De l'association à la marque - Swiss Dental Journal SSO
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L’ACTUALITÉ EN MÉDECINE DENTAIRE 91 La SSO pose des jalons pour l’avenir : lors de De l’association la Conférence des présidents de cette année, à la marque elle a présenté un projet de révision des ca- tégories de membres ainsi qu’un projet de modernisation de l’identité visuelle et de communication associative. Texte : Markus Gubler, Service de presse et d’information de la SSO Photos : Marco Tackenberg, Service de presse et d’information de la SSO Pendant longtemps, le Comité central ne (OFSP) et autorisaient les rassemblements l’avenir, et cela à plusieurs niveaux, à savait pas si la Conférence des présidents publics jusqu’à 50 personnes. Ainsi donc, commencer par la politique d’affiliation. pourrait se dérouler en la forme présen- le vendredi 13 novembre 2020, 39 prési- Jean-Philippe Haesler, président de la tielle. Eu égard aux circonstances, il s’est dents de section et de société de disci- SSO, a énuméré et présenté les raisons vu contraint d’en écourter le programme pline se sont rendus à Lucerne pour parti- pour lesquelles la SSO veut adapter ses et de le concentrer sur une seule journée. ciper à cette journée au programme catégories de membres. Cela étant, une annulation demeurait en- chargé et varié. Actuellement, ces catégories sont fon- core possible jusqu’au dernier moment. dées sur la notion de la « responsabilité Heureusement, il n’en a rien été. Les au- Adapter les catégories de membres professionnelle » au sens de la loi sur les torités sanitaires du canton de Lucerne se Le Comité central fait souffler un vent professions médicales (LPMéd). Toute- sont conformées aux recommandations de renouveau. Il veut préparer l’associa- fois, l’expérience montre que les autori- de l’Office fédéral de la santé publique tion professionnelle à bien affronter tés cantonales interprètent cette notion Le programme de la Conférence des présidents 2020 a été écourté et, cela va de soi, les mesures de protection ont été respectées. SWISS DENTAL JOURNAL SSO VOL 131 1 2021 P
92 L’ACTUALITÉ EN MÉDECINE DENTAIRE 1 2 3 1 Nicolas Fenner, président de la section lucer- noise de la SSO, souhaite la bienvenue aux par- ticipants. 2 Peter Suter, président de l’Association des mé- decins-dentistes cantonaux de Suisse (AMDCS), est un hôte régulier de la Conférence des prési- dents. 3 Olivier Marmy, membre du Comité central de la SSO et chef du Département Information, a parlé des défis de la communication durant le confinement du printemps. 4 Falko Eichen, l’expert en marketing stratégique qui a accompagné et conseillé le Comité cen- tral dans le développement d’une nouvelle identité de marque. 5 Jaro Kleisner, président de la Commission pour l’hygiène au cabinet dentaire et la protection de l’environnement (CHPE) 6 Lukas Rüegg de l’agence Source, un bureau spécialisé dans le développement de marques, a présenté les premières esquisses de la mise 7 8 en œuvre de la nouvelle identité de marque. 7 Simon Gassmann, secrétaire général de la SSO 8 Flavia Birchler, présidente de la section Suisse assez diversement. Par conséquent, l’au- devra être financièrement neutre pour la centrale de la SSO torisation cantonale d’exercer la profes- SSO. 9 Christoph Ramseier, le nouveau président de la sion (ou de pratiquer ou de pratique selon La discussion qui a suivi ces explications Société suisse de parodontologie (SSP) le canton) n’est plus un critère de délimi- a été très animée. Le Comité central de la 10 Le président de la SSO, Jean-Philippe Haesler, tation pertinent. SSO rédigera les formulations exactes et a expliqué les raisons pour lesquelles la SSO Par ailleurs, la transformation du paysage juridiquement incontestables des nou- souhaite adapter sa politique d’affiliation. de la médecine dentaire suisse est un autre velles dispositions statutaires correspon- facteur qui parle pour un changement des dantes d’ici à l’Assemblée des délégués actuelles catégories de membres. La SSO 2021. tité incroyable de courriels de la part de constate que les jeunes médecins-den- membres qui nous faisaient part de leur tistes entament de plus en plus fréquem- Les messages de la SSO sur les réseaux inquiétude », s’est souvenu Olivier Mar- ment leur carrière professionnelle en tant sociaux ont attiré 250 000 lecteurs my, chef du Département Information de que salariés d’une chaîne ou d’un centre La pandémie de coronavirus a fortement la SSO, au moment de dépeindre la situa- dentaire. Avec les catégories de membres sollicité la SSO, tant au plan organisation- tion du printemps dernier. actuelles, et compte tenu de la situation nel qu’en matière de communication. En très peu de temps, la SSO a mis sur dans la plupart de ces chaînes, on devrait Une grande fébrilité a immédiatement pied un état-major de crise, a multiplié les exclure et on empêcherait de jeunes suivi la déclaration de la situation ex- les échanges avec les médecins-den- médecins-dentistes motivés d’adhérer à la traordinaire par le Conseil fédéral. « En tistes cantonaux et l’OFSP et réorganisé SSO. Il va de soi que la révision proposée quelques heures, la SSO a reçu une quan- la communication associative. En étroite SWISS DENTAL JOURNAL SSO VOL 131 1 2021 P
L’ACTUALITÉ EN MÉDECINE DENTAIRE 93 4 5 6 collaboration avec l’Association des mé- decins-dentistes cantonaux de Suisse (AMDCS), elle a très rapidement élaboré un plan de protection pour les cabinets dentaires. La SSO a tenu sa base au cou- rant des répercussions pour l’exercice de la profession, des exigences et des dispo- sitions formulées par les autorités en envoyant à ses membres des infolettres pour ainsi dire hebdomadaires. Et parce que les prescriptions d’hygiène ont ban- ni journaux, revues et autres publica- tions des salles d’attente, la SSO a sus- pendu ses propres publications et a, en contrepartie, intensifié sa présence sur les réseaux sociaux, avec un succès remarquable : depuis le mois d’avril, les messages payants qu’elle a publiés sur Facebook ont été lus par plus de 9 10 250 000 personnes. Avant la Conférence des présidents déjà, le Comité central avait procédé à son « SSO » est une marque forte. Falko visuellement. Au cours de ces prochains propre débreffage sur la communication Eichen a expliqué aux participants ce qui mois, Source va développer la future de la SSO durant la pandémie de corona- distingue une marque forte. Au cours des identité visuelle de la SSO et accompa- virus et fait évaluer son travail par la mois qui ont précédé la conférence, cet gner le développement technique du Commission pour la politique de la santé expert en marketing stratégique a ac- nouveau site Web de la SSO. Par ailleurs, de la SSO (CPS), comme l’a expliqué Mar- compagné et conseillé le Comité central le Comité central a insisté sur le fait que co Tackenberg, chef du Service de presse dans le développement d’une nouvelle les sections cantonales doivent pouvoir et d’information de la SSO. De l’avis gé- identité de marque : la SSO est un parte- bénéficier de ces travaux préparatoires. néral, la SSO a bien maîtrisé le passage en naire fiable qui accompagne le méde- Réjoui par les réactions très positives des « mode crise ». Pour leur part, les partici- cin-dentiste durant toute sa carrière participants à la conférence, le Comité pants à la conférence ont salué le travail professionnelle, depuis ses études central s’est félicité du large soutien ac- de communication durant la pandémie. jusqu’à sa retraite, en passant, notam- cordé au développement et à la mise en Ils ont cependant également indiqué des ment, par sa période d’assistanat et l’ou- place de la nouvelle identité de la marque domaines dans lesquels des améliorations verture de son propre cabinet. À l’issue SSO. sont encore possibles. de cette présentation, Lukas Rüegg et Tobias Keller de l’agence Source, un bu- À l’issue de la Conférence des présidents, SSO, qu’y a-t-il derrière ces trois lettres ? reau spécialisé dans le développement le SDJ s’est entretenu avec Falko Eichen. Une association telle que la SSO n’est de marques, ont montré comment une L’interview sera publiée dans le prochain intéressante pour ses membres que si identité de marque peut être déclinée numéro. SWISS DENTAL JOURNAL SSO VOL 131 1 2021 P
94 L’ACTUALITÉ EN MÉDECINE DENTAIRE L’Université de Zurich devrait proposer un Nouvelle formation nouveau MAS en soins dentaires conservateurs postgrade en soins dès l’automne 2021. Cette formation post- dentaires conservateurs grade en cours d’emploi s’articulera autour de trois cycles de CAS : endodontie ; médecine dentaire préventive et restauratrice ; parodon- tologie et maladies péri-implantaires. Entretien : Andrea Renggli, rédaction SDJ ; photos : màd Le SDJ s’est entretenu avec les principaux conservateurs de l’Université de Zurich responsables du Centre de médecine den- s’articule autour de trois CAS qui peuvent taire de l’Université de Zurich (ZZM), qui aussi être suivis séparément : endodontie ; ont mis sur pied cette filière de formation, médecine dentaire préventive et restau- les professeurs Thomas Attin, chef de la ratrice ; parodontologie et maladies pé- Clinique de médecine dentaire conserva- ri-implantaires. L’Université de Zurich trice et préventive, et Patrick Schmidlin, propose déjà un MAS en parodontologie chef du Service de parodontologie et des depuis plusieurs années et la quatrième maladies péri-implantaires, en collabora- volée a commencé cet automne. Nous tion avec les docteurs privat-docents avons donc pu nous appuyer sur cette Rechenberg, Tauböck et Wegehaupt. structure pour créer le CAS en parodon- Les professeurs Thomas Attin (à gauche) et Patrick tologie, tandis que de nouveaux modules Schmidlin (à droit) du Centre de médecine den- Pourquoi instituer cette nouvelle filière ? ont dû être créés pour l’endodontie ainsi taire de l’Université de Zurich Attin : De manière générale, les soins den- que pour la médecine dentaire préventive taires conservateurs sont mésestimés, et restauratrice. alors qu’ils représentent probablement Attin : La Clinique de médecine dentaire Qui est votre public cible ? 80 % de l’activité des médecins-dentistes conservatrice et préventive du ZZM est Attin : Tout médecin-dentiste qui a ter- généralistes. Nous pensons donc qu’il est à même de couvrir tous les contenus : la miné ses études et qui souhaite approfon- grand temps de redonner du lustre à cette médecine dentaire restauratrice grâce à la dir ses connaissances en soins dentaires discipline importante de la médecine médecine dentaire assistée par ordinateur, conservateurs, ou qui souhaite simple- dentaire et d’offrir une formation en la médecine dentaire préventive, la paro- ment effectuer une remise à niveau est le cours d’emploi approfondie dans ce dontologie et l’endodontie, de même que bienvenu. domaine. la microbiologie et d’autres matières de Schmidlin : Nous avons déjà reçu des échos base. Cette diversité et les interconnexions positifs de la part de médecins-dentistes Comment s’articule le nouveau MAS ? avec les programmes de master existants qui s’intéressent en priorité à une forma- Schmidlin : En Suisse, les bases des filières de notre institution nous permettent de tion continue en endodontie ou en paro- MAS peuvent fortement varier d’un en- proposer une formation postgrade axée dontologie et pour qui un cycle de master droit à l’autre. Le MAS en soins dentaires sur la pratique et de haut niveau. sur trois ans dans chaque discipline re- présenterait une charge trop lourde. Cette nouvelle filière conçue comme un pro- gramme universitaire leur paraît plus MAS en soins dentaires conservateurs avantageuse. Le Master of Advanced Studies (MAS) est le titre universitaire de formation postgrade L’accent sera mis en particulier sur le pas- le plus élevé qui peut être décerné en Suisse. Le MAS en soins dentaires conservateurs sage de la théorie à la pratique. Qu’enten- regroupe les acquis théoriques et pratiques de trois CAS (endodontie ; médecine den- dez-vous exactement ? taire préventive et restauratrice ; parodontologie et maladies péri-implantaires). Les Attin : Le programme de ce master met no- participants y acquerront des notions théoriques approfondies dans le domaine des tamment l’accent sur le traitement du pa- soins dentaires conservateurs, mais également sur les aspects cliniques et dans les tient et sur la constitution du dossier. Les principaux champs de recherche interdisciplinaires. Titre décerné : Master of Advanced participants pourront perfectionner leurs Studies UZH in Zahnerhaltung (60 ECTS) ; Coûts : 11 000 francs par CAS (réservation techniques de traitement en les adaptant unitaire) et 27 000 francs pour le MAS ; Informations : Université de Zurich, Clinique à l’état de la recherche. Des cours sur fan- de médecine dentaire conservatrice et préventive, professeur Patrick R. Schmidlin, tôme permettront de mettre en pratique patrick.schmidlin@zzm.uzh.ch ; site web : www.weiterbildung.uzh.ch/programme/ et de consolider les acquis. Si possible, detail.php?angebnr=1610 certains cours se dérouleront même au ZZM avec leurs propres patients. SWISS DENTAL JOURNAL SSO VOL 131 1 2021 P
L’ACTUALITÉ EN MÉDECINE DENTAIRE 95 Schmidlin : Un autre pilier du programme est l’établissement d’un plan thérapeu- tique et d’un plan de mise en pratique personnalisé. Les médecins-dentistes ap- prendront ici à transposer leurs connais- sances lors du traitement des patients, dans une optique de gestion de la qualité. Il est certainement utile à chaque prati- cien de s’intéresser à ces questions. Il s’agit d’une formation postgrade en cours d’emploi. Sera-t-elle compatible avec un 1 emploi à plein temps ? Schmidlin : Le MAS se déroule sur trois ans. Pour obtenir le titre, il faut acquérir 60 points ECTS, ce qui correspond à 500 à 600 heures par an pour les lectures, les conférences, la préparation, les cours, les traitements, l’élaboration du plan de mise en pratique, la rédaction du mémoire de master et les examens. Les cours présentiels, qui se répartissent sur huit fins de semaine par année et une semaine de cours intensifs, sont un élé- ment essentiel de la formation. Tout cela représente naturellement une charge importante, mais d’après notre expé- rience, ce sera tout à fait praticable en 2 cours d’emploi. Les étudiants bénéficient en outre d’un accompagnement perma- nent, y compris pour leur mémoire de master. Est-ce qu’il existe un cycle d’études com- parable en Suisse ou dans les pays voisins ? Attin : Il n’y en a pas encore en Suisse, mais on trouve des formations semblables à l’étranger. Ce qui est nouveau, à ma connaissance, c’est le fait que chacun des 3 modules de la filière en soins dentaires Fig. 1 : Avec la bonne méthode et les bons matériaux, une opération permet souvent de régénérer les conservateurs est organisé sous la forme défauts parodontaux (gauche : radiographie avant l’intervention ; milieu : état après l’ablation du tissu d’un CAS, qui pourra être fréquenté indi- granulaire ; droite : situation radiologique après un an). viduellement et en cours d’emploi dans Fig. 2 : Augmentation de la dimension verticale d’occlusion au moyen d’une gouttière : la perte de subs- le cadre d’un programme universitaire tance verticale se restaure aujourd’hui avantageusement grâce à des techniques innovantes et, si le postgrade. praticien cultive l’amour du détail, à des obturations. Fig. 3 : Le recours au microscope dentaire et à des méthodes de préparation et d’obturation modernes Quand commencera la première volée ? permet de réaliser des thérapies endodontiques fiables également dans des cas complexes (gauche : Schmidlin : Le lancement est prévu pour dent 16 nécrosée et système radiculaire obturé ; milieu : présentation de mb1 et mb2 ; droite : radiogra- l’automne 2021. Pour autant qu’il y ait phie finale après obturation thermoplastique). suffisamment d’inscriptions (rires). Nous commencerons vraisemblablement avec le module de parodontologie. Est-il prévu de développer plus avant la for- en cabinet privé ne sont pas légion en rai- mation postgrade des médecins-dentistes son de la répartition des patients et de la Les enseignants viennent-ils tous du ZZM ? à l’Université de Zurich ? charge des cabinets. Nous estimons donc Schmidlin : Non. Nous interviendrons dans Attin : L’Université de Zurich a soutenu qu’il est judicieux de donner la possibilité nos domaines d’expertise, mais nous re- l’idée de ce nouveau MAS, mais l’évolu- aux médecins-dentistes de se former cruterons aussi de nouveaux enseignants tion future dépendra de l’offre et de la sans concurrence dans le cadre de pro- dans tout l’espace germanophone, tant demande. Les formations postgrades en grammes de spécialisation ou autres. en Suisse qu’à l’étranger. Nous voulons médecine dentaire sont rares. Les univer- N’oublions pas qu’une formation post- les meilleurs calibres de la profession afin sités ne peuvent créer qu’un nombre li- grade de qualité pour les médecins-den- de pouvoir offrir une formation intéres- mité de postes de formation postgrade. tistes est aussi une contribution à la santé sante et variée. Et les postes de formation postgrade de la population. SWISS DENTAL JOURNAL SSO VOL 131 1 2021 P
96 L’ACTUALITÉ EN MÉDECINE DENTAIRE NOUVELLES DES UNIVERSITÉS Genève : Nouveaux lauréats de l’European Board of Orthodontics (EBO) Les Docteurs Alexander Johner et Carlos Genève et y ayant travaillé par la suite en examens et à l’évaluation de présentation Suárez, ayant tous deux obtenu leur spécia- tant que superviseurs de clinique et ensei- de cas, « full members » de l’European lisation en orthodontie à l’Université de gnants, sont devenus, suite aux différents Board of Orthodontics. Le European Board of Orthodontics est un examen européen d’excellence clinique en orthodontie. Les candidats doivent être spé- cialistes dans leur pays de formation de spécialisation et ils doivent présenter huit cas orthodontiques traités après la fin de la spécialisation. Ces cas sont présentés lors de la réunion annuelle de la Société Euro- péenne d’Orthodontie, et évalués d’une fa- çon anonyme par un panel d’orthodontistes indépendants selon des critères objectifs et l’excellence des résultats du traitement. Nous tenons à féliciter grandement Alexan- der et Carlos pour leur réussite et nous leur souhaitons plein succès pour la poursuite de leur carrière professionnelle respective. Les Docteurs Alexander Johner et Carlos Suárez sont les nouveaux lauréats de l’European Board of Orthodontics (EBO). Texte : Prof. Stavros Kiliaridis ; photo : màd Photo: Pierre-Yves Massot. Espace publicitaire offert. Du rire et du rêve pour nos en fants hospitalisés Grâce à vos dons, les enfants hospitalisés reçoivent chaque semaine la visite des docteurs Rêves. Merci pour votre soutien. CCP 10-61645-5 theodora.org SWISS DENTAL JOURNAL SSO VOL 131 1 2021 P
L’ACTUALITÉ EN MÉDECINE DENTAIRE 97 Si les cabinets dentaires ont durement res- Le salon dentaire senti les effets du confinement du printemps du futur ? 2020, l’industrie dentaire n’est pas en reste. En raison de la pandémie de coronavirus, de nombreux salons, expositions et congrès dentaires ont été annulés, d’autres ont été maintenus, mais en visioconférence. Texte et photo : Andrea Renggli, rédaction SDJ Pour le secteur dentaire, 2020 sera un exercice difficile. Au prin- temps, la plupart des cabinets dentaires d’Europe ont fait face à une chute abrupte de leur chiffre d’affaires, et la fréquentation des cabinets en Suisse demeure actuellement inférieure à ce qu’elle était avant la pandémie. « Pendant le confinement, et même jusqu’au mois de juin, les ventes de consommables se sont effondrées », confirme Florian Wanner, secrétaire de l’Association suisse du commerce den- taire (ASCD). « Pendant les mois de mars et avril en particulier, nous avons constaté un repli d’environ 50 % par rapport aux mêmes mois de 2019. Et cela inclut les achats supplémentaires de masques et de désinfectants, sans lesquels le recul aurait été pire encore. » Dans les autres secteurs, la situation se révèle très hétérogène. « Il semble qu’une partie des cabinets ont profité du confinement pour faire réviser leurs installations et appa- reils. De fait, le service technique n’a accusé qu’une légère Est-ce cela le salon dentaire du futur ? Une « plage d’exposition » virtuelle, baisse d’activité par rapport aux mois de mars à mai de l’année le foyer et le podium où les intervenants peuvent s’exprimer. dernière. » Le constat est le même pour les biens d’équipement, avec des chiffres moyens plutôt stables, voire en légère diminu- tion. « Si les cabinets dentaires doivent à nouveau fermer, je personnelle. L’utilisation de l’application sera toutefois obliga- m’attends à une nouvelle chute pour les consommables. Pour toire pour toutes les personnes visitant l’IDS. les biens d’équipement, je ne table de toute façon pas sur une croissance marquée », conclut Florian Wanner. De grandes entreprises feront l’impasse Les acteurs de l’industrie dentaire sont plus réservés. Quelques L’IDS a été reportée entreprises dentaires, dont certaines grandes sociétés, ont an- Le plus grand salon dentaire du monde est l’Internationale Den- noncé qu’elles feront l’impasse sur un stand à l’IDS en 2021 et tal-Schau, IDS, qui se tient tous les deux ans à Cologne. Les or- miseront plutôt sur une présence virtuelle, ou alors qu’elles ganisateurs, soit la Koelnmesse et la Fédération allemande de mettraient sur pied leur propre programme et congrès virtuel. l’industrie dentaire, ont annoncé qu’ils maintenaient la mani- festation comme à l’accoutumée. À la mi-décembre, il a toute- Stands sur les salons virtuels fois été décidé de reporter le salon du mois de mars au mois de Pour voir à quoi pourrait ressembler un stand sur un salon vir- septembre. tuel, il fallait participer à la première exposition virtuelle en Un plan d’hygiène et de protection dénommé #B-SAFE4bu- médecine dentaire, le Virtual Dental Summit 2020, début no- siness a été adopté pour garantir une visite en toute sécurité. vembre. Les organisateurs voulaient offrir tout ce que les expo- Parmi ces mesures, on mentionnera la durée réduite du salon sants et les visiteurs peuvent attendre à trouver dans une expo- qui sera de quatre jours au lieu de cinq, un nouvel aménagement sition se déroulant dans le monde réel. Les visiteurs pouvaient des halles d’exposition avec des couloirs plus larges et une plus donc déambuler à travers l’exposition qui se présentait sous la grande distance entre les stands, ainsi que des offres hybrides forme d’une plage virtuelle en 3D. Sur les différents stands, ils pour celles et ceux qui ne pourront ou ne voudront pas voyager pouvaient consulter des informations en ligne ou s’entretenir en Allemagne. De plus, l’organisateur a développé avec Sam- avec un conseiller dans une chatroom ou par visioconférence. sung un système de géolocalisation en intérieur qui contrôle en Le contact personnel était donc garanti malgré la virtualisation permanence le nombre et le comportement des visiteurs dans de l’événement. Parallèlement à l’exposition, les visiteurs ont les halles. Les participants pourront consulter ces informations pu profiter d’un riche programme d’exposés retransmis en di- en temps réel et contribuer ainsi à éviter de trop fortes concen- rect. Après la pandémie, des expositions virtuelles de ce type trations de personnes. Les organisateurs assurent que l’applica- pourraient continuer d’intéresser certains visiteurs, notamment tion « eGuard » liée au système n’enregistre aucune donnée ceux qui ne souhaitent pas faire le déplacement. SWISS DENTAL JOURNAL SSO VOL 131 1 2021 P
98 L’ACTUALITÉ EN MÉDECINE DENTAIRE MÉDECINE Le comité du Nobel a récompensé la décou- L’épidémie verte du virus de l’hépatite C. Lui accorder silencieuse davantage d’attention serait une bonne chose, car il provoque plus de décès que le SIDA dans notre pays. Texte : Dr Felicitas Witte, médecin et journaliste Graphiques : Emanuele Fucecchi Aux États-Unis, les centres de contrôle contre l’hépatite C et quels patients de- « J’ai tout d’abord été très surpris, car je des maladies qualifient l’hépatite C vraient absolument être testés pour savoir ne m’y attendais pas », se souvient Philip « d’épidémie silencieuse ». Cette infec- s’ils sont porteurs de la maladie. Bruggmann. « Plus tard, je me suis dit que tion est la cause la plus fréquente des ma- cette distinction aurait dû être décernée il ladies hépatiques, du cancer du foie et des Une distinction méritée y a bien longtemps, les découvreurs du transplantations du foie. Difficile à vivre L’hépatite C a été sous les feux de l’actualité virus VIH et du virus de l’hépatite B ayant pour les patients, elle réduit leur qualité début octobre, lors de la remise du Prix No- reçu le Prix Nobel il y a des années déjà, et de vie et génère des dépenses de santé bel de médecine, qui a été décerné à trois l’hépatite C étant, comme nous le savons élevées (voir la fiche signalétique). À tra- chercheurs ayant contribué de manière maintenant, absolument comparable au vers le monde, 71 millions de personnes prépondérante à la découverte du virus. VIH et à l’hépatite B en ce qui concerne la sont infectées par le virus de l’hépatite C. L’anthropologue américain Harvey James charge de morbidité et d’enjeu de santé En 2016, 400 000 personnes sont décédées Alter (ill. 1) a démontré dans les années publique. » de cette infection, notamment suite à une 1970 qu’il existait, en plus des hépatites A cirrhose ou un cancer du foie. Dans notre et B, une autre hépatite transmissible, tout Une mystérieuse inflammation du foie pays, cinq fois plus de personnes meurent d’abord baptisée hépatite non-A, non-B. Dans les années 1960, le médecin et bio- de l’hépatite C que d’une infection au En 1989, le biochimiste britannique Mi- chimiste américain Baruch Blumberg a VIH. Un suivi des personnes à risque per- chael Houghton (ill. 2) a identifié le gé- découvert plutôt fortuitement le virus mettrait cependant d’éviter de nombreux nome du virus responsable, à la suite de responsable de l’hépatite B. L’anthropo- cas d’hépatite C et les souffrances liées à quoi les premiers tests de dépistage pour logue recherchait en fait des différences cette maladie. les dons de sang ont été mis au point. En- génétiques entre diverses ethnies et a dé- « La Suisse est à la pointe au niveau inter- fin, le virologue américain Charles Moen couvert « l’antigène Australia » dans le national dans la lutte contre le VIH, mais a Rice (ill. 3) a réussi, en 1997, à démontrer sang d’un aborigène australien. En effet, négligé l’importance de l’hépatite C pen- expérimentalement que le virus de l’hépa- son assistante s’infecta accidentellement dant des années et n’a guère investi dans tite C était responsable de l’infection. avec du sang contenant l’antigène Austra- la lutte systématique contre cette infec- tion », déplore Philip Bruggmann, méde- cin-chef en médecine interne au centre Arud de médecine des addictions à Zu- rich. Le docteur Bruggmann s’engage de- puis des années pour faire mieux con- naître l’hépatite C et faire en sorte que les personnes concernées, qui ignorent en- core souvent être infectées, bénéficient d’un traitement. « Les autorités ne sont pas les seules à ne pas réaliser que des campagnes d’information efficaces et un dépistage sont indispensables », affirme- t-il. « Certains médecins n’en ont mal- heureusement pas conscience non plus. » Il constate régulièrement, lors de forma- tions et d’entretiens avec des confrères, qu’ils ignorent totalement l’existence des Ill. 1 : Harvey James Alter Ill. 2 : Michael Houghton nouveaux médicaments très efficaces (* 1935 à New York) (* 1949 en Angleterre) SWISS DENTAL JOURNAL SSO VOL 131 1 2021 P
L’ACTUALITÉ EN MÉDECINE DENTAIRE 99 lia et développa une hépatite. Il a ainsi pu être démontré que l’antigène, aujourd’hui Stratégie face à l’hépatite C appelé HBsAg, devait faire partie d’un agent pathogène. Celui-ci a ensuite été L’objectif est d’éradiquer l’hépatite virale d’ici 2030 en Suisse. Cela signifie réduire de qualifié de virus de l’hépatite B. Les cher- 95 % les nouvelles contaminations, le taux de mortalité, les transplantations du foie cheurs ont mis au point des tests pour et le cancer du foie dus à l’hépatite virale. Pour de plus amples informations, veuillez diagnostiquer l’hépatite B et un vaccin ef- consulter le site www.fr.hepatitis-schweiz.ch. Si la stratégie est appliquée de manière ficace. En 1976, Baruch Blumberg a reçu le systématique, il n’y aura, à l’horizon 2030, quasiment plus de décès en Suisse liés à Prix Nobel de médecine pour sa décou- des maladies du foie dues aux hépatites virales. verte. Harvey James Alter travaillait à l’époque au National Institutes of Health du Mary- land. Le spécialiste des transfusions de tement de l’hépatite non-A, non-B de C’est le troisième Prix Nobel, Charles sang s’étonnait que, malgré les tests ré- l’entreprise pharmaceutique califor- Moen Rice, qui a réussi à en faire la dé- vélateurs de l’hépatite B dans le sang nienne Chiron, au demeurant reprise en monstration. Avec ses collègues de l’Uni- des donneurs, certains patients dévelop- 2006 par Novartis. Les techniques dispo- versité de Washington, il étudie les virus paient néanmoins une hépatite après une nibles jusqu’alors n’avaient pas permis ARN. Charles Moen Rice a remarqué transfusion. Or, le virus de l’hépatite A, d’identifier la séquence génétique du qu’une zone située à la fin du génome pour lequel des tests avaient également virus. Le groupe de chercheurs sous la du virus n’avait pas encore été séquencée été développés peu de temps auparavant, conduite de Michael Houghton a rassem- et a soupçonné qu’elle pourrait être im- n’était pas responsable de ces hépatites blé des fragments d’ADN à partir des portante pour la réplication du virus. Il a inexplicables. Les chercheurs se sont acides nucléiques du sang d’un chim- également observé des variations géné- surtout inquiétés parce qu’un grand panzé infecté. La plupart de ces frag- tiques du virus et s’est dit que certaines nombre de patients ont développé une ments provenaient, bien sûr, du génome pouvaient empêcher le virus de se répli- hépatite chronique, due à un agent in- du chimpanzé, mais Houghton soupçon- quer. Le virologue a mis au point une va- fectieux visiblement inconnu après une na que certaines particules du virus in- riante ARN du virus qui contenait la zone transfusion de sang. Harvey James Alter connu devaient également être pré- qu’il pensait être responsable de la répli- a démontré que l’on pouvait infecter des sentes. Les chercheurs ont ensuite fait cation, sans les variations qui pouvaient chimpanzés, le seul hôte naturel après répliquer les fragments d’ADN dans des empêcher le virus de se répliquer. Il in- l’homme, avec du sang de ces patients bactériophages, autrement dit des virus jecta sa variante d’ARN dans le foie d’un atteints d’hépatite. Par la suite, d’autres qui sont spécialisés dans la contamina- chimpanzé en bonne santé. Le singe dé- études ont révélé que l’agent infectieux tion de cellules bactériennes et qui se veloppa l’hépatite C, prouvant ainsi que mystérieux devait être un virus. C’est multiplient en elles, et ont lu ces gènes. le virus déclenche effectivement l’infec- ainsi que l’inflammation hépatique mys- Il en a résulté des protéines pouvant tion. térieuse a été baptisée hépatite non-A, être imputées à un gène spécifique. Les non-B. chercheurs ont établi une bibliothèque Respecter les règles d’hygiène d’usage dans d’ADNc à partir d’une multitude de frag- le cabinet dentaire Identifié grâce aux fragments d’ADN ments d’ADN. Ils sont partis du principe Le virus est transmis par le sang et peut Il a cependant fallu attendre plus d’une que les patients atteints d’une hépatite survivre à l’extérieur du corps. Si les mé- décennie avant que Michael Houghton et non-A, non-B devaient développer des decins-dentistes travaillent en respectant son équipe n’identifient enfin le virus. Au anticorps contre les protéines présentes les règles d’hygiène d’usage, ils n’ont pas début des années 1980, Michael Hough- dans le virus, et ont comparé le sang à craindre ni de transmettre le virus d’un ton a été nommé responsable du dépar- d’une personne infectée à leur biblio- patient à un autre ni de se contaminer – thèque d’ADNc. C’est ainsi qu’ils ont à moins qu’ils ne se piquent avec leurs découvert un antigène du virus encore instruments. « Le médecin-dentiste doit inconnu. D’autres travaux ont ensuite ré- appliquer rigoureusement les mesures de vélé que l’antigène provenait d’un nou- protection à chaque patient », conseille veau virus à ARN qui, comme le virus de Philip Bruggmann. « Nous pensons que la fièvre jaune, appartient à la famille des de très nombreuses personnes ne savent flavivirus (voir la fiche signalétique). Il a pas qu’elles sont infectées, nous devons été baptisé virus de l’hépatite C, par ana- donc redoubler de prudence. » Il n’existe logie avec les virus d’hépatite connus. pas encore de vaccination pour se proté- Les chercheurs ont mis au point des tests ger de cette maladie. « Le virus mute sans d’anticorps ensuite évalués avec succès cesse, si bien qu’il se soustrait au système sur des patients au Japon, en Italie et aux immunitaire. » La conséquence, c’est États-Unis. l’absence d’immunité même lorsque l’on Mais il n’était pas encore clairement éta- a surmonté ou guéri d’une hépatite C bli si le virus pouvait réellement déclen- grâce à la prise de médicaments. « Il est cher une hépatite. Pour répondre à cette d’autant plus difficile pour la science de question, les chercheurs ont dû démon- mettre au point un vaccin efficace. Le Ill. 3 : Charles Moen Rice trer que le virus cloné est capable de se lancement d’un vaccin pourrait bien (* 1952 à Sacramento, USA) multiplier et de provoquer une hépatite. prendre encore des années. » SWISS DENTAL JOURNAL SSO VOL 131 1 2021 P
100 L’ACTUALITÉ EN MÉDECINE DENTAIRE Fiche signalétique de l’hépatite C Épidémiologie est faible. Il est également improbable de aucun signe de maladie ou seulement des Une personne sur 100 est infectée dans contracter le VHC lors d’interventions à symptômes non spécifiques, semblables à le monde, soit 71 millions de personnes visée diagnostique ou chirurgicale. La des symptômes grippaux. Une personne au total. Davantage de personnes meurent principale cause d’une infection par le sur quatre développera une inflammation des conséquences de cette maladie VHC est la consommation de drogues. Le du foie d’intensité généralement modé- inflammatoire du foie que du VIH. virus survit assez bien dans l’environne- rée (hépatite) avec une légère augmenta- En Suisse, les estimations tablent sur ment et sur des surfaces. Par conséquent, tion des valeurs hépatiques et un jaunis- 40 000 personnes souffrant d’une inflam- il peut se transmettre non seulement par sement de la peau et des muqueuses mation chronique par le par le virus de des seringues ou canules partagées, mais (jaunisse). l’hépatite C (VHC) contre « seulement » aussi lorsque des filtres, cuillères, petites 15 000 touchées par le VIH. Environ 1300 casseroles, garrots ou récipients d’eau Évolution de la maladie nouvelles contaminations par le VHC sont utilisés pour préparer l’injection de L’infection aiguë guérit spontanément annoncées chaque année à l’Office fédéral drogue sont utilisés par plusieurs per- chez 15 à 40 % des patients sans qu’ils dé- de la santé publique. Les hommes sont sonnes. Il en va de même pour les tubes veloppent une hépatite C chronique. Des deux fois plus touchés que les femmes. utilisés pour sniffer de la drogue par les facteurs génétiques pourraient l’expli- Fait notable, certaines cohortes de nais- narines. Quant aux médecins-dentistes, quer. Une hépatite C chronique est avérée sance sont infectées de manière dispro- ils peuvent se contaminer lorsqu’un pa- si le VHC peut être détecté pendant plus portionnée. Ainsi, les années 1955 à 1974 tient est atteint par le VHC et qu’ils se pi- de six mois. Dans ce cas, l’infection se ne représentent qu’un tiers de la popula- quent, par exemple, avec une aiguille uti- manifeste généralement aussi par des tion globale, mais ce groupe d’âge enre- lisée pour une anesthésie locale. Le risque symptômes non spécifiques, comme de la gistre deux tiers des infections (ill. 4). de contracter une infection au VHC après fatigue, des douleurs dans la partie supé- Chaque année, 200 personnes décèdent une blessure par piqûre avec une aiguille rieure de l’abdomen, une diminution des des suites d’une hépatite C, soit approxi- contaminée par le virus s’élève à 0,4 % performances, parfois des démangeaisons mativement autant que le nombre de pour les patients européens. En d’autres ou des douleurs articulaires. Ces symp- morts sur la route. termes, si 1000 médecins-dentistes se pi- tômes peuvent être très marqués et alté- quent avec une aiguille contaminée par rer considérablement la qualité de vie et Le virus du sang, ce sang contiendra de l’ARN du l’aptitude à travailler. Une hépatite C Le virus de l’hépatite C (VHC) est pré- VHC dans quatre cas. Heureusement, les chronique ne guérit pas spontanément. sent partout dans le monde. Il contient quatre personnes piquées par une aiguille Environ 20 % des personnes atteintes de l’ARN simple brin et appartient à la fa- contaminée ne seront pas toutes infectées d’une hépatite chronique développent mille des flavivirus, comme le virus de la par le VHC, loin s’en faut. La probabilité une cirrhose après une vingtaine d’an- fièvre jaune. Les humains se contaminent de s’infecter dépend, entre autres, de la nées. La vitesse à laquelle elle progresse par du sang infecté. Certaines personnes charge virale de la personne infectée, de vers une insuffisance hépatique est va- ont un risque plus élevé d’être infectées, la taille et de la profondeur de la blessure riable. Elle dépend, entre autres, de l’âge il en va de même lorsque l’on s’expose à et de la quantité de sang transférée. du patient, de sa consommation d’alcool, certaines situations à risque : de son éventuel surpoids ou de l’exis- – patients transfusés ou transplantés Symptômes d’une hépatite C aiguë tence d’un diabète de type 2, voire d’une avant les années 1990 Trois personnes sur quatre atteintes infection simultanée au VIH ou au virus – interventions dentaires dans les pays d’une infection aiguë ne ressentent de l’hépatite B. L’insuffisance hépatique où les normes d’hygiène laissent à dé- sirer – tatouages et piercings avec des instru- ments insuffisamment stérilisés – partage du matériel utilisé pour consommer des drogues : aiguilles, se- ringues, filtres, tubes à renifler, etc. – enfants de mères souffrant d’une hépa- tite C chronique à leur naissance – partage de lames de rasoir, coupe- ongles ou râpes avec des personnes infectées – hommes porteurs du VIH ayant des re- lations sexuelles avec d’autres hommes (Source : Bruggmann P et al.; Praxis 2016 ; 105 : 885-889) Depuis que les produits sanguins sont testés pour le VHC en Suisse, le risque Ill. 4 : les personnes nées entre 1955 et 1974 sont infectées de manière disproportionnée par le virus de d’infection par une transfusion sanguine l’hépatite C (source : Bruggmann P et al.; Praxis 2016 ; 105 : 885–889). SWISS DENTAL JOURNAL SSO VOL 131 1 2021P
L’ACTUALITÉ EN MÉDECINE DENTAIRE 101 Ill. 5 : Cycle de réplication du virus de l’hépatite C et points d’attaque des antiviraux. La nouvelle génération de médicaments permet de guérir 95 % des malades. causée par le VHC est aujourd’hui la rai- de déterminer l’étendue d’une éventuelle plusieurs comprimé(s) par jour pendant son la plus fréquente de transplantation lésion hépatique. une période de deux à trois mois. Ils to- de foie. Il convient également d’exclure les lèrent habituellement bien ces médica- Chaque année, environ deux à quatre autres causes d’hépatite, en particulier ments et leur qualité de vie s’améliore, patients sur 100 atteints d’une cirrhose si le patient a séjourné à l’étranger, dans leur vitalité augmente et ils se sentent développent un cancer du foie. Le risque des pays non industrialisés. Le médecin nettement mieux. est fortement majoré par une consomma- procède ainsi à une recherche des hépa- tion excessive d’alcool. Une fois le dia- tites A, B, D et E, des hépatites consécu- Prévention gnostic de carcinome hépatocellulaire tives à des infections virales au cytomé- Il n’existe pas encore de vaccin contre posé, l’espérance de vie moyenne des galovirus ou au virus d’Epstein-Barr, l’hépatite C. Une infection ne peut être malades est de quelques mois à quelques ainsiqu’à des infections bactériennes évitée qu’en réduisant son risque d’être années. Mais les lésions hépatiques ne ou≈parasitaires comme la brucellose, contaminé. En cas de consommation de sont pas la seule conséquence de l’infec- les leptospiroses, la malaria, l’amibiase, drogue, cela signifie éviter de partager tion. Les personnes atteintes d’hépatite C l’échinococcose ou la schistosomiase. Il le matériel pour la préparer et l’ingérer. chronique ont un risque plus élevé de faut aussi penser, en termes de diagnos- Si le partenaire est infecté, pas d’utilisa- diabète, de maladies cardiovasculaires et tics différentiels, aux médicaments ainsi tion commune ni des brosses à dents, ni de lésions rénales, et elles sont davantage qu’aux maladies auto-immunes et méta- des lames de rasoir, ni des coupe-ongles. susceptibles de développer des tumeurs boliques. Il faut se faire tatouer ou réaliser un pier- malignes en dehors du foie. cing uniquement dans des studios qui Traitement respectent les normes d’hygiène édic- Diagnostic Un traitement précoce permet de faire tées par l’Office fédéral de la santé pu- Si le médecin soupçonne une hépatite C, disparaître les symptômes, tels que la fa- blique. De nombreuses informations sur il procède à une détection des anticorps tigue chronique, et d’empêcher la surve- les piercings et les tatouages sont four- VHC. Si ces derniers sont présents, il dé- nue de maladies secondaires. Divers mé- nies sur le site de l’Office fédéral de termine la présence du virus par PCR, car dicaments ont été autorisés au cours des la sécurité alimentaire et des affaires il peut ainsi faire la différence entre une dernières années (ill. 5). La nouvelle gé- vétérinaires : www.blv.admin.ch/blv/ hépatite guérie, non infectieuse, et une nération de médicaments permet de gué- fr/home/gebrauchsgegenstaende/ hépatite infectieuse active. Des examens rir 95 % des patients. En règle générale, kosmetika-schmuck/piercing-und- échographiques spécifiques permettent les patients ne doivent avaler qu’un ou tattoo.html SWISS DENTAL JOURNAL SSO VOL 131 1 2021 P
102 L’ACTUALITÉ EN MÉDECINE DENTAIRE La science en bref Comment faut-il conserver secouristes n’ont pas forcément les ca- CI [2,10 ; 6,23] ; P
L’ACTUALITÉ EN MÉDECINE DENTAIRE 103 IMPRESSUM Titel / Titre de la publication Autorenrichtlinien / Instructions aux auteurs Gesamtherstellung / Production Angabe in Literaturverzeichnissen / Die Richtlinien für Autoren von Beiträgen für die Ru- Stämpfli AG, Wölflistrasse 1, Postfach, 3001 Bern Pour les indications dans les bibliographies: briken «Forschung und Wissenschaft», «Thema des SWISS DENTAL JOURNAL SSO Monats», «Materialien und Medikamente» sowie Abonnementsverwaltung / Innerhalb der Zeitschrift / Dans la revue: SDJ «Praxis und Fortbildung» finden Sie auf der SDJ- Service des abonnements Website: www.swissdentaljournal.org Stämpfli AG, Wölflistrasse 1, Postfach, 3001 Bern, Redaktionsadresse / Adresse de la rédaction Vous trouverez les instructions pour les auteurs Telefon 031 300 62 55 SWISS DENTAL JOURNAL SSO, Postfach, des rubriques «recherche et science», «La 3000 Bern 8 présentation du mois» «Matériaux et médica- Abonnementspreise / Prix des abonnements Für Express- und Paketpost: Postgasse 19, ments» et «Pratique quotidienne et formation Schweiz / Suisse: 3011 Bern continue» sur la page d’accueil du SDJ: pro Jahr (11 Ausgaben) / Telefon 031 310 20 88, Telefax 031 310 20 82 www.swissdentaljournal.org par année (11 numéros) CHF 284.80* E-Mail-Adresse: info@sso.ch Studentenabonnement / Website: www.swissdentaljournal.org Herausgeber / Editeur Abonnement pour étudiants CHF 65.40* Schweizerische Zahnärzte-Gesellschaft SSO Einzelnummer / Numéro isolé CHF 35.85* Chefredaktor / Rédacteur en chef: Präsident / Président: Dr. med. dent. 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