" Ok boomer ! " : stop au racisme anti-vieux - Sprachzeitungen

Übungs- und Unterrichtsmaterial erstellt von Bettina Fischer

« Ok boomer ! » : stop au racisme anti-vieux
Revue de la Presse • März 2020 • Seite 7                                                 Seite 1 von 6

Sources du texte : Aujourd’hui en France, 12-12-2019 ;
reproduit in : Revue de la Presse 3/2020
Nombre de mots : 645
Niveau du texte : B2
Thèmes : société, générations, baby-boomers, millennials,
écologie, avenir, discrimination

Articles de la Revue de la Presse à consulter :
• Partout dans le monde, les jeunes marchent pour le climat,
4/2019
• Ces ados végétariens qui bousculent la table familiale,
2/2019
• Woodstock : l’histoire sans fin (génération du baby-boom),
8/2019
• Individualisme, rejet de l’autorité... Enquête sur la génération
« J’ai le droit », 6/2018
• Sondage : Mai 68, 50 ans après, 5/2018
• Discrimination à l’embauche : une entreprise sur trois
concernée, 2/2017                                                             | Photo : twitter @JustinWang

Résumé de l’article :
Dans l’article « “Ok boomer !” – stop au racisme anti-vieux », écrit par Christine Mateus et paru
dans Aujourd’hui en France le 12 décembre 2019, il est question du conflit générationnel entre
les baby-boomers (nés entre 1946 et 1964) et la génération Z ou « les millennials » (nés entre
1981 et 1996).
L’auteure de l’article rappelle d’abord le contexte de paix et de prospérité dans lequel a grandi
la génération du baby-boom avant d’expliquer la signification de l’expression « Ok boomer ! ».
Popularisée par Chlöe Swarbrick, une députée néo-zélandaise de 25 ans, cette expression est
devenue pour certains millennials un « cri de ralliement » contre la génération du baby-boom.
Ces derniers l’emploient pour signifier à leurs aînés leur incapacité à comprendre les enjeux du
monde actuel et ainsi mettre fin à toute discussion sérieuse avec eux.
Certains baby-boomers au contraire trouvent cette formule injustifiée et même discriminatoire.
La députée française Audrey Dufeu Schubert s’est fait leur porte-parole en dénonçant un
phénomène particulièrement présent dans nos sociétés : l’âgisme, autrement dit, la
discrimination envers toute personne âgée.

Dans les deux derniers paragraphes, Christine Mateus tente de comprendre la cause du conflit
générationnel entre les baby-boomers et les millennials. Celui-ci serait dû principalement aux
enjeux environnementaux. Les jeunes générations auraient en effet une approche globale de la
lutte contre le réchauffement climatique et feraient de celle-ci une priorité, au contraire de leurs
aînés.
Enfin, la journaliste conclut son article en donnant la parole à Michèle Delaunay, ancienne
ministre socialiste et autrice d’un livre sur les baby-boomers. Celle-ci considère que les jeunes
ont besoin de la génération des « boomers » parce qu’elle constitue un élément essentiel de la
cohésion sociale.

© 2020 Carl Ed. Schünemann KG Bremen. Alle Rechte vorbehalten.
Die Vervielfältigung dieser Vorlage für den eigenen Unterrichtsgebrauch ist gestattet.

« Ok boomer ! » : stop au racisme anti-vieux

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Avant la lecture / l’écoute du texte
1. Définissez la notion de « discrimination ». Aidez-vous d’un dictionnaire unilingue et faites
   une recherche sur Internet.

2. La discrimination peut se manifester sous différentes formes. Donnez quelques exemples
   concrets.

3. Observez, décrivez puis commentez la photo ci-dessous.

| Photo : Getty Images

Compréhension écrite
Lisez / écoutez le texte, puis cochez la bonne réponse.

1.   La génération des Trente Glorieuses…
☐    a) est enviée par la génération Z.
☐    b) a une influence négative sur les nouvelles générations.
☐    c) a grandi dans la paix et la prospérité après la Seconde Guerre mondiale.

2.   L’expression « Ok boomer ! » veut plus ou moins dire :
☐    a) « Vous avez des idées vieillottes ! »
☐    b) « Vous avez mené une vie de luxe ! »
☐    c) « Vous ne comprenez pas les enjeux du monde d’aujourd’hui ! »

3.   L’âgisme…
☐    a) se manifeste seulement sur les réseaux sociaux.
☐    b) est une forme de discrimination contre laquelle le gouvernement français veut lutter.
☐    c) est dénoncé par les millennials à travers la formule « Ok boomer ! ».

4.   La députée Audrey Dufeu Schubert constate que les personnes âgées…
☐    a) acceptent parfois les discriminations liées à l’âge sans protester.
☐    b) se défendent depuis longtemps contre l’âgisme.
☐    c) se montrent indifférentes aux propos discriminatoires à leur encontre.

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5.   Selon l’étude de Student Pop, 81% des millennials jugent que les baby-boomers…
☐    a) sont trop révolutionnaires.
☐    b) critiquent trop les jeunes.
☐    c) ne se font pas assez entendre.
☐    d) n’ont pas pris la mesure des enjeux climatiques.
☐    e) se concentrent trop sur le combat environnemental.

Analyse

1. Analysez la formule « Ok boomer ! ». En quoi est-elle discriminatoire ?

2. Expliquez la phrase énoncée par Michèle Delaunay : « Ils sont, aujourd’hui, la colonne
   vertébrale de la cohésion sociale » (§ 7).

Commentaire et créativité
1. Lisez la fable de Jean de La Fontaine « Les Membres et l’Estomac » (1668), de « Je devais
   par la Royauté » à « Entretient seule tout l’État ».

             https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Membres_et_l%27Estomac

     Après avoir donné une interprétation de cette fable, dégagez des parallèles entre celle-ci et
     la thèse de Michèle Delaunay : « Ils [les baby-boomers] sont, aujourd’hui, la colonne
     vertébrale de la cohésion sociale » (§ 7).

2. Écrivez une petite fable qui souligne l’importance du respect envers les personnes âgées.

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Solutions
Avant la lecture / l’écoute du texte

1. Proposition de solution :

« Discriminer » veut dire, selon le Larousse, « établir une différence entre des personnes ou des choses
en se fondant sur des critères distinctifs ». Dans le langage courant, le mot « discrimination » désigne le
« fait de distinguer et de traiter différemment quelqu’un ou un groupe par rapport au reste de la
collectivité ou par rapport à une autre personne ».
Les critères de discrimination sont nombreux et divers. La loi française en définit plus de vingt-cinq* parmi
lesquels l’âge, l’origine, le sexe, les croyances religieuses, l’orientation sexuelle, l’identité de genre, l’état
de santé, le handicap, ou encore la situation familiale.

* www.defenseurdesdroits.fr/fr/institution/competences/lutte-contre-discriminations

2. Proposition de solution :

La discrimination se manifeste sous différentes formes, de façon directe ou indirecte, par des actions, des
paroles, des faits ou des comportements.
Voici quelques exemples :
• Un propriétaire loue son appartement uniquement à des personnes ayant un patronyme à consonance
française.
• On contrôle un passager à la peau noire plusieurs fois dans le train.
• Une femme gagne moins qu’un homme à un poste équivalent.
• Un candidat français obtient plus facilement un poste qu’un candidat immigré.

3. Solution individuelle

Quelques expressions utiles :
• La photo montre / donne à voir …
• Au milieu / À droite / À gauche / À l’arrière-plan / Au premier plan, …
• … on peut voir / distinguer / reconnaître …
• Je connais cette situation / J’ai vécu une situation similaire …
• La photo montre l’importance de …

Compréhension écrite

1. c) • 2. c) • 3. b) • 4. a) • 5. d)

Analyse

1. Proposition de solution :

La discrimination est une forme d’exclusion sociale : on exclut une personne ou un groupe en la/le traitant
différemment des autres personnes/groupes. Dans le cas présent, ce sont les millennials qui excluent la
génération des Trente Glorieuses avec leur formule « Ok boomer ! ». Celle-ci révèle une « fracture »
(§ 1), une incompréhension entre les deux générations.

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« Ok boomer ! » : stop au racisme anti-vieux

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« Tu ne comprends rien. Tu es trop vieux, largué. » (§ 2) : la raison de cette mésentente serait donc
l’âge des baby-boomers, « trop vieux » pour comprendre les enjeux du monde actuel. Mais les millennials
ne sont-ils pas aussi responsables de cette fracture ? Ne devraient-ils pas se remettre en question ? Il
semble en effet que l’âge ne soit pas un facteur de division entre les générations, mais plutôt un motif de
discrimination. Ici, les millennials s’attaquent au point faible des baby-boomers : leur âge. Dans d’autres
cultures pourtant, les aînés incarnent des valeurs plus positives comme la sagesse ou l’expérience.

En fin de compte, l’emploi de l’expression « Ok boomer ! » dans le sens de « Cause toujours ! » (§ 2) met
en relief le manque de respect des millennials envers les baby-boomers. En effet, cette expression
familière, qui signifie « Tu peux parler, je ne t’écoute pas », met inévitablement fin à toute conversation.
De plus, l’utilisation du verbe « causer », qui peut être synonyme de « bavarder », dévalorise la parole
des baby-boomers. Considérée comme futile ou banale, celle-ci n’est pas vraiment prise en considération
par les jeunes générations.

2. Proposition de solution :

Tout d’abord, il faut préciser que Michèle Delaunay se réfère ici à la génération des baby-boomers, c’est-
à-dire aux personnes nées après la Seconde Guerre mondiale, entre 1946 et 1964. Ce sont elles qui,
selon Michèle Delaunay forment aujourd’hui « la colonne vertébrale de la cohésion sociale » (§ 7). La
colonne vertébrale a une fonction essentielle, celle de soutenir l’ensemble du squelette d’un vertébré.
Employée au sens figuré, l’expression « colonne vertébrale » met en relief cette fonction essentielle. Ici,
le squelette, c’est la « cohésion sociale », autrement dit l’union, la solidarité entre les différents groupes
qui composent une société. Cette union ne peut fonctionner sans colonne vertébrale, c’est-à-dire sans la
génération des baby-boomers selon Michèle Delaunay. L’ancienne ministre veut sans doute nous
montrer que la force réside dans cette génération « bénie », caractérisée par son optimisme et son
expérience. Les « boomers » sont tout aussi capables de comprendre les enjeux environnementaux et de
relever les défis du monde d’aujourd’hui.

Commentaire et créativité

1. Proposition de solution :

Dans sa fable « Les Membres et l’Estomac », Jean de La Fontaine met en scène une révolte populaire
contre le pouvoir royal. Pour cela, il utilise l’image de l’estomac (le roi) faisant face à une révolte de ses
membres (le peuple).
La Fontaine montre que le roi comme le peuple sont dépendants les uns des autres. Si le peuple ne
travaille pas, le roi s’affaiblit et, par conséquent, ne peut plus donner en retour. Ne recevant plus rien du
roi, le peuple se retrouve sans ressource. La morale de cette fable est donc la suivante : si chacun, dans
la société, accomplit ses devoirs, le roi inclus, celle-ci continuera de fonctionner. Au contraire, dès lors
qu’un membre de la société ne remplit plus ses devoirs, la société tout entière est menacée.
La morale de cette fable se retrouve également dans la thèse de Michèle Delaunay. En évoquant au sens
figuré la « colonne vertébrale », l’ancienne ministre recourt elle aussi à une image : celle d’un squelette et
des parties qui le constituent. Tout comme La Fontaine utilise la métaphore de l’estomac pour souligner
l’importance du roi, Michèle Delaunay compare la génération des baby-boomers à une colonne
vertébrale. Elle met ainsi en lumière leur rôle essentiel dans la société.
Enfin, on peut affirmer que l’intention de Jean de La Fontaine et de Michèle Delaunay est la même. Il
s’agit de démontrer l’interdépendance des différents acteurs de la société : chacun apporte quelque
chose à l’autre et ne peut subsister sans lui. L’arrêt du travail (selon la fable de La Fontaine) ou les
formules irrespectueuses telles que « Ok Boomer ! » (§ 7) ne mènent à aucune coopération fructueuse et
représentent même une menace pour la société.

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2. Solution individuelle

Quelques conseils de méthode :

• Formulez d’abord la morale de l’histoire :
Ex.: Sois respectueux, si tu demandes du respect !
• Recherchez sur Internet quels traits de caractère sont généralement associés aux animaux.
Ex.: dans les fables de La Fontaine, le renard symbolise la ruse, le lion la fierté et la force…
• Respectez la composition (simple) d’une fable :
a) l’introduction : mentionner le cadre (le lieu, le temps) et les protagonistes
b) la partie principale : développer l’intrigue. Celle-ci comprend souvent plusieurs étapes : une action 1
    suivie d’une réaction 1, puis une action 2 suivie d’une réaction 2… et ainsi de suite jusqu’à la
    résolution du problème (fin de la fable).
c) la morale. Celle-ci peut se trouver au début ou à la fin de la fable, ou, si elle est trop évidente, ne pas
    être mentionnée du tout.

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