Attraction fatale - Opéra de Lille

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Les Concerts
                                                          du Mercredi à 18h
récital                                                                              19 janvier 2022

Attraction fatale
Schubert compose La Belle Meunière en 1823, sur 20        On y retrouvera la métaphore typiquement
des 25 poèmes du cycle publié en 1820 par                 romantique du voyage comme fil de l’existence,
l’Allemand Wilhelm Müller (1794-1827) dans un recueil     avec la solitude et la mort pour destination finale…
étrangement intitulé Soixante-dix-sept poèmes
découverts dans les papiers abandonnés d’un
corniste ambulant.                                        Programme
Le cycle raconte l’histoire d’un apprenti meunier
marchant le long d’un ruisseau, en route vers un          Franz Schubert (1797-1828)
moulin. Arrivé là, il s’éprend de la fille du maître.     Die schöne Müllerin (La Belle Meunière) D. 795
D’abord réservée, celle-ci finit par céder à ses          Cycle de lieder sur des poèmes de W. Müller
avances. Mais rapidement, elle délaisse le
compagnon très sentimental et un peu naïf pour jeter      1. Das Wandern
son dévolu sur un chasseur. Désespéré, le jeune           2. Wohin?
homme se donne la mort en se jetant à l’eau.              3. Halt!
Pour conter tout ceci, et contrairement à la tradition    4. Danksagung an den Bach
alors en cours, il n’y a pas de narrateur extérieur :     5. Am Feierabend
c’est le héros qui s’exprime dans la presque totalité     6. Der Neugierige
des lieder, confiant à l’auditeur ses désirs et ses       7. Ungeduld
peines.                                                   8. Morgengruß
Bien que n’ayant jamais rencontré Müller, Schubert        9. Des Müllers Blumen
trouve chez le poète un véritable partenaire              10. Tränenregen
artistique. Le compositeur est immédiatement séduit       11. Mein!
par la simplicité des thèmes – le voyage, la nature,      12. Pause
l’amour, le désespoir – et par la cohérence du cycle,     13. Mit dem grünen Lautenbande
avec le ruisseau comme élément central de la              14. Der Jäger
dramaturgie.                                              15. Eifersucht und Stolz
Avec cette œuvre, Schubert compose véritablement          16. Die liebe Farbe
son premier cycle de lieder. Il y déploie une musique     17. Die böse Farbe
d’une rare sensibilité, révélant son extraordinaire       18. Trockne Blumen
talent de mélodiste et de conteur. Chaque tableau         19. Der Müller und der Bach
évoque un sentiment particulier, tandis que les motifs    20. Des Baches Wiegenlied
aquatiques du piano se retrouvent d’un lied à l’autre,
évoluant selon l’état d’esprit du personnage principal.
Le « Bonne nuit » sur lequel s’achève La Belle            Avec
Meunière ouvrira quatre ans plus tard un autre
chef-d’œuvre de Schubert : le Voyage d’hiver,             Peter Kirk ténor
nouveau cycle de lieder sur des poèmes de Müller.         Alphonse Cemin piano
Textes chantés et traductions

1. Das Wandern                           1. Partir
Das Wandern ist des Müllers Lust,        Partir, quel plaisir pour un vrai meunier,
Das Wandern!                             Oui, partir !
Das muß ein schlechter Müller sein,      C’est un bien mauvais meunier en vérité
Dem niemals fiel das Wandern ein,        Qui n’a jamais eu l’envie de voyager,
Das Wandern.                             De partir !

Vom Wasser haben wir’s gelernt,          C’est le ruisseau qui nous a initiés,
Vom Wasser!                              Le ruisseau.
Das hat nicht Rast bei Tag und Nacht,    Son eau vive court la nuit comme le jour
Ist stets auf Wanderschaft bedacht,      Et ne pense à rien qu’à s’en aller toujours,
Das Wasser.                              Le ruisseau !

Das sehn wir auch den Rädern ab,         Les roues nous disent de les imiter,
Den Rädern!                              Les roues !
Die gar nicht gerne stille stehn,        Qui jamais ne songent à se reposer,
Die sich mein Tag nicht müde drehn,      Qui jamais ne se fatiguent de tourner,
Die Räder.                               Les roues !

Die Steine selbst, so schwer sie sind,   La meule même, aussi lourde qu’elle est,
Die Steine!                              La meule !
Sie tanzen mit den muntern Reihn         N’hésite jamais à entrer dans la danse
Und wollen gar noch schneller sein,      Et voudrait encore activer la cadence,
Die Steine.                              La meule !

O Wandern, Wandern, meine Lust,          Ô partir, partir, je voudrais partir,
O Wandern!                               Oui, partir !
Herr Meister und Frau Meisterin,         Écoutez-moi, Maître, et vous, Maîtresse, aussi,
Laßt mich in Frieden weiterziehn         Et permettez-moi de m’en aller d’ici,
Und wandern.                             De partir.
2. Wohin?                           2. Vers où ?
Ich hört ein Bächlein rauschen      J’entendis un ruisseau couler,
Wohl aus dem Felsenquell,           La source jaillie du rocher
Hinab zum Tale rauschen             Qui cascadait vers la vallée,
So frisch und wunderhell.           Limpide et gaie.

Ich weiß nicht, wie mir wurde,      Qu’ai-je ressenti ce matin,
Nicht, wer den Rath mir gab,        À quelle voix ai-je obéi ?
Ich mußte gleich hinunter           Il me fallut, bâton en main,
Mit meinem Wanderstab.              Descendre aussi.

Hinunter und immer weiter,          Descendre et puis descendre encore,
Und immer dem Bache nach,           Suivre le ruisseau sur son bord,
Und immer frischer rauschte,        Si frais tandis qu’il gazouillait,
Und immer heller der Bach.          Toujours plus gai.

Ist das denn meine Straße?          Dis-moi donc, est-ce là ma route ?
O Bächlein, sprich, wohin?          Où me conduis-tu, ruisselet ?
Du hast mit deinem Rauschen         Le bruissement des eaux sans doute
Mir ganz berauscht den Sinn.        M’a enivré.

Was sag ich denn von Rauschen?      Bruissement, dis-je ? Quelle erreur !
Das kann kein Rauschen sein:        Ce n’est pas ta voix cristalline ;
Es singen wohl die Nixen            C’est le chant, dans les profondeurs,
Tief unten ihren Reihn.             De tes ondines.

Laß singen, Gesell, laß rauschen,   Qu’importe, compagnon rapide ?
Und wandre fröhlich nach!           Babil ou bruit, suis mon chemin.
Es gehn ja Mühlenräder              Au bord de tout ruisseau limpide
In jedem klaren Bach.               Chante un moulin.
3. Halt!                         3. Halte !
Eine Mühle seh ich blicken       Je vois là-bas, entre les aulnes,
Aus den Erlen heraus,            Un moulin tout blanc,
Durch Rauschen und Singen        Et le fracas des roues se mêle
Bricht Rädergebraus.             Au murmure de l’onde.

Ei willkommen, ei willkommen,    Que j’ai donc plaisir à t’entendre,
Süßer Mühlengesang!              Doux chant du moulin !
Und das Haus, wie so traulich!   À te voir, maison accueillante
Und die Fenster, wie blank!      Aux vitres brillantes !

Und die Sonne, wie helle         Tout en haut du ciel, le soleil
Vom Himmel sie scheint!          Luit de mille feux.
Ei, Bächlein, liebes Bächlein,   Petit ruisseau que j’aime tant,
War es also gemeint?             C’est donc ton message ?

4. Danksagung an den Bach        4. Merci au ruisseau
War es also gemeint,             C’était là ton message,
Mein rauschender Freund?         Mon frémissant ami...
Dein Singen, dein Klingen,       Ton chant et ton babil –
War es also gemeint?             C’était là ton message ?

Zur Müllerin hin!                Chez la meunière !
So lautet der Sinn.              Ai-je donc bien compris
Gelt, hab’ ich’s verstanden?     Ce que tu voulais dire ?
Zur Müllerin hin!                Chez la meunière !

Hat sie dich geschickt?          Dis, t’a-t-elle envoyé
Oder hast mich berückt?          Ou bien m’as-tu ravi ?
Das möcht’ ich noch wissen,      Je voudrais bien savoir
Ob sie dich geschickt.           Si elle t’envoya.

Nun wie’s auch mag sein,         Eh bien, quoi qu’il en soit
Ich gebe mich drein:             Je cède à mon destin ;
Was ich such’, ist gefunden,     J’ai ce que je cherchais,
Wie’s immer mag sein.            Et bien, quoi que ce soit.

Nach Arbeit ich frug,            Je cherchais du travail ;
Nun hab ich genug                Ici, j’occuperai
Für die Hände, für’s Herze       Mes mains, mon cœur aussi...
Vollauf genug!                   Vraiment, je suis comblé.
5. Am Feierabend                       5. À la veillée
Hätt ich tausend                       Mille bras
Arme zu rühren!                        Ne me suffiraient pas !
Könnt ich brausend                     À grand fracas
Die Räder führen!                      Les roues je veux pousser,
Könnt ich wehen                        Tempêter
Durch alle Haine!                      À travers les bosquets !
Könnt ich drehen                       Et tourner
Alle Steine!                           Les meules de rocher –
Daß die schöne Müllerin                Et la belle meunière
Merkte meinen treuen Sinn!             Verrait combien je l’aime...

Ach, wie ist mein Arm so schwach!      Las ! Que mon bras est faible encore !
Was ich hebe, was ich trage,           Ce que je puis lever, porter,
Was ich schneide, was ich schlage,     Ce que je puis battre ou couper –
Jeder Knappe thut es nach.             Un enfant peut en faire autant.
Und da sitz ich in der großen Runde,   Et me voici, à la veillée,
Zu der stillen kühlen Feierstunde,     Assis parmi les ouvriers.
Und der Meister spricht zu allen:      Et à nous tous le maître dit :
Euer Werk hat mir gefallen;            De votre ouvrage suis content.
Und das liebe Mädchen sagt             Et, ajoute la chère enfant,
Allen eine gute Nacht.                 À vous tous une bonne nuit !
6. Der Neugierige                 6. Le curieux
Ich frage keine Blume,            Je n’interroge pas les fleurs,
Ich frage keinen Stern,           Et pas les étoiles non plus,
Sie können mir nicht sagen,       Car aucune ne peut me dire
Was ich erführ so gern.           Ce que je voudrais tant savoir.

Ich bin ja auch kein Gärtner,     Je suis un piètre jardinier,
Die Sterne stehn zu hoch;         Les étoiles sont bien trop haut.
Mein Bächlein will ich fragen,    Moi, je demande à mon ruisseau
Ob mich mein Herz belog.          Si mon cœur ne m’a pas trompé.

O Bächlein meiner Liebe,          Petit ruisseau de mon amour,
Wie bist du heut so stumm!        Pourquoi donc restes-tu muet ?
Will ja nur eines wissen,         Je ne demande pourtant rien
Ein Wörtchen um und um.           Que l’un ou l’autre de deux mots.

Ja, heißt das eine Wörtchen,      L’un de ces petits mots, c’est : oui,
Das andre heißet Nein,            Et l’autre petit mot, c’est : non.
Die beiden Wörtchen schließen     L’un et l’autre sont tout pour moi,
Die ganze Welt mir ein.           Un univers en son entier.

O Bächlein meiner Liebe,          Petit ruisseau de mon amour,
Was bist du wunderlich!           Ne me fais pas languir ainsi !
Will’s ja nicht weitersagen,      Je saurai le taire toujours :
Sag’, Bächlein, liebt sie mich?   Dis-moi si elle m’aime aussi.
7. Ungeduld                                         7. Impatience
Ich schnitt es gern in alle Rinden ein,             Je voudrais le tailler dans l’écorce des arbres,
Ich grüb es gern in jeden Kieselstein,              Je voudrais le graver aux pierres du ruisseau,
Ich möcht es sä’n auf jedes frische Beet            Je voudrais le semer partout dans le jardin,
Mit Kressensamen, der es schnell verrät,            Pour le dire plus vite, en véronique hâtive,
Auf jeden weißen Zettel möcht ich’s schreiben:      Et sur le papier blanc je voudrais tant l’écrire :
Dein ist mein Herz, und soll es ewig bleiben.       Mon cœur est à toi, éternellement.

Ich möcht mir ziehen einen jungen Staar,            Je voudrais élever un étourneau bavard
Bis daß er spräch die Worte rein und klar,          Pour qu’il sache le dire, et le dire haut et clair,
Bis er sie spräch mit meines Mundes Klang,          Et de mes lèvres même imiter l’inflexion,
Mit meines Herzens vollem, heißem Drang;            Et de mon cœur lui-même imiter la passion,
Dann säng er hell durch ihre Fensterscheiben:       Et le chanter enfin sous sa fenêtre à elle :
Dein ist mein Herz, und soll es ewig bleiben.       Mon cœur est à toi, éternellement.

Den Morgenwinden möcht ich’s hauchen ein,           Je voudrais l’inspirer aux brises du matin,
Ich möcht es säuseln durch den regen Hain;          Le souffler à travers le bosquet frémissant,
Oh, leuchtet’ es aus jedem Blumenstern!             Le voir briller au creux de toutes les corolles,
Trüg es der Duft zu ihr von nah und fern!           Qu’un souffle embaumé le lui apporte de loin.
Ihr Wogen, könnt ihr nichts als Räder treiben?      Ne sais-tu, mon ruisseau, entraîner que les roues ?
Dein ist mein Herz, und soll es ewig bleiben.       Mon cœur est à toi, éternellement.

Ich meint, es müßt in meinen Augen stehn,           Je croyais qu’on pouvait le lire dans mes yeux,
Auf meinen Wangen müßt man’s brennen sehn,          Sur ma joue embrasée le voir flamber aussi,
Zu lesen wär’s auf meinem stummen Mund,             Le deviner enfin sur mes lèvres muettes,
Ein jeder Athemzug gäb’s laut ihr kund;             Et dans chaque soupir l’entendre comme un cri.
Und sie merkt nichts von all’ dem bangen Treiben:   Mais elle ne voit rien de tout ce qui m’agite...
Dein ist mein Herz, und soll es ewig bleiben!       Mon cœur est à toi, éternellement.
8. Morgengruß                               8. Aubade
Guten Morgen, schöne Müllerin!              Bonjour, bonjour, jolie meunière !
Wo steckst du gleich das Köpfchen hin,      Où caches-tu ton frais minois,
Als wär dir was geschehen?                  Comme effarouchée ?
Verdrießt dich denn mein Gruß so schwer?    Mon salut te contrarie-t-il ?
Verstört dich denn mein Blick so sehr?      Mon regard t’est-il un fardeau ?
So muß ich wieder gehen.                    Je dois donc partir ?

O laß mich nur von ferne stehn,             Laisse-moi regarder de loin
Nach deinem lieben Fenster sehn,            Le reflet de tes vitres chères,
Von ferne, ganz von ferne!                  De loin, de très loin !
Du blondes Köpfchen, komm hervor!           Montrez-vous donc, fins cheveux blonds,
Hervor aus eurem runden Thor,               Et sortez de votre abri rond,
Ihr blauen Morgensterne!                    Astres du matin !

Ihr schlummertrunknen Äugelein,             Jolis yeux ivres de sommeil,
Ihr thaubetrübten Blümelein,                Jolies fleurs ivres de rosée,
Was scheuet ihr die Sonne?                  Craignant le soleil –
Hat es die Nacht so gut gemeint,            La nuit vous fut-elle si douce,
Daß ihr euch schließt und bückt und weint   Que vous vous fermiez, en pleurant
Nach ihrer stillen Wonne?                   Le bonheur enfui ?

Nun schüttelt ab der Träume Flor            Secouez la brume des rêves
Und hebt euch frisch und frei empor         Et regardez allègrement
In Gottes hellen Morgen!                    Le matin de Dieu !
Die Lerche wirbelt in der Luft,             L’alouette joue dans les cieux
Und aus dem tiefen Herzen ruft              Et l’amour fait monter du cœur
Die Liebe Leid und Sorgen.                  La peine et les pleurs.
9. Des Müllers Blumen                      9. Les fleurs du meunier
Am Bach viel kleine Blumen stehn,          Des fleurs poussent près du ruisseau,
Aus hellen blauen Augen sehn;              Regardant de tous leurs yeux bleus.
Der Bach der ist des Müllers Freund,       Or, le ruisseau est mon ami ;
Und hellblau Liebchens Auge scheint,       Les yeux de mon aimée sont bleus :
Drum sind es meine Blumen.                 Ce sont mes fleurs.

Dicht unter ihrem Fensterlein              Juste en dessous de sa fenêtre
Da pflanz’ ich meine Blumen ein,           Je veux vous planter, jolies fleurs.
Da ruft ihr zu, wenn alles schweigt,       Vous lui direz, quand tout se tait,
Wenn sich ihr Haupt zum Schlummer neigt,   Quand son front pour dormir s’incline,
Ihr wißt ja, was ich meine.                Vous savez ce que je veux dire.

Und wenn sie tät die Äuglein zu,           Et quand ses yeux seront fermés,
Und schläft in süßer, süßer Ruh,           Qu’un doux sommeil la bercera,
Dann lispelt als ein Traumgesicht          Vous lui murmurerez en rêve :
Ihr zu: Vergiß, vergiß mein nicht!         “Adorée, ne m’oubliez pas !”
Das ist es, was ich meine.                 Dites-le pour moi.

Und schließt sie früh die Laden auf,       Quand elle ouvrira ses volets,
Dann schaut mit Liebesblick hinauf:        Le bleu regard enamouré
Der Tau in euren Äugelein,                 De vos yeux, mouillés de rosée,
Das sollen meine Tränen sein,              Lui montrera toutes les larmes
Die will ich auf euch weinen.              Que j’ai pleurées.
10. Tränenregen                      10. Pluie de larmes
Wir saßen so traulich beisammen      Nous étions tout près l’un de l’autre
Im kühlen Erlendach,                 Sous la fraîche aulnaie,
Wir schauten so traulich zusammen    À regarder, l’un comme l’autre,
Hinab in den rieselnden Bach.        Le ruisseau couler.

Der Mond war auch gekommen,          La lune au ciel s’était levée,
Die Sternlein hinterdrein,           Suivie des étoiles,
Und schauten so traulich zusammen    Se mirant, tendrement pressées,
In den silbernen Spiegel hinein.     Dans l’onde argentée.

Ich sah nach keinem Monde,           Mais je n’y voyais pas la lune,
Nach keinem Sternenschein,           Pas la moindre étoile.
Ich schaute nach ihrem Bilde,        Je ne voyais que son image,
Nach ihren Augen allein.             Que ses yeux à elle.

Und sahe sie nicken und blicken      Penchée, elle me regarda
Herauf aus dem seligen Bach,         Du fond du ruisseau.
Die Blümlein am Ufer, die blauen,    Les fleurettes bleues sur la rive
Sie nickten und blickten ihr nach.   Lui faisaient un signe.

Und in den Bach versunken            Et le ciel tout entier sombra
Der ganze Himmel schien,             Dans le frais ruisseau.
Und wollte mich mit hinunter         Il voulait m’entraîner aussi,
In seine Tiefe ziehn.                Tout au fond de l’eau.

Und über den Wolken und Sternen      Sur les astres, sur les nuées,
Da rieselte munter der Bach,         Le torrent chantait,
Und rief mit Singen und Klingen:     Et il disait dans sa chanson :
Geselle, Geselle, mir nach!          “Suis-moi, compagnon !”

Da gingen die Augen mir über,        Mes yeux de larmes débordèrent.
Da ward es im Spiegel so kraus;      Le miroir frémit.
Sie sprach: Es kommt ein Regen,      Elle dit : “Vois, la pluie qui vient !
Ade, ich geh nach Haus.              Je rentre à l’abri.”
11. Mein!                                            11. Mienne !
Bächlein, laß dein Rauschen sein!                    Tais-toi, ô mon ruisseau !
Räder, stellt eu’r Brausen ein!                      Arrêtez-vous, les roues !
All ihr muntern Waldvögelein,                        Que les oiseaux des bois,
Groß und klein,                                      Petits et grands,
Endet eure Melodein!                                 Cessent leurs chants !
Durch den Hain                                       Que dans les arbres,
Aus und ein                                          De çà, de là,
Schalle heut ein Reim allein:                        Coure un seul cri :
Die geliebte Müllerin ist mein!                      Ma mie est à moi,
Mein!                                                Mienne !
Frühling, sind das alle deine Blümelein?             N’as-tu pas plus de fleurs, printemps ?
Sonne, hast du keinen hellern Schein?                N’as-tu pas plus d’éclat, soleil ?
Ach, so muß ich ganz allein,                         Faut-il que nul ne me comprenne,
Mit dem seligen Worte mein,                          Et que, dans l’univers entier,
Unverstanden in der weiten Schöpfung sein!           Je reste seul avec ce mot : mienne !

12. Pause                                            12. Pause
Meine Laute hab ich gehängt an die Wand,             J’ai accroché mon luth au mur,
Hab’ sie umschlungen mit einem grünen                Entouré d’une faveur verte.
Band -                                               Je ne puis plus chanter car mon cœur est
Ich kann nicht mehr singen, mein Herz ist zu voll,   trop plein.
Weiß nicht, wie ich’s in Reime zwingen soll.         Je ne saurais comment faire rimer ce que
Meiner Sehnsucht allerheißesten Schmerz              j’éprouve...
Durft ich aushauchen in Liederscherz,                L’ardent tourment de mon désir,
Und wie ich klagte so süß und fein,                  Je pouvais bien le dire en vers,
Meint ich doch, mein Leiden wär nicht klein.         Et je pleurais si joliment...
Ei, wie groß ist wohl meines Glückes Last,           Pourtant ma souffrance était lourde.
Daß kein Klang auf Erden es in sich faßt?            Est-il si accablant, le poids de mon bonheur,
                                                     Qu’en ce monde aucun son ne puisse
                                                     l’exprimer ?

Nun, liebe Laute, ruh an dem Nagel hier!             Mon luth aimé, repose-toi !
Und weht ein Lüftchen über die Saiten dir,           Quand le zéphyr joue dans tes cordes,
Und streift eine Biene mit ihren Flügeln dich,       Qu’une abeille, en passant, de son aile
Da wird mir bange und es durchschauert               t’effleure,
mich.                                                L’angoisse me saisit et je tremble en mon
Warum ließ ich das Band auch hängen so               cœur.
lang?                                                J’ai laissé le ruban trop long :
Oft fliegt’s um die Saiten mit seufzendem            D’un soupir harmonieux, il enlace les cordes.
Klang.                                               Est-ce l’écho de mes tourments ?
Ist es der Nachklang meiner Liebespein?              Le prélude à de nouveaux chants ?
Soll es das Vorspiel neuer Lieder sein?
13. Mit dem grünen Lautenbande           13. Le ruban vert
«Schad um das schöne grüne Band,         “C’est pitié pour ce ruban vert,
Daß es verbleicht hier an der Wand,      Que de pâlir ainsi au mur.
Ich hab’ das Grün so gern!»              J’aime tant le vert !”
So sprachst du, Liebchen, heut zu mir;   Me gronda ma mie ce matin.
Gleich knüpf ich’s ab und send es dir:   Je le détache et te l’envoie.
Nun hab’ das Grüne gern!                 Chéris-le, ce vert !

Ist auch dein ganzer Liebster weiß,      Ton ami est tout blanc pourtant,
Soll Grün doch haben seinen Preis,       Mais tu peux bien aimer le vert.
Und ich auch hab es gern.                Moi, je l’aime aussi.
Weil unsre Lieb ist immergrün,           Car notre amour est toujours vert,
Weil grün der Hoffnung Fernen blühn,     Verte est notre grande espérance...
Drum haben wir es gern.                  Nous aimons le vert.

Nun schlingst du in die Locken dein      Arrange, dans tes cheveux blonds,
Das grüne Band gefällig ein,             La faveur verte, joliment.
Du hast ja’s Grün so gern.               Tu aimes le vert.
Dann weiß ich, wo die Hoffnung wohnt,    Je saurai où est mon espoir,
Dann weiß ich, wo die Liebe thront,      Je saurai où est mon amour,
Dann hab ich’s Grün erst gern.           J’aimerai le vert.
14. Der Jäger                                     14. Le chasseur
Was sucht denn der Jäger am Mühlbach              Que cherche le chasseur auprès de mon
hier?                                             ruisseau ?
Bleib, trotziger Jäger, in deinem Revier!         Insolent que tu es, reste dans tes grands
Hier giebt es kein Wild zu jagen für dich,        bois !
Hier wohnt nur ein Rehlein, ein zahmes, für       Il n’y a en ces lieux pas de gibier pour toi,
mich.                                             Rien qu’une tendre biche, et la biche est à
Und willst du das zärtliche Rehlein sehn,         moi.
So laß deine Büchsen im Walde stehn,              Ma biche apprivoisée, si tu voulais la voir,
Und laß deine klaffenden Hunde zu Haus,           Laisse dans la forêt ton encombrant fusil,
Und laß auf dem Horne den Saus und Braus,         Et tes chiens tapageurs, laisse-les au chenil.
Und scheere vom Kinne das struppige Haar,         Cesse aussi de sonner du cor à grand fracas,
Sonst scheut sich im Garten das Rehlein           Quant au poil hérissé qui couvre ton menton,
fürwahr.                                          Rase-le, pour ne pas effaroucher ma biche.

Doch besser, du bliebest im Walde dazu,           Tu ferais mieux encore de rester dans les bois,
Und ließest die Mühlen und Müller in Ruh.         De laisser les moulins et les meuniers en paix.
Was taugen die Fischlein im grünen                Que feraient les poissons dans les
Gezweig?                                          frondaisons vertes ?
Was will denn das Eichhorn im bläulichen Teich?   Et dans l’étang bleuté, que ferait l’écureuil ?
Drum bleibe, du trotziger Jäger, im Hain,         Chasseur outrecuidant, reste dans tes taillis,
Und laß mich mit meinen drei Rädern allein;       Et laisse-moi tout seul près des roues du
Und willst meinem Schätzchen dich machen          moulin.
beliebt,                                          Tu voudrais que ma mie te soit
So wisse, mein Freund, was ihr Herzchen           reconnaissante ?
betrübt:                                          Ce qui l’afflige ici, ce sont les sangliers,
Die Eber, die kommen zu Nacht aus dem Hain,       Sortant à la nuitée de leurs épais buissons
Und brechen in ihren Kohlgarten ein,              Pour venir ravager son jardin potager
Und treten und wühlen herum in dem Feld:          Et piétinant et saccageant tout dans le champ.
Die Eber, die schieße, du Jägerheld!              Ô Nemrod, tu n’as qu’à tirer les sangliers !
15. Eifersucht und Stolz                            15. Jalousie et fierté
Wohin so schnell, so kraus, und wild, mein          Où t’en vas-tu si vite, ô ruisseau
lieber Bach?                                        bouillonnant ?
Eilst du voll Zorn dem frechen Bruder Jäger nach?   Veux-tu poursuivre le chasseur de ta colère ?
Kehr um, kehr um, und schilt erst deine Müllerin    Retourne d’où tu viens, et gronde ta
Für ihren leichten, losen, kleinen Flattersinn.     meunière,
Sahst du sie gestern Abend nicht am Thore stehn,    La perfide, infidèle et volage meunière !
Mit langem Halse nach der großen Straße sehn?       L’as-tu bien vue, hier au soir, près du portail,
Wenn von dem Fang der Jäger lustig zieht            Guetter, le cou tendu, qui venait sur la
nach Haus,                                          route ?
Da steckt kein sittsam Kind den Kopf zum            Le chasseur qui revient gaiement avec sa
Fenster ‘naus.                                      proie,
Geh, Bächlein, hin und sag’ ihr das, doch           Une enfant pure ne le guette pas, sans doute.
sag’ ihr nicht,                                     Va lui dire, ruisseau, mais ne lui souffle pas –
Hörst du, kein Wort, von meinem traurigen           Entends-tu ? Pas un mot de ma triste figure.
Gesicht;                                            Dis-lui : “Il a taillé une flûte en roseau,
Sag ihr: Er schnitzt bei mir sich eine Pfeif’ aus   Et il fait danser les enfants près du ruisseau.”
Rohr,
Und bläst den Kindern schöne Tänz’ und
Lieder vor.

16. Die liebe Farbe                                 16. La couleur aimée
In Grün will ich mich kleiden,                      Je veux m’habiller de vert,
In grüne Thränenweiden,                             Vert comme un saule pleureur,
Mein Schatz hat’s Grün so gern.                     Ma mie aime tant le vert.
Will suchen einen Zypressenhain,                    Je chercherai un cyprès,
Eine Haide voll grünem Rosmarein:                   Un romarin sur la lande,
Mein Schatz hat’s Grün so gern.                     Ma mie aime tant le vert.

Wohlauf zum fröhlichen Jagen!                       Partons gaiement pour chasser,
Wohlauf durch Haid’ und Hagen!                      Par les bois et par les prés !
Mein Schatz hat’s Jagen so gern.                    Ma mie aime tant la chasse !
Das Wild, das ich jage, das ist der Tod,            Mon gibier a nom la mort,
Die Haide, die heiß ich die Liebesnoth:             Ma lande, le mal d’aimer.
Mein Schatz hat’s Jagen so gern.                    Ma mie aime tant la chasse.

Grabt mir ein Grab im Wasen,                        Dans le pré creusez ma tombe,
Deckt mich mit grünem Rasen,                        Couvrez-moi de vert gazon,
Mein Schatz hat’s Grün so gern.                     Ma mie aime tant le vert.
Kein Kreuzlein schwarz, kein Blümlein bunt,         Pas de fleurs, pas de croix noire,
Grün, alles grün so rings und rund!                 Du vert tout autour de moi.
Mein Schatz hat’s Grün so gern.                     Ma mie aime tant le vert !
17. Die böse Farbe                         17. La couleur haïe
Ich möchte ziehn in die Welt hinaus,       Pour parcourir tout l’univers,
Hinaus in die weite Welt,                  Je voudrais m’en aller d’ici,
Wenn’s nur so grün, so grün nicht wär      S’il n’y avait pas tant de vert
Da draußen in Wald und Feld!               Dans les bois et les prés aussi !

Ich möchte die grünen Blätter all          Je voudrais dépouiller les branches
Pflücken von jedem Zweig,                  De toutes leurs si vertes feuilles,
Ich möchte die grünen Gräser all           Et que l’herbe devienne blanche
Weinen ganz todtenbleich.                  À force d’y pleurer mon deuil.

Ach Grün, du böse Farbe du,                Couleur odieuse, impertinente,
Was siehst mich immer an,                  Pourquoi ces regards triomphants ?
So stolz, so keck, so schadenfroh,         Pourquoi te moquer, insolente,
Mich armen weißen Mann?                    De ce pauvre meunier tout blanc ?

Ich möchte liegen vor ihrer Thür,          Dans la pluie, la neige et le vent,
In Sturm und Regen und Schnee,             Je voudrais coucher sur son seuil,
Und singen ganz leise bei Tag und Nacht    Nuit et jour, toujours répétant
Das eine Wörtchen Ade!                     Un petit mot, un seul : adieu !

Horch, wenn im Wald ein Jagdhorn [ruft],   Quand le cor sonne dans les bois,
Da klingt ihr Fensterlein,                 On entend s’ouvrir sa fenêtre.
Und schaut sie auch nach mir nicht aus,    Elle y cherche un autre que moi,
Darf ich doch schauen hinein.              Mais je pourrai la voir peut-être...

O binde von der Stirn dir ab               Le ruban vert, le vert ruban,
Das grüne, grüne Band,                     Enlève-le de tes cheveux.
Ade, Ade! und reiche mir                   Je pars, je pars ! Ô ma mie, tends-moi
Zum Abschied deine Hand!                   La main pour me dire adieu.
18. Trockne Blumen      18. Fleurs séchées
Ihr Blümlein alle,      Petites fleurs
Die sie mir gab,        Que je tiens d’elle,
Euch soll man legen     On vous mettra
Mit mir ins Grab.       Dessous ma dalle.

Wie seht ihr alle       Vous m’observez
Mich an so weh,         Si tristement –
Als ob ihr wüßtet,      Sentez-vous donc
Wie mir gescheh’?       Ce que je sens ?

Ihr Blümlein alle,      Petites fleurs
Wie welk, wie blaß?     Pâles, fanées,
Ihr Blümlein alle,      Petites fleurs,
Wovon so naß?           Pourquoi mouillées ?

Ach, Thränen machen     Larmes ne peuvent
Nicht maiengrün,        Fleurir le mai,
Machen todte Liebe      Ni ranimer
Nicht wieder blühn.     L’amour fané.

Und Lenz wird kommen,   L’hiver s’enfuit,
Und Winter wird gehn,   Le printemps vient.
Und Blümlein werden     Il y aura
Im Grase stehn,         Des fleurs dans l’herbe,

Und Blümlein liegen     Et dans ma tombe
In meinem Grab,         Seront des fleurs,
Die Blümlein alle,      Toutes les fleurs
Die sie mir gab.        Qu’elle me donna.

Und wenn sie wandelt    Et si passant
Am Hügel vorbei,        Tout près de moi,
Und denkt im Herzen:    Elle se dit :
Der meint’ es treu!     “Il m’aimait tant !”

Dann Blümlein alle,     Petites fleurs,
Heraus, heraus!         Sortez de là :
Der Mai ist kommen,     L’hiver s’enfuit,
Der Winter ist aus.!    Mai reverdit.
19. Der Müller und der Bach       19. Le meunier et le ruisseau
Der Müller                        Le meunier
Wo ein treues Herze               Quand, fidèle, un cœur
In Liebe vergeht,                 Par amour se meurt,
Da welken die Lilien              Dans tous les massifs
Auf jedem Beet.                   S’inclinent les lis,

Da muß in die Wolken              La lune se cache
Der Vollmond gehn,                Au creux des nuages,
Damit seine Thränen               Dérobant ses larmes
Die Menschen nicht sehn.          Au regard des hommes,

Da halten die Englein             Et les angelots,
Die Augen sich zu,                En fermant les yeux,
Und schluchzen und singen         Bercent de sanglots
Die Seele zu Ruh’.                L’âme qui s’endort.

Der Bach                          Le ruisseau
Und wenn sich die Liebe           Quand enfin l’amour
Dem Schmerz entringt,             S’arrache aux tourments,
Ein Sternlein, ein neues,         Un astre nouveau
Am Himmel erblinkt.               Luit au firmament,

Da springen drei Rosen,           Et dans les épines
Halb roth, halb weiß,             Éclosent trois roses,
Die welken nicht wieder,          Mi-blanches mi-roses,
Aus Dornenreis.                   Qui jamais ne fanent

Und die Engelein schneiden        Et les angelots,
Die Flügel sich ab,               Repliant leurs ailes,
Und gehn alle Morgen              Quand revient l’aurore,
Zur Erde hinab.                   Descendent sur terre.

Der Müller                        Le meunier
Ach, Bächlein, liebes Bächlein,   Ruisseau, cher ruisseau,
Du meinst es so gut:              Tu veux m’apaiser...
Ach, Bächlein, aber weißt du,     Que sais-tu, ruisseau,
Wie Liebe thut?                   De mon mal d’aimer ?

Ach, unten, da unten,             Là-bas, sous tes flots,
Die kühle Ruh!                    On repose au frais.
Ach, Bächlein, liebes Bächlein,   Cher petit ruisseau,
So singe nur zu.!                 Chante, s’il te plaît.
20. Des Baches Wiegenlied                         20. La berceuse du ruisseau
Gute Ruh, gute Ruh!                               Endors-toi, endors-toi,
Thu die Augen zu!                                 Ferme tes deux yeux,
Wandrer, du müder, du bist zu Haus.               Ô voyageur si las, tu es rentré chez toi.
Die Treu’ ist hier,                               Ici on est fidèle,
Sollst liegen bei mir,                            Et tu reposeras
Bis das Meer will trinken die Bächlein aus.       Jusqu’au jour où la mer aura bu les ruisseaux.

Will betten dich kühl,                            Je te prépare un lit,
Auf weichem Pfühl,                                Un mol oreiller,
In dem blauen krystallenen Kämmerlein.            Dans la chambre bleue de cristal léger.
Heran, heran,                                     Approchez, approchez,
Was wiegen kann,                                  Vous qui savez bercer,
Woget und wieget den Knaben mir ein!              Ondoyez, et bercez mon cher enfant qui dort.

Wenn ein Jagdhorn schallt                         Si, dans la forêt verte,
Aus dem grünen Wald,                              On entend le cor,
Will ich sausen und brausen wohl um dich her.     Je ferai un grand bruit tout à l’entour de toi.
Blickt nicht herein,                              Ne plongez pas vos yeux
Blaue Blümelein!                                  Dans le ruisseau, fleurs bleues,
Ihr macht meinem Schläfer die Träume so schwer.   Vous empoisonneriez les rêves du dormeur.

Hinweg, hinweg                                    Vite, va, va-t’en vite
Von dem Mühlensteg,                               Du pont du moulin,
Böses Mägdlein, daß ihn dein Schatten nicht       De peur, méchante enfant, que ton ombre
weckt!                                            l’éveille !
Wirf mir herein                                   Lance-moi bien plutôt
Dein Tüchlein fein,                               Ton fichu de linon,
Daß ich die Augen ihm halte bedeckt!              Et je m’en servirai pour lui couvrir les yeux.

Gute Nacht, gute Nacht!                           Bonne nuit, bonne nuit,
Bis alles wacht,                                  Jusqu’au dernier jour
Schlaf aus deine Freude, schlaf aus dein Leid!    Endors-toi sur ta peine, endors-toi sur ta joie.
Der Vollmond steigt,                              La lune aux cieux s’élève,
Der Nebel weicht,                                 Le brouillard se dissipe,
Und der Himmel da oben, wie ist er so weit!       Et le ciel qui nous couvre est plus vaste que tout.

                                                              Traduction de Brigitte Hébert, avec l’aimable
                                                                          autorisation d’Harmonia Mundi
Repères biographiques

Peter Kirk                                          Alphonse Cemin
ténor                                               piano

Peter Kirk est diplômé de l’Université du Pays      Après avoir étudié le piano et la flûte
de Galles et de l’école d’opéra du Royal            traversière aux Conservatoires Nationaux de
Collège où il a obtenu le prix Eric Schilling. Il   Région de Boulogne-Billancourt et de Paris,
intègre ensuite l’Opéra Studio de l’Opéra           Alphonse Cemin suit, au Conservatoire
National du Rhin.                                   National Supérieur de Musique et de Danse
Il fait ses débuts au Nederlandse Reisopera         de Paris, les classes d’analyse,
dans le rôle de Mr Elanson (Une petite              d’accompagnement au piano, de musique de
musique de nuit de Sondheim), à l’Opéra             chambre, de mélodie et de lied. Il est, en
national de Lyon en Nereo (Mefistofele) et          2008, l’un des six fondateurs du Balcon, et
aux opéras de Tours et Nevill Holt comme            prend une part active à tous ses projets en
Lysandre (Le Songe d’une nuit d’été).               tant que pianiste, chef de chant, conseiller
Il incarne Tamino (La Flûte enchantée) avec le      artistique ou directeur musical.
Tonkünstler Orchestra de Vienne et                  Chef d’orchestre, il dirige Les Indes galantes
l’Orchestre symphonique de Munich sous la           de Rameau et Bureau 470 de Tomás
direction de David Reiland, ainsi qu’avec la        Bordalejo au Teatro Colón de Buenos Aires,
troupe OperaUpClose sous la direction de            Into the Little Hill de George Benjamin au
Yutaka Sado. Il chante le rôle d’Almaviva (Le       Théâtre de l’Athénée et à l’Opéra de Lille,
Barbier de Séville) avec Opéra Nomade et            ainsi que La Métamorphose de Michaël
celui du Marin (Didon et Énée) au Festival          Levinas au Festival Musica.
d’Aix-en-Provence.                                  Alphonse Cemin se produit régulièrement en
En 2015, il incarne Chulak (The Firework-           récital, notamment avec la soprano Julie
Maker’s Daughter de David Bruce) au Royal           Fuchs, avec laquelle il enregistre les mélodies
Opera House de Londres.                             de jeunesse de Mahler et de Debussy.
Ses autres engagements incluent Judas               Au sein du projet initié par Le Balcon
Maccabée avec l’Orchestre de la                     d’intégrale du cycle opératique Licht de
Philharmonie de Silésie, Les Amours du poète        Karlheinz Stockhausen, il interprète
au Wiltshire Music Centre, Lysandre (Le             l’Accompagnateur de Michaël à l’Opéra
Songe d’une nuit d’été) avec l’Orchestre du         Comique et au Southbank Centre de Londres
Centre des Arts de la scène de Hyōgo,               puis le Joueur du rêve de Lucifer à la
Lucano (Le Couronnement de Poppée) avec             Philharmonie de Paris.
la troupe de l’English Touring Opéra, Charlie       Depuis 2014, Alphonse Cemin est également
(Mahagonny Songspiel) avec l’Orchestre              directeur musical des Lundis Musicaux au
philharmonique de Londres, Antonio (La              Théâtre de l’Athénée, une tradition de récitals
Défense d’aimer), Pasek (La Petite Renarde          qu’il y a fait renaître après les concerts
rusée), le Troisième Juif (Salomé) et Paolino       mythiques imaginés par Pierre Bergé.
(Le Mariage secret).                                Alphonse Cemin est lauréat HSBC de
                                                    l’Académie du Festival d’Aix-en-Provence en
                                                    2010 et reçoit en 2013 le Prix d’interprétation
                                                    des Stockhausen Kurse Kürten. En 2017, il
                                                    reçoit le prix Gabriel Dussurget du Festival
                                                    d’Aix-en-Provence.
opera-lille.fr
  @operalille
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