Universitas Science-fiction - So alt wie die Zukunft - Université de Fribourg

 
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Universitas Science-fiction - So alt wie die Zukunft - Université de Fribourg
universitas
DÉCEMBRE 2015-02 I LE MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE FRIBOURG, SUISSE I DAS MAGAZIN DER UNIVERSITÄT FREIBURG, SCHWEIZ

                                                   Science-
                                                   fiction
                                                   So alt wie die Zukunft
Universitas Science-fiction - So alt wie die Zukunft - Université de Fribourg
Edito                                               Inhalt

Interessieren Sie sich für Science-Fiction?
Wenn ja, so freut es uns, Ihnen mit die-
ser Ausgabe ein besonderes Präsent zum
Jahres­ende zu kredenzen. Sollten Sie hin-
gegen zu denjenigen gehören, die mit
futuristischen Filmen und Geschichten
nicht so viel am Hut haben, dann hoffe
ich, dass Sie mit diesem «universitas»
einen Blick in eine Welt wagen, die weit
mehr bietet als gute (und schlechte) spe-
cial effects im Kino. Science-Fiction-­Filme
und -Literatur sind unserer Zeit voraus;
gleichzeitig gibt es sie, zumindest die Li-
teratur, seit Menschengedenken. Gewis-
se Werke des griechischen Autors und
Satirikers Lukian von Samosata zählen
ebenso zu den Vorläufern des Science-­
Fiction-Romans wie der Pygmalion-­
Mythos oder auch Ikarus und Dädalus
in ihrer Entschlossenheit, die Erdschwer-
kraft zu überwinden – was ihnen ja be-
kanntlich nicht endgültig gelungen ist.
Überhaupt dreht sich in der Science-Fic-
tion viel, wenn nicht alles, um die Über-
windung von (menschlichen) Grenzen.
Sind wir in der Lage, in der Zeit zu reisen?
Können wir die Vergangenheit abän-
dern? Und schliesslich: Wird der Mensch
eines Tages mithilfe von Maschinen eine
gänzlich neue Ebene erreichen, ja gar zur
Maschine werden? Ist dies überhaupt er-
strebens- und wünschenswert?                   8    dossier > Science-fiction
Ob Sie nun zu den SciFi-Interessierten
gehören oder einfach über eine wissen-          4   fokus
schaftliche Neugierde verfügen: Ein Be­             Fundraising : Plus vite, plus haut, plus fort
such in der «Maison d’Ailleurs», dem
kleinen, aber feinen Science-Fiction-­         52   forschung
Museum in Yverdon-les-Bains, lohnt sich             Erziehungswissenschaften: Demokratie in der Kita
allemal. Ein besonderer Dank geht an
den Direktor des Museums, Marc Atal-           54   recherche
lah, der uns mit einer handverlesenen               Développement durable : Crowd Energy : tous prosommateurs ?
Auswahl an Filmplakaten visuell durch
die Texte führt und als profunder Kenner       56   forschung
mit ein paar Worten auch das Dossier                Standortwettbewerb: Zwischen Heidi und Hayek
«Science-­Fiction» eröffnet.
                                               58   portrait
Ich wünsche Ihnen, liebe Leserinnen                 Jean-Luc Nordmann : un fribourgeois né sous une bonne étoile
und Leser, eine gute Zeitreise ins 2016.
                                               60   lectures
Claudia Brülhart
Chefredaktorin                                 62   news

                                                    Illustrationen: Filmplakate aus der Sammlung des Science-Fiction-Museums
                                                    «La Maison d’Ailleurs» in Yverdon-les-Bains | www.ailleurs.ch

                                                                                                     UNIVERSITAS / DEZEMBER 2015   3
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Plus vite, plus haut,
fokus
                                    plus fort
                                    La devise olympique sied bien au marathon que représente l’implantation du
                                    fundraising et son développement au sein d’une université. Une discipline qui
                                    exige du souffle, comme en témoigne Sabrina Fellmann. Farida Khali

                                    Sabrina Fellmann, le fundraising est une       paysage des hautes écoles suisses exige que
                                    activité relativement récente dans les         nous développions une cohérence institu-
                                    universités suisses …                          tionnelle. Il faut donc trouver un équilibre.
                                    Effectivement, c’est un nouveau métier, qui    Le Rectorat donne la direction de l’insti-
                                    s’est implanté dans les universités depuis     tution, son positionnement. Les facultés,
                                    les années 2000 environ. Contrairement         quant à elles, connaissent leurs disciplines
                                    aux Etats-Unis, cette culture n’existait pas   et les enjeux qui leur sont relatifs. C’est aus-
                                    ici. Il a donc fallu du temps aux profes-      si là que se trouvent les gens de terrain, qui
                                    sionnels du domaine pour s’installer dans      vont véritablement porter et développer
                                    le contexte universitaire et développer        les projets. En collaboration avec le Profes-
                                    des objectifs qui leur soient propres. Au-     seur Markus Gmür, vice-recteur en charge
                                    jourd’hui, cette activité a trouvé sa place    des questions liées au développement, nous
                                    à l’Université de Fribourg et nous abor-       établissons ainsi le lien entre ce que l’insti-
                                    dons ainsi une nouvelle phase en termes        tution veut en termes de développement
                                    de développement.                              global et ce sur quoi les gens travaillent
                                                                                   dans les facultés, concernant les projets
                                    C’est-à-dire ?                                 susceptibles d’être financés par des fonds
                                    Il s’agit de consolider, développer et en-     tiers. Ce n’est qu’ainsi que nous pouvons
                                    tretenir les liens avec la communauté des      soutenir des projets qui correspondent à
                                    partenaires et donateurs de l’Université,      la fois aux points forts de l’Université et à
                                    notamment les alumni, en collaborant           son orientation stratégique. Tout l’enjeu
                                    plus étroitement avec l’Association des        consiste donc à repérer et à présenter un
                                    Amis de l’Université. Celle-ci doit avoir      bon projet. Cette corrélation entre les pro-
                                    toute sa place au sein de l’institution. Il    jets et le profil de l’institution est impor-
                                    faut également renforcer la collaboration      tante, bien sûr, mais on oublie souvent la
                                    avec la communication et le marketing et       portée non moins cruciale de son identité.
                                    s’y intégrer complétement avec nos spéci-      Et le fundraising, compris dans le sens de dé-
                                    ficités. Enfin, nous devons assurer une ex-    veloppement, participe évidemment aussi
                                    pertise professionnelle à tous les moments     à la construction de celle-ci.
                                    et à tous les niveaux des projets, poser les
                                    bonnes questions stratégiques et appré-        Vous devez donc servir d’interface entre la
                                    hender les différents objectifs de manière     politique générale et le travail concret …
                                    intégrée, à moyen et long terme.               En ce qui concerne les projets susceptibles
                                                                                   d’être soutenus par des fonds tiers, effecti-
                                    Comment s’organise le travail dans le          vement. Et ce positionnement stratégique
                                    cadre universitaire ?                          rend le travail passionnant! Mais, plus en-
                                    L’Université de Fribourg compte cinq fa-       core, nous servons aussi d’interface entre
                                    cultés et ne fonctionne pas en top down.       l’institution et la communauté extérieure,
                                    Mais il n’est pas possible non plus de réa-    qui peut la soutenir dans son développe-
                                    gir uniquement à l’impulsion des facultés      ment. Car, si nous sommes intégrés dans
                                    et des départements, parce que le nouveau      l’institution universitaire, nous posons

  4   UNIVERSITAS / DÉCEMBRE 2015
Universitas Science-fiction - So alt wie die Zukunft - Université de Fribourg
© A. Ellena

Plutôt que de rester face à face, hautes écoles et entreprises privées peuvent collaborer pour créer plus vite des projets différents.

aussi un regard extérieur sur elle, ainsi que               interroger l’Etat dans son rôle de finan-
sur ses projets de développement. Cette po-                 ceur principal de l’enseignement et de la
sition aussi est extrêmement intéressante.                  recherche. Les domaines vont de la science
                                                            aux lettres. Le dernier projet en date, nous
Sur ces questions de développement, où                      le devons à un mécène passionné d’his-
situez-vous l’Université de Fribourg dans                   toire, qui a décidé de faire une impor-
le paysage helvétique ?                                     tante donation au Département d’histoire
Vu les moyens dont nous disposons, je                       contemporaine pour le développement de
pense que nous sommes étonnamment                           la thématique de l’histoire des entreprises.
efficaces! C’est une qualité que nos parte-                 Le projet étant cohérant avec les points
naires externes relèvent souvent. Je pense                  forts du Département, il représente, sans
d’ailleurs que cette capacité à créer de                    aucun doute, un atout pour le celui-ci.
beaux projets, avec des moyens peut-être
moins importants qu’ailleurs et en avan-                    Faut-il comprendre qu’il n’est plus
çant de manière très pragmatique, est                       possible d’assurer un enseignement et
aussi une qualité très fribourgeoise. Cela                  une recherche de qualité sans finance-
s’avère positif, car nous développons ainsi                 ment privé ?
une grande proximité tant à l’interne que                   La réponse est clairement non. Les univer-
dans les relations avec nos partenaires. Par                sités ne travaillent pas du tout dans cette
contre, à mon sens, nous manquons parfois                   optique. C’est à l’Etat d’assurer un ensei-
d’un peu d’audace. C’est peut-être lié à une                gnement et une recherche de qualité. Les
certaine modestie, elle aussi fribourgeoise.                fonds privés que nous récoltons servent
C’est bien sûr une belle valeur, pour autant                généralement à développer des voies com-                       Sabrina Fellmann est responsable
qu’elle soit liée à une forte assurance.                    plémentaires ou différentes, à soutenir le                     développement à l’Université de
                                                            lancement de projets-phares, ainsi qu’à                        Fribourg. Depuis cinq ans, elle a
Finalement, qu’est-il possible de financer                  établir de nouveaux ponts entre les dis-                       coordonné le fundraising au sein
par des fonds privés ?                                      ciplines. Ils nous permettent aussi d’être                     de l’institution qu’elle représente
C’est une excellente question. La réponse                   rapides et flexibles, lorsque cela s’avère                     également au Conseil de la
comporte non seulement une composante                       nécessaire, en accélérant la montée d’un                       Fondation Université de Fribourg.
liée à l’éthique de travail, mais doit aussi                projet, par exemple.                                           sabrina.fellmann@unifr.ch

                                                                                                                                 UNIVERSITAS / DEZEMBER 2015     5
Universitas Science-fiction - So alt wie die Zukunft - Université de Fribourg
fokus
                                    Quelles sont les réalisations impor-               Et les contrats alors … publics ou privés ?
                                    tantes qui n’auraient pas pu voir le jour à        C’est une question qui revient de plus en
                                    Fribourg sans un financement externe ?             plus souvent. L’Université étant une ins-
                                    Le premier exemple que j’aimerais évoquer          titution publique, le contrat qu’elle signe
                                    est celui de la Chaire en psychologie du           est, en soi, public. L’entreprise, elle, est
                                    sport, financée par la Banque Cantonale            une institution privée. Dans ce sens, tout
                                    de Fribourg entre 2011 et 2015. Ce finance-        en tenant compte de leur sensibilité, nous
                                    ment nous a permis d’anticiper un déve-            sommes clairs avec les donateurs. Il faut
                                    loppement que l’Université souhaitait de           rester vigilants et nos contrats sont là pour
                                    toute façon réaliser. Le Centre de recherche       régler les modalités de financement et de
                                    Human-IST, qui étudie les interactions             collaboration. C’est pourquoi ils se doivent
                                    homme-machine (voir aussi notre dossier,           d’être précis et exemplaires.
                                    NDLR) représente également un excellent
                                    exemple. C’est un magnifique projet de             La crainte que l’entreprise phagocyte le
                                    développement, mais dans le contexte ac-           projet est une critique récurrente. Que
                                    tuel, je ne sais pas s’il aurait pu voir le jour   répondez-vous à cette question de l’indé-
                                    sans le soutien de nos mécènes. Plus tard,         pendance de l’institution ?
                                    peut-être, mais, compte tenu de l’évolution        Il y aurait un danger si nous étions dans
                                    de l’enseignement et de la recherche, cela         une logique de substitution envers les de-
                                    aurait-il encore été le bon moment ? Nous          voirs de l’Etat, mais ce n’est pas le cas.
                                    aurions peut-être raté la coche …                  J’ajouterais que la plupart des universités
                                                                                       se dotent maintenant de chartes éthiques
                                    Qui sont au juste les donateurs ?                  et que ce sont souvent nos services qui
                                    Nous travaillons surtout avec des mécènes,         sont les premiers à en faire la demande.
                                    des entreprises et des fondations. Il s’agit       Pour notre part, un règlement relatif au
                                    à chaque fois d’approches très différentes.        fundraising est en préparation pour fé-
                                    Avec une entreprise, il faut un dossier            vrier 2016. Il tiendra compte de nos impé-
                                    structuré, avec des voies de développement         ratifs, ainsi que de ce qui a été établi dans
                                    clairement identifiées. Cela ne veut bien          d’autres institutions. Une certaine unifor-
                                    évidemment pas dire que ce n’est pas le cas        misation me semble primordiale. Pour
                                    avec les mécènes, qui n’ont pas non plus           ma part, je n’ai jamais rencontré de dona-
                                    une approche « romantique » de leur acti-          teur qui ait exprimé ou laissé sentir une
                                    vité ; mais, pour eux, l’aspect émotionnel a       volonté d’emprise sur un programme. Les
                                    peut-être encore une place à part. Plusieurs       entreprises ont un mode de fonctionne-
                                    anciens étudiants qui ont accepté de soute-        ment participatif. C’est-à-dire que, sans
                                    nir l’Université m’ont affirmé qu’ils étaient      vouloir s’immiscer dans la recherche fon-
                                    contents de pouvoir « rendre » à leur Alma         damentale, elles ont une attitude entre-
                                    mater un peu de ce qu’ils ont reçu. Je suis        preneuriale lors de l’élaboration d’un pro-
                                    persuadée que ces alumni font partie de            jet. Ce n’est, à mon sens, pas mauvais, à
                                    nos plus grands atouts. Nous constatons            condition que les limites soient claires.
                                    d’ailleurs que nos démarches ont plus de           Nous pouvons répondre à ce besoin par
                                    chance d’aboutir lorsque le donateur réu-          une communication régulière sur l’avan-
                                    nit un lien avec l’institution, la région et       cement, l’état et les résultats des projets
                                    la thématique parrainée. Mais ce n’est pas         qu’elles soutiennent.
                                    non plus une règle absolue. En réalité, il
                                    n’est pas facile de trouver des donateurs gé-
                                    néreux. Il faut être extrêmement persévé-
                                    rant, avoir une personnalité qui rassemble
                                    et surtout … savoir fêter ses échecs autant
                                    que ses victoires ! Car chaque rencontre est
                                    une découverte humaine et peut mener à
                                    de nouvelles collaborations aux moments
                                    les plus inattendus.

  6   UNIVERSITAS / DÉCEMBRE 2015
Universitas Science-fiction - So alt wie die Zukunft - Université de Fribourg
UNIVERSITAS / DEZEMBER 2015   7
Universitas Science-fiction - So alt wie die Zukunft - Université de Fribourg
Science-fiction
dossier
                                     10   La recherche et l’art sont complémentaires
                                          Christian Doninelli

                                     14   Wie wir posthuman wurden
                                          Oliver Krüger

                                     16   Une littérature « sérieuse » ?
                                          Michel Viegnes

                                     18   Transhuman? Digitale Phantastik!
                                          Sabine Haupt

                                     21   Le voyage dans le temps
                                          Jiri Benovsky

                                     23   Gelebte Science-Fiction
                                          Judith Bodendörfer

                                     26   Relation homme-machine entre science et fiction
                                          Florian Evéquoz et Denis Lalanne

                                     28   Imaginäre Wirklichkeit
                                          Jan Kreuels

                                     31   Histoire des dino­saures en science-fiction
                                          Florent Hiard

                                     34   Sound der Zukunft
                                          Felix Wirth

                                     36   Les mouvements de l’avatar
                                          Thibaut Le Naour

                                     40   Transhumanismus: Das Ende des Menschen?
                                          Florian Häubi

                                     42   La science-fiction : un mensonge irrépressible
                                          Didier Clerc

                                     44   Mit Recht in die Zukunft
                                          Marcel Lanz

                                     47   Frankenstein et le monstre de l’économie
                                          Paul H. Dembinski

                                     49   Science-Fiction zwischen Euphrat und Jordan
                                          Florian Lippke

   8   UNIVERSITAS / DÉCEMBRE 2015
Universitas Science-fiction - So alt wie die Zukunft - Université de Fribourg
Marc Atallah, Directeur de la Maison d’Ailleurs

                 UNIVERSITAS / DEZEMBER 2015      9
Universitas Science-fiction - So alt wie die Zukunft - Université de Fribourg
La recherche et l’art
dossier
                                      sont complémentaires
                                      Pourquoi un scientifique ne raffolerait-il pas de science-fiction ? C’est un peu
                                      grâce à elle, et à Isaac Asimov, que Denis Lalanne, directeur du Human-IST
                                      Research Center, a découvert sa vocation. Christian Doninelli

                                      Denis Lalanne, quelle est la différence         de développer des algorithmes capables de
                                      entre science-­fiction et sciences ?            reconnaître les émotions ressenties par les
                                      Je pense que la science-fiction et les scien­   individus. Parfois les machines obtiennent
                                      ces n’ont pas le même objectif. La première     des scores de reconnaissance supérieurs
                                      est une forme d’art. Elle vise avant tout le    aux humains. Je pense que, parmi toutes
                                      divertissement et cherche souvent à antici-     nos recherches, c’est actuellement le do-
                                      per le pire. Les sciences, elles, cherchent     maine le plus susceptible d’inspirer les au-
                                      prioritairement à faire progresser l’huma-      teurs de science-fiction.
                                      nité en général dans ses connaissances et
                                      son bien-être.                                  A quoi peut bien servir une machine ca-
                                                                                      pable de détecter les émotions humaines ?
                                      Malgré ces deux fonctions bien dis-             Nous envisageons d’utiliser cette technolo-
                                      tinctes, la science-fiction peut-elle inspi-    gie dans le télétravail, par exemple pour
                                      rer les scientifiques ?                         des réunions de brainstorming. Quant on
                                      Oui , bien sûr ! Il y a d’ailleurs un exemple   travaille à distance, même si nous sommes
                                      très récent. Dans le film Minority Report,      reliés par les meilleurs écrans de télévi-
                                      dirigé par Steven Spielberg, on voit Tom        sion, nous ne ressentons pas la même chose
                                      Cruise faire de grands gestes sur une sorte     que si nous nous adressons à un interlo­
                                      de panneau vitré qui sert d’interface. Peu      cuteur situé dans la même pièce. Imagi-
                                      de temps après, les chercheurs se sont in-      nons maintenant qu’un participant à une
                                      téressés de plus près à ce mode d’interac-      séance Skype soit vraiment de mauvaise
                                      tion. Puis, Microsoft a mis sur le marché       humeur. Le montrer, grâce à l’analyse
                                      sa fameuse kinect (un appareil qui permet       d’une machine, pourrait-il modifier l’atti-
                                      de contrôler des jeux vidéos sans utiliser      tude de la personne ? Est-ce que cela pour-
                                      de manette NDLR). Ce film a donc influen-       rait rendre cette personne moins conta-
                                      cé la recherche aussi bien que l’industrie.     gieuse pour le groupe ?
                                      Mais on oublie souvent de dire que c’est
                                      un étudiant chercheur du Massachusetts          Mais c’est dangereux pour la protection
                                      Institute of Technology ( MIT ) qui a conçu     de la vie privée ! On ne souhaite pas forcé-
                                      les interfaces homme-machine de ce film.        ment partager ses sentiments.
                                                                                      Effectivement, nous nous trouvons dans
                                      Les recherches que vous menez dans votre        un domaine de recherche émergent : les
                                      centre Human-IST semblent relever, elles        nouvelles possibilités d’enregistrer et ana-
                                      aussi, de la science-fiction.                   lyser des données personnelles, y compris
                                      Ce n’est pas de la science-fiction ! Nous       physiologiques, nous obligent à nous in-
                                      évoluons dans un domaine de recherche           téresser à la « privacy ». Dans le domaine
                                      scientifique basé sur des modèles compu-        de l’interaction homme-machine, nous
                                      tationnels complexes. Par exemple, dans         mettons l’accent sur la « privacy by design »,
                                      un projet sur les interfaces affectives, nous   afin de développer des solutions techno­
                                      analysons les signaux humains, la voix, les     logiques qui garantiront ce respect de la
                                      gestes et les signaux physiologiques, afin      vie privée.

   10   UNIVERSITAS / DÉCEMBRE 2015
Universitas Science-fiction - So alt wie die Zukunft - Université de Fribourg
© C. Doninelli

Denis Lalanne : « J’ai commencé mes études en informatique et sciences cognitives après avoir lu Asimov. »

Pourtant, on dirait parfois que trop de                  Vous cherchez donc à rendre l’interaction
technologie tue la technologie …                         homme-technologie plus conviviale ?
C’est pour cela qu’au Centre Human-IST,                  Nous cherchons effectivement à créer
notre but est de simplifier les interactions             un lien plus humain avec la machine. On
homme-machine. Nous développons, par                     parle d’interface empathique. Par contre,
exemple, des interfaces plus conviviales,                je ne crois pas à la fusion de l’homme avec
plus « invisibles », pour interagir avec l’or-           la machine. Or, c’est un des grands thèmes
dinateur, le bâtiment, la voiture, etc. Nous             de la science-fiction.
cherchons aussi à rendre plus accessible le
monde numérique aux personnes âgées.                     Et vous, la science-­fiction a-t-elle influencé
Contrairement aux films de science-fic-                  vos recherches ?
tion, nous sommes plus dans l’utilité que                En fait, oui. J’étais fasciné par les ouvrages
dans le spectaculaire. Le point commun                   d’Isaac Asimov sur les robots. J’ai fait mon
c’est que nous souhaitons aussi anticiper                doctorat à l’EPFL et, à mes débuts, j’ai pré-
l’avenir et l’influencer.                                cisément travaillé dans le domaine de
                                                         l’intelligence artificielle. Puis, assez vite,
L’habitat occupe aussi une place impor-                  j’ai réalisé que je préférais développer des
tante dans vos recherches.                               machines qui puissent servir les humains,
Oui, d’ailleurs le Centre Human-IST parti-               sans pour autant s’en inspirer dans leur
cipe au projet Smart living lab. On y réflé-             fonctionnement.                                     Denis Lalanne est professeur
chit à l’habitat du futur. Là, l’interaction                                                                 associé au Département d’informa-
entre l’humain et le bâtiment se trouve au               Comment expliquer que, dans la science-­            tique de l’Université de Fribourg.
centre de nos recherches.                                fiction, les machines finissent très sou-           Il dirige le centre Human-IST,
                                                         vent par se retourner contre l’humain ?             un centre de recherche de pointe
Des exemples concrets ?                                  Je pense que c’est une tendance générale            dans le domaine de l’interaction
Les bâtiments sont de plus en plus auto-                 des œuvres d’anticipation, pas seulement            homme-­machine. Parallèlement,
matiques et intelligents, pour des raisons               de la science-fiction d’ailleurs, que de met­       il participe au projet smart living lab,
énergétiques principalement, mais ils sont               tre en scène un futur sombre ou menaçant,           une plateforme interinstitutionnelle
de moins en moins faciles à vivre pour ceux              sans qu’il y ait nécessairement des ma-             dédiée à l’habitat du futur. Aupara­
qui les habitent. Notre rôle est donc de déve-           chines qui prennent le pouvoir. Voyez 1984          vant, Denis Lalanne a obtenu son
lopper de nouvelles interfaces, notamment                d’Orwell, La Planète des Singes de Pierre           doctorat à l’EPFL. Il a aussi travaillé
basées sur la visualisation de données,                  Boulle ou le dernier Houellebecq. Dans de           pour IBM en Californie et enseigné
pour que les habitants puissent mieux les                nombreux films de science-fiction, des ma-          à l’Université d’Avignon en France.​
comprendre et contrôler leur confort.                    chines, d’abord empathiques, finis­sent par         denis.lalanne@unifr.ch

                                                                                                                   UNIVERSITAS / DEZEMBER 2015      11
dossier                               devenir menaçantes, comme dans 2001 :            Elles n’ont pas d’émotion. Elles peuvent
                                      l’Odyssée de l’espace de Kubrick, par exemple    être capables de reconnaître des émotions
                                      (voir article p. 26). Le réalisateur David       humaines ou même d’en faire ressentir,
                                      Cronenberg, lui, est obsédé par la               mais la machine reste une machine. Et der-
                                      fu­sion entre l’homme et la machine. Il en a     rière le comportement de la machine, il y
                                      une vision très noire, qui suggère que la        a toujours un humain qui la programme.
                                      technologie n’est pas au service de l’hom­
                                      me mais, au contraire, qu’elle l’aliène.         Isaac Asimov était chimiste avant de se
                                                                                       lancer dans la littérature. Souhaiteriez-­
                                      Dès lors, doit-on à la science-fiction la dé-    vous aussi franchir le pas ?
                                      fiance qui existe parfois à l’encontre de la     J’ai été tenté à une époque. J’ai écrit quel­
                                      technologie et des scientifiques ?               ques textes, mais je n’ai pas le talent d’Isaac
                                      C’est une vieille idée. Je pense que les gens    Asimov. En revanche, je pense que la re-
                                      ne sont pas dupes. Pour eux la science est       cherche et l’art peuvent être deux activités
                                      utile. On voit, notamment avec les progrès       complémentaires. On ne devrait pas criti-
                                      de la médecine, que les scientifiques sont       quer les scientifiques qui ont envie d’ex-
                                      bienveillants. Mais il est vrai qu’il y a sou-   primer leur créativité de façon plus artis-
                                      vent ce fantasme qui ressort dans les films.     tique, en participant à des projets de films,
                                                                                       de romans ou des expositions. La créativité
                                      Rassurez-nous, vos inventions ne se re-          fait partie des compétences clés des scien-
                                      tourneront pas contre nous ?                     tifiques comme des artistes et elle peut
                                      (Rires). Non, encore une fois, notre objec-      s’exprimer de différentes manières.
                                      tif est de développer des technologies qui
                                      sont bonnes pour l’humain. Nous travail-         La science n’est donc pas complètement
                                      lons avec des psychologues et des sociolo-       imperméable à la science-fiction ?
                                      gues chargés d’évaluer nos prototypes. Et        Evidemment, les scientifiques ne vivent
                                      c’est un procédé itératif : nous collaborons     pas dans une tour d’ivoire. Ils sont lecteurs
                                      jusqu’à ce que nous parvenions à un pro-         et spectateurs. L’influence entre la science
                                      totype que nous jugeons bon. (Il réfléchit)      et la science-fiction est réciproque.
                                      Du reste, pour quelles raisons les machines
                                      se retourneraient-elles contre l’humain ?

                                        Sciences ou science-fiction ?
                                          Pourra-t-on un jour faire revivre un mammouth ?
                                          Joker !

                                          Une voiture propulsée à l’eau, science ou science-fiction ?
                                          Ce n’est pas mon domaine de recherche, mais je veux bien y croire.
                                          C’est une belle idée.

                                          Découvrira-t-on un jour une vie extraterrestre ?
                                          Chacun ses croyances !

                                          L’homme bionique, science ou science-fiction ?
                                          L’homme augmenté ? Je pense que c’est possible, mais je ne le souhaite que
                                          dans certains cas, médicaux par exemple, pour développer des prothèses ou
                                          des orthèses. Je n’aime pas l’idée de fusion de l’homme et de la machine.

                                          Pourra-t-on un jour habiter sur la planète Mars ?
                                          Je ne travaille pas à la Nasa, mais je pense que ce ne sera pas dans 10 ans,
                                          ni dans 20 ans d’ailleurs.

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Wie wir posthuman
dossier
                                             wurden
                                             Der heutige, biologisch basierte Mensch ist überfällig. Überfällig für sein mehr
                                             oder weniger sanftes Ausscheiden aus der Evolutionsgeschichte. Nur: Will er
                                             das auch wirklich? Was macht den Menschen als Menschen aus? Oliver Krüger

   Quo vadis ?                               Es hat nach unserer hominiden Urmutter          dem «Schreiber» des Schweizer Uhrma-
   L’idée que les êtres humains soient       Lucy rund 3,2 Millionen Jahre gedauert bis      chers Pierre Jaquet-Droz (heute noch funk-
   un jour remplacés par des machines,       ebensolche Hominiden (nun der Gattung           tionsfähig im Musée d’Art et d’Histoire in
   qu’ils fusionnent avec elles ou qu’il     homo sapiens sapiens) auf den Gedanken          Neuchâtel zu bewundern). Im 20. Jahrhun-
   puissent être imités par elles ne date
                                             verfielen, dass der bisherige Mensch an die     dert wurden dann im Drama «R.U.R. Ros-
   pas d’hier. Ce type de discours s’ar­
                                             Grenzen seiner biologisch bedingten Leis-       sum’s Universal Robots» (1920) des tsche-
   ti­cule en deux temps : premièrement,
   la construction de créatures artifi-      tungsfähigkeit gelangt sei. Diese an sich       chischen Autoren Karel Čapek zunächst
   cielles, ressemblant aux humains et,      überraschende Einsicht verkünden heute          die literarischen Roboter eingeführt – in
   deuxièmement, la transformation           nicht nur die Vertreter des sogenannten         Anlehnung an das alttschechische Wort für
   d’hommes et de femmes déjà exis-          Posthumanismus und Transhumanismus,             Fronarbeit/Knechtsdienst (robota). Wur-
   tants en des personnes-ma­       chines   sondern auch die populäre Presse stellt den     den in den folgenden zwei Jahrzehnten
   artificielles, les cyborgs. Pourtant,     physischen Tod des Menschen und die             Roboter in den neu entstehenden Pulp-­
   aussi radicales que ces représenta-       Schranken seiner Geistesgaben als ein wei-      Magazinen vor allem als mechanische Hel-
   tions puissent paraître, il faut recon-
                                             teres «kleines Forschungsproblem» dar, das      fer des Menschen charakterisiert, so wurde
   naître que les visions posthuma-
                                             in wenigen Jahren von eifrigen Wissen-          implizit häufig das alte Motiv der Ver-
   nistes et transhumanistes n’ont pas
   brusquement surgi d’un vide cultu-        schaftlern – wie denen des Human Brain          menschlichung bzw. der Wunsch der
   rel, mais constituent plutôt le point     Project – zu lösen sei (wie in GeoWissen        Menschwerdung der künstlichen Geschöp-
   culminant, non seulement du désir         05/2013, Wired 02/2013).                        fe wiederholt. Besondere Bedeutung für
   d’accomplissement, mais également                                                         spätere Utopien hat sicherlich die Kurzge-
   de la pensée progressiste occiden-        Faszination für Frankenstein                    schichte «Automata» (1929) von Sidney
   tale, reposant sur une augmen­            Die Idee, dass Menschen durch Maschinen         Fowler Wright, in der die Roboter bereits
   tation inexorable des performances        ersetzt, mit diesen verschmelzen oder von       als mögliche intelligente Nachfahren einer
   au travail, ainsi que sur la pro-
                                             diesen simuliert werden könnten, ist schon      aussterbenden Menschheit präsentiert
   gression des connaissances ration-
                                             sehr alt. Der entsprechende Diskurs glie-       werden. Erst im Jahr 1955 bewegte dann tat-
   nelles. Restent certaines ques­tions :
   qu’est-ce finalement que la vie, au       dert sich in zwei Aspekte, erstens die Er-      sächlich der erste Industrieroboter, Planet-
   juste ? Et qu’est-ce qui fait que les     schaffung von künstlichen, menschen­            bot, bei General Motors Autoteile. Die kul-
   humains sont des humains ?                ähnlichen Geschöpfen und zweitens dem           turellen Deutungsmuster bestanden also
                                             Ersatz und der Verschmelzung des Men-           schon vor der tatsächlichen Konstruktion
                                             schen mit diesen technischen Wesenhei-          von Robotern.
                                             ten zum Cyborg. Vom antiken Bildhauer
                                             Pygmalion über E.T.A. Hoffmanns be-             Traum vom ewigen Leben
                                             rühmte Olimpia aus der Erzählung «Der           Der zweite Aspekt behandelt die Transfor-
                                             Sandmann» (1816) bis hin zu den Geschöp-        mation existierender Menschen zu künstli-
                                             fen des Dr. Frankenstein (Mary Shelley,         chen Maschinenmenschen. In der Literatur
                                             1818) – die Belebung des Unbelebten bildet      setzt dieses Motiv parallel zur Erfindung
                                             über viele Jahrhunderte ein festes Motiv in     der ersten technischen Medien, dem Gram-
                                             der fiktionalen Literatur. Diese späteren Er-   mophon und Cinematographen, Ende des
                                             zählungen standen in enger Wechselwir-          19. Jahrhunderts ein. Der Grossmeister der
                                             kung zu der seit dem 17. Jahrhundert            frühen Science-Fiction, Jules Verne, lässt im
                                             einsetzen­den Entwicklung der mechani-          Karpathenschloss (Le Château des Carpa-
                                             schen Automatenmenschen, wie etwas              thes, 1892) eine verstorbene Opernsängerin

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unter Zuhilfenahme von Schallplatten und        genauso utopisch ist wie religiöse Hoffnun-
beweglichen Bildprojektionen wiederaufer-       gen auf ein Leben nach dem Tod). Der
stehen. Ein halbes Jahrhundert später er-       Mensch wird damit selbst zur Maschine
dachte Arthur C. Clarke in «Die sieben Son-     und könne alle Aspekte seines unterlege-
nen» (The City and the Stars, 1956) eine        nen menschlichen Daseins überwinden –
Gesellschaft, in der die in einem giganti-      Allwissenheit, Allmacht, Unsterblichkeit
schen Zentralcomputer «gespeicherten» In-       und unerschöpfliche sexuelle Potenz erwar-
dividuen in reale Körper transferiert wer-      ten ihn in seinem virtuellen Paradies.
den, um immer wieder aufs Neue ein
zeitlich begrenztes Leben in der wunder-        Zur Maschine reduziert
vollen Stadt Diaspar zu verbringen. Parallel    Der Trick, den alle Visionen von der Ver-
zu Clarke spielt der polnische Schriftsteller   schmelzung und dem Ersatz des Menschen
Stanisław Lem die Möglichkeiten einer           durch und mit künstlichen Intelligenzen
technischen Immortalisierung und Ma-            und Maschinenwesen nutzen, ist der Ver-
schinisierung des Menschen teils philoso-       gleich. Durch den Vergleich von Menschen
phisch (Dialoge, 1957), teils mit einer Prise   mit Robotern und Computern wird der
Humor durch: In «Gibt es Sie Mr. Jones?»        Mensch per definitionem schon zur Maschi-
(1957) muss ein Rennfahrer, der nur noch        ne, bevor er tatsächlich zum Cyborg werden
aus Prothesen der Cybernetics Company           kann. Die amerikanische Literaturwissen-
besteht, um die Anerkennung und Freiheit        schaftlerin N. Katherine Hayles hat dies in      Quellen / Literatur
seiner Persönlichkeit kämpfen. Diese Ide-       ihrem Buch «How we became posthuman»           > Clynes, Manfred & N. Kline (1960):
en treten nicht zufällig Ende der 1950er        (1999) eindrücklich herausgearbeitet. Denn       «Cyborgs and Space.» In:
Jahre in der Literatur in Erscheinung – Lem     was wird hier verglichen? Leben wird als In-     Astronautics 9/1960, 26–27, 74–75.
                                                                                               > Hayles, N. Katherine (1999):
und Clarke nehmen die Einsichten der neu        formationsverarbeitung verstanden, also
                                                                                                 How we Became Posthuman.
entstandenen Kybernetik als Wissenschaft        Rechenschritte pro Sekunde und Speicher-
                                                                                                 Virtual Bodies in Cybernetics,
der Steuerung von Systemen auf, die durch       kapazität in Bits – oder noch einfacher: Ar-     Literature and Informatics.
Pioniere wie Norbert Wiener, John von           beit und Wissen. Wenn der Sinn von Leben         Chicago: University of Chicago Press
Neumann und Alan Turing geschaffen              auf Arbeit und Wissen sowie deren unbe-        > Krüger, Oliver (2004): Virtualität
wurde. In diesem Zusammenhang hatten            grenzter Steigerung reduziert wird, dann         und Unsterblichkeit. Die Visionen
Manfred Clynes und Nathan Kline den Be-         sind Mensch und Maschine «kompatibel».           des Posthumanismus.
griff Cyborg aus cybernetic organism gebil-     Nur dann ist es logisch, dass der Mensch in      Freiburg: Rombach
det – als Bezeichnung für ein «artificially     der Evolutionsgeschichte durch künstliche
extended homeostatic control system fun-        Rechenmaschinen ersetzt wird.
ctioning unconsciously» – also ein sich
selbst regulierendes Mensch-Maschine            Auf dem Weg zur Vollkommenheit?
System, das im Weltraum lebensfähig wäre        So radikal die Vorstellungen auch erschei-
(Clynes & Kline 1960, 27).                      nen mögen, so sind die Visionen des Posthu-
                                                manismus und Transhumanismus jedoch
Virtuelles Paradies                             nicht unvermittelt aus einem kulturellen
Einen Schritt weiter ging Daniel Stephen        Vakuum heraus aufgetreten, sondern bilden
Halacy im 1965 erschienen Buch «Cyborg –        den bisherigen Gipfelpunkt des abendländi-
Evolution of the Superman», welches die         schen Vervollkommnungsstrebens und Fort-
Entwick­lung des homo sapiens zum homo          schrittsdenkens, die auf einer unaufhörli-
machina als Loslösung aus der Herrschaft        chen Steigerung der Arbeitsleistung und
der natürlichen Evolution und Verwirkli-        rationalen Wissensvermehrung fussen. Auf
chung des Übermenschen normativ propa-          uns wirft dies die Frage nach unserem heuti-
gierte. Ab den 1980ern führten Vertreter des    gen Menschenbild. Was ist Leben eigentlich?
sogenannten Posthumanismus und Tran-            Was macht den Menschen als Menschen
shumanismus wie Hans Moravec, Ray               aus? Der Mensch und seine Gesellschaft wer-
Kurzweil und Frank Tipler diese Ideen fort.     den sich in den kommenden Jahrzehnten
Sie vergleichen explizit die Rechen- und        stark verändern, aber welche Richtung ist
Speicherleistung des menschlichen Ge-           wünschenswert? Dass es Alternativen zu
hirns mit denen von Computern. Sie be-          dem rationalistisch-ökonomisierten Men-
gegnen der «Steinzeit-Biologie» des heuti-      schenbild gibt, hat wohl niemand so tref-
gen Menschen mit seinem sterblichen und         fend formuliert wie der Dichter Novalis:
unveränderbaren Körper mit der Vision,                                                         Oliver Krüger ist ordentlicher
den menschlichen Geist in den Speicher          Wenn nicht mehr Zahlen und Figuren             Professor für Religionswissenschaft
eines Computers zu transferieren, wo er als     Sind Schlüssel aller Kreaturen                 am Departement für Sozial­
Informationsmuster unendlich fortdauern         Wenn die, so singen oder küssen,               wissenschaften.
könne (was – wissenschaftlich betrachtet –      Mehr als die Tiefgelehrten wissen …            oliver.krueger@unifr.ch

                                                                                                    UNIVERSITAS / DEZEMBER 2015   15
Une littérature
dossier
                                            « sérieuse » ?
                                            Longtemps condamnée aux marges des genres, la science-fiction gagne peu à
                                            peu ses galons littéraires. Mettons en lumière son potentiel fictionnel qui se
                                            pense et qui pense la société de demain. Michel Viegnes

   Rehabilitation der                       En Europe continentale, la critique litté-        fort ancien que reprend de manière origi-
   SciFi-Literatur                          raire et l’Université ont longtemps témoi-        nale Villiers de l’Isle-Adam avec L’Eve future
   Nach langem Ausharren unter den          gné une certaine condescendance à l’égard         en 1886, et que le Tchèque Karel Čapek
   Randständigen der Gattungsland-          du vaste corpus qui répond, depuis la fin         élève au statut de mythe technologique
   schaft, gelingt es der Science-Fiction   des années vingt, à la dénomination de            moderne en 1921, grâce à sa pièce Rossum’s
   langsam ihre literarischen Sporen
                                            « science-fiction » et désigné auparavant par     Universal Robots. Nouveau Golem d’une
   abzuverdienen. Noch bis vor kur-
                                            des expressions telles que « merveilleux          science prométhéenne, le robot, person-
   zem war die Verbannung in die so-
   genannte Trivialliteratur ein Fakt,      scientifique » ou scientific romance, comme       nage-clé dans l’œuvre d’Isaac Asimov, est
   besonders in Frankreich. Dies, ob-       aimait l’appeler l’un de ses maîtres fonda-       censé se mettre au service de l’homme,
   wohl in den letzten 20 Jahren her-       teurs, Herbert Georges Wells. Jusqu’à ré-         mais son créateur biologique le soup-
   vorragende universitäre Arbeiten         cemment, cette relégation dans la « paralit-      çonne, dès l’origine, d’avoir à son encontre
   erschienen sind, die wohl auch der       térature » a été constante, notamment en          les mêmes velléités d’indépendance que
   Science-Fiction einmal dieselbe Le-      France. C’est un fait assez ironique, si l’on     lui vis-à-vis du Pouvoir divin.
   gitimität zuteil lassen werden, von      songe que c’est justement dans l’Hexagone
   welcher bereits die Fantasy profi-
                                            qu’est née cette littérature, avec Jules Verne    Avec le soutien du cinéma
   tiert. Im englischsprachigen Raum
                                            et surtout J.H. Rosny aîné, natif de Bruxelles,   Dans le monde anglo-saxon, cette hiérar-
   ist diese Hierarchie im Bereich der
   Literatur weniger ausgeprägt als         mais qui avait élu domicile au pays de Cyra-      chisation des littératures n’a pas la même
   auf dem Kontinent – auch wenn            no de Bergerac, lui-même un lointain défri-       rigueur que sur le continent, même si l’on
   sehr wohl zwischen high-brow und         cheur de ce nouveau continent de l’imagi-         distingue le high-brow du low-brow. En tout
   low-brow unterschieden wird. SF-­        naire avec Fontenelle et Voltaire.                état de cause, les « genres » de la paralittéra-
   Literatur ist keines­wegs eine simple                                                      ture y ont reçu un accueil plus démocra-
   Umsetzung der immer gleichen             Légitimer les genres                              tique, à commencer par le roman policier.
   Handlungsmuster: Die besten Texte        Certes, depuis une vingtaine d’années, on         D’autre part, des œuvres telles que la
   dieser Gattung spielen subtil mit
                                            a vu paraître d’excellentes études universi-      grande tétralogie de H.G. Wells publiée
   der ihr eigenen Sprache, setzen sich
                                            taires, qui vont sans doute, à terme, confé-      entre 1895 et 1898 (The Time Machine, The Is-
   mit dem Medium der Literatur aus­
   ein­ander und konzeptu­alisieren Fra­    rer à la science-fiction la même légitimité       land of Doctor Moreau, The Invisible Man, The
   gen, welche sich der Mensch des 21.      que celle dont jouit le fantastique. Ce der-      War of the Worlds) ou plus encore Brave New
   Jahrhunderts wird stellen müssen.        nier a pour avantage d’avoir été pratiqué         World d’Aldous Huxley (1932) et 1984 de
                                            par des auteurs entrés depuis longtemps           Georges Orwell (1949) sont très rapidement
                                            dans le Canon de la littérature. Sans doute       devenues des classiques. Quant au cinéma,
                                            a-t-il aussi bénéficié du fait qu’il constitue    il flirte dès sa préhistoire avec le merveil-
                                            une facette fondamentale du Romantisme,           leux scientifique, comme on le voit dans
                                            phénomène à la fois transnational et              les fantaisies de Méliès, le poétique Aelita
                                            transmédial dont l’importance est cru-            (1924, d’après un roman d’Alexei Tolstoï) et
                                            ciale dans l’histoire culturelle européenne.      bien sûr Metropolis (1927), le monumental
                                            La science-fiction est apparue plus tard,         chef-œuvre de celui qui réalisa aussi Frau
                                            encore que pour certains spécialistes le          im Mond. Le septième art a non seulement
                                            célèbre Sandmann de Hoffmann, tout                donné des œuvres indiscutablement ca-
                                            comme le Frankenstein de Mary Shelley,            noniques à la SF – on peut citer encore
                                            constituent une sorte de proto-SF, à travers      Things to come (1936) et 2001 : A Space Odys-
                                            le thème de la créature artificielle, mythe       sey (1968) – mais aussi des œuvres encore

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plus expérimentales, telles que La Jetée de        de manière extrêmement subtile avec les
Chris Marker (1962) ou Alphaville de Jean-         codes du genre dont elles sont censées rele-
Luc Godard (1965). Outre son esthétique            ver : ce qui est vrai des Krimi de Friedrich
propre, le cinéma d’auteur est aussi un vec-       Dürrenmatt l’est tout autant des fictions de
teur de légitimation de certaines œuvres           Borges et de Bioy Casares. Un véritable
littéraires : on pense à l’adaptation de           auteur n’est pas plus corseté par les codes
Fahrenheit 451 de Ray Bradbury par Truffaut        – tou­jours en évolution – du récit policier
en 1966, et au Solaris de Tarkovsky (1972),        ou de la science-fiction, qu’il ne l’était par
d’après le roman éponyme de Stanislas Lem.         les contraintes formelles de la tragédie ou
                                                   du sonnet. Autre reproche très similaire,
Sortir de la paralittérature                       cette « littérature de masse » n’inciterait au-
Les œuvres « respectables » ne manquent            cunement le lecteur à se pencher sur le me-
donc pas. Alors à quoi tient cette difficulté      dium littéraire, éviterait même toute « écri-
des arbitres de la légitimation culturelle à       ture » pour mieux l’hypnotiser et l’enfermer
prendre au sérieux la science-fiction ? Il est     dans le rêve éphémère et gratuit d’une fic-
vrai que, comme le roman policier ou d’es-         tion dont la seule ambition est de « tuer le
pionnage, elle a pâti de ses propres vec-          temps ». C’est cet argument, pris à rebours,
teurs. Les expressions américaines de dime         qui a justifié la canonisation d’un auteur
novels ou pulp fiction sont suffisamment           aussi prolifique qu’Alexandre Dumas, car
parlantes, pour désigner « ces livraisons à        on aurait trouvé dans son œuvre des pages
vingt-cinq centimes pleines d’aventures            qui « attirent l’attention sur elles-mêmes »,
policières », que ne dédaignait pas Apolli-        selon la formule de Jean-Yves Tadié dans
naire. La SF s’est beaucoup diffusée, elle         son essai sur Le Roman d’aventures (1982).
aussi, à travers ces pulps, aujourd’hui valo-
risées en tant que pièces de collection,           Réaliser son potentiel
comme on peut le voir dans cette splendide         Que répondre ? D’une part, il n’est pas diffi-
treasure house qu’est la « Maison d’Ailleurs »     cile de mettre en évidence de nombreux
d’Yverdon-les-Bains, qui a publié, il y a          textes de SF qui interrogent le medium lit-
deux ans, Souvenirs du futur, un bel ouvrage       téraire lui-même et jouent sur cette opacité
sur son fonds remarquable. Mais, à côté des        des signes, chère aux théoriciens des an-
chefs-d’œuvre déjà cités et des perles que         nées structuralistes : outre les auteurs déjà
l’on trouve dans des revues « historiques »,       cités, H.P. Lovecraft – dont certains récits
telles que Weird Tales, Amazing Stories,           relèvent de la SF – John Brunner, Norman
Astounding Stories ou Galaxie, combien de          Spinrad, J. G. Ballard, Dan Simmons et bien
collections de poche alignant à l’infini des       sûr Philip K. Dick ont démontré qu’ils ne
textes sans intérêt, de films de série B des       réduisaient pas le langage à sa seule fonc-
années cinquante et soixante, où les enva-         tion référentielle, comme l’ont bien analy-
hisseurs venus de l’espace sont une lourde         sé Roger Bozzetto et Irène Langlet. D’autre
métaphore des « Rouges », de produits com-         part, toute cette littérature, qui englobe la
merciaux qui franchissent sans complexe            science-fiction stricto sensu – où science et
les frontières du ridicule ? Tout cela justifie    technologie jouent un rôle central – et ce
pleinement, pour la chose écrite, les termes       qu’il est convenu d’appeler speculative fic-
de Gebrauchsliteratur, Unterhaltungslitera-        tion, est aussi un miroir des évolutions de
tur, voire Trivialliteratur, et dans les langues   nos sociétés, où devient peu à peu réalité
romanes novela subliteraria, novela por en-        ce qui n’était que fiction il y a à peine un
tregas, letteratura di massa, letteratura popo-    demi-siècle. Le critique américain Fredric
lare, ainsi que le peu ragoûtant « paralitté-      Jameson a théorisé de manière très con­
rature » déjà mentionné.                           vaincante, dans Penser avec la science­-fiction
Rappelons les reproches des théoriciens de         (2008) le potentiel que possèdent les meil-
la (vraie) littérature : le roman « de genre »     leurs textes de cette vaste nébuleuse pour
ne serait que l’application d’un certain           nous permettre de conceptua­liser, à tra-
nombre de recettes, ou de « codes » si l’on        vers le prisme magnifiant de l’imaginaire,
veut être plus généreux, qui lui ôteraient         les questions, peut-être inédites dans l’His-
toute singularité. Pour Tzvetan Todorov,           toire, que va devoir se poser l’homme du
« le chef-d’œuvre littéraire habituel n’entre      vingt-et-unième siècle.
dans aucun genre si ce n’est le sien propre ;
mais le chef-d’œuvre de la littérature de                                                            Michel Viegnes est professeur de
masse est précisément le livre qui s’inscrit                                                         littérature française et comparée
le mieux dans son genre ». C’est faire bon                                                           au Domaine français.
marché de nombreuses œuvres qui jouent                                                               michel.viegnes@unifr.ch

                                                                                                          UNIVERSITAS / DEZEMBER 2015    17
Transhuman?
dossier
                                             Digitale Phantastik!
                                             Transhumanismus nennt sich die Zukunftsvision, in der wir Menschen von
                                             Computern ersetzt werden und ein digitales «ewiges» Leben erhalten. Wie
                                             kann die Literatur auf diese Herausforderung reagieren? Sabine Haupt

   La force de la littérature                Transhumanismus ist so alt wie die mensch-      schen Futurologen Raymond Kurzweil, der
   On ne peut évidemment que se ré-          liche Phantasie. Soviel vorab zur Entspan-      vor 3 Jahren von Google als Berater enga-
   jouir des avancées technologiques         nung. Denn Entspannung ist nötig in einer       giert wurde, spätestens zur nächsten Jahr-
   permettant aux aveugles de recou-         zunehmend digitalisierten Welt, in der –        hundertwende von einer neuen Spezies
   vrer la vue et aux paralytiques de
                                             auf der einen Seite – kulturpessimistische      abgelöst: dem autonomen, bewusst den-
   marcher à nouveau. Pourtant, les
                                             Apokalyptiker den totalitären Teufel an die     kenden, mit Willen und Emotionen ausge-
   scénarios de ceux que l’on appelle
   les transhumanistes vont beaucoup         Wand malen, während – auf der Gegenseite        statteten «transhumanen» Computer.
   plus loin que de tels progrès. Leurs      – naive Sunnyboys aus dem Silicon Valley
   ambitions visent la suppression           versuchen, die Menschheit zu optimieren         Transhumanismus & Literatur
   des corps biologiques, à savoir des       und neu zu erfinden. Dass sie dabei auch        Dass Menschen ihre unmittelbare empiri-
   « wetware » imparfaits et mortels.        noch steinreich werden, ist der (nicht sehr     sche Wirklichkeit transzendieren, diese in
   Mais la situation devient réellement      geheime) Nebeneffekt der neuen Mensch-          ihrer Phantasie und ihrem Denken – via
   problématique quand le transhu-           heitsbeglückungs-GmbHs. Nur: Das Glück          Kunst, Religion, Philosophie und Wissen-
   manisme bascule dans le posthu-
                                             des Menschen stellen wir uns anders vor als     schaft – überschreiten, unterscheidet sie
   manisme. Les conséquences radi-
                                             im Zeitalter der so genannten «Singularity»     von anderen Lebewesen unseres Planeten.
   cales de la pensée transhumaniste
   représentent un sujet de choix pour       ein körperloses Dasein im globalen Super-       Schon die Mythen der Antike erzählen sol-
   la littérature de science-fiction avec,   computer zu fristen. Doch zur produktiven       che Transgressionen. Prometheus, Pygmali-
   comme fer de lance typique de ces         Kritik gehört nun mal Entspannung, d.h.         on und ihre zahlreichen Nachfolger betäti-
   anticipations littéraires, le pessi-      der nüchterne und informierte Blick auf         gen sich schon früh als gottähnliche
   misme. Des mutants du style fan-          das, was ist, sein kann und sein soll. Kriti-   (Kunst-)Schöpfer. Die Weltliteratur kennt
   tastique de la fin du romantisme          sche Entspannung, die es uns erlaubt, den       eine Fülle von Texten, in denen künstliche
   aux romans de SF classiques d’un          medizinischen, ökonomischen und ökolo-          Wesen durch Magie und Kunst, später auch
   Stanislaw Lem, une seule règle pré-
                                             gischen Weizen von der technokratischen         durch phantastische Technik zum Leben er-
   vaut : aucun espoir dans cette litté-
                                             und ideologischen Spreu zu trennen.             weckt werden. Es ist hier aber nicht mög-
   rature. Mais quid, quand de telles
   inventions ne sont plus l’apanage                                                         lich, die Geschichte des literarischen Trans­
   d’une poignée de « savants fous »,        Schöne neue Aussichten                          humanismus vom Pygmalion-Mythos über
   mais sont mises en avant par des          Es ist gewiss begrüssenswert, wenn avan-        die spätromantische Phantastik bis hin zu
   entreprises globales comme Google         cierte Technologien Blinde wieder sehend        den Roboter-Romanen, Cyborg-Manifesten
   & Co ? Comment s’opposer à cette          und Lahme wieder gehend machen, wenn            und Matrix-Filmen der Gegenwart nachzu-
   emprise mercantile sur les cer-           komplex vernetzte Computer für mehr Ver-        zeichnen. Mir geht es vielmehr um den
   veaux ? Comment la littérature et         kehrssicherheit, einen nachhaltigeren Um-       Transhumanismus als Diskurs, als moder-
   son étude peuvent-elles encore
                                             gang mit Ressourcen oder bessere Krank-         nes, nach bestimmten Regeln konstruiertes
   répondre à ce défi ?
                                             heitspräventionen sorgen. Keine Frage. Die      Narrativ. Ausserdem sollen kurz die «trans­
                                             Szenarien der so genannten Transhumanis-        humanistischen» Aspekte des Literaturbe-
                                             ten gehen über solche Fortschritte aber         triebs und der Literaturwissenschaft ange-
                                             weit hinaus. Ihre Ambitionen zielen auf         rissen werden. Zum Beispiel die Frage,
                                             eine radikale Wende der menschlichen            inwiefern die Literatur und ihre Agenten
                                             Evolution: auf die Abschaffung des biologi-     bzw. User (AutorInnen, LeserInnen, Verle-
                                             schen Körpers als unvollkommene und             gerInnen, KritikerInnen, Wissenschaftle-
                                             dem Tod geweihte «Wetware». Der Mensch          rInnen) am Prozess einer allmählichen
                                             werde, so heisst es u.a. beim amerikani-        Enthumanisierung bzw. Entkörperlichung

   18     UNIVERSITAS / DÉCEMBRE 2015
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