Tumeur cérébrale informations pour le patient et ses proches - Lobe pariétal - Harvey Cushing Center
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Tumeur cérébrale informations pour le patient et ses proches Lobe pariétal Lobe occipital Lobe temporal Cervelet
Avant- Avant-propos propos Depuis 1984, les psychologues du leurs rencontres quotidiennes avec les Centre Harvey Cushing patients et leur famille. participent au quotidien à Ce projet a été réalisé en collaboration l’amélioration de la qualité de vie des avec le CHR de la Citadelle et s’inscrit personnes atteintes d’une tumeur dans le cadre d’une recherche financée cérébrale en leur proposant une aide par le Service public fédéral (SPF) de psychologique adaptée à leurs besoins. Santé publique. Afin d’optimiser les soins apportés au patient et à sa famille, le Centre Harvey Le Centre Harvey Cushing tient à Cushing a réalisé cette brochure qui remercier tous ses partenaires pour leur vous est particulièrement destinée. contribution à ce projet : Nous espérons qu’elle répondra au mieux à vos besoins d’informations. Le SPF Santé Publique de Belgique, Vous y trouverez des réponses à Le CHR de la Citadelle à Liège, certaines de vos questions, ainsi que Les équipes de neurochirurgie du CHR des sujets de réflexion à partager avec Citadelle à Liège, de l’UZ Brussel, vos proches ou avec l’équipe soignante. de l’hôpital Erasme, des Cliniques Universitaires Saint-Luc à Bruxelles, Les informations reprises dans cette La Fondation contre le Cancer, brochure sont le fruit d’une étroite Les patients et leurs proches. collaboration entre les psychologues et les équipes soignantes spécialisées dans la prise en charge de patients atteints de tumeurs cérébrales. Les thèmes abordés ont été choisis sur base des nombreux témoignages recueillis par les psychologues au travers de questionnaires et lors de 2
Introduction Introduction Le cerveau* est un organe complexe vous est accessible à tout moment et fascinant. Il est le siège de notre et vous pouvez la consulter à votre personnalité, de notre pensée, de rythme, en fonction de votre évolution notre parole. Lorsqu’il est touché, nous et des circonstances que vous allez sommes atteints dans ce que nous rencontrer. Elle a été conçue pour vous avons de plus intime. C’est une réalité aider à mieux comprendre ce qui vous à laquelle nous sommes rarement arrive et à en parler avec votre médecin préparés et qui suscite de nombreuses ou l’équipe soignante. questions et l’apparition d’une foule de sentiments. Toutefois, ce document ne parle pas de votre cas en particulier. Il reprend des En tant que patient ou proche, vous informations générales, communes à souhaitez sans doute trouver réponse toutes les personnes touchées par une à vos questions. Par ce document tumeur au cerveau*. Or, chacun a son accessible à tous, notre intention est histoire personnelle et une situation de fournir une information de base sur médicale qui lui est propre. C’est les tumeurs cérébrales. La brochure pourquoi nous vous conseillons de vous s’articule autour de questions simples adresser à votre médecin de référence que vous pourriez vous poser. Le en vue d’évoquer votre situation corps du texte s’adresse directement médicale personnelle, et obtenir ainsi au patient tandis que certains les précisions qui vous concernent encadrés concernent les proches. spécifiquement. Des astérisques (*) signalent les mots expliqués dans le lexique. Aucune question n’est inutile. Si vous êtes préoccupé par quelque chose, Au travers d’explications générales, n’hésitez pas à en parler à l’équipe. cette brochure est donc un complément aux informations données par le médecin et son équipe. Elle 3
Anatomie & Diagnostic Anatomie & Diagnostic Que m’arrive-t-il ? Cette question, vous vous l’êtes peut-être posée après avoir ressenti une douleur ou observé un dysfonctionnement de votre corps : maux de tête qui ne cèdent pas avec Ces symptômes* fort variables peuvent des antidouleurs apparaître lorsque le cerveau* fonc- perte de sensibilité et/ou de force tionne moins bien. Et ils peuvent dans une partie du corps s’expliquer par diverses raisons. trouble du langage, de la vue, de Le cerveau* peut être en souffrance à la motricité, de l’équilibre, de la cause d’un choc, un saignement, un mémoire, du comportement… surplus de liquide céphalo-rachidien*, crise d’épilepsie* (tremblements, une inflammation, un kyste, une perte de repères, incapacité à lésion*… Ce sont autant de situations trouver ses mots, perte de contact, où l’activité du cerveau peut être convulsions…) modifiée. Pour savoir exactement pourquoi le fonctionne- ment de votre corps est ainsi perturbé, vous devez d’abord consulter votre médecin généraliste ou un spécialiste. Celui-ci va observer vos symptômes* à travers différents tests : test visuel, test auditif, test de réflexe, test d’équilibre et de coordi- nation, test de motricité, test de mémoire… 4
Au terme de ce premier examen, le Le cerveau se compose de deux médecin évoque une ou plusieurs hémisphères* quasi symétriques, d’un hypothèses diagnostiques*. S’il pense cervelet* et d’un tronc cérébral*. Reliés que l’origine de ces symptômes* est liée entre eux, les hémisphères cérébraux à une souffrance cérébrale, vous êtes présentent chacun cinq régions : les orienté vers un ou plusieurs examens lobes* frontaux, temporaux, parié- complémentaires qui permettent de taux, occipitaux et insulaires*. Sous visualiser le cerveau* ou son activité. les hémisphères et logés dans la fosse postérieure* du crâne se trouvent le cervelet et le tronc cérébral qui relie Qu’avons-nous les hémisphères cérébraux à la moelle épinière*. dans la tête ? Dans le prolongement du tronc céré- Le cerveau* ! C’est un organe primor- bral*, la moelle épinière* transmet dial. Siège de la personnalité, support l’information nerveuse entre le cer- de la pensée et de la parole, centre des veau* et le reste du corps. Cerveau et mouvements et des sensations… Le moelle épinière forment ensemble le cerveau traite toutes les informations système nerveux* central. que nous percevons de l’extérieur et de l’intérieur de notre corps. Il nous Le cerveau compte environ 100 mil- permet de réagir en fonction de ce que liards de neurones* ! Le neurone est nous vivons et il assure le fonctionne- une cellule nerveuse et l’élément de ment coordonné de tous nos organes : base du système nerveux*. Connectés cœur, poumons, système digestif… les uns aux autres, les neurones forment des réseaux complexes où À l’abri sous les os de la boîte crâ- circulent les messages nerveux. Les nienne, le cerveau est recouvert par neurones sont nourris, soutenus et trois enveloppes protectrices : la protégés par les cellules gliales. Les dure-mère, l’arachnoïde et la pie-mère. astrocytes, oligodendrocytes et cellules Ce sont les méninges*, trois mem- épendymaires sont des cellules gliales branes entre lesquelles circule le liquide qui composent ensemble la glie*. céphalo-rachidien* qui amortit les chocs de nos mouvements quotidiens. 5
Comment fonctionne le cerveau ? Chaque hémisphère cérébral commande la moitié opposée du corps. L’hémisphère gauche contrôle la partie droite et l’hémisphère droit, la partie gauche. Chaque zone du cerveau* est associée à des fonctions précises du corps. Mais les fonctions complexes comme le langage, la mémoire ou la personnalité sont gérées en même temps par plusieurs régions cérébrales fonctionnant en réseau. Lobe frontal Lobe pariétal Lobe occipital Contrôle musculaire (motricité), Sensibilité, orientation Vision. pensée, mémoire, raisonnement dans l’espace. et associations, parole (formation des mots par les sons ou par écrit), personnalité (selon certains chercheurs). Lobe insulaire ou insula* (en profondeur sous le sillon latéral) Sensations corporelles (viscérales) conscientes et associées à certaines Lobe temporal émotions (colère, peur, dégoût, Audition, goût, joie, tristesse), douleur, dépendance mémoire, personnalité, (nourriture, drogue…). compréhension du langage (sens donné aux mots). 6
Nerfs Les nerfs* sont le prolongement des neurones* à l’extérieur du cerveau*. – 12 paires de nerfs crâniens à l’intérieur du crâne : ils contrôlent les cinq sens (vue, ouïe, odorat, goût, toucher), les mouvements du visage, la déglutition et la phonation (production de sons). – 31 paires de nerfs rachidiens sortant de la moelle épinière* : ils transmettent les signaux nerveux entre le cerveau et le reste du corps. Hypophyse (glande pituitaire) Production d’hormones régulant la croissance, Cervelet* l’allaitement, la puberté, la Tronc cérébral* Équilibre, fertilité… Fonctions vitales : coordination des respiration, battements mouvements. du cœur, tension artérielle, digestion, température, réflexes. 7
Comment savoir Comme le diagnostic* est encore imprécis, on parle souvent dans un ce qui ne va pas ? premier temps de kyste, de lésion* ou de masse. Ces mots sont précisés au fur Si après une première consultation et à mesure de la mise au point. médicale le médecin suspecte une souffrance cérébrale, vous êtes orienté vers un ou plusieurs examens complé- mentaires qui permettent de visualiser En quoi consistent ces le cerveau* ou son activité. examens médicaux ? L’objectif de cette mise au point médi- Scanner, IRM, PET-scan… Ce sont de cale est de vérifier toutes les hypo- précieux outils d’investigation pour thèses émises dans un premier temps les médecins. Grâce à ces techniques par le médecin et de trouver la cause d’imagerie médicale, il est possible de de vos symptômes*. Ces examens visualiser le cerveau* de manière non médicaux peuvent révéler diverses invasive. Une lésion* peut ainsi être anomalies et ce n’est qu’après les avoir détectée, localisée et mesurée. Par ces réalisés que le diagnostic* d’une tumeur examens, les médecins évaluent aussi cérébrale peut être évoqué. les effets que la lésion a ou pourrait avoir sur le cerveau. 8
Scanner IRM (Imagerie par Par l’utilisation de rayons X, le scanner Résonance Magnétique) permet de voir tant les tissus mous Par l’utilisation combinée d’ondes que les os. Les rayons X sont absorbés radios et d’un puissant aimant, l’IRM différemment selon la nature des produit des images du cerveau* d’une tissus traversés. Les tissus anormaux plus grande précision que celles obte- se distinguent ainsi des tissus sains. nues par scanner. L’examen permet d’obtenir des images Scanner et IRM donnent essentielle- de la lésion* et de sa localisation par ment des renseignements «morpholo- rapport au cerveau*. giques» (anatomie du cerveau). L’examen n’est pas douloureux et est L’examen par IRM n’est pas douloureux, bien toléré. Vous êtes allongé sur une mais bruyant. Vous êtes couché sur une table placée au centre d’un anneau table placée au centre d’un profond peu profond. Cet anneau génère un cylindre. L’injection d’un produit de faisceau de rayons qui tourne autour de vous. Parfois l’injection d’un produit de contraste à base d’iode est nécessaire. Astuces mal à - Si vous êtes claustrophobe ou men par l’aise à l’idée de passer un exa Précautions SCANNER : nte. Un IRM, dites-le à l’équipe soigna é peu t vous – Prévenez l’équipe médicale si vous médicament contre l’anxiét êtes allergique à l’iode. aider. yeux et - Détendez-vous en fermant les – Présentez-vous à jeun. . en respirant calmement Vous pourrez boire et manger ir agréable - Concentrez-vous sur un souven aussitôt après l’examen. hine. ou comptez les bruits de la mac peut vous – Prévenez si vous êtes enceinte ou - Une personne de votre choix si vous pensez être au début d’une accompagner. grossesse. – Buvez beaucoup après l’examen si un produit de contraste vous a été injecté. Cela favorisera son élimination. 9
contraste est parfois nécessaire. Durant l’examen, vous restez en contact avec Précautions IRM : l’équipe médicale grâce à un micro. – En raison du champ magnétique qui attire les métaux et dérègle les appareils électriques, enlevez boucles d’oreilles, piercing, bagues ou tout autre accessoire métallique. – Prévenez l’équipe médicale si vous êtes porteur d’un pacemaker ou d’une dérivation ventriculo-péritonéale. Électro-encéphalographie (EEG) Par l’application d’électrodes sur le cuir chevelu, l’électro-encéphalographie permet l’enregistrement de l’activité Dans le cas d’une IRM fonctionnelle, électrique du cerveau* et la détec- l’équipe vous demandera par le micro tion d’anomalies comme les crises d’accomplir certaines tâches comme épileptiques. Le tracé obtenu est un compter, remuer un membre ou regar- électro-encéphalogramme. der un objet. Cet examen particulier permet de localiser les régions céré- Votre tête est coiffée d’un bonnet dans brales associées aux activités deman- lequel sont intégrées des électrodes. dées (langage, motricité, mémoire…). Après l’enregistrement d’une activité de base, il est possible que vous soyez stimulé afin de déceler une éventuelle activité cérébrale anormale. Une forte respiration et l’exposition à des flashes lumineux sont deux techniques de stimulation. 10
PET-scan (Tomographie Après l’injection du produit de par Émission de Positrons) contraste et un temps de repos, vous Par l’utilisation d’une caméra sensible êtes couché sur une table avec votre aux très faibles quantités de radioacti- tête placée dans un anneau peu pro- vité, le PET-scan donne des images de fond. La durée, la position et l’immo- l’activité des tissus sains et anormaux. bilité nécessaires peuvent rendre L’examen nécessite l’injection d’un l’examen inconfortable. Soyez patient. produit légèrement radioactif à base de glucose (sucre) ou d’acides ami- nés (protéines). Les tissus anormaux Précautions PET-SCAN : ont des besoins élevés en énergie et – Soyez à jeun au moins 6 heures sont avides de ce produit. Une forte avant l’examen. concentration du produit révèle donc la – Dites à l’équipe soignante si vous présence de tissus anormaux et donne êtes enceinte ou si vous pensez des informations concernant l’activité être au début d’une grossesse. métabolique de ceux-ci. – Prévenez si vous êtes diabétique. – Buvez bien après l’examen. Astuces - Détendez-vous en fermant les yeux et en respirant calmement. - Concentrez-vous sur une image agréable. 11
Angiographie de l’examen. Vous devrez ensuite rester L’angiographie est un examen radio- immobile et garder la jambe à plat logique nécessitant l’injection dans la pendant au moins 4 heures. circulation sanguine d’un produit de contraste à base d’iode. Ce produit opaque aux rayons X permet de voir les Précautions ANGIOGRAPHIE : vaisseaux sanguins. – Soyez à jeun au moins 6 heures L’examen n’est pas douloureux, avant l’examen. mais requiert sous anesthésie – Prévenez l’équipe médicale si vous locale l’introduction d’un cathéter êtes allergique à l’iode, si vous dans l’artère fémorale (niveau de la souffrez d’une insuffisance rénale cuisse). Durant un court instant, vous ou si vous suivez un traitement ressentirez une légère sensation de anticoagulant. chaleur lors de l’injection du produit – Signalez si vous êtes enceinte ou par ce petit tube. Pour refermer le si vous pensez être au début d’une petit orifice créé au pli de l’aine (entre grossesse. le bas-ventre et la cuisse), un bandage compressif vous sera appliqué à la fin Conseils X Si vous avez des questions supplémentai ens auxq uels vous res êtes conc erna nt les exam questions soumis, n’hésitez pas à poser ces tech nolo gues qui les réalisent. aux médecins ou rmat isé, il Grâce au dossier médical unique info tout mome nt votre est aussi aisé d’informer à qui rest e l’in terl ocut eur médecin généraliste privilégié et de prox imit é. X Avant une consultation médicale, notez vos r au questions et n’hésitez pas à les pose nt venu . Vous pouv ez auss i médecin le mome des note s et vous fair e acco mpag ner prendre par un proche. 12
Tumeur cérébrale Tumeur cérébrale Une tumeur : c’est un cancer ? Une tumeur n’est pas nécessairement de mourir naturellement. Ces cellules un cancer ! Une tumeur est une masse forment alors une tumeur. plus ou moins grosse due à la multipli- cation anormale de cellules. La cellule Les tumeurs bénignes ne sont pas est l’unité de base de tout organisme cancéreuses. Elles se développent vivant. Les cellules sont regroupées lentement et sont délimitées. Les en tissus pour constituer les organes. tumeurs malignes sont cancéreuses. Après avoir joué un rôle précis, chaque Elles se développent plus vite et ont cellule meurt avant d’être rempla- tendance à envahir les tissus voisins ou cée par une autre. Mais il arrive que éloignés. Enfin, certaines tumeurs sont certaines d’entre elles dysfonctionnent évolutives : bénignes au départ, elles et continuent à se multiplier au lieu deviennent malignes. 13
Qu’est-ce qu’une tumeur cérébrale ? Une tumeur cérébrale est une tumeur Selon ses rapports avec le tissu sain localisée dans le crâne. Sa position peut environnant, une tumeur est expansive varier. En fonction de la zone concer- ou infiltrante. La tumeur expansive est née, la tumeur cérébrale entraîne des bien délimitée. En grandissant, elle troubles différents, car chaque zone du repousse et comprime le tissu sain. cerveau* est associée à des fonctions La tumeur infiltrante n’est pas bien différentes du corps (motricité, langage, délimitée. En grandissant, elle pénètre mémoire…). et envahit le tissu sain, modifiant ainsi le fonctionnement et la structure des Une tumeur cérébrale peut se déve- cellules saines. lopper à partir de n’importe quelles cellules du système nerveux*. À titre Contrairement à la tumeur intra-céré- d’exemples : brale qui se développe à partir du tissu Les gliomes se développent à partir cérébral, la tumeur extra-cérébrale se des cellules gliales (glie*). développe à l’extérieur du cerveau*, mais Les gangliogliomes se développent à à l’intérieur de la boîte crânienne. Elle se partir des neurones*. situe au niveau des méninges*, à la péri- Les angiomes se développent à partir phérie ou entre les hémisphères céré- des vaisseaux sanguins. braux*, au niveau d’un nerf* crânien… Les méningiomes se développent à partir des méninges*. Suivant son degré d’agressivité, une Les neurinomes ou schwannomes se tumeur se définit selon une échelle développent à partir de l’enveloppe de 4 grades d’évolution. Le grade 1 des nerfs*. correspond à une tumeur strictement bénigne. Les tumeurs de grade 4 sont Selon l’endroit de sa naissance, une cancéreuses. Les grades 2 et 3 sont tumeur du système nerveux* est primi- intermédiaires. Cette échelle graduée tive ou secondaire. La tumeur primitive permet une distinction plus nuancée naît dans le cerveau* ou la moelle entre tumeurs bénignes et malignes. épinière* et ne se propage pratiquement Pour définir la nature et l’évolution d’une jamais ailleurs. La tumeur secondaire est tumeur cérébrale, les médecins doivent une métastase* et a une origine cancé- prendre en considération de nombreux reuse située ailleurs dans le corps. critères. 14
Comment préciser la nature d’une tumeur ? Les examens d’imagerie médicale on fera des prélèvements pour apportent de précieuses informa- analyse. Dans ce cas, l’objectif de tions sur la localisation et l’extension l’intervention est à la fois diagnos- des tumeurs. Mais ce n’est qu’après tique et thérapeutique. l’analyse d’un échantillon de cellules tumorales qu’il est possible d’identi- Les médecins spécialisés en anatomo- fier précisément la nature et le degré pathologie* se chargent de l’examen du d’agressivité d’une tumeur cérébrale. prélèvement qui complète le diagnos- tic*. Entre 5 et 10 jours ouvrables sont L’échantillon de la tumeur peut s’obte- nécessaires avant d’avoir le résultat nir de deux manières : d’un examen d’anatomopathologie. Le Soit par une biopsie* qui est une prélèvement fait l’objet d’une prépa- intervention chirurgicale spécifique ration avant d’être analysé. Une fois où seul un prélèvement d’échan- le résultat obtenu du laboratoire, les tillon est réalisé. L’objectif de médecins peuvent poser un diagnostic* l’intervention est diagnostique. définitif et proposer les traitements Soit par l’intervention chirurgicale adéquats. destinée à enlever la tumeur dont 15
Comment expliquer mes symptômes ? Jusqu’à un certain point, notre cerveau* céphalo-rachidien*. Ces maux de tête s’adapte aux perturbations qu’il subit. apparaissent le plus souvent le matin et Si une tumeur l’envahit, ses connexions peuvent être accompagnés de nausées nerveuses se réorganisent pour assurer ou de vomissements. Ils sont résistants la continuité de son fonctionnement. aux antidouleurs. Ce sont parfois même les zones voisines toujours saines qui prennent le Si la tumeur perturbe l’activité des relais. Mais cette faculté d’adaptation neurones*, une ou plusieurs crises du cerveau a ses limites et une fois ces d’épilepsie* peuvent surgir. limites dépassées, les symptômes* apparaissent. Jusque-là passée inaper- Selon la localisation de la tumeur, le çue, la tumeur révèle alors sa présence. patient peut présenter des troubles fonctionnels différents. Étant donné le grand nombre de tumeurs cérébrales différentes, les Troubles fonctionnels symptômes* sont très variés. Ils liés à la localisation de la diffèrent selon la nature, la localisation tumeur et le degré d’agressivité de la tumeur. Au début, l’origine des troubles peut Ils peuvent apparaître de manière ne pas apparaître de manière évidente. soudaine ou de manière insidieuse et Pris isolément, ces symptômes* ne sont progressive. pas spécifiques d’une tumeur cérébrale. La boîte crânienne n’étant pas exten- D’autres causes peuvent les expliquer. sible, l’apparition progressive d’une Mais présenter en même temps un ou hypertension intracrânienne occasion- plusieurs de ces symptômes oriente nera des maux de tête. Cette hyperten- déjà le diagnostic*. Le caractère inha- sion est provoquée par un gonflement bituel de ces symptômes, leur persis- du cerveau (œdème cérébral*), une tance et leur résistance aux traitements pression exercée par la tumeur ou doivent alerter le patient. une mauvaise circulation du liquide 16
Lobes frontaux Lobes pariétaux Lobes Changements dans la personnalité Troubles de la sensibilité, occipitaux ou le comportement, perturbations engourdissement, troubles Troubles visuels. intellectuelles, diminution de du langage, de l’écriture, l’émotivité, confusion, baisse de de la lecture, du calcul, l’attention, déficit moteur, troubles troubles d’orientation. de la parole, perte de l’odorat. Lobes insulaires* Douleur… Lobes temporaux Troubles du langage, de la mémoire, de l’audition, de la vision, difficulté à reconnaître et à nommer les choses. Hypophyse Tronc cérébral* Cervelet* Dérèglements Difficultés pour la marche, Troubles de la marche, hormonaux (absence engourdissement, manque difficultés dans l’exécution de règles avant la de coordination, troubles de des mouvements, manque ménopause, retard de la vision, perte de l’audition, de coordination, perte croissance …). difficultés à avaler. d’équilibre, tremblements. 17
Pourquoi moi ? Le développement d’une tumeur vinyle qui entre dans la composition cérébrale est complexe et ses causes de certains plastiques. Pour certains sont encore mal connues à l’heure cancers, ces pistes apportent parfois actuelle. Mais par leurs nombreuses des réponses, mais à ce jour rien n’est études scientifiques, les chercheurs démontré concernant les cancers du progressent dans la connaissance des cerveau. facteurs de risques susceptibles de favoriser l’apparition d’une tumeur au Pour la grande majorité des tumeurs cerveau*. Les risques liés à l’environ- cérébrales, l’hérédité n’a aucune nement, à l’hérédité et aux virus font influence. Rarement, certaines d’entre l’objet d’études. elles se développent en relation avec des maladies génétiques comme la Parmi les facteurs environnementaux, neurofibromatose. les scientifiques s’intéressent aux Les études actuelles n’ont pas permis conséquences d’une exposition aux d’établir de lien entre l’action d’un virus champs électromagnétiques, aux et l’apparition d’une tumeur cérébrale. radiations ionisantes et aux substances Seul le virus du Sida peut jouer un chimiques comme les pesticides, les rôle indirect par l’affaiblissement des dérivés du pétrole ou le chlorure de défenses immunitaires du corps. 18
Être soigné Être soigné Comment puis-je être soigné ? Le choix de la prise en charge théra- traitements contribuent à éliminer ce peutique la plus adéquate se fait selon qui reste de la tumeur et à limiter le la nature, la localisation et le degré risque de récidive. d’agressivité de la tumeur. Ce choix est le fruit de la concertation d’une équipe médicale pluridisciplinaire composée de neurochirurgiens, oncologues, Qu’est-ce qu’une neuroradiologues, radiothérapeutes et neurochirurgie ? anatomopathologistes. Les différents traitements possibles seront proposés Une opération chirurgicale n’est envisa- seuls ou en association. gée qu’après avoir évalué les risques et les bénéfices attendus pour votre état Dans certains cas, il s’agira d’un suivi de santé général. Différentes interven- thérapeutique régulier et à long terme. tions neurochirurgicales sont possibles Dans la majorité des cas, la chirurgie selon les objectifs poursuivis : sera proposée, et ce avec un double objectif : retirer la plus grande partie La biopsie* est une intervention neuro- possible de la tumeur et permettre son chirurgicale où seul un échantillon de analyse par un examen d’anatomopa- la tumeur est prélevé. Par un petit trou thologie*. Le résultat de cet examen pratiqué dans l’os du crâne, le neuro- complétera le diagnostic* et permettra chirurgien enlève un morceau de la si nécessaire de définir les traitements tumeur afin de l’analyser en laboratoire complémentaires. d’anatomopathologie*. L’objectif est La radiothérapie*, la radiochirurgie* diagnostique. Sur base des résultats et la chimiothérapie* sont des d’analyse, les médecins de l’équipe traitements non chirurgicaux qui pluridisciplinaire proposeront le traite- peuvent être proposés et dans certains ment le plus approprié. cas compléter une chirurgie. Ces 19
Que se passe-t-il avant une neurochirurgie ? L’exérèse complète consiste à enlever Une chirurgie cérébrale nécessite en la lésion* au maximum en évitant moyenne une hospitalisation de 7 à 10 autant que possible d’entraîner des jours. La durée du séjour est habituelle- séquelles postopératoires. Une fois la ment plus courte pour une biopsie* ou tumeur enlevée, plusieurs fragments de une intervention pratiquée par le nez la tumeur sont envoyés au laboratoire dans la région de l’hypophyse. pour analyse. L’objectif poursuivi est à la fois diagnostique et thérapeutique. Quelques jours avant l’opération, vous rencontrez l’anesthésiste. Pour prépa- Quand la tumeur ne peut être enlevée rer au mieux votre endormissement entièrement sans risquer d’abîmer et votre réveil, il vous pose quelques les zones essentielles du cerveau*, le questions sur vos médicaments actuels, neurochirurgien pratique une exérèse vos allergies connues, vos précédentes partielle. Le médecin enlève la plus opérations, vos autres problèmes grande partie possible de la tumeur médicaux ou maladies… Si l’anesthésie et ce qui reste sera surveillé ou traité suscite chez vous des inquiétudes, par d’autres moyens. Si la tumeur est n’hésitez pas à lui en parler. inopérable, l’équipe soignante peut proposer une surveillance ou d’autres Peu avant l’intervention, vous recevez traitements non chirurgicaux. des médicaments pour vous détendre. À l’entrée du bloc opératoire, les Une tumeur cérébrale peut empêcher infirmières et l’anesthésiste vous la bonne circulation du liquide céphalo- accueillent. Ils vous expliquent ce qu’ils rachidien*. Ceci provoque une hyper- vont faire et vous préparent avant l’arri- tension intracrânienne responsable de vée du neurochirurgien. Durant toute la maux de tête. Dans ce cas, le neuro- durée de l’intervention, l’anesthésiste chirurgien pose parfois une dérivation reste à vos côtés. ventriculaire pour faciliter l’évacuation du liquide accumulé. 20
Conseil t susciter une X Une opération au cerveau peu * vous le souhaitez, certaine inquiétude. Si à un psychologue. vous pouvez faire appel et à celle de votre Il sera à votre écoute hôp ita ux travaillent famille. Plusieurs ues et cer tains d’entre avec des psycholog s l’accompagnement eux sont spécialisés dan tumeur cérébrale. des patients atteints de g a développé cette Le Centre Harvey Cushin ée et de haut aide spécifique, spécialis non payante pour les niveau, mais néanmoins malades et les familles. ) logue peut-il m’aider?» (cf. «Pourquoi un psycho 21
Comment se passe Grâce aux examens d’imagerie médi- cale réalisés à l’avance, un ordinateur concrètement une dresse avec une précision millimétrique neurochirurgie ? les «cartes» du cerveau* dans ses trois dimensions. Le neurochirurgien dispose de plu- sieurs techniques pour définir avec Avant l’opération, ces «cartes» per- précision le trajet à emprunter pour mettent au neurochirurgien de localiser atteindre la tumeur. Le médecin choisit précisément la tumeur et les zones la plus appropriée au cas par cas. importantes du cerveau* à préserver. Ces techniques ont révolutionné la Par simulation sur l’ordinateur, le neurochirurgie. médecin planifie et optimise sa trajec- toire pour atteindre sa cible. Pour voyager, un GPS vous permet de localiser avec précision votre desti- Pendant l’opération, les «cartes» de nation et de préparer avec soin votre l’ordinateur de neuronavigation se itinéraire. Pour une opération neurochi- superposent en temps réel à ce que voit rurgicale, la neuronavigation offre les le neurochirurgien dans son micros- mêmes possibilités au chirurgien. cope opératoire. Le geste chirurgical est ainsi assisté avec la plus grande précision. Si le réseau routier peut changer au cours du temps et nécessiter la mise à jour de votre GPS, le cerveau* peut lui aussi se modifier au cours de l’opération et nécessiter la mise à jour des «cartes» de neuronavigation dont le chirurgien dispose. 22
Conseil X Si vous souhaitez connaître les détails ssez-vous spécifiques à votre opération, adre ien. Avan t sa visite, à votre neurochirurg ques tion s qui vous préo ccup ent notez les afin de ne pas les oublier. Pendant l’opération, le neurochirurgien de mesurer la réponse musculaire par demande donc parfois une résonance électromyographie. magnétique per-opératoire. Cet examen complémentaire d’imagerie Parfois, la chirurgie éveillée est indi- médicale actualise les données de quée quand la tumeur est à l’intérieur l’ordinateur de neuronavigation et offre ou à proximité d’une zone du cerveau* au chirurgien des images mises à jour associée à une fonction complexe, en temps réel. Son geste chirurgical comme le langage par exemple. est ainsi plus précis, plus sûr et plus efficace. Comme toute autre intervention, une chirurgie éveillée commence par une Cette chirurgie assistée par ordinateur anesthésie. Mais en concertation avec est une aide précieuse pour le chirur- le neurochirurgien et avec l’accord pré- gien lors d’opérations complexes. alable du patient, une période d’éveil est programmée. Pendant cet éveil, le Un monitoring per-opératoire (pendant patient ne ressent aucune douleur, car l’opération) est utile si la tumeur est le cerveau est un organe indolore. localisée dans une zone du cerveau* associée à la motricité. Cette zone qui Dans l’exemple d’une tumeur proche de contrôle les mouvements du corps la zone du langage, le patient compte est délicate et sa position exacte varie à voix haute ou identifie des images sur d’une personne à l’autre. Pour la situer l’écran d’un ordinateur. Ces exercices avec précision lors de l’opération, le se font en présence de spécialistes neurochirurgien, parfois aidé d’un du langage. De faibles stimulations neurologue, la stimule électriquement électriques à la surface du cerveau avec une fine électrode. Cela permet pendant ces exercices permettent au neurochirurgien de délimiter en 23
À l’attention des proches En tant que proche du patient, temps réel la zone fonctionnelle l’attente durant l’opération vous à préserver. Les hésitations du semblera peut-être bien longue. patient aux exercices révèlent les Une opération au cerveau* est déli- frontières de la zone à respecter. cate et peut durer plusieurs heures. Le neurochirurgien peut ainsi enlever la lésion* au maximum tout Le réveil peut aussi durer davan- en préservant la qualité de vie du tage que prévu, chacun réagissant malade. Les exercices terminés, différemment aux produits d’anes- l’anesthésiste rendort le patient et thésie. Sans pour autant que ce soit l’opération se termine de manière alarmant, l’intervention peut donc classique. se prolonger et le neurochirurgien ne peut dire avec exactitude l’heure à laquelle il aura terminé. S’il vous a proposé une rencontre à la fin de l’opération, l’heure du rendez-vous ne peut être qu’ap- proximative. Selon vos besoins, vous pouvez rester à l’hô- pital ou vous en aller pendant l’opération. Le temps vous sem- blera moins long si vous avez l’esprit occupé et il est toujours possible d’être informé par téléphone. 24
Que se passe-t-il après l’opération ? L’opération terminée, vous êtes Posé à hauteur de la zone opérée, transféré au service des soins intensifs. un drain est parfois nécessaire pour Une nuit minimum est généralement évacuer les liquides qui restent après prévue avant de regagner la chambre. l’opération. Une infirmière l’enlèvera L’équipe des soins intensifs assure une dès qu’il ne sera plus utile. surveillance permanente pour vous garantir un réveil dans les conditions Ne pouvant vous lever pendant un optimales. Toutes les heures, une moment, vous avez une sonde pour infirmière vient surveiller vos para- uriner. Progressivement, vous pourrez mètres vitaux : température, rythme recommencer à boire et à manger. cardiaque… Si une sonnerie retentit et que per- Vous êtes placé sous perfusion pour sonne ne vient, pas de panique : l’infir- assurer votre hydratation et vous mière reçoit toujours le signal. Une administrer les médicaments dont vous sonnette placée à proximité permet avez besoin. aussi d’appeler le service infirmier. À l’attention des proches Aux soins intensifs, les visites sont limitées, mais il est permis aux proches de voir le patient quelques minutes. De votre côté, pensez aussi à vous reposer. 25
Comment se passe Au minimum 5 jours ouvrables après l’intervention, le neurochirurgien reçoit la suite du séjour du laboratoire d’anatomopathologie* hospitalier ? les résultats d’analyse de la tumeur. Une fois la nature exacte de la tumeur Durant votre hospitalisation, vous connue, le neurochirurgien propose de êtes entouré par une équipe pluridis- vous rencontrer pour vous expliquer ciplinaire. Les compétences et l’aide si des traitements complémentaires apportées par chacun de ses membres sont prévus afin de renforcer l’effica- sont complémentaires et tous veille- cité de l’opération. D’autres médecins ront à votre confort et à votre bien- spécialistes vous verront ensuite pour être, tant physique que psychologique. vous expliquer la suite de votre prise en (cf. «À l’hôpital, sur quelle équipe puis-je charge. compter ?») Vos points de suture ou agrafes sont Après l’opération, vous aurez des retirés environ douze jours après l’opé- examens médicaux de contrôle. Ils ration. Si vous rentrez chez vous avant servent au neurochirurgien à évaluer la ce délai, le neurochirurgien vous fixe un situation. rendez-vous pour les enlever. Parfois, il autorise votre médecin généraliste ou Si nécessaire vous recevrez un traite- une infirmière à domicile à le faire. ment contre l’épilepsie*, car comme Si votre état nécessite une aide à toute autre irritation du cerveau*, une domicile, une rééducation spécifique opération au cerveau* peut engendrer ou des soins particuliers dans une un risque de crise d’épilepsie*. autre institution, l’équipe médicale vous propose le passage d’un assistant Conseil X N’hésitez pas à solliciter les personnes dont vous avez besoin. N’hésitez pas er non plus à poser des questions, parl tre d’éventuelles difficultés, transmet des informations qui vous semblent importantes, exprimer vos besoins… L’équipe est là pour vous aider. 26
social. Il vous aidera à organiser les plus sous forme d’un CDRom). Vous choses avant votre sortie. (cf. «Quelles recevez des attestations pour votre sont les aides médicales ou sociales dont je mutualité et votre employeur, ainsi peux bénéficier ?») qu’une lettre à remettre à votre méde- Le jour de votre sortie, vous pouvez cin généraliste. récupérer tous vos clichés (de plus en Quels sont les traitements non chirurgicaux ? La radiothérapie*, la radiochirurgie* et Ce sont des traitements qui ne néces- la chimiothérapie* sont des traitements sitent pas une hospitalisation continue. non chirurgicaux. Comme ils ne sont Ils peuvent se suivre en ambulatoire. pas systématiques, nous n’allons pas ici Vous pouvez rester à votre domicile et nous y attarder longuement. vous rendre de chez vous aux séances planifiées par le médecin spécialiste. Si vous êtes concerné par l’un de ces traitements, vous recevrez de plus amples informations auprès du méde- cin spécialiste qui s’occupera de vous. Il Astuce existe aussi des brochures spécifiques qui vous expliqueront en détail chacun - Le nombre de trajets entre de ceux-ci. le domicile et l’hôpital est parfois contraignant. N’hésitez pas à faire appel aux services de transport des malades. (Mutuelle, bénévoles, Fondation contre le Cancer...). 27
En quoi consiste la radiothérapie ? La radiothérapie* utilise des rayons pour détruire les cellules tumorales. Ce trai- tement est le plus souvent prescrit après une chirurgie. Il permet de supprimer les cellules tumorales qui n’ont pas pu être enlevées lors de l’opération. Le traitement nécessite plusieurs séances étalées sur une période de plusieurs jours ouvrables. La première En quoi consiste séance est une séance de simulation de 30 à 60 minutes où le radiothérapeute la radiochirurgie ? prend des repères et identifie avec Les rayons sont à la radiochirurgie*, ce précision la zone à traiter. Sur votre que le bistouri est à la chirurgie. Cette visage, il moule un masque qui vous technique de radiothérapie* consiste à permettra d’une séance à l’autre de concentrer un faisceau de rayons sur la toujours conserver la même position. lésion* pour la détruire. Ces rayons sont Les séances proprement dites durent émis par plusieurs sources et sont de de 10 à 30 minutes. faible intensité. Focalisés sur la tumeur, ils exercent une action destructrice Les effets secondaires d’une radiothé- maximale à l’endroit où ils convergent. rapie cérébrale ne sont pas compa- Isolément, chacun d’eux a une action rables à ceux d’une radiothérapie pour minimale sur les tissus environnants d’autres organes. Avec le radiothéra- qu’il traverse. peute, prenez le temps d’aborder la La radiochirurgie est notamment indi- question des effets secondaires comme quée pour les tumeurs de petite taille la fatigue ou l’éventuelle perte de avec des contours bien délimités ou cheveux. pour celles difficilement accessibles. 28
Comme la chirurgie, la radiochirurgie métallique sert de repère pour localiser traite la lésion en une fois. Son effet la cible des rayons. Le cadre est utilisé n’est toutefois pas aussi immédiat, pour la radiochirurgie proprement dite car l’action destructrice des rayons se et pour les examens d’imagerie préa- poursuit durant plusieurs mois après lables au traitement. lesquels le neurochirurgien prescrit des examens de contrôle et revoit le La pose du cadre stéréotaxique est une patient. étape inconfortable du traitement. Le matin même de la radiochirurgie*, la Comparée à la chirurgie, l’hospitalisa- structure est fixée au crâne sous anes- tion est plus courte pour une radiochi- thésie locale. Ce n’est pas douloureux, rurgie. Comme le traitement n’entraîne mais cela peut paraître gênant. Avec pas d’effets secondaires importants, le cadre, vous pouvez parler, parfois une hospitalisation de un à trois jours boire et manger. Vous ne ressentez est suffisante. aucun sentiment d’enfermement, car il est ouvert. La radiochirurgie terminée, La radiochirurgie nécessite une grande le cadre est aussitôt enlevé et vous précision dans le repérage en trois pouvez rentrer chez vous le jour même dimensions de la lésion. C’est pour- ou le lendemain. quoi un cadre stéréotaxique* est fixé au crâne du patient. Cette structure Avant votre sortie, le neurochirurgien vous informe s’il y a des précautions particulières à prendre et fixe avec vous les rendez-vous de suivi. De retour à votre domicile, vous pouvez reprendre Astuce vos activités habituelles. - La journée semble parfois longue avec le cadre. Si vous êtes nerveux, demandez aux infirmières un calmant. Il vous aidera à vous détendre. Si vous avez mal, demandez un antidouleur. cadre stéréotaxique 29
Conseil En quoi consiste X N’hésitez pas à parler à la chimiothérapie ? votre médecin de votre vécu des soins et des traitements. La chimiothérapie* consiste à Dites-lui si vous ressentez utiliser des médicaments à forte un inconfort. dose pour détruire la tumeur. Prescrit seul ou en complément, ce traitement empêche les cel- lules tumorales de se multiplier. Il n’est Dans certains cas spécifiques, la pas systématique. Certaines tumeurs chimiothérapie s’administre sous forme cérébrales sont insensibles aux médica- de comprimés à avaler. Vous disposez ments chimiothérapeutiques. alors d’une plus grande autonomie car vous ne devez pas venir à l’hôpital pour Le médecin oncologue dispose d’un les prendre. grand nombre de médicaments diffé- rents qu’il utilise seuls ou en associa- Chaque chimiothérapie est différente tion, selon la nature de la tumeur. Il et les possibles effets secondaires choisira toujours le type de traitement varient selon les patients et le type de qui vous convient le mieux en fonction traitement. Pour atténuer les effets de votre parcours et de vos besoins indésirables, il existe des médica- médicaux. ments efficaces. Parlez-en avec votre médecin. Si certaines chimiothérapies peuvent se prendre sous forme de médicaments à avaler, la plupart des chimiothérapies se font en ambulatoire. Arrivé le matin Quel est le à l’hôpital, vous recevez le traitement suivi après les pendant la journée sous forme de plu- traitements ? sieurs perfusions avant de rentrer chez vous le soir. Le traitement s’étale sur Pendant plusieurs années ou parfois quelques mois et alterne les cures avec tout au long de votre vie, les médecins des périodes de plusieurs semaines de surveilleront si la tumeur disparaît, se repos. rétracte, reste identique ou se trans- forme. Pour intervenir au plus tôt en 30
cas de récidive, le meilleur moyen est le temps durant lequel la qualité de vie d’assurer un contrôle médical par des sera satisfaisante, tellement les situa- examens de surveillance réguliers. Ces tions sont variables et individuelles. examens de contrôle sont identiques à ceux prescrits pour établir le diagnos- Il n’existe donc pas de réponse toute tic* ou préparer une opération : scan- faite au problème de l’évolution ner, IRM, PET-scan… Leur fréquence éventuelle d’une tumeur cérébrale. La est fixée par les spécialistes en fonction seule approximation possible passe par de l’évolution de votre situation. une réflexion médicale au cas par cas. Il faut savoir que la médecine n’est pas une science exacte et que les médecins Comment la tumeur n’ont pas le don de prédire l’avenir avec exactitude. cérébrale peut-elle évoluer ? L’évolution possible d’une tumeur Sur quels nouveaux cérébrale est très variable, car chaque traitements travaillent patient est différent et chaque tumeur les chercheurs ? est différente. Chaque jour, les chercheurs s’ap- Après les traitements, il est possible pliquent à mieux comprendre les que la tumeur récidive ou évolue. Dans mécanismes de développement de ces cas-là, l’équipe pluridisciplinaire la maladie. Ils essaient de trouver de qui vous soigne vous proposera une nouveaux médicaments et de nouvelles nouvelle prise en charge adaptée à la manières de lutter contre les tumeurs situation qui se présente. malignes. Grâce à la recherche, les patients bénéficient aujourd’hui de Il faut être extrêmement prudent dans traitements plus efficaces et mieux l’interprétation de toute statistique tolérés. concernant un pronostic*, quelle qu’en soit la source. La difficulté principale Si pour vous les moyens thérapeu- réside dans l’impossibilité pour les tiques actuels s’avèrent insuffisants ou médecins d’estimer avec certitude la mal supportés, il se peut qu’un autre manière dont la maladie va évoluer et traitement vous soit proposé. 31
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