Infocancern 94 septembre 2018 - Les nouveautés en cancérologie - Fondation Cancer

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Infocancern 94 septembre 2018 - Les nouveautés en cancérologie - Fondation Cancer
info cancer
          n°94 septembre 2018

       Les nouveautés
       en cancérologie
Infocancern 94 septembre 2018 - Les nouveautés en cancérologie - Fondation Cancer
Notre conseil d’administration
      Présidente d’honneur : S.A.R. la Grande-Duchesse

      Président : Dr Carlo Bock

      Vice-présidents : D
                         r Danielle Hansen-Koenig et Dr Jean-Claude Schneider

      Membres : Me Tom Loesch, M. Yves Nosbusch et Dr Fernand Ries

      Notre équipe
      Directrice : Lucienne Thommes
      Collaborateurs : Alain Cunisse, Claudia Gaebel, Manon Kucharczyk, Maiti Lommel,
      Madalena Lopes Rosa, Maike Nestriepke, Charlotte Pull, Isabelle Prime, Nathalie Rauh,
      Catherine Richard, Martine Risch, Barbara Strehler et Alexa Valentin

      Nos coordonnées
      209, route d’Arlon • L-1150 Luxembourg

      Tél. 45 30 331 • Fax 45 30 33 33
      www.cancer.lu • fondation@cancer.lu

      Heures d’ouverture : les jours ouvrables de 8h à 17h

      Accès : en bus, ligne 22 et ligne 28 (Stade Josy Barthel)
      Parking réservé aux patients (derrière la maison)
      RCS Luxembourg G 25

      infocancer n°94

      Nombre d’exemplaires : 88 000
      Impression : Techprint (imprimé au Luxembourg)
      Photos : iStock, Glenn Asakawa, Claude Piscitelli, Cheese

      Abonnement : gratuit sur simple demande
      Les traductions respectives des articles en français ou allemand
      sont disponibles sur www.cancer.lu
      Die jeweiligen Übersetzungen der Artikel auf Französisch oder Deutsch
      finden Sie auf www.cancer.lu

      Toutes les actions de la Fondation Cancer ne sont possibles que
      grâce à la générosité des donateurs.

      Chacun peut, si le cœur lui en dit, soutenir les initiatives de la
      Fondation Cancer en faisant un don fiscalement déductible au :
      CCPL IBAN LU92 1111 0002 8288 0000
      La Fondation Cancer est membre fondateur
      de l’asbl ‘Don en Confiance Luxembourg’.

      www.cancer.lu

      Retrouvez-nous sur :

                                                                                                                Couverture :
                                                                                              Ass. Prof. Dr Stephanie Kreis,
                                                                                                                     Uni.lu

2   info cancer     n°94 septembre 2018
Infocancern 94 septembre 2018 - Les nouveautés en cancérologie - Fondation Cancer
E di t o rial

Cap sur la recherche
                                            Forschung im Fokus

Nous revenons de vacances avec,             Die Ferien sind vorbei, und wir nehmen
pour ce numéro de rentrée, un cap           mit dieser spätsommerlichen Ausgabe
volontairement axé sur la recherche         die Forschung – oder vielmehr verschie-
ou devrais-je dire les recherches.          dene Forschungsprojekte – in den Blick.
Légitime, en tout premier lieu, car         Und das mit gutem Grund, ist es doch
rendre un jour le cancer inoffensif est     unser wichtigstes Anliegen, den Krebs       L ucienne
                                                                                        Th o mme s
notre première motivation. Cela signifie    eines Tages zu besiegen.
                                                                                        Directrice
de facto mobiliser toutes les énergies et   Darum gilt es für schnellere Fortschritte
tous les acteurs pour une recherche         in der Krebsforschung alle Energien und
accélérée en cancérologie.                  Beteiligten zu mobilisieren.

Opportun, car ce numéro vous relate         Passend dazu informieren wir Sie in
aussi les dernières nouveautés mon-         dieser Ausgabe über die neuesten
diales en oncologie présentées lors de      internationalen Erkenntnisse aus der
l’ASCO (American Society of Clinical        Onkologie, die unser Präsident Dr. Carlo
Oncology) à Chicago grâce à la              Bock von der ASCO (American Society
présence de notre président, le docteur     of Clinical Oncology) in Chicago
Carlo Bock. Plus près de nous, quatre       mitgebracht hat. Aus unserem näheren
équipes contributrices ont participé à      Umfeld berichten vier Forschungsteams
cette édition en vulgarisant leur(s)        über ihre Studie(n), um die Fortschritte
étude(s) pour mieux nous faire              in der Krebsforschung für Laien
comprendre les avancées en cours et         verständlich zu machen und vielverspre-
les pistes thérapeutiques prometteuses.     chende Therapieansätze vorzustellen.

L’enjeu demeure plus que jamais             Es gibt nach wie vor viel zu tun.
colossal. Sur le plan financier évidem-     Auf finanzieller Ebene können wir dank
ment, votre générosité nous permet de       Ihrer Großzügigkeit die Palette an
continuer à construire un arsenal           wirkungsvollen Krebstherapien helfen
thérapeutique plus vaillant face au         weiter auszubauen. Auf menschlicher
cancer. Sur le plan humain, nous nous       Ebene ist es unsere größte Herausfor-
attelons avec les professionnels de         derung, die Anzahl der Betroffenen im
santé à agir pour faire baisser la          Laufe des Jahrzehnts zu senken.
survenue des cancers.
                                            Wir wünschen Ihnen allen einen guten
Bonne rentrée à tous.                       Start in den Herbst.

                                                                                                     3
Infocancern 94 septembre 2018 - Les nouveautés en cancérologie - Fondation Cancer
S o mmaire

                                          NEWS
       5

      Mission Nichtrauchen

       6

      Nouveautés en oncologie

      11                                Le rapport annuel 2017 de la Fondation Cancer est
                                        téléchargeable et consultable sur notre site www.cancer.lu.
      Recherche
                                        Ce rapport donne un aperçu sur les faits marquants de l’année
         •   Cancer de l’ovaire         écoulée, les différents services et les chiffres de nos dépenses
         •   Cancer de la peau          et recettes. Bonne lecture.
         •   Hirntumore
         •   Forschungsstipendium
             für personalisierte
             Krebsforschung
                                           SAVE
      25                                   THE DATE

      Müde vom müde sein

                                                                                      Soins onco-esthétiques
                                                                                      à la Fondation Cancer
                                        Relais pour la Vie –                          à partir du 15 sept.
                                        23 et 24 mars 2019
                                                                                      Cette offre gratuite s'adresse
                                        Prêts pour la 14e édition ? Alors rendez­-­   à tous les patients (femmes et
                                        vous sur notre site www.relaispourlavie.lu    hommes) atteints d'un cancer.
                                        pour tout savoir sur les inscriptions         Plus d'info : T. 45 30 331 ou
                                        et le déroulement de ce weekend de            E. patients@cancer.lu
                                        solidarité. En vous inscrivant à notre­
                                        news­letter, vous serez informés à temps
                                        de la date des inscriptions.

                                                                                      16. Broschtkriibslaf
                                                                                      Am Samstag, den 6. Oktober 2018
                                                                                      findet der 16. Broschtkriibslaf
                                                                                      der Vereinigung Europa Donna
                                                                                      Luxembourg statt. Auch die Fondation
                                                                                      Cancer wird dort mit einem Infostand
                                                                                      und einem Läuferteam vertreten sein.
                                                                                      Anmeldung und weitere Informationen
                                                                                      unter: www.broschtkriibslaf.lu

4   info cancer   n°94 septembre 2018
Infocancern 94 septembre 2018 - Les nouveautés en cancérologie - Fondation Cancer
Mission
              Nichtrauchen
Lehrer aufgepasst!                                       Ablauf des Wettbewerbs

Je früher Jugendliche mit dem Rauchen beginnen,          Der Wettbewerb richtet sich an Schüler der 7e – 4e des
desto schneller und stärker werden sie abhängig.         Sekundarunterrichts. Ihre Klasse verpflichtet sich per
Darum ist es wichtig, dass Prävention schon früh in      Vertrag, ein halbes Jahr rauchfrei zu bleiben – als
der Schule beginnt. Um Schüler zwischen 12 und 16        Toleranzgrenze sind zehn Prozent Raucher in einer
Jahren für die Gefahren des Rauchens zu sensibilisie-    Klasse erlaubt. Rauchfrei sein heißt: Die Klasse sagt
ren und zu erreichen, dass diese gar nicht erst damit    Nein zu Zigaretten, E-Zigaretten, Shishas und E-­Shishas.
anfangen, veranstaltet die Fondation Cancer seit         Wenn die Schüler das Ziel erreicht haben, darf Ihre
1999 den Schulklassen-Wettbewerb Mission                 Klasse am großen Abschlussfest auf der Place d’Armes
­Nichtrauchen. Dazu ist die Stiftung jedoch auf Ihre     teilnehmen. Für die Besten winken attraktive Preise.
 Mithilfe angewiesen! Denn ohne Sie als Projektleiter,
 der über die Einhaltung der Regeln wacht, der die       Hintergrund
 Schüler motiviert und die Inhalte der Kampagne in
 den Lernstoff einbindet, kann der Wettbewerb nicht      Durch das gemeinsame Ziel entsteht ein positiver
 stattfinden.                                            Gruppendruck in der Klasse, nicht zu rauchen. Der
                                                         Wettbewerb fördert zudem den Dialog zwischen den
                                                         Schülern zum Thema Rauchen. Daraus kann sich eine
                                                         lebendige Debatte entwickeln.

                                                                      @ Anmeldung
                                                                     Melden Sie sich über unsere Internetseite
                                                                     www.missionnichtrauchen.lu an.

                                                                     Nicht vergessen: Anmeldeschluss ist der
                                                                     12/10/2018.

                                                                                                                     5
Infocancern 94 septembre 2018 - Les nouveautés en cancérologie - Fondation Cancer
L e c o n g r è s 2 0 1 8 de l ‘ A S C O

                     Nouveautés
                     en oncologie
                                                      L   a plus grande conférence mondiale de cancérologie, la
                                                          conférence annuelle de l’ASCO (American Society of Clinical
                                                       Oncology), a eu lieu à Chicago du 2 au 6 juin 2018. Quelque
                                                       32 000 professionnels de santé du monde entier se sont
                                                       rassemblés pour prendre connaissance des dernières études
                                                       scientifiques et pour discuter recherche, enseignement, qualité
                                                       des soins, qualité de vie et développements futurs.

                                  D r C arl o B o c k
                                  Oncologue et président
                                  de la Fondation Cancer

                     L’immunothérapie (c’est-à-dire l’amélioration de la          protéines de fusion anti-PD-L1 et anti-TGF-beta, etc.
                     défense naturelle de l’organisme contre le cancer à          Les thérapies immunologiques utilisant des cellules
                     l’aide de médicaments) reste la méthode thérapeutique        immunitaires connaissent également des progrès
                     qui enregistre le plus de progrès actuellement. Les check-   considérables. L’expérience avec les CAR-T cells inclut
                     point inhibitors sont des médicaments de type anticorps      actuellement plus de mille patients traités aux Etats-
                     monoclonal qui bloquent les points de contrôle (points       Unis. Les CAR (Chimeric Antigen Receptor) T-cells sont
                     de contrôle qui freinent naturellement le système immu-      des cellules modifiées par ingénierie cellulaire qui per-
                     nitaire) et permettent ainsi une réponse immunitaire         met d’introduire un antigène créé artificiellement.
                     nettement plus importante. Cette année, de nombreux          Les CAR-T cells sont des cellules lymphocytaires T qu’on
                     essais thérapeutiques associant check-point inhibitors       a prélevées sur le patient et qu’on a modifiées en
                     et d’autres modalités thérapeutiques ont fait l’objet de     laboratoire pour leur faire exprimer artificiellement des
                     rapports. Ces combinaisons consistent en association         récepteurs qui permettent de reconnaître les cellules
                     de divers agents immunothérapeutiques (nivolumab             cancéreuses du patient à travers ces antigènes. Les cel-
                     plus ipilimumab ou pembrolizumab plus ipilimumab) ;          lules ainsi modifiées sont réintroduites dans le patient et
                     pembrolizumab plus chimiothérapie ; thérapies ciblées        peuvent se fixer aux cellules cancéreuses et les détruire.
                     plus check-point inhibitors ; immunothérapie plus radio-
                     thérapie. Les résultats montrent une approche nouvelle,      Ce traitement est encore trop onéreux (de l’ordre de
                     mais ils ne sont pas encore cliniquement utilisables.        500 000 dollars par traitement et par patient) mais
                     Un nouveau traitement standard du carcinome de               pourrait devenir nettement plus abordable en utilisant
                     ­Merkel avancé en première ligne est l’avelumab, un          des cellules T provenant de cellules du cordon ombili-
                      check-point inhibitor, avec 62,1% de réponses.              cal et en automatisant la production, ce que les firmes
                      De nouvelles cibles immunologiques ont été décrites,        pharmaceutiques sont capables de faire.
                      tels les anticorps anti-ICOS, anti-CD27, anti-CD47, des

6   info cancer   n°94 septembre 2018
Infocancern 94 septembre 2018 - Les nouveautés en cancérologie - Fondation Cancer
Les CAR-T cells sont utilisées dans le myélome mul-         Le résultat définitif de l’étude ALEX confirme la supé-
tiple, dans les lymphomes B à larges cellules réfrac-       riorité de l’alectinib par rapport au crizotinib en pre-
taires au traitement classique et dans diverses hémo-       mière ligne des cancers du poumon ALK (Anaplastic
pathies malignes, incluant la leucémie lymphoïde            Lymphoma Kinase) positifs.
chronique. Les résultats ne sont pas encore probants
dans les tumeurs solides, mais une recherche précli-        Chimiothérapie : un nouvel « antibody-drug conju-
nique active est en cours dans ce domaine.                  gate », le sacituzumab govitecan (anti-Trop-2-SN-38
                                                            antibody-drug conjugate), a montré des réponses
Par ailleurs, des lymphocytes T (Tumor Infiltrating         dans le traitement des cancers métastatiques du sein
T-cells ou TIL) ont été utilisés dans le traitement de      hormone récepteur positif réfractaires à tout traite-
cancers épithéliaux associés au virus HPV (Human            ment. C’est une nouvelle arme qui vient rejoindre le
Papilloma Virus).                                           TD-M1 dans ce groupe thérapeutique.

La génétique prend de plus en plus d’importance en          Les études de radiothérapie sont surtout centrées
cancérologie moderne.                                       sur la combinaison radiothérapie-immunothérapie et
                                                            recherche d’un effet abscopal (la tumeur régresse à
Le TMB (Total Mutational Burden ; nombre de muta-           un endroit distant, non irradié).
tions dans une tumeur) devient un marqueur prédictif
pour l’efficacité de l’immunothérapie, tout comme le        En chirurgie du mélanome malin, l’étude DECOG-SLT
dosage de la protéine PD-L1.                                a montré, après un suivi de 72 mois, qu’en cas de posi-
                                                            tivité du ganglion sentinelle, sans atteinte cliniquement
La détermination du DNA tumoral circulant (ctDNA)           palpable, une résection complète de tous les ganglions
à partir d’une simple prise de sang gagne en impor-         (CLND complete lymph node dissection) n’apportait
tance dans le diagnostic et le suivi thérapeutique de       pas de bénéfice en termes de survie.
bon nombre de cancers.                                      Dans le cancer du poumon non à petites cellules, la
                                                            collection de ganglions lymphatiques à l’aide d’un kit
La génétique permet de définir le risque de développer      améliorait considérablement la qualité de la chirurgie.
un cancer ou de développer un deuxième cancer dans
les quelque 10% de cancers présentant une muta-             La session plénière consistait, comme chaque année,
tion constitutionnelle. Des études sont en cours pour       en quatre présentations choisies pour leur importance
estimer le risque de toxicité radiothérapeutique ou         particulière et susceptibles de changer le traitement
chimiothérapeutique, notamment en ce qui concerne           standard. Chaque présentation était suivie par un
la neurotoxicité et l’ototoxicité (toxicité pour l’ouïe).   commentaire par un expert mondial du domaine
                                                            concerné et des questions du public.
Certaines études n’ont pas démontré le résultat
escompté. Le problème est de toucher la cible : parfois     La première présentation était l’étude TAILORx, qui
une mutation ne correspond pas à une activation             évaluait de façon prospective, randomisée, en double
d’une voie métabolique, parfois la mutation n’est           aveugle (étude phase 3) dans le cancer du sein hor-
pas seule en cause, parfois c’est un accélérateur tar-      mone récepteur positif, HER-2 négatif, sans atteinte
dif plutôt qu’une cause primaire, parfois la tumeur         ganglionnaire, à score de récurrence intermédiaire
s’adapte au traitement de façon précoce ou tardive.         (Oncotype entre 11 et 25), l’utilisation d’hormono­
                                                            thérapie seule comparée à chimiothérapie plus hormo-
Ces considérations expliquent les résultats décevants de    nothérapie. Dans ce groupe, l’hormonothérapie seule
certains traitements ciblés. Ainsi le T-DM1 n’a pas été     produisait le même résultat que l’hormonothérapie
efficace dans les tumeurs surexprimant HER 2 (en dehors     associée à la chimiothérapie, chimiothérapie qui peut
du sein). De même, le taselisib n’a pas montré d’effica-    donc être supprimée (à l’exception d’un sous-groupe
cité réelle dans les tumeurs à gène PIK3CA mutées.          de femmes plus jeunes avec un score de 16 à 25, où
                                                            un certain bénéfice de chimiothérapie est suggéré).
Cependant un RET inhibiteur (un inhibiteur des pro-
duits du proto-oncogène receptor tyrosine kinase rear-      La deuxième étude démontrait qu’une chimio­
ranged during transfection), le LOXO 292, a montré          thérapie de maintien à faible dose augmentait de
une réponse dans plus de 70% de cancers présentant          façon significative la survie chez des patients opérés
une mutation RET.                                           d’un rhabdomyosarcome à risque élevé de récidive.

                                                                                                                        7
Infocancern 94 septembre 2018 - Les nouveautés en cancérologie - Fondation Cancer
La troisième présentation, l’étude CARMENA, mon-                 D’un point de vue général dans le cancer du pou-
                     trait que dans le cancer du rein métastatique la                 mon, la place de l’immunothérapie passe de la
                     néphrectomie en plus du sunitinib était inutile et               deuxième à la première ligne thérapeutique, soit
                     n’était pas plus efficace que le sunitinib seul.                 seule, soit associée à la chimiothérapie.
                                                                                      En ce qui concerne les cancers du poumon avec
                     La dernière étude de la session plénière, l’étude Key-           un driver oncogénique, l’étude ARCHER démontre
                     note 042, comparaissait le pembrolizumab, un check-              la supériorité du dacomitinib par rapport au gefi-
                     point inhibitor, à une chimiothérapie à base de platine          tinib dans le cancer du poumon non à petites cel-
                     dans des cancers du poumon non à petites cellules                lules métastatique.
                     métastatiques/avancés. Le pembrolizumab en mono-
                     thérapie était supérieur à la chimiothérapie, et il devient   • L’étude UNICANCER PRODIGE a montré de façon
                     donc le traitement de référence dans ces conditions.             surprenante que le traitement par HIPEC (Hyper-
                                                                                      thermic IntraPEritoneal Chemotherapy) associé
                     Par ailleurs                                                     à la chirurgie péritonéale n’améliorait ni la survie
                                                                                      globale ni la survie sans maladie. Il semble préma-
                     • Dans le myélome multiple et les dyscrasies plas-               turé d'adopter cette stratégie selon l’expert pré-
                         mocytaires, daratumumab, carfilzomib et dexa-                sentant cette étude de phase 3.
                         methasone montrent une activité intéressante                 Les résultats les plus intéressants dans le cadre
                         auprès de patients résistants au lenalidomide.               des cancers digestifs ont été ceux dans les can-
                         Egalement venetoclax, un anti-bcl2 associé au                cers non-colorectaux et notamment le pancréas,
                         carfilzomib et à la dexamethasone, est un traite-            jusque-là le parent pauvre de la cancérologie.
                         ment innovateur, de même que ruxolitinib, lena-              L’étude PRODIGE 24 comparaissait, en traite-
                         lidomide et methylprednisone. Les CAR T-cells                ment adjuvant après chirurgie à visée curative, un
                         sont appellées à jouer un rôle important dans le             régime chimiothérapeutique FOLFIRINOX modi-
                         myélome multiple après échec de tous les traite-             fié à un traitement classique par gemcitabine. La
                         ments classiques.                                            médiane de survie globale passait de 35 mois à
                         L’association ibrutinib plus rituximab est très effi-        54,4 mois avec le FOLFIRINOX mais au prix d’une
                         cace dans la maladie de Waldenström et repré-                toxicité nettement supérieure. Ce traitement
                         sente un nouveau standard thérapeutique dans                 devient le standard chez des patients en bon état
                         cette maladie.                                               général et sans contre-indications.
                                                                                      L’étude néerlandaise PREOPANC randomisait des
                     • Dans le cancer du sein, il n’y a pas eu de nou-                patients avec un cancer du pancréas resécable ou
                         veauté significative en dehors de l’étude TAILORx.           borderline resécable entre une radiochimiothé-
                         Le nouveau système de staging mérite d’être                  rapie préopératoire versus une chirurgie immé-
                         mentionné, qui inclut la biologie, notamment Ki67            diate suivie d’une chimiothérapie adjuvante. La
                         et les panels de gènes.                                      survie sans récidive était meilleure dans le groupe
                                                                                      radiothérapie, mais aucune amélioration de la
                     • Le traitement du cancer de la prostate a connu                 survie globale n’a pu être démontrée à ce jour.
                         des avancées notables avec l’utilisation des                 Ainsi, l’utilité de la radiothérapie dans le cancer du
                         PARP-inhibitors (notamment dans le cancer de la              pancréas demeure incertaine.
                         prostate familial, métastatique), la recherche sur           Dans le cancer hépatocellulaire, ramucirimab
                         l’immunothérapie ainsi que l’utilisation de nou-             montrait un avantage de survie en deuxième
                         velles molécules radiopharmaceutiques dans le                ligne, si les alphaprotéines étaient élevées.
                         diagnostic du cancer de la prostate.

                     • L’étude Keynote 158 montre l’efficacité du pem-             Les progrès en cancérologie sont constants, car la
                         brolizumab (check-point inhibitor) dans le cancer         connaissance de la biologie des tumeurs évolue
                         du poumon à petites cellules PD-L1 positif.               constamment. Cette année, les nombreux acquis
                         L’étude Keynote 407 démontre la supériorité du            thérapeutiques se sont vus consolidés par des études
                         pembrolizumab associé à une chimiothérapie par            qui sont devenues plus matures ou qui précisent de
                         rapport à une chimiothérapie seule dans le cancer         nombreux détails. •
                         du poumon épidermoïde métastatique.

8   info cancer   n°94 septembre 2018
Infocancern 94 septembre 2018 - Les nouveautés en cancérologie - Fondation Cancer
Un stage au Johns
                  Hopkins Hospital

                 D     ans le cadre de son financement de formation d'infirmiers oncologiques, la
                       Fondation Cancer vient de financer le stage en oncologie de M. Steve Andrade
                  Ferreira, infirmier au CHEM, au Johns Hopkins Hospital à Baltimore
                  (E.-U.). Le but est d’améliorer la prise en charge des patients atteints d’un cancer.

                  Au retour de son stage de trois semaines, nous avons demandé
                  au jeune infirmier de nous parler de son expérience au sein de ce
                  ­prestigieux hôpital.

                                                Qu’est-ce qui vous a motivé à            les parallèles entre les Etats-Unis et le
                                                participer à ce stage ?                  Luxembourg.

                        bi o g raphie         Je suis une personne très passionnée        Qu’est-ce qui vous a le plus
                                              par la recherche, les nouveautés et         étonné lors de votre stage au
                                              les découvertes dans le secteur onco-       Johns Hopkins Hospital ?
N O M : Steve Andrade Ferreira                hématologique. Dès le début de ma
D a t e e t l i e u d e na i ssanc e :        carrière, j’ai toujours voulu faire un     J’étais impressionné par les connais-
12/08/1988, Esch/ Alzette                     stage dans un grand centre universi-       sances et les attributions des infirmiers.
TIT R E  : infirmier clinicien en oncologie   taire comme le MD Anderson, le Sloan       Avec des études de Master et PhD, les
                                              Kettering, ou bien le Johns Hopkins. Ces   infirmiers peuvent devenir advanced
é t ud e s  : études d’infirmier LTPS
Esch/Alzette spécialisation en oncologie.     centres oncologiques sont reconnus par     nurse practitioner, clinical nurse specia-
Université Steinbeis Essen (Allemagne)        le monde entier pour leur leadership       list. Le système américain permet ainsi
e m p lo i : Pôle Oncologie au CHEM           concernant leur expertise, la recherche    aux infirmiers gradués de se spécialiser
                                              et les standards de nouvelles pratiques.   académiquement, ce qui leur donne le
                                              Pendant 21 ans, le Johns Hopkins           droit de prescrire des médicaments et
                                              était même le meilleur hôpital dans        chimiothérapies ainsi que d’ausculter
                                              toute l’Amérique (Best overall hospital    les patients.
                                              ­ranked by U.S. News & World Report).
                                                                                         Un élément pertinent que j’ai noté était
                                              Donc tout ça m’a poussé et m’a motivé      l'obligation d’une formation poussée
                                              à faire cette expérience et de pouvoir     pour les collaborateurs entrants qui
                                              découvrir les différences mais aussi       commençaient leur parcours au Johns

                                                                                                                                      9
Infocancern 94 septembre 2018 - Les nouveautés en cancérologie - Fondation Cancer
Hopkins. L’hôpital exige des compé-         (la spécialisation oncologique, des            Qu’est-ce que l’acquis apportera
       tences d’un très haut niveau et c’est       Case Manager et peut-être un jour              à vos patients ?
       pour cela que chaque infirmier doit         des Advanced Nurse practitioner). Le
       participer à des cours d’approfon­          monde évolue, les thérapies changent,         L’éducation et l’information pour les
       dissement (p. ex. les effets secondaires    les besoins croissent … il ne faut donc       patients recevant une première chimio-
       de la chimiothérapie, les transplanta-      pas oublier de se spécialiser, de revalori-   thérapie intraveineuse ou per os sont
       tions de moelle, les anémies…). Lors de     ser constamment nos acquis, nos com-          des points que j’aimerais améliorés
       la première année, les infirmiers suivent   pétences et redéfinir nos missions.           d’une façon plus structurée. Pour la fin
       chaque mois pendant un à deux jours                                                       d’un traitement, une éducation et un
       des cours théoriques.                       • Au CHEM, concrètement j’aime-               suivi concernant le « Survivorship » me
                                                       rais mettre l’accent sur la formation     semblent également importants.
       Un autre aspect était la qualité de             continue des infirmiers en onco-
       l’info­rmation donnée aux patients.             logie. J’aimerais mettre en place         Le Johns Hopkins a pu me donner
       Pour tout acte, le patient a eu une             certains projets, comme p. ex. un         quelques pistes de travail comme
       ­explication détaillée sur le déroule-          programme de formation interne            un livret d’accueil pour les patients,
        ment et les risques. Pratiquement tout         qui cible les connaissances onco-         ou comment organiser des séances
        soin ou acte a dû être accordé par un          logiques de base et celles plus           d’entretiens.
        consentement éclairé.                          spécifiques.
                                                                                                 La recherche qualitative reste un aspect
         Pensez-vous pouvoir mettre à              • Un autre point concerne la sécu-            important. Avec des recensements
         profit cet acquis au Luxembourg/              rité du personnel en contact avec         ­qualitatifs (p. ex. dans le cadre d’une
         CHEM ?                                        des patients qui ont eu des cyto-          sortie de l’hôpital), j’aimerais évaluer
                                                       toxiques. Comme exemple, le per-           la qualité ressentie par les patients et
       Durant mon séjour j’ai reçu plein d’im-         sonnel qui manipule du linge poten-        mieux organiser leur parcours dans
       pressions et j’ai pu rencontrer des gens        tiellement contaminé par les fluides       notre établissement. •
       très professionnels.                            biologiques d’un patient ayant reçu
                                                       des médicaments cytotoxiques
       Concernant le Luxembourg, je reste              au cours des 48 dernières heures.
       d’avis, comme il est bien formulé dans          Concrètement j’aimerais revoir et
       le Plan Cancer, qu’on doit créer, nor-          adapter nos protocoles et règles
       mer et former des nouvelles fonctions           internes.
       d’infirmiers cliniciens en cancérologie

                      Le monde évolue,
                      les thérapies changent,
                      les besoins croissent…
                      il ne faut donc pas
                      oublier de se spécialiser,
                      de revaloriser constamment
                      nos acquis, nos compétences
                      et redéfinir nos missions.

                                                                                                 Johns Hopkins Hospital

10   info cancer   n°94 septembre 2018
L a F o nda t i o n C ancer
s o u t ien t la recherche

                   200 000 € pour évaluer
                   le traitement standard du
                   cancer de l’ovaire supplémenté
                   d’immunothérapie
                  L    a Fondation Cancer soutient un essai clinique dirigé par Dr Judith Michels de
                       l’Institut Gustave Roussy à Villejuif en France. Le projet de recherche est intitulé
                   « Etude multicentrique de phase 1b, en ouvert, évaluant l’association du pembrolizumab
                   avec le bevacizumab et la doxorubicine liposomale pegylée chez des patientes atteintes
                   d’un cancer épithélial de l’ovaire résistant au platine ».

                       B I OG R A P H I E        Le cancer de l’ovaire reste une maladie      La dose optimale du Caelyx® et de
                                                 grave et qui évolue vers une résistance      l’Avastin® en association au pembro-
                                                 à la chimiothérapie. L’équipe de             lizumab sera évaluée. Les patientes
N om  : Judith Michels                           ­Gustave Roussy souhaite développer          continueront à recevoir le traitement
                                                  un traitement pour les patientes qui ne     de l’étude toutes les trois semaines en
D a t e d e na i ssanc e : 15/10/1981
                                                  répondent plus à une chimiothérapie         hôpital de jour, tant que leur cancer
N a t i onal i t é : luxembourgeoise
                                                  à base de platine. Le traitement stan-      n’évoluera pas, qu’elles n’ont pas d’ef-
T i t r e : Dr                                    dard de cette maladie est une associa-      fets secondaires ou jusqu’à ce qu’elles
E t ud e s  :                                     tion d’une chimiothérapie, la doxorubi-     ne souhaitent plus participer à l’étude.
études de médecine à l’hôpital de la              cine liposomale pegylée, DLP (Caelyx®)      A l’inclusion les patientes auront une
Pitié-Salpêtrière à Paris de 2001 à 2006.         qui induit une mort des cellules            biopsie de leur tumeur dont le profil
­Spécialisation en oncologie médicale.
 Thèse de sciences à Paris XI en 2013 et thèse
                                                  tumorales ce qui stimule les défenses       moléculaire, génétique et immunitaire
 de médecine à Paris VI en 2014.                  immunitaires et un antiangiogénique,        sera évalué à des fins de recherche
Em p lo i :
                                                  le bevacizumab (Avastin®) qui attaque       scientifique.
Gustave Roussy au sein du Département de          les vaisseaux tumoraux réputés être
Médecine Oncologique depuis novembre 2014.        une barrière entre les défenses immu-
                                                  nitaires et le cancer. Cet essai clinique
                                                  évaluera l’association d’une immuno-
                                                  thérapie (par pembrolizumab), qui va
                                                  stimuler les défenses immunitaires de
                                                  la patiente contre la tumeur, au traite-
                                                  ment standard.

                                                                                                                                         11
Les objectifs de ce projet                  Le traitement                               d’effets indésirables importants, la 2e
                                                                                               phase de l’étude sera initiée.
       Ce projet est divisé en un essai clinique   La chimiothérapie, par doxorubicine
       et un projet de recherche :                 liposomale pegylée (DLP) qui induit         La 2e phase évaluera la tolérance de la
                                                   la mort des cellules cancéreuses et les     triple combinaison associant la DLP, le
         Essai clinique                            antiangiogéniques, le bevacizumab qui       bevacizumab et le pembrolizumab. Les
                                                   agit sur les vaisseaux de la tumeur sont    premières patientes incluses à la phase
       Peuvent participer les patientes            des traitements standards approuvés         2 seront traitées avec une faible dose
       atteintes d’un cancer de l’ovaire,          dans ce type de cancer.                     de DLP. Si ces doses ne provoquent
       des trompes utérines ou du péritoine                                                    pas d’effets indésirables importants, la
       devenu résistant à la chimiothérapie        Le pembrolizumab est un anticorps           dose de DLP sera augmentée pour les
       à base de sels de platine. L’objectif       monoclonal humanisé qui aide le             patientes suivantes. Si des effets indési-
       de l’étude est d’évaluer l’association      système immunitaire des patientes           rables importants sont observés, la dose
       d’une immunothérapie, le pembrolizu-        à attaquer et à détruire les cellules       ne sera pas augmentée.
       mab au traitement standard de cette         cancéreuses par le biais des cellules       Cette augmentation de la dose permet-
       maladie constitué d’un traitement par       immunitaires. Il est utilisé comme trai-    tra de déterminer la dose optimale du
       chimiothérapie, la doxorubicine liposo-     tement standard approuvé dans le trai-      traitement. Une fois la dose optimale
       male pegylée (DLP) et/ou un traitement      tement du mélanome avancé (un type          déterminée, les patientes suivantes
       par antiangiogénique, le bevacizumab.       de cancer de la peau) et du cancer du       seront traitées à cette dose.
       Cette étude vise à évaluer quels sont les   poumon chez les patients adultes. Il a      Cette phase sera menée chez environ
       effets, bons ou mauvais, de l’associa-      montré des résultats intéressants dans      10 à 28 patientes. Le choix de trai-
       tion sur les patientes et leur cancer et    le cancer de l’ovaire.                      tement sera déterminé selon l’état
       a pour objectif de déterminer la dose                                                   d’avancement de l’étude au moment
       optimale de la chimiothérapie DLP et/       La méthodologie                             de l’inclusion.
       ou du bevacizumab en association avec
       le pembrolizumab.                           L’essai clinique comprend deux phases       Le déroulement
                                                   avec des modalités de traitement
         Projet de recherche                       différentes. Toutes les patientes ne        Le traitement se décompose en
                                                   recevront pas la même dose de médi-         périodes de trois semaines appelées
       Pendant l’essai clinique, des échan-        cament de l’étude. Elles participeront      cycles de traitement. Les traitements
       tillons de sang et de tumeur seront         à l’une ou l’autre de ces deux phases       seront administrés de manière succes-
       prélevés chez les patientes pour une        en fonction de l’état d’avancement de       sive le Jour 1 de chaque cycle. Ces injec-
       recherche biologique visant à évaluer       l’étude au moment de leur inclusion.        tions seront réalisées à l’hôpital.
       le profil moléculaire et génétique de la                                                La DLP sera administrée toutes les trois
       tumeur ainsi que son environnement          La 1e phase évaluera la tolérance           semaines par perfusion intraveineuse.
       immunitaire. Ces recherches sont réali-     d’une double combinaison associant          La durée de la perfusion peut prendre
       sées dans le but de faire progresser les    la DLP et le pembrolizumab, ou le           de 30 minutes à plus d’une heure (par
       connaissances dans les causes de cette      ­bevacizumab et le pembrolizumab.           exemple 90 minutes).
       maladie, le diagnostic, les modalités        Cette phase sera menée chez 12 à 24        Le bevacizumab sera administré
       de surveillance et de traitement. Cette      patientes. Le choix de traitement sera     toutes les trois semaines par perfusion
       étude pourra également permettre             déterminé en fonction de l’état d’avan-    intraveineuse. La durée de la première
       d’identifier des biomarqueurs pour           cement de l’étude au moment de l’in-       perfusion sera de 90 minutes. Si la tolé-
       aider à prévoir les différences dans la      clusion de la patiente. En effet, chaque   rance est bonne, la durée sera progres-
       réponse au traitement (c'est-à-dire          patiente traitée avec une combinaison      sivement diminuée jusqu’à 30 minutes,
       ­efficacité et tolérance).                   donnée à une dose donnée sera suivie       pour les perfusions suivantes.
                                                    pendant au moins trois semaines afin       Le pembrolizumab sera administré
                                                    d’en évaluer la tolérance. Tant que        toutes les trois semaines par perfusion
                                                    ce délai de trois semaines ne sera pas     intraveineuse sur une durée d’environ
                                                    passé, aucune nouvelle patiente ne         30 minutes.
                                                    sera traitée par la même combinaison       En cas d’effets indésirables au trai-
                                                    à la même dose. Si les doubles combi-      tement, le traitement peut être
                                                    naisons étudiées ne provoquent pas         interrompu le temps que les effets

12   info cancer   n°94 septembre 2018
indésirables disparaissent. Si néces-       Le nombre de participantes                  Le financement
saire, les doses des médicaments de         et la durée de l’étude
l’étude peuvent être diminuées. Des                                                     Le financement de l’essai ainsi que le
médicaments pourront également              Cette étude sera menée dans six             pembrolizumab sont fournis par Merck.
être prescrits pour traiter d’éventuels     centres de recherche français. Environ      Le financement du bevacizumab est
effets indésirables, par exemple des        40 patientes (au maximum 52) seront         assuré grâce au soutien de la Fondation
anti-vomitifs, des anti-diarrhéiques, des   traitées par l’association du pembroli-     Cancer. •
immunosuppresseurs (corticothérapie         zumab à la DLP et/ou au bevacizumab.
ou autre) ou des analgésiques, ou des       Le traitement par pembrolizumab asso-
transfusions sanguines.                     cié à la DLP sera poursuivi tant que son
Il est prévu d’administrer le traitement    efficacité et sa tolérance le permettront
de l’étude pour une durée maximale          et pour une durée maximale de 24
de six cycles pour le bevacizumab et de     mois. Le bevacizumab sera poursuivi
24 mois pour le DLP et pembrolizumab.       tant que son efficacité et sa tolérance
Le traitement de l’étude sera poursuivi     le permettront et pour une durée
jusqu’à ce que la patiente ne souhaite      maximale de six injections. La durée du
plus prendre le médicament de l’étude       traitement est donc variable d’une per-
ou que le médecin-investigateur estime      sonne à l’autre. Après la fin du traite-
que le traitement n’est plus bénéfique.     ment, une période de suivi de six mois
                                            sera observée dans le cadre de cette
                                            étude. La durée totale de participation
                                            des patientes dans cette étude sera
                                            donc égale à la durée du traitement
                                            plus six mois. La période d’inclusion des
                                            patientes se fait sur 18 mois. La durée     La cellule tumorale est attaquée par
                                            totale de l’étude est de quatre ans.        la cellule immunitaire de la patiente

                                                                         Lucienne Thommes, directrice de la Fondation Cancer,
                                                                         Dr Judith Michels, chercheuse à Gustave Roussy et
                                                                         Dr Carlo Bock, président de la Fondation Cancer.

                                                                                                                                  13
L a F o nda t i o n C ancer
       s o u t ien t la recherche

                           417 400 € pour analyser la
                           communication intercellulaire
                           dans le cancer de la peau
                           L  a Fondation Cancer soutient un projet de recherche du Prof. Dr Iris Behrmann, du
                              Dr Stephanie Kreis et du Dr Geoffroy Walbrecq de la Life Sciences Research Unit de
                           l’Université du Luxembourg. Leur projet de recherche intitulé The role of the secretome
                           in melanoma progression a pour but d’investiguer le rôle des facteurs sécrétés dans la
                           communication intercellulaire entre les cellules cancéreuses et leur microenvironnement.

                                 B I OG R A P H I E                                                                                    B I OG R A P H I E

          N om  : Stephanie Kreis                                                                               N om  : Iris Behrmann

          D a t e d e na i ssanc e : 31/08/1967                                                                 D a t e d e na i ssanc e : 29/04/1963
                                                                                    B I OG R A P H I E
          N a t i onal i t é : allemande                                                                        N a t i onal i t é : allemande

          T i t r e : Dr                                                                                        T i t r e : Prof. Dr

          E t ud e s  :                                      N om  : Geoffroy Walbrecq                          E t ud e s  :
          doctorat en Sciences (PhD, 1998, University of                                                        doctorat en Sciences (Dr. rer. nat., 1992,
                                                             D a t e d e na i ssanc e : 02/07/1985
          Witwatersrand (National Institute for Virology),                                                      Deutsches Krebsforschungszentrum Heidelberg/
          Afrique du Sud)                                    N a t i onal i t é : belge                         Universität Bielefeld), Habilitation en biochimie
                                                                                                                (2001, Rheinisch-Westfälische Technische
          Em p lo i :                                        T i t r e : PhD
                                                                                                                Hochschule Aachen)
          Senior Lecturer, Life Sciences Research Unit       E t ud e s  :
          (Signal Transduction Laboratory, miRNA Team),                                                         Em p lo i :
          Université du Luxembourg                           doctorat en sciences (2014, Université catho-      Professeur, Life Sciences Research Unit (Signal
                                                             lique de Louvain)                                  Transduction Laboratory), Université du
                                                             Em p lo i :                                        Luxembourg

                                                             assistant chercheur, Life Sciences Research Unit
                                                             (Signal Transduction Laboratory), Université du
                                                             Luxembourg

14   info cancer    n°94 septembre 2018
Le mélanome est le cancer de la peau le plus agressif,               La communication entre cellules
            avec une incidence qui augmente d’année en année.
            Chaque année de par le monde, 132 000 nouveaux                     Les cytokines sont des protéines extracellulaires qui
            cas de mélanome sont diagnostiqués selon l’organi-                 vont agir spécifiquement sur des récepteurs au niveau
            sation mondiale de la santé. En 2014, 110 nouveaux                 des cellules ciblées. Les cytokines vont agir telles des
            cas de mélanome parmi 528 cas de cancer de la                      clefs qui peuvent ouvrir une ou plusieurs portes, les
            peau ont été diagnostiqués au Luxembourg (données                  récepteurs, et ainsi déclencher des voies de signalisa-
            Registre morphologique des Tumeurs).                               tion cellulaires. Cette communication induite par les
                                                                               cytokines va réguler la prolifération, la différentiation
            Malgré l’introduction récente de traitements spé-                  ou la migration des cellules au sein du microenviron-
            cifiques destinés à combattre plus efficacement le                 nement de la tumeur.
            mélanome, comme des inhibiteurs de kinase ou
            ciblant le système immunitaire (inhibiteurs de check-              Les exosomes ou vésicules extracellulaires sont de très
            points immunitaires), on observe l’apparition de                   petites vésicules (entre 30 et 150 nanomètres) libé-
            résistances à ces traitements ainsi qu’une progres-                rées par les cellules, qui vont servir à transporter des
            sion de la maladie. La résistance et la résurgence du              molécules telles que des protéines, de l’ADN, de l’ARN
            mélanome résultent de mécanismes moléculaires qui                  ainsi que des métabolites (Figure 1). Ces exosomes
            impliquent la communication entre les cellules cancé-              « libérés » vont être absorbés par les cellules de desti-
            reuses et leur microenvironnement. Pour assurer cette              nation, et le message complexe transmis par les molé-
            communication, les cellules disposent de plusieurs                 cules contenues dans les exosomes y va être « lu » et
            moyens bien connus comme la sécrétion de cytokines                 pourra ainsi modifier la fonction et la physiologie de
            ou de facteurs de croissance. Mais les cellules commu-             la cellule réceptrice.
            niquent aussi via des moyens plus complexes comme
            la sécrétion de vésicules extracellulaires.                        Les cellules cancéreuses vont produire plus d’exo-
                                                                               somes que les cellules normales et ces exosomes vont
                                                                               être impliqués dans la progression, la dissémination
                                                                               et dans la résistance vis-à-vis du système immunitaire
                                                                               ainsi qu’aux traitements. Il a été montré par exemple

Figure 1 : communication entre cellules de
mélanome et cellules du microenvironnement
via les exosomes1
Cellules du microenvironnement                                                 Cellules de mélanome

                                                                                                    Exosomes
                                                                             Protéines
                                                                             miRNAs
                                                                             MRNAs

                                                                             Protéines
                                                                             miRNAs
                                                                             MRNAs
                                                     Exosomes

            1 Cesi, G., Walbrecq, G., Margue, C., and Kreis, S. (2016).
            Transferring intercellular signals and traits between c­ ancer
            cells: Extracellular vesicles as “homing pigeons.”
            Cell ­C ommun. Signal. 14.

                                                                                                                                           15
que, dans le cadre du cancer, les exosomes vont agir       Le microenvironnement de la tumeur
                      à la manière de petits vaisseaux colonisateurs qui
                      viendraient préparer la colonisation d’une nouvelle        Le microenvironnement de la tumeur contient plu-
                      planète. En effet, les exosomes vont préparer la dis-      sieurs types cellulaires, parmi lesquels on va retrouver
                      sémination de la tumeur au sein d’un nouvel organe,        des fibroblastes, des cellules endothéliales ainsi que
                      rendant le microenvironnement plus favorable à             des cellules du système immunitaire. Les fibroblastes
                      l’arrivée de cellules cancéreuses, créant une niche        résidant à proximité des cellules cancéreuses, aussi
                      métastatique, et déclenchant ainsi l’apparition des        appelés « cancer-associated fibroblasts » ou « CAFs »,
                      métastases2.                                               sont d’un intérêt particulier car ils vont aider la
                                                                                 tumeur à se développer et à résister aux traitements.
                      De plus, les exosomes vont aussi jouer un rôle dans la
                      destination des cellules métastatiques. Des protéines      Le microenvironnement de la tumeur est aussi fort
                      à la surface des exosomes, appelées intégrines, vont       hétérogène au niveau de la quantité d’oxygène
                      influencer la destination des exosomes. Par exemple,       disponible pour les cellules. Au centre des tumeurs
                      les exosomes présentant l’intégrine β6 sont dirigés        solides, le niveau d’oxygénation est insuffisant et ce
                      vers les poumons alors que les exosomes présentant         phénomène est appelé hypoxie. Les cellules cancé-
                      l’intégrine β5 sont dirigés vers le foie3. Les exosomes    reuses qui sont exposées à ce manque d’oxygène
                      de ces cellules cancéreuses vont présenter des anti-       vont s’adapter en modifiant l’expression de leurs
                      gènes de la tumeur qui vont pouvoir être reconnus par      gènes. Ces modifications vont favoriser la progression
                      les cellules dendritiques et celles-ci vont pouvoir pré-   de la tumeur, sa résistance aux traitements et au
                      senter ces antigènes tumoraux qui pourraient activer       système immunitaire ainsi qu’influencer le métabo-
                      les cellules du système immunitaire contre les cellules    lisme de ces cellules. Cependant, le rôle des exosomes
                      du cancer.                                                 libérés par les cellules de mélanome ou les cellules au
                                                                                 sein du microenvironnement de la tumeur a été très
                      Cependant, les exosomes vont aussi contenir des            peu étudié.
                      molécules immunosuppressives, qui vont inactiver les
                      cellules immunitaires telles que les lymphocytes T ou      Le projet SecMelPro
                      les lymphocytes NK (Natural Killer cells) et vont donc
                      diminuer la réponse du système immunitaire vis-à-vis       Le rôle du projet SecMelPro est d’investiguer le rôle du
                      de la tumeur. Il est aussi intéressant de savoir que       sécrétome sur le microenvironnement du mélanome
                      les exosomes ont longtemps été considérés comme            ainsi que l’influence de l’hypoxie dans la communi­
                      des petits sacs poubelles dont les cellules se déles-      cation entre les cellules de mélanome et les cellules au
                      taient. Ce n’est que récemment que le rôle important       sein du microenvironnement de la tumeur.
                      des exosomes dans la communication cellulaire est
                      apparu et il reste probablement beaucoup d’autres          La première étape du projet consistera au monitoring
                      rôles à investiguer.                                       du contenu des exosomes libérés par les cellules de
                                                                                 mélanome (protéome, c’est-à-dire l’ensemble des
                                                                                 protéines contenues dans les exosomes et le transcrip-
                                                                                 tome, c’est-à-dire le contenu en ARN des exosomes).
                                                                                 Le contenu des exosomes libérés par les fibroblastes
                                                                                 associés au mélanome (ou « ­cancer-associated
                                                                                 fibroblasts ») de deux patients ainsi que les exo-
                                                                                 somes provenant du sérum de patients atteints
                                                                                 de mélanome sera aussi analysé. Nous étudierons
                                                                                 également le contenu en cytokines du sérum de ces
                                                                                 patients. L’analyse des exosomes et des cytokines
                                                                                 du sérum de patients et des cellules de mélanome
                                                                                 est particulièrement intéressante car elle pourrait
                                                                                 mener à l’identification de biomarqueurs potentiels.
                                                                                 Ces biomarqueurs pourraient permettre de détecter

16   info cancer   n°94 septembre 2018
au plus tôt l’apparition de mélanome. Il a été par          de nouveaux biomarqueurs, voire même de nouvelles
exemple démontré dans le cas du cancer du pancréas,         cibles thérapeutiques, qui pourraient être exploitées
que la protéine glypican-1 est un marqueur spécifique       afin de combattre le mélanome parvenu à un stade
des exosomes issus des cellules cancéreuses. De plus,       avancé. •
le niveau d’expression du glypican-1 est corrélé au
niveau de sévérité du cancer (Melo et al., 2015)4.             Références
Le projet généreusement financé par la Fondation
Cancer nous permettra également d’acquérir une                 2 Peinado, H., Alečković, M., Lavotshkin, S., Matei, I.,
                                                               Costa-Silva, B., Moreno-Bueno, G., Hergueta-Redondo, M.,
machine appelée NanoSight qui nous sera très utile             Williams, C., García-Santos, G., Ghajar, C., et al. (2012).
                                                               Melanoma exosomes educate bone marrow progenitor
afin de vérifier et mesurer la quantité et la qualité des      cells toward a pro-metastatic phenotype through MET.
exosomes isolés.                                               Nat. Med. 18, 883–891.

                                                               3 Hoshino, A., Costa-Silva, B., Shen, T.-L., Rodrigues, G.,
Les étapes suivantes du projet consisteront à étudier          Hashimoto, A., Tesic Mark, M., Molina, H., Kohsaka, S., Di
                                                               Giannatale, A., Ceder, S., et al. (2015). Tumour exosome
les effets des exosomes sur les cellules de mélanome           integrins determine organotropic metastasis. Nature 527,
ainsi que les cellules du microenvironnement                   329–335.

(fibroblastes associés au mélanome, lymphocytes NK,
                                                               4 Melo, S.A., Luecke, L.B., Kahlert, C., Fernandez, A.F.,
macrophages). Nous étudierons également comment                Seth, T., Kaye, J., Lebleu, V.S., Mittendorf, E.A., Weitz, J.,
                                                               Reissfelder, C., et al. (2015). Glypican1 identifies can-
les cytokines affectent la communication via les               cer exosomes and facilitates early detection of cancer.
exosomes.                                                      Nature 523, 177–182.

Finalement, ce projet nous donnera de nouvelles don-
nées sur comment les facteurs sécrétés par les cellules
(cytokines et exosomes, sous conditions normales
d’oxygène ou sous hypoxie) modèlent la communi-
cation intercellulaire entre les cellules cancéreuses et
leur microenvironnement et comment cela pourrait
favoriser le cancer. L’analyse détaillée du contenu du
panel d’exosomes est aussi destinée à l’identification

                                                                            Lucienne Thommes, directrice de la Fondation
                                                                            Cancer, Prof. Dr Romain Martin, vice-recteur
                                                                            académique de l’Université du Luxembourg,
                                                                            Dr Geoffroy Walbrecq, Dr Stephanie Kreis,
                                                                            Prof. Dr Iris Behrmann et Dr Carlo Bock,
                                                                            président de la Fondation Cancer.

                                                                                                                                17
D ie F o nda t i o n C ancer un t er s t ü t z t
                      H irn t um o rf o r s chun g

                                           Erforschung des
                                           Invasionsverhaltens
                                           von Gehirntumoren
                                          O    bwohl Gehirntumore im Vergleich zu anderen Krebsarten eher selten
                                               vorkommen, so sind sie jedoch äußerst aggressiv, und es gibt dagegen
                                           kaum eine wirksame Behandlung. Dies gilt insbesondere für das Glioblastom,
                                           das mit ca. fünf Fällen pro 100 000 Menschen der häufigste und zugleich
                                           aggressivste Gehirntumor ist. Dieser bösartige Tumor kann in jedem Alter
                                           auftreten, vor allem aber bei Menschen zwischen 45 und 70 Jahren.

                                                  B I OG R A P H I E                                 B I OG R A P H I E

                          N am e : Simone Niclou                         N am e : Anne Schuster

                          G e bur t sda t um : 04/03/1965                N a t i onal i t ä t : Deutsch

                          N a t i onal i t ä t : Luxemburgisch           T i t e l : Dr. rer. nat.

                          T i t e l : Prof. Dr.                          D o k t orarb e i t : An der Universität
                                                                         Kaiserslautern, Deutschland
                          D o k t orarb e i t : Am Friedrich Miescher
                          Institut und der Universität Basel, Schweiz    J ob :
                                                                         Wissenschaftliche Mitarbeiterin des NORLUX
                          J ob :                                         Neuro-Oncology Laboratory beim LIH seit
                          Leiterin des NORLUX Neuro-Oncology             2014
                          Laboratory beim Luxembourg Institute of
                          Health (LIH) seit 2008

18   info cancer   n°94 septembre 2018
Im Gehirn kann er verschiedene Regionen befallen                    In der Forschungsgruppe von Prof. Dr. Simone Niclou
        und verursacht große Läsionen. Das Glioblastom hat                  am Luxembourg Institute of Health (LIH) wird ein
        die heimtückische Fähigkeit tief in das Gehirngewebe                Projekt bearbeitet, welches darauf abzielt, genau
        einzudringen oder sich sogar von einer Hemisphäre                   diese Mechanismen, die verantwortlich für die Inva-
        zur anderen zu verbreiten. Dieser invasive Charakter                sion der Tumorzellen sind, zu finden und auf moleku-
        verhindert eine vollständige chirurgische Entfernung                larer Ebene zu verstehen. Seit 2014 unterstützt die
        des Tumors, da meist einige für den Chirurgen nicht                 ­Fondation Cancer dieses von Dr. Anne Schuster mit
        sichtbare Tumorzellen zurückbleiben (Abbildung 1).                   Erfolg ausgeführte Forschungsprojekt, wie man im
        Trotz allem ist eine Operation des Tumors der erste                  infocancer Nr. 80 (2015) nachlesen kann. Vielverspre-
        wesentliche Schritt der Therapie. Anschließend folgt                 chende Ergebnisse wurden bislang erzielt.
        eine Kombination aus Radio- und Chemotherapie. Bis
        heute kann die empfohlene Behandlung jedoch nur                     Da das Glioblastom ein sehr heterogener Tumor ist,
        selten ein Wiederauftreten des Tumors verhindern.                   der sich bei jedem Patient anders entwickeln kann,
        Verantwortlich dafür sind unter anderem die Tumor-                  wurden zu Anfang des Projekts drei verschiedene von
        zellen, die in der Lage sind in das umliegende Gewebe               Patienten zur Verfügung gestellten Tumortypen, unter
        einzudringen. Aktuelle medizinische Behandlungen                    anderem in eigens im Labor etablierten Mausmodel-
        konzentrieren sich jedoch hauptsächlich auf die sich                len, bezüglich ihres Invasionsverhaltens charakterisiert.
        aktiv vermehrenden Tumorzellen. Um wirklich effektiv                Die Glioblastomzellen, welche die höchste Invasion
        zu sein, sollten diese Behandlungen durch Therapien                 im Gehirn aufwiesen, wurden für eine Hochdurchsatz-
        ergänzt werden, die zusätzlich auf den Invasionspro-                studie verwendet, um herauszufinden, welche Gene
        zess abzielen. Um solche Strategien zu entwickeln und               für das invasive Verhalten verantwortlich sind. Hierzu
        das Wiederauftreten der Tumore einzuschränken, ist                  wurde in Tumorzellen je ein Gen des menschlichen
        es wichtig, die molekularen Mechanismen der Tumor­                  Genoms ausgeschaltet um zu testen, ob die Invasion
        invasion im Gehirn besser zu verstehen.                             der Tumorzellen dadurch inhibiert werden kann.

Abbildung 1:                                                                Zur Durchführung wurde ein spezielles System zur
Magnetresonanztomographie                                                   Hilfe genommen, in dem die Zellen durch eine löchrige
                                                                            Membran wandern müssen, die sogenannte ­Boyden
                                                                            Chamber. Um den Invasionsprozess im Gehirn bes-
                                                                            ser nachzustellen, wurde diese Membran mit einem
                                                                            Gemisch beschichtet, welches der Matrix im Gehirn
                                                                            ähnelt. Somit müssen die Zellen die gleichen Mecha-
                                                                            nismen verwenden um aktiv die Matrix abzubauen
                                                                            und migrieren zu können. Schließlich wurden nicht-in-
                                                                            vadierende und invadierende Zellen getrennt und
                                                                            nach Genen gesucht, die potentiell wichtig für das
                                                                            Invasionsverhalten der Glio­bastomzellen sind. Nach
                                                                            bioinformatischer Aufarbeitung der Daten wurden 17
                                                                            potentielle Gen-Kandidaten identifiziert. Der Vergleich
                                                                            mit Genexpressionsmustern der Glioblastomzellen
                                                                            grenzte die Kandidatenliste auf vier Hauptkandidaten
                vor Operation                    nach Operation
                                                                            ein. Nach ersten Validierungen zeigte sich, dass beson-
                                                                            ders ein Gen ins Auge stach. Dieses eher unscheinbare
        Magnetresonanztomographie (MRT) eines Glioblastoms vor              Gen könnte also dafür verantwortlich sein, dass ein
        und nach der Operation. Mit Hilfe von Kontrastmittel kann das       Wiederauftreten des Glio­blastoms gefördert wird.
        Tumorzentrum visualisiert werden. Nach der Operation verblei-       Weitere Validierungen bewiesen, dass dieses Gen eine
        ben Randregionen des Tumors, die für den Chirurgen während          wichtige Rolle im gesamten Invasionsprozess spielt.
        der Operation unsichtbar bleiben (rote Pfeile). Der Gehalt an       So konnten die Wissenschaftler zeigen, dass Tumor-
        Tumorzellen, die schon in das Gehirngewebe infiltriert sind, kann   zellen bei denen dieses Gen ausgeschaltet wurde, ein
        nicht abgeschätzt werden, da einzelne Tumorzellen nicht visuali-    geringeres Invasionspotenzial besaßen als normale
        siert werden können.                                                Tumorzellen. Hierfür nutze Dr. Anne Schuster nicht nur
        MRT-Bilder wurden freundlicherweise vom Centre Hospitalier de       die Standardtests wie Boyden Chamber, die außerhalb
        Luxembourg zur Verfügung gestellt.                                  des Gehirns (in vitro) stattfinden, sondern etablierte

                                                                                                                                        19
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