RÉPUBLIQUE ARGENTINE 2 - GEORGES LAFOND

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MONOGRAPHIES ~CONOMIOUES
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                          GEORGES LAFOND

                                              LA
                                     ,   I

 RÉPUBLIQUE ARGENTINE

                                             PARIS
             ÉDITIONS                        PIERRE                ROGER

                                  54, RUE        JACOB,       54

                                                                                    Prix: 5 fr.
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" Monographies                économiques .,

                             GEORGES              LAFOND

                                             LA

 RÉPUBLIQUE                                            ARGENTINE

                            Avec 1 graphique et 1 carte

                            1)AR1S
                ÉDITIONS PIERRE ROGER
                       54, RUE J ACOIl, 54
                                                1927

                                8/\~~CO DC: LA Rl::PUBLlCA
                                  81BlIOTECA    LUIS· ANGn       ARANC.O

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Équivalence monétaire
       Les monnaies   d'or étrangères  ont cour.; légal en                         République
     Argentine, conformément     à leur valeur   intrinsèque,                        aux taux
     suivants:

      Itsterling •...          5 o~ piastres-or                =     II   45~5 piastres-papier
  20 francs (Frand)        .   4-                                     90
C¡!t\PITRE       I'RE¡'lIER

                                     Géographie

   Situation géographique. -.
..
   't                               CHAPITRE         PRE11IE]~

  tale de l'Uruguay,        et le rio Parana. A leur confluent, situé
  quelque     peu en amont de la ville de Buenos-Aires,                   ces
  deux fleuves forment le Rio de la Plata.
     A partir de cet immense estuaire jusqu'à l'extrême                 sud,
  l'océan Atlantique         baigne les côtes basses de la province
  de Buenos-Ai res et de la Patagonie.
     Entre la Cordillère          des Andes, à l'ouest, et les fceuves
  du littoral maritime, à l'est, on trouve au nord des savanes
  et des forêts de végétation tropicale, puis, au fur et à mesure
  que l'on descend vers le sud, c'est la pampa, immense plaine
  donnant une impression d'infini, plaine extrêmement               fertile,
  grâce à la couche d'humus t:paisse de plus d'un mètre qui
  la recouvre sur presque toute son étendue.
     La pampa présente l'aspect le plus caractéristique               dete
  pays.
     « Elle n'er,t pas banale,          cette plaine     d'alluvion     d'un
  million et demi de kilomètres           carrés, sans une ondulation
  appréciable     du terrain, où les fleuves et les rivières coulent
  au ras du sol presque toujours sans la moindre berge, où
  l'on ne ren,-ontrait       pas un arbre, il y a moins d'un siècle,
  les cours d'eau qui en sillonnent certaines régions étant abso-
  lument dépourvus          de ces charmants       rideaux d'arbres       qui
  accompagnent       presque tous les ruisseaux           et les rivières
  d'Europe.     Rien dans cette plaine sans borne n'arrête la vue
  et ne diminue        l'intensité    de l'impression     d'inflOi qu'elle
  donne, impression          faite d'étonnement,      de nostalgie et de
  mystère, qui se traduit par un sentiment de tristesse ayant
  pour     contrepoids        un vif désir      d'indépendance       et de
  libert(d. »
     La Patagonie,   recouverle  de s3blcs et de dunes sur une
  large partie, se transforme,  aux abords de l'extrême sud, en
  un pays de pâturages convenant parfaitement      à l'élevage du
  mouton.
        Orographie.           -   J.
r;¡:;n"R¡\ l'HIE                                         5
 toute l'{.tendue du territoire           argentin,     sa frontière       naturelle
 de l'oucst:, est le plus important système de montagnes du pays.
     Dans sa partie septentrionale,               la Corùillère         est le pro·
 longementdu        haut plateau de la Bolivie. Elle constitue                    plu-
 sieurs massifs parallèles          d'inégale     Úcnduc dénommés pUlla.
     Ces pbtcaux,      dont la hauteur moycnne cst de,~ 500 mètres,
 possèdcllt      des      pics ou sommets                comme        les volcans
  d'Antopalla(6300         m.), le Cerro Mojones (5 500 m.), les pics
  neigeux de Chañi (6 100 m.), de l'Acay (5750 m.), du Cochi
  (6500 m. ~, le Cerro Incahuasi            (5860 m.), le Galan (S }50 m.;'
     Sous cette btitude,           la limite       des neiges         persistantes
  osci!le entre 5000 et (j 000 mètre~.
     De ces plateaux           se détachent         des chaînes          parallèles,
 s'échelonnant      en paravent          ou se suivant        en retrait, dimi-
 nuant (l'l:paisseur        et. d'altitude     à mcsure qu'elles avancent
  vers le sud.
     Les principales        de ces chaînes sont la Sierra de Fama-
 tima qui se termine par la Sierra de la Huerta et qui atteint
  au Nev.ldo de Famelina               une altitude       de 6000 mètres;             la
  Sierra de J achae à l'ouest de la précédente;                     la Sierra de
  Uspallata     avec le pic Paramillo;              enfin, plus à l'ouest,            la
 véritable     Cordillère      des Andes, qui se divise en plusieurs
 branches.     C'est là que se trouvent les plus hauts sommets,
 le volcan ~'Iaipo (5500 m.); le Tupungato,                         autre volcan
 éteint (elOOO m.); la Ligua ((l798 m.), et l'Aconcagua,                            roi
 des sommets de cette chaîne,                  cône colossal        de porphyre
 haut de 6 953 mètres.
     Au pied de l' Aconcagua,            un passage        formé par la vallée
 du rio Mendoza           conduit        au col de la Cumbre,                situé à
 4000 mètres;       c'est la voie historique             par où passèrent           les
 armées de l'Indépendance              et qui fut longtemps         l'unique voie
 de communication          entre la République          Argentine       et le Chili.
     A partir de cet endroit, la Cordillère                   s'allonge       vers le
 sud en une seule chaîne jusqu'au                    détroit    de Magellan           et
 continue     même par delà le détroit sur la Terre                         de Feu.
     Sur tout ce trajet, elle s'abaisse            graduellement;          on y ren-
 contre des dépressions           considérables.         Ces déchirures         cons-

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6                               CHAPITR¡':        PREMIER

 tituent la particularité intéressante de la partie méridionale
 de la chaîne, elles permettent le passage de rivières impor-
 tantes formées par les eaux du versant oriental et qui vont
 se jeter dans l'océan Pacifique, alors que leur écoulement
 normal eût dû se faire vers l'Atlantique.
    Sur les autres parties du territoire se dressent quelques
 massifs isolés sans grande importance,       sortes d'îlots au
milieu de la vaste mer qu'est la pampa.
    La Sierra de Cardaba est la plus importante           de ces
résurgences, plus vient la Sinra de San Luiz dont les plus
hautes crêtes n'atteignent    pa~ 2000 mètres.
    Plus à l'est, au milieu de l'immense plaine qu'est la pro-
vince de Buenos-Aires, le massif du Tandil formé de roches
fragmentées, fait, malgré sa faible altitude, fig-ure d'impor-
tance au milieu de la monotonie pampéenne.
    Pour terminer cette nomenclature, il faut encore faire
mention des petits chaînons de .Misions au nord-est du
territoire;    leur hauteur     moyenne    ne dépasse      guère
400 mètres.

   Hydrographie. - De très nombreux fleuves et grandes
rivières sillonnent le territoire argentin.
   Le principal bassin hydrographique         est celui du Rio de
la Plata. Il est formé par les fleuves Uruguay et Parana,
après un parcours respectif de 1500 et de 4500 kilomètres.
Le Rio de la Plata, très court par la distance parcourue
entre le conflucnt des deux fleuves qui lui donnent nais-
sance et son débouché dans l'Atlantique,          est le plus large
du monde et aussi un des plus importants pour le volume
de ses eaux.
   Au confluent des rios Parana et Uruguay, il mesure 40 kdo-
mètres de largeur;         40 kilomètres plus bas, en face de
Montevideo    (capitale de la République orientale de l"Uru-
guay), il mesure 98 kilomètres; l'ouverture de son estualfe,
entre le:3caps Maldonado       au ne·rd et San A.lttonio au sud, est
de 350 kilomètres.         Sa supcrficie peut être évaluée à
3S 000 kilomètres    ca.rrés. On y trouve plusieurs îles, MarlÍ1J-

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(; (OG RAl'!!IE                                         I

Garcia,      h plus       grande,       puis J.OrlC'S,      (;,)f,iti, Ff¡,r,~s, Hornos,
Sail (;ab!icl.
   La marée remonte dans le P(.~'a¡za el l'U'Ul;ltay jusqu'à
plus de ISO kilornèlles      de l'embouchure.       La profondeur    du
Rio de lr~ Plata et ùes deux gra:1ds fleuves qui le forment
est sufti:;ante pour permettre         aux navires transatlantiques
du plus lurt tonnage d'atteindre         aisémenL les ports fluviaux
de Rosario, SantaF~,         Corrienle     et même Asuncion (capi-
tale de la République        du Paraguay)       à plus de 1 (lOO kilo-
mètre" clans l'intérieur.
   Le Ri,] Parana est formé par deux fieuves, le rio Grande
et le rio Parnahyba,        qui prennent naissance en terriloire
brésilien.   Ils se rencontrent      S0115 le 20" degré    de latitude
sud. Le cours d'cau qui résulte ùe leur jonction prend le
nom de Parana. Après avoir traversé unê large partie du
Brésil, il pL~nètre sous le 258 degré de latitude en territoire
argentin    et sert de frontière entre le Paraguay et la Rl~pU-
blique Argentine.       Il couIc à cet endroit dans la elirection
Est-Oucst,     puis par un coude br.¡sque se dirige vers le Sud
après son confluent avec le Rio Para:;ztay, qui lui apporte
l'énorme volume de ses caux. Il débouche ensuite dans le
Rio de la Pla.ta vers le 3.r degn~ de latitude par plusieurs
bras fe,rmant un pittoresque            delta.    Son extcnsion      est
d'environ     4000 kilomètres       Jont    la moitié seulement       sc
trouve en territoire argentin.        Sa largeur est de 800 mètres
environ; en face l\'lisions, elle a.ucint 3 kilomètrcs après son
confluent avec le Rio Paraguay; elle est de 7 '~ilalIl(:tres en
face Diamante.
    Les rivières et cours d'cau tributaires       du N.io Parana sont,
en com~nençant leur énumération            par le nord:
    Le Filwl/v¡yo, dont les sources sc trouvent sur le haut
plateau bolivien; il traverse de parten part dans la direction
de l'ouest à l'est la région ùu Chaco; son cours est assez mal
connu, la navigation       y est difficile en raison de sa double
profondeur,     des sinuosités du l:l qui disparaît parfois dans
de vastes lagunes encombrées            de troncs J'arl;rcs et d'îlots
d'herb~.ge5 fl ottants.

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",l                             CIIAPITlΠ        PREMIER

     Le Bermejo coule plus au sud et parallèlement             au Pilco-
 mayo. Il traverse également le vaste territoire du Chaco; Il
 décrit une infinité de courbes et de sinuosités, mais, malgré
 cela, il offre des conditions de navigabilité        suffisantes    pour
 permettre aux embarcations de tonnage moyen de le remonter
 jusqu'à son confluent avec le Rio del Valle.
    Le Rio Salado (fleuve Salé) est formé par plusieurs cours
 d'el\u descendant      du plateau bolivien et qui changent             de
 nom à chaque confluent.        Il sc jette dans le Parana à proxi-
 mité de la ville de Santa-Fé.
    A ce bassin se rattache au,si le Rio Dulce (fleuve Doux)
qui prend naissance dans la même région que le Rio Salado.
Il traverse les provinces        de Tucuman       et de Santiago       del
Estero en s'enrichissant       des eaux de plusieurs rivières assez
fortes. Se:; eaux sont claires et douces jusqu'aux              environs
de la ville de Santiago;         à cet endroit, elles traversent       des
terrains    salins, elles deviennent     troubles et acquièrent       une
saveur amère et salée. Il change alors de nom et prend celui
de Rio SaladilLo (diminutif         de salé) et va se jeter dans la
grande lagune de Porrongos.
    Les autres affluents du Parana sont de moindre impor-
tance. Ce sont, sur la rive droite, le CaTcaTana qui traverse la
province de Cordola, l'Arroyo del Medio qui sert de limite
entre les provinces de Buenos·Aires           et de Santa-Fé;      sur la
rive gauche, le (;u(lJ'quiraro qui sépare les provinces de Cor-
riente et d'Entre Rios, et le Gualeguay.
    Le Rio UTUi:uay prend sa source au Brésil. En pénétrant
sur le territoire   argentin, il reçoit les eaux du Pepiri-Guazu,
du lvErina)' et du :\Iocoreta.
    Bien que le volume de ses eaux soit considérable,                   ce
fleuve n'est navigable que sur une faible partie de son cours
à cause des chutes et rapides qui l'obstruent.
    En face Concordia, sa largeur est d'un kilomètre; elle aug-
mente progressivement        jusqu'à son embouchure.         Son lit est
parsemé d'îles pittoresques        couvertes d'une végétation         res-
plendissante.
    Après avoir reçu les eaux du GualegaycllU, le plus impar-

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tant de se:; affl uentsargentins,     il se jette dans le Rio de la Plata.
    Cc fleuve n'appartient        à la République Argentine que par
sa rive droile. Sa rive gauche appartient             à la République de
 l'Uruguay.
    Les autres bassins hydrographiques             sont nettement secon-
 daires comparés à celui du Río de la Plata.
    Le bassin du Rio Colorado (fleuve Rouge) commence au
nord de la province de la Rioja avec les eaux des rivières
Jaguel, fachal, Viclzina, San Juan et Mendosa                   qui vont sc
perdre dans les lagunes de HualZacac!ze. Plus au sud, les
rivières TUiluyan, Diamante et Atuel, mêlant leurs eaux à
celles de Desaguadero,           canal d'écoulement       des lagunes de
lluan(1wclle,     forment les rios Salado, Clzadileuvrc et Curico et
rejoigucnt     le rio Colorado après avoir laissé des deux côtés
de leurs cours de nombreuses lagunes. Le Colorado traverse
toute la pampa de l'Ouest à l'Est et débouche dans l'océan
Atlantique      au-dessous de Bahia-Blanca.
    Le ba3sin du Rio Negro (fleuve Noir) est plus important.
Il est alimenté par les rivières qui descendent               de la Cordil-
lère des Andes.          Il offre la particularité      de renfermer      de
nombreux lacs qui exercent une excellente                 influence sur le
régime des eaux. Parmi ces lacs il faut mentionner ceux de
CabialzuJ?, Moque/me, Aluminé, Quille1Z, Tromen, Traful et le
magnifique       !\'a/wel-Huapi     ùont l'écoulement        naturel est le
Rio Lim,lY qui, a près son confluent avec le Rio NeuqueII, forme
le Rio Negl(}. Ce fleuve se jettc dans l'océan Atlantiquc                 un
peu au sud de l'embouchure             du Rio Colorado. Sur son par-
cours, jl forme l'île de Choele-Clloel             ùont la fertilité     est
extrême.
    Les autres grands lacs de la Cordillère sont le Plata, le
Fontalla, qui s'écoulent dans le rio Chulont, le Buenos-Aires
et le- Sem Martin, dont les eaux s'échappent                  à travers les
déchirures      de la montagne pour aller se jcter dans l'océan
Pacifiquc, I'Ar¡:elltillo et le Víedma dont l'écoulement              forme
le Rio Santa-Cruz.         Ce dernier fleuve forme avec les rivières
Deseado      et Gallegos        le système      hydrographique        de la
Patagon ie.

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la                               CHAPITRE          PREMIER

   Pour compléter cette description hydrographique de la
République Argentine, il convient d'énumérer les dépres-
sions occupées par des salins vers lesquelles affluent des
cours d'eaux saumâtres qui, en s'évaporant, forment sur leurs
berges d'immenses gisementsà peine partiellement exploités.
Les plus importantes sont la Salina-Grande sur les limites
des provinces de la Rioja, Santiago del Estero et Cordoba,
les Salinas-Cfa/ules situées entre les provinces de Salta et
de ] ujuy, celles d'Anlo/alla, del Hombre Muerto, de Rincon,
d'Arizaro, etc., ces dernières doublement intéressantes par
les gisements de borate qu'elles contiennent.
   Climat. -- L'Argentine appartient dans presque toute
son étendue à la zone tempérée australe. D'une manière
générale, ce climat correspond à celui des régions tempérées
de l'Europ.::; c'est ce qui lui a valu jusqu'à ce Jour les faveurs
de l'immigration.
   Toutefois, étant donné l'(~tendue de ce territoire, qui
embrasse 33 degrés de latitude et qui, sur une largeur rela-
tivement faible partant des terres basses du littoral de
l'Atlantique, s'élève aux hautes altitudes de la Cordillère,
on constate une variété infmie de climats locaux.
   En prenant pour base le n~gime des vents et la distri-
bution des pluies sur les diverses parties du territoire, on
peut le diviser, au point de vue climatérique, en trois grandes
régions.
   La ré!;'ion du littoral, qui comprend les provinces de
Buenos-Aires, Santa Fé, Entre Rios et Corrientes. La tempé-
rature moyenne de l'été est d'environ 25 degrés - celle du'
mois d'hiver le plus froid (juillet) est rarement inférieur à
10 degrés. On peut considérer        -+ 42° et - 5° comme les
points extrêmes de la température de cette région, mais ces
degrés sont très rarement atteints.
   La principale particularité de cc climat, c'est le change-
ment rapide de température dans le cours d'une m~me
journée; on note fréquemment des différences de 20 degrés
dans l'espace de vingt-quatre heures, surtout pendant Je

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C(.:OGRAPHIE                                            JT

printemps.        Ces variations brusques          du thermomètre         sont
provoqu(;CS par des sautes de vent. Dans celte région UnI-
formément          plane, les vents souffil:nt         régulièrement,       les
calmes absolus sont exceptionnels,              par contre, les tempêtes
sont fréquen.tes en toutes saisons. Le vent du nord chaud et
sufIoc¡uant provoque           une chaleur       lourde qui exerce une
influence se!lsi1Jlc sur le système nerveux.               Il pc¿;cède géné-
ralement un orage immédiatement                suivi d'un vent venant du
sud-est, le pa¡¡¿pero, véritable            üurag-an qui a pour effet
d'assainir l'atmosphère          et aussi d'abaisser     très sensiblement
la température.
   Les pl uies sont suffisantes,         ma';s leur distribution     est irré-
gulière, elles sont plus fréquentes               en été qu'cn automne,
elles SOLt plus souvent torrentielles              et courtes que faibles
et prolongées.         En général, le climat du littoral est très
salubre.
   T..a r':l:ÙJII de l'intérieur     se distingue     surtout par sa plus
grande ~écheresse et par un écart plus considérable                    encore
entre 1e3 températures            extrêmes.    Dans les plaines, les étés
sont très chauds, tandis que les hivers sc signalent                   par de
fortes     [clées.    Les vents sont {~ga.lem¡;nt plus fréquents,
notamment         ceux du Nord qui, passant sur les sables et les
salines, acquièrent        tous les caractères       du simoun africain.
Les pluies sont rares. Les partie~; montagneuses                  dcs sicrras
de Cordo1J3. et de San Luiz, ainsi que la région de Mcn-
daza qui se trouve au picd des Andes, font exception.
   Lo dgZOlZ des i1ndes sc caractérise              par les notables con-
trastes de la température              diurne et par une sécheresse
excessive.       Sur le versant oriental des Andes il ne pleut
jamais. Ces plateaux et leurs flancs continuellement                  balayés
par lcs vents sont absolument            dénudés et stériles.
   Dans ces parages élevés oÙ l'air est raréfié, on ressent en
été une chaleur inlense aux endroits                 où le soleil donne,
tandis Cju'on éprouve à l'ombre une scnsation de froid. Les
variations       entre la température         diurne et la température
nocturw~ aCCllsent des écarts de 30 degrés.

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CHAPITRE         II

                                 Aperçu historique

     La découverte. - Le premier Européen qui aborda les
 rives de la future Argentine         fut, en 1516, le navigateur
 espagnol]     uan Diaz de Solis. Parti du port de Lepe pour
 chercher     une communication        entre les deux océans, il
 s'enfonça, croyant l'avoir trouvée, dans le large estuaire du
 Rio de la Plata. Débarqué dans l'îie Martin-Garcia,         il tomba
 dans une embuscade et fut massacré avec la plupart de ses
 compagnons.       Le reste de la troupe          put retourner     en
 Espagne, sans avoir trouvé le passage.
     C'est Hector de Magallancs,        plus connu sous le nom de
 :\Iagellan, qui le découvrit en 1520 et lui donna son nom.
    A quelque temps de là, le gouvernement           espagnol confia
à Diego Garcia une nouvelle expédition            qui partit sous la
conduite     du pilote Sebastian       Gaboto. Elle aborda        dans
l'estuaire   où Solis avait été massacré, mais, plus heureux
que son prédécesseur,        Gaboto put pénétrer      plus profondé-
ment et s'avancer même très loin sur le rio Parana.
    II remarqua que les Indiens possédaient        des ornements     et
des ustensiles d'argent,      et il en déduisit que cc pays devait
contenir des mines de ce précieux minerai. Il rlonna au fleuve
le nom de rio de la Plata (fleuve d'Argent).
    Les rapports faits par ces explorateurs      amenèrent    le gou-
vernement espagnol à nommer un gouverneur des provinces
découvertes.     Ce fut don Pedro de Mendoza qui organisa une
expédition     à ses frais. Le 2 février 1535, il fonda sur la rive
droite du rio de la Plata la ville de Buenos-Aires.

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1 J'

    Attaqué   par les Inùiens,      il clut se réfugier      à Espiritu
 Santo, l'ancienne      fortcrcsse  installée    par Gaboto au con-
 fluent des rios Parana et Carcaraña,         et il envoya des émis-
 saires demander      du secours aux garnisons          espagnoles    du
 Pérou.
    Juan de Garary, qui arriva d
CHAPITRt         ri

   Le 13 mai 1810, le roi d'Espagne ayant été déposé, une
réunion de notables décida que le vice-roi ne représentait
plus aucun pouvoir et nomma à sa place une Junte pour
administrer le pays .. Le peuple refusa de reconnaître cette
Junte et, le 25 mai 1810, nomma un Directoire national. Cette
date est commémorée chaque année par une fête officielle
nationale.
    La Révolution. - La Révolution argentine du 25 mai 1 SIO
 fut « une Révolution municipale dans son origine, lé'gale
 dans sa forme, et elle n'usa pas de moyens sanglants et
 afficha en apparence des intentions conservatrices en faveur
 de l'ancien régime, tandis que son but final éLait en réalité
 l'émancipation          1).

     Le premier gouvernement patriote s'installa tranquille-
 ment, respectant la volonté populaire qui en désigna les
 membres sur la place publique.
     L'Assemblée s'engagea à étendre s~n autorité sur toute
 l'étendue du vice-royaume, pour permettre aux peuples qui
 l'habitaient de nommer librement leurs représentants,         afin
que ceux-ci une fois réunis pussent déterminer la forme
 définitive du gouvernement.
     Pour atteindre ce résultat, il fallait vaincre la résistance
 des Espagnols et organiser des armées.
    Aussi, dès le lendemain du mouvement de mai, commen-
cèrent les luttes pour l'indépendance.         Elles ne revêtirent
jamais le caractère d'extermination,     de guerre à mort et sans
merci que prirent au Venezuela et dans la Nouvelle-Grenade
les luttes engagées pour un idéal identique.
    Après quelques rencontres oÙ les généraux Valcarcel,
Belgrano, Randeau, La Serna et San Martin se couvrirent
de gloire, non seulement par leur valeur stratégique, mais
aussi par leur attitude chevaleresque        et généreuse envers
l'ennemi en déroute, la guerre de l' Indépendance argentine
prit fin en juillet 18I.S.
  Les luttes pour l'indépendance. -                           L'année suivante,
commence         l'action      extérieure.         La révolution argentine de

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mai r S !O porta ses armes libératr~ces jusqu'à l' Equateur                   et
  assura pOlIr toujours l'indépendance             des ({Provinces unies »,
  comme on appelait          d'abord     la République          Argentine,     en
  provoquant      et en protégeant       celle des autres ri:publiques.
      Lima était le centre de la résistance             espagnole.     C'est de
  là que partaienr les arm~es chargées de dompter le mouve-
  ment révolutionnaire        qui avait pour foyer Buenos-Aires.              La
  guerre devait se terminer           dans l'une ou l'autre des deux
  capitales.
      Le pla:l de San Martin, aussi grandiose                d¿¡ns sa concep-
  tion qu',_clmirable dans son exécution,                 constj! tiC l'action
  extérIeure     de la révolution         argentine.      Convaincu       de la
 nécessité      d'arriver    jusqu'à      Lima et de l'impossibilité
 d'atteindre     cet objectif     par le chemin tcrrestre            du Haut-
 Pérou, le hardi général conçut l'idéc de fonner une armée
 des trois armes à Mendoza, sur le versant même rIes Andes;
 de travc"scr la Cordillère          et de reconqu{~rir le Chili, dont
 la révolution      avait été vaincue à Rauc
CHAPITIΠ        11

l'Equateur, où elles se réunirent à celles de la Colombie, et
illustrèrent leurs armes à Rio-Bamba et à Pichincha.
    Cependant San Martin n'eut pas la gloire de terminer la
guerre de l'Indépendance.      Dans la région de l'Equateur, à
Guayaquil, il se rencontra avec Bolivar, le libérateur de la
 Colombie, qui ambitionnait la même gloire et disposait de
ressources plus considérables.     Le libérateur argentin lui
 céda la place avec modestie et abnégation.
    Il renonça à son commandement        du Pérou et s'éloigna
 de la scène, considérant sa mission comme terminée. Il
 avait compris que sa présence constituait un obstacle et que
 sa retraite était nécessaire pour décider Bolivar à descendre
 dans l'arène où devait se livrer la bataille fmale.
    Il eut la grandeur d'âme de se résigner à son propre
 effacement dans la plénitude de sa gloire.
    Un an plus tard, une armée composée de Colombiens, de
 Péruviens, de Chiliens et d'Argentins,      sous les ordres du
 général Sucre, triomphait à Ayacucho (décembre 1024).
    La guerre de l'Indépendance     était terminée, car la résis-
 tance était réduite Ù des forces isolées et dispersées dans
 quelques forteresses.
    Cette parlie ùe la révolution argentine est vraiment
 glorieuse, elle présente de nombreuses analogies avec la
 Révolution française, surtout à cause des victoires rem-
 portées par des patriotes sans discipline,        mais excités
 seulement par l'amour de la liberté.
    La guerre civile. - Pour organiser la nouvelle natIOn,
 une autre lutte s'engagea plus longue et plus meurtrière.
    II n'y eut tout d'abord que de simples mouvements,
 parfois appuyés par des troupes; ils se bornaient à modifier
 la composition des gouvernements, quelquefois même ils les
 renversaient.
    Le pouvoir exécutif, des mains de Posadas, passa peu
 après à celles du général Alvear qui démissionna, à son
 tour, obligé par une révolte des troupes. Après Alvear vint
  Ignace Alvarez Thomas, SOllS le gouvernement dur¡uel le

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AI'ERÇT:      IlISTORIQOf.                                    r-I

Congrès       national,      réuni à Tucuman,              proclam;l      1'indépen-
dance d~s Provinces-Unies                    et nOJnm
18                                     CHAPITRE II

 leur tête. Après une lutte s~ns merci, il y eut un semblant
 de réconciliation, à la suite de laquclle l'assemblée provin-
 ciale de Bucnos-Aires      nomma gouverneur Rozas. Celte
 première période de son gouvernement            se passa sans
 incidcnt notable, si ce n'est qu'il refusa. d'être réélu. Le
 général Balcarce, puis Viamonte lui succédèrent, mais pour
 peu de temps.
    Rozas accepta alors la di:lature qui lui était offerte et
 gouverna avec férocité jusqu'à sa chutc. Lavalle chercha à
 délivrer la province du joug du tyran, mais en vain. Le
 général de Urquiza fut plus heureux; il délivra l\Iontevideo
 assiégé par les troupes de Rozas, et défit complètement
 celui-ci à Monte Caseros, en 1852. Rozas se refugia sur un
 bateau anglaIs et se retira en Angleterre où il mourut.
    L'organisation nationale. - A cette époque s'ouvre
 la phase définitive de l'histoire argentine:
    Une Convention constituante réunie' à Santa Fé donne à
 la République sa loi fondalllcntale.      Fédérale en ce sens
 qu'elle laisse aux provinces le droit de choisir leur gouver-
 nement, d'administrer leurs rentes, de fixer leurs frontIères,
 enún de légiférer, elle reste unitaire en ce sens qu'cHe
 réunit et centralise dans le pouvoir fédéral d'innombrables
 attributio~s.   La souveraineté réside dans le peuple. Le
 gouvernement fédéral se divise en trois pouvoirs: exécutif,
 législatif et judiciaire. L'exécutif est exercé par un citoyen
 âgé de plus de trente ans, élu pour une période de six ans,
 et non rééligible. Le pouvoir législatif est exercé par un
 Parlement composé de deux Chambres; le Sénat, renouvelé
 par tiers tous les trois ans, et la Chambre des Députés,
 dont les membres sont directement élus par le peuple. Pour
 être sénateur, il faut avoir tlcnte ans, vingt-cinq pour être
 député. Le président de b République est jugé par le
 Sénat à la suite d'un vote de la Chambre des Députés.
    En même temps qu'un président, les collèges électoraux
 élisent un vice-président pour lui succéder ou le remplacer
 Cil  cas .le rcnonciation, de destitution, d'inhabileté  ou de

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A I'ERçn       HISTORTC)TT                                     H)

dpcès.     Ce vice-présirlent         exerce la rrésidcnC'c              du Sénat.
    La Cons! itution de ¡ 853 est entrée en vig-lIctlr le () juillet
de la lll'~llle année, date anniversaire               de la proclamation           de
l'indépendance         argentine     par le Con;;ri~s réuni à Tucuman
en ¡8¡(Í. Des quatorze            proyincc3argcntines,             treize lui ont
aceord{~ leur respect             immédiai .. Seule,           la province          cie
Buenos-Aires,          où norninalcnt         des influences           hostiles     au
général     Urquiza,       refusa d'y adhérer.            Ce fut 1'0ligine          de
fréqucnls      appels aux armes entre lcs troupes                    dc la ConU--
 dération     et celles de Buenos·Aires               jusqu'à     ce qu'en ¡ Seo
 l'Union    N"ationale       fÚt enfin scellée          par l'adhésion          ùe la
 province      de Buenos Aires, moyennant                  quelques       modifIca-
 tions à la charte de IK53.
     Deux     influences       puissantes,       l'une déclinante,            l'autre
 grandis,ante,       celle d'Urquiza       ct celle d~ Mitrc, gouverneur
 général et idole de Buenos-Aires,               concoururcnt        effi.cacement
 à cette solution.        Mitre fut lc premier             présidènt       constitu-
 tionnel de la RépuLlique,            de IS()2 à ¡gC)~L L'œuvre féconde
 de son administration,           orientée vers un idéal rie progrès et
 de culture,      se vit intcrrompue         par la guerre du Paraguay.
  Un tyran brutal et puissant qui avait, dans cette République,
 transformé       son peuple        en une armée,             défiait,     menaçait
 audacieusement         tous ses voisins.         L'Argentinc,         le Brésil et
 l'Uruguay       conclurent      une alliance contre le despote appelé
 Solano Lopez, et leurs troupcs,               sous les ordres supérieurs
 du président        Mitre, marchèrent           contre lui. La guerre fut
 longue     ct difficile.       Au bout Le cinq ans, Solano Lapez
  mourut clans la journée d'Aquidaban.
     La République         Arg-entine      eut, au cours des ann6es sui-
  vantes, trois grands problèmes                à résoudre:         d'abord      celui
  de ses frontières       avec le Brésil et le Chili, puis celui de la
  soumission      de l'Indien qui, par l'incendie,              les rapines et le
  meurtre,     menaçait      les populations;          enfin celui de la dési-
  gnation     définitive      de la capitale         fédérale.En            ¡88S, la
  question des frontières         du Brésil fut réglée par un arbitrage
  du président        des Etats-Unis           et celle ries frontièrr:s             du
  Î.hili en ¡SSr

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CHAPITRE         II

    Les campagnes     militaires    contre les Indiens coûtèrent         au
pays de nombreuses          vies d'obscurs      et braves soldats         et
plusieurs   millions     de pesos.       Les résultats     en furent      si
médiocres    qu'en    1879 le gouvernement           national    organisa
une expédition     générale qui obligea les Indiens à se retirer,
dispersés   et perdus,      dans les territoires        déserts    du Rio
Negro.
   Enfin, la question capitale qui avait soulevé dans le pays
des controverses       si passionnées       fut résolue,      après    une
courte guerre civile en 1880, par la désignation              de Buenos-
Aires comme       capitale     fédérale.    Celle-ci    cessa donc de
n'être que chef-heu       de province pour devenir le cœur et le
cerveau de toute la République.
   Depuis la proclamation        de la Çonstitution,      les présidents
de la R~publique     qui ont occupé le pouvoir ont été:

    1862-1868.              Bartolomé    Mitre.
    1868-1874.              Domingo     Faustino  Sarmiento.
    1874-18So.              Nicolas AveIlaneda.
    I 8So- 188ô.            Général Julio Rota.
    1 S86- 1 890.           Tuarez Celman.
    1890- 1 802.            Carlos Pellegrini.
    1892-1895.              Luis Saenz Peiïa.
    1895-1.)9').            Evaristo Uriburu.
    1898-19°-1-.            Julio Roca.
    19°4-19°6.              Manuel Quintana.
    19°6-1910.              Figueroa   Alcorta.
    IC)IO-IC)J4.            Roque Saenz Pefía.
    IC)14-1916.             Victorino   de la Plaza.
    1916-1~)24·             Hipolito  Irigoyen.
    1924                    Marcelo de Alvear.

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CHAPITRE         III

                    L'organisation administrative

    Division territoriale. -          Le territoire de la République
 Argentine         est divisé en quatorze provinces, dix territoires
 nationaux        et un district fédéral.
                                                              :-:l1Jll'rllt:ic.        p,\pula:ioll      Jh'nf:il,"
                                                                    1..m".               III 1!1-2G.     p~l1·hlU.

 District fédéral (Bucnos-Ayrcs).                                                      I X8(,002
 Buenos-Aires      (La Plata)                                     .luS .lU4            ;, 674 35
22                                    CHAPITRE         III

8anta Cruz (Gallegos).                                         282750          '9988       0,07
Tsrre de FCll (Ushuaia)                                         21499           2986       0,13
                                                             29-"7353      9921674

   La Nation. --- La Constitution qui régit la Nation argen-
tine parle la date du 25 mai 1853; elle a été réformée par
la Convention réunie à Santa Fé le 21 octobre 1860, puis
modifiée en 1866 et en 1898.
   Cetle Constitution    donne au gouvernement       la forme
représentative républicaine fédérale.
   Les autorités résident dans la ville de Buenos-Aires
qu'uneloi du 21 septembre 18Soadéclaréecapitalefédérale.
   Un Congr(~s, composé de deux Chambres, l'une des
députés, l'autre des sénateurs, est investi du pouvoir légis-
latIf national.
   La Chambre des députés se compose des représentants
élus pour quatre ans au suffrage direct par le peuple des
provinces et de la capitale, à raison d'Un député par
33000 habitants ou fraction supérieure à 10 000. Elle est
renouvelable par moitié tous les deux ans.
   Le Sénat est composé de trente membres élus pour
neuf ans au suffrage restreint, à raison de deux pour la
capitale et deux par province. JI est renouvelable par tiers
tous les trois ans .•
   Le Congrès siège tous les ans en session ordinaire, du
1er mai au 30 septembre.
   Le Pouvoir exécutif est confié au président de la Répu-
blique. Il est élu pour six années dans la forme suivante.
En vue de l'élection présidentielle,    la capitale et chaque
province nomment au suffrage direct un nombre d' électeurs
double de celui des députés et sénateurs qu'elles envoient
au Congrès. Quatre mois avant l'expiration du mandat pré-
sidentiel, ces électeurs sont réunis dans chaque capitale de
province pour y exprimer leurs suffragcs. Le scrutin est
dépouillé ensuite par le Congrès national. La majorité
absolue des suffrages décide de l'élection •.
   Le président de la République est le chef suprêmc de la

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L'ORGANISATION              ADMINISTRATIVE

 nation; il est chargé de l'administration                  générale      du pays;
 il participe      à l'élaboration       des lois nationales         et dicLe les
 règlements       pour leur exécution;         il nO!llme les magistrats           de
 la Cour supdme,             ex~rc:e le droit de patronage                 national
 pour la rlomination         des c:vêr¡ucs, acco~Je ou rcEuse la libre
circulat:on       aux décrets       des conciles,        brefs ou rescrits         du
 SouverJin       Pontife,    nomme et destitue            leo; ministres,      ouvre
chaque année les sessions du Congrès,                     conclut et signe les
traités;    il est, en outre, commandant                en chef ùe toutes les
 armées ùe terre et de mer.
     11 est assisté d'un vice président            élu de 12 mt:me manière
 et en même temps que lui, qui le remplace pour le reste de
la période à courir, en cas de cessation prématur~e                        cie fonc-
tions. Le vice-président           de la République         est en même temps
 président      d 11Sénat.
     Le président       et le vice-président        doivent être Argentins
 de naissance,        catholiques      romains.      Ils ne sont rééligibles
 'lu'aprl's   un intcrv ..ille de six ans.
     Le ministère       nommé par le président             agit WLlS ses orùres
 directs;     il comprend         IlUit secrétaires         d'Etat:     Intérieur,
Affaires        Extérieures,       Finances,       Ju
CHAl'111ΠIII

   La loi du J 6 octobre r884 gère leur statut. Elle dispose
que leur gouverneur nommé pour trois ans par le pouvoir
exécutif, d'accord avec le Sénat fédéral, exerce, en chacun
d'eux, l'autorité locale supérieure.
   Les localités qui comptent plus de r 000 habitants ont le
droit d'élire un conseil municipal.
   Lorsqu'un territoire atteint le chiffre de 60000 habitants,
il peut être élevé au rang de province.
   Population.    - Les statistiques     offrcielles les plus
récentes indiquent, pour la population de la Républiquc
Argentine, le chiffre de 10300000 habitants.
   L'accroissement de la population a été rapide, ainsi qu'il
apparaît à travers les successifs recensements:
                                  Ihldlanl ..•.                                       llaLJihnf!

1797.                               3 [O 000      [s
L¡()RGA:\lS.\TIO~         ADIIIINlSTRATI\'E                           25

       dans le commer'Cf;

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26                                      CHAPITRE            III

     La composition ethnique de la population met la Hépu-
 blique Argentine à l'abri des luttes et antagonismes de race
 qui se produisent chez certains peuples, comme par exemple
 auxEtats-Unis, et qui sont la cause de profondes discordes.
 ~l ne peut y avoir de problème de J'Indien, du nègre ou du
 Jaune.
     Par contre, la répartition de la population dans les
 diverses régions du pays a ét{· très inégale. Les provinces du
 littoral absorbent à elles seules ¡O p. 100 de la population
 totale du pays.
     La population urbaine se développe au détriment du peu-
 plement rural.
     La capitale fédérale, Buenos-Aires, attire tout particu-
 lièrement l'attention par son chiffre disproportionné (plus
 de 2 millions d'habitants) avec le reste du territoire.

                        VILLF.S DE PLUS DE 20000 11.\nrL\\1'S

             \jlll'~.                II3Lit..lnl-?-.                     \ïlh:s.               Illllj'¡¡n(~.

 Buenos-Aires   (capitale                              Laous (Buenos-Aires)                       33 nd
   de la République)                2   56:; ~()_~     ConienlCS                                  32600
 Rosario (Santa Fe).                    300 000        Salta                                      .3437-1
 C6rdoba.                               186000         Mar         del    Plala    (ilueuoê-
 Tucum;ín                               10921i'           Aires)                                  .10000
La Plata (Buenos-Ai-                                   Santiago del Estero.                       29500
  res)                                  1532-13        C hivilcoy (Buenos-Aires)                  45 000
Santa Fé.                               1081'-17       Lomas di~ Zamora (But>
Mendoza                                  66 3X2          n 05,.\ irps.                            1)6000
Avellaneda   (Buenos-                                  Mercedes  Buenos-Aires)
                                                                         I                        '1.ï 944
  Aires)                                               Junin ;Buenos-Aires)   ..                  38   000
Bahia Blanca (lluenos-                                 Pergamino    (13ucnos-Ai-
  Aires)                                 Ra ouo          res~.                                    5 ~ 000
Parana (En tre H.ios)                    53 464        Concordia  (Entre I{Îc:),                  53365

   Religion. - Il n'existe pas de religion d'Elat. L'exer-
cice de tous les cultes est absolument libre.
   Toutefois, la religion catholique esl prédominante et
subventionnée par l'Etat. Elle comprend un archevêché à
Buenos-Aires et huit évêchés suffragants:     Buenos-Aires,

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L'ORGANISATION              ADMINISTRATIVE                               27
Córdoba,  Cuyo, La Plata,                  Parana,       Salta,     Santa      Fé et San-
tiago del Estero.
    Arméf}. -- Le service militaire personnel                  est obligatoire
 pour t01l3 les citoyens argentins             âgés de vingt à quarante
 ans accomplis.       Il s'effectue à raison de: un an clans l'armée
 active, neuf dans la réserve disponible,                dix dans la garde
 na~iolJalc et dix dans la garde territoriale.
    Le territoire     est divisé en cinq régions militaires.
     ¡'" R,;pio1Z: la capitale      fédérale.
    2' RéJ{io1t Olt région Sud: province de Buenos-Aires,                    gou-
vernements        de la Pampa, du Rio Negro,                 du Chubut,         de
 Santa Cruz et de la Terre de Feu.
    3° R¿,r;io1Z Olt rf/;ioll du littoral:       provinces      d'Entre     Rios,
 Santa       F é, Corrientes,      gouvern::ments         de Fonnosa,           de
 Misiones et du Chaco.
    4" Rp.pio1Z 0/1 rér;io1Z Centrale:       provinces    de Córdoba, San.
Juan, ~lcndoza,          La Rioja et San Luiz.
    S' R(::;io1Z ou région Nord:         provinces de Tucuman,             Salta,
Jujlly et le g-ouvernement           des Andes.
    L'armf~c de première ligne est composée de cinq di visions.
Elle cou,prend        :
    hzffln/aie     : 20 régiments      à 2 bataillons    ùe 2 compagnies,
plus des compagnies            de mitrailleuses.
    Cavalerie:       9 régiments       à 4 escadrons         de ï5 hommes
(125 en temps de guerre), dont 1 régiment de grenadiers                           à
cheval,       1 de cuirassiers,      ¡ de chasseurs,      6 de dragons.          Il
faut y ajouter         l'escadron      de la garde       présidentielle         et
un escallron de remonte.
    Artillerie:    5 régiments     de campagne        à 4 batteries,       ~ bat-
teries d':nstruction,         1 régiment      d'obusicrs     de campagne          à
3 batteries. 2 groupes d'artillerie           de montagne à 3 batteries,
une batterie       à pied; en outre, un régimcnt              d'artillerie     de
côte à 4 uatteries        (dépendant     de la Mari !lc;,
    (;é;¡ie : 5 bataillons      à 3 compagnies,        une de sapeurs, line
de pontc.nniers,      une de télégïaphi3tes;        J bataillon    de chemins
de fer.

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28                                       CHAPITRE      III

    Il Y a en outre:   5 compagnies de train des équipages,
    compagnie   de cyclistes, 1 compagnie   d'administration,
   compagnie sanitaire, 1 compagnie d'aviation.
   L'effectif de l'armée est de 18000 hommes sur le picd de
 paix; il est porté à 200000 en temps de guerre.
      Marine. --- La flotte argentine                    est composée             des unités
 suivantes:
                                                                   'fnnn(' ..•.    :\u'lIds.
            lJrcadl10ughts :
          Rivadavia (1910) .                                       2 7 ().~o        22,5
          Moreno (I
L 'r1T~(;AXIS,'\TIm·; ADTlm,!STRATln:

pourvus úu matérielle      plus moderne, d'un atelier                             de marine
et d'un parc d'artillerie.
   L'effectif dc la marine se montc, en moyennc,                                 à Goo offI-
cicrs ct 11000 marins.
    Justice. -- Lc pouvoir judiciaire                   est exercé par des
tribunaux      fédéraux      et par des tribunaux           ordinaires,      de la
capitale,    des territoires      nationaux       et des provinces,        ce qui
représente      une véritable garantie          pour les étrangers         établis
dans le pays.
    La juridiction        fédérale     est représentée         dans la Répu-
blique     par une Cour suprême               (le plus haut tribunal             dPo
justice), par quatre Chambres              fédérales      d'appel et par des
juges fédéraux         de section.      Il existe trois de ces derniers
dans la capitalc,       et un ou plus dans chaque province.
    Dans les territoircs         nationaux,       les juges letrados ont à
fois la juridiction       fédérale et l'ordinaire.
    \( Sont du ressort de la juridiction              fédérale    (article    100)
la connaissance        et décision:       de toutes les causes touchant
des points régis par la Consti:ution,                    par les lois de la
nation (avec la réserve faite au paragraphe                  2 de l'article     (7)
ct par les traités        avec les nations         étrangères;      des causes
touchant      les ambassadeurs,           ministres      publics    et consuls
étrangers;      des causes d'amirauté            et juridiction      maritime;
de celles où la nation e:st une des parties;                  de celles qui se
produisent       entre deux ou plusieurs             provinces;      entre une
province et les habitants         d'une autre; entre les habitants               de
provinces différentes,         et entre une province et ses habitants,
contre un Etat ou citoyen étranger,                 etc. n.
    La justice     ordinaire     dans les provinces           est exercée par
des juges letrados, des juges de paix, et par des tribunaux
supérieurs      nommés Cour suprême dans certaines                    provinces
et tribunal       sup~rieur      de jusLce,        dans d'autres.       Dans la
province de Buenos-Aires,             en plus de la Coat suprême,                  il
existe des Chambres          d'appel.
   Pour la justice ordinaire            dans la capitale         de la Répu-
bliquc: il existe deux Chambres              d'appel,     une pour la partie

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30                                    CHAPITRE          III

civile et l'autre pour celle commerciale, criminelle et correc-
tionnelle. La justice criminelle, dans la capitale fédérale,
est exercée par des juges d'instruction et par des jur:es de
sentence.
   La justice inférieure se trouve formée par des juges de
paix, des juges de marché., (de fruits du pays, tels que
laines, cuirs, céréales, etc.';, et des juges de quartier.
   Dans huit des dix territoires nationaux, la justice est
exercée par des juges letra10s nommés pour quatre ans, et
par des juges cie paix élus pour deux ans par le peuple si
la population dépasse 1000 habitants ou nommés par le
gouvernement au cas contraire.
   Les sentences des letrad,)s vont en appel devant les
Chambres fédérales d'appel, quelle que soit la nature du
procès. Les juges letrados· des territoires        décident en
dernière instance sur les sentences prises par les juges
de paix.
   Instruction publique. - La République Argentine a
fait du problème de l'instruction générale son grand pro-
blème social, et toutes les forces vives de la nation contri-
buent à le résoudre.
   L'enseignement primaire est à la charge des provinces,
l'enseignement secondaire et l'enseignement supérieur sont
à la charge de la nation.
   L'instruction primaire est gratuite, obligatoire et neutre;
elle admet l'enseignement religieux de toutes les confes-
sions, si les parents le désirent, mais à leurs frais et en dehors
des heures de classe.
   La République Argentine est, après les Etats-Unis, le
pays où se constate le plus fort pourcentage d'élèves assidus
aux écoles, où sont adoptées les meilleures méthodes et les
plus modernes, où l'ignorance est le plus efncacement com-
battue, ou domine ennn le soin le plus attentif à former les
nouvelles générations dirigeantes.
   Malgré les difficultés inhérentes à une étendue terrítoriale
énorme et à la dissémination des habitants dans des centres

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L'ORGANISATION              ADMINISTRATIVE                               31
 éloign('s et de faible population,               l'école prim;\irc est plus
frt:quentt:e lj\\C dans la nation européenne                 h plu:; favorisée.
L'ilJettd       esl traqué, et char¡ue annéc le nomhre des écoles
augrn¡:nle        considérablc1l1cnt.      On en trouve j L:slju'au pied
des And:;; et parfois au milieu dl: la forêt tropicalc.
    I.'cn::;ci;;;newcnl     secondaire      esl donné dans les colll:gcs
nalionaux ùont les programmes                  ~;ont organisés el survcillés
par le f:ouvernclIlenl           fédéral;      l'acliun     provinciale    et ]fS
inslitlitions      privées peuvcnt concourir              ~l cellc brancnc de
l'enseignement,         suivant un r~;.;imc spécial.
    L'enseignement          supérieur     esl à la charge des einr¡ Uni-
versités dc Buenos·Aires,             de La Plata, de C:ordoha et du
Littoral.      Chacune       de ces Universités          comprend      plusicurs
Faculté"> el ùes Établissements              anncxes donl voici l'énumé-
ration :
    Université de Huellas-Aires. -Faculté                de Droil et Sciences
sociales. Faculté de Scicnces physiques et naturelles, Faculté
de Médecine, Faculté ùe Philosophie                   et Lettres, Faculté des
Sciencc~; économiques,            Facul1 é d' Agronomie           et de Science
vétériIl;¡ire.
    Ecole de pharmacie et Ecolc Normale supérieure.
    U,ziver.iité de La Plata .. - Faculté de chimie et pharmacie,
Faculté de sciences physiques                et mathémathiques,          Faculté
dc scienccs juridiques           ct sociales, Ecole de SCIences médi-
cales, Ecole d'agronomic,              Ecole vétérinaire,           Ecole supé-
rieure des beaux-arts,          Ecole supérieurc d'astronomie,             Ecole
pratjqu,~ d'agriculture.
    Uni'i.'l'rsité de Cordoba. -           Faculté de Droit et Sciences
sociales, Faculté de sciences médicales, Faculté de sciences
physiqucs et naturellcs.
    UnivCTsité rie Tucuman.           -      Ecole d'ingénieurs,         Institut
technique,        Ecole d'électrotechnique,             Ecole de pharmacie,
Ecole d'oŒeicrs           de santé, Ecole de peinture et Arts déco-
ratifs.
    {JniVt?TJité du Iittoral.      - Les Facultés et Ecoles de cette
Université        sont disséminées        d?.ns divcrses vales des pro-
vinces du littoral du rio Parana.

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CHAPITRE         HI

     Dans son ensemble,              elle comprend           les organismes          SUI-
 vants :
     Faculté      de sciences juridiques             et sociales (à Santa Fé),
 Faculté        de sciences         médicales        (à Rosario;,         Faculté      de
 sciences       physiques        et naturelles         (à Parana),        Faculté      de
 sciences agricoles          (à Corrientes).
     Ecole industrielle           (Santa Fé), Ecole supérieure                 de com-
 merce      (Rosario),         Ecole      d'administrateurs           ruraux       ,:Cor-
 rientes}.
     Outre ces Universités               officielles,      il existe     des univer-
 sités populai res à Buenos-Aires,                   à La Boca et à Cord(\ba.
 une Université           catholique       à Buenos-Aires,          une Université
 féminine        (Conseil      national      des femmes),           une Université
 socialiste      (Société Luz).
     L'enseignement          technique possède des écoles nombreuses,
toutes admirablement                outillées,     dont le corps enseignant
recruté      par les techniciens            européens        les plus réputés est
 tout à fait remarquable.
    Il faut citer entre beaucoup                d'autres:       l'Ecole de chimie
industrielle,        J'Ecole des mécaniciens              et électriciens,      l'Ecole
de dessin          architectural,        décoratif       et mécanique,          l'Ecole
nationale        d'arboriculture         et de saccarotechnique,                l'Ecole
de viticulture,         l'Ecole indus~rielle          de Rosario, etc.
    L'enseignement           des Beaux-Arts,           peinture     et musique est
donné dans plusieurs              écoles et conservatoires            libres.
    Les bibliothèques           sont nombreuses            et parfaitement         outil-
lées. La Bibliothèque               nationale       est comparable            aux plus
riches      bibliothèques          de l'Europe          par le nombre de ses
volumes, de ses lecteurs et p;¡r son organisation                        modèle. La
Bibliothèque          scolaire avec sa section enfantine,                   la Biblio-
thèque du Musée Mitre, la plus importante                          collection      d'ou-
vrages américains,            la Bibliothèque           Bernardino         Rivadavia,
sont célèbres.          Quant aux bibliothèques               populaires,       le gou-
vernement         s'efforce     de les multiplier,             il en existe 4000
réparties      sur l'ensemble         du territoire.

Este libro fue Digitalizado Por la Biblioteca Luis Ángel Arango del Banco de la República,Colombia
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