2019-2024 PROGRAMME DE POLITIQUE GÉNÉRALE - du CPAS de la Ville de Bruxelles
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Introduction................................................................................................................................... 5 TABLE DES MATIÈRES 1. Action sociale........................................................................................................................ 8 Femmes et familles monoparentales...................................................................10 Jeunes..................................................................................................................................... 11 Seniors.................................................................................................................................... 14 Sans-abri................................................................................................................................ 17 2. Insertion socio-professionnelle............................................................................... 18 3. Economie sociale............................................................................................................. 20 4. Santé........................................................................................................................................ 22 5. Lutte contre l’isolement .............................................................................................. 26 6. Personnel.............................................................................................................................. 28 7. Patrimoine............................................................................................................................ 32 8. Transition écologique ................................................................................................... 35 9. Bonne gouvernance...................................................................................................... 38 Conclusion .................................................................................................................................. 40
V ille de plus de 177.000 habitants, Ces chiffres et cette urgence sociale appellent INTRODUCTION Bruxelles connait de grandes disparités. à une réaction forte des pouvoirs publics. Les Capitale de l’une des plus riches et prospères autorités de la Ville de Bruxelles et celle du régions d’Europe, elle compte néanmoins un Centre public d’Action sociale sont conscients nombre croissant d’habitants vivant dans une de ces enjeux et entendent bien se donner situation de grande précarité. De plus en les moyens pour réduire ces inégalités et ces plus de citoyens sont aujourd’hui confron- facteurs de pauvreté. Le CPAS constitue bien tés à des difficulté socio-économiques et ce, souvent le dernier recours pour éviter de bas- à différents stades de leur vie. Le rapport culer dans la grande pauvreté. Il assure l’aide bruxellois sur l’état de la pauvreté 1 établit sociale due par la collectivité aux personnes que plus de 30% de la population en Ré- n’ayant plus d’autre choix. Cette aide sociale gion bruxelloise vit sous le seuil de risque de est, faut-il le rappeler, un droit. Son but est de pauvreté, la Ville de Bruxelles faisant partie permettre à chacun de vivre une vie conforme des communes les plus concernées par ce à la dignité humaine comme le prévoit l’article phénomène. La pauvreté latente et crois- 1er de la loi organique des CPAS de 1976. L’aide sante touche de plus en plus de femmes, apportée par le centre peut être matérielle, d’enfants et de personnes âgées. Le nombre sociale, médicale, médico-sociale ou encore de personnes sans-abri a significativement psychologique. Aujourd’hui, néanmoins, le augmenté en Région bruxelloise, avec une revenu d’intégration social se situe en deçà du estimation de plus de 4.000 personnes vivant seuil de risque de pauvreté (fixé à 1139 euros dans la rue. Les causes de la précarité peuvent pour un isolé et 854 euros pour un cohabitant être variées mais un constat est fait par les par mois). Le montant du revenu d’intégration travailleurs sociaux : une difficulté en entraine est fixé à 910,52 euros pour un isolé et à 607,01 souvent d’autres, on peut parler de toboggan euros pour un cohabitant. Conscient que ce social. Il est donc fondamental de travailler à montant n’est pas suffisant pour vivre correc- une prise en charge globale de l’usager et non tement, le CPAS plaidera de toutes ses forces segmentée par problématique (demande RIS, auprès des instances compétentes pour le médiation de dettes) ; nous y reviendrons. relever au-dessus du seuil de pauvreté 2. (E)RI Allocations de chômage minimum Seuil de pauvreté (Belgique – 2017) Taux cohabitant 607,01 €/mois 550,42 € /mois / 781,30 € sur les 6 premiers mois Taux isolé 910,52 €/mois 1.052,48 €/mois 1.139 €/mois Taux personne avec 1.254,82 €/mois 1.271,1 € /mois 1.449 €/mois (pour un adulte charge de famille avec un enfant) 1.736,28 € durant les 3 premiers mois Ça passe à 2.118 €/mois (pour un adulte et trois enfants) 1. Baromètre social, rapport bruxellois sur l’état de la pauvreté, Observatoire de la Santé et du Social Bruxelles, Commission communautaire commune, 2018. 2. Cette augmentation doit être couplée à un relèvement des bas salaires afin d’éviter les pièges à l’emploi. 5
Le CPAS de la Ville de Bruxelles est le plus son métier, notamment les travailleurs sociaux gros CPAS de la Région bruxelloise. Le dans leur travail d’accompagnement social. statut particulier de la Ville de Bruxelles, à la fois commune, capitale du pays et capitale Dans ce contexte, l’action sociale apparait de l’Europe explique en partie la singularité plus que jamais essentielle pour mener à bien de l’action du CPAS, des demandes et des le projet de la Ville de Bruxelles fondé sur des besoins auxquels il est confronté. À cet égard, principes de solidarité, d’égalité des chances, volontariste et déterminé à agir là où les d’émancipation et d’épanouissement. besoins sont réels, le CPAS poursuivra avec la Vu les chiffres alarmants de la pauvreté, Ville son engagement auprès des personnes l’axe social sera la première des priorités les plus précarisées à utiliser les leviers les ces six années à venir. Les actions devront plus variés et audacieux qu’il soit afin de clairement être envisagées sur le long terme. lutter contre les risques de pauvreté. Aux solutions d’urgence, seront privilégiées En 2018, le CPAS a aidé et accompagné plus des solutions structurelles ayant comme de 27.000 personnes dont plus de 22.000 objectif de sortir durablement les personnes financièrement. En 15 ans, ce chiffre a dou- la précarité. La prévention sera également blé. Un pic a été observé dans les demandes un axe déterminant du travail afin que les liées à une exclusion de chômage suite à personnes n’arrivent pas au CPAS. Rompre la réforme des allocations de chômage et l’isolement social dans lequel sont bien le durcissement des conditions d’accès, il y souvent plongées les personnes en situation a quelques années 3. Si les chiffres se sont, précaire figurera également parmi les objectifs. à ce jour, stabilisés au CPAS, le nombre de personne aidées suite à une exclusion reste Le travail sera prioritairement axé sur la néanmoins plus élevé qu’avant la réforme. défense et le renforcement des disposi- Se pose donc la question de l’impact des tifs existants, l’adaptation des outils et des reformes politiques et la question de la leviers disponibles et la mise en place de solidarité de tous les niveaux de pouvoir face nouveaux projets afin de répondre au mieux à la problématique de la précarité. S’il on aux besoins et aux attentes des personnes peut se réjouir de la baisse du chômage, la les plus fragilisées. Outre l’urgence sociale, qualité de l’emploi de plus en plus précaire 4 l’urgence environnementale figure naturelle- et les exclusions faisant gonfler la charge du ment parmi les priorités. CPAS doivent être rappelées. Le CPAS de la Ville n’est clairement pas un outil Les changements de règlementation et de qui subit et applique les politiques fédérales législation pris aux autres niveaux de pouvoir ou régionales mais est un acteur mettant pèsent, en outre, bien souvent sur la charge en place des politiques émancipatrices et de travail administratif (plus de contrôle,…). innovantes. Étant donné son statut singu- Raison pour laquelle le CPAS entend lier, il affirmera son rôle de porteur de projets soutenir son personnel et lui donner les outils pilotes, en collaboration avec les partenaires nécessaires afin que chacun puisse exercer politiques et le milieu associatif en particulier. 3. 10 % de cette augmentation se concentre entre 2014 et 2016. Depuis lors, le chiffre se stabilise. Plusieurs facteurs l’expliquent, notamment la réforme du chômage. Les effets s’en font ressentir dès le début de 2014 avec une augmentation du nombre de personnes faisant appel au CPAS suite à une sanction ou une exclusion. (119 en 2013 > 390 en 2014). En 2015, cela passe à 1071 personnes. Depuis 2016, 592 personnes mais le nombre de personnes aidées exclues du chômage demeure toujours plus important qu’avant la reforme. 4 . Baromètre FGTB. 6
Cette note permet de donner la vision et INTRODUCTION de tracer les grandes orientations choisies pour ces six prochaines années. Le plan stratégique sera amené à se décliner annuellement et les matières, de nature transversales, à s’entremêler. Chaque année, aura lieu le suivi des objectifs, leur évalua- tion et leur éventuelle réactualisation. Cette vision sera « monitorée » par l’administration. Les prochains points abordés présentent ce sur quoi le CPAS va se concentrer, ce qu’il entend amplifier et développer. 7
L ’action sociale est la pierre angulaire du colmater leurs effets dans l’urgence, le CPAS 1. ACTION SOCIALE CPAS. C’est via ces services que les usagers et la Ville entendent travailler à une métho- ont un premier contact avec le CPAS et qu’une dologie anticipatrice. La collaboration avec le aide peut leur être apportée. Afin de renforcer secteur associatif sera également primordiale l’accessibilité et la proximité du service public pour une remontée fine de la réalité et du vécu sur le territoire étendu de la Ville de Bruxelles, les de toutes les personnes vivant sur le territoire autorités ont décidé de mettre l’accent, d’une de Bruxelles. part, sur la décentralisation des infrastruc- tures publiques via une répartition territoriale Dans la prise en charge des ayant-droits, l’ap- et, d’autre part, sur la qualité des services, via proche globale sera favorisée et non pas une gestion et un encadrement adéquats. segmentée en fonction de la problématique Le CPAS a ainsi décentralisé ses antennes rencontrée. Et ce, afin de travailler avec l’usa- sociales, premiers points de contacts avec ger de manière plus transversale et durable. Le les usagers, dans 11 quartiers différents. CPAS continuera par ailleurs à privilégier une Parmi celles-ci, l’antenne de Neder-Over-Heem- logique d’accompagnement de qualité du beek est actuellement implantée au sein de bénéficiaire et non une logique de contrôle, la structure du Logement bruxellois dans des l’usager s’impliquant activement dans ce locaux inadaptés à l’accueil du public. Il processus. À ce titre, la problématique du manque de la place tant pour les travailleurs surendettement fera l’objet d’une attention que pour les usagers et plus particulièrement particulière, tant du point de vue de la préven- pour les activités liées à la jeunesse. Une tion, de la guidance que du recouvrement des alternative sera donc trouvée rapidement. dettes via le service de médiation de dettes. Une 12e antenne verra également le jour Les questions relatives aux crédits à la consom- sur Laeken, la troisième du quartier, afin de mation, aux paris sportifs… seront plus compléter les services offerts par les Antennes spécifiquement observées afin de développer Bollen et Stéphanie et ainsi de mieux répondre des outils de prévention proactifs. Les usagers aux demandes de la population de ce quartier du CPAS seront sensibilisés à ce risque mais (dont la démographie est amenée à croître aussi nos travailleurs et plus particulièrement ces prochaines années). Le CPAS étudiera les personnes sous contrat article 60. aussi la possibilité de renforcer sa présence à En plus du travail fait dans les antennes, le CPAS Haren en fonction des besoins de la population. entend renforcer ses contacts avec le tissu N’oublions pas la volonté « tout à 10 minutes » associatif pour faire circuler l’information rela- de la majorité de la Ville de Bruxelles. tive aux aides existantes d’une part et, d’autre En matière d’action sociale, le CPAS renforcera part, détecter des situations difficiles et arriver les services existants et développera de nou- à amener les personnes dans le besoin au CPAS. veaux projets, en insistant notamment sur la prévention. Parmi les grands combats que le CPAS entend porter sur la scène nationale figure l’individua- Afin de mieux anticiper les phénomènes lisation des droits, c’est-à-dire le fait de lier les sociaux et les besoins des usagers, détecter droits d’une personne à sa situation propre les nouveaux enjeux et renforcer les mesures et non en fonction de certains choix de vie de prévention, le CPAS développera une (cohabitation, mariage…). À ce jour, le régime méthodologie et des outils de recueil de de sécurité sociale belge prévoit des alloca- données via sa Cellule Études et grâce tions différentes en fonction de la situation à des partenariats extérieurs (notamment familiale des bénéficiaires. Les montants les universités). Effectivement, des nouvelles accordés sont différents si la personne vit seule, populations sont détectées sur notre terri- est mariée ou cohabitante légale. Ce modèle toire, de nouveaux besoins et phénomènes repose sur un modèle de famille traditionnelle apparaissent,... Pour mieux les appréhen- où le père de famille subvient aux besoins. der et donc ne pas seulement les subir et Cette vision n’est plus en phase avec l’évolution 9
de la société et les mutations du modèle familial. demander de l’aide. Il s’agit pourtant d’une Ce système génère des injustices et un stricte application de la loi et du respect manque d’indépendance et d’autonomie des d’une série de droits. femmes, en particulier. Parmi les usagers, le centre entend ces pro- Y figure également l’automatisation des chaines années porter une attention parti- droits afin de garantir que tous y aient accès culière aux publics identifiés comme les plus directement. Trop de personnes en situation fragilisés et bien souvent les plus isolés : les de précarité ne font pas valoir leurs droits, par femmes et les familles monoparentales, les méconnaissance ou parce qu’elles n’osent pas jeunes et les seniors. Femmes et familles monoparentales L es chiffres du CPAS pointent la part croissante de femmes en situation de pré- carité. Plusieurs facteurs corrélés l’expliquent : Le CPAS a pleinement connaissance et conscience de cette problématique et la consi- dère comme un enjeu essentiel. Aujourd’hui, au cours de leur vie les femmes subissent plus de la moitié des bénéficiaires d’un reve- au quotidien davantage de discrimination nu d’intégration du CPAS sont des femmes. (emploi, logement, santé, famille…) et de La portion de familles monoparentales faisant violence. Elles se retrouvent plus souvent appel au CPAS est dix fois plus élevée que seules responsables des enfants et donc ne celles des autres familles. Et en 2018, 18% des travaillent pas ou occupent davantage de bénéficiaires d’un revenu d’intégration étaient postes à temps partiel. La grande majorité des familles monoparentales et 93% avaient des familles monoparentales ont une femme comme cheffe de famille une femme. pour cheffe de famille. Bien souvent, elles ne touchent pas les pensions alimentaires dues C’est pourquoi le CPAS mettra, à l’instar du par les pères eux-mêmes insolvables. Leurs projet Miriam pour les mères seules 7, l’accent salaires ainsi que leurs pensions sont souvent sur les femmes et sur les enfants à leur charge. plus faibles que ceux des hommes 5. L’indice Et cela en renforçant l’accompagnement de leur bien-être et les inégalités en matière de spécifique des femmes où la confiance et le santé s’aggravent également 6… Ces constats respect doivent occuper une place essentielle. s’amplifient lorsque la femme est issue d’un milieu précarisé. En effet, lorsqu’elles ont besoin d’aide, ces femmes, souvent isolées ou en perte de On relève par ailleurs un nombre en aug- confiance vis-à-vis des institutions, n’exercent mentation constante de femmes sans-abri pas leurs droits. Le CPAS renforcera ses sur le territoire communal (de 19% en 2011 collaborations avec le tissu associatif, les à 32% en 2017). Ce chiffre est évidemment écoles et les Maisons de Quartier pour inquiétant puisqu’une femme en rue est identifier les femmes en situation difficile, encore plus vulnérable et certaines sont informer au mieux ces femmes sur leurs droits accompagnées d’enfants. et les sortir de l’isolement. 5. Baromètre social, idem: salaires en moyenne 20,6 % inférieurs à ceux des hommes, pensions en moyenne 26% inférieures à celles des hommes. 6. Enquête Solidaris. 7. Le CPAS participe depuis octobre 2018 au projet Miriam. Un projet qui a pour objectif d’aboutir à l’émancipation socio professionnelle du public sélectionné par ce projet, à savoir les mères seules. Il a été constaté que ce public en particulier vit dans une précarité plus grande du fait que ces mères assument seules les charges du ménage et l’éducation des enfants. 15 femmes participent ainsi à ce projet et sont coachées par un Case Manager au sein du CPAS. 10
Pour les femmes se retrouvant à la rue, le CPAS Constatant les difficultés pour de nombreuses 1. ACTION SOCIALE entend renforcer son dispositif de logements femmes qui souhaitent intégrer un processus de transit qui leur sera réservé. Concernant le de formation et/ou d’insertion profession- patrimoine locatif, le CPAS mettra également nelle à faire garder leur(s) enfant(s), le CPAS l’accent sur les logements adaptés aux familles entend travailler avec la Ville de Bruxelles et son (3 chambres et plus). Par ailleurs, comme cela Échevinat de la Petite Enfance, à la création de a été mis en place notamment en France, nouvelles places d’accueil et au développe- la distribution de kits hygiéniques destinés ment de services plus souples et innovants. aux femmes dans le besoin sera organisée par le CPAS. Par ailleurs, des femmes victimes de mal- traitance s’adressent aussi au CPAS et sont Via son Département Emploi et Formation, prises en charge par les travailleurs sociaux. le CPAS poursuivra la recherche de solu- La sensibilisation des travailleurs aux droits tions adaptées aux femmes et à leurs besoins des femmes en cas de violence (maintien spécifiques dans le cadre de leur insertion socio- au domicile, demande d’asile, traite des professionnelle (compatibilités avec les horaires êtres humains…) sera renforcée en vue de scolaires, solutions de garde d’enfant…) et à détecter encore plus efficacement les leur formation, étant donné le faible niveau de personnes victimes de violence. Les colla- scolarité et l’absence d’expérience profession- borations avec les associations actives en la nelle fréquemment constatés pour les raisons matière (collectif pour femmes battues, centre citées plus haut. En vue de leur épanouissement de prise en charge des violences sexuelles…) personnel, le CPAS poursuivra également l’opé- seront également renforcées. ration promo-sport permettant de couvrir les frais d’un abonnement à une activité sportive. Jeunes E n Région bruxelloise, plus d’un enfant sur 5 nait dans un ménage sans revenu de travail. 39% des enfants naissent dans un En Belgique, le taux de déprivation matérielle des enfants est d’environ 15 %, ce qui est supérieur à la moyenne des pays voisins 11. ménage avec un seul revenu et près d’un Cette moyenne belge recouvre en outre de cinquième des enfants naissent dans un fortes disparités entre régions, Bruxelles étant ménage où la mère vit seule au moment de particulièrement concernée (29 % à Bruxelles, la naissance 8. Pour mesurer les difficultés 22% en Wallonie et 8 % en Flandre). La pauvreté spécifiques des enfants, outre le revenu, un démarre dès la naissance et a tendance à nouvel indicateur agréé au niveau européen se répéter de génération en génération, (2018) se base sur les conditions de vie 9 : ce qu’on appelle la reproduction intergéné- l’indicateur de déprivation matérielle 10. rationnelle de la pauvreté. 8. Baromètre social, idem. 9. Rapport « La pauvreté et la déprivation des enfants en Belgique. Comparaison des facteurs de risque dans les trois Régions et les pays voisins », Fondation Roi Baudouin, 2018. 10. L’indicateur de déprivation matérielle se base sur l’accès à un même ensemble de 17 items (vacances, loisirs réguliers, jeux d’intérieur, habits neufs, chaussures à la bonne taille, fruits et légumes à chaque repas ...) considérés comme nécessaires pour tout enfant vivant en Europe. 11. On considère qu’un enfant est en situation de déprivation lorsqu’il est privé d’au moins 3 items. Lorsqu’on prend un seuil plus élevé, l’écart se creuse encore plus avec les pays voisins. 12 % des enfants sont privés en Belgique d’au moins 4 items. Aux Pays-Bas, en France ou encore en Allemagne, 7 à 9 %. 11
La pauvreté infantile est une réalité préoccu- et de durée de l’activité), son offre d’activités pante car, en plus de priver l’enfant de certains extrascolaires, le financement de repas de ses besoins durant les premières années scolaires et de goûters sains par exemple. de sa vie, elle peut handicaper son devenir L’accompagnement scolaire sera proposé de manière tout à fait injuste. Bien souvent, automatiquement aux enfants des familles les inégalités sociales se transforment en aidées par le CPAS. Cela fait partie de cette inégalités de réussite scolaire. Dès la première « nouvelle » conception de prise en charge primaire, les enfants issus de milieux défavori- globale de l’usager. sés accumulent plus de retard que les autres, une différence qui se renforce par la suite. Les Pour les plus petits, face à la difficulté de faire jeunes qui aujourd’hui quittent tôt l’école, garder son enfant pour trouver un travail, pour sans qualification, sont les parents vulné- se former ... particulièrement pour les familles rables de demain. Ces cercles vicieux doivent monoparentales ou personnes exerçant des être brisés. Il apparait essentiel d’investir dans métiers aux horaires non conventionnels, des services de qualité pour soutenir le le CPAS travaillera à une augmentation du développement des plus jeunes 12. nombre de places d’accueil en collabora- tion avec la Ville et les associations et/ou les En outre, la population se rajeunit à Bruxelles. entreprises. Et ce, en vue de mettre en place C’est un facteur évidemment positif qui des dispositifs souples et multiples : crèches, constitue une opportunité mais qui demande haltes garderies ... également une attention renforcée. Le rôle des acteurs publics sera d’anticiper et d’ac- Pour les élèves de primaires et les adoles- compagner cette évolution démographique. cents, le CPAS entend augmenter le nombre Trop souvent considérées comme un coût, de places en écoles des devoirs 13 face à la les politiques familiales et de petite enfance demande croissante des familles. Aujourd’hui, doivent être vues comme un investissement. les écoles des devoirs sont organisées dans les 11 antennes sociales. La volonté est d’ampli- Afin de donner ses chances à chacun, le fier ce service et de l’implanter durablement CPAS a mis en place un certain nombre de dans les quartiers. Ces écoles des devoirs sont services à destination des plus jeunes. Le aussi un formidable outil de proximité entre centre entend les renforcer et mettre sur les travailleurs sociaux et les familles pour pied de nouveaux projets, en impliquant faire circuler les informations, sensibiliser les un maximum le jeune ainsi que son ou ses parents à certaines problématiques, détecter parent(s). L’objectif visé est de faire en sorte des besoins ... que ces jeunes puissent trouver leur place dans la société, s’émanciper et ne pas devoir à Pour les plus de 16 ans, des salles d’études leur tour dépendre du CPAS. sont ouvertes gratuitement depuis 2018 durant les sessions d’examens (à raison de La réussite scolaire étant une des clés de 6 jours sur 7, de 9h à 21h) 14. Et ce, afin de l’émancipation personnelle, le CPAS renfor- répondre à la problématique des logements cera ses services d’écoles des devoirs, ses parfois exigus, inadaptés et trop bruyants salles d’étude (en terme de nombre de salles pour permettre à un élève de réviser dans 12.Rapport « Voir l’école maternelle en grand. Des compétences clés pour mieux prendre en compte la précarité et la diversité », Fondation Roi Baudouin, 2019. 13. Le bilan des écoles des devoirs affiche en 2017-2018 un taux de réussite scolaire de 93% pour 471 enfants inscrits (244 enfants issus de familles aidées par le CPAS). 456 jeunes sont encore sur listes d’attente. 14. Fréquentation en augmentation avec en moyenne 120 élèves sur 200 places par jour dans 3 salles. 780 inscrits lors de la dernière session d’hiver. Plus de 1.600 lors de la session de juin 2018, les élèves de secondaire et du supérieur ayant alors leurs examens au même moment. 12
de bonnes conditions. Vu la demande et climat de confiance et de non stigmatisation. 1. ACTION SOCIALE l’enjeu, la volonté est clairement d’ouvrir plus Ce projet sera réalisé de concert avec la Plate- de salles sur le territoire voire d’envisager forme de lutte contre la pauvreté. l’ouverture de ces salles toute l’année. Enfin, le projet d’une maison de l’adoles- Depuis plus de dix ans, la cellule étudiants cent « MADO » subsidié par la Fédération du CPAS s’inscrit au cœur du processus Wallonie-Bruxelles ouvrira prochainement d’intégration sociale des jeunes bénéficiaires ses portes dans le quartier Bockstael en d’un revenu d’intégration en réponse à la collaboration avec le CPAS et son Département paupérisation du milieu estudiantin en leur Formation. La Mado proposera aux jeunes offrant un accompagnement scolaire 15, un de 11 à 25 ans et leur famille une approche soutien d’ordre psychosocial et financier 16 de prise en charge globale et intégrée dans La Cellule renforcera encore davantage ses un lieu unique, compte tenu des probléma- actions à destination de la jeunesse no- tiques multifactorielles que les jeunes peuvent tamment en matière de coaching, de jobs rencontrer. Ce panel de services et de profes- étudiants, de Stage First par exemple. En sionnels pourra répondre à leurs questions, les matière de langues, la cellule poursuivra orienter et les guider. son action en matière d’alphabétisation et étudiera la possibilité de mettre en place des Afin d’accompagner également le jeune en stages d’immersion. dehors du cadre scolaire et de favoriser son épanouissement, le CPAS renforcera son offre Dans le cadre du renforcement des collabo- d’activités extrascolaires (voyages, sport, rations avec le monde enseignant, le CPAS culture ...), via notamment des collaborations et la Ville de Bruxelles souhaitent mettre sur avec le tissu associatif et les institutions cultu- pied un médiateur « pauvreté ». Ce dernier relles et sportives de la Ville de Bruxelles. assurera le lien entre les familles précari- sées et les équipes scolaires afin de garan- Dans les actions tournées vers la jeunesse, tir les meilleures chances de réussite. Outre il faut aussi développer un encadrement l’élève, les parents seront aussi soutenus dans particulier pour les jeunes NEET (ni à l’emploi, cette démarche ; l’objectif étant de renforcer ni aux études, ni en formation), les jeunes en le lien et le dialogue entre les parents, les autonomie et les MENA (mineurs étrangers professeurs et la direction et d’instaurer un non accompagnés). 15. Le taux de réussite des jeunes aidées dans leurs études est de 75% dans le secondaire et de 68% dans le supérieur. A noter que ces chiffres sont supérieurs à la moyenne. 16. Cela concerne plus de 2.500 jeunes âgés en moyenne de 18 à 25 ans dont la grande majorité est cohabitant. Plus de la moitié sont issus de familles préalablement aidées par le CPAS soulignant l’importance de lutter contre le déterminisme social. 13
14
Seniors 1. ACTION SOCIALE Le CPAS accompagne les personnes à diffé- de projets de logements. rents stades de leur vie. Les aînés peuvent aujourd’hui faire appel au CPAS par exemple Lorsque le maintien à domicile n’est plus au travers de son service d’aide à domicile, possible, l’ainé peut se tourner vers nos cinq ses maisons de repos, ses maisons de repos maisons de repos et établissements de et de soins et ses résidences services. soins spécialisés dans les maladies liées à la vieillesse (Alzheimer, troubles mentaux ...) L’objectif fixé par la Ville de Bruxelles et son ou aux handicaps. Vu l’évolution démogra- CPAS est de maintenir en autonomie de vie phique et le nombre croissant de seniors, les le plus longtemps possible ses habitants et de maisons de repos du CPAS continueront de rompre leur isolement. Le CPAS entend donc déployer leurs pleines activités et le projet de ces prochaines années adapter son offre de création d’une 6e maison de repos sera lancé. services d’aide à domicile pour les seniors Une étude pour trouver l’endroit le plus pour répondre le plus efficacement aux opportun pour son implantation sera réalisée. besoins (service bricolage, jardinage,…). La rénovation et la mise en conformité des À ce titre, la Ville de Bruxelles et le CPAS maisons de repos seront poursuivies. rationnaliseront leurs outils. Le CPAS pour- suivra également les collaborations avec des Chaque institution verra également son services spécialisés dans les soins à domicile. projet de vie redéfini et dynamisé afin d’aug- menter toujours plus la qualité de vie des Il entend également accentuer tout ce qui a seniors. Et ce, par exemple, via un catalogue trait à l’intergénérationnel, par exemple en d’activités diversifié, une alimentation plus terme d’activités (cf. lutte contre l’isolement), gourmande, une ouverture sur le quartier et de services (crèches ou écoles des devoirs une implication dans le tissu local, l’installa- dans les maisons de repos par exemple) ou tion de potagers ... Maison Vésale 15
Restaurant social Restaurant social 16
Sans-abri 1. ACTION SOCIALE L e dernier dénombrement de la Strada annonçait 4.000 personnes sans-abri en Région bruxelloise, un chiffre en augmentation l’hébergement de 350 personnes en capacité maximale. La gestion de ces hébergements est confiée au Samusocial. En dehors du constante. Rien qu’entre 2016 à 2017, le sans- dispositif hivernal, soit de mai à septembre, abrisme a connu un pic de 20% à Bruxelles. ces mêmes étages sont affectés au logement De différentes manières, le CPAS vient en d’urgence dont la gestion est assurée par aide à ces personnes. Et ce afin de veiller à la le CPAS. Il s’agit de 34 logements, soit une dignité humaine et de suppléer aux carences capacité d’accueil de 53 personnes. Une des autres niveaux de pouvoirs. Le centre est réflexion doit être menée d’une part sur le de cette manière venu en aide à quelque remplacement des solutions d’urgence en 3.800 personnes sans-abri, soit 90% des solutions structurelles pour parvenir, à terme, personnes concernées sur tout le territoire à sortir les personnes de la rue. D’autre part, une de la Région. Le CPAS observe également réflexion doit être faite quant aux femmes une augmentation du nombre de personnes sans-abri de plus en plus nombreuses, n’osant sans-abri ayant bénéficié d’une aide mé- se rendre dans les centres où se trouvent dicale urgente (AMU) et une féminisation également des hommes. Pour répondre à croissante du public. L’orientation et le ces besoins, qui ne sont pas saisonniers, le suivi des personnes sans domicile fixe sont CPAS s’engagera de manière volontaire dans réalisés par les assistants sociaux de référence la multiplication de logements de transit et en antenne afin d’assurer la proximité avec le de housing first. quartier où se trouve la personne concernée. Le CPAS fournit régulièrement des adresses Enfin, l’action sociale se tourne également de référence (892 adresses en date du 1er vers les publics aux besoins spécifiques qui mars 2019) pour permettre aux personnes arrivent sur le territoire communal que sont, sans-abri d’entreprendre diverses démarches par exemple, la communauté Roms, les primo- administratives. Le restaurant social du CPAS arrivants, les demandeurs d’asile ou les migrants apporte également un peu de chaleur et de en transit et qui se retrouvent souvent en marge nourriture à ces personnes en situation de de la société (différences culturelles, barrière de pauvreté extrême. la langue, parcours de vie difficile,…). Le CPAS délivre notamment les AMU pour les personnes Le CPAS, en collaboration avec le Samu- en séjour illégal. À cet égard, le CPAS poursui- social, continuera de mettre à disposition vra son engagement auprès de la Plateforme des espaces pour accueillir ces personnes, en citoyenne et plaidera pour une prise en charge particulier durant l’hiver. A ce jour, le CPAS structurelle et pérenne de cette problématique met à disposition l’hiver les étages 1 à 4 du par le gouvernement fédéral, prise en charge bâtiment situé rue Royale 139, permettant aujourd’hui défaillante. 17
Tanneurs 1000 Services Veilleur de nuit 18
U n volet essentiel du travail du CPAS En 2019, ce contrat d’insertion concerne plus 2. INSERTION SOCIO-PROFESSIONNELLE consiste en l’insertion socio-profes- de 1000 travailleurs. Après une évaluation du sionnelle de nombreux ayant-droits sur le dispositif, la mise en perspective des modifi- marché du travail, sous contrat article cations règlementaires et le retour des struc- 60 ou par le stage en entreprise pour les tures accueillantes, le CPAS investira dans la plus jeunes, le Stage First. En effet, chaque formation de ce public (langues, premières bénéficiaire d’un revenu d’intégration ou secours, gestion du stress, règles de travail, d’une aide sociale s’inscrit désormais dans prévention…). Cette étape déterminante un parcours individualisé d’intégration sera renforcée voire allongée si nécessaire. sociale (PIIS). Le rôle du CPAS est d’accom- Parmi les projets de formation doit notam- pagner ces personnes qui rencontrent des ment figurer la problématique de la fracture difficultés et leur permettre de trouver du numérique. La collaboration avec Bruxelles travail. Les raisons de ces difficultés peuvent Formation - proposant une large gamme de être multiples : un manque d’expérience formations, notamment en ligne pouvant ou de qualification dû à un parcours de vie compléter notre catalogue - sera intensifiée. difficile, un arrêt de travail longue durée par La convention avec Bruxelles Formation exemple, mais pas seulement. La méconnais- sera exploitée sous ses différents volets (for- sance de la langue ou l’absence d’équivalence mations, validation des compétences…). La de diplôme en sont aussi parfois la raison. piste de la formation aux métiers en pénurie doit aussi être explorée. Le CPAS souhaite Le CPAS s’engage alors à soutenir les également renforcer ses collaborations avec bénéficiaires dans leur recherche d’emploi les opérateurs actifs dans la recherche d’em- et à les outiller le mieux possible afin qu’ils ploi (la Maison de l’Emploi, Actiris, la VDAB). puissent l’intégrer durablement et ne plus Constatant la difficulté de nombreuses dépendre à terme d’un revenu d’intégration personnes ayant obtenu un diplôme dans social. Trois objectifs seront poursuivis sous leur pays d’origine mais ne pouvant le valo- cette législature : une meilleure formation riser en Belgique, n’ayant dès lors pas accès à des personnes concernées, une pérenni- certains métiers ni à certains barèmes, le CPAS sation des emplois au sein des structures plaidera pour une simplification des procé- qui accueillent ces travailleurs (monitoring, dures d’équivalence et veillera à informer accompagnement…) et une recherche de activement et à accompagner les concernés place de qualité (en mettant l’accent par aux possibilités offertes en matière de valori- exemple sur les métiers en pénurie). sation des compétences acquises. Aujourd’hui, plusieurs pôles au sein du Enfin, le CPAS maintiendra la priorité CPAS assurent les différentes étapes de la au recrutement des travailleurs sous mise à l’emploi : la formation préalable, contrat d’insertion dans l’administration la recherche d’emploi et, selon le cas, un publique et travaillera à la pérennisation des accompagnement durant la durée du contrat emplois au sein des partenaires accueillant d’insertion. Plusieurs projets de formation ces travailleurs. Le CPAS plaidera pour un (Odysée, Coup de Pouce, Work Attitude, meilleur financement de l’encadrement des Langues ...) sont déjà mis sur pied. travailleurs sous contrat article 60. 19
Création d’emplois Renobru 20
D epuis plusieurs années, le CPAS Parmi les grands projets d’économie 3. ECONOMIE SOCIALE développe, d’initiative propre ou en sociale du CPAS, figure l’Usine du linge et partenariat, des projets d’économie sociale son activité de blanchisserie industrielle qui dont le but premier est l’insertion socio- compte 50 travailleurs sous contrat article 60. professionnelle. L’économie sociale est un Compte tenu de la pénibilité du travail et du modèle économique alternatif plus juste, volume de production, l’Usine du Linge a adop- plus durable, plus social et équitable dont té un plan de modernisation fin 2017 reprenant l’objectif principal est de maximiser l’impact une série d’investissements (matériels, tech- sociétal et non les profits. Les activités concernées niques) permettant d’améliorer les conditions répondent généralement à des problématiques de travail, d’améliorer la productivité et de pré- sociales ou environnementales. L’économie parer l’avenir. À cela, d’autres investissements sociale vise à réduire les inégalités, favoriser ont été ajoutés dans le cadre de l’amélioration la cohésion sociale, participer au développe- des performances énergétiques et environne- mentdurable, créer de l’emploi et renforcer le mentales, via l’installation de panneaux photo- pouvoir d’action des citoyens. voltaïques sur l’ensemble du toit de l’usine ayant pour but de produire 30% de la consommation Ce modèle d’économie favorise l’insertion journalière, via le remplacement des en proposant aux personnes engagées une calandres sur les lignes existantes et la expérience de travail - parfois la première ex- suppression de deux chaudières assurant la périence ou la première dans ce domaine production de l’huile et enfin le remplacement - assortie d’une formation. Elle constitue un de l’éclairage par du LED. premier pas dans le marché du travail et vise à permettre à ces personnes de décrocher un D’autres projets d’économie sociale tels emploi durable. que les Ateliers des Tanneurs, au sein du quartier des Marolles, ou le futur Be-Here, Ces projets permettent d’offrir également à deux pas de Tour & Taxis, ont été égale- des services à prix concurrentiel. Parmi ment mis en place à l’initiative du CPAS. Ces les projets d’économie sociale initiés par le initiatives permettent non seulement de CPAS, figurent le projet Ecoflore (entretien et redonner vie à des bâtiments et de revita- aménagement des espaces verts du CPAS, liser certaines zones urbaines, elles offrent des hôpitaux…), Renobru (travaux de aussi à de jeunes entrepreneurs la possibi- rénovation), Relocto (nettoyage de bureaux et lité de se lancer et sont génératrices d’em- des communs d’immeubles du CPAS), plois locaux, notamment peu qualifiés. Relecto-Mabru (nettoyage en milieu industriel), Outre la revitalisation urbaine et l’insertion Nettoyage PC (nettoyage du parc informatique socio-économique, ces initiatives défendent du CPAS), Surveillance (du site Pacheco et de des valeurs éthiques et citoyennes, avec logements de transit), Cyclup (centre de tri, l’organisation par exemple d’un marché friperie, atelier-boutique), Duo (menuiserie et bio accessible. Les Ateliers des Tanneurs, récupération de vieux meubles en faveur des vaste complexe Art Nouveau de 8.000 m2 ayant-droits), Proxymove (déménagement en où se trouvaient avant le Palais du Vin et faveur du CPAS et des ayant-droits) ou encore les grands magasins Merchie-Pède, a été le lavage de vitres des bâtiments du CPAS. entièrement rénové à l’initiative du CPAS. Cet espace est réservé à l’hébergement d’activités économiques portées par des entreprises L’objectif est aussi de créer des liens entre starters et à l’organisation d’événements. différents services du CPAS afin de réali- Le pôle d’activités économiques urbaines ser une économie circulaire (récupération Be-Here prend lui place dans l’ancien des encombrants, des vêtements,…) et magasin d’alcool « Byrrh » à Laeken pour de tendre, lorsque cela est possible, vers y redonner vie. Une dizaine d’entreprises le zéro déchet. investies dans le durable occuperont la 21
structure de 9.000 m2. L’ouverture est prévue d’aide à domicile (service de bricolage, de pour mai 2019. petit jardinage, de plomberie-chauffage,…), la mise sur pied d’un volet de récupération Le CPAS vient aussi en aide à de et de remise en état d’appareils électromé- nombreuses personnes tous les jours en nagers ou informatiques à l’instar de Cyclup distribuant des repas. A travers l’asbl Resto par exemple, dans cette même logique de du Cœur – L’Autre-Table, le CPAS dispose mise à l’emploi, de services accessibles et d’un restaurant social et d’un centre de de recyclage. L’ouverture d’une première distribution de colis alimentaires à Laeken. épicerie sociale sera également étudiée. En 2018, 43.033 repas ont été servis et De nouveaux espaces de vente de mobilier 119.625 rations ont été servies au niveau des et de vêtements du CPAS seront envisagés colis. Ce volet sera soutenu. dans d’autres quartiers afin de décentraliser D’autres projets d’économie locale seront ces activités (concentrées aujourd’hui rue également envisagés ces six prochaines Haute) et de les rendre accessibles à davan- années tels que la diversification des services tage de Bruxellois. Be-Here 22
Investir dans la prévention Nouvelles maisons médicales 23
L a santé est la condition première du bien-être des personnes. Pourtant, faute de moyens suffisants, les soins de santé sont tels que les dentistes (pour lesquels les délais d’attente sont plus longs). L’accès aux soins de santé de première ligne est aujourd’hui alors relayés au second plan. Ainsi, les inéga- saturé et pourtant indispensable, permettant lités sociales vont de paire avec les inégalités de réduire le coût humain et financier d’inter- en matière de santé. C’est pourquoi la santé ventions plus lourdes. constitue un enjeu majeur de la politique du CPAS. Ce qui a toujours fait la spécificité Constatant par ailleurs une augmentation bruxelloise, c’est l’alliance entre la médecine des problèmes de santé mentale, et ce aussi de proximité et la recherche médicale du chez les plus jeunes, en collaboration avec le plus haut niveau. Cette accessibilité et cette secteur, le CPAS lancera une étude relative aux qualité des soins de santé pour tous, le CPAS soins ambulatoires de santé mentale pour les défend. Malgré leur charge de travail la prise en charge des personnes concernées. colossale et leur moindre financement, les Le développement d’un service spécifique hôpitaux publics et leurs équipes soignent sera envisagé. au quotidien sans distinction des personnes Le CPAS analysera également le besoin venues du monde entier, quels que soient de nouvelles maisons médicales dans les leurs revenus ou leur situation. Le CPAS conti- quartiers les plus faiblement desservis et ceux nuera à soutenir les hôpitaux publics dans qui seront les plus exposés dans les années leurs missions indispensables et à plaider à venir. Le CPAS travaillera, également, à des pour leur meilleur financement. partenariats pour renforcer l’accessibilité En matière de santé, le CPAS déploie l’aide des soins de santé sur le territoire de la Ville médicale grâce à différents dispositifs. Le de Bruxelles. CPAS fournit l’aide médicale urgente (AMU) Le CPAS, main dans la main avec la Ville aux personnes en séjour illégal 17. Le CPAS entend ouvrir le plus rapidement possible fournit également des cartes santé à plus une salle de consommation à moindre de 11.500 personnes par an permettant une risque (SCMR). Les SCMR sont des dispo- simplification et une systématisation de sitifs de santé publique qui permettent remboursement des soins de santé. Pour l’accueil d’usagers de drogue(s) en situation de améliorer toujours plus l’accès aux soins et précarité par une équipe professionnelle intervenir le plus rapidement possible, le CPAS pluridisciplinaire. Déjà présentes dans 9 plaidera pour la simplification des procédures pays en Europe et récemment en Belgique, administratives en matière d’AMU et pour à Liège, elles s’inscrivent dans le prolonge- l’harmonisation du dispositif entre les CPAS. ment des actions de réduction des risques Le CPAS assurera via ses travailleurs une mises en place depuis plus de 20 ans en information systématique et complète des Belgique. Leur pertinence est justifiée par ayant-droits sur leurs droits et les possibilités la nécessité d’élargir la palette des actions de suivi médical. de réduction des risques pour toucher les personnes les plus éloignées des dispositifs Afin de répondre au mieux aux besoins existants et aux conditions de vie les plus et plus rapidement, le CPAS renforcera précaires. Les SCMR viennent donc complé- sa politique de conventionnement de ter le dispositif de prise en charge existant médecins mais également de spécialistes à Bruxelles (continuum de soins : Transit/ 17. 1.628 AMU en 2018. (En 2017, 1.424. En 2013, 1.339). En cinq ans, cela représente donc une augmentation de 21%. Selon les derniers chiffres du SPP IS, en 2016, 8.227 AMU pour tous les CPAS de Belgique. 24
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