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FMS – SMF Forum Médical Suisse – Forum Medico Svizzero – Forum Medical Svizzer – Schweizerisches Medizin-Forum jo u r n al Swiss Peer re d vie we Medical Forum 836 A. Cunha dos Santos Silva, 840 T. Andrees, B. Küchler, 844 L. Thiekalmuriyil Sebastian, D. Hayoz K. El-Hag, M. Krause S. Rivolta, B. Balestra Le kyste adventitiel poplité Vom Asthma bronchiale Unklare Bauchschmerzen zum kardialen Thrombus bei einem Asylsuchenden 41 10. 10. 2018 With extended abstracts from “Swiss Medical Weekly” 832 P. Jent, C. Berger, S. Streit, R. Sommerstein Les oreillons: de l’histoire ancienne? Offizielles Fortbildungsorgan der FMH Organe officiel de la FMH pour la formation continue Bollettino ufficiale per la formazione della FMH Organ da perfecziunament uffizial da la FMH www.medicalforum.ch Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
SOMMAIRE 827 Rédaction Rédacteur conseil Prof. Nicolas Rodondi, Berne (Rédacteur en chef); Prof. Rolf A. Streuli, Langenthal Prof. Stefano Bassetti, Bâle; Dr Ana M. Cettuzzi-Grozaj, Bâle Membres-adjoints à la rédaction (Managing editor); Prof. Idris Guessous, Genève; PD Dr Daniel Franzen, Zurich; Dr Jérôme Gauthey, Bienne; Prof. Reto Krapf, Liestal; Prof. M artin Krause, Münsterlingen; Dr Francine Glassey Perrenoud, La Chaux-de-Fonds; Prof. Klaus Neftel, Berne; Prof. Gérard Waeber, Lausanne; Dr Markus Gnädinger, Steinach; Dr Daniel Portmann, Winterthour; PD Dr Maria Monika Wertli, Berne Prof. Sven Streit, Berne Sans détour R. Krapf 830 Restriction sodée pas trop stricte et apports généreux en potassium Articles de revue P. Jent, C. Berger, S. Streit, R. Sommerstein a r tic le 832 Les oreillons: de l’histoire ancienne? Peer re v ie we d Cet article a pour objectif de rappeler les manifestations cliniques de cette infection, qui est à nouveau en augmentation à l’échelle mondiale depuis quelques années, et de discuter des nouvelles connaissances. A. Cunha dos Santos Silva, D. Hayoz a r tic le 836 Le kyste adventitiel poplité Peer re v ie we d Bien que le kyste adventitiel poplité soit une entité clinique rare, il est important pour le praticien de la connaître pour ne pas s’égarer lors des investigations et ainsi conclure à un diagnostic erroné. Casuistiques T. Andrees, B. Küchler, K. El-Hag, M. Krause a r tic le 840 Vom Asthma bronchiale zum k ardialen Thrombus Peer re v ie we Eine 55-jährige Asthmatikerin stellte sich mit chronischer Müdigkeit, Abgeschlagen- d heit, Myalgien und rezidivierenden, spontan auftretenden Hautläsionen vor. L.Thiekalmuriyil Sebastian, S. Rivolta, B. Balestra a r tic le 844 Unklare Bauchschmerzen bei einem Asylsuchenden Peer re v ie we Ein 24-jähriger Mann aus Eritrea kommt nach mehrmonatiger Reise über Äthiopien, Sudan, Libyen, Italien im Tessin d an. In Italien wurde er wegen des Verdachts auf eine Atemwegsinfektion antibiotisch behandelt. Prostaplant ® - F – le nouveau produit (LS) de Schwabe Pharma admis par les caisses maladie, remplace Prostagutt®-F avec effet immédiat Le nouveau médicament de Schwabe Pharma AG contre les problèmes de prostate a reçu une indication élargie et n’est désormais disponible que sur ordonnance (Liste B). Prostaplant®-F remplacera complète- ment Prostagutt®-F à la fin de 2018 en tant que produit admis par les caisses maladie (LS). Prostagutt®-F et Prostaplant®-F, deux produits de Schwabe Pharma AG à Küssnacht am Rigi, ont les mêmes composition (Sabal WS® 1473 et Urtica WS® 1031), galénique et dosage. Prostaplant®-F peut maintenant être utilisé non seulement pour les problèmes de prostate naissants, mais aussi pour les problèmes de prostate persistants avec troubles de la miction et est donc nouvellement inscrit sur la liste B pour prescription médicale uniquement. L’information professionnelle abrégée de Prostaplant®-F de Schwabe Pharma AG se trouve à la page suivante. Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
SOMMAIRE 828 Coup d’œil E. Markert, S. Kull, N. Fischer, B. Apel, B. Padberg Sgier 848 Biker’s nodule Seit einigen Monaten beobachtete die 53-Jährige eine zunehmend störende und schmerzhafte Schwellung am rechten Sitzbein, die zum Zeitpunkt der Diagnose eine Grösse von 5 cm erreicht hatte. Swiss Medical Weekly Editorial Board: Prof. Adriano Aguzzi, Zurich (ed. in chief); Prof. Manuel Battegay, Basel; Dr. Katharina Blatter, Basel (Managing editor); Prof. Jean-Michel Dayer, Geneva; Dr. Natalie Marty, Basel (Managing editor); Prof. André P. Perruchoud, Basel (senior editor); Prof. C hristian Seiler, Berne; Prof. Peter Suter, Geneva (senior editor) The “Swiss Medical Weekly“ is the official scientific publication of the Swiss Society of Internal Medicine, Swiss Society of Infectiology, Swiss Society of Rheumatology and Swiss Society of Pulmonary Hypertension. The journal is supported by the Swiss Academy of Medical Sciences (SAM) and the Swiss Medical Association (FMH). Abstracts of new articles from www.smw.ch are presented at the end of this issue. Information professionnelle abrégée Prostaplant®-F Composition: 1 capsule contient 160 mg d’extrait sec standardisé lipophile de drupes de sabal et 120 mg d’extrait sec de racines d’orties (titré à 18 mg d’acides aminés); excipient: colorant E 131. Indications: Soulagement des troubles à la suite d’une hyperplasie bénigne de la prostate. Posologie: 1 capsule 2 fois par jour à prendre avec un peu de liquide et sans la croquer. La durée du traitement n’est pas limitée dans le temps. Propriétés/Effets: L’extrait de sabal inhibe à la fois la 5α-réductase et l’aromatase, tandis que l’extrait d’orties n’inhibe que l’aromatase. Ces deux extraits ont un puissant effet synergique au niveau de l’inhibition de l’aromatase. Effets indésirables: des troubles gastro-intestinaux ont été observés dans quelques cas. Interac- tions: aucune connue. Présentation: 60 et 120 capsules. Catégorie de vente: B. Pour de plus amples informa- tion, prière de consulter le Compendium Suisse des Médicaments. Schwabe Pharma AG, 6403 Küssnacht. Impressum Swiss Medical Forum – Marketing EMH / annonces: (abonnements de courte durée voir obtention explicite de l’autorisation de Forum Médical Suisse Dr Karin Würz, Responsable www.medicalforum.ch) EMH et sur la base d’un accord écrit. Organe officiel de formation continue communication et marketing, de la Fédération des médecins suisses tél. +41 (0)61 467 85 49, fax +41 ISSN: version imprimée: 1424-3784 / Note: Toutes les données publiées dans FMH et de la Société Suisse de Méde- (0)61 467 85 56, kwuerz@emh.ch version en ligne: 1424-4020 ce journal ont été vérifiées avec le plus cine Interne Paraît le mercredi grand soin. Les publications signées Abonnements membres FMH: du nom des auteurs reflètent tout Adresse de la rédaction: Eveline Maegli, FMH Fédération des médecins suisses, © EMH Editions Médicales Suisses SA l’opinion de ces derniers, pas forcé- Assistante de la rédaction FMS, Elfenstrasse 18, 3000 Berne 15, (EMH), 2018. Le Forum Médical Suisse ment celle de la rédaction du FMS. EMH Editions Médicales Suisses SA, tél. +41 (0)31 359 11 11, est une publication «open-acess» Les doses, indications et formes Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz, fax +41 (0)31 359 11 12, dlm@fmh.ch de EMH. Sur la base de la licence d’application mentionnées doivent en tél. +41 (0)61 467 85 55, Creative Commons «Attribution – Pas tous les cas être comparées aux fax +41 (0)61 467 85 56, Autres abonnements: EMH Editions d’Utilisation Commerciale – Pas de notices des médicaments utilisés, office@medicalforum.ch, Médicales Suisses SA, abonnements, Modification 4.0 International», EMH en particulier pour les médicaments www.medicalforum.ch Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz, accorde à tous les utilisateurs le droit, récemment autorisés. tél. +41 (0)61 467 85 75, illimité dans le temps, de reproduire, Soumission en ligne des manuscrits: fax +41 (0)61 467 85 76, abo@emh.ch distribuer et communiquer cette créa- Production: Die Medienmacher AG, http://www.edmgr.com/smf tion au public, selon les conditions Muttenz, www.medienmacher.com Prix d‘abonnement: avec Bulletin des suivantes: (1) Citer le nom de l’auteur; Editions: EMH Editions Médicales médecins suisses 1 an CHF 395.– / (2) ne pas utiliser cette création à des Suisses SA, Farnsburgerstrasse 8, étudiants CHF 198.– plus frais fins commerciales; (3) ne pas modifier, 4132 Muttenz, tél. +41 (0)61 467 85 55, de port; sans Bulletin des médecins transformer ou adapter cette création. fax +41 (0)61 467 85 56, www.emh.ch suisses 1 an CHF 175.– / étudiants L’utilisation à des fins commerciales Photo de couverture: CHF 88.– plus frais de port peut être possible uniquement après © Kateryna Kon | Dreamstime.com Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
SANS DÉTOUR 830 Lire le «Sans détour» de manière encore plus actuelle: «online first» sur w w w.medicalforum.ch Sans détour Prof. Dr méd. Reto Krapf un profil spécifique de biomarqueurs, compa pour beaucoup de gens. Outre les dépôts amy Pertinent pour la pratique loïdes sous forme de plaques et la formation tible avec une activité inflammatoire accrue et une réorganisation de la matrice extracellu d’enchevêtrements neurofibrillaires (protéine Restriction sodée pas trop stricte Tau), la perte massive de neurones et de sy laire, était retrouvé. Au contraire, l’insuffisance et apports généreux en potassium napses est à l’origine du déclin cognitif. Dans la cardiaque à fraction d’éjection réduite est avant Une très grande revue systématique est par maladie d’Alzheimer, c’est avant tout la forma tout caractérisée par un profil de marqueurs de venue aux conclusions suivantes, confirmant prolifération cellulaire. Les formes intermé tion (assurée à vie chez les sujets sains) de nou largement les nombreuses données acquises au diaires ou mixtes de ces types d’insuffisance veaux neurones dans l’hippocampe qui est for cours de ces dernières décennies concernant cardiaque présentaient également un profil tement réduite. Des études épidémiologiques l’effet des apports alimentaires en sodium et en de biomarqueurs se chevauchant. Il s’agit là suggèrent la valeur préventive de l’activité potassium sur la pression artérielle et les mala d’informations essentielles quant aux méca physique régulière, bien que celle-ci n’ait pas dies cardiovasculaires: toute réduction supplé nismes physiopathologiques et aux cibles thé pu être clairement démontrée dans les études mentaire des apports en sodium (estimés sur la rapeutiques potentielles, et éventuellement cliniques contrôlées (problème de sélection base de l’urine du matin) en-deçà du seuil de 5 g aussi pour la détermination de nouveaux para trop tardive des patients alors que la maladie (réduction encore recommandée aujourd’hui mètres de suivi plus précis. était déjà trop avancée?). Dans un modèle mu par l’Organisation mondiale de la santé [OMS]!) JACC 2018, doi.org/10.1016/j.jacc.2018.06.050. rin, il a été montré qu’une stimulation (par mé n’apporte rien de plus que des effets indé Rédigé le 14.09.2018. thodes transgéniques ou pharmacologique sirables (orthostatisme, légère augmen ment induite) isolée de la neurogenèse tation des affections cardiovasculaires, ne permettait pas à elle seule d’inter telles que syndrome coronaire et acci Zoom sur … Syndrome de sevrage rompre le développement de la ma dents vasculaires cérébraux). Le phéno alcoolique ladie d’Alzheimer, contrairement à mène de courbe en J ou en U entre les l’activité physique (= 3 heures de roue/ évènements cardiovasculaires et les – Survient chez jusqu’à 50% des patients après la réduction jour – ! – dans le cas des souris): elle sti apports en sodium est donc probable abrupte d’une surconsommation sévère. mule la neurogenèse et inhibe le déclin ment bien réel. Concernant les apports – Survient le plus souvent au cours des 24 heures suivant la cognitif, la stimulation du «brain-de en potassium, tout gramme supplé- réduction/l’arrêt. rived neurotrophic factor» (BDNF) in – Symptômes et signes: mentaire consommé était associé à une duite par l’activité physique ayant joué • hyperactivité du système nerveux autonome (avant tout fréquence réduite des évènements car un rôle central dans ce processus. La transpiration, tremblements, tachycardie, hypertension, hy- diovasculaires (importance du rapport protection contre la maladie d’Alzhei perthermie); sodium/potassium alimentaire). • agitation, angoisse et panique; mer semble donc reposer sur deux fac Etant donné que la compréhension de • insomnie; teurs, qui constituent une cible thé cette étude et des études similaires (et • hallucinations visuelles, tactiles et auditives (env. 5%). rapeutique double: stimulation de la leur mise en application au quotidien) – Symptômes ayant tendance à être plus sévères chez les patients neurogenèse (hippocampique) et du dépend des termes choisis (sodium, jeunes. BDNF. sel, chlorure de sodium) et des unités – Env. un patient symptomatique sur 10 est victime d’une crise Science 2018, doi:10.1126/science.aan8821. utilisées (gramme, mol), les lecteurs convulsive tonico-clonique. Rédigé le 13.09.2018. – En l’absence de traitement, un delirium tremens se développe sont invités à consulter le texte expli dans un tiers des cas. catif à la fin. The Lancet 2018, doi:10.1016/S0140-6736(18)31376-X. JAMA 2018, doi:10.1001/jama.2018.10574 (l’article contient égale- Rédigé le 13.09.2018 sur indication du Toujours digne d’être lu ment un score destiné à évaluer la probabilité de survenue de ce Prof. M. Christ-Crain (Bâle). syndrome). Bon pronostic malgré des Rédigé le 15.09.2018. convulsions fébriles durant Pour les médecins hospitaliers la petite enfance Nouveautés dans le domaine Environ 3% des enfants âgés de moins de 5 ans Profils des biomarqueurs et physiopatho- de la biologie sont victimes de convulsions fébriles. Pendant logie de l’insuffisance cardiaque longtemps, on a cru que ces enfants développe La différenciation entre insuffisance cardiaque Comment l’activité physique peut-elle raient des troubles du développement mental. à fraction d’éjection préservée et insuffisance protéger contre la maladie d’Alzheimer? Une analyse très approfondie de près de 400 en cardiaque à fraction d’éjection réduite, qui Face à la longévité humaine croissante, la ma fants âgés de 10 ans (Angleterre), qui avaient été revêt une très grande pertinence sur le plan ladie d’Alzheimer continuera probablement victimes d’une convulsion fébrile durant leur thérapeutique, est le plus souvent confirmée à gagner du terrain, passant de 30 millions de petite enfance et ne présentaient pas d’anoma par échocardiographie, et éventuellement par personnes atteintes à travers le monde au lie neuropsychologique avant la crise fébrile, a imagerie par résonance magnétique cardiaque. jourd’hui à 100 millions de personnes atteintes montré que ces enfants ne présentaient ni limi Au moyen d’une analyse de réseau (identifica d’ici 2050, selon les estimations, dans un tations des performances intellectuelles et sco tion d’interactions/associations de différents contexte d’interventions thérapeutiques effi laires ni troubles du comportement. métabolites), il a été montré qu’en cas d’insuffi caces faisant toujours défaut. Développer cette NEJM 1998, doi:10.1056/NEJM199806113382403. sance cardiaque à fraction d’éjection préservée, maladie représente une préoccupation majeure Rédigé le 15.09.2018. SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2018;18(41):830–831 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
SANS DÉTOUR 831 cette étude justifie largement d’explorer plus chant la réponse des CLI. Il est intéressant de Cela nous a donné à réfléchir en détails cette relation. Il est vraisemblable constater que ces deux types de cellules (Th2 que bon nombre de personnes ne savent pas et CLI) secrètent alors les mêmes cytokines Auteurs hyperprolifiques forcément si elles sont venues au monde à «de l’asthme» (IL-5 et IL-13). Toutefois, appa Les auteurs hyperprolifiques, dont le nombre a l’aide d’une méthode de procréation médica remment seules les cellules Th2 sécrètent des considérablement augmenté ces 15 dernières lement assistée et, le cas échéant, quelle mé IL-4 (avec activation des cellules B et sécrétion années, sont des auteurs publiant au moins thode a été utilisée. Toutefois, il pourrait bien d’IgE). Ces deux voies sont aujourd’hui regrou 72 manuscrits originaux par an (soit un tous valoir la peine de poser la question lors de l’éva pées sous le terme «asthme de type 2». A ce les 5 jours!). A l’université Érasme de Rotterdam luation des hypertensions ou des maladies sujet, nous publions volontiers à nouveau la ainsi qu’à l’université Harvard de Boston, les athérosclérotiques (surtout chez les patients figure 1 issue de l’article du groupe de travail auteurs de ce type s’accumulent: on en compte atypiquement jeunes et/ou sans facteurs de «Asthme» de la Société Suisse de Pneumo respectivement sept et cinq, la plupart d’entre risque classiques)! logie, qui avait été publié l’année dernière eux épidémiologistes, qui extraient des don JACC 2018, doi.org/10.1016/j.jacc.2018.06.060. dans le FMS (cf. fig. 1). nées issues d’études de cohorte. Une propen Rédigé le 15.09.2018. Forum Méd. Suisse 2017, https://doi.org/10.4414/ sion hyperprolifique s’observe également dans smf.2017.02903. les pays promouvant la recherche par le biais Rédigé le 13.09.2018. de subventions d’Etat pour le propre compte Le coin des lecteurs des auteurs (Malaisie et Arabie saoudite). Une Texte explicatif relatif au «Pertinent pour la part considérable des auteurs de la bioméde Nous remercions le Dr Thomas Rothe (Coire) pratique»: Sodium, sel ou chlorure de sodium cine ont atteint leur statut hyperprolifique de nous avoir pertinemment indiqué que notre peu de temps après avoir été promu à un poste illustration sur la pathogenèse de l’asthme 2,5 g de chlorure de sodium (NaCl) contiennent de direction important (chef de département éosinophilique chez l’adulte était trop sim 1 g de sodium. En conséquence, dans l’étude évo- ou de clinique), la cardiologie en étant le prin pliste: l’asthme éosinophilique peut appa quée, la valeur supérieure sûre de 5 g de sodium cipal exemple. Cela nous indique (ce qu’un raître en raison d’une cause allergique et ainsi correspond à une quantité de 12,5 g de chlorure grand nombre de ces personnes avouent hon impliquer une activation de l’inflammation de sodium. Une cuillère à café bien remplie nêtement lorsqu’on les interroge) que bien médiée par les cellulesTh2 (cf. fig. 1 dans le contient environ 5 g de chlorure de sodium ou 2 g de sodium. souvent, les critères d’auteurs du groupe de FMS 36/2018, p. 721). Alternativement, l’asthme Le sodium a un poids moléculaire de 23;1 g de Vancouver (pour être qualifié d’auteur, néces éosinophilique peut se développer sans pa sodium équivaut donc environ à 43 mmol. Si vous sité d’une forte implication dans les aspects thogenèse allergique et indépendamment des souhaitez mesurer la charge sodique nette de vos centraux du travail de recherche et de publi cellules Th2, via les cellules lymphoïdes in patients au moyen d’une collecte d’urine de cation) ne sont toujours pas respectés. Ce sta nées (CLI). Ces cellules peuvent être activées 24 heures, alors 43 mmol/24 heures correspondent tut hyperprolifique est peut-être également par le biais d’antigènes viraux ou fongiques, à 1 g de sodium et 215 mmol/24 heures à une encouragé par la mauvaise habitude qui a été et notamment la pollution atmosphérique. charge nette de 5 g. L’apport en sodium effectif est prise de déléguer la rédaction de sa «propre» Les interleukines 25 et 33 ainsi que la lympho légèrement plus élevé, car le sodium est éliminé publication aux sponsors. poïétine stromale thymique font ici office par voie extrarénale via la desquamation de la Nature 2018, doi:10.1038/d41586-018-06185-8. de cytokines intermédiaires majeures déclen peau, les selles et la transpiration. Rédigé le 14.09.2018. Allergènes Particules de suie Plume suisse Epithélium Hypertension: un effet indésirable à long bronchique terme de la fécondation in vitro? Cellules dendritiques Le nombre de fécondations in vitro a consi Macrophages dérablement augmenté, si bien qu’aujourd’hui, 1,5–4% de tous les nouveau-nés seraient conçus Mastocyte Lymphocyte T Cellules tueuses de cette façon. Environ 2–3% des adolescents naïf naturelles non sélectionnés pourraient présenter une hy IL 9 pertension. Cinq années après l’examen initial FcεRI ILC 2 ILC 2 de volontaires nés par fécondation in vitro TH2 ayant entre-temps atteint l’âge de 17 ans (n = 52), IL 5 IL 5 une mesure de la pression artérielle sur IL 4 IL 13 Cellules B 24 heures a montré une hypertension systo IL 13 lique (+4 mm Hg) et diastolique (+2 mm Hg) Eosinophiles IL 13 chez un peu plus de 15% d’entre eux, contre un seul cas d’hypertension (formellement 2,3%) chez les contrôles. Un trouble de la fonction Cellule musculaire lisse endothéliale et une élasticité artérielle réduite y étaient également associés. Bien que l’on puisse émettre des critiques quant à la taille re Inflammation éosinophilique allergique Inflammation éosinophilique non allergique lativement petite de la cohorte, à l’utilisation d’une seule mesure de la pression artérielle sur Figure 1: Inflammation dans les phénotypes éosinophiliques de l’asthme (issu de: Rothe T. Asthme 24 heures et à l’absence de mise en aveugle, bronchique chez l’adulte. Forum Med Suisse. 2017;17(8):187–93). SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2018;18(41):830–831 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
ARTICLE DE REVUE 832 Aperçu et connaissances acquises suite à de nouvelles épidémies d’envergure Les oreillons: de l’histoire ancienne? Dr méd. Philipp Jent a , Prof. Dr méd. Christoph Berger b , Prof. Dr méd. Sven Streit c , PD Dr méd. Rami Sommerstein a a Universitätsklinik für Infektiologie, Inselspital, Universität Bern; b Abteilung Infektiologie und Spitalhygiene, Universitäts-Kinderspital, Universität Z ürich; c Berner Institut für Hausarztmedizin (BIHAM), Universität Bern En raison de l’incidence en déclin des oreillons depuis l’introduction d’un vaccin ef- ficace, cette maladie infectie use a perdu en importance, y compris en tant que a r tic le Peer diagnostic différentiel. Dans le cadre d’une épidémie d’oreillons survenue en 2017, re v ie we le manque de connaissance de cette affection ont conduit à des examens, hospitali- d sations et soins intensifs inutiles. Contexte but de la parotidite [3]; le taux de reproduction de base (R0) est de 10–12. Les oreillons sont une maladie infectieuse très conta- La figure 1 présente l’évolution typique des oreillons. gieuse (ancienne dénomination: «parotidite épidé- Après une période d’incubation de 12–25 jours, un syn- mique»), qui est causée par le virus ourlien, un virus drome inflammatoire non spécifique (phase prodro- enveloppé à ARN simple brin de la famille des Paramyxo- mique: fièvre, malaise, céphalées) survient chez env. viridae. En Suisse, un vaccin vivant basé sur la souche vi- 70% des patients, tandis que 30% des infections ont rale Jeryl Lynn atténuée a été introduit dans les années une évolution subclinique [5]. Plus de 95% des malades 1960 (depuis 1998, il existe également une souche déri- symptomatiques développent 2 jours plus tard une pa- vée de Jeryl Lynn [RIT 4385]). Une autre souche vaccinale rotidite auto-limitante le plus souvent bilatérale (dans (Rubini) n’est aujourd’hui plus utilisée car plusieurs 90% des cas). D’autres glandes sont aussi parfois tou- études ont montré un effet protecteur insuffisant [1], rai- chées (sialadénite touchant plusieurs glandes sali- son pour laquelle l’Organisation mondiale de la santé vaires dans 10% des cas, pancréatite dans 4% des cas). (OMS) et l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) dé- La tuméfaction parotidienne douloureuse débute de- conseillent son utilisation depuis 2002 [2]. vant le lobe de l’oreille et s’étend en direction caudale Contrairement à la plupart des pays européens et aux et ventrale sur une période de 2–3 jours, avec un angle Etats-Unis, les oreillons ne sont pas une maladie à décla- mandibulaire de plus en plus effacé et un gonflement ration obligatoire en Suisse et il n’existe dès lors pas de diffus des tissus mous (fig. 2), puis elle persiste durant données fiables concernant le nombre de cas. Aux Etats- environ 1 semaine. Le gonflement des joues en cas Unis, les cas d’oreillons avaient drastiquement chuté d’oreillons est de consistance molle alors qu’à l’inverse, après l’introduction du vaccin, passant de plus de une parotidite bactérienne se traduit par un gonfle- 180 000 cas par an à quelques centaines par an [3]. Toute- ment dure et très douloureuse. Les patients atteints fois, depuis le début des années 2000, de grandes épidé- des oreillons se plaignent souvent en plus d’otalgies et mies avec plusieurs milliers de malades ont à nouveau de douleurs lors de la mastication. été observées à la fois aux Etats-Unis et en Europe. Les La complication la plus fréquente des oreillons est l’or- causes qui en sont à l’origine sont discutées plus bas. Du- chite (le plus souvent unilatérale; 20% chez les rant l’ère prévaccinale, l’infection touchait avant tout les hommes post-pubertaires), qui survient 4–8 jours enfants âgés de 5 à 9 ans, tandis que depuis ces dernières après le début de la parotidite. Dans 40–70% des cas, années, elle affecte en premier lieu les jeunes adultes. l’orchite entraîne une atrophie testiculaire, mais il en résulte rarement une hypospermie permanente perti- nente (13% plus fréquente chez les jeunes adultes avec Manifestations cliniques antécédents d’orchite ourlienne que dans le groupe contrôle [6, 7]). Chez les femmes, une ovarite s’observe Les oreillons sont transmis par contact avec de la sa- dans 5% des cas, mais les répercussions sur la fertilité live, des sécrétions respiratoires (toux, éternuements) ne sont pas connues. et, dans une moindre mesure, des surfaces [4]. Les ma- Les oreillons s’accompagnent dans 15% des cas d’une lades sont typiquement très contagieux durant la pé- méningite aseptique cliniquement manifeste, et une Philipp Jent riode allant de 3 jours avant jusqu’à 5 jours après le dé- pléiocytose lymphocytaire du liquide céphalo-rachi- SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2018;18(41):832–835 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
Article de revue 833 festes sont très rares. D’autres complications très rares sont les arthrites auto-limitantes, la cholécystite acal- culeuse, la thyroïdite et la kératoconjonctivite [4, 5]. La question de savoir si l’infection est à l’origine d’une augmentation des avortements spontanés en début de grossesse est controversée [8]. Au cours des dernières grandes épidémies, de plus faibles taux de complications ont été observés, avant tout car les infections survenant chez les sujets préala- blement vaccinés sont responsables d’une affection moins sévère avec moins de complications [9]. Figure 1: Evolution temporelle typique des oreillons. Diagnostic et traitement La définition clinique des oreillons la plus utilisée est la suivante: parotidite aiguë persistant durant plus de 2 jours, sans autre explication manifeste (par ex. sialo- lithiase). Les diagnostics différentiels de la parotidite ourlienne sont présentés dans le tableau 1. Toutefois, la valeur prédictive positive de la définition clinique est limitée en dehors des épidémies, raison pour la- quelle un diagnostic de laboratoire est indiqué dans la plupart des cas, et particulièrement dans les cas aty- piques (parotidite unilatérale ou absente, méningite isolée). L’hémogramme montre des altérations peu spécifiques, telles qu’une leucopénie avec lymphocy- tose relative, mais une leucocytose s’observe parfois aussi. L’amylase sérique est typiquement élevée. En cas de méningite, une pléocytose du LCR, avec des va- leurs généralement comprises entre 10 et 800 cel- lules/µl, est retrouvée [10]. Hormis durant la phase Figure 2: Contour des joues et du cou en cas de parotidite précoce, celle-ci est à prédominance lymphocytaire. avec angle mandibulaire effacé (lymphadénopathie cervicale La concentration de protéines dans le LCR est le plus non spécifique en règle générale surtout sous l’angle souvent normale à légèrement accrue, et la concentra- mandibulaire) (© Zoe Hegg, Instagram @illustrationsbymoi). tion de glucose dans le LCR est normale à légèrement diminuée. dien (LCR) est même retrouvée chez la moitié des ma- Au cours de la phase précoce de la maladie, la RT-PCR lades. Toutefois, l’évolution de la méningite est norma- (réaction de polymérisation en chaîne par transcrip- lement bénigne. Avant l’introduction de la vaccination, tase inverse) visant à détecter le virus ourlien et réali- les oreillons étaient la cause la plus fréquente de mé- sée sur un prélèvement buccal au niveau du canal ex- ningites virales et de pertes auditives chez les enfants. créteur de la parotide, idéalement après massage de la Il arrive que la méningite survienne déjà avant la paro- parotide, permet de poser le diagnostic. Chez les per- tidite et dans 50% des méningites ourliennes diagnos- sonnes non vaccinées, la RT-PCR reste positive jusqu’à tiquées, aucune parotidite n’est retrouvée. Parmi les env. 11 jours après le début de la parotidite, tandis que formes plus rares d’atteinte du système nerveux cen- chez les personnes vaccinées, elle reste souvent uni- tral figurent l’encéphalite chez 1 malade sur 6000 quement positive durant 1–3 jours après le début de la (mortalité 1%), le syndrome de Guillain-Barré, la paré- parotidite [3]. Le diagnostic sérologique est utile au sie faciale et la myélite. Une surdité permanente, le cours de la phase ultérieure de la maladie. Les anti- plus souvent unilatérale, survient chez 1 patient sur corps IgM sont détectables dans les 5 jours suivant le 15 000. Par ailleurs, des altérations de l’ECG (telles que début des symptômes et ils restent positifs durant des dépressions du segment ST et ondes T aplaties ou in- semaines voire des mois [11]. En cas d’IgM négatifs au versées) s’observent chez 15% des patients atteints des cours des premiers jours de la maladie et de suspicion oreillons, mais les myocardites cliniquement mani- clinique persistante, la sérologie devrait être répétée SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2018;18(41):832–835 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
Article de revue 834 Tableau 1: Principaux diagnostics différentiels de la parotidite ourlienne: une distinction fiable basée exclusivement sur le tableau clinique n’est souvent pas possible. Diagnostic différentiel Critère de différentiation Sialolithiase, sialadénite Le plus souvent unilatérale. Induration et douleurs intenses (à l’inverse, la parotidite bactérienne ourlienne provoque plutôt un gonflement mou). Canal excréteur de la glande salivaire également gonflé. Gonflement lors de l’ingestion de nourriture. Pneumoparotide Anamnèse: pratique d’un instrument à vent, souffleurs de verre. EBV, CMV Outre une lymphadénite, ces virus peuvent également provoquer une parotidite, dans quel cas une distinction clinique n’est guère possible. Souvent, splénomégalie et altérations de l’hémogramme. Attention: via une réaction croisée, l’EBV entraîne parfois des IgM anti-virus ourlien faussement positifs. Virus influenza, virus para-influenza, Dans de rares cas, également parotidite. Symptômes des voies respiratoires supérieures, adénovirus et virus coxsackie la distinction clinique peut s’avérer difficile. VIH Le plus souvent, avant tout lymphadénopathie, mais peut également causer une parotidite bilatérale, dans quel cas la distinction clinique est impossible. Syndrome de Sjögren/Mikulicz Symptômes secs, manifestations cliniques subaiguës, indolore Boulimie, cachexie Anamnèse, hypertrophie parotidienne indolore Tumeur parotidienne Manifestations cliniques subaiguës, symptômes systémiques minimes Lymphadénopathie cervicale La tuméfaction ne débute généralement pas devant l’oreille, angle mandibulaire d’autre étiologie non e ffacé. Symptômes supplémentaires de la maladie de base. EBV = virus Epstein-Barr; CMV = cytomégalovirus; VIH = virus de l’immunodéficience humaine après 5–7 jours. Chez les individus vaccinés, le diag (en règle générale, à l’âge de 12–15 mois, plus tôt chez les nostic sérologique est fortement compliqué, car l’élé- nourrissons à risque). Les personnes ayant été vacci- vation des IgM fait parfois totalement défaut ou s’ob- nées avec la souche Rubini, qui est insuffisamment effi- serve uniquement plus tard. En cas de méningite, une cace (voir ci-dessus), devraient recevoir au minimum RT-PCR visant à détecter le virus ourlien dans le LCR une dose supplémentaire de vaccin d’une autre souche permet de poser le diagnostic. vaccinale. Il n’existe pas de traitements spécifiques contre les La composante anti-ourlienne de la vaccination combi- oreillons, les options thérapeutiques se limitant à des née ROR au moyen des souches vaccinales actuelles Je- mesures symptomatiques, telles que les anti-inflam- ryl Lynn et RIT 4385 est certes efficace, avec un effet pro- matoires non stéroïdiens, le paracétamol et les com- tecteur estimé de 77% après une dose et de 88% après presses froides pour soulager la douleur. deux doses [13], mais la maladie peut également tou- L’expérience faite lors d’une épidémie survenue en cher les personnes vaccinées et l’effet protecteur du 2017 dans une école de recrues a montré que le manque vaccin anti-ourlien est celui qui dure le moins long- de connaissances de la maladie a conduit à des me- temps parmi les trois composantes du vaccin combiné. sures inutiles, telles que des examens radiologiques La résurgence de nouvelles grandes épidémies depuis le (par ex. tomodensitométrie du pharyngo-larynx), des début des années 2000, à la fois aux Etats-Unis, en Eu- hospitalisations, des soins intensifs et des antibiothé- rope, en Asie et en Australie [14–16], a donné naissance à rapies à large spectre. Malgré des mesures d’isolement des discussions quant à l’immunité décroissante. Sur le et de quarantaine adéquates et une couverture vacci- plan sérologique, une nette diminution des titres d’an- nale à deux doses élevée (91%), l’épidémie s’est rapide- ticorps neutralisants est constatée 10 ans après l’admi- ment propagée, 19% de tous les soldats de la caserne nistration d’une deuxième dose de vaccin ROR [17], et ayant contracté la maladie [12]. cette constatation se confirme également sur le plan épidémiologique [18]: durant l’adolescence, l’efficacité vaccinale spécifique à l’âge tombe sous le seuil d’immu- Débat actuel autour de l’immunité nité grégaire de 90%. Lors d’une grande épidémie sur- décroissante et de l’administration venue en 2015 aux Etats-Unis, les étudiants dont la vac- d’une troisième dose de vaccin ROR cination remontait à longtemps présentaient ainsi un pour combattre les épidémies taux de maladie 11 fois plus élevé que ceux qui avaient Au vu des possibilités thérapeutiques limitées et de été vaccinés récemment [19]. Durant l’épidémie préala- l’infectiosité élevée du virus, la prévention et la lutte blement mentionnée qui était survenue dans une école contre les épidémies sont d’autant plus importantes. de recrues suisse en 2017, le taux de maladie parmi les L’OFSP recommande deux doses de vaccin combiné individus totalement vaccinés (deux doses ou plus) rougeole-oreillons-rubéole (ROR) à 1 mois d’intervalle s’élevait à 0% en cas de vaccination au cours de l’année SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2018;18(41):832–835 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. 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Article de revue 835 précédente et à 13,9% en cas de vaccination plus an- troisième dose de vaccin ROR a été testée pour com- Correspondance: Dr méd. Philipp Jent cienne [12]. Une autre raison pouvant expliquer les épi- battre l’épidémie. Grâce à la troisième dose de vaccin, le Universitätsklinik démies survenues au cours des dernières années est risque de contamination a pu être diminué de 60% für Infektiologie Inselspital que ces épidémies étaient principalement causées par déjà après 7 jours, et même de 78% après 28 jours [19]. Freiburgstrasse 16p le génotype G, une souche virale contre laquelle les Sur la base de cette étude et de deux autres études de CH-3010 Bern souches vaccinales atteignent des titres d’anticorps plus petite taille, les autorités sanitaires américaines philipp.jent[at]insel.ch neutralisants moins élevés [17]. Une étude de modélisa- recommandent en cas d’épidémie la vaccination des tion a néanmoins révélé que ce facteur contribuait net- personnes de contact potentielles avec une troisième tement moins aux épidémies actuelles que l’immunité dose de vaccin ROR pour autant qu’il n’y ait pas de qui diminue avec la durée depuis la vaccination [20]. contre-indication, telle qu’immunosuppression ou Au cours des dernières années, le bénéfice d’une troi- grossesse. Toutefois, cette recommandation vaut uni- sième dose de vaccin ROR a été évalué. Chez les jeunes quement pour le contexte épidémique (au minimum adultes, une troisième dose de vaccin ROR est associée trois cas de maladie avec une corrélation spatio-tem- à une élévation significative du titre d’anticorps neu- porelle [3]); les données actuellement disponibles ne tralisants, mais cette élévation recommence à décliner permettent pas de tirer de conclusions quant à l’effica- déjà après 1 an [21]. Durant une épidémie d’oreillons cité vaccinale gagnée avec une troisième dose en cas de survenue chez 259 personnes dans une université, une vaccination non ciblée. Il n’est pas recommandé de procéder à des déterminations des titres d’IgG an- ti-virus ourlien pour vérifier la protection vaccinale. L’OFSP n’a pour l’heure pas émis de recommandation L’essentiel pour la pratique concernant la vaccination avec une troisième dose pour combattre les épidémies. • L’incidence des oreillons est à nouveau en nette augmentation à l’échelle Quoi qu’il en soit, il est judicieux de procéder à un isole- mondiale, y compris dans les pays avec une couverture vaccinale élevée. ment «gouttelettes» des malades en cas d’épidémies Les oreillons constituent un diagnostic différentiel majeur en cas de gon- survenant dans le milieu hospitalier et à une exclusion flement du cou et des joues, y compris chez les personnes vaccinées! durant la phase d’infectiosité (jusqu’au Jour 5 après le dé- • Manifestation typique des oreillons: tuméfaction parotidienne qui se pro- but de la parotidite) en cas d’épidémies survenant dans page en direction caudale et ventrale (angle mandibulaire éffacé), accom- des écoles ou d’autres structures communautaires. pagnée d’un syndrome inflammatoire. • Chez les personnes vaccinées, les complications sont rares, à l’exception de l’orchite qui est relativement fréquente. En raison de l’infectiosité éle- Questions ouvertes vée du virus et même à partir d’un seul cas, de grandes épidémies dans Des études supplémentaires sont nécessaires pour des populations vaccinées sont également possibles. pouvoir tirer des conclusions quant au bénéfice d’une • Diagnostic: durant la phase précoce, RT-PCR visant à détecter le virus troisième dose de vaccin ROR en dehors du contexte ourlien dans un prélèvement réalisé au niveau du canal excréteur de la épidémique. Pour l’instant, seules les études mention- parotide; à partir du Jour 5 de la maladie, également sérologie (IgM). nées portant sur l’évolution du titre des anticorps neu- • Aucun traitement spécifique contre les oreillons n’est connu et les me- tralisants après une troisième dose de vaccin sug- sures se limitent au traitement symptomatique. gèrent que l’effet protecteur additionnel est de plutôt • Toutes les personnes ayant été vaccinées avec le vaccin ROR contenant courte durée [21]. Durant l’épidémie d’oreillons surve- la souche Rubini insuffisamment efficace en tant que composante an- nue dans une école de recrues suisse, des cas de mala- ti-ourlienne (jusqu’à 2003) devraient à nouveau être vaccinées avec au die ont également été observés chez des sujets exposés minimum une dose d’une autre souche vaccinale. qui avaient reçu trois doses de vaccin ROR, lorsque la • Durant la phase d’infectiosité (jusqu’au Jour 5 après le début de la paro- troisième vaccination remontait à plus d’1 an [12]. tidite), les malades devraient faire l’objet d’un isolement «gouttelettes» Remerciements dans le contexte hospitalier et d’une exclusion dans le contexte des Nous remercions Zoe Hegg pour la préparation de la figure 2 écoles et des structures communautaires (par ex. casernes, institutions (Instagram @illustrationsbymoi). pour enfants). Disclosure statement • En cas d’épidémie (3 malades ou plus, en particulier dans les structures Les auteurs n’ont pas déclaré d’obligations financières ou personnelles communautaires), une vaccination ROR supplémentaire des personnes de en rapport avec l’article soumis. contact potentielles doit être envisagée en l’absence de contre-indications Références (grossesse, immunosuppression). En dehors des épidémies, une troisième La liste complète des références est disponible dans la version dose de vaccin ROR ne peut pour l’heure pas être recommandée. en ligne de l’article sur www.medicalforum.ch SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2018;18(41):832–835 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
ARTICLE DE REVUE 836 Claudication intermittente chez les jeunes patients sans facteurs de risques cardiovasculaires Le kyste adventitiel poplité Dr méd. Andreia Cunha dos Santos Silva a , Prof. Dr méd. Daniel Hayoz b a Cabinet médical, Fribourg; b Angiologie, Service de médecine interne, Hôpital fribourgeois Touchant essentiellement des patients jeunes, actifs et en bonne santé, le kyste ad a r tic le ventitiel peut affecter sévèrement la qualité de vie de ces derniers, rendant difficile Peer la poursuite d’une activité physique régulière. Dès lors, il est important pour le cli re v ie we nicien d’y être attentif afin d’évoquer le diagnostic rapidement et diriger le patient d vers la meilleure solution thérapeutique. Introduction Le KAP est rencontré majoritairement chez les hommes, avec un ratio homme-femme moyen de 4–5 : 1, bien que La claudication des membres inférieurs est un symp le ratio varie passablement selon les études. L’incidence tôme fréquent en médecine générale et indique très estimée du KAP parmi les patients qui présentent une souvent une pathologie artérielle, responsable de la claudication intermittente est de 1 : 1200 et son pic d’in réduction du flux sanguin artériel lors d’un effort phy cidence se situe entre 40 et 50 ans, bien que nous trou sique. Parmi les causes vasculaires, nous rencontrons vions dans la littérature des patients de 5 à 80 ans avec des artériopathies athéromateuses et non athéro cette pathologie vasculaire [3]. mateuses: l’artériopathie oblitérante des membres Nous noterons également que le kyste adventitiel peut inférieurs (AOMI) est de loin la principale cause de concerner, dans une moindre mesure, les axes vei claudication [1]. Cependant des artériopathies non neux avec un ratio homme-femme de 1 : 1. La veine la athéromateuses doivent être suspectées surtout quand plus fréquemment atteinte serait la veine fémorale le patient est jeune et ne présente aucun facteur de commune [4]. risque cardiovasculaire. Parmi ces dernières, nous trouvons le kyste adventitiel poplité (KAP) qui est ca ractérisé par la présence de kystes mucineux uni- ou Symptomatologie et examen clinique multiloculaires dans l’adventice de l’artère poplitée La symptomatologie principale du KAP est la claudica provoquant une réduction de la lumière vasculaire tion intermittente du mollet, qui apparaît durant l’effort (tab. 1). et disparait après une période de repos. Cette claudica Le premier kyste adventitiel a été décrit par J. B. Atkins tion intermittente n’apparait pas à chaque effort phy and J. A. Key dans un «case report» au sujet de la décou sique ni à la même intensité d’effort, ce qui lui a valu la verte d’un kyste dans l’adventice de l’artère iliaque description de «intermittence de claudication intermit externe d’un homme de quarante ans [2]. Le premier tente» («intermittent claudication intermittence») chez cas de KAP a été décrit en 1953 et l’artère poplitée repré des patients jeunes et sans aucun signe d’athérosclérose sente le site prédominant de cette maladie avec plus de Andreia Cunha dos [5]. Cette intermittence serait due à une modification de Santos Silva 80% de cas décrits depuis lors. la taille du kyste provoquée par une variation de pres sion du contenu du kyste, à travers une connexion qui relierai celui-ci à la capsule articulaire du genou; ce mé Tableau 1: Artériopathies athéromateuses et non athéromateuses les plus fréquentes, responsables de claudication (tableau non exhaustif). canisme serait ainsi responsable de quelques épisodes de disparition du KAP décrits dans la littérature, pou Artériopathies Artériopathie oblitérante des membres inférieurs athéromateuses vant rendre le diagnostic difficile. Artériopathies Syndrome de l’artère poplitée piégée Au cabinet de médecine générale, une anamnèse pré non athéromateuses Kyste adventitiel poplité cise quant aux symptômes et aux circonstances de leur Dysplasie fibromusculaire apparition, doit être complétée par un examen cli Thromboangéite oblitérante nique qui doit comporter la palpation des pouls péri Endofibrose de l’artère iliaque phériques des membres inférieurs au repos et après Artérite gigantocellulaire l’effort. Si la suspicion clinique de KAP est importante, Maladie de Buerger il faut adresser le patient en consultation d’angiologie, SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2018;18(41):836 –839 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
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