Im Zeichen der Pandemie Sous le signe de la pandémie
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Im Zeichen Das Magazin zum Geschäftsbericht 2020 der Pandemie Le magazine du Rapport de gestion 2020 Das Jahr 2020, von L’année 2020, racontée par les Mitarbeitenden erzählt collaborateurs et collaboratrices Sous le signe de la pandémie
Ein Zentrumsspital, das sich in Krisenzeiten bewährt Liebe Leserin, lieber Leser Im Jahr 2020 wurde Realität, was Fachleute Ob in Krisenzeiten oder in Phasen schon länger befürchten: eine virulente des Courant normal, die Bevölkerung Pandemie, die das Gesundheitswesen der Region Biel-Seeland-Berner Jura hat weltweit fordern und in Mitleidenschaft Anspruch auf eine umfassende medizi- ziehen würde. Was für die Spitalzentrum nische Versorgung, rund um die Uhr und Biel AG (SZB AG) ein ergiebiges Geschäfts- 365 Tage im Jahr, bilingue und wohnorts- jahr zu werden versprach, verwandelte nah. Noch ist die Pandemie nicht aus- sich im Zeichen der Covid-19-Pandemie in gestanden, aber die Bevölkerung weiss eine Gesundheitskrise, die ihr im Rahmen jetzt eins mit Sicherheit: Auf ihr Zentrums- ihres öffentlichen Versorgungsauftrags spital ist Verlass. neue und komplexe Aufgaben auferlegte. Unser Dank gilt unseren Innovativ und handlungsstark Mitarbeitenden Die SZB AG hat in diesem Ausnahme- Doch ohne das Engagement unserer jahr nicht nur Krisenfestigkeit, sondern Mitarbeitenden hätten wir den Service- auch Handlungsbereitschaft und Inno- public-Auftrag in diesem Ausnahmejahr vationskraft bewiesen. Das Zentrumsspi- nicht wahrnehmen können. Ein grosses tal der Region Biel-Seeland-Berner Jura Dankeschön an unsere Pflegenden, Ärz- behandelte über 22% aller hospitali- tinnen und Ärzte sowie die vielen anderen sierten Covid-19-Patienten des Kantons Berufsgruppen, deren eingespielte Zusam- Bern. Parallel sicherte es die Akut- und menarbeit Medizin erst ermöglicht! Notfallmedizin und bot – trotz verordne- ten Unterbruchs der Wahleingriffe – auch allen anderen Patientinnen und Patienten Thomas von Burg die benötigten Behandlungen. Mit eigens Präsident des Verwaltungsrats geschaffenen Test- und Impfstrukturen stellte die SZB AG rasch Angebote bereit, Kristian Schneider die bis heute für die gesamtgesellschaft- Spitaldirektor / CEO liche Bewältigung der Gesundheitskrise relevant sind. Gleichzeitig trug sie mit intensiver Öffentlichkeitsarbeit dazu bei, das Bedürfnis der Bevölkerung nach ver- trauenswürdiger Expertise zu stillen. Sie nutzte das Jahr zudem, um innovative Kooperationen einzugehen und Investi- tionen zu tätigen.
Un centre hospitalier qui fait ses preuves en temps de crise 3 Chère lectrice, cher lecteur, En 2020, ce que les spécialistes crai- a en outre effectué des investissements et gnaient depuis longtemps est devenu lancé des coopérations innovantes. réalité: une grave pandémie qui allait Que ce soit en période de crise ou en mettre le domaine de la santé à rude temps normal, la population de la région épreuve dans le monde entier. Alors Bienne-Seeland-Jura bernois a droit à des que pour le Centre hospitalier Bienne SA soins médicaux complets, bilingues et de (CHB SA), tout semblait présager un proximité, 24 heures sur 24 et 365 jours exercice fructueux, dû à la pandémie de par année. Si, certes, la pandémie n’est Covid-19, celui-ci s’est transformé en pas encore terminée, la population se voit crise sanitaire imposant à l’hôpital des désormais rassurée: en temps de crise, son tâches nouvelles et complexes dans le centre hospitalier est là, à ses côtés. cadre de sa mission de service public. Un grand merci à notre Volonté d’agir et inventivité personnel Au cours de cette année exception- Cependant, sans l’engagement de nos nelle, le CHB SA a non seulement démon- collaboratrices et collaborateurs, en cette tré sa capacité à faire face, mais aussi sa année d’exception, nous n’aurions pas volonté d’agir et sa force d’innovation. été en mesure d’assurer notre mission de En effet, le centre hospitalier de la région service public. Aussi tenons-nous à adres- Bienne-Seeland-Jura bernois a traité plus ser nos chaleureux remerciements à notre de 22% de tous les patients atteints de personnel soignant, nos médecins et aux Covid-19 hospitalisés dans le canton. nombreuses autres professions dont seule Parallèlement, il a garanti les soins rele- la collaboration parfaitement rodée rend vant de la médecine aiguë et d’urgence la médecine possible. et – malgré l’interruption imposée des opérations électives – a également fourni les traitements requis à tous les autres Thomas von Burg patients et patientes. En outre, en déve- Président du conseil d’administration loppant des structures de dépistage et de vaccination, le CHB SA a rapidement pro- Kristian Schneider posé des offres importantes pour maîtri- Directeur général / CEO ser la crise sanitaire à tous les échelons de la société. En intensifiant son travail de relations publiques, l’hôpital a aussi contribué à offrir à la population l’exper- tise de confiance dont elle avait besoin. Il
Das Jahr eins der Corona-Pandemie Anfang 2020 verbreitete sich eine neuartige Atemwegserkrankung von einem Nassmarkt der zentralchinesischen Millionenstadt Wuhan aus in Windeseile über den gesamten Globus. Am Spital- zentrum Biel wird der erste Covid-19-Patient am 28. Februar 2020 behandelt, zwei Wochen bevor der Bundesrat Mitte März die «ausserordentliche Lage» ausruft – und das öffentliche Leben in der Schweiz zum Stillstand bringt. Doch das Spital ist nicht zur Ruhe gekommen. Die Mitarbeitenden haben ein turbulentes Jahr hinter sich, wie sich in Gesprächen mit fünf Personen an der Corona-Front zeigt. Ein Rückblick in vier Kapiteln. Autor: Ori Schipper 1. Kapitel Ein Schreckensszenario trifft ein «Schon seit langem halte ich jedes Jahr einen Vortrag über Infektionskrankhei- ten – und warne dabei immer auch vor der Möglichkeit einer neuen Pandemie», sagt Dr. med. Urs Führer, Leitender Arzt Infektiologie & Spitalhygiene. Und doch hat auch Führer, der sich selbst als rational denkende Person beschreibt, den neuen Erreger zuerst unterschätzt. «Ich habe die ersten Berichte, dass Sars-CoV-2 auch asym- ptomatisch übertragen wird, schlicht ver- drängt», erinnert sich Führer ein knappes Jahr später. Wir sitzen maskiert in seinem Büro, auch sein Kollege PD Dr. med. Charles Béguelin Fortsetzung Seite 8
L’an un de la pandémie de coronavirus Au début de l’année 2020, une nouvelle maladie des voies respira toires est apparue sur un marché de Wuhan, une métropole du centre de la Chine, et s’est propagée à toute vitesse dans le monde entier. Le Centre hospitalier Bienne a pris en charge le premier patient atteint de Covid-19 le 28 février 2020, soit deux semaines avant que le Conseil fédéral place la Suisse en état de «situation extraordinaire» – mettant ainsi la vie publique à l’arrêt dès la mi-mars. L’hôpital cependant n’a connu aucun répit. Ses collabora- trices et collaborateurs ont vécu une année mouvementée, comme en témoignent les entretiens menés avec cinq d’entre eux qui tra- vaillent sur le front du coronavirus. Rétrospective en quatre actes. Auteur: Ori Schipper Premier acte Scénario catastrophe «Ça fait déjà longtemps que je tiens chaque année un exposé sur les mala- dies infectieuses et que j’en profite pour rappeler qu’une nouvelle pandémie peut apparaître à tout moment», explique le Dr med. Urs Führer, médecin adjoint en infectiologie et hygiène hospitalière. Le médecin, qui se décrit lui-même comme quelqu’un de rationnel, reconnaît cepen- dant qu’il a dans un premier temps aussi sous-estimé le nouveau virus. «J’ai tout bonnement refoulé les premiers rapports qui mentionnaient que le Sars-CoV-2 pou- vait également être transmis par des per- sonnes asymptomatiques», se souvient-il un an après.
Le visage protégé par un masque, nous nouveau virus en Chine, il a pensé que la menons cette discussion dans son bureau, situation s’apaiserait rapidement, comme en présence de son collègue le PD Dr med. cela avait été le cas pour la grippe aviaire Charles Béguelin. En tant qu’infectiolo- ou le premier virus Sars. Malheureuse- 7 gues, les deux médecins sont entre autres ment, les choses n’ont pas évolué comme escompté: «Le Sars-CoV-2 peut rendre cer- taines personnes très malades et poten- «Toutes les collaboratrices et tous tiellement complètement submerger le les collaborateurs ont fait preuve système de santé», précise Marcus Laube. quotidiennement d’une grande En règle générale, un patient passe en flexibilité et d’une solidarité exem- moyenne deux jours et demi dans l’unité plaire. Le travail en équipe a parfai- de médecine intensive. Pour les personnes tement fonctionné. gravement atteintes de Covid-19, la durée moyenne du séjour est de 14 jours, pen- Dr med. Urs Führer, médecin adjoint en infectiologie dant lesquels il faut régulièrement gérer des situations critiques. «Pour moi, il s’agit des cas les plus difficiles auxquels j’ai fait face en 20 ans d’expérience», assure chargés de définir les directives internes le Dr Laube. Si le tableau clinique est si de l’hôpital concernant la manière de pro- éprouvant, c’est parce que l’évolution céder en présence d’agents pathogènes. est souvent imprévisible et peut prendre Cependant, lorsqu’un nouvel agent patho- une tournure inattendue. «A un certain gène dont on ne sait encore pratiquement moment, le patient se trouve dans un état rien apparaît, on avance un peu à l’aveu- stable, mais il peut à nouveau décompen- glette sur le plan médical. «Au début, nous ser d’une seconde à l’autre», explique-t-il. devions parfois adapter les directives tous «Il est très difficile d’accepter qu’un les jours», explique Charles Béguelin. «Se malade ne fasse aucun progrès pen- tenir informés de tout ce qui était publié dant plusieurs semaines malgré tous nos sur le sujet constituait un défi considérable, efforts», déplore Franziska Stolz, infir- mais cette période a aussi été extrême- mière-cheffe de l’unité de soins Covid. Elle ment captivante.» Pour bon nombre de évoque l’image d’un tunnel lorsqu’elle se patientes et patients cependant, l’incer- remémore l’année de pandémie pendant titude a été difficile à supporter. «Nous notre entretien. Avec son équipe, elle a étions incapables de fournir aux personnes dû renoncer à des procédures bien rodées malades les informations qu’elles espé- pour se concentrer sur l’urgence. «Lors raient. Cela a bien sûr été très compliqué d’une crise, il faut être rapide et faire au pour elles», déclare le Dr Béguelin. plus simple», explique-t-elle. Avancer à l’aveuglette Réagir rapidement dans Pour le Dr med. Marcus Laube, méde- tout l’hôpital cin-chef de l’unité de médecine intensive, Elle cite pour exemple la manipulation l’année écoulée a semblé durer bien plus du matériel de protection. Au début, on que 12 mois. Quand il a entendu parler utilisait dix masques différents. «D’habi- pour la première fois de l’apparition du tude, nous testons d’abord le nouveau
nimmt am Gespräch teil. Als Infektiolo- Zustand, aber im nächsten Moment kann gen sind die beiden unter anderem dafür er plötzlich wieder dekompensieren», sagt zuständig, die spitaleigenen Richtlinien für Laube. 8 den Umgang mit Erregern zu definieren. «Es ist schwer auszuhalten, wenn Bei einem neuen Erreger, über den noch Kranke trotz aller Bemühungen wochen- so gut wie nichts bekannt ist, gleicht das lang keine Fortschritte machen», sagt Fran- allerdings einem medizinischen Blindflug. ziska Stolz, die Leiterin der Covid-Station. «Anfangs mussten wir die Richtlinien mit- unter täglich anpassen», sagt Béguelin. «Die Übersicht über die Literatur zu behalten, «Alle Mitarbeitenden haben eine erfordetrte einen riesigen Aufwand, aber es grosse Flexibilität und Hilfs- war auch eine hochspannende Zeit.» Aller- bereitschaft an den Tag gelegt. Die dings war die Ungewissheit für viele Patien- Teamleistung hat geklappt.» tinnen und Patienten schwer zu ertragen. Dr. med. Urs Führer, «Wir konnten den Erkrankten keine Aus- Leitender Arzt Infektiologie kunft darüber geben, was sie erwartet. Das hat sie natürlich belastet», sagt Béguelin. Die Pflegefachfrau beschwört das Bild Medizinischer Blindflug von einem Tunnel herauf, wenn sie im Dr. med. Marcus Laube, Chefarzt Inten- Gespräch auf das Pandemiejahr zurück- sivmedizin, kommt das letzte Jahr viel län- blickt. Sie und ihr Team haben einge- ger vor als zwölf Monate. Als er erstmals spielte Abläufe fallenlassen – und men- von einem neuen Virus in China hörte, tal auf Notfall umschalten – müssen. «In hoffte er, dass sich die Sache – wie etwa einer Krise zählt die Schnelligkeit, man bei der Vogelgrippe oder dem ersten Sars- muss einfach machen», weiss Stolz. Virus – rasch legen würde. Doch unter unter- dessen hat sich leider gezeigt: «Sars-CoV-2 Gesamtspitalweit schnell reagieren macht einige Personen sehr krank – und es Als Beispiel erwähnt sie den Umgang hat das Potenzial, das Gesundheitssystem mit dem Schutzmaterial. Anfangs kamen zu überfluten», sagt Laube. zehn verschiedene Masken zum Ein- Normalerweise liegt ein Patient im satz. «Wir waren es uns gewohnt, neues Schnitt zweieinhalb Tage auf der Inten- Material zuerst in einem Pilotversuch zu sivstation. Doch für schwer an Covid-19 testen – und dann geordnet einzufüh- erkrankte Personen beträgt die durch- ren», erzählt Stolz. «Aber jetzt hatten wir schnittliche Aufenthaltsdauer 14 Tage, keine Zeit zum Hinterfragen.» Dass sich während deren es immer wieder zu kriti- die Vorräte rasch dem Ende zuneigten schen Situac tionen kommt. «Für mich sind und zu Beginn nur noch für zwei Wochen das die schwierigsten Patienten in meiner gereicht hätten, behielt Stolz für sich, um 20-jährigen intensivmedizinischen Erfah Erfah- in ihrem Team keine zusätzlichen Unsi- rung», meint Laube. Das Krankheitsbild cherheiten aufkommen zu lassen. ist so belastend, weil der Verlauf wegen «Niemand von uns war pandemieer- unerwarteter Wendungen oft unvorher- fahren», sagt Dr. med. Sabine Thomke, sehbar bleibt. «Der Patient präsentiert sich Chefärztin Notfallmedizin. «Wir hatten in einem Moment noch in einem stabilen die Bilder aus Norditalien im Kopf, die
matériel dans le cadre d’un essai pilote protection et blouses nécessaires de toute avant de l’introduire définitivement», urgence par exemple – ou de l’exploita- explique Franziska Stolz. «Mais là, nous tion technique des bâtiments, ainsi que n’avions plus le temps de nous poser des des personnes responsables d’installer 9 questions.» Pour éviter d’accroître le sen- notamment des dispositifs de dépressu- timent d’insécurité au sein de son équipe, risation aux soins intensifs pour empêcher l’infirmière n’a dit à personne que les la propagation du virus. stocks diminuaient rapidement et qu’au Les interlocuteurs saluent à l’unani- début, le matériel à disposition suffisait mité les échanges intenses et permanents, pour deux semaines seulement. qui dépassaient les frontières liées aux «Personne parmi nous n’avait été différentes professions: le Dr Führer, infec- confronté à une pandémie auparavant», tiologue, a par exemple été agréablement raconte la Dr med. Sabine Thomke, méde- surpris par «tant de solidarité». Quant à cin-cheffe en médecine d’urgence. «Nous Marcus Laube, spécialiste en soins inten- avions en tête les images de l’Italie du sifs, le «soutien mutuel» lui donnait «un Nord, la peur était intense.» Début février, sentiment positif». le Dr Führer a créé une première task force Le 16 mars 2020, le Conseil fédé- interne dédiée au coronavirus. Elle s’est ral a placé le pays en état de «situation très rapidement transformée en véri- extraordinaire» et ordonné aux hôpitaux table état-major de crise dès la mise sur de reporter à la fin avril l’ensemble des pied du «dispositif pour situations par- opérations et traitements non urgents. Le ticulières». «Avec l’avantage qu’il était Centre hospitalier Bienne a fermé sa cli- désormais possible de réagir rapidement nique de jour ambulatoire 48 heures plus dans tout l’hôpital», comme l’explique la tard. «Comme il n’y avait plus de patients Dr Thomke. devant subir une arthroscopie du genou, des ressources et des lits ont été libérés», explique Franziska Stolz. Deuxième acte En mode Covid Première vague Beaucoup de collaboratrices et col- laborateurs ont eu du mal à gérer le fait qu’en dehors de l’hôpital, tout le pays était L’état-major de crise – dirigé par le plus ou moins à l’arrêt. Comme l’explique directeur général Kristian Schneider et le Dr Béguelin, cela a été particulièrement l’économiste d’entreprise Pascal Brai- compliqué pour les personnes qui vivent chet – rassemblait non seulement des col- seules et qui ne pouvaient donc pas échan- laboratrices et collaborateurs du cœur de ger sur d’autres thèmes après des journées métier, mais aussi des représentants de de travail intenses. L’infirmière nuance: «Le toutes les fonctions d’importance systé- confinement m’a aidé à me concentrer sur mique, par exemple du laboratoire, de la mon travail. Je savais qu’il n’y avait pas pharmacie, de la sécurité, de l’informa- d’alternative, que la vie à l’extérieur était tique ou de la communication. Il compre- à l’arrêt et qu’il ne se passait rien.» nait aussi des collaborateurs chargés des Pour tous les interlocuteurs, la première achats – des masques, gants, lunettes de vague reste une période vécue «en mode lire la suite en page 13
Angst war gross.» Anfang Februar rief befahl den Spitälern, alle nicht dringend Führer eine erste spitaleigene Corona- angezeigten Eingriffe und Behandlun- Taskforce ins Leben, die sehr bald darauf gen auf nach Ende April zu verschie- 10 mit der Auslösung des sogenannten «Dis- ben. Das Spitalzentrum Biel machte die positivs für besondere Lagen» zum eigent- lichen Krisenstab erweitert wurde. Ein grosser Vorteil, denn: «Dadurch konnten wir gesamtspitalweit schnell reagieren», «Niemand von uns war pandemie- sagt Thomke. erfahren. Wir hatten die Bilder aus Norditalien im Kopf, die Angst war gross.» 2. Kapitel Dr. med. Sabine Thomke, Chefärztin Notfallmedizin Die erste Welle ambulante Tagesklinik zwei Tage danach Im Krisenstab unter der Leitung des Direk- zu. «Dass die Patienten mit Kniespiege- tors Kristian Schneider und des Betriebs- lungen fehlten, hat natürlich Betten wirtschafters Pascal Braichet waren nicht und Ressourcen freigeschwemmt», sagt nur Mitarbeitende aus dem Kerngeschäft, Stolz. sondern auch Mitarbeitende aller system- relevanten Funktionen vertreten, also Reiner Covid-Betrieb etwa aus Labor, Apotheke, Sicherheit, Dass ausserhalb des Spitals die IT und Kommunikation. Aber auch Per- Schweiz mehr oder weniger stillstand, sonen, die sich um den Einkauf – etwa war für viele Mitarbeitende schwierig. der dringend benötigten Masken, Hand- Wohl besonders für die Alleinstehenden, schuhe, Schutzbrillen und Mäntel – oder die sich nach intensiven Arbeitstagen den technischen Betrieb der Anlagen daheim nicht noch über andere Themen kümmerten. Und die also beispielsweise austauschen konnten, meint Béguelin. auf der Intensivstation Unterdruck-Dis- Andererseits aber sagt Stolz: «Mir hat der positive installierten, die es braucht, um Lockdown geholfen, mich auf die Arbeit eine Ausbreitung des Virus verhindern zu fokussieren. Ich wusste, es gibt keine zu können. Alternative, wenn das Aussenleben abge- Den regen und kontinuierlichen Aus- stellt und also sonst nichts los ist.» tausch über die Berufsgrenzen hinweg Die erste Welle bleibt bei allen loben unabhängig voneinander aus- Gesprächspartnern als «Zeit im reinen nahmslos alle Gesprächspartner: So war Covid-Betrieb» in Erinnerung. Sogar etwa Führer, der Infektiologe, vom Aus- die Notfallstation verzeichnete einen mass der «gelebten Solidarität» positiv starken Rückgang der Fallzahlen. Thomke überrascht. Und dem Intensivmediziner kann sich diesen Rückgang nur zum Laube gab «die gegenseitige Unterstüt- Teil erklären: «Dass sich die Bevölkerung zung» ein «gutes Gefühl». im Lockdown ruhig hält und sich dadurch Am 16. März 2020 erklärte der Bun- weniger Unfälle ereignen, ist nachvoll- desrat die «ausserordentliche Lage» und ziehbar. Aber plötzlich waren – ausser
Covid – alle anderen Erkrankungen wie ersten Welle an Bedeutung. «Bei Werten weggeblasen. Blieben die Leute in die- von 80 Prozent Sauerstoffsättigung im ser Zeit trotz akuter Verschlechterungen Blut war ich vor Corona sehr, sehr beun- 12 ihres Gesundheitszustands zuhause, weil ruhigt. Heute habe ich dafür eine gewisse sie sich nicht mehr ins Spital trauten?» Toleranz entwickelt», sagt Laube. «Die Her- Auf der Intensivstation hingegen ausforderung besteht darin, die Nerven zu herrschte Hochbetrieb. «Wir konnten behalten.» einige Betten aus dem Aufwachraum fremdnutzen und hatten so neun Bet- Frischer Wind ten für Covid-Patienten zur Verfügung, Übereinstimmend berichten alle sechs davon mit Beatmungsgeräten», Gesprächspartner vom frischen Wind, sagt Laube. Über eine Whats-App- der im Krisenmodus wehte. «Ich wollte Gruppe tauschte er sich täglich mit seinen unsere hausärztliche Notfallpraxis schon intensivmedizinischen Kolleginnen und seit langem auch tagsüber öffnen, um die Kollegen in den umliegenden Spitälern Patientenströme regulieren und also die aus. Die Rega flog per Helikopter einige dringlichen Patienten von den anderen Patienten aus Neuenburg und Fribourg trennen zu können», sagt Thomke. «Aber ein, wo das Virus im Frühling noch stär- bisher bin ich immer am Business Case ker wütete. gescheitert.» Während der Krise liess sich die Idee umsetzen. «Ich musste nicht mal Improvisieren angesagt Formulare ausfüllen», sagt die Notfallme- «Wir mussten uns im Dschungel der dizinerin. In der Praxis führte das Team um weltweit entstehenden Empfehlungen Thomke Coronavirus-Tests durch. Und: «Die zurechtfinden – und auf lokaler Ebene Ent- Notfallpraxis diente uns auch als Auffang- scheidungen treffen», erzählt Laube. So becken. So konnten wir vermeiden, dass wurden – trotz des zu Beginn der Pande- der verstauchte Knöchel neben den Covid- mie noch geltenden Credos, möglichst alle Fall zu sitzen kommt», sagt Thomke. schweren Covid-Fälle künstlich zu beat- Die Sicherheit der Patientinnen und men – in Biel nie alle Patientinnen und Patienten wie auch der Mitarbeitenden Patienten intubiert, weil nicht genügend hatte auch mitten in der Krise sehr hohe Beatmungsgeräte zur Verfügung stan- Priorität. «Es waren viele Fragen offen, und den. «Improvisieren war angesagt», sagt wir waren uns bewusst, dass wir uns nur Laube. auf den momentanen Stand des Wissens – Er und sein Team behalfen sich deshalb oder Irrtums – berufen konnten», sagt der bei vielen Patienten mit so genannten High- Intensivmediziner Laube. «Deshalb haben Flow-Geräten, mit denen sie mit Sauerstoff wir einen sicheren Weg mit weniger Risi- angereicherte Luft durch die Nase blasen ken gewählt.» Tatsächlich hat sich im konnten. Im Nachhinein erwies sich die ganzen Jahr niemand aus seinem Team Not als richtige Entscheidung, denn die von den Patienten angesteckt. Über die weniger intensive Behandlung war bes- Aussage einer inzwischen pensionierten ser verträglich, setzte den Patientinnen Pflegefachfrau hat sich Laube besonders und Patienten weniger zu – und erzielte gefreut. «Sie hat gesagt, dass sie sich hier oft die besseren Resultate. Für Laube ver- auf der Intensivstation jeweils am sichers- lieren einige Normwerte im Verlauf der ten gefühlt hat», erzählt er. Fortsetzung Seite 18
Covid». Même les urgences ont enregis- exemple, même si au début de la pandé- tré un net recul. Une diminution que la mie, il était recommandé de mettre tous Dr Thomke s’explique en partie: «Comme les patients gravement atteints sous respi- la population reste tranquille pendant le ration artificielle, à Bienne, les patientes et 13 confinement, il paraît logique que moins patients n’ont pas tous été intubés parce qu’il n’y avait pas suffisamment d’appa- reils respiratoires à disposition. «Il a fallu «Personne d’entre nous n’avait improviser», reconnaît le médecin. été confronté à une pandémie Avec son équipe, ils se sont donc auparavant, nous avions en tête contentés de soigner de nombreux les images de l’Italie du Nord, patients avec des appareils high-flow, la peur était intense.» qui permettent de respirer de l’air enrichi en oxygène par le nez. Avec le recul, l’ur- Dr med. Sabine Thomke, médecin-cheffe en médecine d’urgence gence a permis de prendre la bonne déci- sion, car le traitement moins invasif était plus facilement supportable et moins éprouvant pour les patients, ce qui a d’accidents se produisent. Mais hormis souvent permis d’obtenir de meilleurs le Covid, c’était comme si subitement résultats. Pour le spécialiste en médecine toutes les autres maladies avaient dis- intensive, au cours de la première vague, paru. Pendant cette période, les malades certaines valeurs standards sont deve- restaient-ils à la maison malgré l’aggrava- nues moins importantes. «Avant le Covid, tion de leur état de santé parce qu’ils ne un taux de 80% de saturation en oxygène se sentaient plus en sécurité à l’hôpital?» dans le sang était très préoccupant pour Les soins intensifs tournaient en moi. Entre-temps, j’ai développé une cer- revanche à plein régime. «Nous avons pu taine tolérance face à de telles valeurs», utiliser quelques lits de la salle de réveil affirme-t-il. «Le défi consiste à savoir gar- et nous avions donc neuf lits à disposition der son sang-froid.» pour les patients Covid, dont six étaient équipés d’appareils respiratoires», pré- Un peu de vent frais cise le Dr Laube. Il échangeait chaque Tous les interlocuteurs racontent que jour sur un groupe WhatsApp avec ses la crise a fait également souffler du vent collègues travaillant dans les unités de frais. «Ça faisait longtemps que je vou- médecine intensive des hôpitaux environ- lais ouvrir notre cabinet d’urgence des nants. La Rega a acheminé par hélicoptère médecins de famille aussi pendant la quelques patients provenant de Neuchâ- journée, afin de pouvoir réguler les flux tel et Fribourg, où le virus se propageait de patients et d’être en mesure de sépa- encore plus fortement au printemps. rer les cas urgents des autres», déclare par exemple Sabine Thomke. «Mais jusque-là, Place à l’improvisation le business case avait toujours échoué.» «Nous devions nous orienter dans Pendant la crise, l’idée a fait son chemin. la jungle des recommandations mon- «Je n’avais plus besoin de remplir de for- diales – et prendre des décisions sur le mulaires», explique-t-elle. Dans le cabi- plan local», explique Marcus Laube. Par net, son équipe effectuait des tests Covid.
«Nous l’avons aussi utilisé comme site d’ac- nous a permis de nous concentrer sur nos cueil, ce qui nous a permis d’éviter qu’un patients sans devoir encore accompagner patient souffrant d’une cheville foulée se toute leur famille.» Franziska Stolz échan- retrouve assis à côté d’un cas Covid», pré- geait régulièrement par téléphone avec 15 cise encore la Dr Thomke. un proche des malades du Covid, qui se chargeait ensuite de relayer les informa- tions sur l’évolution de l’état de santé du patient au reste de l’entourage. «Les patients Covid sont les cas Les familles des patientes et patients les plus difficiles auxquels j’ai hospitalisés dans l’unité de médecine fait face en 20 ans d’expérience intensive recevaient un appel télépho- de médecine intensive.» nique tous les jours. L’équipe dirigée par Dr med. Marcus Laube, le Dr Laube autorisait en outre de temps médecin-chef en médecine intensive à autre les patients à effectuer un appel vidéo avec leurs proches. Ceci dit, l’inter- diction de visite a été traitée avec sou- Même en plein milieu de la crise, la plesse. «Nous avons aussi fait des excep- sécurité des patientes et patients ainsi que tions. Dans les situations critiques, nous celle des collaborateurs est restée priori- avons autorisé les visites», explique l’infec- taire. «De nombreuses questions restaient tiologue Urs Führer. Et son confrère Mar- ouvertes, et nous étions parfaitement cus Laube de préciser: «Nous avons pris conscients que nous pouvions unique- toutes les décisions difficiles ensemble ment nous reposer sur l’état momentané et sur place.» Lorsqu’il fallait arrêter les des connaissances, au risque de faire une machines, les proches étaient présents. erreur», explique le spécialiste en méde- cine intensive Marcus Laube. «C’est pour- quoi nous avons opté pour une voie sécu- Troisième acte risée comprenant moins de risques.» En fait, aucun membre de son équipe n’a été La vague automnale infecté par un patient au cours de l’année écoulée. Il rapporte avec satisfaction les propos d’une infirmière, qui est partie à La situation a commencé à se détendre la retraite dans l’intervalle. «Elle a déclaré à partir de la mi-avril. «L’été a été tout à que c’est ici, aux soins intensifs, qu’elle fait normal», déclare Dr Thomke. «Ensuite, s’était toujours sentie le plus en sécurité.» en automne, le Covid est venu s’ajouter à la marche habituelle.» Par rapport au Interdiction des visites, printemps, le service des urgences était à quelques exceptions près toutefois mieux informé et disposait aussi Pour limiter autant que possible le de plus de matériel de protection, selon la risque de propagation du virus dans l’hô- médecin-cheffe.«Nous avons aussi fait plus pital, le 13 mars 2020, le Centre hospita- de place et transformé plusieurs postes lier Bienne décide d’interdire les visites. de bureau en couchettes de traitement.» Avec le recul, la responsable de l’unité Elle reconnaît cependant qu’en raison du de soins Covid salue cette mesure. «Cela nombre élevé de patients, il y a eu des lire la suite en page 19
Das Jahr 2020 17 662 in Zahlen Covid-19-Tests Gesundheitszentrum MEDIN & Labor SZB L’année 2020 Tests Covid-19 Centre de santé MEDIN & laboratoire CHB en chiffres 221,9 MIO. CHF Betriebsertrag Produits d’exploitation 65 053 Pflegetage Journées de séjour 219,2 MIO. CHF Betriebsaufwand Charges d’exploitation 2,6 MIO. CHF Betriebsergebnis vor Zinsen, Steuern 267 und Abschreibungen (EBITDA) Résultat d’exploitation avant intérêts, impôts et amortissements (EBITDA) Medienanfragen –7,7 MIO. CHF Demandes médias Jahresverlust Perte de l’exercice 125 Sie wollen mehr erfahren? Einfach den Code scannen und weiterlesen. Mitarbeitende (Stellen) Collaborateurs et collabora Vous souhaitez en savoir davantage? Scannez simplement le code et poursuivez la lecture. 14 000 Schutzbrillen Lunettes de sécurité
79 308 Patientinnen und Patienten Patientes et patients 63% höherer Sauerstoffverbrauch Consommation d’oxygène supérieure 49 500 22% FFP2-Masken In Vorjahren: rund 3400 pro Jahr Masques FFP2 Les années précédentes: env. 3400 par an aller hospitalisierten Covid-19-Patientinnen und -Patienten des Kantons Bern de tous les patients hospitalisés pour le Covid-19 dans le canton de Berne 54 atrices (postes) 99 540 Schutzmäntel Vestes de protection 5400 Telefonate auf Hotline 780 500 Appels de la hotline Hygienemasken In Vorjahren: rund 175 000 pro Jahr Masques d’hygiène Les années précédentes: env. 175 000 par an
auch besser mit Schutzmaterial ausgerüs- Besuchsverbot mit Ausnahmen tet gewesen, erzählt Thomke. «Wir haben Um das Ansteckungsrisiko innerhalb auch mehr Platz geschaffen – und einige 18 des Spitals möglichst klein zu halten, ver- Büroplätze in Behandlungskojen umfunk- fügt das Spitalzentrum Biel am 13. März tioniert.» Trotzdem gab es im Herbst 2020 ein Besuchsverbot. Im Nachhinein wegen der hohen Patientenzahlen «brenz- ist Covid-Stationsleiterin Stolz froh um lige Momente», meint die Notfallmedizi- diese Massnahme. «So konnten wir uns nerin. «Wenn alle Kojen belegt sind, bleibt auf die Patienten konzentrieren und muss- nur noch der Gang, den kann man aber ten nicht auch noch ihr gesamtes jeweili- nicht isolieren», sagt Thomke. «Wir stan- ges Umfeld mitbetreuen.» Mit einer Per- den eine Zeit lang jeden Tag kurz vor dem son aus dem Umkreis der Covid-Kranken Chaos.» tauschte sich Stolz regelmässig telefonisch aus. Dann lag es an dieser Person, weitere Interessierte über die Entwicklung des Gesundheitszustands zu informieren. «Covid-Kranke sind die Die Familien der Patientinnen und schwierigsten Patienten in meiner Patienten auf der Intensivstation erhalten 20-jährigen intensiv- jeden Tag ein Telefon. Das Team um Laube medizinischen Erfahrung.» ermöglicht den Patienten, ihre Angehö- Dr. med. Marcus Laube, rigen per Videoanruf ab und zu auch zu Chefarzt Intensivmedizin sehen. Das Besuchsverbot wird undogma- tisch gehandhabt. «Wir haben immer auch Ausnahmen erlaubt. In kritischen Situatio- Auf der Covid-Station klebt das Team nen waren Besuche möglich», sagt Führer, um Stolz farbige Markierungen auf Böden der Infektiologe. Und der Intensivmedizi- und Wände. So trennen sie die «kontami- ner Laube: «Wir haben alle schwierigen nierte Zone» ab, welche die Pflegenden Entscheide gemeinsam vor Ort gefällt.» Die nur mit Schutzkleidung betreten können. Angehörigen waren anwesend, wenn die Konkret heisst das, dass bei jedem Zonen- Maschinen abgestellt werden mussten. übertritt ein Wechsel von Mantel, Maske, Brille und Handschuhen fällig ist. «Eine Materialschlacht», sagt Stolz. 3. Kapitel Wenn aus dem Spurt ein Marathonlauf wird Die Herbstwelle Sowohl Stolz wie auch Laube erin- nern sich, dass sie zu Beginn der Pande- mie auf ein baldiges Ende gehofft hatten. Ab Mitte April begann sich die Lage wieder «Doch aus dem Spurt ist mittlerweile ein zu entspannen. «Der Sommer war normal», Marathonlauf geworden», sagt Laube. Im sagt Thomke. «Doch dann kam zum Nor- Frühling herrschte die Krise. «Es war aufre- malbetrieb im Herbst Covid hinzu.» Auf gend, und wir hatten viel Energie», erzählt der Notfallstation seien sie im Vergleich Stolz. Doch im Herbst verdüsterte sich die zum Frühjahr zwar besser informiert und Stimmung zusehends. «Ich bemerke eine
«moments chauds» en automne. «Quand rement, nous avons toujours essayé de toutes les couchettes sont occupées, il laisser chacun exprimer ses émotions et ne reste plus que le couloir, mais il n’est de faire attention les uns aux autres. Cela pas possible de l’isoler», explique-t-elle. nous a souvent permis de nous soute- 19 «Pendant une certaine période, nous nir mutuellement. Deuxièmement, nous avons évité le chaos de peu chaque jour.» avons pris le temps de nous réjouir des suc- A l’unité Covid, l’équipe dirigée par cès.» L’équipe a toujours brièvement célé- Franziska Stolz pose des autocollants de bré le retour d’une patiente à la maison couleur au sol et sur les murs pour définir après des semaines angoissantes d’hospi- la «zone contaminée», à laquelle le per- talisation. L’immense reconnaissance des sonnel soignant peut accéder unique- patientes et patients suscite également ment après avoir revêtu l’équipement de une vraie fierté. protection. Concrètement, cela signifie Aussi bien Franziska Stolz que Sabine qu’il faut changer de blouse, de masque, Thomke apprécient le fait que le personnel de lunettes et de gants chaque fois qu’on puisse s’adresser en toute discrétion au quitte la zone. «Une véritable artillerie», service de psychologie interne de l’hôpi- comme dit l’infirmière-cheffe. tal, qui passe régulièrement pour propo- ser des entretiens. En même temps, «notre Quand le sprint se transforme service des urgences est de plus en plus en marathon souvent confronté à des problèmes psy- Mme Stolz et le Dr Laube se sou- chiatriques. La solitude pèse sur le moral viennent qu’au début de la pandémie, des gens», indique la Dr Thomke. ils espéraient tous les deux que la crise ne durerait pas. «Mais dans l’intervalle, Analyser la situation le sprint s’est transformé en marathon», en permanence affirme Marcus Laube. Au printemps, la ««Le chemin est long et sinueux», crise sévissait. «C’était palpitant et nous s’exclament les infectiologues Führer et avions beaucoup d’énergie», raconte Fran- Béguelin. «Au début, nous étions gui- ziska Stolz. Mais en automne, l’ambiance dés par la peur», explique Urs Führer. s’est rapidement dégradée. «Je constate «Cela nous a permis de prendre des déci- une certaine lassitude, pour beaucoup de sions très rapidement et de les mettre en collaboratrices et collaborateurs, il était œuvre.» A cause du rythme effréné, ils de plus en plus difficile d’avoir l’empathie ont cependant dû renoncer à rechercher requise», admet l’infirmière. «La résilience le consensus comme ils le font habituel- diminue», ajoute-t-elle. lement. «Notre manière de procéder avait «Quand on s’active pendant plusieurs un aspect dictatorial», reconnaît-il. «Mais semaines au chevet d’un patient souffrant depuis la vague automnale, tous parti- de Covid-19, que son état se détériore cipent à nouveau à la discussion. Et nous subitement et qu’il décède, c’est éprou- devons nous faire entendre.» vant», explique-t-elle encore. Durant cette «Il faut sans cesse analyser la situa- période difficile, l’assistance réciproque au tion, puis informer l’ensemble du person- sein de l’équipe l’a beaucoup aidée. Deux nel», ajoute le Dr Béguelin. «Les échanges éléments ont été particulièrement impor- sont très importants, nous voulons que les tants, témoigne Franziska Stolz: «Premiè- personnes restent ‹à bord› et soutiennent lire la suite en page 23
gewisse Abstumpfung», sagt Stolz, vielen senssuche verzichten müssen. «Das Vor- Mitarbeitenden falle es immer schwerer, gehen hatte etwas Diktatorisches», meint die nötige Empathie aufzubringen. «Die Führer. «Doch nun, seit der Herbstwelle, 20 Resilienz schrumpft», sagt Stolz. reden wieder alle mit. Und wir müssen «Wenn man sich wochenlang für die uns Gehör verschaffen.» Genesung eines an Covid-19 erkrankten «Es gilt, immer wieder die Lage zu Patienten einsetzt – und es ihm dann analysieren – und alle Mitarbeitenden plötzlich rasant schlechter geht und er zu informieren», führt Béguelin aus. verstirbt, dann nimmt es einen mit», sagt «Der Austausch ist sehr wichtig, wir wol- Stolz. In diesen schwierigen Zeiten habe ihr der gegenseitige Beistand im Team geholfen. Besonders wichtig seien vor «Es gilt, immer wieder die Lage allem zwei Dinge gewesen. Erstens: «Wir zu analysieren – und alle haben immer versucht, den Emotionen Mitarbeitenden zu informieren.» Raum zu geben und aufeinander Rück- PD Dr. med. Charles Béguelin, sicht zu nehmen», sagt Stolz. Dadurch Leitender Arzt Infektiologie konnten sie sich oft gegenseitig auffan- gen. Und zweitens: «Wir haben uns sehr bewusst an den Erfolgen erfreut», sagt die Covid-Stationsleiterin. Sie hätten im len, dass die Leute an Bord bleiben und Team jeweils kurz gefeiert, wenn eine die Entscheide mittragen.» Das Team Patientin nach bangen Wochen wieder der Infektiologie und Spitalhygiene hat nach Hause konnte. Die grosse Dankbar- strenge Hygieneregeln für das Spital defi- keit der Patientinnen und Patienten bleibt niert. Das Spitalzentrum Biel braucht jede für Stolz unvergesslich. Woche zwischen 5000 und 10 000 neue Positiv werten sowohl Stolz wie auch Schutzmasken. Thomke zudem die Initiative, dass sich Im Gespräch erwähnt Béguelin ausser- Mitarbeitende vertraulich an den spital- dem, dass das letzte Jahr insbesondere internen psychologischen Dienst wenden auch für die jungen Ärztinnen und Ärzte können, der regelmässig vorbeikommt in Ausbildung eine grosse Herausforde- und Gespräche anbietet. Derweil mel- rung war. «Es ist schwierig, immer nur die den sich auf der Notfallstation vermehrt gleichen Leiden zu behandeln. Und noch «psychiatrische Vorstellungen. Die Verein- schwieriger ist es, zuzusehen, wie viele samung macht den Leuten zu schaffen», Patienten trotz aller Bemühungen ster- sagt Thomke. ben», meint Béguelin. Ihn verwundert es nicht, dass im letzten Jahr auch die Fluk- Immer wieder Lage analysieren tuation in der Pflege zugenommen hat. «Es ist ein langer und steiniger Weg», Personelle Veränderungen gehören für stellen auch Führer und Béguelin fest. «Zu die Covid-Stationsleiterin Stolz zu einer Beginn waren wir von der Angst getrie- Krise dazu. Wer schon vor der Krise Moti- ben», sagt Führer. «Dadurch haben wir vationsprobleme hatte, fühle sich durch sehr rasch Entscheide fällen und umsetzen die Krise wahrscheinlich eher zum Han- können.» Allerdings hätten sie zugunsten deln und Wechseln veranlasst. «Doch Per- des hohen Tempos auf die übliche Kon- sonen, die mit Leib und Seele dabei sind,
bleiben meist bei ihrem Job, auch wenn keit weiss jetzt, was Intensivmedizin ist.» er anstrengend ist», sagt Stolz. Ihm ist wichtig, dass das einseitige Bild von kranken Menschen, umgeben von Schläu- 22 Zeichen der Wertschätzung chen und piepsenden Geräten, eine Kor- Dass der Pflege während der ersten rektur erfährt. Dank der Fortschritte in der Welle grosse öffentliche Aufmerksamkeit Medizin laute die zentrale Frage heute oft zuteil wurde, hatte sie natürlich berührt. nicht mehr, ob es machbar sei, ein Leben Doch im Herbst, als Stolz und ihr Team den zu erhalten, sondern, ob das auch ge- Applaus auf den Balkonen nötiger gehabt wünscht sei. hätten als noch im Frühling, sei die Bevöl- kerung coronamüde geworden – und «Vernünftige Therapieziele» jeder mit seiner eigenen psychischen In seinem Alltag gehe es darum, weder Verfassung beschäftigt gewesen. Die zu zu früh aufzugeben, noch «verbissen zu Beginn noch zahlreichen Zeichen der Soli- therapieren», also unter allen Umständen darität blieben zusehends aus – und ver- Leben zu retten, erklärt Laube. Er spricht pufften, ohne für die Pflegenden viel zu von «vernünftigen Therapiezielen», die verändern. «Applaudieren tut nicht weh», sehr individuell seien – und die es zusam- sagt Stolz. men mit den Angehörigen zu definieren Auch aus diesem Grund hat sie sich gelte. «Wir führen viele aufwühlende und über die Covid-Prämie, die das Spital- intensive Gespräche», sagt Laube. zentrum Biel allen Mitarbeitenden Ende Der Intensivmediziner bedauert, dass 2020 ausbezahlte, besonders gefreut. Es sich Teile der Bevölkerung nicht an die sei alles andere als selbstverständlich, Hygieneregeln halten. «Die beste Waffe, dass sich das Spital allen Mitarbeitenden die wir im Kampf gegen das Virus haben, gegenüber eine wertschätzende Geste ist der gesunde Menschenverstand», sagt leiste, obwohl es aufgrund der Pandemie Laube. «Aber leider sind viele Leute unbe- in einem finanziellen Schlamassel stecke, waffnet.» Und die Covid-Stationsleiterin meint Stolz. Stolz stellt fest: «Alle haben die Nase voll von der Pandemie.» Das heisse aber nicht, dass auch alle bereit seien, zu einem ra- 4. Kapitel schen Ende beizutragen und sich impfen zu lassen. Schlussfolgerungen Erfahrungen prägen weitere Zusammenarbeit Die Pandemie ist schlimm – und noch Stolz ist überzeugt, dass die in die- lange nicht vorbei. Die Notfallmedizinerin sem Jahr gemachten Erfahrungen die Thomke sieht jedenfalls keinen Grund, weitere Zusammenarbeit prägen. Sie wieso es nicht noch zu einer dritten Welle hat beobachtet, dass sich die Hierar- kommen sollte. Doch alle Gesprächspart- chien im Krisenjahr verflacht haben. Und ner vermögen der Situation auch ein paar wünscht sich für die Zukunft, dass der positive Aspekte abzuringen. Der Intensiv- Mut, den es mitunter braucht, um Verän- mediziner Laube sagt: «Für unsere Diszi- derungen anzustossen, erhalten bleibt. plin ist Covid eine Chance. Die Öffentlich- Auch Thomke findet, dass Gräben über- Fortsetzung Seite 26
les décisions.» L’équipe du service d’in- besoin qu’au printemps que les gens fectiologie a défini des règles strictes applaudissent sur les balcons, ces derniers en matière d’hygiène pour l’hôpital. Le commençaient à se lasser de la pandé- Centre hospitalier Bienne utilise chaque mie – et chacun était préoccupé par son 23 semaine entre 5000 et 10 000 nouveaux propre état psychique. Les signes de soli- masques de protection. darité du début ont rapidement diminué et fini par s’essouffler, sans que la situa- tion change vraiment pour le personnel «Il faut sans cesse analyser la soignant. «Applaudir ne fait pas mal», dit- situation – et informer l’ensemble elle. du personnel.» C’est aussi pour cette raison que Fran- PD Dr med. Charles Béguelin, ziska Stolz est particulièrement heureuse médecin adjoint en infectiologie que tous les collaborateurs et collabora- trices du Centre hospitalier Bienne aient reçu une prime Covid à la fin 2020. Selon Au cours de la discussion, Charles elle, il n’est pas forcément évident pour Béguelin reconnaît que l’année écoulée a un hôpital de faire un tel geste pour son aussi été un immense défi pour les jeunes personnel alors qu’il se trouve dans une médecins en formation. «C’est difficile de situation financière tendue à cause de la toujours soigner les mêmes maladies. Et pandémie. c’est encore plus compliqué de voir de nombreux patients mourir malgré nos efforts», déclare-t-il. Il n’est pas surpris Quatrième acte que l’an dernier, le roulement ait aug- menté dans le domaine des soins. Pour Conclusions la responsable de l’unité Covid, les chan- gements au niveau du personnel font par- tie intégrante d’une crise. Une période La pandémie est grave et loin d’être ter- compliquée incite probablement les per- minée. La Dr Sabine Thomke ne voit guère sonnes qui avaient déjà des soucis de indice qui permettrait d’exclure l’appari- motivation auparavant à agir et à concré- tion d’une troisième vague. Tous les inter- tiser leur envie de changement. «Cepen- locuteurs souhaitent cependant relever dant, les collaborateurs qui se dévouent quelques aspects positifs. Le Dr Laube corps et âme restent en principe à leur assure: «Pour notre discipline, le Covid poste, même lorsque c’est astreignant», est une chance. Désormais, la population explique Franziska Stolz. connaît le fonctionnement de la méde- cine intensive.» Il voudrait que l’image des Marques de reconnaissance patients malades entourés de tuyaux et Elle a bien entendu été touchée par d’appareils qui bipent évolue. Aujourd’hui, les témoignages de reconnaissance que grâce aux progrès de la médecine, la ques- la population a adressés au personnel soi- tion fondamentale n’est souvent plus gnant pendant la première vague. Mais de savoir s’il est possible de maintenir en automne, alors que l’infirmière-cheffe quelqu’un en vie, mais si cela est souhai- et son équipe auraient encore eu plus table.
«Objectifs thérapeutiques nécessaire pour opérer des changements raisonnables» ne disparaîtra pas. La Dr Sabine Thomke Dans son quotidien, «il ne s’agit ni trouve quant à elle que des fossés ont été d’abandonner trop rapidement ni de faire franchis et qu’au sein de l’hôpital, la qua- 25 de l’acharnement thérapeutique, c’est-à- lité de la coopération s’est renforcée. «Le travail en équipe a parfaitement fonctionné», se réjouissent Charles Bégue- «Nous avons pris le temps de nous lin et Urs Führer. «Les collaborateurs et réjouir des succès. L’équipe collaboratrices ont fait preuve quotidien- a toujours brièvement célébré le nement d’une grande flexibilité et d’une retour d’une patiente à la solidarité exemplaire. Avec le recul, les maison après des semaines deux infectiologues ne changeraient pas angoissantes d’hospitalisation.» grand-chose si la situation devait se repro- duire. Si Sabine Thomke trouve aussi que, Franziska Stolz, dans l’ensemble, l’hôpital a plutôt bien infirmière-cheffe de l’unité de soins Covid géré l’organisation pendant cette année de pandémie, elle reste cependant critique: «Avons-nous toujours su faire preuve du dire de sauver des vies à tout prix», explique doigté nécessaire que l’on attend de per- le Dr Laube. Il parle d’«objectifs thérapeu- sonnes chargées de conduite en temps de tiques raisonnables» entièrement indivi- crise? Avons-nous suffisamment fait pour dualisés qui doivent être déterminés d’en- accompagner les collaboratrices et colla- tente avec les proches. «Nous avons des borateurs sur le plan personnel et tenu discussions souvent intenses et boulever- compte de leurs peurs et difficultés exis- santes», ajoute-t-il. tentielles?» Il regrette par ailleurs que certaines per- Franziska Stolz, infirmière-cheffe de sonnes ne respectent pas les règles d’hy- l’unité Covid, garde aussi de bons souve- giène. «Le bon sens reste la meilleure arme nirs de cette première année de pandémie. pour combattre le virus», déclare-t-il. «Mal- Elle a appris à mieux connaître de nom- heureusement, de nombreuses personnes breuses personnes très compétentes au ne jouent pas le jeu.» Quant à la respon- sein de l’état-major de crise et a apprécié sable de l’unité Covid, elle constate que les relations directes ainsi que la fluidité de tout le monde en a marre, sans que cha- la collaboration. «Je me suis toujours sentie cun soit pour autant prêt à se faire vacciner soutenue dans mon travail», affirme-t-elle. pour permettre une sortie de crise rapide. «Je suis heureuse de travailler au Centre hospitalier Bienne.» Les expériences influencent la suite de la collaboration Franziska Stolz est convaincue que les expériences acquises au cours de cette année influenceront la suite de la colla- boration. Elle a constaté que pendant ces mois de crise, les rapports hiérarchiques se sont estompés. Elle espère que le courage
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