Diego ortiz trattado de glosas - bruno cocset guido balestracci
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diego ortiz (c. 1510-1570) recercadas del trattado de glosas (1553) 1 Recercada terçera para violone sola* 1’42 2 Recercada primera sobre el canto llano La Spagna* 1’42 3 Recercada segunda sobre el canto llano La Spagna* 1’26 4 Recercada terçera sobre el canto llano La Spagna* 1’31 5 Recercada quinta sobre el canto llano La Spagna* 1’45 6 Recercada quarta sobre el canto llano La Spagna* 1’30 7 Recercada sesta sobre el canto llano La Spagna* 2’16 luis milán (1500-1561) 8 Fantasia XIII por el primer y segundo tono 1’37 VIHUELA diego ortiz recercadas del trattado de glosas 9 Recercada primera sobre el madrigal O felici occhi miei (Jacques Arcadelt)* 1’41 10 Recercada terçera sobre el madrigal O felici occhi miei (Jacques Arcadelt)** 1’49 11 Recercada segunda sobre el madrigal O felici occhi miei (Jacques Arcadelt* 1’52 12 Recercada quarta sobre el madrigal O felici occhi miei (Jacques Arcadelt)* 2’02
antonio de cabezón (1510-1566) 13 Diferencias sobre la gallarda milanesa 1’40 ORGUE & CLAVECIN tomás luis de victoria (1548-1611) 14 O Magnum Mysterium 2’48 CONSORT diego ortiz recercadas del trattado de glosas 15 Recercada quarta para violone sola* 1’12 16 Recercada primera sobre la cancion Doulce memoire (Pierre Sandrin)** 2’40 17 Recercada segunda sobre la cancion Doulce memoire (Pierre Sandrin)** 2’53 luis milán 18 Fantasia I por el primer tono 1’48 VIHUELA diego ortiz recercadas del trattado de glosas 19 Recercada terçera sobre la cancion Doulce memoire (Pierre Sandrin)* 2’25 20 Recercada quarta sobre la cancion Doulce memoire (Pierre Sandrin)** 2’29 21 Recercada primera para violone sola** 1’48 22 Recercada segunda para violone sola** 1’09
23 Recercada primera sobre tenore El passamezzo antiguo** 2’05 24 Recercada segunda sobre tenore El passamezzo moderno** 1’13 25 Recercada terçera sobre tenore El passamezzo antiguo** 1’43 26 Recercada quarta sobre tenore La folia** 1’21 27 Recercada quinta sobre tenore El passamezzo antiguo** 2’06 28 Recercada sesta sobre tenore La Romanesca** 1’15 29 Recercada settima sobre tenore La Romanesca** 1’09 30 Recercada ottava sobre tenore La folia** 1’38 antonio de cabezón 31 Diferencias sobre El Canto del Caballero 3’09 ORGUE diego ortiz recercadas del trattado de glosas 32 Recercada sobre tenore Aria di Ruggiero Quinta pars* 1’55 TOTAL TIME: 59’31 *Bruno Cocset solo **Guido Balestracci solo
Les basses réunies bruno cocset Bruno Cocset Dessus, ténors & basses de viole Guido Balestracci Dessus & basses de viole Emmanuel Jacques Basse de viole Richard Myron basse de viole Dessus de viole Charles Riché d’après « Greco-Russo-Da Salò » (2018) Basses de viole Charles Riché d’après « Greco-Russo-Da Salò » (2017) Basse de viole Charles Riché d’après Gasparo da Salò (2016) Ténors de viole Charles Riché d’après Baschenis-Bettera (2007 – 2008) Basse de viole Charles Riché d’après Gasparo da Salò (2000) Basse de viole Charles Riché bastarda d’après Amati (2002) Basse de viole Charles Riché d’après Henry Jaye (2013) Maude Gratton Orgue Orgue de table renaissance Quentin Blumenroeder (2018) Bertrand Cuiller Clavecin Clavecin italien Philippe Humeau (2005) Xavier Diaz-Latorre Vihuela & guitare renaissance Vihuela basse Patrik Hoopmans (1997) Vihuela ténor « la Aldonza » Carlos González (2017) Guitare à 4 chœurs Carlos González (2017) › MENU
Bruno Cocset Maude Gratton Xavier Diaz-Latorre Emmanuel Jacques guido balestracci richard myron bertrand cuiller
français diego ortiz, poète visionnaire et virtuose par bruno cocset Né à Tolède, Castille, Diego Ortiz (vers 1510-1570) publie à Rome en 1553 le Trattado de Glosas. Il réside alors à Naples au service de Ferdinand Alvare de Tolede, duc d’Albe et vice-roi de Naples. Cette région d’Italie vit sous la riche influence, politique et artistique, de l’Espagne. Publié simultanément en espagnol et en italien, ce traité se révèle tout d’abord un témoignage précieux de l’art instrumental espagnol : Ortiz s’y inscrit en représentant de la Vihuela d’arco, dans la lignée des vihuelistes Milán, Narváez, Mudarra, Valderrábano… et des organistes Venegas de Henestrosa et Antonio de Cabezón. La richesse de ces publications instrumentales s’appuie sur l’organisation musicale des chapelles des grandes cathédrales espagnoles et des chapelles royales. Notons que depuis 1516 et l’avènement de Charles Quint au trône d’Espagne, ces chapelles ont reçu l’influence de musiciens franco-flamands qui excellent dans l’art polyphonique. Si Diego Ortiz, devenu maître de chapelle à Naples, y maintiendra une organisation et un répertoire espagnols, comme peut en témoigner sa deuxième publication Musices Liber Primus (Venise, 1565), le Trattado de Glosas deviendra, avec les traités de Sylvestro Ganassi (La Fontegara, 1535 et Regola Rubertina, 1542-1543), une œuvre pionnière et fondatrice, dans la lignée future des maîtres italiens de la Renaissance qui feront de la « diminution » – c’est-à-dire diminuer comme orner, improviser ou décliner en variations des airs simples ou connus de tous – un langage à part entière aux sources de la musique occidentale et de ses développements.
Le premier livre du traité « Dans lequel on traite des Gloses sur les Cadences et autres sortes de notes dans la Musique de Viole nouvellement mis au jour » nous apprend donc à « gloser » (diminuer) : exemples pour monter ou descendre tous les intervalles et règles pour les cadences avec toutes leurs déclinaisons, une source quasi inépuisable de tournures musicales, véritable trésor pour le langage instrumental et l’art d’improviser. Le deuxième livre, enregistré ici, est une succession de ricercares (Recercadas) – ricercares comme « essais-recherches » – d’une rare inventivité mélodique et rythmique, empruntant aussi à la danse et à l’ostinato : on y reconnaîtra dans la série des Tenores les Passamezzo Antico et Passamezzo Moderno, Ruggiero, Folia, Romanesca… Ortiz y déclinera également six pièces sur un plain-chant (Canto llano) : nullement religieux, ce cantus firmus n’est autre que la célèbre Spagna, danse italienne qui prend son origine dans le Libro dell’arte del danzare de Cornazano (1455). Un madrigal (O felici occhi – Jacob Arcadelt, 1539) et une chanson (Doulce mémoire – Pierre Sandrin, vers 1490-après 1561) seront proposés l’un et l’autre quatre fois, selon une progression identique : diminution simple de la basse, puis du soprano, puis la basse à nouveau dans un mode plus virtuose, puis une « cinquième voix », exercice auquel Ortiz s’adonne également dans l’ultime Tenore du traité (Quinta pars) inspiré de l’Aria di Ruggiero. En début d’ouvrage figurent quatre Recercadas pour viole seule dans un pur style improvisé. Ce deuxième livre du Trattado de Glosas sera joué dans son intégralité, les deux musiciens principaux alternant les Recercadas (Bruno Cocset et Guido Balestracci). En contrepoint de ce magnifique corpus mêlant poésie, profondeur, inventivité et virtuosité viendront se joindre de courtes pièces de compositeurs emblématiques du Siècle d’or en Espagne : l’organiste Antonio de Cabezón (1510-1566), le vihueliste Luis de
français Milán (1500-1561) et le polyphoniste Tomás Luis de Victoria (1548-1611) dans une transcription pour violes de l’une de ses polyphonies. Le travail de relecture de ce répertoire réalisé par Les Basses Réunies sera intimement lié à la redécouverte d’instruments disparus et recréés pour l’occasion : inspirées des luthiers Gasparo da Salò et Domenico Russo, des peintures du maître espagnol de la Renaissance El Greco (Crétois disciple de Titien faisant le chemin inverse d’Ortiz, de l’Italie vers l’Espagne), de gravures apparaissant dans Regola rubertina (Sylvestro Ganassi) et de rares instruments hélas « restaurés » (Paris – Musée de la musique, Oxford – Ashmolean Museum, Innsbruck – Tiroler Landeskundliches Museum), cinq violes (trois basses et deux dessus) auront été fabriquées spécialement par le luthier Charles Riché. Dans un esprit de proposition et pour tenter de décrypter l’essence de ces instruments dont on sait encore trop peu, leur reconstitution aura donné lieu à différents essais et expériences : formes, barrages, bois (cyprès, noyer, thuya, érable, épicéa, cèdre, en référence à ce que l’on trouve sur les instruments de cette région à cette période)… donnant au final à chacune des violes sa personnalité et une identité sonore. Elles se mêleront aux instruments du même facteur déjà joués par l’ensemble : deux ténors réalisés d’après les peintures de Baschenis et Bettera, un ténor empruntant la forme d’une petite basse de violon d’après Gasparo da Salò ainsi qu’une basse réalisée d’après les frères Amati. Cette multiplicité dans l’instrumentarium permet de varier autant les couleurs, les associations d’instruments que les types d’accords, un élément clef pour la réalisation de ces diminutions. Comme le dit Ortiz : « Il y a de nombreuses manières d’accorder la viole avec le clavecin, car on peut jouer dans n’importe quel ton en montant ou en abaissant une ou plusieurs cordes […] ce qui, bien que difficile, deviendra facile avec une pratique assidue. » Ortiz indique néanmoins dans un souhait de simplification l’accord qui deviendra « universel » pour la viole
français – ré sol do mi la ré – (en partant du grave). Toutes ces configurations seront explorées pour cet enregistrement : la ré la ré sol ré – sol ré sol ré la ré – sol ré sol ré sol ré – ré sol do mi la ré – do sol ré sol ré pour les basses – fa do sol ré – la ré la ré la pour les ténors – ré la ré sol ré – ré sol do mi la ré pour les dessus, ceci permettant d’être au plus près des tonalités en laissant « parler » l’instrument plus librement et avec plus de résonnance. Au clavecin italien de Philippe Humeau se joindra un orgue de table Renaissance de Quentin Blumenroeder dont la tessiture en quatre pieds apportera une couleur particulière aux polyphonies et à la réalisation des improvisations en dialogue avec les diminutions écrites, comme le préconise Ortiz. Enfin, deux vihuelas da mano donneront leur lumière si caractéristique à ce paysage sonore. › MENU
Diego ortiz, visionary poet and virtuoso by bruno cocset english Diego Ortiz (b. Toledo, Castile c. 1510, d. 1570) published his Trattado de Glosas (Treatise on Ornamentation) in Rome in 1553, while he was living in Naples in the service of Fernando Álvarez de Toledo, Duke of Alba and Viceroy of the Kingdom of Naples – at a time when this region of Italy was lastingly influenced by Spain, culturally as well as politically. Published in both Italian and Spanish editions, this treatise is an invaluable testament to the instrumental art of Spain. Ortiz was himself a performer of the bowed vihuela (the viol or viola da gamba) in the tradition of masters like Milán, Narváez, Mudarra, Valderrábano etc., while as an organist he followed in the illustrious footsteps of Luis Venegas de Henestrosa and Antonio de Cabezón. There was a profusion of Spanish publications of instrumental pieces at this time, thanks to the musical foundations of major Spanish cathedral chapels, and royal chapels as well. An important stimulus was the advent of Charles V to the throne of Spain in 1516, importing the musical styles of Franco-Flemish musicians who excelled in the polyphonic arts. As maestro di capella in Naples, Diego Ortiz ensured that both the repertoire and the way music was organized remained firmly Spanish, as his second publication was to testify (Musices Liber Primus, Venice 1565). Nevertheless his Trattado de Glosas, along with the treatises of Sylvestro Ganassi (La Fontegara, 1535; Regola Rubertina, 1542-3) had a pioneering, seminal influence on a whole future line of Italian masters of the Renaissance who followed Ortiz’s technique of diminution – the subdivision of melodic
notes and their ornamentation – as well as the art of improvisation, and the virtuosic variation of simple, often well-known melodies. This became a musical language of its own, quite separate from other sources and developments of western art music. Book I of his treatise, ‘Regarding the Ornamentation of Cadences and other sorts english of notes in the Music of the Viol, newly brought to light’, shows the student how to ornament basic cadential phrases by means of diminution. Ortiz gives examples of how to negotiate all the different intervals – both rising and falling – together with rules for cadences of every conceivable kind, making it an almost inexhaustible source of musical embellishments, and a veritable treasure store of instrumental phrasing and the art of improvising. Here on this CD we have recorded the whole of Book II, a set of ricercars (Recercadas) – literally ‘researches’ in the sense of trials, experiments. Ortiz’s ricercars have a rare sense of melodic and rhythmic invention, often drawing on elements of the dance, as well as on the ground bass. While the first four Recercadas for solo viol (Tr. 1, 15, 21, 22)are in a completely improvised style, in the other pieces of Book II melodies in which some Italian dance models of the time can be recognized: the Passamezzo Antico and Passamezzo Moderno, the Ruggiero, the Folia, the Romanesca etc. Ortiz also presents six pieces based on what he calls a ‘canto llano’ (a plainchant); yet far from having any religious origin, this melody is in fact the celebrated Spagna, an Italian dance first found in Antonio Cornazzano’s book on the art of dancing (Libro dell’arte del danzare, 1455). A madrigal, O felici occhi (1539), by Jacob Arcadelt, and a chanson, Doulce mémoire, by Pierre Sandrin (c. 1490-1561), are each presented in four different versions: with a simple diminution in the bass, then in the soprano, than a more virtuosic treatment of the bass, finally adding a fifth voice – an exercise that Ortiz also applies (‘Quinta pars’) to his final cantus firmus melody, the Aria di Ruggiero.
In our recording the recercadas are played alternately by our two principal musicians, Bruno Cocset and Guido Balestracci. As a counterpoint to this magnificent collection – a blend of poetry, erudition, inventiveness and virtuosity – are added some short pieces by iconic composers of the Spanish Golden Age: the organist Antonio de Cabezón (1510–1566), the vihuela player Luis de Milán (1500–1561) and a polyphonic piece english by the great choral composer Tomás Luis de Victoria (1548-1611), transcribed for viol consort. The interpretative research Les Basses Réunies have devoted to this repertoire goes hand in hand with the reconstruction of instruments long since vanished, but recreated for this occasion. Five viols (three bass and two treble) have been specially made by the string instrument craftsman Charles Riché, inspired by the 16th-century viol makers Gasparo da Salò and Domenico Russo; also by paintings by the Spanish Renaissance master El Greco (who, as a Cretan disciple of Titian, journeyed in the opposite direction from Ortiz, from Italy to Spain); by illustrative prints that appear in Sylvestro Ganassi’s Regola Rubertina of 1542; and by rare (but alas heavily restored) instruments found in the Musée de la musique in Paris, the Ashmolean Museum in Oxford, and the Tiroler Landeskundliches Museum in Innsbruck.� We have tried to decipher the essence of these instruments about which we know far too little, and the results of this research are presented in a spirit of creative conjecture, after many different trials and experiments: in the instruments’ shapes, the construction of the plates of the body, and the choice of wood (cypress, walnut, thuja, maple, spruce, cedar, depending on the wood used on instruments of this region at that time), so that each of these newly-made viols has its own personality and its own sound. They join the collection of this maker’s instruments that we already play: two tenor viols based on detailed still lifes by the Italian Baroque painters Baschenis and Bettera, a tenor viol in the shape of a small bass violin after an
instrument by Gasparo da Salò, and a bass viol after Amati. This plurality of instruments allows us to vary the colours as well as the instrumental groupings, and the different tunings we use – a key element in performing such diminutions or divisions. As Ortiz writes: ‘There are many ways of tuning the viol to match the tuning of the keyboard instrument: one can play in any key by tuning up or down one or several strings […] english which though difficult at first, becomes easy with constant practice.’ However, in his wish to simplify, Ortiz indicates the viol tuning that was to become universally adopted: D G C E A D (from bottom to top note). For this recording, we have explored every possible alternative tuning – for the bass viols, A D A D G D as well as G D G D A D, G D G D G D, D G C E A D, and C G D G D; for the tenor viols, F C G D and A D A D A; and for the treble viols, D A D G D and D G C E A D. These multiple options make for a closer alignment with the different keys, letting each instrument ‘speak’ more freely and resonantly. The Italian harpsichord by Philippe Humeau is joined by a Renaissance table organ whose four-foot pitch brings a special colouring to the polyphonic textures and dialogued improvisations, with their prescribed diminutions notated in detail by Ortiz. Finally, two vihuelas da mano – forerunners of the Spanish guitar – add their characteristic shafts of sunlight to the musical soundscape. › MENU
diego ortiz, ein visionärer dichter und virtuose von bruno cocset Der Trattado de Glosas des in Toledo (Kastilien) geborenen Diego Ortiz (etwa 1510- 1570) erscheint 1553 in Rom. Zu diesem Zeitpunkt wirkt Ortiz in Neapel im Dienst von Fernando Alvarez de Toledo, Herzog von Alba und Vizekönig von Neapel. Der politische deutsch und künstlerische Einfluss Spaniens ist in diesem Teil Italiens zur damaligen Zeit enorm. Der auf Spanisch und Italienisch zugleich veröffentlichte Trattado ist zunächst einmal ein wertvolles Zeugnis zur spanischen Instrumentalmusik. Zu ihr gehört Ortiz als Virtusose der Vihuela d’arco neben den vihuelistas Milán, Narváez, Mudarra, Valderrábano... und der Organisten Venegas de Henestrosa und Antonio de Cabezón. Der Reichtum der von ihnen veröffentlichten Instrumentalmusik beruht auf der musikalischen Organisation der großen spanischen Kathedralen und königlichen Kapellen. Zu bemerken ist, dass diese Kapellen seit der Thronbesteigung Karls V. im Jahr 1516 unter den Einfluss französisch- flämischer Musiker geraten, die in der Kunst der Polyphonie außerordentlich bewandert sind. Zum Kapellmeister in Neapel ernannt, steht Diego Ortiz dort für eine Organisation und ein Repertoire spanischen Schlages, wovon auch seine zweite Veröffentlichung Musices Liber Primus zeugt (Venedig 1565). Neben den Traktaten von Sylvestro Ganassi (La Fontegara, 1535, und Regola Rubertina, 1542-42) wird der Trattado de Glosas zu einem bahnbrechenden Werk. Die künftigen italienischen Meister der Renaissance machen aus der „Diminution“ – das heißt aus Verzierung, Improvisation und Variation einfacher
oder allseits bekannter Weisen – eine eigenständige Tonsprache und legen damit einen Grundstein für die abendländische Musik und ihre weiteren Entwicklungen. Das erste Buch des Trattado, der die „Glosas von Kadenzen und anderen Arten von Noten in der Musik für Viola auf den neuesten Stand“ zu bringen verspricht, lehrt, wie man zu „diminuieren“ (glosar) hat. Er liefert Beispiele dafür, wie sämtliche Intervalle und Regeln für Kadenzen in höhere und tiefere Stimmlagen transponierbar sind und welchen Regeln die Kadenzen in all ihren Abwandlungen folgen. Damit liefert er eine nahezu unerschöpfliche Schatzkammer musikalischer Formeln für die Instrumentensprache deutsch und die Improvisationskunst. Das für diese Schallplatte eingespielte zweite Buch des Trattado besteht in einer Abfolge von Ricercares (Recercadas) von seltenem melodischen und rhythmischem Einfallsreichtum, die sich auch von Tänzen und vom Ostinato inspirieren lassen: in der Reihe der Tenores sind der Passamezzo Antico und der Passamezzo Moderno, der Ruggiero, die Folia, die Romanesca wiederzuerkennen... Gleichermaßen variiert Ortiz hier auch sechs Stücke über einen Plain-chant (Canto llano): Dieser keineswegs religiöse Cantus firmus ist nichts anders als die berühmte Spagna, ein italienischer Tanz, der aus Cornazanos Libro dell’arte del danzare (1455) stammt. Ein Madrigal (O felici occhi – Jacob Arcadelt, 1539) und ein Lied (Doulce mémoire – Pierre Sandrin, c. 1490-nach 1561) werden viermal alternierend in identischer Progression vorgeführt: Einfache Diminution des Basses, sodann des Soprans, dann erneut des Basses in virtuoserer Version, und schließlich eine „fünfte Stimme“ – ein Verfahren, das Ortiz auch im letzten Tenore seines Traktats (Quinta pars) praktiziert, der von der Aria di Ruggiero inspiriert ist. Am Anfang des Werks stehen vier Recercadas für Viola solo in einem rein improvisatorischen Stil.
Dieses zweite Buch des Trattado de Glosas wird hier in seiner Gesamtheit wiedergegeben, wobei die beiden Hauptinterpreten (Bruno Cocset und Guido Balestracci) sich bei den Recercadas abwechseln. Diesem herrlichen Korpus, in dem Poesie, Tiefe und Einfallsreichtum sich mit Virtuosität verbinden, werden kurze Stücke emblematischer Komponisten des spanischen siglo d’oro gegenübergestellt: Stücke des Organisten Antonio de Cabezón (1510-1566), des vihuelista Luis de Milán (1500-1561) und des Polyphonisten Tomás Luis de Victoria (1548-1611) in einer Transkription einer seiner Polyphonien für Violen. Die Beschäftigung mit diesem Repertoire haben Les Basses Réunies mit der deutsch Wiederentdeckung verschollener und für diese Gelegenheit rekonstruierter Instrumente verbunden: Inspiriert von den Geigenbauern Gasparo da Salò und Domenico Russo, von Gemälden des Spaniers El Greco (den seine Laufbahn, anders als Ortiz, vom Osten in den Westen des Mitteleerraums führte, nämlich von Kreta über Venedig, wo er bei Tizian in die Schule ging, nach Spanien), ferner von Kupferstichen aus der Regola Rubertina (Sylvestro Ganassi) und von seltenen, leider „restaurierten“ Instrumenten (im Musée de la Musique Paris, im Ashmolean Museum Oxford, im Tiroler Landeskundlichen Museum Innsbruck) schuf der Geigenbauer Charles Riché eigens fünf Violen (drei Bassviolen, zwei Diskantviolen). Dabei bestand das Ziel in der Annäherung an das Wesen dieser Instrumente, von denen wir noch zu wenig wissen, und so gab ihre Rekonstruktion Anlass zu mancherlei Versuchen und Experimenten in Bezug auf Form, Bassbalken, Holz (Zypresse, Nussbaum, Thuja, Ahorn, Fichte, Zeder – in Anlehnung an das, was zu jener Zeit für Instrumente in jener Region Verwendung fand)... so dass jede dieser Violen letztlich ihre eigene Persönlichkeit und Klangidentität erhielt. Sie mischen sich unter die Instrumente desselben Geigenbauers, die das Ensemble bereits verwendet:
zwei Tenorviolen, die nach Gemälden Baschenis und Betteras angefertigt wurden, eine Tenorviola in der Form eines kleinen Bassviolones, wie Gasparo da Salò sie anfertigte, sowie eine Bassviola nach dem Modell der Brüder Amati. Diese Vielfalt an Instrumenten ermöglicht, sowohl die Klangfarben als auch die Verbindung von Instrumenten und den Stimmungstyp entsprechend zu variieren – ein Schlüsselelement beim Interpretieren dieser Diminutionen. Wie Ortiz sagt: „Es gibt vielerlei Möglichkeiten, die Viola mit dem Cembalo zu verbinden, denn man kann in jedweder Tonlage spielen, wenn man eine oder mehrere Saiten hebt oder senkt […], was, obgleich schwierig, bei fleißigem Üben leicht wird.“ Zur Vereinfachung gibt Ortiz jedoch die Stimmung an, die für die Viola zum deutsch „Standard“ werden wird: d-g-c-e-a-d (von der tiefen Saite aufsteigend). Für unsere Aufnahme haben wir sämtliche Konfigurationen verwendet: a-d-a-d-g-d; g-d-g-a-d; g-d-g-d-g-d; d-g-c-e-a-d; c-g-d-g-d für die Bassviolen, f-c-g-g-d und a-d-a-d-a für die Tenorviolen, d-a-d-g-d und d-g-c-e-a-d für die Diskantviolen. Dies ermöglicht, den Tonarten in höchstem Maße zu entsprechen und zugleich das Instrument freier und klangvoller zum „Sprechen“ zu bringen. Neben dem italienischen Cembalo von Philippe Humeau ist eine Tischorgel von Quentin Blumenroeder zu hören, deren Vier-Fuß-Register den Polyphonien und der Interpretation der Improvisationen im Dialog mit den schriftlich festgelegten Diminutionen (wie Ortiz es empfiehlt) eine besondere Klangfarbe verleiht. Zwei vihuelas da mano stellen diese Klanglandschaft in ihr charakteristisches Licht. › MENU
Merci à Charles Riché pour « la longue route », à Guido Balestracci pour le partage de cette musique incroyable, à Barbara Englmeier pour son indéfectible soutien, à Tricornus pour ses oreilles et son regard affutés, à tous les donateurs qui ont rendu possible la commande et l’acquisition de l’orgue de table Renaissance de Quentin Blumenroeder, enregistré pour la première fois ici. Merci à tous les soutiens institutionnels qui ont aidé ce projet DIEGO ORTIZ (enregistrement & concerts) : ADAMI, Vannes Agglo – Golfe du Morbihan, Ville de Vannes, Conseil départemental du Morbihan, Région Bretagne, Drac Bretagne, Spedidam, VEMI (Vannes Early Music Institute), Fonds de Dotation ARTEMI. RECORDED in february 2019 at chapelle des carmes – vannes (morbihan – france) hugues deschaux recording producer, editing & mastering john thornley english TRANSLATION achim russer german TRANSLATION valérie lagarde design & aline lugand-gris souris artwork Vittore Carpaccio (1450/54-1525/26), La Légende de sainte Ursule (détail) Italie, Venise, Galleria dell’Accademia © Archives Alinari, Florence, Dist. RMN-Grand Palais / Raffaello Bencini cover image emmanuel jacques & bruno cocset inside photos ALPHA CLASSICS DIDIER MARTIN DIRECTOR LOUISE BUREL PRODUCTION AMÉLIE BOCCON-GIBOD EDITORIAL COORDINATOR ALPHA 563 P les basses réunies & alpha classics / outhere music france 2020 C Alpha Classics / Outhere Music France 2020 › MENU
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