RÉPUBLIQUE ARGENTINE 2 - GEORGES LAFOND
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MONOGRAPHIES ~CONOMIOUES 2 GEORGES LAFOND LA , I RÉPUBLIQUE ARGENTINE PARIS ÉDITIONS PIERRE ROGER 54, RUE JACOB, 54 Prix: 5 fr. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
" Monographies économiques ., GEORGES LAFOND LA RÉPUBLIQUE ARGENTINE Avec 1 graphique et 1 carte 1)AR1S ÉDITIONS PIERRE ROGER 54, RUE J ACOIl, 54 1927 8/\~~CO DC: LA Rl::PUBLlCA 81BlIOTECA LUIS· ANGn ARANC.O Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
Équivalence monétaire Les monnaies d'or étrangères ont cour.; légal en République Argentine, conformément à leur valeur intrinsèque, aux taux suivants: Itsterling •... 5 o~ piastres-or = II 45~5 piastres-papier 20 francs (Frand) . 4- 90
C¡!t\PITRE I'RE¡'lIER Géographie Situation géographique. -.
.. 't CHAPITRE PRE11IE]~ tale de l'Uruguay, et le rio Parana. A leur confluent, situé quelque peu en amont de la ville de Buenos-Aires, ces deux fleuves forment le Rio de la Plata. A partir de cet immense estuaire jusqu'à l'extrême sud, l'océan Atlantique baigne les côtes basses de la province de Buenos-Ai res et de la Patagonie. Entre la Cordillère des Andes, à l'ouest, et les fceuves du littoral maritime, à l'est, on trouve au nord des savanes et des forêts de végétation tropicale, puis, au fur et à mesure que l'on descend vers le sud, c'est la pampa, immense plaine donnant une impression d'infini, plaine extrêmement fertile, grâce à la couche d'humus t:paisse de plus d'un mètre qui la recouvre sur presque toute son étendue. La pampa présente l'aspect le plus caractéristique dete pays. « Elle n'er,t pas banale, cette plaine d'alluvion d'un million et demi de kilomètres carrés, sans une ondulation appréciable du terrain, où les fleuves et les rivières coulent au ras du sol presque toujours sans la moindre berge, où l'on ne ren,-ontrait pas un arbre, il y a moins d'un siècle, les cours d'eau qui en sillonnent certaines régions étant abso- lument dépourvus de ces charmants rideaux d'arbres qui accompagnent presque tous les ruisseaux et les rivières d'Europe. Rien dans cette plaine sans borne n'arrête la vue et ne diminue l'intensité de l'impression d'inflOi qu'elle donne, impression faite d'étonnement, de nostalgie et de mystère, qui se traduit par un sentiment de tristesse ayant pour contrepoids un vif désir d'indépendance et de libert(d. » La Patagonie, recouverle de s3blcs et de dunes sur une large partie, se transforme, aux abords de l'extrême sud, en un pays de pâturages convenant parfaitement à l'élevage du mouton. Orographie. - J.
r;¡:;n"R¡\ l'HIE 5 toute l'{.tendue du territoire argentin, sa frontière naturelle de l'oucst:, est le plus important système de montagnes du pays. Dans sa partie septentrionale, la Corùillère est le pro· longementdu haut plateau de la Bolivie. Elle constitue plu- sieurs massifs parallèles d'inégale Úcnduc dénommés pUlla. Ces pbtcaux, dont la hauteur moycnne cst de,~ 500 mètres, possèdcllt des pics ou sommets comme les volcans d'Antopalla(6300 m.), le Cerro Mojones (5 500 m.), les pics neigeux de Chañi (6 100 m.), de l'Acay (5750 m.), du Cochi (6500 m. ~, le Cerro Incahuasi (5860 m.), le Galan (S }50 m.;' Sous cette btitude, la limite des neiges persistantes osci!le entre 5000 et (j 000 mètre~. De ces plateaux se détachent des chaînes parallèles, s'échelonnant en paravent ou se suivant en retrait, dimi- nuant (l'l:paisseur et. d'altitude à mcsure qu'elles avancent vers le sud. Les principales de ces chaînes sont la Sierra de Fama- tima qui se termine par la Sierra de la Huerta et qui atteint au Nev.ldo de Famelina une altitude de 6000 mètres; la Sierra de J achae à l'ouest de la précédente; la Sierra de Uspallata avec le pic Paramillo; enfin, plus à l'ouest, la véritable Cordillère des Andes, qui se divise en plusieurs branches. C'est là que se trouvent les plus hauts sommets, le volcan ~'Iaipo (5500 m.); le Tupungato, autre volcan éteint (elOOO m.); la Ligua ((l798 m.), et l'Aconcagua, roi des sommets de cette chaîne, cône colossal de porphyre haut de 6 953 mètres. Au pied de l' Aconcagua, un passage formé par la vallée du rio Mendoza conduit au col de la Cumbre, situé à 4000 mètres; c'est la voie historique par où passèrent les armées de l'Indépendance et qui fut longtemps l'unique voie de communication entre la République Argentine et le Chili. A partir de cet endroit, la Cordillère s'allonge vers le sud en une seule chaîne jusqu'au détroit de Magellan et continue même par delà le détroit sur la Terre de Feu. Sur tout ce trajet, elle s'abaisse graduellement; on y ren- contre des dépressions considérables. Ces déchirures cons- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
6 CHAPITR¡': PREMIER tituent la particularité intéressante de la partie méridionale de la chaîne, elles permettent le passage de rivières impor- tantes formées par les eaux du versant oriental et qui vont se jeter dans l'océan Pacifique, alors que leur écoulement normal eût dû se faire vers l'Atlantique. Sur les autres parties du territoire se dressent quelques massifs isolés sans grande importance, sortes d'îlots au milieu de la vaste mer qu'est la pampa. La Sierra de Cardaba est la plus importante de ces résurgences, plus vient la Sinra de San Luiz dont les plus hautes crêtes n'atteignent pa~ 2000 mètres. Plus à l'est, au milieu de l'immense plaine qu'est la pro- vince de Buenos-Aires, le massif du Tandil formé de roches fragmentées, fait, malgré sa faible altitude, fig-ure d'impor- tance au milieu de la monotonie pampéenne. Pour terminer cette nomenclature, il faut encore faire mention des petits chaînons de .Misions au nord-est du territoire; leur hauteur moyenne ne dépasse guère 400 mètres. Hydrographie. - De très nombreux fleuves et grandes rivières sillonnent le territoire argentin. Le principal bassin hydrographique est celui du Rio de la Plata. Il est formé par les fleuves Uruguay et Parana, après un parcours respectif de 1500 et de 4500 kilomètres. Le Rio de la Plata, très court par la distance parcourue entre le conflucnt des deux fleuves qui lui donnent nais- sance et son débouché dans l'Atlantique, est le plus large du monde et aussi un des plus importants pour le volume de ses eaux. Au confluent des rios Parana et Uruguay, il mesure 40 kdo- mètres de largeur; 40 kilomètres plus bas, en face de Montevideo (capitale de la République orientale de l"Uru- guay), il mesure 98 kilomètres; l'ouverture de son estualfe, entre le:3caps Maldonado au ne·rd et San A.lttonio au sud, est de 350 kilomètres. Sa supcrficie peut être évaluée à 3S 000 kilomètres ca.rrés. On y trouve plusieurs îles, MarlÍ1J- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
(; (OG RAl'!!IE I Garcia, h plus grande, puis J.OrlC'S, (;,)f,iti, Ff¡,r,~s, Hornos, Sail (;ab!icl. La marée remonte dans le P(.~'a¡za el l'U'Ul;ltay jusqu'à plus de ISO kilornèlles de l'embouchure. La profondeur du Rio de lr~ Plata et ùes deux gra:1ds fleuves qui le forment est sufti:;ante pour permettre aux navires transatlantiques du plus lurt tonnage d'atteindre aisémenL les ports fluviaux de Rosario, SantaF~, Corrienle et même Asuncion (capi- tale de la République du Paraguay) à plus de 1 (lOO kilo- mètre" clans l'intérieur. Le Ri,] Parana est formé par deux fieuves, le rio Grande et le rio Parnahyba, qui prennent naissance en terriloire brésilien. Ils se rencontrent S0115 le 20" degré de latitude sud. Le cours d'cau qui résulte ùe leur jonction prend le nom de Parana. Après avoir traversé unê large partie du Brésil, il pL~nètre sous le 258 degré de latitude en territoire argentin et sert de frontière entre le Paraguay et la Rl~pU- blique Argentine. Il couIc à cet endroit dans la elirection Est-Oucst, puis par un coude br.¡sque se dirige vers le Sud après son confluent avec le Rio Para:;ztay, qui lui apporte l'énorme volume de ses caux. Il débouche ensuite dans le Rio de la Pla.ta vers le 3.r degn~ de latitude par plusieurs bras fe,rmant un pittoresque delta. Son extcnsion est d'environ 4000 kilomètres Jont la moitié seulement sc trouve en territoire argentin. Sa largeur est de 800 mètres environ; en face l\'lisions, elle a.ucint 3 kilomètrcs après son confluent avec le Rio Paraguay; elle est de 7 '~ilalIl(:tres en face Diamante. Les rivières et cours d'cau tributaires du N.io Parana sont, en com~nençant leur énumération par le nord: Le Filwl/v¡yo, dont les sources sc trouvent sur le haut plateau bolivien; il traverse de parten part dans la direction de l'ouest à l'est la région ùu Chaco; son cours est assez mal connu, la navigation y est difficile en raison de sa double profondeur, des sinuosités du l:l qui disparaît parfois dans de vastes lagunes encombrées de troncs J'arl;rcs et d'îlots d'herb~.ge5 fl ottants. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
",l CIIAPITlŒ PREMIER Le Bermejo coule plus au sud et parallèlement au Pilco- mayo. Il traverse également le vaste territoire du Chaco; Il décrit une infinité de courbes et de sinuosités, mais, malgré cela, il offre des conditions de navigabilité suffisantes pour permettre aux embarcations de tonnage moyen de le remonter jusqu'à son confluent avec le Rio del Valle. Le Rio Salado (fleuve Salé) est formé par plusieurs cours d'el\u descendant du plateau bolivien et qui changent de nom à chaque confluent. Il sc jette dans le Parana à proxi- mité de la ville de Santa-Fé. A ce bassin se rattache au,si le Rio Dulce (fleuve Doux) qui prend naissance dans la même région que le Rio Salado. Il traverse les provinces de Tucuman et de Santiago del Estero en s'enrichissant des eaux de plusieurs rivières assez fortes. Se:; eaux sont claires et douces jusqu'aux environs de la ville de Santiago; à cet endroit, elles traversent des terrains salins, elles deviennent troubles et acquièrent une saveur amère et salée. Il change alors de nom et prend celui de Rio SaladilLo (diminutif de salé) et va se jeter dans la grande lagune de Porrongos. Les autres affluents du Parana sont de moindre impor- tance. Ce sont, sur la rive droite, le CaTcaTana qui traverse la province de Cordola, l'Arroyo del Medio qui sert de limite entre les provinces de Buenos·Aires et de Santa-Fé; sur la rive gauche, le (;u(lJ'quiraro qui sépare les provinces de Cor- riente et d'Entre Rios, et le Gualeguay. Le Rio UTUi:uay prend sa source au Brésil. En pénétrant sur le territoire argentin, il reçoit les eaux du Pepiri-Guazu, du lvErina)' et du :\Iocoreta. Bien que le volume de ses eaux soit considérable, ce fleuve n'est navigable que sur une faible partie de son cours à cause des chutes et rapides qui l'obstruent. En face Concordia, sa largeur est d'un kilomètre; elle aug- mente progressivement jusqu'à son embouchure. Son lit est parsemé d'îles pittoresques couvertes d'une végétation res- plendissante. Après avoir reçu les eaux du GualegaycllU, le plus impar- Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
tant de se:; affl uentsargentins, il se jette dans le Rio de la Plata. Cc fleuve n'appartient à la République Argentine que par sa rive droile. Sa rive gauche appartient à la République de l'Uruguay. Les autres bassins hydrographiques sont nettement secon- daires comparés à celui du Río de la Plata. Le bassin du Rio Colorado (fleuve Rouge) commence au nord de la province de la Rioja avec les eaux des rivières Jaguel, fachal, Viclzina, San Juan et Mendosa qui vont sc perdre dans les lagunes de HualZacac!ze. Plus au sud, les rivières TUiluyan, Diamante et Atuel, mêlant leurs eaux à celles de Desaguadero, canal d'écoulement des lagunes de lluan(1wclle, forment les rios Salado, Clzadileuvrc et Curico et rejoigucnt le rio Colorado après avoir laissé des deux côtés de leurs cours de nombreuses lagunes. Le Colorado traverse toute la pampa de l'Ouest à l'Est et débouche dans l'océan Atlantique au-dessous de Bahia-Blanca. Le ba3sin du Rio Negro (fleuve Noir) est plus important. Il est alimenté par les rivières qui descendent de la Cordil- lère des Andes. Il offre la particularité de renfermer de nombreux lacs qui exercent une excellente influence sur le régime des eaux. Parmi ces lacs il faut mentionner ceux de CabialzuJ?, Moque/me, Aluminé, Quille1Z, Tromen, Traful et le magnifique !\'a/wel-Huapi ùont l'écoulement naturel est le Rio Lim,lY qui, a près son confluent avec le Rio NeuqueII, forme le Rio Negl(}. Ce fleuve se jettc dans l'océan Atlantiquc un peu au sud de l'embouchure du Rio Colorado. Sur son par- cours, jl forme l'île de Choele-Clloel ùont la fertilité est extrême. Les autres grands lacs de la Cordillère sont le Plata, le Fontalla, qui s'écoulent dans le rio Chulont, le Buenos-Aires et le- Sem Martin, dont les eaux s'échappent à travers les déchirures de la montagne pour aller se jcter dans l'océan Pacifiquc, I'Ar¡:elltillo et le Víedma dont l'écoulement forme le Rio Santa-Cruz. Ce dernier fleuve forme avec les rivières Deseado et Gallegos le système hydrographique de la Patagon ie. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
la CHAPITRE PREMIER Pour compléter cette description hydrographique de la République Argentine, il convient d'énumérer les dépres- sions occupées par des salins vers lesquelles affluent des cours d'eaux saumâtres qui, en s'évaporant, forment sur leurs berges d'immenses gisementsà peine partiellement exploités. Les plus importantes sont la Salina-Grande sur les limites des provinces de la Rioja, Santiago del Estero et Cordoba, les Salinas-Cfa/ules situées entre les provinces de Salta et de ] ujuy, celles d'Anlo/alla, del Hombre Muerto, de Rincon, d'Arizaro, etc., ces dernières doublement intéressantes par les gisements de borate qu'elles contiennent. Climat. -- L'Argentine appartient dans presque toute son étendue à la zone tempérée australe. D'une manière générale, ce climat correspond à celui des régions tempérées de l'Europ.::; c'est ce qui lui a valu jusqu'à ce Jour les faveurs de l'immigration. Toutefois, étant donné l'(~tendue de ce territoire, qui embrasse 33 degrés de latitude et qui, sur une largeur rela- tivement faible partant des terres basses du littoral de l'Atlantique, s'élève aux hautes altitudes de la Cordillère, on constate une variété infmie de climats locaux. En prenant pour base le n~gime des vents et la distri- bution des pluies sur les diverses parties du territoire, on peut le diviser, au point de vue climatérique, en trois grandes régions. La ré!;'ion du littoral, qui comprend les provinces de Buenos-Aires, Santa Fé, Entre Rios et Corrientes. La tempé- rature moyenne de l'été est d'environ 25 degrés - celle du' mois d'hiver le plus froid (juillet) est rarement inférieur à 10 degrés. On peut considérer -+ 42° et - 5° comme les points extrêmes de la température de cette région, mais ces degrés sont très rarement atteints. La principale particularité de cc climat, c'est le change- ment rapide de température dans le cours d'une m~me journée; on note fréquemment des différences de 20 degrés dans l'espace de vingt-quatre heures, surtout pendant Je Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
C(.:OGRAPHIE JT printemps. Ces variations brusques du thermomètre sont provoqu(;CS par des sautes de vent. Dans celte région UnI- formément plane, les vents souffil:nt régulièrement, les calmes absolus sont exceptionnels, par contre, les tempêtes sont fréquen.tes en toutes saisons. Le vent du nord chaud et sufIoc¡uant provoque une chaleur lourde qui exerce une influence se!lsi1Jlc sur le système nerveux. Il pc¿;cède géné- ralement un orage immédiatement suivi d'un vent venant du sud-est, le pa¡¡¿pero, véritable üurag-an qui a pour effet d'assainir l'atmosphère et aussi d'abaisser très sensiblement la température. Les pl uies sont suffisantes, ma';s leur distribution est irré- gulière, elles sont plus fréquentes en été qu'cn automne, elles SOLt plus souvent torrentielles et courtes que faibles et prolongées. En général, le climat du littoral est très salubre. T..a r':l:ÙJII de l'intérieur se distingue surtout par sa plus grande ~écheresse et par un écart plus considérable encore entre 1e3 températures extrêmes. Dans les plaines, les étés sont très chauds, tandis que les hivers sc signalent par de fortes [clées. Les vents sont {~ga.lem¡;nt plus fréquents, notamment ceux du Nord qui, passant sur les sables et les salines, acquièrent tous les caractères du simoun africain. Les pluies sont rares. Les partie~; montagneuses dcs sicrras de Cordo1J3. et de San Luiz, ainsi que la région de Mcn- daza qui se trouve au picd des Andes, font exception. Lo dgZOlZ des i1ndes sc caractérise par les notables con- trastes de la température diurne et par une sécheresse excessive. Sur le versant oriental des Andes il ne pleut jamais. Ces plateaux et leurs flancs continuellement balayés par lcs vents sont absolument dénudés et stériles. Dans ces parages élevés oÙ l'air est raréfié, on ressent en été une chaleur inlense aux endroits où le soleil donne, tandis Cju'on éprouve à l'ombre une scnsation de froid. Les variations entre la température diurne et la température nocturw~ aCCllsent des écarts de 30 degrés. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
CHAPITRE II Aperçu historique La découverte. - Le premier Européen qui aborda les rives de la future Argentine fut, en 1516, le navigateur espagnol] uan Diaz de Solis. Parti du port de Lepe pour chercher une communication entre les deux océans, il s'enfonça, croyant l'avoir trouvée, dans le large estuaire du Rio de la Plata. Débarqué dans l'îie Martin-Garcia, il tomba dans une embuscade et fut massacré avec la plupart de ses compagnons. Le reste de la troupe put retourner en Espagne, sans avoir trouvé le passage. C'est Hector de Magallancs, plus connu sous le nom de :\Iagellan, qui le découvrit en 1520 et lui donna son nom. A quelque temps de là, le gouvernement espagnol confia à Diego Garcia une nouvelle expédition qui partit sous la conduite du pilote Sebastian Gaboto. Elle aborda dans l'estuaire où Solis avait été massacré, mais, plus heureux que son prédécesseur, Gaboto put pénétrer plus profondé- ment et s'avancer même très loin sur le rio Parana. II remarqua que les Indiens possédaient des ornements et des ustensiles d'argent, et il en déduisit que cc pays devait contenir des mines de ce précieux minerai. Il rlonna au fleuve le nom de rio de la Plata (fleuve d'Argent). Les rapports faits par ces explorateurs amenèrent le gou- vernement espagnol à nommer un gouverneur des provinces découvertes. Ce fut don Pedro de Mendoza qui organisa une expédition à ses frais. Le 2 février 1535, il fonda sur la rive droite du rio de la Plata la ville de Buenos-Aires. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
1 J' Attaqué par les Inùiens, il clut se réfugier à Espiritu Santo, l'ancienne fortcrcsse installée par Gaboto au con- fluent des rios Parana et Carcaraña, et il envoya des émis- saires demander du secours aux garnisons espagnoles du Pérou. Juan de Garary, qui arriva d
CHAPITRt ri Le 13 mai 1810, le roi d'Espagne ayant été déposé, une réunion de notables décida que le vice-roi ne représentait plus aucun pouvoir et nomma à sa place une Junte pour administrer le pays .. Le peuple refusa de reconnaître cette Junte et, le 25 mai 1810, nomma un Directoire national. Cette date est commémorée chaque année par une fête officielle nationale. La Révolution. - La Révolution argentine du 25 mai 1 SIO fut « une Révolution municipale dans son origine, lé'gale dans sa forme, et elle n'usa pas de moyens sanglants et afficha en apparence des intentions conservatrices en faveur de l'ancien régime, tandis que son but final éLait en réalité l'émancipation 1). Le premier gouvernement patriote s'installa tranquille- ment, respectant la volonté populaire qui en désigna les membres sur la place publique. L'Assemblée s'engagea à étendre s~n autorité sur toute l'étendue du vice-royaume, pour permettre aux peuples qui l'habitaient de nommer librement leurs représentants, afin que ceux-ci une fois réunis pussent déterminer la forme définitive du gouvernement. Pour atteindre ce résultat, il fallait vaincre la résistance des Espagnols et organiser des armées. Aussi, dès le lendemain du mouvement de mai, commen- cèrent les luttes pour l'indépendance. Elles ne revêtirent jamais le caractère d'extermination, de guerre à mort et sans merci que prirent au Venezuela et dans la Nouvelle-Grenade les luttes engagées pour un idéal identique. Après quelques rencontres oÙ les généraux Valcarcel, Belgrano, Randeau, La Serna et San Martin se couvrirent de gloire, non seulement par leur valeur stratégique, mais aussi par leur attitude chevaleresque et généreuse envers l'ennemi en déroute, la guerre de l' Indépendance argentine prit fin en juillet 18I.S. Les luttes pour l'indépendance. - L'année suivante, commence l'action extérieure. La révolution argentine de Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
mai r S !O porta ses armes libératr~ces jusqu'à l' Equateur et assura pOlIr toujours l'indépendance des ({Provinces unies », comme on appelait d'abord la République Argentine, en provoquant et en protégeant celle des autres ri:publiques. Lima était le centre de la résistance espagnole. C'est de là que partaienr les arm~es chargées de dompter le mouve- ment révolutionnaire qui avait pour foyer Buenos-Aires. La guerre devait se terminer dans l'une ou l'autre des deux capitales. Le pla:l de San Martin, aussi grandiose d¿¡ns sa concep- tion qu',_clmirable dans son exécution, constj! tiC l'action extérIeure de la révolution argentine. Convaincu de la nécessité d'arriver jusqu'à Lima et de l'impossibilité d'atteindre cet objectif par le chemin tcrrestre du Haut- Pérou, le hardi général conçut l'idéc de fonner une armée des trois armes à Mendoza, sur le versant même rIes Andes; de travc"scr la Cordillère et de reconqu{~rir le Chili, dont la révolution avait été vaincue à Rauc
CHAPITIŒ 11 l'Equateur, où elles se réunirent à celles de la Colombie, et illustrèrent leurs armes à Rio-Bamba et à Pichincha. Cependant San Martin n'eut pas la gloire de terminer la guerre de l'Indépendance. Dans la région de l'Equateur, à Guayaquil, il se rencontra avec Bolivar, le libérateur de la Colombie, qui ambitionnait la même gloire et disposait de ressources plus considérables. Le libérateur argentin lui céda la place avec modestie et abnégation. Il renonça à son commandement du Pérou et s'éloigna de la scène, considérant sa mission comme terminée. Il avait compris que sa présence constituait un obstacle et que sa retraite était nécessaire pour décider Bolivar à descendre dans l'arène où devait se livrer la bataille fmale. Il eut la grandeur d'âme de se résigner à son propre effacement dans la plénitude de sa gloire. Un an plus tard, une armée composée de Colombiens, de Péruviens, de Chiliens et d'Argentins, sous les ordres du général Sucre, triomphait à Ayacucho (décembre 1024). La guerre de l'Indépendance était terminée, car la résis- tance était réduite Ù des forces isolées et dispersées dans quelques forteresses. Cette parlie ùe la révolution argentine est vraiment glorieuse, elle présente de nombreuses analogies avec la Révolution française, surtout à cause des victoires rem- portées par des patriotes sans discipline, mais excités seulement par l'amour de la liberté. La guerre civile. - Pour organiser la nouvelle natIOn, une autre lutte s'engagea plus longue et plus meurtrière. II n'y eut tout d'abord que de simples mouvements, parfois appuyés par des troupes; ils se bornaient à modifier la composition des gouvernements, quelquefois même ils les renversaient. Le pouvoir exécutif, des mains de Posadas, passa peu après à celles du général Alvear qui démissionna, à son tour, obligé par une révolte des troupes. Après Alvear vint Ignace Alvarez Thomas, SOllS le gouvernement dur¡uel le Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
AI'ERÇT: IlISTORIQOf. r-I Congrès national, réuni à Tucuman, proclam;l 1'indépen- dance d~s Provinces-Unies et nOJnm
18 CHAPITRE II leur tête. Après une lutte s~ns merci, il y eut un semblant de réconciliation, à la suite de laquclle l'assemblée provin- ciale de Bucnos-Aires nomma gouverneur Rozas. Celte première période de son gouvernement se passa sans incidcnt notable, si ce n'est qu'il refusa. d'être réélu. Le général Balcarce, puis Viamonte lui succédèrent, mais pour peu de temps. Rozas accepta alors la di:lature qui lui était offerte et gouverna avec férocité jusqu'à sa chutc. Lavalle chercha à délivrer la province du joug du tyran, mais en vain. Le général de Urquiza fut plus heureux; il délivra l\Iontevideo assiégé par les troupes de Rozas, et défit complètement celui-ci à Monte Caseros, en 1852. Rozas se refugia sur un bateau anglaIs et se retira en Angleterre où il mourut. L'organisation nationale. - A cette époque s'ouvre la phase définitive de l'histoire argentine: Une Convention constituante réunie' à Santa Fé donne à la République sa loi fondalllcntale. Fédérale en ce sens qu'elle laisse aux provinces le droit de choisir leur gouver- nement, d'administrer leurs rentes, de fixer leurs frontIères, enún de légiférer, elle reste unitaire en ce sens qu'cHe réunit et centralise dans le pouvoir fédéral d'innombrables attributio~s. La souveraineté réside dans le peuple. Le gouvernement fédéral se divise en trois pouvoirs: exécutif, législatif et judiciaire. L'exécutif est exercé par un citoyen âgé de plus de trente ans, élu pour une période de six ans, et non rééligible. Le pouvoir législatif est exercé par un Parlement composé de deux Chambres; le Sénat, renouvelé par tiers tous les trois ans, et la Chambre des Députés, dont les membres sont directement élus par le peuple. Pour être sénateur, il faut avoir tlcnte ans, vingt-cinq pour être député. Le président de b République est jugé par le Sénat à la suite d'un vote de la Chambre des Députés. En même temps qu'un président, les collèges électoraux élisent un vice-président pour lui succéder ou le remplacer Cil cas .le rcnonciation, de destitution, d'inhabileté ou de Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
A I'ERçn HISTORTC)TT H) dpcès. Ce vice-présirlent exerce la rrésidcnC'c du Sénat. La Cons! itution de ¡ 853 est entrée en vig-lIctlr le () juillet de la lll'~llle année, date anniversaire de la proclamation de l'indépendance argentine par le Con;;ri~s réuni à Tucuman en ¡8¡(Í. Des quatorze proyincc3argcntines, treize lui ont aceord{~ leur respect immédiai .. Seule, la province cie Buenos-Aires, où norninalcnt des influences hostiles au général Urquiza, refusa d'y adhérer. Ce fut 1'0ligine de fréqucnls appels aux armes entre lcs troupes dc la ConU-- dération et celles de Buenos·Aires jusqu'à ce qu'en ¡ Seo l'Union N"ationale fÚt enfin scellée par l'adhésion ùe la province de Buenos Aires, moyennant quelques modifIca- tions à la charte de IK53. Deux influences puissantes, l'une déclinante, l'autre grandis,ante, celle d'Urquiza ct celle d~ Mitrc, gouverneur général et idole de Buenos-Aires, concoururcnt effi.cacement à cette solution. Mitre fut lc premier présidènt constitu- tionnel de la RépuLlique, de IS()2 à ¡gC)~L L'œuvre féconde de son administration, orientée vers un idéal rie progrès et de culture, se vit intcrrompue par la guerre du Paraguay. Un tyran brutal et puissant qui avait, dans cette République, transformé son peuple en une armée, défiait, menaçait audacieusement tous ses voisins. L'Argentinc, le Brésil et l'Uruguay conclurent une alliance contre le despote appelé Solano Lopez, et leurs troupcs, sous les ordres supérieurs du président Mitre, marchèrent contre lui. La guerre fut longue ct difficile. Au bout Le cinq ans, Solano Lapez mourut clans la journée d'Aquidaban. La République Arg-entine eut, au cours des ann6es sui- vantes, trois grands problèmes à résoudre: d'abord celui de ses frontières avec le Brésil et le Chili, puis celui de la soumission de l'Indien qui, par l'incendie, les rapines et le meurtre, menaçait les populations; enfin celui de la dési- gnation définitive de la capitale fédérale.En ¡88S, la question des frontières du Brésil fut réglée par un arbitrage du président des Etats-Unis et celle ries frontièrr:s du Î.hili en ¡SSr Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
CHAPITRE II Les campagnes militaires contre les Indiens coûtèrent au pays de nombreuses vies d'obscurs et braves soldats et plusieurs millions de pesos. Les résultats en furent si médiocres qu'en 1879 le gouvernement national organisa une expédition générale qui obligea les Indiens à se retirer, dispersés et perdus, dans les territoires déserts du Rio Negro. Enfin, la question capitale qui avait soulevé dans le pays des controverses si passionnées fut résolue, après une courte guerre civile en 1880, par la désignation de Buenos- Aires comme capitale fédérale. Celle-ci cessa donc de n'être que chef-heu de province pour devenir le cœur et le cerveau de toute la République. Depuis la proclamation de la Çonstitution, les présidents de la R~publique qui ont occupé le pouvoir ont été: 1862-1868. Bartolomé Mitre. 1868-1874. Domingo Faustino Sarmiento. 1874-18So. Nicolas AveIlaneda. I 8So- 188ô. Général Julio Rota. 1 S86- 1 890. Tuarez Celman. 1890- 1 802. Carlos Pellegrini. 1892-1895. Luis Saenz Peiïa. 1895-1.)9'). Evaristo Uriburu. 1898-19°-1-. Julio Roca. 19°4-19°6. Manuel Quintana. 19°6-1910. Figueroa Alcorta. IC)IO-IC)J4. Roque Saenz Pefía. IC)14-1916. Victorino de la Plaza. 1916-1~)24· Hipolito Irigoyen. 1924 Marcelo de Alvear. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
CHAPITRE III L'organisation administrative Division territoriale. - Le territoire de la République Argentine est divisé en quatorze provinces, dix territoires nationaux et un district fédéral. :-:l1Jll'rllt:ic. p,\pula:ioll Jh'nf:il," 1..m". III 1!1-2G. p~l1·hlU. District fédéral (Bucnos-Ayrcs). I X8(,002 Buenos-Aires (La Plata) .luS .lU4 ;, 674 35
22 CHAPITRE III 8anta Cruz (Gallegos). 282750 '9988 0,07 Tsrre de FCll (Ushuaia) 21499 2986 0,13 29-"7353 9921674 La Nation. --- La Constitution qui régit la Nation argen- tine parle la date du 25 mai 1853; elle a été réformée par la Convention réunie à Santa Fé le 21 octobre 1860, puis modifiée en 1866 et en 1898. Cetle Constitution donne au gouvernement la forme représentative républicaine fédérale. Les autorités résident dans la ville de Buenos-Aires qu'uneloi du 21 septembre 18Soadéclaréecapitalefédérale. Un Congr(~s, composé de deux Chambres, l'une des députés, l'autre des sénateurs, est investi du pouvoir légis- latIf national. La Chambre des députés se compose des représentants élus pour quatre ans au suffrage direct par le peuple des provinces et de la capitale, à raison d'Un député par 33000 habitants ou fraction supérieure à 10 000. Elle est renouvelable par moitié tous les deux ans. Le Sénat est composé de trente membres élus pour neuf ans au suffrage restreint, à raison de deux pour la capitale et deux par province. JI est renouvelable par tiers tous les trois ans .• Le Congrès siège tous les ans en session ordinaire, du 1er mai au 30 septembre. Le Pouvoir exécutif est confié au président de la Répu- blique. Il est élu pour six années dans la forme suivante. En vue de l'élection présidentielle, la capitale et chaque province nomment au suffrage direct un nombre d' électeurs double de celui des députés et sénateurs qu'elles envoient au Congrès. Quatre mois avant l'expiration du mandat pré- sidentiel, ces électeurs sont réunis dans chaque capitale de province pour y exprimer leurs suffragcs. Le scrutin est dépouillé ensuite par le Congrès national. La majorité absolue des suffrages décide de l'élection •. Le président de la République est le chef suprêmc de la Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE nation; il est chargé de l'administration générale du pays; il participe à l'élaboration des lois nationales et dicLe les règlements pour leur exécution; il nO!llme les magistrats de la Cour supdme, ex~rc:e le droit de patronage national pour la rlomination des c:vêr¡ucs, acco~Je ou rcEuse la libre circulat:on aux décrets des conciles, brefs ou rescrits du SouverJin Pontife, nomme et destitue leo; ministres, ouvre chaque année les sessions du Congrès, conclut et signe les traités; il est, en outre, commandant en chef ùe toutes les armées ùe terre et de mer. 11 est assisté d'un vice président élu de 12 mt:me manière et en même temps que lui, qui le remplace pour le reste de la période à courir, en cas de cessation prématur~e cie fonc- tions. Le vice-président de la République est en même temps président d 11Sénat. Le président et le vice-président doivent être Argentins de naissance, catholiques romains. Ils ne sont rééligibles 'lu'aprl's un intcrv ..ille de six ans. Le ministère nommé par le président agit WLlS ses orùres directs; il comprend IlUit secrétaires d'Etat: Intérieur, Affaires Extérieures, Finances, Ju
CHAl'111Œ III La loi du J 6 octobre r884 gère leur statut. Elle dispose que leur gouverneur nommé pour trois ans par le pouvoir exécutif, d'accord avec le Sénat fédéral, exerce, en chacun d'eux, l'autorité locale supérieure. Les localités qui comptent plus de r 000 habitants ont le droit d'élire un conseil municipal. Lorsqu'un territoire atteint le chiffre de 60000 habitants, il peut être élevé au rang de province. Population. - Les statistiques offrcielles les plus récentes indiquent, pour la population de la Républiquc Argentine, le chiffre de 10300000 habitants. L'accroissement de la population a été rapide, ainsi qu'il apparaît à travers les successifs recensements: Ihldlanl ..•. llaLJihnf! 1797. 3 [O 000 [s
L¡()RGA:\lS.\TIO~ ADIIIINlSTRATI\'E 25 dans le commer'Cf; Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
26 CHAPITRE III La composition ethnique de la population met la Hépu- blique Argentine à l'abri des luttes et antagonismes de race qui se produisent chez certains peuples, comme par exemple auxEtats-Unis, et qui sont la cause de profondes discordes. ~l ne peut y avoir de problème de J'Indien, du nègre ou du Jaune. Par contre, la répartition de la population dans les diverses régions du pays a ét{· très inégale. Les provinces du littoral absorbent à elles seules ¡O p. 100 de la population totale du pays. La population urbaine se développe au détriment du peu- plement rural. La capitale fédérale, Buenos-Aires, attire tout particu- lièrement l'attention par son chiffre disproportionné (plus de 2 millions d'habitants) avec le reste du territoire. VILLF.S DE PLUS DE 20000 11.\nrL\\1'S \jlll'~. II3Lit..lnl-?-. \ïlh:s. Illllj'¡¡n(~. Buenos-Aires (capitale Laous (Buenos-Aires) 33 nd de la République) 2 56:; ~()_~ ConienlCS 32600 Rosario (Santa Fe). 300 000 Salta .3437-1 C6rdoba. 186000 Mar del Plala (ilueuoê- Tucum;ín 10921i' Aires) .10000 La Plata (Buenos-Ai- Santiago del Estero. 29500 res) 1532-13 C hivilcoy (Buenos-Aires) 45 000 Santa Fé. 1081'-17 Lomas di~ Zamora (But> Mendoza 66 3X2 n 05,.\ irps. 1)6000 Avellaneda (Buenos- Mercedes Buenos-Aires) I '1.ï 944 Aires) Junin ;Buenos-Aires) .. 38 000 Bahia Blanca (lluenos- Pergamino (13ucnos-Ai- Aires) Ra ouo res~. 5 ~ 000 Parana (En tre H.ios) 53 464 Concordia (Entre I{Îc:), 53365 Religion. - Il n'existe pas de religion d'Elat. L'exer- cice de tous les cultes est absolument libre. Toutefois, la religion catholique esl prédominante et subventionnée par l'Etat. Elle comprend un archevêché à Buenos-Aires et huit évêchés suffragants: Buenos-Aires, Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE 27 Córdoba, Cuyo, La Plata, Parana, Salta, Santa Fé et San- tiago del Estero. Arméf}. -- Le service militaire personnel est obligatoire pour t01l3 les citoyens argentins âgés de vingt à quarante ans accomplis. Il s'effectue à raison de: un an clans l'armée active, neuf dans la réserve disponible, dix dans la garde na~iolJalc et dix dans la garde territoriale. Le territoire est divisé en cinq régions militaires. ¡'" R,;pio1Z: la capitale fédérale. 2' RéJ{io1t Olt région Sud: province de Buenos-Aires, gou- vernements de la Pampa, du Rio Negro, du Chubut, de Santa Cruz et de la Terre de Feu. 3° R¿,r;io1Z Olt rf/;ioll du littoral: provinces d'Entre Rios, Santa F é, Corrientes, gouvern::ments de Fonnosa, de Misiones et du Chaco. 4" Rp.pio1Z 0/1 rér;io1Z Centrale: provinces de Córdoba, San. Juan, ~lcndoza, La Rioja et San Luiz. S' R(::;io1Z ou région Nord: provinces de Tucuman, Salta, Jujlly et le g-ouvernement des Andes. L'armf~c de première ligne est composée de cinq di visions. Elle cou,prend : hzffln/aie : 20 régiments à 2 bataillons ùe 2 compagnies, plus des compagnies de mitrailleuses. Cavalerie: 9 régiments à 4 escadrons de ï5 hommes (125 en temps de guerre), dont 1 régiment de grenadiers à cheval, 1 de cuirassiers, ¡ de chasseurs, 6 de dragons. Il faut y ajouter l'escadron de la garde présidentielle et un escallron de remonte. Artillerie: 5 régiments de campagne à 4 batteries, ~ bat- teries d':nstruction, 1 régiment d'obusicrs de campagne à 3 batteries. 2 groupes d'artillerie de montagne à 3 batteries, une batterie à pied; en outre, un régimcnt d'artillerie de côte à 4 uatteries (dépendant de la Mari !lc;, (;é;¡ie : 5 bataillons à 3 compagnies, une de sapeurs, line de pontc.nniers, une de télégïaphi3tes; J bataillon de chemins de fer. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
28 CHAPITRE III Il Y a en outre: 5 compagnies de train des équipages, compagnie de cyclistes, 1 compagnie d'administration, compagnie sanitaire, 1 compagnie d'aviation. L'effectif de l'armée est de 18000 hommes sur le picd de paix; il est porté à 200000 en temps de guerre. Marine. --- La flotte argentine est composée des unités suivantes: 'fnnn(' ..•. :\u'lIds. lJrcadl10ughts : Rivadavia (1910) . 2 7 ().~o 22,5 Moreno (I
L 'r1T~(;AXIS,'\TIm·; ADTlm,!STRATln: pourvus úu matérielle plus moderne, d'un atelier de marine et d'un parc d'artillerie. L'effectif dc la marine se montc, en moyennc, à Goo offI- cicrs ct 11000 marins. Justice. -- Lc pouvoir judiciaire est exercé par des tribunaux fédéraux et par des tribunaux ordinaires, de la capitale, des territoires nationaux et des provinces, ce qui représente une véritable garantie pour les étrangers établis dans le pays. La juridiction fédérale est représentée dans la Répu- blique par une Cour suprême (le plus haut tribunal dPo justice), par quatre Chambres fédérales d'appel et par des juges fédéraux de section. Il existe trois de ces derniers dans la capitalc, et un ou plus dans chaque province. Dans les territoircs nationaux, les juges letrados ont à fois la juridiction fédérale et l'ordinaire. \( Sont du ressort de la juridiction fédérale (article 100) la connaissance et décision: de toutes les causes touchant des points régis par la Consti:ution, par les lois de la nation (avec la réserve faite au paragraphe 2 de l'article (7) ct par les traités avec les nations étrangères; des causes touchant les ambassadeurs, ministres publics et consuls étrangers; des causes d'amirauté et juridiction maritime; de celles où la nation e:st une des parties; de celles qui se produisent entre deux ou plusieurs provinces; entre une province et les habitants d'une autre; entre les habitants de provinces différentes, et entre une province et ses habitants, contre un Etat ou citoyen étranger, etc. n. La justice ordinaire dans les provinces est exercée par des juges letrados, des juges de paix, et par des tribunaux supérieurs nommés Cour suprême dans certaines provinces et tribunal sup~rieur de jusLce, dans d'autres. Dans la province de Buenos-Aires, en plus de la Coat suprême, il existe des Chambres d'appel. Pour la justice ordinaire dans la capitale de la Répu- bliquc: il existe deux Chambres d'appel, une pour la partie Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
30 CHAPITRE III civile et l'autre pour celle commerciale, criminelle et correc- tionnelle. La justice criminelle, dans la capitale fédérale, est exercée par des juges d'instruction et par des jur:es de sentence. La justice inférieure se trouve formée par des juges de paix, des juges de marché., (de fruits du pays, tels que laines, cuirs, céréales, etc.';, et des juges de quartier. Dans huit des dix territoires nationaux, la justice est exercée par des juges letra10s nommés pour quatre ans, et par des juges cie paix élus pour deux ans par le peuple si la population dépasse 1000 habitants ou nommés par le gouvernement au cas contraire. Les sentences des letrad,)s vont en appel devant les Chambres fédérales d'appel, quelle que soit la nature du procès. Les juges letrados· des territoires décident en dernière instance sur les sentences prises par les juges de paix. Instruction publique. - La République Argentine a fait du problème de l'instruction générale son grand pro- blème social, et toutes les forces vives de la nation contri- buent à le résoudre. L'enseignement primaire est à la charge des provinces, l'enseignement secondaire et l'enseignement supérieur sont à la charge de la nation. L'instruction primaire est gratuite, obligatoire et neutre; elle admet l'enseignement religieux de toutes les confes- sions, si les parents le désirent, mais à leurs frais et en dehors des heures de classe. La République Argentine est, après les Etats-Unis, le pays où se constate le plus fort pourcentage d'élèves assidus aux écoles, où sont adoptées les meilleures méthodes et les plus modernes, où l'ignorance est le plus efncacement com- battue, ou domine ennn le soin le plus attentif à former les nouvelles générations dirigeantes. Malgré les difficultés inhérentes à une étendue terrítoriale énorme et à la dissémination des habitants dans des centres Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE 31 éloign('s et de faible population, l'école prim;\irc est plus frt:quentt:e lj\\C dans la nation européenne h plu:; favorisée. L'ilJettd esl traqué, et char¡ue annéc le nomhre des écoles augrn¡:nle considérablc1l1cnt. On en trouve j L:slju'au pied des And:;; et parfois au milieu dl: la forêt tropicalc. I.'cn::;ci;;;newcnl secondaire esl donné dans les colll:gcs nalionaux ùont les programmes ~;ont organisés el survcillés par le f:ouvernclIlenl fédéral; l'acliun provinciale et ]fS inslitlitions privées peuvcnt concourir ~l cellc brancnc de l'enseignement, suivant un r~;.;imc spécial. L'enseignement supérieur esl à la charge des einr¡ Uni- versités dc Buenos·Aires, de La Plata, de C:ordoha et du Littoral. Chacune de ces Universités comprend plusicurs Faculté"> el ùes Établissements anncxes donl voici l'énumé- ration : Université de Huellas-Aires. -Faculté de Droil et Sciences sociales. Faculté de Scicnces physiques et naturelles, Faculté de Médecine, Faculté ùe Philosophie et Lettres, Faculté des Sciencc~; économiques, Facul1 é d' Agronomie et de Science vétériIl;¡ire. Ecole de pharmacie et Ecolc Normale supérieure. U,ziver.iité de La Plata .. - Faculté de chimie et pharmacie, Faculté de sciences physiques et mathémathiques, Faculté dc scienccs juridiques ct sociales, Ecole de SCIences médi- cales, Ecole d'agronomic, Ecole vétérinaire, Ecole supé- rieure des beaux-arts, Ecole supérieurc d'astronomie, Ecole pratjqu,~ d'agriculture. Uni'i.'l'rsité de Cordoba. - Faculté de Droit et Sciences sociales, Faculté de sciences médicales, Faculté de sciences physiqucs et naturellcs. UnivCTsité rie Tucuman. - Ecole d'ingénieurs, Institut technique, Ecole d'électrotechnique, Ecole de pharmacie, Ecole d'oŒeicrs de santé, Ecole de peinture et Arts déco- ratifs. {JniVt?TJité du Iittoral. - Les Facultés et Ecoles de cette Université sont disséminées d?.ns divcrses vales des pro- vinces du littoral du rio Parana. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
CHAPITRE HI Dans son ensemble, elle comprend les organismes SUI- vants : Faculté de sciences juridiques et sociales (à Santa Fé), Faculté de sciences médicales (à Rosario;, Faculté de sciences physiques et naturelles (à Parana), Faculté de sciences agricoles (à Corrientes). Ecole industrielle (Santa Fé), Ecole supérieure de com- merce (Rosario), Ecole d'administrateurs ruraux ,:Cor- rientes}. Outre ces Universités officielles, il existe des univer- sités populai res à Buenos-Aires, à La Boca et à Cord(\ba. une Université catholique à Buenos-Aires, une Université féminine (Conseil national des femmes), une Université socialiste (Société Luz). L'enseignement technique possède des écoles nombreuses, toutes admirablement outillées, dont le corps enseignant recruté par les techniciens européens les plus réputés est tout à fait remarquable. Il faut citer entre beaucoup d'autres: l'Ecole de chimie industrielle, J'Ecole des mécaniciens et électriciens, l'Ecole de dessin architectural, décoratif et mécanique, l'Ecole nationale d'arboriculture et de saccarotechnique, l'Ecole de viticulture, l'Ecole indus~rielle de Rosario, etc. L'enseignement des Beaux-Arts, peinture et musique est donné dans plusieurs écoles et conservatoires libres. Les bibliothèques sont nombreuses et parfaitement outil- lées. La Bibliothèque nationale est comparable aux plus riches bibliothèques de l'Europe par le nombre de ses volumes, de ses lecteurs et p;¡r son organisation modèle. La Bibliothèque scolaire avec sa section enfantine, la Biblio- thèque du Musée Mitre, la plus importante collection d'ou- vrages américains, la Bibliothèque Bernardino Rivadavia, sont célèbres. Quant aux bibliothèques populaires, le gou- vernement s'efforce de les multiplier, il en existe 4000 réparties sur l'ensemble du territoire. Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
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