Trajal Harrell Dancer of the Year (new work) - Kunstenfestivaldesarts Kanal - Centre Pompidou

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Dance/Performance/Installation–New York

    Trajal Harrell
Dancer of the Year  (new work)

Kunstenfestivaldesarts
Kanal – Centre Pompidou
		Kanal – Centre Pompidou           Dancer of the Year                   Dancer of the Year Shop

Dancer of the Year                   Choreography, performance,           Performance, installation, sound,
10.05, 19:00                         sound and costumes                   and costumes
11.05, 18:00 + 20:00                 Trajal Harrell                       Trajal Harrell
12.05, 16:00 + 18:30
18.05, 18:00 + 20:00                 Setting                              Installation design and production
19.05, 16:00 + 18:30                 Trajal Harrell and                   Jean Stephan Kiss
                                     Jean Stephan Kiss
45min                                                                     Artistic advisor
                                     Dramaturgy                           Yasmina Reggad
                                     Sara Jansen
Dancer of the Year Shop                                                   Technicians
10.05, 12:00–16:00 + 21:00–22:00     Technicians                          Kunstenfestivaldesarts
11.05, 12:00–16:00 + 22:00–00:00     Kunstenfestivaldesarts               Koen Schetske, Tarek Lamrabti,
12.05, 12:00–14:00                   Koen Schetske, Tarek Lamrabti,       Aurélie Perret, Claudine Perron,
18.05, 12:00–16:00                   Aurélie Perret, Claudine Perron,     Patrick Oreel
19.05, 12:00–14:00                   Patrick Oreel
                                                                          Presentation
With a ticket for the performance,   Presentation                         Kunstenfestivaldesarts,
you have access to the shop          Kunstenfestivaldesarts,              Kanal – Centre Pompidou
on the same day. Otherwise the       Kanal – Centre Pompidou
shop is accessible with a ticket                                          Coproduction
of Kanal – Centre Pompidou.          Coproduction                         Kunstenfestivaldesarts,
                                     Kunstenfestivaldesarts, Kanal        Kanal – Centre Pompidou,
                                     – Centre Pompidou, ImPulsTanz,       Museum Ludwig
                                     Schauspielhaus Bochum, Bit
                                     Teatergarasjen, Festival d'Automne
                                     à Paris, Lafayette Anticipations,
                                     Museum Ludwig, Dampfzentrale
                                     Bern
À propos de Dancer                                                                                FR

of the Year

Dans le solo de danse Dancer of the Year, nous        circulation de l’œuvre de Harrell entre la
voyons Trajal Harrell répéter des gestes (comme       galerie d’art et le théâtre, ainsi que les dif-
pour les emmagasiner dans son corps) ; revisiter      férentes conditions de création, de présen-
le matériel et les stratégies chorégraphiques de      tation, de participation et de visualisation
travaux plus anciens ; et enfin, traverser et         que ces contextes représentent.
stratifier des émotions. À mesure que la danse            Dancer of the Year et Dancer of the Year
se prolonge, il manifeste des signes d’épuise-        Shop s’inscrivent dans cette trajectoire. Comme
ment. Dans un cadre intimiste, il met son travail     dans Caen Amour (2016), ils juxtaposent de
en partage, offre sa danse, comme s’il nous en        multiples modalités de monstration/exposition
faisait cadeau. Dans Dancer of the Year Shop,         et visualisation des objets et du corps, inter-
nous pouvons interagir directement avec Harrell,      rogent le statut de la danse en tant qu’ « objet de
lui demander d’examiner l’article sur le              l’art », le corps comme « objet », et les fonctions
présentoir de plus près, prendre le temps de          respectives du performeur et du spectateur
scruter un objet, de le toucher, voire de l’acheter   dans ce contexte. Harrell se défie de l’objectiva-
et de l’emporter chez soi. Dans leur juxtapo-         tion du corps exposé, et met en lumière le travail
sition, ces deux représentations soulèvent des        du/de la – danseur/euse et de son agentivité au
questions sur ce que c’est exactement que le/un       sein de l’œuvre. Il remet également en question
danseur partage/vend, sur la façon dont nous,         la position du spectateur, qu’il contraint à la
spectateurs, par la suite recevons ce travail ; et    mobilité, et dont il chorégraphie les mouve-
sur la valeur (matérielle) de la danse.               ments. À l’instar de Caen amour, ce travail fait
    Harrell a créé cette pièce après que lui eût      se chevaucher plusieurs espaces – depuis le
été décerné le titre de danseur de l’année 2018       théâtre et le musée, jusqu’à la boutique, la
par le magazine Tanz. Cette consécration a            banque d’archives et la maison – et engage le
généré une série de questions sur son statut et       spectateur à circuler de l’un à l’autre. Nous
son identité de danseur. Quel est le cours d’un tel   sommes invités à repenser notre propre position,
titre ? Quelle est la valeur de la danse, de la       au gré de notre participation à l’une ou l’autre
pratique de la danse et du savoir qu’elle délivre ?   des deux représentations, chacune ayant son
De quoi procède-t-elle ? Comment la danse/le          propre sens de la distance/proximité (à l’art et
corps métabolise son histoire, et comment celle-      à l’artiste), ses propres codes et rituels, et sa
ci se transmet-elle pour l’avenir ? Harrell réin-     propre temporalité.
vestit son propre héritage en tant que choré-             Le mouvement ou la circulation elle-même,
graphe/danseur, de même qu’il interroge et            du danseur comme de la danse, du spectateur,
réinvente sa filiation artistique ainsi que les       mais aussi du matériel de danse – la panoplie des
stratégies qu’il a élaborées au fil des ans pour      idées, références, sources d’inspiration, objets,
(re-)présenter et présentifier l’auto/identité.       costumes, expériences, gestes et actions qui
    Dancer of the Year est par ailleurs la dernière   informent une performance – est devenu une
contribution du travail en cours de Harrell, dans     composante essentielle du travail en cours de
lequel il entre en dialogue avec le chorégraphe/      Harrell. Il exploite divers matériaux pour activer
danseur japonais Tatsumi Hijikata (1928-1986),        l’imagination, et en explore différentes formes
l’un des fondateurs de la danse butô, ainsi que le    de réappropriation et de réemploi. Ici, il est
créateur de mode Rei Kawakubo (Comme des              mobilisé et révélé d’encore une autre manière.
garçons). Au départ, seuls ces deux astres            Harrell ne se contente pas d’inviter le spectateur
tutélaires figuraient sur la « cartographie imagi-    à entrer dans son monde pour voir de plus près et
naire » qui informe le projet, mais de nombreux       interroger ce qui informe sa danse et sa pensée.
autres, de Loïe Fuller à Sade, ont depuis enrichi     Ce monde privé du danseur migre également
la constellation. Le projet, qui a débuté avec        partiellement (et potentiellement) à l’extérieur
Used, Abused and Hung Out to Dry, présenté au         de l’installation-performance, dès lors que des
MoMA à New York en 2013, a été poursuivi et           objets sont proposés à la vente. Qu’advient-il
approfondi à l’occasion d’une résidence au            d’un tel objet quand il est emporté à domicile, et/
Musée. Chaque représentation interroge la             ou intégré dans une collection d’art publique ou

                                                                              3
privée, et investi dans un circuit économique                       temps, le projet assimile un matériel croissant à
différent ?                                                         l’état d’archive, construisant sa propre histoire
    Dans des pièces plus anciennes, Harrell                         et sa propre généalogie.
travaillait sur l’histoire de la danse, pour la                          Dancer of the Year réinvestit cette archive et
déconstruire dans un geste critique, ou pour lui                    son processus de formation. La période Hijikata
imprimer une opérativité différente, moyennant                      a commencé par une recherche archivistique, et
ce qu’il appelle « l’imagination historique ». Dans                 chaque pièce explore le sens et la politique de
sa série Twenty Looks or Paris is Burning at the                    l’archive (de/pour la danse). Harrell en est venu à
Judson Church, il a problématisé le discours sur                    considérer l’acte d’archivage lui-même comme
la danse postmoderne américaine, notamment,                         un mode de performativité. Il a forgé l’expression
en combinant son minimalisme avec d’autres                          « d’archivage fictif » 2 pour désigner la manière
modes de performativité qui doivent autant                          dont il entrepose le matériel (mouvement) dans
au défilé de mode qu’aux compétitions de « vo-                      le corps, en activant « l’imagination physique ».
guing » dans les ballrooms de Harlem. L’histoire                    Il y va d’une relation intensément personnelle et
spéculative de Harrell permet à d’autres corps,                     affective avec le matériel, qui continue à se
identités et voix d’intégrer – et de désintégrer –                  transformer au cours du processus/projet, et
le narratif conventionnel. Ses opérations ré-                       s’approfondit avec le temps.
vèlent des connexions cachées ou sous-théori-                            […]
sées, transversales aux époques historiques, aux                         Dans Dancer of the Year et Dancer of the
distances géographiques et aux différences                          Year Shop, Harrell exploite ses archives person-
culturelles ; et créent des agencements excen-                      nelles. Outre qu’il compose une collection arti-
triques faisant droit à des histoires de la danse                   stique avec des biens hérités et autres objets de
alternatives.                                                       valeur, il étend son investigation à son propre
    Dans son travail en cours, Harrell poursuit sur                 corps, à l’histoire, la pratique et la connaissance
sa lancée, mais introduit Tatsumi Hijikata et des                   de la danse qu’il renferme. Les deux perfor-
éléments et des stratégies inspirés par le butô                     mances mettent en contraste deux types d’ar-
dans son bagage. Au départ, il voulait com-                         chives : une archive matérielle (physique), com-
prendre « comment la danse postmoderne à                            posée d’objets et d’œuvres d’art, (vraisem-
ses débuts avait trouvé d’autres relations dans                     blablement) une partie de la collection person-
d’autres domaines de la culture » 1 , et appréhen-                  nelle de l’artiste ; et une archive organique
der la danse moderne à travers le prisme du butô.                   (moins palpable et plus furtive) de gestes,
Ses recherches ont soulevé des questions sur la                     d’expériences et de sentiments, accumulée
politique de l’identité performative dans son                       au fil du temps dans le corps du danseur, et
rapport à « l’autre », sur l’orientalisme et l’appro-               (re-)produite ici à des fins de reprise et de
priation culturelle dans la première danse mo-                      relance par le spectateur.
derne, ainsi que le lien historique entre la danse,
l’exotisme, l’érotisme et la prostitution, pour n’en                   Sara Jansen
nommer que quelques-uns. L’hétérogénéité de
l’espace, du temps et des modes de présentation
que Harrell explore, fait ici aussi écho à la Danse
des Ténèbres de Tatsumi Hijikata.
    La panoplie de figures, de composantes et
d’idées prolifère, aboutissant à une trame très
dense impossible à filer en un récit linéaire.
Chaque pièce se présente comme un origami
– feuilleté et fléché par une multitude de plis,
de pliures, de traits, érigeant – et exigeant en
retour – une pluralité de perspectives, de for-
mats et d’approches. Chaque performance ne
constitue qu’une étape dans une constellation
d’œuvres en perpétuelle expansion. Au fil du

      1
          Gia Kourlas, “Trajal Harrell talks about bringing Butoh
      to MoMA,” Time Out Magazine, 2013. (http://www.timeout.
      com/newyork/dance/trajal-harrell-talks-about-bringing-              2
                                                                               “Trajal Harrell, entretien avec Ana Janevski,” MoMA, p.3.
      butoh-to-moma)                                                      (https://www.moma.org/calendar/performance/1451)

                                                                                                   4
« C’est ma cour. Vous pouvez
danser si vous voulez. » 1

Quand un·e artiste accepte de recevoir le                            Placer cette installation au sein du contexte
prestigieux titre de « Danseur·se de l’année »                   symbolique – ou sous l’égide – des arts visuels et
décerné par le Tanz Magazine, on s’attend à                      du musée, signifie-t-il que finalement, de nos
ce que la personne récompensée danse. Trajal                     jours, le meilleur refuge que peut espérer le
Harrell, chorégraphe bien connu pour son œuvre                   patrimoine artistique d’un·e danseurs·se et/ou
prolifique, danse avec une joie intense dans sa                  chorégraphe se trouve dans la domaine des
nouvelle performance Dancer of the Year (2019)                   collections privées ou publiques ? Dans quelle
où il interroge et revisite sa carrière. L’œuvre                 mesure le pouvoir de validation du musée affecte-
nous rappelle qu’au début des années 2000,                       t-il la valeur symbolique des œuvres qu’il expose ?
Trajal Harrell avait soutenu un retour à une                         Alors que les œuvres performatives sont
pratique en relation avec les mouvements                         habituellement collectées à travers les enregis-
conceptuels de la danse postmoderne et inscrite                  trements et les représentations des versions
dans l’héritage du formalisme, à l’encontre de                   originales ou mises en scène et aussi par les
l’expertise et de la virtuosité héritées de la                   esquisses, les instructions et les partitions, les
Judson Dance Theatre.                                            costumes et autres objets qui accompagnent la
    Les artistes de la danse sont depuis long-                   panoplie performative 3 , les œuvres à collection-
temps hanté·e·s par les questions liées aux                      ner de Trajal Harrell sont des objets de famille
moyens de transmission de leur répertoire                        et des biens personnels qui ne sont pas toujours,
au-delà des traditionnels répétitions et reenac-                 ou alors de manière énigmatique, liés à la géné-
tements effectués par d’autres danseur·se·s et                   alogie de son travail. Pourtant, ces objets
performeur·se·s. Aussitôt que la danse a été                     renferment et conservent la succession des
conviée à se manifester au musée, les probléma-                  biographies et des récits personnels de leurs
tiques liées à la conservation et à l’héritage des               propriétaires à travers les traces d’usage qui
créations chorégraphiques sont devenues plus                     stimulent l’imagination et les réactions affec-
urgentes. Dans le cas de Trajal Harrell, ces                     tives. Le white cube moderniste promet une
réflexions ont été très probablement suscitées                   « expérience authentique » : une photographie en
par la préparation de son importante exposition                  format A4, un album photo, une lettre d’amour,
intitulée Hoochie Koochie. A Performance                         un pull blanc, une chaussure seule et deux paires,
Exhibition. Présentée à la Barbican Art Gallery                  trois journaux intimes, trois serviettes, une
de Londres en 2017, cette exposition de perfor-                  poupée noire, un dessus-de-lit du dix-neuvième
mances a souvent été considérée comme une                        siècle, un manteau pour enfant, une veste bleue,
rétrospective (de milieu de carrière).                           plusieurs tote bags, deux DVD, deux boîtes à
    Habitué à occuper l’espace du white cube, il                 souvenirs, etc. Ces précieux objets sont placés
était crucial pour le danseur et chorégraphe, à ce               soigneusement sur des étagères en bois et dans
moment précis de sa carrière, d’élargir sa propre                des vitrines spécialement conçues pour le
compréhension de ce que signifiait cette récom-                  Dancer of the Year Shop.
pense en dehors de la scène et à travers l’instal-                   Les client·e·s peuvent accéder à la liste
lation immersive Dancer of the Year Shop (2019)                  complète des œuvres et pourront les manipuler
[« la boutique du danseur de l’année »]. Dans la                 sur demande, à condition de porter des gants en
première itération de cette installation perfor-                 coton. Notre gérant de magasin chevronné,
mative qui emprunte le fonctionnement d’une                      Trajal Harrell, guidera chacun·e des client·e·s
boutique, « un espace de relations actives : un                  auprès des œuvres. 4
lieu dans lequel les choses se passent », l’œuvre
est activée par Trajal Harrell qui performe à la
fois le propriétaire (l’auteur) et le vendeur qui                      2
                                                                        		Catherine Wood, Performance in Contemporary Art,
présente et vend les œuvres exposées. 2                                Tate Publishing, 2019, p. 10 (emphase de l’autrice).
                                                                       3
                                                                        		Voir Teresa Calonje (sous la dir.), Live Forever: Collecting
                                                                       Live Art, Koenig Books, 2014.
                                                                       4
                                                                        		Lorsqu’il retourne vivre à New York au début des années
      1
       		Une réplique trouvée dans un dialogue d’une nouvelle          1990, Trajal Harrell commence par travailler comme vendeur
      écrite par Raymond Carver « Why Don’t You Dance »                dans une boutique de vêtements appelée « Charivari » située
      [Pourquoi ne dansez-vous pas] donne le titre à ce texte.         dans l’Upper West Side.

                                                                                                 5
Trajal Harrell, acheteur passionné et avide,                     seulement l’autorité du collectionneur, en
est parfaitement au fait de la haute couture. La                     ayant acquis avec passion certains de ces
rencontre et la relation entre la danse et la mode                   objets, mais il endosse également le rôle de
ont été essentielles dans le dévelop-pement de                       curateur qui les a sélectionnés et en a pris soin
sa pratique. Les tenues de sa série novatrice en                     avant de les exposer. Ces déplacements se font
huit parties intitulée Twenty Looks or Paris Is                      sous la bannière du Dancer of the Year Shop,
Burning at the Judson Church (2007-2018), sont                       simulacre de la galerie. En s’appropriant toutes
disponibles en sept tailles, de XS à XL. Les                         ces fonctions, Trajal Harrell détourne l’interac-
relations sociales et le fétichisme des marchan-                     tion et les relations des objets avec les
dises sont implicites dans le travail de Trajal                      collectionneur·se·s, les commissaires d’exposi-
Harrell qui interroge la mode et les produits de                     tion, les galeristes et le public. Ces différents
luxe. On peut retracer les racines de son intérêt                    agents influent avec le temps sur le statut, la
pour les relations entre la marchandisation et la                    valeur et l’importance d’une œuvre d’art et
danse au moins jusqu’en 2006 lorsqu’il a ouvert                      façonnent la production de la valeur économique
une boutique de t-shirts pendant un workshop                         au sein du monde de l’art. Il a lui-même attribué
avec Mårten Spångberg pour le ImPulsTanz                             intentionnellement une valeur culturelle et aussi
International Festival à Vienne en Autriche. 5                       monétaire à ses œuvres, qui n’est pas détermi-
Les artistes éprouvent depuis longtemps une                          née par le calcul habituel du temps de travail
fascination pour la culture de la consommation                       qu’elles ont réclamé pour leur réalisation et la
de masse et l’impossibilité de l’art contemporain                    marge de bénéfice, et qui ne révèle pas l’histoire
à s’échapper du cycle de production-distribu-                        de leur production. Son acte de vente est plutôt
tion-présentation-circulation. L’installation-per-                   lié au poids affectif de ces objets, ce que
formance Monumental Garage Sale que Martha                           l’artiste Danh Vo nomme « les minuscules
Rosler a réalisée plusieurs fois depuis 1973,                        diasporas de la vie d’une personne ».
constitue certainement une influence majeure                             La curatrice et chercheuse Rose Lejeune
pour Trajal Harrell. Notamment dans sa manière                       commente les défis que représente la collection
de soulever des questions autour de l’économie                       de l’art performance : « chaque œuvre est unique
fortement genrée du capitalisme et le travail                        et donc la question est toujours de savoir, “quel
invisible, informel et souvent non rémunéré                          est l’esprit de l’œuvre”, et comment capturer à
assujettit aux femmes. 6 Trajal Harrell qui                          travers la langue, l’essence de cette œuvre
travaille dans le Dancer of the Year Shop au                         particulière et la traduire en une chose qui
poste de vendeur, gagne un salaire correspon-                        pourra par la suite être possédée et revendue. »
dant à la moyenne locale. Il interroge le corps et                   Bien que Trajall Harrell commercialise ses
la race dans le commerce du luxe, de la mode et                      œuvres-objets, leur « esprit » est aussi immaté-
le marché de l’art contemporain. Il s’inscrit alors                  riel que ses performances. 7 Leur « essence » est
dans la lignée de l’artiste David Hammons qui                        conservée dans la transformation intentionnelle
vendait des boules de neige de différentes tailles                   de ces objets du quotidien : d’une chose triviale
(de XS à XL) dans une rue de New York pour sa                        en quelque chose d’exceptionnel au cours du
performance, Bliz-aard Ball Sale en 1983.                            processus artistique de la collection. La tran-
    Dancer of the Year Shop, en apparence,                           saction commerciale entre le vendeur et la
exécute et respecte la hiérarchie des relations                      personne qui achète, désigne le moment
économiques et des transactions du marché                            contractuel où l’esprit de l’œuvre est transféré.
(de l’art) et reste conforme à son mode capita-                      Dans la danse et sa tradition, cet échange est
liste de circulation et de consommation. Néan-                       analogue au passage et à la transmission choré-
moins, à travers un mode de présentation qui                         graphique à l’œuvre chez les danseur·se·s au fil
évoque le mobilier d’exposition, Harrell produit                     des répétitions et des représentations. 8
volontairement de nouvelles significations pour                          À travers le processus de détermination du
ces objets et la boutique. Il s’attribue non                         prix des œuvres présentées dans Dancer of the
                                                                     year Shop, Trajal Harrell sollicite des mesures
                                                                     quantitatives et qualitatives afin de comprendre
      5
       		L’artiste a depuis fait l’expérience et a récemment testé
      le concept de boutique sous le nom d’Aurelius Carson – l’un    la signification de la récompense qui lui a été
      de ses nombreux hétéronymes, à la Wallach Art Gallery de
      l’Université Columbia dans la ville de New York.
      6
        		Voir l’excellente analyse féministe approfondie et la
      critique de l’œuvre Meta-Monumental Garage Sale réalisée             7
                                                                            		« Rose Lejeune on How to Collect Performance Art »,
      par Martha Rosler (2012) présentée au Museum of Modern               Independent Collectors, 10 December 2018. https://
      Art de New York, publiée dans Dayna Tortorici, "More                 independent-collectors.com/interviews/rose-lejeune-on-
      Smiles? More Money", n + 1, numéro 17 (automne 2013).                how-to-collect-performance-art/ (consulté en mai 2019).

                                                                                                  6
décernée par le Tanz Magazine. Il souligne à quel
point des objets quelconques qui ont une valeur
affective et unique pour le chorégraphe et
danseur sont, pour cette raison, dotés d’un
capital symbolique ajouté à la valeur de l’artiste.
Quel que soit l’instrument de mesure, une fois
que l’œuvre est vendue, le prix final n’est-il pas
déterminé par le poids de sa perte pour l’artiste ?

   Yasmina Reggad
   Avril 2019

      8
       		On remarque ici une analogie avec le mode de
      transmission traditionnel strictement orale et le transfert
      d’informations qui caractérisent la pratique de l’artiste,
      formé à la danse, Tino Seghal ainsi qu’avec le processus
      d’acquisition de son œuvre performative.

                                                                    7
Over Trajal Harrells                                                                            NL

Dancer of the Year

In de danssolo Dancer of the Year zien we Trajal     tijdens een residentie in het museum.
Harrell gebaren herhalen (om ze in zijn lichaam      Elke voorstelling vertrekt vanuit het
op te slaan); bewegingsmateriaal en                  spanningsveld tussen de galerij en het theater,
choreografische strategieën uit eerder werk          en de verschillende opvattingen over creatie,
hernemen; en verschillende emoties opwekken          presentatie, participatie en bekijken die deze
en samenbrengen. Naarmate de dans vordert,           plekken kenmerken.
put hij zichzelf zichtbaar uit. In een intieme           Dancer of the Year en Dancer of the Year
setting deelt Harrell zijn werk met ons, biedt hij   Shop zetten dit traject verder. Net als in Caen
ons zijn dans aan, als een geschenk. In de Dancer    Amour (2016) worden verschillende manieren
of the Year Shop kunnen we Harrell persoonlijk       van tonen/tentoonstellen en kijken naar objecten
aanspreken en hem vragen om een item te tonen        en het lichaam tegenover elkaar geplaatst, om
en toe te lichten. We kunnen er onze tijd nemen      de status van dans als een “kunstobject” en het
om een object te bekijken, het aan te raken, en      lichaam als “object” in vraag te stellen. Harrell
het zelfs kopen en mee naar huis nemen. Samen        problematiseert het te kijk gezette lichaam als
roepen deze twee performances vragen op over         object door de nadruk te verschuiven naar het
wat het precies is dat de/een danser deelt/          werk, de inbreng en de rol van de danser, in het
verkoopt, over hoe wij als toeschouwers op onze      hier en nu. Hij stelt ook de positie van de
beurt dit werk in ontvangst nemen; en over de        toeschouwer in vraag, die hier ook zelf in
(materiële) waarde van dans.                         beweging wordt gezet en ook gechoreografeerd
    Harrell creëerde de solo nadat hij werd          wordt. Zoals in Caen Amour, worden in Dancer
verkozen tot Dancer of the Year 2018,                of the Year meerdere ruimtes naast elkaar
uitgereikt door Tanz magazine. Deze                  geplaatst – van het theater en het museum tot
onverwachtse erkenning zet hem ertoe aan om          de winkel, het archief en de woonkamer – en
zijn status en identiteit als danser in vraag te     wordt de toeschouwer uitgenodigd om zich
stellen. Wat is de waarde van deze titel? Wat is     tussen deze ruimtes in te bewegen. We worden
de waarde van dans, van de danspraktijk, en de       aangezet om over onze eigen positie na te
kennis die ze voortbrengt? Wat genereert deze        denken, terwijl we deel uitmaken van de
kennis? Hoe wordt geschiedenis in de dans/het        voorstelling en/of de installatie, elk met hun
lichaam opgeslagen, en hoe wordt deze                eigen afstand/nabijheid tot het werk en de
overgedragen, naar de toekomst toe? Harrell          kunstenaar, hun eigen codes en rituelen, en hun
reflecteert over zijn eigen nalatenschap als         eigen relatie tot de tijd/tijdelijkheid.
choreograaf/danser. Hij herbekijkt zijn                  Het idee van de circulatie zelf, zowel die van
artistieke stamboom en de choreografische            de danser, de dans en de toeschouwer, als die van
strategieën die hij in de loop van de jaren          het materiaal van de dans – de verzameling
ontwikkelde om zichzelf en de (eigen) identiteit     ideeën, referenties, inspiratiebronnen,
te vertolken.                                        voorwerpen, kostuums, ervaringen, gebaren en
    Dancer of the Year is ook de meest recente       acties die het geheel van een voorstelling
voorstelling in Harrells huidige “periode”,          uitmaken – neemt een centrale plaats in.
waarin hij in dialoog gaat met de Japanse            Harrell werkt met een divers gamma aan
choreograaf/danser Tatsumi Hijikata (1928-           materiaal om de verbeelding van de toeschouwer
1986), een van de grondleggers van butoh, en         te activeren. Hij gaat op zoek naar nieuwe
modeontwerpster Rei Kawakubo (Comme des              manieren om zich dit materiaal toe te eigenen en
Garçons). Aanvankelijk duidde hij enkel deze         het in beweging te zetten. Hier krijgt dit nog een
twee invloedrijke figuren aan op de                  andere dimensie. Harrell nodigt de toeschouwer
“denkbeeldige kaart” die dit project inspireert.     niet alleen uit in zijn wereld, om van dichtbij te
Deze constellatie werd sindsdien uitgebreid          bekijken wat zijn dans en denken vormgeeft.
met vele anderen, van Loïe Fuller tot Sade.          Een deel van de privéwereld van de danser
    Het project begon in het MoMA in New York        beweegt zich (potentieel) ook verder buiten
in 2013 met de voorstelling Used, Abused and         de installatie- performance: zijn archief wordt te
Hung Out to Dry en werd verder ontwikkeld            koop aangeboden. Wat gebeurt er met een item

                                                                             8
uit Harrells persoonlijke verzameling als het door                    momentopname binnen een constellatie van
iemand anders mee wordt genomen, in een                               werken die zich blijft uitbreiden. In de loop van de
openbare of private kunstcollectie wordt                              tijd accumuleert het project meer en meer
opgenomen en zo deel gaat uitmaken van een                            materiaal en bouwt het een eigen geschiedenis
heel andere economie?                                                 en archief op.
    In eerdere creaties werkte Harrell met de                             Dancer of the Year reflecteert over dit
geschiedenis van de dans, die hij kritisch                            archief en hoe het tot stand komt. De “Hijikata-
deconstrueert of op en andere manier activeert                        periode” begon met archiefonderzoek en elke
door middel van wat hij de “historische                               voorstelling die er deel van uitmaakt onderzoekt
verbeelding” noemt. In de serie Twenty Looks or                       de betekenis en de politiek van het archief (van/
Paris is Burning at the Judson Church,                                voor de dans). Harrell ging het archiveren zelf als
problematiseert hij bijvoorbeeld het discours                         een modus van performativiteit beschouwen. Hij
rond de Amerikaanse postmoderne dans, door                            gebruikt de term “fictieve archivering” om te
het minimalisme te contrasteren met andere                            verwijzen naar de manier waarop hij
vormen van performativiteit, waaronder de                             (bewegings-) materiaal in het lichaam opslaat,
catwalk uit de mode en de voguing van de                              door de “fysieke verbeelding” te activeren.2
Harlem Ballrooms. Harrells speculatieve                               Dit veronderstelt een intense, persoonlijke,
geschiedenis laat toe dat andere lichamen,                            affectieve relatie met het materiaal, die in de
identiteiten en stemmen deel gaan uitmaken van                        loop van het proces/project blijft evolueren en
het conventionele verhaal, en dit verhaal                             zich met de tijd verdiept.
verstoren. Zijn werk onthult verborgen of                                 [...]
traditioneel minder getheoretiseerde connecties                           In Dancer of the Year en Dancer of the Year
– over de grenzen van tijd, plaats en culturen                        Shop, keert Harrell terug naar zijn persoonlijke
heen – en opent ruimtes voor het ontstaan en                          archief. Hij brengt niet alleen een collectie van
verbeelden van alternatieve                                           familiestukken en andere waardevolle
dansgeschiedenissen.                                                  bezittingen samen, maar breidt zijn onderzoek
    In zijn huidige project zet Harrell dit traject                   ook uit naar zijn eigen lichaam en de
verder, maar voegt hij hieraan ook de figuur van                      geschiedenis, de danspraktijk en de kennis dat
Tatsumi Hijikata en elementen geïnspireerd door                       het belichaamt. De twee performances zetten
de esthetiek van butoh toe. In eerste instantie                       twee soorten archieven tegenover elkaar: een
wou hij bestuderen “hoe de vroege postmoderne                         materieel (fysiek) archief, bestaande uit
dans andere relaties in andere delen van de                           concrete objecten en kunstwerken, dat
cultuur is aangegaan” en de moderne dans                              (vermoedelijk) deel uitmaakt van de persoonlijke
herbekijken door de lens van butoh.1                                  verzameling van de kunstenaar; en een (meer
Zijn onderzoek richt zich op de politiek van                          ongrijpbaar en mobiel) lichamelijk archief van
het performen van de eigen identiteit en van                          gebaren, ervaringen en gevoelens,
“de ander”, op het oriëntalisme en de rol van                         geaccumuleerd, in de loop van de tijd, in het
culturele appropriatie in de moderne dans, en                         lichaam van de danser, en dat tijdens de
op het historische verband tussen bijvoorbeeld                        performance ge(re)produceerd wordt om door
dans en exotisme, erotiek en prostitutie.                             de toeschouwer beleefd en verbeeld te worden.
De heterogeniteit van ruimte, tijd, artistieke
media, en manieren om werk te presenteren,                            Sara Jansen
eigen aan Harrells projecten, resoneert ook met
Tatsumi Hijikata’s Dance of Darkness.
    Steeds nieuwe figuren en elementen worden
toegevoegd. Dit resulteert in een zeer dicht
weefsel dat onmogelijk nog kan worden
ontrafeld in een lineair verhaal. Elke voorstelling
is als een origami-achtig object – gelaagd en
getekend door een veelheid aan vouwlijnen,
plooien en sporen – dat om een veelvoud aan
benaderingen vraagt. Elke performance is een

      1
       		Gia Kourlas, “Trajal Harrell talks about bringing Butoh to
      MoMA,” Time Out Magazine, 2013. (http://www.timeout.                  2
                                                                             		“Trajal Harrell in Conversation with Ana Janevski,”
      com/newyork/dance/trajal-harrell-talks-about-bringing-                MoMA, p.3. (https://www.moma.org/calendar/
      butoh-to-moma)                                                        performance/1451)

                                                                                                     9
‘It’s my yard. You can
   dance if you want to.’ 1

Wanneer iemand door Tanz Magazine wordt                                en/of choreograaf uiteindelijk in het domein van
gelauwerd met de prestigieuze titel ‘Danser                            de privé- of publieke collectie te vinden valt? In
van het Jaar’, wordt van hem/haar/hen verwacht                         hoeverre beïnvloedt de validatiekracht van het
dat ze dansen. En Trajal Harrell, bekend als een                       museum de symbolische waarde van de
productieve choreograaf, doet dat met veel                             kunstwerken die het tentoonstelt?
overtuiging in zijn nieuwe voorstelling Dancer                             Terwijl performatieve werken meestal wor-
of the Year (2019), waarin hij zijn danscarrière                       den verzameld via opnames en afbeeldingen van
herbekijkt en herevalueert. Het stuk herinnert                         de originele of opgevoerde versies, schetsen,
eraan dat Harrell in de vroege jaren 2000 pleitte                      instructies en partituren, kostuums en andere
voor een terugkeer naar de dans in plaats van de                       attributen, zijn Harrell’s verzamelbare
conceptuele bewegingen van de postmoderne                              kunstwerken erfstukken en persoonlijke bezit-
dans, en de erfenis van formalisme en houding                          tingen die niet altijd, of even duidelijk, verband
versus de expertise en virtuositeit van het                            houden met de genealogie van zijn werk. 3 Toch
Judson Dance Theatre.                                                  bevatten en behouden deze objecten de erfenis
    Dansers worden al langer achtervolgd door                          van de biografie en persoonlijke verhalen van hun
vragen die te maken hebben met de middelen                             eigenaar door sporen van gebruik die zowel de
voor overdracht van hun repertoire, naast de                           verbeelding als emotionele reacties stimuleren.
traditionele herhalingen en heropvoeringen door                        De modernistische white cube belooft een
andere dansers en performers. Van zodra de                             ‘authentieke ervaring’: een A4-foto, een fotoal-
dans zijn intrede deed in het museum, werden                           bum, een liefdesbrief, een witte trui, twee paar
kwesties met betrekking tot het behoud en                              schoenen en een losse schoen, drie dagboeken,
conserveren van danscreaties steeds belangrij-                         drie handdoeken, een zwarte pop, een 19e-eeuws
ker. In het geval van Harrell kwam dit hoogs-                          dekbed, een kinderjas, een blauwe jas, vers-
twaarschijnlijk tot stand bij de voorbereiding                         chillende draagtassen, twee dvd’s, twee dozen
van zijn baanbrekende Hoochie Koochie.                                 met souvenirs... Al deze waardevolle voorwerpen
A Performance Exhibition (2017) voorgesteld                            worden zorgvuldig op houten planken en vitrines
in de Barbican Art Gallery in Londen, dat vaak                         geplaatst die speciaal zijn ontworpen voor de
werd geïnterpreteerd als een retrospectieve.                           Dancer of the Year Shop.
    Hoewel vertrouwd met de omgeving van de                                Klanten hebben toegang tot een volledige
white cube, was het voor de danser en choreo-                          lijst met kunstwerken en kunnen deze op ver-
graaf op dit specifieke moment in zijn carrière                        zoek aanraken, op voorwaarde dat ze katoenen
van cruciaal belang om de betekenis van deze                           handschoenen dragen. Onze ervaren winkelma-
prijs buiten het podium te verruimen doorheen de                       nager, Trajal Harrell, begeleidt de klanten door
immersieve installatie Dancer of the Year Shop                         ieder werk. 4
(2019). In de eerste herhaling van deze perfor-                            Harrell, een enthousiaste en gepassioneerde
matieve installatie die werkt als een winkel, ‘een                     shopper, is goed thuis in de mode. De ontmoe-
ruimte van actieve relaties: een ruimte waarin                         ting en relatie tussen dans en mode waren
dingen gebeuren’, wordt het werk geactiveerd                           cruciaal in de ontwikkeling van zijn werk. Zijn
door Harrell die zowel de eigenaar (auteur)                            baanbrekende achtdelige serie getiteld Twenty
speelt als de verkoper die de tentoongestelde                          Looks of Paris Is Burning at the Judson Church
kunstwerken presenteert en verkoopt. 2                                 (2007-2018), wordt als kledij in zeven vers-
    Betekent het plaatsen van deze installatie in                      chillende maten (XS) tot (XL) gepresenteerd.
de symbolische context – of onder de auspiciën                         Sociale relaties en koopwaarfetisjisme zijn
– van de beeldende kunst en het museum dat de                          impliciet aanwezig in het werk van Harrell
beste plek voor het nalatenschap van een danser                        dat reflecteert op de wereld van mode en luxe-

                                                                             3
                                                                              		Zie Teresa Calonje (ed.), Live Forever: Collecting Live
      1
       		De titel van deze tekst is ontleend aan een dialoog uit het         Art, Koenig Books, 2014.
      kortverhaal ‘Why Do You not Dance’ van Raymond Carver.                 4
                                                                              		Trajal Harrells eerste baan na naar New York City te zijn
      2
       		Catherine Wood, Performance in Contemporary Art,                    verhuisd eind jaren 1990 was in een kledingwinkel genaamd
      Tate Publishing, 2019, p. 10 (Wood’s nadruk).                          Charivari, aan de Upper West Side.

                                                                                                     10
goederen. De oor-sprong van zijn interesse in de                   galerijen en doelgroepen die na verloop van tijd
relatie tussen commodificering en dans voert                       de status, waarde en betekenis van een
terug naar 2006 toen hij een t-shirtwinkel                         kunstwerk beïnvloeden en de productie van
creëerde tijdens een workshop met Mårten                           economische waarde in de kunstwereld bepalen.
Spångberg op het ImPulsTanz International                          Hijzelf heeft bewust zowel een culturele als
Festival in Wenen, Oostenrijk. 5 Kunstenaars zijn                  monetaire waarde aan zijn kunstwerken toe-
al langer gefascineerd door de massaconsump-                       geschreven die niet wordt bepaald door de
tiecultuur en het feit dat de hedendaagse kunst                    gebruikelijke som van de hoeveelheid tijd of
niet aan de cyclus van productie-distributie-pre-                  werk die ze hebben vereist om geproduceerd te
sentatie-circulatie kan ontsnappen. De perfor-                     worden plus een winstmarge, wat als dusdanig
mance-installatie Monumental Garage Sale, die                      niet de geschiedenis van hun productie weer-
Martha Rosler sinds 1973 al meerdere keren                         geeft. Zijn verkoop is eerder gerelateerd aan het
heeft gepresenteerd, is voor Trajal Harrell zeker                  gewicht van de emoties die deze objecten in zich
een belangrijke inspiratiebron. Vooral wat                         dragen, wat de kunstenaar Danh Vo als ‘de kleine
betreft het aan de orde stellen van kwesties                       diaspora’s van iemands leven’ omschrijft.
rond de zeer gendergerelateerde economie van                           Bij het bespreken van de uitdagingen van het
het kapitalisme en de daaraan gelinkte onzicht-                    verzamelen van performancekunst, stelt curator
bare, informele en vaak ongewilde genderarbeid                     en onderzoeker Rose Lejeune: ‘Elk werk is uniek
die het voor de vrouw creëert. 6 Harrell, die in de                en dus is de vraag altijd “wat is de geest van dit
Dancer of the Year Shop werkt als verkoop-                         werk”, en hoe kunnen we de essentie van dit
medewerker en ook het lokale gemiddelde loon                       specifieke werk in taal uitdrukken en vertalen
voor deze functie betaald wordt, stelt vragen                      naar iets dat dan in bezit kan worden genomen
rond lichaam en ras in de handel van luxemode                      en opnieuw kan worden verkocht.’ 7 Hoewel
en kunstmarkten. Hij volgt hierin het spoor van                    Harrell objectgebaseerde kunstwerken
kunstenaar David Hammons die op straat in                          verkoopt, is hun ‘geest’ even immaterieel als zijn
New York sneeuwballen in verschillende maten                       performatieve werken. Hun ‘essentie’ schuilt in
(van XS tot XL) verkocht in zijn performance                       de opzettelijke herschepping van alledaagse
Bliz-Aard Ball Sale, 1983.                                         objecten die door het artistieke verzamelproces
    In zijn verschijningsvorm respecteert en                       transformeren van iets triviaals in iets uitzon-
beeldt Dancer of the Year Shop de hiërarchie                       derlijks. De commerciële transactie tussen de
van de economische relaties en transacties van                     verkoper en de koper is het contractueel mo-
de (kunst) markt uit en observeert haar kapita-                    ment waarop de geest van het kunstwerk wordt
listische manier van circuleren en consumeren.                     overgedragen. In de danstraditie is dit vergelijk-
Door de opstelling die refereert naar ten-                         baar met de momenten waarop de choreografie
toonstellingsmeubilair, roept Harrell bewust                       wordt doorgegeven en overgedragen aan dan-
nieuwe betekenissen voor zijn objecten en winkel                   sers tijdens repetities en uitvoeringen. 8
op. Enkele van deze voorwerpen heeft hij moei-                         Door het proces van prijsbepaling van
zaam en met passie weten te verwerven. Hier-                       kunstwerken in Dancer of the Year Shop, zoekt
door eigent hij zich niet alleen de autoriteit van                 Harrell naar kwantitatieve en kwalitatieve
de verzamelaar toe, maar neemt ook de rol van                      metingen om de betekenis van de Tanz Maga-
de curator die ze selecteerde, conserveerde en                     zine-prijs te begrijpen. Hij benadrukt hoe alle-
tentoonstelde op zich. Deze verschuivingen                         daagse voorwerpen die emotioneel betekenisvol
vinden plaats onder de paraplu van de Dancer                       en uniek zijn voor de choreograaf en danser om
of the Year Shop, het simulacrum van de galerij.                   deze reden ook geladen zijn met zowel symbo-
Door zich al deze functies toe te eigenen, kaapt                   lisch kapitaal als de kapitaalwaarde van de
Harrell als het ware de interactie en de relaties                  kunstenaar. Ongeacht het meetinstrument,
van objecten met verzamelaars, curatoren,                          wordt de uiteindelijke prijs – wanneer het

      5
       		Harrell heeft sindsdien verder geëxperimenteerd en              7
                                                                          		‘Rose Lejeune on How to Collect Performance Art’,
      onlangs het concept van de winkel uitgeprobeerd onder de           Independent Collectors, 10 December 2018. https://
      naam Aurelius Carson – een van zijn vele heteroniemen – in         independent-collectors.com/interviews/rose-lejeune-
      de Wallach Art Gallery van de Columbia University in New           on-how-to-collect-performance-art/ (geconsulteerd in
      York City.                                                         januari 2019).
      6
        		Zie de uitstekende diepgaande feministische analyse en         8
                                                                           		We zien dezelfde traditionele wijze van overdracht in
      recensie van Martha Rosler’s Meta-Monumental Garage                de strikte mondelinge overgave en overdracht van informatie
      Sale (2012) in The Museum of Modern Art, New York, in              in de praktijk van de in de dans opgeleide kunstenaar Tino
      Dayna Tortorici, ‘More Smiles? More Money’, n+1, nummer 17         Seghal, alsook in het proces van verwerving van zijn
      (Herfst 2013).                                                     performatieve werk.

                                                                                                 11
kunstwerk eenmaal is verkocht – niet bepaald
door het gewicht van het verlies voor de
kunstenaar?

  Yasmina Reggad
  April 2019

                                               12
On Trajal Harrell’s                                                                               EN

Dancer of the Year

In the dance solo, Dancer of the Year, we see             Dancer of the Year and the Dancer of the
Trajal Harrell repeating gestures (as if to store     Year Shop continue this trajectory. Like Caen
them in his body); revisiting movement material       Amour (2016), they juxtapose multiple
and choreographic strategies from previous            modalities of showing/exhibiting and looking at
work; and moving through and layering emotions.       objects and the body, to interrogate the status
As the dance continues, he visibly exhausts           of dance as an “art object,” the body as “object,”
himself. In an intimate setting, he shares his        and the role of both performer and spectator in
labor with us, offers his dance to us, as a gift.     this context. Harrell challenges the objecti-
In the Dancer of the Year Shop, we may interact       fication of the body on display, and foregrounds
directly with Harrell, ask him to see an item on      the labor of the dancer and his/her agency inside
display from up close, take our time to view an       the work. He also questions the position of the
object, touch it, and even purchase it, to take       spectator, who he requires to move, and whose
home. In their juxtaposition, these two               movements he choreographs. Like Caen Amour,
performances raise questions about what               this work layers multiple spaces – from the
exactly it is that the/a dancer is sharing/selling,   theatre and the museum to the shop, the archive,
about how we, as spectators, in turn, receive         and the home – and invites the spectator to
this work; and about the (material) value             circulate between them. We are invited to
of dance.                                             reflect on our own position, as we participate
    Harrell created this work in response to being    in one or both of the pieces, each with its own
awarded the title of Dancer of the Year 2018 by       sense of distance/proximity (to the art and
Tanz magazine. The award leads him to question        the artist), its own codes and rituals, and its
his status and identity as a dancer. What is the      own temporality.
currency of this title? What is the value of dance,       The movement or circulation, itself, of the
dance practice, and the knowledge it produces?        dancer and the dance, of the spectator, but also
What generates it? How does dance/the body            of the material of dance – the collection of ideas,
internalize its history and how is it transmitted     references, inspiration, objects, costumes,
for the future? Harrell reflects on his own legacy    experiences, gestures and actions that inform a
as a choreographer/dancer, as he interrogates         performance – became an important element of
and re-imagines his artistic lineage, and the         Harrell’s current period of work. He works with
strategies he developed over the years for            diverse material to activate the imagination, and
(re-)presenting and performing the self/identity.     explores different ways to re-appropriate and
    Dancer of the Year is also the latest             re-purpose this material. Here, it is revealed and
installment in Harrell’s current period of work, in   mobilized in yet another way. Harrell not only
which he engages with Japanese choreographer/         invites the spectator to step into his world, as it
dancer Tatsumi Hijikata (1928-1986), one of the       were, to view from up close and question what
originators of butoh, and fashion designer Rei        informs his dance and his thinking. Part of this
Kawakubo (Comme des Garçons). Initially, only         private world of the dancer (potentially) also
these two influential figures were marked on the      travels outside of the installation-performance,
“imaginary map” that animates this project, but       as objects are offered for sale. What happens to
this constellation has since been expanded to         such an object when it is taken home, and/or
include many others, from Loïe Fuller to Sade.        enters into a public or private art collection, and
The project began with Used, Abused and Hung          enters into yet another economy?
Out to Dry, presented at MoMA in New York in              In previous work, Harrell worked on dance
2013, and was further developed during a              history, to critically undo it, or to activate it
residency at the museum. Each performance             differently, by means of what he calls the
reflects on the circulation of Harrell’s work         “historical imagination.” In the Twenty Looks or
between the gallery and the theatre, and on the       Paris is Burning at the Judson Church series,
different conditions of creation, presentation,       he problematized the discourse around
participation, and viewing these contexts             American postmodern dance, for instance, by
represent.                                            juxtaposing its minimalism with other modes of

                                                                              13
performativity, derived from the fashion catwalk                      material, which continues to transform in the
and the voguing competitions at the Harlem                            course of the process/project, and deepens
Ballrooms. Harrell’s speculative history allows                       with time.
for other bodies, identities, and voices to                               The solo The Return of La Argentina (2015)
become part of – and unsettle – the conven-                           is a turning point in this respect, and resulted in
tional narrative. His operations reveal hidden or                     “a new language of movement.”3 It is this
under-theorized connections, across historical                        moment of transformation in particular that the
times, geographical distances, and cultural                           artist hones in on in Dancer of the Year.
differences; and create provocative spaces for                        In The Return of La Argentina, Harrell re-
imagining alternative dance histories.                                imagines Kazuo Ohno’s Admiring La Argentina
    In his current project, Harrell continues this                    (1977). He arrived at the solo, Ohno’s homage to
trajectory, but introduces Tatsumi Hijikata and                       “Spanish” dancer and modern muse La Argentina
elements and strategies inspired by butoh into                        (Antonia Mercé), by way of his research into
the mix. Initially, he wanted to find out “how                        Hijikata, who choreographed it. In his own solo,
early postmodern dance has found other                                Harrell sets out to vogue Ohno (1906–2010),
relationships in other parts of culture,”1 and to                     who is already voguing La Argentina, and, like all
look at modern dance through the lens of butoh.                       butoh, Harrell would argue, voguing Hijikata.
His research raised questions about the politics                      However, Ohno not only dances with and for
of performing identity and the “other,”                               La Argentina in his solo, but also mentions being
orientalism and cultural appropriation in early                       haunted and visited by the iconic dancer.
modern dance, and the historical connection                           His dance offers new approaches to what
between dance and exoticism, eroticism, and                           inspiration, influence, lineage, and legacy might
prostitution, to name a few. The heterogeneity                        mean. In The Return of La Argentina, Harrell
of space, time, and modes of presentation                             explores the relationship between a dancer and
Harrell explores here, too, resonates with                            his teacher or muse, and other modes of
Tatsumi Hijikata’s Dance of Darkness.                                 transmission of choreographic knowledge.
    The collection of figures, elements, and ideas                    He also introduces new ways to work with
expands, resulting in a very dense fabric that is                     objects and costumes, gestures and affect,
impossible to unravel in a linear narrative.                          inspired in part by the ritualistic, ceremonial,
Each piece presents as a fascinating origami-                         and spectral qualities he associates with butoh.
like object – layered and marked by multiple                              Harrell’s encounter with Ohno, as a muse,
folds, creases, and traces – presented from,                          moved him into new territory. His relationship to
and demanding, a multitude of perspectives,                           dance changes, his self/identity as a dancer
formats, and approaches. Every performance                            changes. The way in which Harrell approaches
marks but one moment in a constellation of                            choreography – in series, and focusing on one
works that continues to expand. Over time,                            premise in detail and from various angles over an
the project accumulates more material,                                extended period of time – results in an internal-
constructing a history and archive of its own.                        ization or incorporation of this history, and an
    Dancer of the Year reflects on this archive                       intensification of movement, in the body, over
and its formation process. The Hijikata Period                        time. His practice, experience, and the
began with archival research, and each piece                          discoveries – of new resonances, images, objects
examines the meaning and politics of the archive                      or insights – along the way move Harrell deeper
(of/for dance). Harrell came to see the act of                        and deeper into the material. His experience
archiving itself as a mode of performativity.                         with Ohno intensified this for him, in a way, and
He uses the term “fictional archiving”2 to refer                      transformed his approach to dance. “I didn’t set
to the way in which he stores (movement)                              out to develop a new language or movement,
material in the body, by activating the “physical                     but a consolidation of movement terms
imagi-nation.” This concerns an intensely                             happened,” Harrell mentions in an interview
personal, affective relationship with this                            reflecting on his residency at MoMA and
                                                                      The Return of La Argentina, and “as the
                                                                      work developed, I went more precisely and
      1
       		Gia Kourlas, “Trajal Harrell talks about bringing Butoh to   more directly toward dancing and voguing
      MoMA,” Time Out Magazine, 2013. (http://www.timeout.
      com/newyork/dance/trajal-harrell-talks-about-bringing-          butoh.” 4
      butoh-to-moma)
      2
        		“Trajal Harrell in Conversation with Ana Janevski,”
      MoMA, p.3. (https://www.moma.org/calendar/                            		Idem
                                                                            3

      performance/1451)                                                     		Idem
                                                                            4

                                                                                              14
In Dancer of the Year and Dancer of the Year
Shop, Harrell turns to his personal archive.
He not only assembles an art collection of family
heirlooms and other prized possessions but also
extends his inquiry to his own body, the history,
dance practice and knowledge it embodies.
The two performances contrast two types of
archives: a material (physical) one, consisting of
concrete objects and artwork, (presumably)
part f the artist’s personal collection; and a
(more elusive and mobile) corporeal archive of
gestures, experiences and feelings,
accumulated, over time, in the dancer’s body,
and (re-) produced here for the spectator to
take in and imagine.

   Sara Jansen

                                                     15
‘It’s my yard. You can
dance if you want to.’ 1

When one is honoured with the prestigious title                  validation affect the symbolic value of the
of ‘Dancer of the Year’ by Tanz Magazine, he/                    artworks it exhibits?
she/they is expected to dance. And Trajal                            Whereas performative works are usually
Harrell, well-known as a prolific choreographer,                 collected through their recordings and repre-
does is it with much joy in his new performance                  sentations of the original or staged versions,
Dancer of the Year (2019) where he re-evaluates                  sketches, instructions and scores, costumes
and revisits his dance career. The piece recalls                 and other paraphernalia 3 , Harrell’s collectable
that Harrell advocated in the early 2000s for a                  artworks are heirlooms and personal posses-
return to dance in relation to postmodern dance                  sions that are not always or obviously linked to
conceptual movements and the legacy of                           the genealogy of his work. Yet these objects
formalism and stance against expertise and                       contain and retain the previous lineage of their
virtuosity of Judson Dance Theatre’s legacy.                     owner’s biography and personal narratives
    Dance practitioners have long been haunted                   through traces of use that stimulate the
by questions related to the means of trans-                      imagination and emotional reactions. The
mission of their repertoire beside the traditional               modernist white cube promises an ‘authentic
repetitions and re-enactments by dancers and                     experience’: an A4 photograph, a photo album,
performers. As soon as dance was invited into                    a lover’s letter, a white jumper, two pairs of
the museum, issues of preservation and the                       shoes and a single one, three diaries, three
legacy of dance creations became more                            towels, a black doll, a 19th century quilt, a child’s
pressing. In the case of Harrell, this most                      coat, a blue jacket, several tote bags, two DVDs,
probably was triggered by the preparation of                     two keepsake boxes… All these precious objects
his seminal Hoochie Koochie. A Performance                       are carefully placed on wooden shelves and
Exhibition (2017) at the Barbican Art Gallery in                 display cases specially designed for the Dancer
London that has often been interpreted as a                      of the Year Shop.
(mid-career) retrospective.                                          Customers can access a complete list
    Used to inhabiting the white cube, it was                    of artworks and will be able to handle them
critical for the dancer and choreographer at this                upon request, provided that they wear cotton
particular moment in his career to expand his                    gloves. Our experienced shop manager, Trajal
understanding of the meaning of this award                       Harrell 4 , will guide all customers through
outside the stage and through the immersive                      each work.
installation Dancer of the Year Shop (2019).                         Harrell, an avid and passionate shopper,
In the first iteration of this performative                      is well versed in high fashion. The encounter
installation that operates as a shop, ‘a space                   and relationship between dance and fashion
of active relations: a space in which things                     movement were crucial in the development of
happen’ 2 , the work is activated by Harrell who                 his work. His ground-breaking eight-part series
performs both the owner (author) and the                         titled Twenty Looks or Paris Is Burning at the
salesman who presents and sells the artworks                     Judson Church (2007-2018), as garments, come
on display.                                                      in seven different sizes from (XS) to (XL). Social
    Does placing this installation within the                    relations and commodity fetishism are implicit in
symbolic context – or under the auspices – of                    the work of Harrell that reflects on fashion and
the visual arts and the museum mean that                         luxury goods. One can trace the roots of his
ultimately, nowadays the best haven a dancer                     interest in the relationship between commo-
and/or choreographer’s legacy can expect lies in                 dification and dance back to 2006 when he
the realm of the private or public collection? To                created a t-shirt shop during a workshop with
what extend does the museum’s power of                           Mårten Spångberg at ImPulsTanz International

                                                                       3
                                                                        		See Teresa Calonje (ed.), Live Forever: Collecting Live
      1
       		A dialogue in Raymond Carver’s short story ‘Why Don’t         Art, Koenig Books, 2014.
      You Dance’ lent the title to this text.                          4
                                                                        		Trajal Harrell’s first job when moving back to New York
      2
       		Catherine Wood, Performance in Contemporary Art,              City in the late 1990s was in a clothing shop called Charivari,
      Tate Publishing, 2019, p. 10 (Wood’s emphasis).                  on the Upper West Side.

                                                                                                16
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