Symphony no. 6 'Pastoral' - AKADEMIE FÜR ALTE MUSIK BERLIN Knecht | 'Le Portrait musical de la nature' - harmonia mundi

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Symphony no. 6 'Pastoral' - AKADEMIE FÜR ALTE MUSIK BERLIN Knecht | 'Le Portrait musical de la nature' - harmonia mundi
BeSymphony
    ethoven                 no. 6 ‘Pastoral’
 Knecht | ‘Le Portrait musical de la nature’
 AKADEMIE FÜR ALTE MUSIK BERLIN
 BERNHARD FORCK         Konzertmeister
                                               
FRANZ LISZT

                     JUSTIN HEINRICH KNECHT (1752-1817)
              			    Le Portrait musical de la Nature ou Grande Simphonie
              			 Musical Portrait of Nature or Grand Symphony / Tongemälde der Natur oder Große Symphonie
              		 G-Dur / Sol majeur / G major

               1 | Nr. 1. Allegretto - Andante pastorale - Allegretto - Villanella grazioso [un poco adagio] - Allegretto 8’55
                     [Eine schöne Gegend, in der die Sonne scheint, die zarten Zephirwinde wehen, die Bächlein das Tal durcheilen,
                     die Vögel zwitschern, ein Gebirgsbach herabplätschert, der Hirte flötet, die Schafe hüpfen und die Schäferin ihre
                     liebliche Stimme ertönen lässt.]1

               2 | Nr. 2. Allegretto [Tempo medemo]                                                                                                     2’36
                     [Der Himmel verdunkelt sich schnell, die ganze Umgebung atmet mühsam und erschrickt, die dunklen
                     Wolken türmen sich, die Winde fangen an zu heulen, der Donner grollt und das Gewitter nähert sich langsam.]2

               3 | Nr. 3. Allegro molto                                                                                                                 5’42
                     [Das Gewitter, begleitet von sausenden Winden und mächtigen Regengüssen, die Wipfel der Bäume rauschen
                     und der Bergstrom wälzt seine Wasser mit entsetzlichem Lärm.]3

               4 | Nr. 4. Allegretto [Tempo medemo]                                                                                                     2’07
                     [Das Gewitter verzieht sich langsam, die Wolken zerstreuen sich und der Himmel hellt sich auf.]4

               5 | Nr. 5. L’inno con variazioni - Coro Allegro con brio - Andantino                                                                     4’53
                     [Die Natur ist von Freude erfüllt, erhebt ihre Stimme gen Himmel und dankt dem Schöpfer mit lieblichen,
                     angenehmen Gesängen.]5

                     [KNECHT] Traductions originales des descriptions par mouvement

                     1 Une belle contrée où le soleil luit, les doux zephirs voltigent, les ruisseaux traversent le vallon, les oiseaux gazouillent, un torrent
                     tombe du haut en murmurant, le berger siffle, les moutons sautent et la bergere fait entendre sa douce voix.
                     2 Le ciel commence à devenir soudain et sombre, tout le voisinage a de la peine de respirer et s’effraye, les nuages noirs montent, les
                     vents se mettent à faire un bruit, le tonnerre gronde de loin et l’orage approche à pas lents.

                     3 L’orage, accompagné des vents murmurans et des pluies battans gronde avec toute la force, les sommets des arbres font un
                     murm[ure] et le torrent roule ses eaux avec un bruit épouvantable.
                     4 L’orage s’appaise peu à peu, les nuages se dissipent et le ciel devient clair.
                     5 La Nature transportée de la joie élève sa voix vers le ciel et rend au créateur les plus vives graces par des chants doux et agréables.

                                                                                                                                                                   
LUDWIG VAN BEETHOVEN (1770-1827)
    		 Symphonie Nr. 6, op. 68 ‘Pastorale’
    			 F-Dur / Fa majeur / F major

      6 | I. Allegro, ma non troppo                                                                                                         10’58
           [Erwachen heiterer Empfindungen bei der Ankunft auf dem Lande.
           Éveil d’impressions agréables en arrivant à la campagne.
           Awakening of cheerful feelings on arriving in the countryside.]

      7 | II. Andante molto moto                                                                                                            11’57
           [Szene am Bach / Scène au bord du ruisseau / Scene by the brook]

      8 | III. Allegro                                                                                                                       5’12
           [Lustiges Zusammensein der Landleute / Joyeuse assemblée des paysans / Merry gathering of countryfolk]

      9 | IV. Allegro                                                                                                                        4’01
           [Gewitter, Sturm / Orage-tempête / Thunder, storm]

    10 | V. Allegretto                                                                                                                       9’48
           [Hirtengesang. Frohe und dankbare Gefühle nach dem Sturm.
           Chant pastoral. Sentiment de joie et de reconnaissance après l’orage.
           Shepherds’ song. Happy and thankful feelings after the storm.]

           [KNECHT] English translations of the descriptions

           1 A beautiful landscape where the sun shines, the gentle zephyrs flutter, the streams flow across the valley, the birds chirp, a mountain
           brook trickles babbling from above, the shepherd blows his pipe, the sheep gambol and the shepherdess sings in her sweet voice.
           2The sky suddenly begins to grow dark, all the country around struggles to breathe and takes fright, the black clouds mass, the winds
           begin to howl, the thunder rumbles from afar and the storm slowly approaches.
           3 The storm, accompanied by rushing winds and driving rain, roars with its full force, the treetops rustle, and the waters of the torrent
           heave with a terrible noise
           4 The storm gradually subsides, the clouds scatter and the sky brightens.
           5 Nature, transported by joy, raises its voice to heaven and renders fervent thanks to the Creator in sweet and pleasant songs.

3                                                                                                                                                          tracks
                                                                                                                                                           plages cd   
Akademie für Alte Musik Berlin
                  Bernhard Forck, Concertmaster

         Violins 1 Elfa Rún Kristinsdóttir, Gudrun Engelhardt, Kerstin Erben, Barbara Halfter, Henriette Scheytt
        Violins 2 Dörte Wetzel,  Gabriele Steinfeld, Julita Forck, Thomas Graewe, Uta Peters, Erika Takano-Forck
          Violas Sabine Fehlandt, Annette Geiger, Anja-Regine Graewel, Clemens-Maria Nuszbaumer
           Cellos Katharina Litschig, Antje Geusen, Barbara Kernig
    Double basses Michael Neuhaus, Mirjam Wittulski
           Flutes Christoph Huntgeburth, Andrea Theinert
          Piccolo Emiko Matsuda
          Oboes Xenia Löffler, Michael Bosch
        Clarinets Ernst Schlader, Philippe Castejon
           Horns Erwin Wieringa, Miroslav Rovenský
        Bassoons David Douçot, Eckhard Lenzing
        Trumpets Ute Hartwich, Sebastian Kuhn
      Trombones Simen van Mechelen, Detlef Reimers
         Timpani Francisco Manuel Anguas Rodriguez

4                                                                                                                      tracks
                                                                                                                       plages cd   
“ Familier de la tradition instrumentale du xviiie siècle, l’ensemble détache la musique de
       toute monumentalité pour lui restituer une respiration intime aux nervures délicates. La                                             L’Akademie                       für Alte Musik de Berlin associe dans cet enregistrement deux œuvres séparées
                                                                                                                                                                             par un quart de siècle, mais dont les programmes sont apparentés. L’inévitable
                                                                                                                                            comparaison entre les deux ouvrages conduit inéluctablement le mélomane de notre temps à chercher ce qui, dans Le
     vulnérabilité que laisse transparaître la sonorité des vents et la souplesse des cordes donne
                                                                                                                                            Portrait musical de la Nature de Knecht, est “déjà” présent, ou bien ce qui n’apparaît “pas encore”, perdant ainsi de
                             l’impression d’un corps gracile, composé de tendons et de muscles.”                                            vue que les jugements historiques se transmuent souvent en appréciations esthétiques : l’œuvre antérieure se voit
                                         JAN BRACHMANN, extrait de la recension critique, parue le 11 septembre 2019                        réduite à sa dimension de précurseur, au rang d’amas hétéroclite de détails révélateurs, au lieu d’être perçue dans sa
                                            dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung, du concert donné par l’Akademie für Alte Musik Berlin   cohérence et dans sa singularité.
                                          dans le cadre du Festival Beethoven à Bonn, avec au programme les deux premières symphonies
                                                                                                                                            Né presque vingt ans avant Beethoven, Justin Heinrich Knecht n’a certes pas mérité un tel traitement. C’est dans le
                                                                                                                                            cadre de la cité de Biberach (en Souabe) que se déroula la plus grande partie de son existence sous l’aile protectrice

Au
                                                                                                                                            du poète Christoph Martin Wieland. Par la suite, Knecht devait faire honneur à son métier de compositeur : son œuvre
          début du xixe siècle, les premières exécutions des symphonies de Beethoven témoignent d’une époque où                             ne soutient certes pas la comparaison avec celle de Joseph Haydn, mais elle ne démérite absolument pas à l’aune des
          les contours de la direction d’orchestre n’étaient pas encore fixés. Le siècle précédent ne voyait nullement                      productions de ses contemporains Karl Ditters von Dittersdorf et Leopold Mozart.
la nécessité de prévoir un chef pour les concerts de musique instrumentale : les exécutions étaient le plus souvent
conduites du clavecin ou du premier violon – parfois sous la forme d’une double direction. Bien entendu, ce type                            Dans la musique européenne, les imitations de la nature – chants d’oiseaux, murmures du ruisseau, etc. – possèdent
d’organisation se voyait facilité par le fait qu’à l’époque, les formations orchestrales étaient en général de taille                       une longue tradition qui remonte au xive siècle ; à la fin de l’âge des Lumières, la mode était aux partitions qui en
bien plus réduite que celles d’aujourd’hui. Ce n’est qu’à partir du moment où l’appareil orchestral s’est élargi, et                        faisait usage : les mélomanes raffolaient notamment des musiques d’orage, dont n’étaient pas avares les opera buffa
l’entremêlement des voix densifié, que le geste coordinateur du chef d’orchestre a paru indispensable, ainsi que le                         de l’époque. Toutefois, qu’une “Grande Symphonie” comme celle de Knecht puisse présenter un programme aussi
décrit de manière exemplaire l’écrivain E. T. A. Hoffmann en juillet 1810 dans l’Allgemeine Musikalische Zeitung, après                     détaillé s’inspirant de la nature constituait alors une nouveauté absolue. Même si les documents d’archives ne nous
une exécution de la Cinquième Symphonie de Beethoven : “L’alternance constante des pupitres de vents et de cordes                           permettent pas d’étayer une telle présomption, tout porte à croire que Beethoven connaissait Le Portrait musical
ainsi que leurs attaques respectives, les accords isolés après les silences et toutes sortes d’autres éléments exigent                      de la Nature composé par Knecht : les premières œuvres du maître de Bonn étaient parues chez le même éditeur ;
de l’orchestre la plus grande précision ; c’est pourquoi l’on ne saurait trop conseiller au chef d’orchestre de ne pas                      de plus, force est de constater une certaine similitude entre les descriptions programmatiques associées à chaque
mettre en avant son premier violon plus que de raison, comme c’est souvent le cas, pour garder constamment un œil                           mouvement dans un cas comme dans l’autre. Par ailleurs, cette proximité nous met sur la voie d’une opposition de
sur l’orchestre et l’avoir vraiment en mains”.                                                                                              nature esthétique entre les deux compositeurs, dont témoigne le caractère prolixe du programme rédigé par Knecht
                                                                                                                                            au regard de la sobriété des descriptions beethovéniennes : ainsi, dans la musique du premier, l’auditeur est-il invité
Les membres de l’Akademie für alte Musik Berlin se sentent naturellement concernés par cette réflexion d’ensemble et                        à entendre le saut des moutons.
se demandent tout particulièrement comment les musiciens peuvent établir et maintenir le contact entre eux lorsqu’ils
jouent sans chef d’orchestre, et donc, plus concrètement, comment harmoniser la taille de l’effectif et la disposition                      Face à cette ambition de peindre la nature, la réaction de Beethoven peut tout à fait être caractérisée comme un
des différents pupitres sur scène pour qu’un tel résultat soit atteint. Comme les archives ne possèdent aucune relation                     examen des conditions de la vérité, comme une “critique” au sens kantien du terme. Le compositeur se contente de
précise d’un orchestre de l’époque ayant joué sous la direction de Beethoven, nous avons examiné en détails plusieurs                       désigner une scène concrète du programme de sa Sixième Symphonie par l’emploi de deux substantifs – “Orage.
éléments pour la préparation de cet enregistrement. Les musiciens qui y ont participé se sont fait un devoir et un plaisir                  Tempête” –, quand il n’a pas recours à des expressions telles que “Éveil d’impressions agréables en arrivant à la
de visiter toutes les salles de concert viennoises encore existantes dans lesquelles Beethoven a créé ses œuvres pour                       campagne”, “Réunion joyeuse de gens de la campagne”, “Scène au bord du ruisseau” ou “Chant pastoral”, qui
orchestre (ou bien comptait le faire) – depuis l’Eroica-Saal du Palais Lobkowitz (lieu de création de la Symphonie                          manifestent son souci de rester au plus près de ce qui peut être obtenu par des moyens intra-musicaux. “Plutôt
Héroïque) jusqu’à la grande salle de l’actuelle Akademie der Wissenschaften (Académie des Sciences) – afin d’en                             expression du sentiment que peinture” : par cet avertissement reproduit dans la brochure de la création, Beethoven
étudier les spécificités acoustiques.                                                                                                       portait à la connaissance du public la méfiance que lui inspiraient la notion de programme et, plus généralement,
                                                                                                                                            l’esthétique de l’imitation. L’année précédente, il avait qualifié sa nouvelle partition de “Sinfonia caracteristica”.
Étant donné que nous sommes partis des salles les plus petites, nous avons opté pour un effectif instrumental assez
réduit, dont la pertinence est attestée par un certain nombre de documents d’archives. Ainsi les annales des théâtres                       Cette problématique ne laissait pas non plus Knecht insensible. Certes, il intègre au premier mouvement du Portrait
permettent-elles de reconstituer les tailles respectives des orchestres attachés, vers 1800, à telle ou telle salle                         musical de la Nature deux épisodes qui semblent relever de la musique à programme – Andante pastorale et Villanella
viennoise. Les livres de comptes, qui consignent par exemple le recrutement des différents membres de l’orchestre                           grazioso (sic) –, mais leurs tournures ne s’éloignent jamais du thème principal, qui se voit même offrir un petit
privé du prince Lobkowitz, se révèlent à cet égard extrêmement précieux.                                                                    développement dans l’esprit de la forme sonate : le rôle du thème secondaire y est tenu par un passage imitant le
Pour ce qui est de l’agencement spatial des différents pupitres, nous avons adopté une disposition qui, vue du public,                      chant des oiseaux (“coucou”). Cette construction semble aussi mûrement réfléchie que l’enchaînement des premier et
place les cordes aiguës à gauche et les vents (petite harmonie + cors) à droite. Les violoncelles et les contrebasses                       deuxième mouvements, point de départ du minutieux tableau de l’orage qui se lève, dont la vigueur redouble dans le
occupent le centre. Les contrebasses sont quelque peu reléguées à l’arrière où les rejoignent les timbales, les                             troisième mouvement (à moins qu’il faille y entendre la succession de deux orages) – cette musique descriptive laisse
trompettes et les trombones. Nous ignorons si Beethoven a connu pareille disposition de l’orchestre. Les témoignages                        transparaître l’ardent plaisir, exalté par l’intrépidité, que le compositeur a éprouvé en osant d’audacieuses escapades
des contemporains évoquent les constellations les plus variées, notamment la répartition dite “en chœur” des                                dans des contrées harmoniques éloignées, dans des paysages escarpés aux contrastes saillants, etc.
cordes et des vents (à gauche et à droite du chef d’orchestre). La disposition que nous avons retenue permet une                            De même que le deuxième mouvement s’enchaîne au premier par l’entremise de motifs communs, le quatrième
communication optimale entre nous, qui s’approche de l’idéal représenté par la musique de chambre : les impulsions                          mouvement prend appui sur un interlude issu du troisième, auquel l’unit une cohérence programmatique : après avoir
et les idées peuvent jaillir de tous les groupes d’instruments.                                                                             grondé de toute sa force, l’orage s’apaise enfin, tandis que les nuages se dissipent, cédant la place à un ciel clair – la
                                                                                                                                            musique retrouve les doux accents du début de l’ouvrage. Comme nous le montre ce canevas, les deuxième, troisième et
                                                                                                                                            quatrième mouvements forment un tout organique qui prend l’allure d’une boucle. Le cinquième et dernier mouvement,
                                                                                                                BERNHARD FORCK              qui s’ouvre sur une séquence martiale Coro Allegro con brio à 3/4, apparaît pour ainsi dire comme la quintessence de
                                                                                  Konzertmeister de l’Akademie für alte Musik Berlin        la composition. Sans doute Justin Heinrich Knecht a-t-il lui-même perçu la singularité de cette conclusion, qui l’éloigne
                                                                                                           Traduction: Bertrand Vacher      des descriptions antérieures de la nature : telle est en tout cas l’impression qui se dégage de cet hymne – dans un
                                                                                                                                            transport de joie, la nature “élève la voix vers le ciel”, avant de la laisser s’évanouir (p et pp) dans un pianissimo.

5     français                                                                                                                                                                                                                                     tracks
                                                                                                                                                                                                                                                   plages cd   
Aussi peu que Beethoven ait été tributaire des explorations de ses devanciers, son art a pu – dans le cas de la Pastorale        favorisé la résolution de problèmes d’écriture communs. D’une part, les deux œuvres se trouvent liées sur des
– se rattacher directement au moins à trois éléments présents chez Knecht : le foisonnement d’accords parfaits à                 points essentiels, dont l’énumération suivante n’est nullement limitative : elles sont toutes deux mues par une “idée
l’intérieur des thèmes, imposé par une inspiration qui prend sa source dans la contemplation même de la nature ;                 poétique” propre à chacune (telle était l’expression utilisée à l’époque) ; au début de l’une comme de l’autre, l’auditeur
obéissant à cette même nécessité, l’affouillement d’une sonorité fondamentale dès lors que celle-ci a été trouvée ;              est saisi par l’énoncé du premier thème, isolé de la suite, qui sert en quelque sorte de devise à l’ouvrage ; les derniers
enfin la volonté, commandée encore une fois par la thématique, de laisser du temps à la musique afin qu’elle respire             mouvements s’enchaînent “attacca” aussi bien dans l’op. 67 que dans le suivant ; les deux compositions adoptent
librement. Toutefois, cette dernière licence ne règne pas sans partage sur la partition : Beethoven lui adjoint au plus          pour chaque mouvement une instrumentation spécifique. D’autre part, la Pastorale se révèle comme l’antithèse de la
profond de la structure musicale un principe antagoniste, qui l’étaye tout en la combattant. Sans aucune contradiction           Cinquième Symphonie : autant celle-ci met le cap sur un horizon victorieux, passant “de la nuit à la lumière” à la faveur
avec ce principe d’écriture rigoureuse et concentrée, le compositeur s’en donne parfois à cœur joie, lorsque le                  d’une progression dialectique du thème initial qui privilégie les arrêtes conflictuelles et la concision du propos, autant
programme exige de lui une musique évocatrice – les murmures du ruisseau, le trio des oiseaux, la caricature des                 la Symphonie pastorale nous paraît mettre en œuvre sa dialectique thématique avec tant de douceur et de fluidité
musiciens de village avec le hautboïste qui rate ses entrées et le bassoniste incapable d’arracher à son instrument              qu’elle permet à la musique d’assouvir son désir de s’attarder. Quelle autre pièce – quel développement de sonate, par
d’autres choses qu’un do et un fa, le fracas soudain du tonnerre, etc.                                                           exemple – oserait présenter trente-six mesures dont le déroulement est identique et la finalité purement harmonique ?
Ces divers épisodes sont intégrés par le maître de Bonn dans un déroulement d’évènements plausibles que relate le                Où d’autre trouverait-on un thème secondaire auquel il est impossible de rattacher une quelconque mélodie, des
programme. Les trois derniers mouvements – “Réunion joyeuse des gens de la campagne”, “Orage. Tempête” et “Chant                 groupes de mesures répétés dont la suppression ne nuirait absolument pas au fonctionnement de la forme et un
pastoral - Sentiments de joie et de reconnaissance après l’orage” – se fondent en un tout musicalement cohérent. Le              foisonnement organique qui associe superposition verticale et semis horizontal ?
motif de l’orage qui approche subit une métamorphose : sous les traits d’un choral salvateur, il assure désormais                Le premier thème du mouvement initial de la Pastorale garde-t-il le souvenir d’une chanson populaire croate ? Nul
la transition vers les chants de gratitude des paysans. Les murmures du ruisseau (deux violoncelles solistes avec                ne peut l’affirmer avec certitude, même si cela s’accorderait assez bien avec cette “seconde naïveté”que rapportent
sourdine, face à un tutti de cordes qui jouent sans), fournissent la trame sur laquelle se développe organiquement – à           plusieurs témoignages de l’époque – modelée par une profonde réflexion, la voici devenue consciente d’elle-même.
partir d’une seule note – la mélodie de l’Andante molto mosso ; peu à peu s’insèrent toutes sortes d’ajouts libres (et
donc parfaitement dispensables le cas échéant), comme s’il fallait prouver que cet ouvrage ne saurait être un édifice                                                                                                                           PETER GÜLKE
                                                                                                                                                                                                                                 Traduction : Bertrand Vacher
musical aux joints parfaitement assemblés, qui attribuerait à chaque détail une place immuable, mais au contraire un
tout foisonnant à l’envi selon le modèle de la nature, sans plan préalable. En faisant émerger le doux bruit du ressac,
la musique dépeint la nature, elle est dans sa structure même nature, et peut-être plus encore – invocation. En effet,
certaines de ces adjonctions sont si proches de la forme des chants d’oiseaux que pour un peu, on jurerait entendre le
rossignol, la caille et le coucou : ici, l’art et la nature ne font plus qu’un. L’efflorescence sonore qui précède cet épisode
peut être interprétée comme l’aurore de leur union, là où les dernières mesures de ce second mouvement laissent
la musique s’évanouir dans un pianissimo rédempteur en exhalant un soupir extatique : tout est pour le mieux !
La conception simultanée – entre 1807 et 1808 – de la Cinquième Symphonie en ut mineur op. 67 et de la Sixième
Symphonie en fa majeur op. 68 “Pastorale”, créées conjointement à Vienne le 22 décembre 1808, a certainement

6     français                                                                                                                                                                                                                          tracks
                                                                                                                                                                                                                                        plages cd     
‘Coming wholly from the performing tradition of the eighteenth century, the ensemble
 reclaims the music from monumentality and gives it a breathing, delicate intimacy. The wind
                                                                                                                                        The           juxtaposition of these two symphonies based on a similar programme, but written a quarter of a century
                                                                                                                                                      apart, not only sheds new light on the younger composer, but also shows how difficult it is to counteract the
                                                                                                                                        injustices of history and of our perception. In the inevitable comparison between the two, we cannot avoid references
   sound has a vulnerability, every string note a flexibility like a graceful body of muscles and                                       to what is ‘already’ or ‘not yet’ there in Justin Heinrich Knecht’s work – and we tend to forget that historical evaluations
                                                                                        tendons.’                                       easily merge into aesthetic ones, and earlier works thereby shrink to the status of predecessors, ragbags of significant
                                                                                                                                        details, instead of being perceived as a coherent whole in their own way.
                                                          JAN BRACHMANN, Frankfurter Allgemeine Zeitung, 11.09.2019
                                                                                                                                        Justin Heinrich Knecht deserves better than that. Born almost twenty years before Beethoven, he spent the greater part
                                                              reviewing a performance of Beethoven’s First and Second symphonies by
                                                                         the Akademie für Alte Musik Berlin at the Beethovenfest Bonn   of his life in the Free Imperial City of Biberach and received the encouragement of the poet Christoph Martin Wieland,
                                                                                                                                        who also came from the area. Though unable to withstand comparison with Haydn, Knecht can hold his own against
                                                                                                                                        Dittersdorf, Leopold Mozart and the like.

The          first performances of Beethoven’s symphonies at the beginning of the nineteenth century took place at a                    There is a long tradition of imitations of Nature – twittering birds, murmuring brooks, and so on – in European music,
             time when the image of orchestral conducting had not yet been established. In the eighteenth century an                    beginning in the Trecento; it was a fashionable topos in the later eighteenth century, for example in thunderstorm
orchestra had no need of a conductor to perform instrumental works. Performances were mostly directed from the                          music in opera buffa. All the same, programmes that can occupy a whole ‘Grande Symphonie’, and in such detail,
first violin or from the harpsichord – sometimes both at the same time. Of course, this was only possible because                       were a novelty in the 1780s. Although there is no documentary proof of the fact, there can be no doubt that Beethoven
orchestras were usually much smaller. Only the expansion of orchestral forces and the increasingly dense network of                     knew Knecht’s Portrait musical de la nature. His early works were issued by the same publisher as Knecht’s, and the
parts called for the coordinating hand of a dedicated conductor rather than a director who also played in the ensemble,                 parallels between the movement headings are unmistakable. Moreover, this parallelism points to an examination on
as E. T. A. Hoffmann explains in exemplary fashion with reference to a performance of Beethoven’s Fifth Symphony:                       Beethoven’s part touching on fundamental aesthetic questions, for example in the discrepancy between his headings
                                                                                                                                        and Knecht’s verbose commentaries, which even suppose we can hear gambolling sheep if we listen intently to the
‘The constant alternation, the intervention of the string and wind instruments, the single chords that must be struck
                                                                                                                                        music.
after rests, and suchlike, require the utmost precision. It is therefore advisable for the conductor [Dirigent] not so much
                                                                                                                                        Beethoven’s reaction to the earlier work can be interpreted as an analysis of it, a ‘critique’ in Kant’s sense. The only
to play along with the first violins louder than is appropriate, as is often the case, but rather to keep the orchestra
                                                                                                                                        tangible programmatic elements he names are the thunder (Gewitter) and storm (Sturm), but he does speak, in
constantly in his mind and under his hand.’
                                                                                                                                        each case getting closer to what can be achieved by ‘intra-musical’ means, of the ‘awakening of cheerful feelings’, a
We too were therefore concerned above all with the question of how to ensure contact when playing music without a                       ‘merry gathering’, a ‘scene’, a ‘shepherds’ song’. In declaring that he was aiming for ‘expression of feeling rather than
conductor, that is, in concrete terms, how orchestra size and layout can harmonise with each other.                                     painting’, he had already formulated the distance separating him from a programme or from an imitative aesthetic, and
Since there are no historical representations of an orchestra playing under Beethoven’s direction, we made a detailed                   spoken in general terms of a ‘sinfonia caracteristica’.
examination of the issues involved for this recording. We musicians visited all the concert halls in Vienna still                       Knecht was no stranger to this issue either. Although, in his first movement, he inserts two passages prompted by a
accessible today where Beethoven performed his orchestral works, and were thus able to study the different acoustic                     programmatic intention, the Andante pastorale and the Villanella grazioso, their determining influences remain close
conditions, from the small Eroica-Saal in the Palais Lobkowitz to the large Festsaal in what is now the Austrian Academy                to the main theme; for the purposes of sonata form, the latter even goes through a small development, and a passage
of Sciences.                                                                                                                            inspired by bird calls (a ‘cuckoo’) functions as a second theme. This seems just as carefully considered as the direct
                                                                                                                                        linking of the second movement to the first, serving as the starting point for the depiction of the brewing storm – the
Taking the smaller halls as our model, we decided on a reduced complement of strings, which is vouched for by
                                                                                                                                        run-up to its detailed representation (or are there even two thunderstorms?) in the third movement, which obviously
historical documents. For example, the size of Viennese theatre orchestras can be reconstructed from the theatre
                                                                                                                                        amused the composer and encouraged him to make bold excursions into distant keys, sharp contrasts, etc.
yearbooks of around 1800, which list the orchestra members. Accounting documents, such as those concerning the
hiring of musicians for Prince Lobkowitz’s private orchestra, allow similar conclusions to be drawn.                                    Just as the second movement is motivically linked to the first, so the fourth movement is linked to an interlude in the
                                                                                                                                        third – musically, too, it is still the thunderstorm that appears in distorted form there, before the music returns to that
With regard to the orchestral layout, after a number of trials we decided on an arrangement in which, seen from the
                                                                                                                                        of the symphony’s opening, so that the three movements appear as a rounded whole. The fifth, in the initially martial
audience, the upper strings are positioned on the left and the wind instruments, seated like a Harmoniemusik (wind
                                                                                                                                        ‘Coro Allegro con brio’ in 3/4 time, appears almost as a quintessence; perhaps Knecht himself sensed the gap between
ensemble) of the time, on the right. Cellos and violas are in the centre. The double basses are relocated slightly to the
                                                                                                                                        it and the preceding nature pictures; this is suggested by the exhaustiveness with which ‘nature raises its voice to
rear, beside the trombones, trumpets and timpani. We do not know whether Beethoven was familiar with this precise
                                                                                                                                        heaven’. The piece dies away p and pp.
layout. Contemporary illustrations from Vienna show the most diverse arrangements of the musicians, including the
strings and the wind instruments facing each other in choirs. Our layout permits optimal communication between us,                      Little as Beethoven relied directly on role models, in at least three respects he was able to build directly on Knecht: in
which ideally comes close to chamber music playing and can pick up stimuli from all sections of the orchestra.                          the natural triadic character of the themes, in the equally natural consolidation of a basic sound once this has been
                                                                                                                                        found, and in music that the programme requires or allows to take its time. But Beethoven does not leave this licence in
                                                                                                                BERNHARD FORCK          isolation: he provides it with a reinforcing counterpart in the underlying structure of the music. This is not contradicted
                                                                                                     Translation: Charles Johnston      by the fact that, in some places, he achieves more concrete and radical programmatic effects – the murmuring brook,
                                                                                                                                        the trio of birds, the caricatures of the oboist of the village band who comes in too late several times and its bassoonist
                                                                                                                                        who can only play three notes, the sudden thunderclaps, etc.

7     english                                                                                                                                                                                                                                    tracks
                                                                                                                                                                                                                                                 plages cd   
He rigorously integrates this programmatic factor into the plausibilities of the course of events. Three movements, the      To what extent might the coexistence of the Fifth and Sixth Symphonies, which were completed together in 1807/08 –
sequence of ‘Merry gathering’, ‘Thunderstorm’ and ‘Shepherds’ song’, become a single musical whole by means of               and premiered together on 22 December 1808 – have contributed to such solutions? On the one hand, there are clearly
the figure that indicates the impending thunderstorm, the chorale-like, cathartic transition to the ‘Shepherds’ song’.       links between them: among other things, the imprint on each of its respective ‘poetic idea’ (to use the period term), a
Above the murmur of the brook (two divisi solo cellos with mutes against an unmuted string tutti!), the melody of            motto-like first theme at the beginning, separated from the ensuing material; final movements that follow each other
the Andante molto mosso develops ‘vegetatively’ from a single note; little by little, free additive and if necessary         in unbroken sequence; and an instrumentarium that often varies from one movement to the next. On the other hand,
‘dispensable’ complements to that note appear and accumulate – as if to demonstrate that we are not dealing here             one symphony proves to be the counter-definition of the other: while the thematic dialectic in the Fifth appears to lead
with the customary smoothly glued whole, which assigns immovable places to the details, but a naturally proliferating        so single-mindedly ‘through darkness to light’, is so confrontationally sharpened and concisely formulated, in the
entity that seems not to be pre-planned. The music paints Nature in gently lapping waves; structurally, it is Nature,        Pastoral it is conceived in supple terms, in correlation with the music’s willingness to linger. Where else in a sonata-
perhaps even more than that – its invocation. For many of these additions to the initial note come so close to the           form development would one find thirty-six bars that are identical in their flow, with only the harmony changing; where
character of bird calls that it is only a tiny step to ‘Nightingale’ - ‘Cuckoo’ - ‘Quail’, in which Art and Nature finally   else would one find a second theme which cannot be attached to a specific, distinctive melody; where else would one
become one. In the immediately preceding expansion of sonority one may hear the final threshold before that fusion,          find repeating groups of bars that could be cut out without damaging the movement’s formal functioning, still less the
and in the exhalatory fading away afterwards a cathartic ‘It worked!’                                                        whole? Here, then, we have vegetative growth not only in superimposition, but also consecutively!
                                                                                                                             We do not know whether the first theme’s striking resemblance to a Croatian folksong played a role in all of this. It
                                                                                                                             would not fit badly with the overwhelming evidence of a ‘second naïveté’ that passed through deep reflection and is
                                                                                                                             confirmed by several avowals on the composer’s part.

                                                                                                                                                                                                                                           PETER GÜLKE
                                                                                                                                                                                                                           Translation: Charles Johnston

8     english                                                                                                                                                                                                                      tracks
                                                                                                                                                                                                                                   plages cd     
„Ganz aus der Spieltradition des achtzehnten Jahrhunderts kommend, holt das Ensemble
       die Musik aus der Monumentalität zurück in eine atmende, feingliedrige Intimität. Der
                                                                                                                                     Das         Nebeneinander der beiden programmatisch benachbarten, durch ein Vierteljahrhundert getrennten
                                                                                                                                                 Sinfonien bietet nicht nur Aufschlüsse über den jüngeren Komponisten, es zeigt auch, wie schwer es ist,
                                                                                                                                     Ungerechtigkeiten der Geschichte und unserer Wahrnehmung entgegenzuwirken. Im unvermeidlichen Vergleich kommen
       Bläserklang hat eine Verletzlichkeit, jeder Streicherton eine Biegsamkeit wie ein graziler                                    wir um Auskünfte darüber, was bei Justin Heinrich Knecht „schon“ bzw. „noch nicht“ da sei, nicht herum – und vergessen
                                                               Körper aus Muskeln und Sehnen.“                                       gern, daß historische Wertungen leicht in ästhetische übergehen, frühere Werke damit zu Vorgängern, Sammelsurien
                                                                                                                                     signifikanter Details schrumpfen, anstatt als auf eigene Weise stimmiges Ganzes wahrgenommen zu werden.
                                                        JAN BRACHMANN, Frankfurter Allgemeine Zeitung 11.09.2019
                                                     anlässlich der Aufführung von Beethovens 1.und 2. Sinfonie durch die Akademie   Das hat Justin Heinrich Knecht nicht verdient, der knapp 20 Jahre älter war als Beethoven, die längste Zeit seines Lebens
                                                                                     für Alte Musik Berlin beim Beethovenfest Bonn   in der Freien Reichsstadt Biberach verbrachte und seinerzeit vom auch von dort stammenden Wieland ermutigt wurde.
                                                                                                                                     Wenn nicht gleich dem Vergleich mit Haydn – dem mit Dittersdorf, Leopold Mozart etc. hält er allemal stand.

Die
                                                                                                                                     Naturimitationen – Vogelgezwitscher, Bachgemurmel etc. – haben in der europäischen Musik, beginnend im Trecento,
          ersten Aufführungen von Beethovens Sinfonien am Beginn des 19. Jahrhunderts fallen in eine Zeit, in der                    eine lange Tradition; im späteren 18. Jahrhundert waren sie Mode, u.a. in Gewittermusiken von Buffa-Opern. Programme
          das Bild der Dirigierpraxis noch nicht festgeschrieben war. Die Notwendigkeit eines Orchesterleiters war                   indes, die eine Große Sinfonie insgesamt und so detailliert betreffen, waren in den 80er Jahren ein Novum. Obwohl
zuvor im 18. Jahrhundert für die Aufführung von Instrumentalwerken nicht gegeben. Aufführungen wurden zumeist                        nicht beweisbar, steht außer Zweifel, daß Beethoven Knechts Portrait gekannt hat. Seine ersten Werke erschienen im
von der ersten Geige oder vom Cembalo aus geleitet – manchmal auch in Doppeldirektion. Dies war freilich auch                        selben Verlag, unübersehbar erscheint zudem die Parallelität der Beischriften zu den Sätzen. Darüber hinaus weist sie
möglich, da die Orchesterbesetzungen in der Regel viel kleiner waren. Erst die Erweiterung des Orchesterapparats                     auf eine Auseinandersetzung hin, die an ästhetische Grundfragen rührt, u.a. in der Differenz zu Knechts wortreichen
und das zunehmend dichter werdende Stimmengeflecht machten den Wunsch nach der koordinierenden Hand                                  Kommentaren; selbst hüpfende Schäflein soll man in die Musik hinein-, aus ihr heraushören.
eines Orchesterleiters notwendig, wie sie E. T. A. Hoffmann anhand einer Aufführung von Beethovens 5. Sinfonie
exemplarisch beschreibt:                                                                                                             Durchaus als Prüfung, als „Kritik“ im Sinne Kants läßt sich Beethovens Reaktion verstehen. Lediglich mit Gewitter, Sturm
                                                                                                                                     benennt er handfest Programmatisches, spricht, jeweils näher zu „innermusikalisch“ Erreichbarem, von Erwachen heiterer
„Der beständige Wechsel, das Eingreifen der Saiten- und Blasinstrumente, die einzeln anzuschlagenden Accorde                         Empfindungen, Lustigem Zusammensein, Szene, Hirtengesang. Mit „mehr Ausdruck der Empfindung als Malerei“ hatte
nach Pausen und dergl. erfordern die höchste Präcision, weshalb es auch dem Dirigenten zu rathen ist, nicht sowol,                   er die Distanz zu Programm bzw. Nachahmungsästhetik zuvor schon auf eine Formel gebracht, allgemein von „sinfonia
wie es oft zu geschehen pflegt, die erste Violine stärker als es seyn sollte mitzugeigen, als vielmehr das Orchester                 caracteristica“ gesprochen.
beständig im Auge und in der Hand zu behalten.“ Auch uns beschäftigte daher vor allem die Frage, wie der Kontakt
beim Musizieren ohne Dirigenten zu gewährleisten ist, d.h. konkret, wie Orchestergröße und Aufstellung miteinander                   Knecht war die Problematik auch nicht fremd. Zwar blendet er in den ersten Satz zwei programmatisch veranlaßte Passagen,
harmonieren.                                                                                                                         Andante pastorale und Villanella grazioso ein, doch bleiben deren bestimmende Prägungen nahe beim Hauptthema;
                                                                                                                                     dieses erfährt im Sinne der Sonatenform gar eine kleine Durchführung, eine von Vogelrufen („Kuckuck“) inspirierte
Da es keine historischen Darstellungen eines musizierenden Orchesters unter Beethovens Leitung gibt, haben wir                       Passage fungiert als Seitenthema. Das erscheint ebenso genau überlegt wie, als Ausgangspunkt zur Darstellung des
für die vorliegende Aufnahme verschiedene Aspekte eingehend betrachtet. Wir Musiker besuchten alle in Wien noch                      aufziehenden Gewitters, der direkte Anschluß des zweiten Satzes an den ersten – Anlauf zur ausführlichen Darstellung
zugänglichen Konzerträume, in denen Beethoven seine Orchesterwerke zur Aufführung brachte bzw. bringen wollte                        (sind es gar zwei Gewitter?) im dritten Satz, die dem Komponisten offenbar Spaß – und Mut – gemacht hat zu kühnen
und konnten so vom kleinen Eroica-Saal im Palais Lobkowitz bis zum großen Festsaal in der heutigen Akademie der                      Ausflügen in entfernte Tonarten, schroffe Kontraste etc.
Wissenschaften die verschiedenen akustischen Verhältnisse studieren.
Ausgehend von den kleineren Sälen haben wir uns auch für eine kleinere Streicherbesetzung entschieden, die                           Wie der zweite Satz motivisch an den ersten schließt der vierte an eine Zwischenepisode im dritten an – auch
sich zudem durch historische Dokumente belegen lässt. Beispielsweise lassen sich Besetzungsgrößen der Wiener                         musikalisch bleibt es das Gewitter, das sich dort verzieht, bevor die Musik auf den Beginn der Sinfonie zurückkommt,
Theaterorchester aus den Theaterjahrbüchern um 1800 rekonstruieren, die die Orchestermitglieder verzeichnen. Auch                    die drei Sätze sich dergestalt als ein in sich gerundetes Ganzes darstellen. Der fünfte, im zunächst martialischen
Rechnungsunterlagen, die z. B. die Engagements von Musikern der Privatkapelle des Fürsten Lobkowitz betreffen,                       „Coro Allegro con brio“ im 3/4-Takt, erscheint fast als Quintessenz; vielleicht hat Knecht dessen Abstand zu den
lassen solche Rückschlüsse zu.                                                                                                       vorangegangenen Naturbildern selbst empfunden; darauf deutet die Ausführlichkeit hin, in der „die Natur ihre Stimme
                                                                                                                                     gen Himmel“ erhebt, das Stück p und pp ausklingt.
Hinsichtlich der Orchesteraufstellung haben wir uns nach verschiedenen Versuchen für eine Aufstellung entschieden,
in der, vom Publikum aus betrachtet, die hohen Streicher links und die Bläser, als Harmoniemusik, rechts positioniert                So wenig Beethoven unmittelbar auf Vorbilder angewiesen war – mindestens in drei Hinsichten konnte er bei Knecht
sind. Celli und Bratschen befinden sich im Zentrum. Die Kontrabässe sind etwas nach hinten versetzt und schließen                    direkt anknüpfen: In der naturhaften Dreiklängigkeit der Themen, der gleichfalls naturhaften Vertiefung in einen einmal
an die Pauken und Trompeten an. Ob Beethoven eine Aufstellung in dieser Form gekannt hat, wissen wir nicht.                          gefundenen Grundklang, und in Musik, der das Programm abfordert bzw., erlaubt, sich Zeit zu lassen. Beethoven indes
Zeitgenössische Darstellungen aus Wien zeigen die unterschiedlichsten Konstellationen, auch die chorische                            läßt diese Lizenz allein nicht stehen, in der Tiefenstruktur der Musik besorgt er ihr einen stützenden Widerpart. Dem
Gegenüberstellung von Streichern und Bläsern. Unsere Aufstellung ermöglicht uns eine optimale Kommunikation, die                     widerspricht nicht, daß er mancherorts programmatisch konkreter, drastischer zulangt – beim Murmeln des Baches,
im Idealfall einem kammermusikalischen Musizieren nahe kommt und die Impulse aus allen Instrumentengruppen                           dem Terzett der Vögel, der Karikatur des Oboe spielenden Dorfmusikanten, der mehrmals zu spät einsetzt, eines
aufgreifen kann.                                                                                                                     Fagottisten, der nur zwei Töne „drauf“ hat, jähen Donnerschlägen usw.

                                                                                                              BERNHARD FORCK

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                                                                                                                                                                                                                                           plages cd   
Dies bindet er strikt in Plausibilitäten des Verlaufs ein. Aus drei Sätzen, der Folge von Lustigem Zusammensein,       Wie viel mag zu solchen Lösungen das Nebeneinander der in den Jahren 1807/08 gemeinsam beendeten – und am 22.
Gewitter und Dankgesang wird ein musikalisches Ganzes, aus der Figur, die nahendes Gewitter anzeigt, die choralhaft    Dezember 1808 gemeinsam uraufgeführten – Fünften und Sechsten Sinfonie beigetragen haben! Einerseits verbinden
erlösende Überleitung zum Dankgesang. Über dem Gemurmel des Baches (zwei geteilte Solo-Celli mit Dämpfern              sie u.a. die Prägung durch eine je eigene „poetische Idee“ (so nannte man es damals), ein mottohaft vorausgestelltes,
gegen ein Streicher-Tutti ohne Dämpfer!) entwickelt sich die Melodie des Andante molto mosso „vegetabilisch“ aus       vom Folgenden abgesetztes erstes Thema zu Beginn, die Verknüpfung der letzten Sätze und eine oft satzspezifische
einem einzigen Ton; zunehmend melden und häufen sich frei-additive, insofern notfalls „entbehrliche“ Ergänzungen       Zusammensetzung des Instrumentariums. Andererseits erweist sich die eine als Gegendefinition der anderen: So
– wie zum Beweis, daß es nicht um das übliche, fugenlos verleimte Ganze gehe, das den Details unverrückbare Plätze     zielstrebig „durch Nacht zum Licht“ geführt, so konflikthaft geschärft und knapp formuliert die thematische Dialektik in
anweist, sondern um ein naturhaft wucherndes, nicht vorausgeplantes. Im sanften Wellenschlag malt die Musik Natur,     der Fünften erscheint, so weich gefaßt, dem Verweilenwollen der Musik zugeordnet in der Pastorale. Wo sonst in einer
strukturell ist sie Natur, vielleicht gar mehr – Beschwörung. Denn etliche Ergänzungen nähern sich dem Zuschnitt       Sonaten-Durchführung gäbe es 36 verlaufsgleiche, lediglich harmonisch versetzte Takte, wo sonst ein Nebenthema,
von Vogelrufen so sehr, daß es zu Kuckuck, Nachtigall und Wachtel nur noch ein winziger Schritt ist, Kunst und Natur   das wir nicht an einer einzelnen, für sich charakteristischen Melodie festmachen können, wo sonst wiederholende
bei ihnen endgültig eins werden. In die Klangexpansion davor darf man die letzte Schwelle vor dem Beieinander          Taktgruppen, die man herausschneiden könnte, ohne dem formalen Funktionieren zu schaden – umso mehr dem
hineinhören und ins ausatmende Zuendegehen danach ein erlöstes „es ist gelungen“.                                      Ganzen? – vegetabiles Wuchern also nicht nur im Über-, auch im Nacheinander!
                                                                                                                       Ob beim ersten Thema der auffällige Anklang an ein kroatisches Volkslied mitgespielt hat, wissen wir nicht. Es würde
                                                                                                                       es nicht schlecht passen zu dem überwältigenden Beleg einer durch tiefe Überlegungen hindurchgegangenen, durch
                                                                                                                       etliche Bekenntnisse bekräftigten „zweiten Naivität“.

                                                                                                                                                                                                                                   PETER GÜLKE

10    deutsch                                                                                                                                                                                                                tracks
                                                                                                                                                                                                                             plages cd   
“Beethoven vivant !”                Derrière l’apparente banalité de l’expression,     “Beethoven alive!”              Behind the seeming banality of the expression lies       „Beethoven lebt!“           : Diese scheinbar abgedroschene Aussage steht
une démarche réunit l’ensemble des artistes harmonia mundi impliqués                   an approach shared by all the harmonia mundi artists involved in this 2020-              für ein Vorhaben, in das die Gemeinschaft der Künstler von harmonia mundi
dans cette collection 2020-2027, entre le 250e anniversaire de la naissance            2027 collection, which will run from the 250th anniversary of Beethoven’s birth          eingebunden wird: die Reihe 2020-2027, die sich auf die Zeitspanne vom
de Beethoven et le 200e anniversaire de sa mort. Au-delà des clichés, tel              to the 200th anniversary of his death. Behind the story of the misanthrope who           250. Geburtstag Beethovens bis zu seinem 200. Todestag bezieht. Hinter
celui du misanthrope conduit à concevoir les constructions sonores les plus            came to conceive the most elaborate musical structures of his time without               der Geschichte des Misanthropen verbirgt sich ein wirklicher Mensch aus
élaborées de son temps sans pouvoir en entendre le moindre résultat, se cache          being able to hear a single note of how they sounded, there hides a man, a real          Fleisch und Blut, einer, den die Unbilden der menschlichen Existenz treffen
un homme, un vrai, fait de chair et d’os, en prise quotidienne avec la matière         man of flesh and blood, who grappled with the matter of music every day of his           und der einen täglichen Kampf mit der musikalischen Materie führt und die
musicale entre autres misères de la condition humaine. Appréhender un                  life, along with other miseries of the human condition. To grasp what ‘Beethoven         raffiniertesten Klangkonstruktionen seiner Zeit schafft, ohne dass er auch nur
“Beethoven vivant” revient à essayer de se glisser, autant que possible, dans          alive’ can be is to try, as far as possible, to get inside the skin of those Viennese    ein minimales Resultat davon zu hören bekommt. Will man sich Beethoven
la peau de ces Viennois qui l’ont entendu pour la première fois au tournant du         who first heard him at the turn of the nineteenth century: the most privileged           „verlebendigen“, gilt es zu versuchen, sich so gut wie möglich in jenes Wiener
xixe siècle : les plus privilégiés d’entre eux jouissaient parfois de la possibilité   among them sometimes enjoyed the opportunity to hear the ‘divine music’ of               Publikum zu versetzen, das ihn an der Wende zum 19. Jahrhundert hörte.
d’entendre la “divine musique” d’un Haydn et d’un Mozart, hérauts de ce que            Haydn and Mozart, the heralds of what we now call the Classical style. A fig             Wer privilegiert war, bekam ab und an die Möglichkeit, die „göttliche Musik“
nous appelons aujourd’hui le style classique. Foin des conventions ! Beethoven         for convention! Beethoven was to be the most innovative of these ‘Classical              eines Haydn oder Mozart zu genießen, die Vorreiter des Stils waren, den wir
sera le plus novateur de ces Classiques, et de fait, le fossoyeur d’une époque         composers’, and, indeed, was to lay to rest the trappings of an era still beholden       heute „klassisch“ nennen. Schluss mit den Konventionen! Beethoven war der
issue de l’Ancien Régime, à l’heure où déjà, pointe le Romantisme échevelé             to the Ancien Régime, at a time when the extravagant Romanticism of a Berlioz            innovativste Vertreter dieser „Klassiker“ und fraglos auch der Totengräber
d’un Berlioz ou celui, plus délicat, d’un Schubert. Eux-mêmes participeront,           or the more delicate version of it favoured by Schubert was already in the bud.          einer aus dem Ancien Régime hervorgegangenen Epoche, und zwar zu dem
parfois à leur corps défendant, à l’érection de la “Statue du Commandeur”              Both these men played a role, sometimes despite themselves, in the erection of           Zeitpunkt, an dem sich bereits die wilde Romantik eines Berlioz oder die
Beethoven ; on connaît la suite, symbolisée notamment par le portrait de               the ‘Commendatore’s statue’ of Beethoven; we know what happened after that,              zartere eines Schubert bemerkbar machte. Diese selbst waren es, die sich,
Joseph Karl Stieler, devenu lui-même icône avant d’être détourné par Andy              symbolised in particular by the portrait of Joseph Karl Stieler, which became an         wenn auch oft widerwillig, an der Errichtung der genannten „Statue des
Warhol, etc.                                                                           icon in its turn before being hijacked by Andy Warhol.                                   Komturs“ beteiligten. Man kennt die Fortsetzung, für die insbesondere
Il n’est pas très difficile de deviner, derrière tout cela, un créateur d’une tout     It is not very difficult to perceive, behind everything, a creator of a quite            Joseph Karl Stielers Porträt als ein Symbol steht, das dann selbst zur Ikone
autre consistance, en prise avec la matière musicale comme Rodin le sera plus          different substance, moulding musical material as Rodin would later mould                wurde, bevor sich Andy Warhol seiner bediente, usw.
tard avec la glaise. Mais si l’on veut aller plus loin, commence alors un long         his clay. But if we want to go further than that, a long process of exploration          Sieht man die populären Abbildungen, die seit 200 Jahren unablässig im Umlauf
travail d’exploration : il faut consulter les manuscrits, couverts de ratures,         begins: we must consult the manuscripts with their multiple erasures, compare            sind – heute auf den Streaming-Plattformen –, fällt es nicht schwer, dahinter
comparer les éditions originales, bousculer les traditions d’interprétation si         the contemporary editions, shake up the performing traditions if necessary.              einen musikalischen Schöpfer ganz anderer Art zu sehen, der nämlich mit
nécessaire. Ce travail d’interprète au sens propre se situe au cœur du projet          This process of interpretation, in the literal sense, lies at the heart of harmonia      seiner Materie kämpfte wie später Rodin mit dem Modellierton. Will man noch
harmonia mundi. Par exemple, les symphonies seront jouées non seulement                mundi’s project. For example, the symphonies will be performed not only on               weiter gehen, muss man sich einer aufwändigen Arbeit hingeben: Manuskripte
sur instruments d’époque (et parfois sans “chef ” au sens moderne du terme),           period instruments (and sometimes without a ‘conductor’ in the modern sense              durchsehen, in denen es von Streichungen wimmelt, alte Editionen abgleichen
mais aussi en compagnie d’autres œuvres marquantes de leur temps. Les                  of the word), but also in the company of other outstanding works of their time.          und gängige Interpretationen wenn nötig von Grund auf ändern. Diese Arbeit
musiciens de l’Akademie für Alte Musik Berlin ont su mettre en perspective Le          The musicians of the Akademie für Alte Musik Berlin have chosen to set the               der Interpretation im wörtlichen Sinn stellt das Herzstück dieses Projekts von
Portrait musical de la nature d’un certain Knecht (ca  1784) avec la Symphonie         Pastoral Symphony in perspective with Le Portrait musical de la nature of the            harmonia mundi dar. So werden z.B. die Symphonien nicht nur auf historischen
Pastorale, de vingt-trois ans sa cadette, et ceux des Siècles, la Symphonie à          little-known Knecht, written twenty-three years before it (c. 1784), while the           Instrumenten gespielt (und manchmal ohne den Dirigenten der modernen Art),
17 parties de Gossec (1809) avec la presque contemporaine Cinquième (1808).            members of Les Siècles pair Gossec’s Symphonie à 17 parties (1809) with its              sondern auch zusammen mit anderen bedeutenden Werken jener Epoche. Die
Pablo Heras-Casado raconte l’histoire de la Neuvième en remontant à sa                 almost exact contemporary, Beethoven’s Fifth (1808). Pablo Heras-Casado tells            Akademie für Alte Musik Berlin hat Le Portrait musical de la nature (ca 1784)
source, l’énigmatique Fantaisie chorale. Et quoi de plus excitant pour Kristian        the story of the Ninth by going back to its source, the enigmatic Choral Fantasy.        eines gewissen Knecht mit der 23 Jahre später entstandenen Pastorale in den
Bezuidenhout que de relever sur un pianoforte d’époque le défi des Concertos           And what could be more exciting for Kristian Bezuidenhout than to take up the            Blick genommen und das Orchester Les Siècles die Symphonie à 17 parties
face aux virtuoses du Freiburger Barockorchester ? Andreas Staier explore              challenge of the concertos on a period fortepiano alongside the virtuosos of             (1809) von Gossec mit der fast zeitgleich entstandenen Fünften Symphonie
ce moment crucial où Beethoven, au bord du désespoir, s’engage dans “un                the Freiburger Barockorchester? Andreas Staier explores that crucial moment              (1808). Pablo Heras-Casado erzählt die Geschichte der Neunten, indem er zu
nouveau chemin”. Avec la Missa Solemnis, René Jacobs questionne le rapport             when Beethoven, on the brink of despair, embarked on ‘a new path’. With the              deren Quelle zurückgeht, der rätselhaften Chorfantasie. Und was könnte es für
entre l’artiste et son Créateur ; dans Leonore, il décèle un idéal d’opéra que ne      Missa Solemnis, René Jacobs explores the relationship between the artist and             Kristian Bezuidenhout Spannenderes geben als zusammen mit dem virtuosen
sera jamais Fidelio.                                                                   his Creator; he identifies, in Leonore, an operatic ideal that Fidelio was never         Freiburger Barockorchester und auf einem historischen Pianoforte die
La démarche sera aussi prolongée sur instruments modernes : Nikolai                    to achieve.                                                                              Herausforderung der Klavierkonzerte anzunehmen? Andreas Staier beschäftigt
Lugansky et Paul Lewis portent un regard nouveau sur les dernières sonates             The approach will also be extended to modern instruments: Nikolai Lugansky               sich mit jenem entscheidenden Moment, in dem sich Beethoven in äußerster
et les Bagatelles, tandis que l’Ensemble Resonanz interroge d’autres versions          and Paul Lewis take a new look at the late sonatas and the bagatelles, while             Verzweiflung für einen „neuen Weg“ entscheidet. Mit der Missa Solemnis geht
des concertos pour piano (no 4) et pour violon.                                        the Ensemble Resonanz investigates variant versions of the Fourth Piano                  René Jacobs der Frage nach dem Verhältnis zwischen dem Künstler und seinem
Cette liste, en rien exhaustive, montre à quel point les artistes harmonia mundi       Concerto and the Violin Concerto.                                                        Schöpfer nach; und er deckt in Leonore das Ideal einer Oper auf, dem Fidelio
se sont efforcés de percer une part supplémentaire de vérité de ce personnage          This list, shows just how hard the artists of harmonia mundi have striven to             nie entsprechen wird.
solidement ancré dans son époque ; au-delà du révolutionnaire prométhéen,              tease out new truths about this personality firmly rooted in his time; beyond the        Bei dem Vorhaben kommen aber auch moderne Instrumente zum Einsatz:
apparaît en filigrane un idéaliste saisi notamment dans son corps-à-corps              Promethean revolutionary, we glimpse an idealist, seen especially in his daily           Nikolai Lugansky und Paul Lewis betrachten die letzten Sonaten und
quotidien avec des instruments indociles... Et ce Beethoven-là s’avère                 struggles with intractable instruments . . . Even though the image must always           die Bagatellen für Klavier aus einem neuen Blickwinkel, während das
prodigieusement VIVANT !                                                               remain a little blurred, a little unreal, this Beethoven is prodigiously ALIVE!          Ensemble Resonanz neuen Versionen der Klavierkonzerte (Nr. 4) und des
                                                             © harmonia mundi 2020                                                              Translation: Charles Johnston   Violinkonzerts nachspürt.

11    français                                                                                                                                                                                                                              tracks
                                                                                                                                                                                                                                            plages cd   
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