With extended abstracts from "Swiss Medical Weekly" - Swiss ...

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FMS – SMF Forum Médical Suisse – Forum Medico Svizzero – Forum Medical Svizzer – Schweizerisches Medizin-Forum

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                    Swiss

                                                                                                                                                                                 Peer
                                                                                                                                                                                       re             d
                                                                                                                                                                                            vie we

                    Medical Forum
                    645 R. Krapf                                                       654 M. Hitz, S. Meier, M. Huber                               661 J. Hiestand, S. Mätzler,
                    Numération plaquettaire:                                           La tendinopathie                                              M. Greulich, et al.
                    qu’est-ce qui est normal                                          ­achilléenne ­corporéale                                       Ein unerwartetes Souvenir
                    durant la grossesse?                                                                                                             aus Thailand
33 15. 8. 2018

                    With extended abstracts from “Swiss Medical Weekly”

                    647 C. Rüegg, A. Tarnutzer,
                    S. P. Kuster, et al.
                    Streptococcus pyogenes –
                    ­c olonisation versus virulence

                                                 Offizielles Fortbildungsorgan der FMH
                                                 Organe officiel de la FMH pour la formation continue
                                                 Bollettino ufficiale per la formazione della FMH
                                                 Organ da perfecziunament uffizial da la FMH         www.medicalforum.ch
                 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission.       See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
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SOMMAIRE                                                                                                                                                                                  643

 Rédaction                                                                                       Rédacteurs conseil
 Prof. Nicolas Rodondi, Berne (Rédacteur en chef);                                               Dr Pierre Périat, Bâle; Prof. Rolf A. Streuli, Langenthal
 Prof. Stefano Bassetti, Bâle; Dr Ana M. Cettuzzi-Grozaj, Bâle
                                                                                                 Membres-adjoints à la rédaction
 (Managing editor); Prof. Idris Guessous, Genève;
                                                                                                 PD Dr Daniel Franzen, Zurich; Dr Jérôme Gauthey, Bienne;
 Prof. Reto Krapf, Lucerne; Prof. ­Martin Krause, Münsterlingen;
                                                                                                 Dr Francine Glassey Perrenoud, La Chaux-de-Fonds;
 Prof. Klaus Neftel, Berne; Prof. Gérard Waeber, Lausanne;
                                                                                                 Dr Markus Gnädinger, Steinach; Dr Matteo Monti, Lausanne;
 PD Dr Maria Monika Wertli, Berne
                                                                                                 Dr Daniel Portmann, Winterthour; PD Dr Sven Streit, Berne

 Sans détour
        R. Krapf
  645 Numération plaquettaire: qu’est-ce qui est normal durant la grossesse?

 Articles de revue MIG

                                                      C. Rüegg, A. Tarnutzer, S. P. Kuster, R. Weber, C. Berger, A. S. Zinkernagel

                                                                                                                                                                                                a r tic le
  647                                                 Streptococcus pyogenes – ­colonisation versus virulence

                                                                                                                                                                                  Peer
                                                                                                                                                                                     re
                                                                                                                                                                                          v ie we

                                                                                                                                                                                              d
                                                      Les infections par S. pyogenes se présentent le plus souvent sous forme d’infections
                                                      superficielles non compliquées. Des cas invasives graves sont rares. Un diagnostic et traitement
                                                      ciblés rapides sont déterminants.

                                                      M. Hitz, S. Meier, M. Huber

                                                                                                                                                                                                a r tic le
  654                                                 La tendinopathie achilléenne c­ orporéale

                                                                                                                                                                                  Peer
                                                                                                                                                                                     re
                                                                                                                                                                                          v ie we

                                                                                                                                                                                              d
                                                      Plus de 2500 ans après l’Iliade d’Homère, le tendon d’Achille est toujours le point
                                                      faible des héros modernes du quotidien. La thérapie d’entraînement reste la référence absolue
                                                      en matière de traitement.

 Casuistique
        J. Hiestand, S. Mätzler, M. Greulich, P. Eisermann, A. Zbinden

                                                                                                                                                                                                a r tic le
  661 Ein unerwartetes Souvenir aus Thailand                                                                                                                                      Peer
                                                                                                                                                                                     re
                                                                                                                                                                                          v ie we
        Der 61-jährige Patient stellte sich mit zunehmender Anstrengungsdyspnoe (NYHA III) und Husten mit zähem Schleim
                                                                                                                                                                                              d
        auf dem Notfall vor.

                                                                                                Avec le Bulletin des médecins suisses, vous trouvez rapidement

                    * WA N T E D *
                                                                                                le poste de vos rêves ou le candidat idéal pour votre offre d’emploi.
                                                                                                Chaque semaine, la plate-forme centrale d’offres d’emploi du Bulletin
                                                                                                des médecins suisses publie les postes vacants actuels en Suisse,

MÉDECIN ( HOMME/FEMME ) POUR
                                                                                                en version imprimée et en ligne sur le site www.bullmed.ch.

                                                                                                  Contact: EMH Editions médicales suisses

 PRISE DE FONCTION immédiate.
                                                                                                  Matteo Domeniconi
                                                                                                  Farnsburgerstrasse 8, CH-4123 Muttenz
 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse
                                                                                                  Tél. 061  467without
                                                                                                                86 08,permission.            See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
                                                                                                                       e-mail stellenmarkt@emh.ch, www.bullmed.ch
With extended abstracts from "Swiss Medical Weekly" - Swiss ...
SOMMAIRE                                                                                                                                                                               644

  Coup d’œil

                                                         J. Müller-Schoop
   664                                                   Weshalb bleibt der Nagel ­ungeschnitten?

                                                         Swiss Medical Weekly
           Editorial Board: Prof. Adriano Aguzzi, Zurich (ed. in chief); Prof. Manuel Battegay, Basel; Dr. Katharina Blatter, Basel (Managing editor);
           Prof. Jean-Michel Dayer, Geneva; Prof. Douglas Hanahan, Lausanne; Dr. Natalie Marty, Basel (Managing editor); Prof. André P. Perruchoud,
           Basel (senior editor); Prof. Christian Seiler, Berne; Prof. Peter Suter, Geneva (senior editor)

           The “Swiss Medical Weekly“ is the official scientific publication of the Swiss Society of Internal Medicine, Swiss Society of Infectiology,
           Swiss Society of Rheumatology and Swiss Society of Pulmonary Hypertension. The journal is supported by the Swiss Academy of
           Medical Sciences (SAM) and the Swiss Medical Association (FMH).

           Abstracts of new articles from www.smw.ch are presented at the end of this issue.

Parfois maman est fatiguée
                                    Anne-Christine Loschnigg-Barman et                Le livre «Parfois maman est fatiguée» s’adresse
                                    Judith Alder
                                                                                      aux enfants de deux à huit ans, dont la maman
                                    Parfois maman est fatiguée
                                    Un livre pour les enfants sur
                                                                                      est atteinte d’un cancer du sein. Ce livre veut
                                    le cancer du sein                                 aider les enfants à mieux comprendre la
                                    EMH Editions médicales suisses                    maladie de leur maman et les parents à trouver les mots pour dire
                                    2011. 36 pages avec 17 illustrations              l’inexprimable.
                                    en couleur. Relié.
                                    sFr. 14.50 / € 14.50                              Les illustrations vives et fraîches plairont aux enfants. Le texte leur transmet
                                    ISBN 978-3-03754-062-6                            avec sensibilité que leurs soucis et leurs peurs sont pris au sérieux et que la
                                                                                      maladie ne peut rien changer à l’amour qui les entoure.

Vous trouverez de plus amples informations sous                                       Vos possibilités de commande: T +41 (0)61 467 85 55, F +41 (0)61 467 85 56, auslieferung@emh.ch,
www.emh.ch dans la rubrique «Livres et plus».                                         www.emh.ch, EMH Schweizerischer Ärzteverlag AG, Farnsburgerstrasse 8, CH-4132 Muttenz

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  Assistante de la rédaction FMS,                  Elfenstrasse 18, 3000 Berne 15,                  (EMH), 2018. Le Forum Médical Suisse          ment celle de la rédaction du FMS.
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With extended abstracts from "Swiss Medical Weekly" - Swiss ...
SANS DÉTOUR                                                                                                                                                                            645

Lire le «Sans détour» de façon encore plus actuelle: «online first» sur w w w.medicalforum.ch

Sans détour
Prof. Dr méd. Reto Krapf

                                                                                                                                    ment augmenter la clairance du GABA, de-
Pertinents pour la pratique                                      Nouveautés dans le domaine                                         vraient probablement être évaluées de façon
                                                                 de la biologie                                                     plus détaillée chez l’être humain. Qui plus est,
Numération plaquettaire: qu’est-ce qui
                                                                                                                                    l’oxybate de sodium est un cétoacide (acide
est normal durant la grossesse?                            Pourquoi devient-on dépendant
                                                                                                                                    gamma-hydroxybutyrique), qui est manifes-
Au cours d’une grossesse, les changements                  à l’alcool?
                                                                                                                                    tement utilisé en Italie et en Autriche.
suivants, qui favorisent une thrombocytopé-                Environ 15% des personnes qui boivent des
                                                                                                                      Science 2018, doi: 10.1126/science.aao1157.
nie, se produisent: augmentation du volume                 boissons alcoolisées consomment des doses
                                                                                                                      Rédigé le 12.7.2018.
plasmatique (et donc dilution), séquestration              nocives ou sont dépendantes. Il est connu
(«pooling») en raison d’une augmentation                   qu’il existe d’énormes différences (géné-
physiologique du volume de la rate de 50% et               tiques) individuelles à l’origine de cette évolu-
de la formation d’un espace intravilleux (vei-             tion. Outre l’accoutumance, la dissipation du              Cela ne nous a pas réjouis
neux) dans le cadre du développement du                    stress et la désinhibition comportementale,
                                                                                                                      Le robinet a été coupé!
placenta. Chez toutes les femmes enceintes, la             des données récentes ont indiqué que la pro-
                                                                                                                      Les «National Institutes of Health» (NIH) ont
numération plaquettaire diminue significati-               gression de la consommation d’alcool vers
                                                                                                                      organisé une étude dont l’objectif était d’éva-
vement à partir du premier trimestre de gros-              l’alcoolisme était également favorisée par une
                                                                                                                                 luer les effets (cardiovasculaires) posi-
sesse, et ce jusqu’à l’accouchement.
                                                                                                                                 tifs d’une consommation modérée
Peu avant la naissance, la distribution
                                                                                                                                 d’alcool (env. 1 verre/jour). A la der-
normale est comprise entre 50 000 et          Zoom sur ... l’hyperthyroïdie subclinique                                          nière minute, le financement a été ar-
près de 400 000/mm .      3
                                                                                                                                 rêté, car il est apparu que l’étude, de
Sur la base de ces données, il est re-        — Définition: hormones thyroïdiennes (T3/T4) normales et TSH                       par sa conception, favoriserait un ré-
commandé de rechercher une autre                  ­diminuée (
With extended abstracts from "Swiss Medical Weekly" - Swiss ...
SANS DÉTOUR                                                                                                                                                                               646

                                                                                                                                    Toujours digne d’être lu

                                                                                                                                    Diagnostic du rhumatisme articulaire aigu
                                                                                                                                    Nous, médecins suisses, voyons rarement des
                                                                                                                                    cas de rhumatisme articulaire aigu (RAA),
                                                                                                                                    mais y sommes toutefois confrontés de temps
                                                                                                                                    à autre dans le cadre de la «médecine des mi-
                                                                                                                                    grants». En 1965, la révision [1] des critères de
                                                                                                                                    Jones parus en 1944 [2] a été publiée:
                                                                                                                                    Suite à une pharyngite à streptocoques (an-
                                                                                                                                    tistreptolysine, prélèvement pharyngé), pré-
                                                                                                                                    sence de:
                                                                                                                                    –	Symptômes majeurs: polyarthrite migra-
                                                                                                                                         trice, cardite, nodules rhumatoïdes,
                                                                                                                                         érythème marginé, chorée (de Sydenham);
                                                                                                                                    –	Symptômes mineurs: fièvre, élévation de
                                                                                                                                         la CRP, arthralgies, ECG (temps de PR?),
                                                                                                                                         épisodes préalables de RAA.
                                                                                                                                    Diagnostic: 2 symptômes majeurs ou 1 symp-
                                                                                                                                    tôme majeur et 2 symptômes mineurs.
                                                                                                                                    Avec la disponibilité désormais quasi-globale
                                                                                                                                    de l’échocardiographie, un raccourci diagnos-
                                                                                                                                    tique [3] est permis dans les groupes à risque:
                                                                                                                                    en cas de symptômes articulaires et de signes
Figure 1: © Okfoto | Dreamstime.com                                                                                                inflammatoires (vitesse de sédimentation,
                                                                                                                                    CRP) avec ou sans fièvre, réaliser directement
                                                                                                                                    une échocardiographie (et à des fins de dia-
                                                                                                                                    gnostic différentiel: hémocultures!). Ainsi, il
                                                                                                                                    convient uniquement de recourir aux critères
                                                                                                                                    de Jones révisés en cas d’échocardiographie
                                                                                                                                    négative.
                                                                                                                                    Un article de revue actualisé volumineux
                                                                                                                                    (mais tout de même digne d’être lu) sur le RAA
                                                                                                                                    est disponible dans la référence [4].
                                                                                                                                    1	Circulation 1965, doi.org/10.1161/01.CIR.32.4.664.
                                                                                                                                    2	JAMA 1944, doi: 10.1001/jama.1944.02850430015005.
                                                                                                                                    3 Circulation 2015, doi: 10.1161/CIR.0000000000000205.
                                                                                                                                    4 The Lancet 2018, doi.org/10.1016/S0140-6736(18)30999-1.
                                                                                                                                    Rédigé le 13.7.2018.

SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE                   2018;18(33):645–646
Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission.                See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
With extended abstracts from "Swiss Medical Weekly" - Swiss ...
ARTICLE DE REVUE MIG                                                                                                                                                              647

Une bactérie aux dif férentes facettes

Streptococcus pyogenes –
­colonisation versus virulence
Dr méd. Christian Rüegg a ; Andrea Tarnutzer, MSc b ; PD Dr méd. Stefan P. Kuster b ; Prof. Dr méd. ­R ainer ­W eber b ;
Prof. Dr méd. Christoph Berger c ; Prof. Dr méd. Annelies S. Zinkernagel b
a
    Klinik für Innere Medizin, GZO-Spital Wetzikon, Wetzikon; b Klinik für Infektionskrankheiten und Spitalhygiene, UniversitätsSpital Zürich, Universität Zürich;
c
    Abteilung Infektiologie und Spitalhygiene, Universitäts-Kinderspital, Zürich, Universität Zürich

                                Les infections par la bactérie commensale à Gram positif Streptococcus pyogenes se
                                présentent le plus souvent sous forme d’infections superficielles non compliquées,
                  a r tic le

                                telles que la pharyngo-amygdalite ou la scarlatine. Des maladies invasives graves,
Peer

      re                        telles que la fasciite nécrosante ou le syndrome de choc toxique streptococcique,
           v ie we
               d

                                s’observent dans de rares cas. Un diagnostic et un traitement ciblés rapides sont dé-
                                terminants pour le pronostic.

                                Introduction                                                                       davantage retrouvés dans les infections invasives [7].
                                                                                                                   Qui plus est, il existe des différences géographiques
                                Streptococcus pyogenes est une bactérie pathogène                                  considérables au niveau de la distribution des séro-
                                pour l’homme majeure, qui cause annuellement                                       types. Outre la capsule d’acide hyaluronique qui pro-
                                700 millions d’infections à travers le monde. Dans env.                            tège de la phagocytose, la protéine M est un antigène
                                1 cas sur 100, c.-à-d. chez env. 650 000 patients, il s’agit                       de surface et l’un des principaux facteurs de virulence.
                                d’une infection invasive avec une mortalité pouvant                                La protéine M permet une adhésion efficace aux cel-
                                atteindre jusqu’à 25% [1]. Contrairement aux écoliers                              lules épithéliales, empêche l’opsonisation par le sys-
                                (20%), cet agent pathogène facultatif colonise rarement                            tème du complément et aide S. pyogenes à survivre
                                (1–2%) le pharynx chez les adultes [2]. S. pyogenes est le                         dans les granulocytes neutrophiles [8, 9].
                                plus souvent transmis par contact direct avec de la sa-                            S. pyogenes exprime une multitude de facteurs de
                                live ou des sécrétions nasales [3]. L’être humain est le                           virulence extracellulaires, qui sont régulés à la hausse
                                seul réservoir de l’agent pathogène.                                               au cours d’infections invasives [8] et permettent à la
                                                                                                                   bactérie d’envahir les cellules hôtes, de se propager dans
                                                                                                                   les tissus et d’échapper au système immunitaire. Les gra-
                                Microbiologie et pathogenèse
                                                                                                                   nulocytes neutrophiles sont les premières cellules im-
                                S. pyogenes est une bactérie à Gram positif, aérobie, bê-                          munitaires qui contrôlent une invasion bactérienne, et
                                ta-hémolytique du groupe A de Lancefield et il est dès                             leur recrutement s’effectue via le médiateur interleukine
                                lors également connu sous le nom de streptocoque du                                8. Ce médiateur est efficacement détruit par la protéase à
                                groupe A [4]. Sur le plan microscopique, S. pyogenes se                            cystéine SpyCEP sécrétée par S. pyogenes, ce qui empêche
                                présente le plus souvent sous forme de chaînes, et plus                            le recrutement de granulocytes neutrophiles [10, 11]. Les
                                rarement sous forme de paires (fig. 1) [5]. Son séroty-                            mécanismes par lesquels un germe S. pyogenes colonisa-
                                page s’effectue sur la base de la protéine de surface                              teur devient soudainement un agent pathogène invasif
                                (protéine M). Le sérotype est déterminé au moyen d’an-                             ne sont pas encore totalement élucidés. Il est admis qu’il
                                tisérums spécifiques ou par séquençage du gène emm.                                s’agit d’une interaction complexe entre la réponse im-
                                A l’heure actuelle, plus de 200 types génétiques diffé-                            munitaire et l’expression de facteurs de virulence et de
                                rents avec divers sous-types sont connus [6]. Le type M                            facteurs environnementaux.
                                semble avoir une influence sur le type d’infection,                                Deux autres facteurs de virulence, la streptolysine O
                                dans la mesure où certains types M (types M 2, 4, 6, 12,                           (SLO) et la streptolysine S (SLS), permettent à la bactérie
                                44, 61) sont plus fortement associés à des maladies su-                            de s’échapper des cellules hôtes. Des pores sont formés
Christian Rüegg                 perficielles tandis que d’autres (types M 1, 3, 49) sont                           dans la membrane des cellules hôtes par oligomérisa-

SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE                   2018;18(33):647–653
Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission.        See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
With extended abstracts from "Swiss Medical Weekly" - Swiss ...
Article de revue MIG                                                                                                                                                              648

                                                                                                                   provoquent une activation de cellules T non spécifique
                                                                                                                   par liaison directe aux molécules du CMH-II et aux cel-
                                                                                                                   lules T. Cette activation incontrôlée non spécifique de
                                                                                                                   l’antigène donne lieu à une sécrétion excessive de
                                                                                                                   cytokines, aboutissant à un état inflammatoire exces-
                                                                                                                   sif [14, 15].
                                                                                                                   S. pyogenes est en premier lieu une bactérie extracellu-
                                                                                                                   laire. Au cours des dernières années, plusieurs élé-
                                                                                                                   ments ont indiqué que les streptocoques étaient égale-
                                                                                                                   ment des pathogènes cellulaires. Diverses études ont
                                                                                                                   montré qu’ils survivaient dans les macrophages, les
                                                                                                                   granulocytes neutrophiles et différentes cellules
                                                                                                                   épithéliales à l’instar d’un cheval de Troie et pouvaient
                                                                                                                   ainsi se disséminer dans l’hôte [16–18]. Une analyse
                                                                                                                   transcriptionnelle des streptocoques du groupe A su-
                                                                                                                   perficiels et invasifs a révélé que les facteurs de
                                                                                                                   virulence pour les S. pyogenes invasifs étaient considé-
                                                                                                                   rablement régulés à la hausse [19]. De plus, certains sé-
Figure 1: Clichés microscopiques de Streptococcus pyogenes (laboratoire A. Zinkernagel).
                                                                                                                   rotypes, tels que le clone M1T1 qui provoque la majorité
A) S. pyogenes en chaînes, cliché par microscope optique avec grossissement x100.
B) S. pyogenes lors de la division, cliché par microscope électronique en transmission.
                                                                                                                   des fasciites nécrosantes, expriment certains facteurs
                                                                                                                   de virulence pertinents sur le plan physiopatholo-
                                tion, permettant aux S. pyogenes intracellulaires de                               gique, tels que la DNase codée par les phages et la SpeA.
                                s’enfuir. En outre, ces pores entraînent la mort cellu-                            Ainsi, l’ampleur et la dynamique de l’infection dé-
                                laire des granulocytes neutrophiles et des macrophages                             pendent finalement d’une interaction de différents fac-
                                dans la membrane cellulaire [12] et ainsi l’élimination                            teurs liés à l’hôte et à l’agent pathogène (système immu-
                                des cellules immunitaires à activité antibactérienne.                              nitaire, expression de facteurs de virulence et facteurs
                                De plus, la SLO permet le transport de toxines bacté-                              environnementaux).
                                riennes dans la cellule hôte et renforce l’invasivité des
                                bactéries [8].
                                                                                                                   Manifestations cliniques et diagnostic
                                S. pyogenes possède quatre DNases différentes, qui
                                aident la bactérie à échapper à la reconnaissance par le                           Jusqu’à 20% des écoliers en bonne santé et 2% des
                                système immunitaire et à l’élimination. En plus de la                              adultes font l’objet d’une colonisation pharyngée par
                                phagocytose et de la neutralisation intracellulaire                                S. pyogenes [2].
                                consécutive des bactéries, les granulocytes neutro-                                La manifestation la plus fréquente de l’infection à S. py-
                                philes détruisent les bactéries au niveau extracellu-                              ogenes est la pharyngite (ou pharyngo-amygdalite) (fig. 2),
                                laire par le biais de «neutrophil extracellular traps»                             qui affecte avant tout les écoliers, mais peut survenir
                                (NET). Ces derniers sont des réseaux d’ADN de granulo-                             dans tous les groupes d’âge. Après une courte période
                                cytes recouverts de peptides antimicrobiens, par les-                              d’incubation de 2–4 jours, de la fièvre, des céphalées et
                                quels les bactéries sont détruites. En produisant di-                              avant tout des maux de gorge surviennent et sont ac-
                                verses DNases bactériennes, S. pyogenes découpe ces                                compagnés d’une sensation générale de maladie. Les
                                NET et échappe ainsi aux neutrophiles [8]. Par ailleurs,                           jeunes enfants souffrent en outre de symptômes non
                                le découpage de l’ADN bactérien par les DNases com-                                spécifiques, tels que douleurs abdominales, nausées et
                                plique la reconnaissance médiée par le «toll like recep-                           vomissements. Au niveau intrabuccal, l’infection se
                                tor»(TLR)-9 de l’ADN bactérien et empêche ainsi la re-                             manifeste par une tuméfaction bilatérale des amyg-
                                connaissance par le système immunitaire [13].                                      dales avec exsudat, ainsi que par une muqueuse pha-
                                Un autre groupe important de facteurs de virulence                                 ryngée érythémateuse et des pétéchies. Des dépôts
                                sont les superantigènes, comme par ex. les exotoxines                              blanchâtres sont typiquement retrouvés sur la langue
                                pyrogènes streptococciques (Spe), qui sont à la fois as-                           et les papilles sont rouges, conférant ainsi un aspect de
                                sociées à la scarlatine et au syndrome de choc toxique                             fraise à la langue. Au niveau cervical, des ganglions
                                streptococcique (SCTS). Tous les superantigènes ont                                lymphatiques gonflés et douloureux sont palpables
                                comme point commun d’esquiver la présentation anti-                                [20]. Non traitée, l’infection guérit en règle générale
                                génique conventionnelle par les molécules du com-                                  spontanément en l’espace de 5–7 jours; dans de rares
                                plexe majeur d’histocompatibilité (CMH). A défaut, ils                             cas, des complications suppuratives dangereuses,

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                                                                                                                   les patients présentent un exanthème maculo-papu-
                                                                                                                   leux, qui débute souvent au niveau de l’aine et des ais-
                                                                                                                   selles puis se propage sur la partie supérieure du corps
                                                                                                                   et sur les extrémités. Une pâleur péribuccale est ty-
                                                                                                                   pique, et la paume des mains et la plante des pieds sont
                                                                                                                   généralement épargnées. L’exanthème cède sa place à
                                                                                                                   une desquamation parfois prononcée.
                                                                                                                   Le diagnostic de pharyngite à S. pyogenes et de scarla-
                                                                                                                   tine est posé sur la base du tableau clinique, combiné à
                                                                                                                   la mise en évidence microbiologique de l’agent patho-
                                                                                                                   gène. Les critères de Centor (1 point attribué à chacun
                                                                                                                   des critères suivants: fièvre >38,2 °C, exsudats amygda-
                                                                                                                   liens, lymphadénopathie cervicale antérieure doulou-
                                                                                                                   reuse et absence de toux) [23] et le score de McIsaacs (en
                                                                                                                   plus des critères de Centor, 1 point en cas d’âge compris
                                                                                                                   entre 3 et 14 ans, 0 point en cas d’âge compris entre 15 et
                                                                                                                   44 ans et -1 point en cas d’âge >44 ans) sont souvent uti-
                                                                                                                   lisés pour le diagnostic de pharyngite à S. pyogenes.
                                                                                                                   L’intérêt des critères de Centor/McIsaacs est toutefois
Figure 2: Pharyngo-amygdalite avec exsudat (image: avec l’aimable mise à disposition                              limité en raison de leur faible valeur prédictive posi-
du Docteur Daniel Oertle).                                                                                         tive de 27–38% lorsque trois critères sont remplis et de
                                                                                                                   38–63% lorsque quatre critères sont remplis [24, 25]. En
                                telles que des abcès para-pharyngés, rétro-pharyngés                               cas de score élevé, il est recommandé de confirmer la
                                et péri-amygdaliens, peuvent survenir.                                             suspicion par mise en évidence de l’agent pathogène au
                                Lorsque S. pyogenes produit des toxines pyrogènes,                                 moyen d’un test de diagnostic rapide du streptocoque
                                telles que les SpeA, les SpeC ou les superantigènes de                             (en anglais «rapid antigen detection test» [RADT]) ou
                                streptocoque du groupe A (SSA), les sujets infectés                                d’une mise en culture d’un prélèvement pharyngé
                                peuvent développer le tableau clinique de la scarlatine                            (fig. 3). Pour le test de diagnostic rapide du streptocoque,
                                [21, 22]. Dans ce cas, outre les symptômes typiques d’une                          le prélèvement pharyngé est appliqué sur une cassette
                                pharyngite (la scarlatine ne survient que rarement de                              de test, qui contient des anticorps dirigés contre S. py-
                                façon concomitante à d’autres infections à S. pyogenes),                           ogenes. Si des germes S. pyogenes sont présents dans le

                                                                     Signes cliniques et épidémiologiques

                                            Non suspects                                                                                Suspects

                                                                                                                                          Négatif
                                            Pas de RADT/                                                             Culture                                      RADT
                                               culture

                                                                                Négatif                                       Positif                                   Positif

                                        Traitement symp-                                                                            Traitement anti-
                                            tomatique                                                                                   biotique

                                Figure 3: Critères d’initiation du traitement en cas de pharyngo-amygdalite à Streptococcus (S.) pyogenes: diagramme déci­
                                sionnel adapté d’après «Pediatric Infectious Disease Group Switzerland» (PIGS) 2010 [57]. Signes cliniques (critères de Centor):
                                fièvre >38,2 °C, exsudats amygdaliens, lymphadénopathie cervicale antérieure douloureuse et absence de toux. Indices épidé-
                                miologiques: hiver/printemps, âge (5–)10–15 ans. RADT: «rapid antigen detection test».

SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE                   2018;18(33):647–653
Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission.          See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
With extended abstracts from "Swiss Medical Weekly" - Swiss ...
Article de revue MIG                                                                                                                                                              650

                                prélèvement, des précipités se forment et l’apparition                             die à un étage», contrairement aux amygdalites virales
                                d’une bande peut alors être interprétée comme un ré-                               qui se présentent sous forme de «maladie à plusieurs
                                sultat positif. Contrairement à la culture, qui prend                              étages», dont la principale est la mononucléose infec-
                                env. 2 jours, le résultat du test de diagnostic rapide est                         tieuse (virus Epstein Barr). Par ailleurs, des pharyn-
                                déjà disponible après quelques minutes. La culture                                 gites peuvent survenir dans le cadre de différents
                                dure certes plus longtemps, mais elle permet égale-                                autres syndromes infectieux (tab. 1).
                                ment de tester les résistances et de déterminer le séro-                           Pour les infections de la peau et des tissus mous par
                                type. Les deux procédés de test ne permettent pas de                               S. pyogenes, les manifestations cliniques et le pronostic
                                faire la distinction entre colonisation et infection et                            dépendent des structures atteintes. Alors que l’érysi-
                                par conséquent, un prélèvement pharyngé devrait uni-                               pèle et la cellulite affectent uniquement l’épiderme et
                                quement être réalisé en cas de forte suspicion (au                                 l’hypoderme, respectivement, des structures plus pro-
                                moins 2 critères de McIsaacs [voir ci-dessus], absence                             fondes, telles que les fascias musculaires et les muscles
                                de symptômes viraux et éventuellement indices épidé-                               squelettiques, sont atteintes en cas d’infections inva-
                                miologiques) (fig. 3). Un RADT est le plus souvent réa-                            sives, telles que la fasciite nécrosante, la myosite et la
                                lisé (résultat disponible en quelques minutes, faible                              myonécrose. En raison des conditions anatomiques
                                coût) et en cas de technique de prélèvement correcte, il                           étroites, la pression intramusculaire s’y trouve consi-
                                présente une sensibilité et une spécificité élevées [26].                          dérablement accrue, ce qui conduit à une hypoperfu-
                                L’examen de référence est la culture; dans des cas spé-                            sion et donc à une nécrose des tissus musculaires et à
                                cifiques, il peut être judicieux d’y recourir en plus, no-                         de fortes douleurs. Les vives douleurs sont en l’occur-
                                tamment en cas probabilité prétest élevée d’amygda-                                rence le symptôme cardinal de la fasciite nécrosante
                                lite à streptocoques et de RADT négatif [27, 28].                                  et, en relation avec une infection de la peau et des tis-
                                Les principaux diagnostics différentiels de l’amygda-                              sus mous, elles doivent toujours être interprétées
                                lite/pharyngite à streptocoques sont les amygdalites/                              comme un symptôme d’alarme.
                                pharyngo-amygdalites virales, qui s’accompagnent ty-                               S. pyogenes est l’agent pathogène le plus fréquemment
                                piquement de symptômes tels que toux, rhinorrhée,                                  (20–40%) responsable de l’érysipèle, qui se présente
                                épiphora, etc. et ne sont normalement pas limitées aux                             sous forme de lésion nettement délimitée, rouge,
                                amygdales, au pharynx et aux ganglions lymphatiques                                chaude et douloureuse [29]. Il affecte le plus souvent les
                                cervicaux. L’amygdalite à streptocoques est une «mala-                             extrémités, et plus rarement le tronc et la tête. Des
                                                                                                                   œdèmes et vésicules prononcés sont possibles, et l’éry-
                                                                                                                   sipèle s’accompagne généralement de fièvre et de
                                                                                                                   symptômes systémiques. Contrairement à l’érysipèle,
Tableau 1: Diagnostic différentiel des infections associées à la pharyngo-amygdalite                               en cas de cellulite, il n’y a généralement pas de démar-
(adapté d’après les IDSA-Guidelines 2012 [27]): Contrairement aux pharyngites virales,
l’infection par Streptococcus pyogenes est une «maladie à un étage». Afin d’éviter les                             cation claire, l’exanthème est plus discret et la lésion
examens microbiologiques et traitements inutiles, la recherche d’autres bactéries ne doit                          n’est pas en relief; la distinction clinique entre ces
être entreprise que dans des cas particuliers avec les signes cliniques correspondants.
                                                                                                                   deux entités est difficile. Sur le plan pathogénique, une
Bactéries                                           Manifestation clinique                                         altération de l’intégrité de la peau, par ex. après de pe-
Streptococcus pyogenes                              Pharyngo-amygdalite/scarlatine                                 tites blessures cutanées, des opérations ou des affec-
Streptocoques de groupe C/G                         Tonsillopharyngitis                                            tions cutanées chroniques comme le psoriasis ou la
Flore mixte anaérobie                               Angine de Vincent                                              dermatite atopique, est souvent retrouvée dans ces
Fusobacterium necrophorum                           Syndrome de Lemierre, abcès péri-amygdalien
                                                                                                                   deux affections. Une stratégie de prévention essen-
Neisseria gonorrhoeae                               Pharyngo-amygdalite
                                                                                                                   tielle pour ces deux affections réside dès lors dans un
Mycoplasma pneumoniae                               Pneumonie, bronchite
                                                                                                                   traitement et des soins optimaux afin de conserver
Chlamydophila pneumoniae                            Bronchite, pneumonie
                                                                                                                   une barrière cutanée intacte. La perturbation de l’écou-
Chlamydophila psittaci                              Psittacose
                                                                                                                   lement lymphatique, par ex. après des opérations
Virus
Virus d’Epstein-Barr                                Mononucléose
                                                                                                                   comme une dissection axillaire ou après une radiothé-
Virus Coxsackie                                     Herpangine                                                     rapie, constitue un facteur de risque majeur [30, 31].
Adénovirus                                          Pharyngite, conjonctivite                                      Pour l’érysipèle et la cellulite, la mise en évidence de
Virus Herpes simplex 1/2                            Gingivostomatite                                               l’agent pathogène dans les hémocultures est rarement
Virus de l’immunodéficience humaine (VIH) Syndrome rétroviral aigu                                                 possible. Dans certains cas, en particulier en cas de sus-
Influenzavirus A et B                               Grippe                                                         picion de fasciite nécrosante, la mise en évidence micro-
Rhino- et coronavirus                               «Refroidissement»                                              biologique peut être possible en ayant recours à l’aspira-
Virus parainfluenza                                 «Refroidissement», croup                                       tion après injection d’une petite quantité de solution
Cytomégalovirus (CMV)                               Primo-infection CMV
                                                                                                                   saline (2–3 ml) ou à la biopsie, mais les deux méthodes

SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE                   2018;18(33):647–653
Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission.        See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
With extended abstracts from "Swiss Medical Weekly" - Swiss ...
Article de revue MIG                                                                                                                                                                    651

                                ne sont pas recommandées de façon routinière [32] et la                            adéquat, la mortalité de la fasciite nécrosante reste tou-
                                chirurgie rapide est l’option à privilégier.                                       jours très élevée, pouvant atteindre 36% [36, 37].
                                La fasciite nécrosante est une infection des tissus mous                           Le syndrome de choc toxique streptococcique (SCTS) est
                                se propageant rapidement le long des fascias muscu-                                une affection rare et grave, qui est associée à une morta-
                                laires et survenant typiquement après des trauma-                                  lité élevée. Le diagnostic de SCTS est confirmé lorsque
                                tismes mineurs. On suppose que le tissu musculaire                                 d’une part S. pyogenes a été isolé et d’autre part les
                                lésé exprime la vimentine, qui est utilisée par les                                signes cliniques d’une hypotension (pression artérielle
                                germes S. pyogenes circulants (par ex. durant une bac-                             systolique
Article de revue MIG                                                                                                                                                                  652

                                dans 2% des cas [39, 40]. Le pathomécanisme exact                                  diagnostic est posé sur la base du tableau clinique de né-
                                n’est pas totalement élucidé, mais on part du principe                             phrite avec les anomalies rénales typiques et d’une in-
                                qu’en plus de l’action directe des toxines, différents                             fection streptococcique préalable documentée (culture,
                                mécanismes auto-immuns, la formation de complexes                                  test de diagnostic rapide du streptocoque ou titre des
                                antigènes-anticorps et des facteurs génétiques sont                                anticorps antistreptolysines) et il est confirmé par biop-
                                impliqués. La cause de l’incidence géographique va-                                sie rénale. Contrairement au RAA, une antibiothérapie
                                riable du RAA reste pour l’heure indéterminée. A la fois                           précoce ne protège pas contre le développement d’une
                                des facteurs liés à l’hôte et des facteurs de virulence                            GNAPS, il n’existe pas de thérapie spécifique et le traite-
                                sont évoqués. Le diagnostic du RAA est posé sur la base                            ment se limite à des mesures de soutien, telles que
                                des critères de Jones révisés et comprend un examen                                prise en charge hydro-électrolytique y compris dialyse
                                échocardiographique et la mise en évidence obliga-                                 et médicaments antihypertenseurs. Le pronostic de la
                                toire d’une infection à S. pyogenes préalable [41]. Pour le                        GNAPS est bon chez les enfants, contrairement aux pa-
                                traitement du RAA, il convient dans la mesure du pos-                              tients âgés, pour lesquels une mortalité allant jusqu’à
                                sible d’opter pour une éradication par pénicilline en                              25% a été décrite [44].
                                plus de l’acide acétylsalicylique (attention: peut déclen-
                                cher un syndrome de Reye chez les enfants), des an-
                                                                                                                   Traitement
                                ti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et, dans les
                                cas sévères, des corticoïdes. Ensuite, il est recommandé                           S. pyogenes est toujours sensible à la pénicilline et à la
                                d’initier une prophylaxie secondaire par pénicilline                               plupart des céphalosporines. La pénicilline est l’antibio-
                                (macrolides en deuxième choix, test des résistances                                tique de choix. Contrairement à la pénicilline, un
                                nécessaire, sélection de souches résistantes possible                              nombre croissant de résistances aux macrolides et à la
                                sous traitement à long terme). La durée de la prophy-                              clindamycine se sont développées. En Suisse, le taux de
                                laxie dépend du tableau clinique du RAA et de l’âge au                             résistance à la clindamycine est de 7%; ce taux est de 8%
                                moment de sa survenue [28].                                                        pour les macrolides clarithromycine et azithromycine,
                                Tout comme le RAA, la GNAPS survient aujourd’hui                                   et de 12% pour l’érythromycine [45]. La résistance naît de
                                avant tout dans les pays en développement, chez des                                la méthylation de l’ARN ribosomique 23S, codé par diffé-
                                enfants de moins de 15 ans. Dans nos régions, elle est                             rents gènes erm («erythromycin ribosome methylase»).
                                en revanche très rare et affecte avant tout les sujets                             Il en résulte une capacité de liaison réduite des macro-
                                âgés [42]. Une à 4 semaines après une infection à S. py-                           lides (érythromycine, clarithromycine, azithromycine),
                                ogenes, des symptômes néphritiques, tels qu’hyperten-                              de la clindamycine et de la streptogramine à la sous-
                                sion artérielle légère, hématurie, protéinurie, forma-                             unité 23S, ce qui est décrit comme «phénomène MLS»
                                tion d’œdème et insuffisance rénale, peuvent survenir.                             (résistance macrolide-lincosamide-streptogramine) [46].
                                La cause en est un dépôt de complexes immuns de cer-                               La pharyngite/pharyngo-amygdalite causée par S. pyo­
                                taines souches de S. pyogenes dites «nephritogènes»                                genes est le plus souvent une affection auto-limitante,
                                (types M 1, 4, 12, 49, 55, 57, 60) [7], qui se déposent dans                       et les abcès ainsi que le rhumatisme articulaire sont
                                les glomérules [43] et endommagent ainsi les reins. Le                             des complications rares. En Suisse, un traitement anti-
                                                                                                                   biotique de la pharyngite à S. pyogenes et de la scarla-
                                                                                                                   tine est actuellement recommandé (tab. 3) pour préve-
Tableau 3: Traitement de la pharyngo-amygdalite à S. pyogenes et de la scarlatine                                  nir cette complication en cas de pose univoque du
(adapté d’après les IDSA-Guidelines 2012 [27] et le «Pediatric Infectious Disease Group
Switzerland» 2010 (PIGS) [57]). Différentes sociétés de discipline médicale considèrent                            diagnostic (fig. 3); un effet protecteur contre le dévelop-
un traitement de 6 ou 7 jours comme suffisant [58].                                                                pement d’un rhumatisme articulaire a été montré en
Antibiotique                                                                                      Durée
                                                                                                                   cas d’initiation de l’antibiothérapie jusqu’à 9 jours
1er choix                                                                                                          après la percée de la maladie [28]. Dans certains pays
Pénicilline              Adultes: 3×1 million d’UI par voie orale                                 10 jours         tels que la Grande-Bretagne, le traitement n’est plus re-
                         Enfants
Article de revue MIG                                                                                                                                                                    653

                                tement, le risque de contagion persiste pendant 14 jours.                          clindamycine inhibe la synthèse protéique bactérienne
Correspondance:
Prof. Dr méd.                   Une augmentation de la fréquence de la scarlatine est                              et réduit ainsi la production de facteurs de virulence et
Annelies S. Zinkernagel         décrite en Grande-Bretagne et en Chine [49, 50], associée                          de toxines par les bactéries. Contrairement aux antibio-
Klinik für Infektionskrank­
heiten und Spitalhygiene
                                notamment à l’acquisition de certaines toxines.                                    tiques bêta-lactames, elle possède également un effet
UniversitätsSpital Zürich       Lorsque l’érysipèle, avant tout causé par des strepto-                             inhibiteur sur les bactéries en phase de croissance sta-
Rämistrasse 100
                                coques, se démarque clairement d’une cellulite, une                                tionnaire et en cas de charge bactérienne élevée («effet
CH-8091 Zürich
annelies.zinkernagel[at]        antibiothérapie empirique par pénicilline ou amoxicil-                             Eagle») [51–53]. En outre, l’administration intraveineuse
usz.ch
                                line peut être mise en place. Dans la mesure où la cellu-                          d’immunoglobulines (IGIV) pendant 3 jours fait l’objet
                                lite peut également être causée par Staphylococcus au-                             de discussions. Il a récemment été montré que les pa-
                                reus, le traitement de premier choix est l’amoxicilline/                           tients atteints d’infections invasives à S. pyogenes ont
                                acide clavulanique. En raison de la progression cli-                               un faible titre anti-SLO. Après traitement par IGIV, le
                                nique parfois très rapide et de la biodisponibilité orale                          nombre de patients ayant des anticorps anti-SLO a aug-
                                réduite, il est fréquent que l’amoxicilline/acide clavu-                           menté de manière significative [59]. Etant donné que
                                lanique soit initialement administré par voie intravei-                            l’efficacité n’a jusqu’à présent pas pu être démontrée de
                                neuse; le recours à la clindamycine se présente comme                              façon concluante dans les études cliniques, l’indication
                                un traitement alternatif (le plus souvent par voie orale                           est soumise à des discussions controversées et les IGIV
                                en raison de l’excellente biodisponibilité orale). Toute-                          ne sont pas administrées dans tous les pays [54].
                                fois, il convient ici de noter que des résistances à la                            Le traitement antimicrobien du SCTS est le même qu’en
                                clindamycine de S. pyogenes s’observent aussi de plus                              cas de fasciite nécrosante (antibiotiques bêta-lactames,
                                en plus en Europe.                                                                 clindamycine et IGIV) et il est essentiel de détecter le
                                Dans le cas de la fasciite nécrosante et de la myosite/                            plus tôt possible une potentielle infection sous-jacente,
                                myonécrose, un débridement chirurgical étendu, le                                  telle qu’une fasciite nécrosante ou une myosite, et de
                                plus souvent multiple, avec décharge des structures vi-                            procéder à un débridement chirurgical sans délai. Par
                                tales afin de réduire la charge bactérienne et de faire                            ailleurs, les mesures de médecine intensive se trouvent
                                baisser la pression compartimentale doit impérative-                               au premier plan dans le traitement du choc toxique
                                ment être réalisé sans délai, en plus d’initier rapide-                            causé par la tempête cytokinique [55].
                                ment un traitement antibiotique. Outre la ceftriaxone                              En raison de leur contagiosité élevée, la pharyn-
                                à haute dose ou l’amoxicilline/acide clavulanique, il                              go-amygdalite et la scarlatine chez l’enfant ainsi que
                                convient d’administrer en plus de la clindamycine. La                              les pneumonies et les infections cutanées et des tissus
                                                                                                                   mous étendues doivent faire l’objet d’un isolement à
                                                                                                                   l’hôpital jusqu’à 24 heures après le début du traitement
L’essentiel pour la pratique                                                                                       [56].

•	La pharyngo-amygdalite à Streptococcus pyogenes se limite au tractus                                            Remerciement
                                                                                                                   Nous souhaitons remercier le Docteur Daniel Oertle pour l’image
    respiratoire supérieur («maladie à un étage»), contrairement aux infections                                    de la pharyngo-amygdalite.
    virales qui touchent d’autres «étages» («maladie à plusieurs étages»).
•	Le diagnostic de la pharyngo-amygdalite est avant tout clinique et doit être                                    Disclosure statement
                                                                                                                   Les auteurs n’ont pas déclaré des obligations financières ou personnelles
    confirmé par la mise en évidence microbiologique de l’agent pathogène,                                         en rapport avec l’article soumis.
    car un traitement antimicrobien est indiqué en cas de pharyngo-amygda-
                                                                                                                   Littérature recommandée
    lite à S. pyogenes. Les tests microbiologiques, tels que la mise en culture
                                                                                                                   –   Cole JN, Barnett TC, Nizet V, Walker MJ. Molecular insight into
    ou le test de diagnostic rapide du streptocoque, ne permettent pas de faire                                        invasive group A streptococcal disease. Nat Rev Microbio.
    la distinction entre colonisation et infection.                                                                    2011;9(10):724–36.
                                                                                                                   –   Fine AM, Nizet V, Mandl KD. Large-scale validation of the Centor
•	La pharyngo-amygdalite comme la scarlatine sont hautement infectieuses,                                             and McIsaac scores to predict group A streptococcal pharyngitis.
    raison pour laquelle un délai de 24 heures après le début du traitement                                            Arch Intern Med. 2012;172(11):847–52.
                                                                                                                   –   Low DE. Toxic shock syndrome: major advances in pathogenesis,
    ­antibiotique doit être respecté avant que les écoliers puissent à nouveau                                         but not treatment. Crit Care Clin. 2013;29(3):651–75.
    fréquenter les institutions publiques, telles que jardins d’enfants, écoles                                    –   Andreoni F, Zürcher C, Tarnutzer A, Schilcher K, Neff A, Keller N, et
                                                                                                                       al. Clindamycin Affects Group A Streptococcus Virulence Factors
    ou crèches.                                                                                                        and Improves Clinical Outcome. J Infect Dis. 2017;215(2):269–77.
•	La fasciite nécrosante est une infection potentiellement fatale. Elle s’ac-                                     –   Shulman ST, Bisno AL, Clegg HW, Gerber MA, Kaplan EL, Lee G, et
                                                                                                                       al. Clinical practice guideline for the diagnosis and management
    compagne souvent d’une douleur extrêmement intense («pain out of
                                                                                                                       of group A streptococcal pharyngitis: 2012 update by the Infectious
    proportion»). Une pose rapide du diagnostic suivie immédiatement d’un                                              Diseases Society of America. Clin Infect Dis. 2012;55(10):1279–82.
    traitement combiné à la fois chirurgical et antibiotique avec un antibio-
                                                                                                                   Références
    tique bêta-lactame et la clindamycine est essentielle pour le succès du
                                                                                                                   La liste complète des références est disponible dans la version en ligne
    traitement.                                                                                                    de l’article sur www.medicalforum.ch.

SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE                   2018;18(33):647–653
Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission.              See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
ARTICLE DE REVUE MIG                                                                                                                                                              654

Pourquoi il n’y a pas de «quick fix» et ce que l’on peut faire

La tendinopathie achilléenne
­corporéale
Dr méd. Myrielle Hitz a*, Dr méd. Sandra Meier b*, Dr méd. Martin Huber a
a
 Praxis für Fusschirurgie Bern; b Klinik für Orthopädie und Traumatologie des Bewegungsapparates, Kantonsspital Olten
* Les deux auteures ont contribué à part égale à l’article.

                                Plus de 2500 ans après l’Iliade d’Homère, le tendon d’Achille est toujours le point
                a r tic le

                                faible des héros modernes du quotidien. La thérapie d’entraînement reste la réfé-
Peer

                                rence absolue en matière de traitement, aucune mesure complémentaire ne pou-
    re
         v ie we                vant suffire sans elle. Dans cet article, nous présentons les options thérapeutiques
                d

                                qui, selon nous, devraient et peuvent être intégrées dans le traitement multimodal,
                                ainsi que les interventions chirurgicales mini-invasives pouvant être employées
                                en cas de symptômes réfractaires au traitement.

                                Introduction                                                                       Principes fondamentaux
                                Dans le passé, de nombreux synonymes parfois trom-                                 La tendinopathie achilléenne corporéale décrit la
                                peurs ont compliqué la compréhension et l’échange                                  triade associant des douleurs, un œdème 2–7 cm
                                scientifique autour de ce thème. Pour cette raison, le                             au-dessus de l’insertion et une résistance réduite. Sur
                                terme neutre «tendinopathie» a été introduit dans la                               le plan anatomique, on distingue en outre la tendino-
                                littérature et devrait être utilisé. Les termes tels que                           pathie du péritendon, qui peut survenir de façon
                                «maladie de Haglund», «tendinose», «tendinite», «en-                               concomitante ou isolée, aiguë ou chronique.
                                thésopathie» ou encore «synovite» sont quant à eux                                 L’incidence au sein de la population est estimée à 0,2%
                                imprécis et ne devraient plus être utilisés. Cet article se                        et elle est en augmentation. Les causes de la maladie ne
                                concentre sur les douleurs de la partie purement tendi-                            sont pas élucidées. Parmi les causes potentielles fi-
                                neuse du tendon d’Achille, c’est-à-dire sur la tendino-                            gurent l’augmentation de l’indice de masse corporelle
                                pathie achilléenne corporéale (anglais: «midportion                                (IMC) et la pratique d’une activité physique soutenue
                                tendinopathy»). Certaines informations contenues                                   après l’âge de 40 ans. Les déclencheurs que nous avons
                                dans cet article s’appliquent également aux douleurs                               observés sont: antécédents de blessures du même
                                touchant l’insertion du tendon d’Achille (tendinopa-                               membre, chaussures inadaptées (contrefort dur ou
                                thie d’insertion), qui ne font toutefois pas l’objet de cet                        élevé, talon dur, poids important, semelle intérieure/
                                article (à ce sujet, voir la figure 1). Les praticiens sont                        extérieure instable), marche ou entraînement sur un
                                fréquemment confrontés à la tendinopathie achil-                                   sol dur, modifications du schéma de sollicitation phy-
                                léenne corporéale, dont l’évolution est souvent fasti-                             sique et d’entraînement, telles que changement d’em-
                                dieuse et chronophage pour toutes les personnes im-                                ploi ou de type de sport. Les facteurs intrinsèques sui-
Myrielle Hitz                   pliquées. La palette des options physiothérapeutiques                              vants sont également évoqués: obésité, âge croissant,
                                et moyens auxiliaires orthopédiques est vaste, et une                              désaxation de l’arrière-pied, instabilité dans la région
                                durée de traitement de 3–12 mois est nécessaire. Un                                de l’arrière-pied.
                                praticien convaincu par le traitement employé peut                                 L’anamnèse et l’examen clinique sont pathogno-
                                bien mieux motiver le patient, raison pour laquelle                                miques, notamment car le tendon d’Achille peut être
                                une bonne évidence de l’efficacité est souhaitable. Les                            palpé facilement et est bien visible. Le patient rapporte
                                protocoles d’exercices sont essentiels, car ils restent la                         des douleurs à l’effort partiellement fluctuantes et ra-
                                référence absolue et la base de tout traitement des pro-                           rement invalidantes au niveau de la région du tendon
                                blèmes tendineux. Nous souhaitons par ailleurs égale-                              d’Achille mentionnée plus haut, et ce sans trauma-
                                ment mettre l’accent sur les possibilités thérapeu-                                tisme préalable. Un œdème sous-cutané, éventuelle-
                                tiques       chirurgicales          mini-invasives,           que     nous         ment une rougeur et une crépitation, et des douleurs
Sandra Meier                    privilégions.                                                                      souvent très intenses qui persistent pendant la phase

SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE                   2018;18(33):654–660
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