercholestérolémie

   D. Je complète un relevé d’ingesta

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CAS CLINIQUE (1)

   A. J’enrichis : matières grasses, collations
    sucrés, protéines.. 

   B. J’adapte la texture 

   C. Je ne fais rien, c’est contraire à la prise en
    charge du DT2 et de l’ Hypercholesterolémie

   D. Je complète un relevé d’ingesta 

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ET LES PATHOLOGIES ASSOCIÉES?

 Diabète T1 ou T2
 Cholestérol

…

 Prescriptions diététiques antérieures ?
 Si nécessaire adaptation des traitements.

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CAS CLINIQUE (1)

 M. T, 65 ans, K du bord de langue, marié,
  hémiglossectomie il y a 15 jours.
  RT. CT. non débutés.
 Antécédents : diabète de T2, hypercholestérolémie
  traitée par mesures hygiéno-diététiques.
 Perte de 5 kg depuis le diagnostic, pas de poids
  récent.
 Alimentation per-os/24h : difficulté de mastication,
  apports diminués de 1/3.

          Conseils donnés pour enrichir l’alimentation.
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CAS CLINIQUE (1)

 M. T, 65 ans, K du bord de langue, marié,
  hémiglossectomie il y a 15 jours.
  RT. CT. non débutés.
 Antécédents : diabète de T2, hypercholestérolémie
  traitée par mesures hygiéno-diététiques.
 Perte de 5 kg depuis le diagnostic, pas de poids
  récent.
 Alimentation per-os/24h : difficulté de mastication,
  apports diminués de 1/3.

          Conseils donnés pour enrichir l’alimentation.
     27
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LE POIDS, UNE DONNÉE SIMPLE
               MAIS INDICATIVE

   Reflet de la variation de masse maigre et/ou grasse si
    pesée 1 fois/ semaine.

   Essentiel pour guider la prise en charge

   Méthode simple, reproductible et.. peu coûteuse.

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CAS CLINIQUE (2)

 M M.,59 ans, néo pulmonaire, débute la
  chimiothérapie aujourd’hui, vit seul.
 Poids 55 kg, perte de 7 kg en 2 mois

 Poids de forme : 72 kg

 Taille : 1m65, IMC : 20.2.

 Prises per-os/24h = 1200 kcal, peu de viande.

Que proposez-vous ?
CAS CLINIQUE (2)

   A. Je ne fais rien, c’est classique chez ces patients.

   B. J’enrichis son alimentation, c’est suffisant.

   C. Je complète un relevé d’ingesta.

   D. Une complémentation orale est indiquée.

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CAS CLINIQUE (2)

   A. Je ne fais rien, c’est classique chez ces patients.

   B. J’enrichis son alimentation, c’est suffisant.

   C. Je complète un relevé d’ingesta 

   D. Une complémentation orale est indiquée 

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DÉNUTRITION : COMPLÉMENTATION
             NUTRITIONNEL ORALE ( CNO)
   Le patient doit être sensibilisé, connaître les
    raisons et le but de la prescription.
   Si l’acceptabilité est bonne, l’observance à
    court terme l’est moins.
   Les CNO ne sont pas forcément substituables
    entre eux, pourquoi ?

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LA COMPLÉMENTATION ORALE

   existent sous forme liquide, sous forme de crème.

   existent en différents parfums (chocolat, vanille, caramel,
    café , fruits des bois, abricot, orange, cassis, tomate….)

   existent sous forme de lait parfumé, de jus de fruit, de
    yaourt liquide.

   existent en version salée sous forme de potage enrichi.

   peuvent être hypercaloriques et hyperprotidiques ou
    soit l’un, soit l’autre.
DÉNUTRITION : COMPLÉMENTATION
            NUTRITIONNEL ORALE ( CNO)

   Penser à :
       l’indication
       la motivation
       au goût
       l’adaptation de la texture
       la posologie
       la température
       l’observance
       le renouvellement et délivrance
       la conservation (24h après ouverture)

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CAS CLINIQUE (3)

   M. R, 70 ans, K bord de langue, 7ième semaine de RT.

   Poids = 90 kg, perte de 3 kg/7j.

   Prises per-os/24h : aphagique depuis 2 jours.

Que proposez-vous ?

         36
CAS CLINIQUE (3)

   A. Perfusion de glucosée 10%

   B. Nutrition parentérale

   C. Nutrition entérale

   D. Rien, c’est transitoire puisqu’il termine sa RT

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CAS CLINIQUE (3)

   A. Perfusion de glucosée 10%

   B. Nutrition parentérale

   C. Nutrition entérale

   D. Rien, c’est transitoire puisqu’il termine sa RT

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LA NUTRITION ENTÉRALE

 Physiologique (trophicité intestinale)
 Morbidité

 Coût moins élevé

 Simplicité de prescription et de surveillance

 Mise en œuvre au domicile facile

 Temporaire

 C’est un traitement efficace et qui doit être
 encouragé.
CONCLUSION (1)

Prise en charge de l’alimentation : 3 niveaux

1)   Optimiser les apports per-os: hypercalorique (HC) et
     hyperprotidique (HP).

2)   Complémentation orale

3)   Nutrition artificielle, entérale ou parentérale.

          41
CONCLUSION (2)

   Le statut nutritionnel est pronostic.

   Le dépistage et le traitement de la dénutrition sont
    essentiels.

   Prise en charge pluridisciplinaire.

   Rôle centrale de l’aide-soignante : surveillance,
    évaluation de l’observance et dans la stratégie de soin

         42
MISSIONS DE L’AS
Observation : état bucco-               Recueil informations :
dentaire, attitude patient aux          habitudes alimentaires
repas, relevé d’injesta sur 3
jours

                                 AS
  Proposer des repas
  adaptés ! = rôle
  propre                                     Repérage des
                                             situations à risque

     Marqueurs
     anthropométriques :
     poids – taille - IMC               Transmission
                                        d’informations
Pour le personnel interne au CHU de Besançon le
CLAN (Comité Liaison Alimentation et Nutrition)
organise une formation « dénutrition » pour vous aider à
prendre en charge les patients dénutris.

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