Oh, ma belle brunette - Reinoud van Mechelen a nocte teMpoRis

 
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Oh, ma belle brunette - Reinoud van Mechelen a nocte teMpoRis
oh, ma belle
   brunette
Reinoud van Mechelen
     A Nocte Temporis
Oh, ma belle brunette - Reinoud van Mechelen a nocte teMpoRis
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Oh, ma belle brunette - Reinoud van Mechelen a nocte teMpoRis
Oh, ma belle brunette - Reinoud van Mechelen a nocte teMpoRis
Oh, ma belle brunette

		 éditions ballard (1641-1715)
		   brunetes ou petits airs tendres, tome II
 1   Où êtes-vous allé, mes belles amourettes   1’49
		   brunetes ou petits airs tendres, tome I
 2   Le beau berger Tircis                      8’35

		 Jacques Cochereau (1680 ?-1734)
		 Airs sérieux et à boire (1714)
 3 Plaignez-vous ma Muzette                     3’08

		 éd. ballard
		 brunetes ou petits airs tendres, tome II
 4 Taisez-vous ma Musette                       2’23

		 Marin Marais (1656-1728)
		Pièces de violes troisième livre (1711)
5 Prélude                                       1’43

     éd. ballard
		 brunetes ou petits airs tendres, tome I
 6 L’autre jour ma Cloris                       8’35
Marin Marais
		Pièces de violes troisième livre (1711)
7 Sarabande                                   2’23
8 Gavotte en rondeau                          1’46

    éd. ballard
		 brunetes ou petits airs tendres, tome I
 9 Je ne veux plus aimer rien                 1’04

		 jacques-martin Hotteterre (1673-1763)
		 L’art de préluder (1719)
10 Prélude en sol mineur                      3’44

    éd. ballard
		 brunetes ou petits airs tendres, tome II
11 Sur le bord de la Seine                    4’07

		 robert de visée (1650-1725)
		 pièces de théorbe et de luth (1716)
12 Suite en la mineur Chaconne                3’07

		 Joseph valette de montigny (1665-1738)
		recueil d’Airs sérieux et à boire (1713)
13 Calme mes déplaisirs                       4’16

    éd. ballard
		 brunetes ou petits airs tendres, tome I
14 Tu ne dois pas, jeune Lisette              2’53
François couperin (1668-1733)
		VIe ordre de Pièces de clavecin (1717)
15 Les Bergeries, Naïvement                     5’37

     éd. ballard
		 brunetes ou petits airs tendres, tome III
16 Il étoit un Espagnol                         2’22

		 jean-françois dandrieu (1682-1738)
		 premier livre de Pièces de clavecin (1724)
17 Le Concert des oiseaux – Le Ramage           2’12

     éd. ballard
		 brunetes ou petits airs tendres, tome II
18 Les Rossignols par leur tendre ramage        1’39

		 Michel pignolet de monteclair (1667-1737)
		 Concerts pour la flûte traversière (1724)
19 Les Tourterelles                             2’38

		 Monsieur de la feronnerie
		airs sérieux et à boire (1719)
20 Suspendez quelques tems                      7’06

		   TOTAL TIME:   71’09
A Nocte Temporis
Reinoud Van Mechelen Haute-contre
Anna Besson Traverso, Musette de cour
Traverso d’après Naust, Boaz Berney
Musette de cour, Bart Van Troyen

Myriam Rignol Basse de viole, Dessus de viole
Basse de viole de gambe 7 cordes d’après Colichon 1683, Stephan Schürch
Dessus de viole de gambe d’après Colichon, Tilman Muthesius

Simon Linné Théorbe
Théorbe français, Lars Jönsson

Loris Barrucand clavecin
Clavecin français construit par Philippe Humeau (Barbaste, France, 1989)
d’après Antoine Vater (paris, 1738), collection François Ryelandt

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français
BRUNETTE, MUSETTE, HERBETTE
par loïc chahine

Le goût pour les histoires de bergers s’est d’autant plus ravivé au XVIIe siècle qu’il a été entretenu
par les romans. Avant les fresques héroïques, comme le Polexandre de Gomberville ou Le Grand
Cyrus de Madeleine et Georges de Scudéry, le grand succès du temps de Louis XIII s’appelle
L’Astrée : cinq mille pages des aventures du berger Céladon, de la bergère Astrée et de leurs
comparses… Au théâtre, Les Bergeries rendent célèbre Racan. Il ne faut pas longtemps pour
qu’on se moque de cette vogue : dans Le Berger extravagant (1627), Charles Sorel imagine un
jeune Parisien, Lisis, qui joue au berger de roman ; en 1652, Thomas Corneille (frère de Pierre)
en tire une comédie de même titre.
Plus raisonnables que ce Lisis, les amateurs de brunettes se contentent de s’imaginer bergers
le temps de quelques chansons. Ces « petits airs » tirent leur nom, selon l’Avertissement du
recueil publié par Ballard à l’orée du XVIIIe siècle, des vers « Ah, petite brunette » dans Le beau
berger Tircis et « Hélas, brunette, mes amours » dans À l’ombre d’un ormeau1. Certains de ces
airs connaîtront de nombreux avatars, réapparaissant dans d’autres recueils de chansons, ou
bien arrangés pour la flûte, la guitare, le théorbe, chantés dans les premiers opéras-comiques
avec de nouvelles paroles…
Pour nombre d’entre elles, on ne sait d’où viennent ces brunettes. Il en est quelques-unes
dont on peut retrouver si ce n’est l’origine, du moins une trace ancienne, tel Où êtes-vous allé,
mes belles amourettes, attesté dans un recueil polyphonique de Jean Planson en 1587. Selon
Ballard, « Une preuve de la bonté de ces airs, c’est que malgré leur ancienneté, on ne laisse pas
de les apprendre et de les chanter encore tous les jours ; ceux même qui possèdent la musique

1. Brunettes ou Petits airs tendres… recueillies et mises en ordre par Christophe Ballard,… Tome premier,
Paris, 1703.
français
dans toute son étendue se font un plaisir d’y goûter ce caractère tendre, aisé, naturel, qui flatte
toujours sans lasser jamais, et qui va beaucoup plus au cœur qu’à l’esprit ». Une telle assertion
ancre, en fait, les brunettes dans leur temps : elles plairaient parce qu’elles répondent à leur
manière au mot de Couperin préférant ce qui touche (le cœur) à ce qui surprend (l’esprit). C’est
toute une esthétique, très éloignée de la conception moderne de l’art héritée du romantisme,
qui se dévoile : la recherche d’efficacité passe avant l’originalité. L’œuvre d’art ne cherche pas
forcément à « faire du nouveau », mais à redire, avec cette idée : si c’est beau, si c’est bon, on
peut le répéter. L’Avertissement de Ballard ne dit pas autre chose, qui clame que les brunettes
sont perpétuellement rechantées et que c’est une preuve de leur bonté.
Reprenons la question célèbre de Monsieur Jourdain dans Le Bourgeois Gentilhomme : « pourquoi
toujours des bergers2 ? » Un peu moins de vingt ans après, Fontenelle répond dans son Discours
sur la nature de l’églogue (1688) : « ce qui plaît, c’est l’idée de tranquillité attachée à la vie de
ceux qui prennent soin des brebis et des chèvres. […] Car les hommes veulent être heureux, et
ils voudraient l’être à peu de frais. Le plaisir, et le plaisir tranquille, est l’objet commun de toutes
leurs passions, et ils sont tous dominés par une certaine paresse3. »
Un thème s’impose : l’amour. Toujours selon Fontenelle, le monde des bergers est le lieu d’« un
accord des deux plus fortes passions de l’homme, de la paresse et de l’amour. […] Voilà
proprement ce que l’on imagine dans la vie pastorale. Elle n’admet point l’ambition, ni tout ce
qui agite le cœur trop violemment. » Ces bergers-là ne doivent pas ressembler à ceux de la vraie
vie – Fontenelle fustige chez Théocrite certains propos qui « sentent […] trop la campagne » :
« ne conviennent-ils point à de vrais paysans plutôt qu’à des bergers d’églogues ? »
Variantes du bon sauvage, ces bergers idéalisés chantent un amour tout aussi idéalisé : « Un
amour plus simple, parce qu’on n’a pas l’esprit si dangereusement raffiné ; plus appliqué, parce

2. Molière, Le Bourgeois Gentilhomme, acte I, scène 2.
3. Bernard Le Bouyer de Fontenelle, Poésies pastorales… avec un traité sur la nature de l’églogue… Paris,
Michel Guerout, 1688, p. 159 et suivantes.
français
qu’on n’est occupé d’aucune autre passion ; plus discret, parce qu’on ne connaît presque pas la
vanité ; plus fidèle, parce qu’avec une vivacité d’imagination moins exercée, on a aussi moins
d’inquiétudes, moins de dégoût, moins de caprices ; c’est-à-dire, en un mot, l’amour purgé de
tout ce que les excès des fantaisies humaines y ont mêlé d’étrange et de mauvais. »
Tout cela convient au public des brunettes, gens de cour et grands bourgeois que les civilités
occupent et qui rêvent à une vie simple… Ce rêve s’incarne d’ailleurs particulièrement dans la
musette de cour, qui connaît une vogue considérable au XVIIIe siècle : une cornemuse délicate,
décorée, ouvragée avec une finesse infinie.
À cette simplicité répond aussi une certaine topique des textes, dans lesquels on repère une
série de lieux communs : l’un chante « Mes moutons, mon chien, ma musette » (dans Tu ne
dois pas, jeune Lisette), l’autre « ne veu[t] plus aimer rien que [sa] houlette et [son] chien »
(Je ne veux plus aimer rien), quand la bergère « tendre et fidèle » d’un air célèbre mis en
musique par Michel Lambert aimait « son troupeau, sa houlette et son chien »… Le rossignol
est partout, comme « l’herbette » – que l’auditeur taquin se gardera d’entendre comme « l’air
bête ». Gardons-nous aussi de juger ce qui semble n’être que redites : l’essentiel est dans les
inflexions subtiles, dans les délicatesses du chant, dans les finesses de l’accompagnement,
bref, dans les détails qui individualisent et actualisent. C’était encore, selon Stephen Sondheim,
l’un des trois piliers de son art : God is in the details4.

4. Stephen Sondheim, Finishing the Hat, New York, Alfred A. Knopf, 2010, p. XV.

                                                                                                     › MENU
BRUNETTE, MUSETTE, HERBETTE
by loïc chahine
The fashion for tales about shepherds was all the more easily revived in the seventeenth century

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because it had been sustained by novels. Even more than the heroic epics such as Gomberville’s
Polexandre or Madeleine and Georges de Scudéry’s Le Grand Cyrus, the great success of the
age of Louis XIII was L’Astrée: five thousand pages of the adventures of the shepherd Céladon,
the shepherdess Astrée and their companions . . . In the theatre, Les Bergeries brought Racan
fame. It was not long before this vogue was mocked: in Le Berger extravagant (1627), Charles
Sorel depicted a young Parisian, Lisis, who plays at being the kind of shepherd he has read
about in novels; in 1652, Thomas Corneille (brother of Pierre) produced a comedy with the same
title.
Lovers of brunettes were altogether more reasonable than Lisis, remaining content with
imagining themselves as shepherds in the time it took to sing a few songs. According to the
Avertissement (Preface) of the collection published by Ballard at the beginning of the eighteenth
century, these ‘petits airs’ take their name from the lines ‘Ah, petite brunette’ in Le beau berger
Tircis and ‘Hélas, brunette, mes amours’ in À l’ombre d’un ormeau1.Some of the airs were to
undergo numerous transformations, reappearing in other collections of songs, arranged for
flute, guitar or theorbo, sung in the early opéras-comiques with new words, and so forth.
In many cases we do not know where these brunettes came from. There are a few for which it is
possible to locate, if not their origin, then at least an early trace, as with Où êtes-vous allés, mes
belles amourettes, which is found in a collection of polyphonic songs by Jean Planson printed
in 1587. According to Ballard, ‘One proof of the quality [bonté] of these airs is that, despite their

1. Brunettes ou Petits airs tendres… recueillies et mises en ordre par Christophe Ballard,… Tome premier
(Paris, Ballard, 1703).
age, they are still learnt and sung every day; even those who master music to the fullest extent
take pleasure in enjoying their tender, easy, natural character, which always flatters without
ever wearying, and which is much more appealing to the heart than to the mind.’ De facto, this
assertion anchors the brunettes in their time: they are said to please because they correspond,
after their fashion, to François Couperin’s much-quoted statement that he preferred that which
touched (the heart) to that which surprised (the mind). Here a whole aesthetic, one far removed

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from the modern conception of art inherited from Romanticism, stands revealed: striving for
effectiveness takes precedence over originality. The work of art does not necessarily seek to
‘make something new’, but to reiterate, following the precept that if something is beautiful, if it
is good [bon], it can be repeated. Ballard’s Avertissement says nothing else than this, declaring
that brunettes are sung over and over again and that this is proof of their bonté.
Let us turn to Monsieur Jourdain’s famous question in Le Bourgeois Gentilhomme: ‘Pourquoi
toujours des bergers?’ (Why always shepherds?)2 A little less than twenty years later, Fontenelle
offered a reply in his Discours sur la nature de l’églogue (Discourse on the nature of eclogue,
1688): ‘What is found pleasing is the idea of tranquillity attached to the life of those who take
care of sheep and goats. . . For men wish to be happy, and would like to be so at little cost.
Pleasure, and tranquil pleasure, is the common object of all their passions, and they are all ruled
by a certain idleness.’3
One theme emerges: love. Again according to Fontenelle, the world of the shepherds is one
characterised by ‘a concord of the two strongest passions of man, idleness and love. . . This
is precisely what people imagine in the pastoral life. It does not admit of ambition, nor of
anything that stirs the heart too violently.’ These shepherds must not resemble those of real life
– Fontenelle castigates certain words in Theocritus that ‘reek. . . too much of the countryside’:
‘are they not more suited to real countryfolk than to shepherds in eclogues?’

2. Molière, Le Bourgeois Gentilhomme (Paris: Claude Barbin, 1673), Act One, Scene Two.
3. Bernard Le Bouyer de Fontenelle, Poésies pastorales… avec un traité sur la nature de l’églogue… (Paris:
Michel Guerout, 1688), p. 159f.
As variants of the noble savage, these idealised shepherds sing of an equally idealised love:
‘A love that is simpler, because one’s mind is not so dangerously refined; more diligent, because
one is not occupied by any other passion; more discreet, because one knows almost nothing
of vanity; more faithful, because with the liveliness of the imagination less exercised, one also
has fewer worries, fewer aversions, fewer whims; that is to say, in a word, love purged of all
the alien and evil elements that the excesses of human fancies have mixed into it.’

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All of this suited the audience of brunettes, courtiers and grands bourgeois who were preoccupied
with polite manners and who dreamt of a simple life. That same dream was most particularly
embodied in the musette de cour, which enjoyed a considerable vogue in the eighteenth century:
a delicate, decorative form of bagpipe, elaborated with infinite finesse.
This simplicity is mirrored by a certain stereotyping of the texts, which feature a set of
commonplaces: one protagonist sings of ‘My sheep, my dog, my musette’ (in Tu ne dois pas,
jeune Lisette), another ‘will love only [his] crook and [his] dog’ (Je ne veux plus aimer rien), while
the ‘tender and faithful’ shepherdess of a famous air set to music by Michel Lambert loved ‘her
flock, her crook and her dog’. . . The nightingale is everywhere, as is ‘l’herbette’ (tender grass)
– which the mischievous listener will refrain from hearing as ‘l’air bête’ (the silly air). Let us
beware of judging what seems to be mere reiteration: the essence of these pieces lies in the
subtle inflections, the delicate touches of the melodic line, the finesse of the accompaniment;
in short, in the details that individualise and actualise. No less a figure than Stephen Sondheim
said this was one of the three pillars of his art: ‘God is in the details.’4

4. Stephen Sondheim, Finishing the Hat (New York: Alfred A. Knopf, 2010), p. XV.

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BRUNETTE, MUSETTE, HERBETTE
von loïc chahine
Den Geschmack an Schäfergeschichten spornten im 17. Jahrhundert die Romane an. Unter
Ludwig XIII. hatten nicht historische Fresken wie Gombervilles Polexandre oder Le Grand Cyrus
von Madeleine et Georges de Scudéry den größten Erfolg, sondern L’Astrée: Fünftausend Seiten
mit Abenteuern des Schäfers Céladon, der schönen Schäferin Astrée und ihrer Komparserie...
Im Theater macht das Stück Les Bergeries („Die Schäfereien“) seinen Verfasser Racan berühmt.
Nicht lange danach wird bereits über diese Mode gespottet: In Le Berger extravagant („Der

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ausgefallene Schäfer“, 1627) lässt Charles Sorel einen jungen Pariser einen Schäfer spielen, wie
er im Buch steht; 1652 verarbeitet Tomas Corneille (ein Bruder des berühmten Pierre Corneille)
den Stoff zu einer Komödie.
Vernünftiger als dieser Lisis sind die Liebhaber von Brunettes: Sie begnügen sich mit der
Vorstellung von Schäfern, die sie in Chansons besingen. Wie Ballard in seiner zu Beginn des
18. Jahrhunderts veröffentlichten Sammlung angibt, beziehen diese „kleinen Lieder“ ihre
Bezeichnung von Versen wie „Ah, petite brunette“ (in: Le beau berger Tircis) und „Hélas,
brunette, mes amours“ (in: À l’ombre d’un ormeau).1 Einige dieser Lieder erfahren zahlreiche
Abwandlungen, die in anderen Liedersammlungen erscheinen, für Flöte, Gitarre oder Theorbe
bearbeitet oder in den ersten Opéras-comiques mit neuem Text unterlegt werden.
Die Herkunft vieler dieser Brunettes ist unbekannt. Bei anderen, etwa Où êtes-vous allé, mes
belles amourettes (bezeugt in einer polyphoner Sammlung von Jean Planson aus dem Jahr
1587), lässt sich zwar nicht die Herkunft, aber doch eine frühe Spur nachweisen. Ballard
zufolge ist es „ein Beweis für die Qualität dieser Weisen, dass sie noch alle Tage erlernt und
gesungen werden, wie alt sie auch sein mögen; gerade die, welche die Musik in ihrer ganzen

1. Brunettes ou Petits airs tendres… recueillies et mises en ordre par Christophe Ballard,… Bd. 1, Paris 1703.
Breite beherrschen, machen sich ein Vergnügen daraus, von dieser zarten, ungezwungenen,
natürlichen Art zu kosten, die immer gefällt, deren man nie müde wird, und die viel mehr zum
Herzen spricht als zum Geist.“ Ein solche Feststellung verankert die Brunette effektiv in ihrer
Zeit: Sie gefallen demnach, weil sie auf ihr Art Couperins Regel befolgen, der das, was (das
Herz) rührt, dem vorzieht, was (den Geist) überrascht. Eine ganze Ästhetik offenbart sich hier,
die der modernen, aus der Romantik stammenden Konzeption äußerst fern steht: Wirksamkeit
geht vor Originalität. Das Kunstwerk ist weit weniger darauf erpicht, „neu“ zu sein als vertraut,
der Grundidee entsprechend: Wenn es schön, wenn es gut ist, darf es auch wiederholt werden.
Nichts anderes sagt Ballard, wenn er beteuert, dass die Brunettes immer wieder gesungen
werden, und darin der Beweis dafür liegt, dass sie gut sind.

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Greifen wir die berühmte Frage des Monsieur Jourdain aus Molières Der Bürger als Edelmann
auf: „Warum immer Schäfer?“2 Etwa zwanzig Jahre später antwortet Fontenelle in seinem
Discours sur la nature de l’égloge (1688): „Was gefällt, ist die Vorstellung von friedlicher Ruhe,
die mit dem Leben derer verbunden wird, die sich um Schafe und Ziegen kümmern. (…) Denn
die Menschen wollen glücklich sein, und es soll sie nicht viel kosten. Das Vergnügen, und zwar
das ruhige, behagliche Vergnügen, ist das gemeinsame Ziel aller ihrer Leidenschaften, und sie
stehen alle unter dem Einfluss eines gewissen Hangs zum Nichtstun.“3
Ein Thema drängt sich unabweisbar auf: die Liebe. Wie Fontenelle ausführt, ist die Welt der
Schäfer der Ort, an dem „zwischen den stärksten Leidenschaften des Menschen: dem Nichtstun
und der Liebe, Eintracht herrscht. (…) Genau dies stellt man sich unter dem Schäferleben vor.
Es schließt Ambitionen kategorisch aus, alles, was das Herz allzu heftig bewegen würde.“ Diese
Schäfer dürfen denen des wirklichen Lebens nicht gleichen – Passagen bei Theokrit, die „allzu
sehr nach Land riechen“, verurteilt Fontenelle scharf. „Würde das nicht eher zu wahren Bauern
passen als zu den Schäfern von Eklogen?“

2. Molière, Der Bürger als Edelmann, Erster Akt, Zweiter Auftritt.
3. Bernard Le Bouyer de Fontenelle, Poésies pastorales… avec un traité sur la nature de l’églogue… Paris:
Michel Guerout 1688, S. 159 ff.
Die idealisierten Schäfer, eine Variante des „guten Wilden“, besingen eine ebenso idealisierte
Liebe: „Eine einfachere Liebe, weil man keinen so überspannten Geist hat; eine beflissenere, weil
man keiner anderen Leidenschaft frönt; eine diskretere, weil man fast keine Koketterie kennt;
eine treuere, weil man bei weniger geübter Einbildungskraft auch weniger Sorgen, weniger
Abneigung, weniger Launen hat; in einem Wort: eine Liebe, die von all dem gereinigt ist, was
die Exzesse der menschlichen Phantasien an Befremdendem und Schlechtem hineingemischt
haben.“
Dies alles entspricht dem Geschmack des Publikums der Brunettes, jener Hofschranzen und
Großbürger, die der komplizierten Umgangsformen überdrüssig sind und von einem einfachen
Leben träumen... Ein Traum, der sich im Übrigen hervorragend in der höfischen Musette

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verkörpert, die sich im 18. Jahrhundert größter Beliebtheit erfreut: einem anmutigen, mit
unendlichem Sinn für Details kunstvoll verzierten Dudelsack.
Dieser Schlichtheit entspricht eine gewisse Topik der Texte, in denen eine Reihe von Gemeinplätzen
auszumachen ist: Während der eine „Meine Schafe, meinen Hund, meine Musette“ besingt (in
Tu ne dois pas, jeune Lisette), will der andere „nichts mehr lieben als meinen Hirtenstab und
meinen Hund“ (Je ne veux plus aimer rien), und die „zärtliche und treue“ Schäferin liebt in einem
von Michel Lambert komponierten, berühmten Lied „ihre Herde, ihren Hirtenstab und ihren
Hund“… Die Nachtigall ist allgegenwärtig, ganz wie „l’herbette“, das junge, frische Gras, das
der geneigte Leser nicht mit dem homophonen „air bête“, einer dummen Weise, verwechseln
möge. Hüten wir uns davor, scheinbare Wiederholungen zu verurteilen: Das Wesentliche liegt
in den subtilen Abwandlungen, in den Feinheiten des Gesangs, in den Finessen der Begleitung,
kurz in den Einzelheiten, die individualisieren und aktualisieren. Wenn man Stephen Sondheim
glauben darf, bestand eine der Säulen seiner Kunst in der Überzeugung: God Is in the Details.4

4. Stephen Sondheim, Finishing the Hat, New York: Alfred A. Knopf 2010, S. XV.

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éditions ballard (1641-1715)
    brunetes ou petits airs tendres, tome II
1   Où êtes-vous allé, mes belles Amourettes
    Où êtes-vous allé, mes belles amourettes,   Where did you go, my beautiful Amourettes?
    Changerez-vous de lieux tous les jours ?    Do you change your haunt every day?
    Puisque le ciel le veut ainsi,              Since Heaven wishes it so,
    Que mon mal je regrette :                   I regret only my pain:
    Je m’en iray dans ces bois,                 I shall go off into these woods,
    Conter mes amoureux discours ;              To rehearse my amorous discourse,
    Où êtes-vous allé, mes belles amourettes,   Where did you go, my beautiful Amourettes?
    Changerez-vous de lieux tous les jours ?    Do you change your haunt every day?
    A qui diray-je mon tourment & mes peines    To whom shall I speak of my torment and
       [secrètes ?                                    [secret pleasures?
    Je m’en iray dans ces bois,                 I shall go off into these woods,
    Chanter d’une mourante voix ;               To sing with a dying voice.
    Où êtes-vous allé, mes belles amourettes,   Where did you go, my beautiful Amourettes?
    Changerez-vous de lieux tous les jours ?    Will you change your haunt a thousand times?
    Vous avez emmené l’Amour,                   You have led Love
    Dans les lieux où vous etes :               Into the places you inhabit,
    Les Oyseaux depuis ce jour,                 The Birds ever since that day
    Chantent dans nos bois, tour à tour,        Sing in our woods, each in turn,
    Où êtes-vous allé, mes belles amourettes,   Where did you go, my beautiful Amourette?
    Changerez-vous de lieux tous les jours ?    Come back and embellish our haunt.

    brunetes ou petits airs tendres, tome I
2   Le beau berger Tircis
    Le beau berger Tircis,                      Tircis the handsome shepherd,
    Près de sa chere Annette :                  Seated by his dear Annette
    Sur les bords du Loir assis,                On the banks of the Loire,
    Chantoit dessus sa Musette ;                Sang to his musette:
    Ah ! petite Brunette,                       Ah, little brunette,
    Ah ! tu me fais mourir !                    Ah, you are slaying me!
Ah ! petit à petit,                 Ah, little by little
Je sens que je m’engage :           I feel that I am bound:
L’Amour prend trop de credit,       Love takes too great an advantage,
Je n’en dis pas davantage ;         I say no more;
Ma bouche, soyez sage,              My mouth, be prudent,
Mes yeux en ont trop dit.           My eyes have said too much.
Le soucy jaunissant,                The yellowing marigold,
La pâle violette,                   The pale violet,
Sont les fleurs qui vont naissant   Are the flowers born
Des larmes que Tircis jette ;       Of the tears shed by Tircis;
Ah ! petite Brunette,               Ah, little brunette,
Ah ! tu me fais mourir !            Ah, you are slaying me!
Les Echos d’alentour,               To dream incessantly,
Que la plainte discrete             To seek solitude,
Fait encore sécher d’amour,         To dress carelessly,
Redisent la Chansonnete ;           To treasure his anguish:
Ah ! petite Brunette,               Such are the sole preoccupations
Ah ! tu me fais mourir !            Of an unhappy lover.
Rêver incessamment,                 You neglect my attentions,
Chercher la solitude,               My tenderness discomfits you;
S’habiller negligemment,            My sad eyes behold
Cherir son inquietude ;             Your new attachment:
C’est-là toute l’étude              And to crown my sorrows,
D’un malheureux Amant.              I love you no less.
Vous negligez mes soins,            The echoes all around,
Ma tendresse vous gêne ;            Which my discreet plaint
Mes tristes yeux sont témoins       Still further drains of love,
De vôtre nouvelle chaîne :          Repeat the song:
Et pour comble de peine,            Ah, little brunette,
Je n’en aime pas moins.             Ah, you are slaying me!
Jacques Cochereau (1680 ?-1734)
    Airs sérieux et à boire, 1714
3   Plaignez-vous ma Muzette
    Plaignez-vous ma Muzette,                  Lament, my musette,
    Du changement d’Iris,                      The change that has come over Iris!
    Que la plainte secrete                     Let the discreet plaint
    Des échos attendris,                       Of the echoes, moved to tenderness,
    Avec vous le repette.                      Repeat it with you.
    Plaignez-vous ma Muzette,                  Lament, my musette,
    Du changement d’Iris.                      The change that has come over Iris!
    J’avois quitté pour elle                   For her sake I left
    Mon chien & mes troupeaux ;                My dog and my flock;
    Mais, helas ! l’Infidelle                  But alas, the faithless one,
    Insultant à mes maux                       Insulting my woes,
    De ma douleur mortelle,                    Laughs with my rivals
    Rit avec mes rivaux.                       At my mortal sorrow.
    Plaignez-vous ma Muzette,                  Lament, my musette,
    Du changement d’Iris.                      The change that has come over Iris!

    éd. Ballard
    Brunetes ou petits airs tendres, tome II
4   Taisez-vous, ma Musette
    Taisez-vous, ma Musette,                   Be silent, my musette,
    Vos chants ne sont plus doux :             Your songs are no longer sweet:
    Vous n’avez pû toucher Lisette,            You could not move Lisette;
    Helas ! dequoy me servez-vous ?            Alas, what use are you to me?
    La Beauté que j’adore,                     The beauty I adore,
    Aime un autre Berger :                     Loves another shepherd:
    Ah ! faut-il que je l’aime encore !        Ah, yet I must still love her!
    Et que je ne puisse changer !              And I cannot change!
Pour sortir de sa chaîne                  To throw off her shackles
    Je fais de vains efforts :                I make vain efforts:
    Un seul regard de l’Inhumaine,            A single glance from the cruel fair
    Rallume mes plus doux transports.         Rekindles my sweetest transports.
    Philis, moins inconstante,                Phyllis, who is less fickle,
    Veut envain m’engager :                   Seeks in vain to bind me to her:
    Mon cœur, que son martire enchante        My heart, enchanted by its torture,
    Se fait un crime de changer.              Thinks it a crime to change.

    Brunetes ou petits airs tendres, tome I
6   L’autre jour ma Cloris
    L’Autre jour ma Cloris,                   The other day my Cloris,
    Pour qui mon cœur soûpire,                For whom my heart yearns,
    Avec un doux souris,                      With a sweet smile
    S’en vint tout bas me dire ;              Came to me and said softly:
    Mon Berger, mes Amours,                   ‘My shepherd, my love,
    M’aimerez-vous toûjours ?                 Will you love me always?’
    De mon cruel tourment,                    I had just told her
    Je venois de l’instruire :                Of my cruel torment;
    Ce fût dans ce moment,                    It was at that moment,
    Que je l’entendis dire ;                  That I heard her say;
    Mon Berger, mes Amours,                   ‘My shepherd, my love,
    Je t’aimeray toûjours.                    I will love you always.’
    Le jour qu’elle partit,                   The day she left,
    Dieux ! qu’elle avoit de charmes !        Ye gods, what charms she possessed!
    Cette Belle me dit,                       The fair one said to me,
    Les yeux baignez de larmes ;              Her eyes bathed in tears:
    Mon Berger, mes Amours,                   ‘My shepherd, my love,
    Je t’aimeray toûjours.                    I will love you always.’
    Eloigné de tes yeux,                      Far from your sight,
    Je languis, Je soûpire :                  I languish, I sigh;
    Je te cherche en tous lieux,              I seek you everywhere,
    Et voudrois bien te dire ;                And would tell you:
    Ma Cloris, mes Amours,                    ‘My Cloris, my love,
    Je t’aimeray toûjours.                    I will love you always.’
Quoy qu’absent, chaque jour,              Though absent, each day,
     Mon cœur sent qu’il t’adore :             My heart feels that it adores you;
     Quand ma bouche à son tour                When will my mouth, in its turn,
     Te dira-t’elle encore ;                   Say to you once more:
     Ma Cloris, mes Amours,                    ‘My Cloris, my love,
     Je t’aimeray toûjours.                    I will love you always’?
     Vous êtes moins heureux,                  You are less happy,
     Grands Dieux, dans vôtre empire ;         Great Gods, in your realm,
     Qu’un Berger amoureux                     Than a loving shepherd
     Qui peut s’entendre dire :                Who can hear a voice say:
     Mon Berger, mes Amours,                   ‘My shepherd, my love,
     M’aimerez-vous toûjours ?                 Will you love me always?’
9    Je ne veux plus aimer rien
     Je ne veux plus aimer rien,               I no longer want to love anything,
     Que ma Houlette & mon Chien.              Except my Crook and my Dog,
     Je renonce à la tendresse,                I renounce tenderness,
     Et je brise mon lien ;                    And I sever my ties,
     Puisqu’Iris change sans cesse,            Since Iris is always changing,
     Je ne veux plus aimer rien,               I no longer want to love anything,
     Que ma Houlette & et mon Chien.           Except my Crook and my Dog.

     Brunetes ou petits airs tendres, tome I
11   Sur le bord de la Seine
     Sur le bord de la Seine,                  On the banks of the Seine,
     Me suis lavé les pieds :                  I washed my feet:
     D’une feuille de chesne                   With an oak leaf
     Me les suis essuyez ;                     I dried them;
     Que ne m’a t’on donné,                    Why did they not give me
     Celuy que j’ay tant aimé.                 Him I loved so much?
     D’une feuille de chesne                   With an oak leaf
     Me les suis essuyez ;                     I dried them;
     J’ay entendu la voix                      I heard the voice
     D’un Rossignol chanter.                   Of a nightingale singing.
     Que ne m’a t’on donné,                    Why did they not give me
     Celuy que j’ay tant aimé.                 Him I loved so much?
J’ay entendu la voix         I heard the voice
D’un Rossignol chanter :     Of a nightingale singing:
Chante, Rossignol, chante,   Sing, nightingale, sing,
Tu as le cœur tant gay,      Your heart is so blithe.
Que ne m’a t’on donné,       Why did they not give me
Celuy que j’ay tant aimé.    Him I loved so much?
Chante, Rossignol, chante,   Sing, nightingale, sing,
Tu as le cœur tant gay,      Your heart is so blithe,
Et moy je l’ay navré,        And mine is so grieved.
Que ne m’a t’on donné,       Why did they not give me
Celuy que j’ay tant aimé.    Him I loved so much?
Tu as le cœur tant gay,      Your heart is so blithe,
Et moy je l’ay navré,        And mine is so grieved,
C’est de mon amy Pierre,     Because of my friend Pierre,
Qui s’en est en allé,        Who has gone away.
Que ne m’a t’on donné,       Why did they not give me
Celuy que j’ay tant aimé.    Him I loved so much?
C’est de mon amy Pierre,     It is because of my friend Pierre,
Qui s’en est en allé,        Who has gone away.
Je ne luy ay fait chose      I did not do anything
Qui ait pû le facher.        That could have displeased him.
Que ne m’a t’on donné,       Why did they not give me
Celuy que j’ay tant aimé.    Him I loved so much?
Je ne luy ay fait chose      I did not do anything
Qui ait pû le facher.        That could have displeased him,
Hors un bouquet de Rose,     Except for a bunch of roses,
Que je luy refusay,          Which I refused him,
Que ne m’a t’on donné,       Why did they not give me
Celuy que j’ay tant aimé.    Him I loved so much?
Hors un bouquet de Rose,     Except for a bunch of roses,
Que je luy refusay,          Which I refused him.
Au milieu de la Rose,        Amid the roses
Mon cœur est enchaîné.       My heart is enchained.
Que ne m’a t’on donné,       Why did they not give me
Celuy que j’ay tant aimé.    Him I loved so much?
Au milieu de la Rose,                             Amid the roses
     Mon cœur est enchaîné.                            My heart is enchained.
     N’y’a Serrurier en France                         There is no locksmith in France
     Qui puis’ le déchaîner.                           Who can unchain it.
     Que ne m’a t’on donné,                            Why did they not give me
     Celuy que j’ay tant aimé.                         Him I loved so much?
     N’y’a Serrurier en France                         There is no locksmith in France
     Qui puis’ le déchaîner,                           Who can unchain it,
     Sinon mon amy Pierre,                             Except my friend Pierre,
     Qui en a pris la clef.                            Who has taken the key.
     Que ne m’a t’on donné,                            Why did they not give me
     Celuy que j’ay tant aimé.                         Him I loved so much?

     Joseph Valette de Montigny (1665-1738)
     Recueil d’airs sérieux et à boire, 1713
13   Calme mes déplaisirs
     Calme mes déplaisirs,                             Calm my sorrows,
     Auteur de mes allarmes,                           You who caused my distress.
     Vien essuyer mes larmes,                          Come and wipe away my tears,
     Et bannir loin de moy mes trop justes soûpirs :   And banish far from me my all too rightful sighs.
     Aux plus cruels chagrins mon ame abandonnée       My soul, abandoned to the cruellest regrets,
     Ecoûte sa vive douleur,                           Heeds but its keen affliction.
     Amour, Amour, vien adoucir ma triste destinée,    Cupid, Cupid, come and soften my sad fate,
     Et vole dans ces lieux pour soulager mon cœur.    And fly hither to comfort my heart.

     éd. Ballard
     Brunetes ou petits airs tendres, tome I
14   Tu ne dois pas, jeune Lisette
     Tu ne dois pas, jeune Lisette,                    You must not, young Lisette,
     Choisir un autre Berger que moy :                 Choose another shepherd than me.
     Si tu veux sur l’herbette,                        If upon the tender grass
     Me donner ta foy ;                                You will plight me your troth,
Mes Moutons, mon Chien, ma Musette ;        My sheep, my dog, my musette,
     Tout dépendra toûjours de toy.              All will be under your sway for ever.
     D’autres Amants, pour te surprendre,        Other suitors, to take you unawares,
     Viendront t’offrir des soins & des vœux :   Will come to offer you attentions and vows.
     Avant que de te rendre,                     Before yielding to them,
     Eprouve leurs feux :                        Test their passions:
     Si mon cœur est pour le plus tendre,        If my heart is the most tender,
     Ah ! je seray le plus heureux !             Ah, I will be the happiest of men!
     REPONSE                                     ANSWER
     Je veux toûjours estre Lisette,             I want always to be Lisette,
     Rire & chanter est le tout pour moy ;       Laughing and singing is all to me;
     Si j’allois sur l’herbette                  If upon the tender grass
     Te donner ma foy,                           I were to plight you my troth,
     Aujourd’huy j’aurois ta Musette,            Today I would have your musette,
     Je dépendrois demain de toy.                Tomorrow I would be under your sway.

     Brunetes ou petits airs tendres, tome III
16   Il étoit un Espagnol
     Il étoit un Espagnol,                       There once was a Spaniard,
     Qui étoit Marchand d’oignons.               Who was an onion seller.
     Comme il alloit à Cambray                   As he went to Cambrai
     Pour y vendre ses oignons ;                 To sell his onions,
     Et allons ma Tourelourirette,               And off we go, my Tourelourirette,
     Et allons ma tourelouriron.                 And off we go, my Tourelouriron,
     Comme il alloit à Cambray                   As he went to Cambrai
     Pour y vendre ses oignons,                  To sell his onions,
     Quand il fut sur la montagne,               When he was on the mountain
     Qu’il entendit le canon,                    And heard the cannon,
     Et allons ma Tourelourirette,               And off we go, my Tourelourirette,
     Et allons ma tourelouriron.                 And off we go, my Tourelouriron,
     Quand il fut sur la montagne,               When he was on the mountain
     Qu’il entendit le canon,                    And heard the cannon,
     Il eût si grand’ peur aux fesses            He had such a funk in his buttocks
     Qu’il en fit sur ses talons,                That he cacked on his heels.
Et allons ma Tourelourirette,         And off we go, my Tourelourirette,
Et allons ma tourelouriron.           And off we go, my Tourelouriron.
Il eût si grand’ peur aux fesses      He had such a funk in his buttocks
Qu’il en fit sur ses talons,          That he cacked on his heels.
Toutes les Dames de la Ville,         All the ladies of the town
Luy apportoient des torchons,         Brought him cloths.
Et allons ma Tourelourirette,         And off we go, my Tourelourirette,
Et allons ma tourelouriron.           And off we go, my Tourelouriron,
Toutes les Dames de la Ville,         All the ladies of the town
Luy apportoient des torchons,         Brought him cloths.
Je vous remercie mes Dames            I thank you, ladies,
De vous & de vos torchons,            For yourselves and your cloths,
Et allons ma Tourelourirette,         And off we go, my Tourelourirette,
Et allons ma tourelouriron.           And off we go, my Tourelouriron,
Je vous remercie mes Dames            I thank you, ladies,
De vous & de vos torchons,            For yourselves and your cloths.
Quand vous passerez par nos Villes,   When you pass through our towns,
Repassez par nos Maisons,             Come to our houses,
Et allons ma Tourelourirette,         And off we go, my Tourelourirette,
Et allons ma tourelouriron.           And off we go, my Tourelouriron,
Quand vous passerez par nos Villes,   When you pass through our towns,
Repassez par nos Maisons,             Come to our houses.
Nous fricasserons des Mouches,        We will fricassee flies
Rotirons des Hannetons,               And roast cockchafers,
Et allons ma Tourelourirette,         And off we go, my Tourelourirette,
Et allons ma tourelouriron.           And off we go, my Tourelouriron,
Nous fricasserons des Mouches,        We will fricassee flies
Rotirons des Hannetons,               And roast cockchafers,
Et nous mangerons la soupe            And eat the soup
Dessus le cul du Poëllon ;            On the bottom of the saucepan;
Et allons ma Tourelourirette,         And off we go, my Tourelourirette,
Et allons ma tourelouriron.           And off we go, my Tourelouriron.
Brunetes ou petits airs tendres, tome II
18   Les Rossignols par leur tendre ramage
     Les Rossignols, par leur tendre ramage,               The nightingales, with their tender warbling,
     Du doux printemps annoncent le retour :               Herald the return of gentle spring:
     Tout refleurit, tout rit dans ce Bocage,              Everything blooms once more, everything
     Ah ! belle Iris, le doux temps, le beau jour,               [smiles in this grove.
     Si tu voulois m’accorder ton amour !                  Ah, fair Iris, how sweet the weather, how
     Flore se plaist aux baisers du Zephire,                     [beautiful the day,
     Et les Oyseaux s’enflamment tour à tour,              If you would grant me your love!
     Ils suivent tous l’ardeur qui les inspire ;           Flora delights in the kisses of Zephyrus,
     Ah ! belle Iris, le doux temps, le beau jour,         And the birds grow passionate in their turn;
     Ne veux-tu point imiter leur amour !                  All of them follow the ardour that inspires them.
                                                           Ah, fair Iris, how sweet the weather, how
                                                                 [beautiful the day:
                                                           Would you not imitate their love?

     Monsieur de la Feronnerie
     airs sérieux et à boire, 1719
20   Suspendez quelques tems
     Suspendez quelque tems, suspendez,                    Cease for a while, cease,
     Suspendez quelque tems, sous ces naissants            Cease for a while, beneath this budding foliage,
        [feüillages,                                       Amorous nightingales, your most tender
     Rossignols amoureux, vos plus tendres ramages :            [warblings:
     Rien ne sçauroit me plaire, & vos airs si touchants   Nothing can please me, and your touching songs
     Ne peuvent soulager les malheureux Amants :           Cannot console unhappy lovers.
     Une jeune Beauté me tient sous son empire,            A young beauty holds me in her power.
     Je n’en puis être aimé, nuit & jour je soûpire ;      I cannot be loved by her, night and day I sigh.
     Cessez vos doux concerts ou chantez tristement ;      Cease your sweet concerts, or else sing sadly;
     Que tout ressente icy ma peine & mon tourment.        Let all things here experience my pain and
                                                                [torment.

                                                                                                               › MENU
Thanks to Evgenia Galyan.

RECORDED in february 2021 at Sint truiden (belgium)
Aline blondiau recording producer, editing & mastering

charles johnston english TRANSLATION
achim russer german TRANSLATION
Valérie Lagarde & Aline Lugand-Gris Souris DESIGN & ARTWORK
Giorgio domenico dupra (1689-1770) : maria barbara of braganza, portugal, 1711-1758.
© museo del prado madrid / aurimages cover image
jonas de roover inside photos
Benoît duvette inside photos

ALPHA CLASSICS
DIDIER MARTIN DIRECTOR
LOUISE BUREL PRODUCTION
AMÉLIE BOCCON-GIBOD EDITORIAL COORDINATOR

ALPHA 833
P a nocte temporis & alpha classics / outhere music france 2022
C Alpha Classics / Outhere Music France 2022

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