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FMS – SMF Forum Médical Suisse – Forum Medico Svizzero – Forum Medical Svizzer – Schweizerisches Medizin-Forum

                                                                                                                                                                                                    jo u r n al
                   Swiss

                                                                                                                                                                                 Peer
                                                                                                                                                                                       re             d
                                                                                                                                                                                            vie we

                   Medical Forum
                   75 S. Haller, C. R. Kahlert,                                      82 L. Bally, T. Zueger,                                        89 N. C. Keller, K. Aurbach,
                   C. Strahm, W. C. Albrich                                          M. Laimer, C. Stettler                                         S. Schmid, e
                                                                                                                                                               ­ t al.
                   Rhumatisme articulaire aigu                                       Closing the loop: où en                                        Iatrogene Ureterläsion
                                                                                     sommes-nous aujourd’hui
                                                                                     avec le pancréas artificiel?
4 24. 1. 2018

                   With extended abstracts from “Swiss Medical Weekly”

                                                                                                                                   73 R. Krapf
                                                                                                                                   Sans détour

                                                Offizielles Fortbildungsorgan der FMH
                                                Organe officiel de la FMH pour la formation continue
                                                Bollettino ufficiale per la formazione della FMH
                                                Organ da perfecziunament uffizial da la FMH         www.medicalforum.ch
                Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission.        See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
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SOMMAIRE                                                                                                                                                                                     71

 Rédaction                                                                                       Rédacteurs conseil
 Prof. Nicolas Rodondi, Berne (Rédacteur en chef); Prof. Stefano Bassetti,                       Dr Pierre Périat, Bâle; Prof. Rolf A. Streuli, Langenthal
 Bâle; Dr Ana M. Cettuzzi-Grozaj, Bâle (Managing editor);
                                                                                                 Membres-adjoints à la rédaction
 Prof. Reto Krapf, Lucerne; Prof. ­Martin Krause, Münsterlingen;
                                                                                                 PD Dr Daniel Franzen, Zurich; Jérôme Gauthey, médecin diplômé,
 Prof. Klaus Neftel, Berne; Prof. Gérard Waeber, Lausanne;
                                                                                                 Bienne; Dr Francine Glassey Perrenoud, La Chaux-de-Fonds;
 PD Dr Maria Monika Wertli, Berne
                                                                                                 Dr Markus Gnädinger, Steinach; Dr Matteo Monti, Lausanne;
                                                                                                 Dr Daniel Portmann, Winterthour; Dr Sven Streit, Berne

 Sans détour
        R. Krapf
    73 «I’m so lonely, I could cry!»

 Article de revue MIG
        S. Haller, C. R. Kahlert, C. Strahm, W. C. Albrich

                                                                                                                                                                                                    a r tic le
    75 R humatisme articulaire aigu

                                                                                                                                                                                  Peer
                                                                                                                                                                                     re
                                                                                                                                                                                          v ie we
        Le rhumatisme articulaire aigu est un syndrome clinique dont les principales manifestations sont la cardite et

                                                                                                                                                                                               d
        l’arthrite. Sa pertinence réside dans la prédisposition pour une cardiopathie rhumatismale chronique s’accompagnant d’une
        morbidité et d’une mortalité considérables. Pratiquement disparu en Europe et en Amérique du Nord, il demeure une cause
        importante de maladies cardiaques dans les régions économiquement moins privilégiées.

 Article de revue
        L. Bally, T. Zueger, M. Laimer, C. Stettler

                                                                                                                                                                                                    a r tic le
   82 Closing the loop: où en sommes-nous aujourd’hui avec le pancréas artificiel?

                                                                                                                                                                                  Peer
                                                                                                                                                                                     re
                                                                                                                                                                                          v ie we

                                                                                                                                                                                               d
        Au cours des dernières décennies, les possibilités thérapeutiques pour la prise en charge du diabète de type 1 ont
        radicalement changé. De nouvelles modalités thérapeutiques permettent au patient de gagner en autonomie et flexibilité.

 Casuistique

                                                      N. C. Keller, K. Aurbach, S. Schmid, ­F. von Toggenburg, B. Hämmerle

                                                                                                                                                                                                    a r tic le
   89                                                 Iatrogene Ureterläsion

                                                                                                                                                                                  Peer
                                                                                                                                                                                     re
                                                                                                                                                                                          v ie we

                                                                                                                                                                                               d
                                                      Eine 52-jährige Patientin tritt wegen therapierefraktärer Hypermenorrhoe nach
                                                      wiederholter Endometrium­ablation zur elektiven laparoskopischen Hysterektomie
                                                      mit Salpingektomie beidseits ein.

 Coup d’œil

                                                      T. Benoit, M. Köhler, M. Krause
                                                                                                                                                                                                a r tic le

   93                                                 Acne aestivalis
                                                                                                                                                                                  Peer

                                                                                                                                                                                     re
                                                                                                                                                                                          v ie we
                                                                                                                                                                                              d

                                                      Eine 20-jährige Studentin stellte sich Ende Juni mit einem vor drei Tagen neu
                                                      aufgetretenen, juckenden Hautausschlag auf der Notfallstation vor.

                                                                                                Avec le Bulletin des médecins suisses, vous trouvez rapidement

                    * WA N T E D *
                                                                                                le poste de vos rêves ou le candidat idéal pour votre offre d’emploi.
                                                                                                Chaque semaine, la plate-forme centrale d’offres d’emploi du Bulletin
                                                                                                des médecins suisses publie les postes vacants actuels en Suisse,

MÉDECIN ( HOMME/FEMME ) POUR
                                                                                                en version imprimée et en ligne sur le site www.bullmed.ch.

                                                                                                  Contact: EMH Editions médicales suisses

 PRISE DE FONCTION IMMINENTE.
                                                                                                  Matteo Domeniconi
                                                                                                  Farnsburgerstrasse 8, CH-4123 Muttenz
 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse
                                                                                                  Tél. 061  467without
                                                                                                                86 08,permission.            See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
                                                                                                                       e-mail stellenmarkt@emh.ch, www.bullmed.ch
With extended abstracts from "Swiss Medical Weekly" - Swiss ...
SOMMAIRE                                                                                                                                                                                  72

             Swiss Medical Weekly
             Editorial Board: Prof. Adriano Aguzzi, Zurich (ed. in chief); Prof. Manuel Battegay, Basel; Dr. Katharina Blatter, Basel (Managing editor);
             Prof. Jean-Michel Dayer, Geneva; Prof. Douglas Hanahan, Lausanne; Dr. Natalie Marty, Basel (Managing editor); Prof. André P. Perruchoud,
             Basel (senior editor); Prof. Christian Seiler, Berne; Prof. Peter Suter, Geneva (senior editor)

             The “Swiss Medical Weekly“ is the official scientific publication of the Swiss Society of Internal Medicine, Swiss Society of Infectiology,
             Swiss Society of Rheumatology and Swiss Society of Pulmonary Hypertension. The journal is supported by the Swiss Academy of
             Medical Sciences (SAM) and the Swiss Medical Association (FMH).

             Abstracts of new articles from www.smw.ch are presented at the end of this issue.

The Works of Henri Matisse through the Lens of his Illnesses
With hitherto unpublished documents about his intestinal operations
                                 Ernst Gemsenjäger-Mercier                  Illnesses played a pivotal role in the life of Henri Matisse.
                                 Die Krankheiten und Operationen
                                 von Henri Matisse / Henri Matisse –        In order to rectify prior mistakes and misunderstandings,
                                 ses maladies, ses opérations /             Matisse’s medical history requires clarification. Ernst Gemsenjäger has provided such
                                 Henri Matisse’s medical biography
                                                                            clearing up using his profound medical knowledge taken into account all previously
                                 With a preface by Daniel Oertli
                                 and Felix Harder.                          unpublished documents from the “Archives Matisse”. The book is a thrilling and educa-
                                 2017. 84 pages, trilingual, 11 figs.,      tional medical case study and a treatise on medical and art history.
                                 partially in colour, paperback.
                                 sFr. 24.50 / € 24.50
                                 ISBN 978-3-03754-098-5
                                 EMH Schweizerischer Ärzteverlag

                                                                                                                              Order: T +41 (0)61 467 85 55, F +41 (0)61 467 85 56, auslieferung@emh.ch,
                                You will find further information at www.emh.ch                                               www.emh.ch, EMH Schweizerischer Ärzteverlag AG, Farnsburgerstrasse 8,
                                in the «Books» section.                                                                       CH-4132 Muttenz

    Impressum
    Swiss Medical Forum –                            Marketing EMH / annonces:                        (abonnements de courte durée voir               obtention explicite de l’autorisation de
    Forum Médical Suisse                             Dr Karin Würz, Responsable                       www.medicalforum.ch)                            EMH et sur la base d’un accord écrit.
    Organe officiel de formation continue            communication et marketing,
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    FMH et de la Société Suisse de Méde-             (0)61 467 85 56, kwuerz@emh.ch                   version en ligne: 1424-4020                     ce journal ont été vérifiées avec le plus
    cine Interne                                                                                      Paraît le mercredi                              grand soin. Les publications signées
                                                     Abonnements membres FMH:                                                                         du nom des auteurs reflètent tout
    Adresse de la rédaction: Eveline Maegli,         FMH Fédération des médecins suisses,             © EMH Editions Médicales Suisses SA             l’opinion de ces derniers, pas forcé-
    Assistante de la rédaction FMS,                  Elfenstrasse 18, 3000 Berne 15,                  (EMH), 2018. Le Forum Médical Suisse            ment celle de la rédaction du FMS.
    EMH Editions Médicales Suisses SA,               tél. +41 (0)31 359 11 11,                        est une publication «open-acess»                Les doses, indications et formes
    Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz,              fax +41 (0)31 359 11 12, dlm@fmh.ch              de EMH. Sur la base de la licence               d’application mentionnées doivent en
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    www.medicalforum.ch                              Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz,              accorde à tous les utilisateurs le droit,       récemment autorisés.
                                                     tél. +41 (0)61 467 85 75,                        illimité dans le temps, de reproduire,          Production: Schwabe AG, Muttenz,
    Soumission en ligne des manuscrits:              fax +41 (0)61 467 85 76, abo@emh.ch              distribuer et communiquer cette créa-           www.schwabe.ch
    http://www.edmgr.com/smf                                                                          tion au public, selon les conditions
                                                     Prix d‘abonnement: avec Bulletin des             suivantes: (1) Citer le nom de l’auteur;
    Editions: EMH Editions Médicales                 médecins suisses 1 an CHF 395.– /                (2) ne pas utiliser cette création à des
    Suisses SA, Farnsburgerstrasse 8,                étudiants CHF 198.– plus frais                   fins commerciales; (3) ne pas modifier,
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                                                     CHF 88.– plus frais de port                      peut être possible uniquement après             Suisse. 2011;11(22):394–5.
     Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission.              See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
With extended abstracts from "Swiss Medical Weekly" - Swiss ...
SANS DÉTOUR                                                                                                                                                                               73

Sans détour
Prof. Dr méd. Reto Krapf

                                                                 Il franchit la barrière hémato-encéphalique et                     et que les douleurs des patients soient bien
Pertinent pour la pratique                                       peut (études chez l’animal) favoriser la re­                       contrôlées. C’est ce qu’a confirmé une étude
                                                                 myélinisation non pas par modulation du sys­                       randomisée multicentrique, qui a comparé le
«I’m so lonely, I could cry!»                                    tème immunitaire, mais par stimulation de                          drainage continu par cathéter pleural et la
(Hank Williams)                                                  la production de myéline via l’induction de la                     pleurodèse au talc. La durée d’hospitalisation
Sur le plan psychopathologique, la solitude                      différenciation des oligodendrocytes imma­                         s’élevait à 12 jours pour la pleurodèse au talc et
est définie comme la disparité génératrice de                    tures.                                                             à 10 jours pour le cathéter pleural. Il n’y avait
stress entre les contacts sociaux désirés par                    Dans une étude randomisée en double aveugle,                       toutefois pas de différence entre les deux
un individu et les contacts sociaux qu’il a vé­                  le fumarate de clémastine (2× 5,6 mg/jour par                      groupes en ce qui concerne la qualité de vie et
ritablement. Dépression, troubles anxieux et                     voie orale durant 150 jours) a entraîné une                        la réduction de la dyspnée. Dans le groupe
suicide en sont les conséquences. Un stigmate                    amélioration impressionnante de la conduc­                         traité par cathéter pleural, il y avait davantage
dangereux de la solitude est également la                        tion nerveuse dans le nerf optique (interpré­                      d’effets indésirables (douleurs lors de la mise
perception (par l’individu lui-même et par
­                                                                tée comme un signe de remyélinisation) chez                        en place, augmentation de la dyspnée, pleuré­
l’entourage) d’une non-attractivité sociale. Il                  des patients atteints de névrite du nerf optique                   sie, cellulite). En conclusion, les deux tech­
existe une immense base de données, qui                          et de sclérose en plaques. Ses effets indési­                      niques semblent constituer des options accep­
montre que la solitude est associée à une                        rables: hormis la fatigue, aucun.                                  tables (fig. 2).
­mortalité globale accrue.                                       Lancet. 2017;390(10111):2481–9.                                    JAMA. 2017;318(19):1903–12.
 Là aussi, l’écoute est essentielle (attention à la              doi.org/10.1016/S0140-6736(17)32346-2.                             doi: 10.1001/jama.2017.17426.
 clause des 20 minutes prévue dans le Tarmed                     Rédigé le 08.12.2017.                                              Rédigé le 08.12.2017.
 à compter du 01.01.2018). Comment se
 ­développe ce sentiment? Quelles idées
  et quels types de comportement pour­                                                                                                      Toujours digne d’être lu
  raient contribuer à ce sentiment? La        Zoom sur … la rougeole
  solitude peut-elle aussi être normale?                                                                                                    Le cancer médullaire
  Qu’est-ce qui était différent lorsque je    – Infection via le tractus respiratoire par un paramyxovirus à                                de la ­thyroïde produit
ne me sentais pas seul(e)? Les informa­           ARN de la famille des morbillivirus.                                                      de la (thyro-)calcitonine
tions ainsi obtenues permettent d’éla­        – Période d’incubation de 12,5 jours; au maximum 23 jours.                                    Au moyen de méthodes histochimiques
borer un plan d’aide avec des effets in­      – Une personne infectée contamine en moyenne 9–18 autres                                      couplées à la microscopie électronique
téressants, y compris sur les troubles            personnes.                                                                                et du dosage de la calcitonine dans le
somatiques (étude LISTEN).                    – La persistance de l’ARN viral durant 3 mois après l’infection                               milieu de culture cellulaire primaire,
  Int J Nurs Sci. 2016;3(3):242–51.               explique probablement l’immunité à vie.                                                   des chercheurs sont parvenus à iden­
  doi.org/10.1016/j.ijnss.2016.08.004.        – A l’échelle mondiale, les décès liés à la rougeole ont diminué                              tifier les cellules parafolliculaires de la
                                                  de 80% entre 2000 et 2015 (mais ils n’ont malheureusement
  Rédigé le 08.12.2017.                                                                                                                     thyroïde (aujourd’hui appelées «cel­
                                                           pas disparu …).
                                                                                                                                            lules C») en tant que cellules néopla­
                                                       –   Des épidémies de rougeole (par ex. en Suisse) se produisent
                                                                                                                                            siques dans le cancer médullaire de la
                                                           dans des populations où la couverture vaccinale est bonne en
Nouveautés dans le domaine                                                                                                                  thyroïde. En conséquence, la calcito­
                                                           cas de «lacunes immunitaires», telles que des groupes non
de la biologie                                                                                                                              nine sérique est devenue un biomar­
                                                           vaccinés (cf. fig. 1).
                                                                                                                                            queur essentiel dans le diagnostic et le
                                                       –   L’incidence de la panencéphalite sclérosante subaiguë est
 Un résultat surprenant:                                                                                                                    suivi post­  opératoire (au plus tôt 3
                                                           plus élevée que ce qui avait été présumé jusqu’à présent,
 ­remyélinisation en cas                                                                                                                    mois après l’opération) du cancer mé­
                                                           avant tout chez les enfants en bas âge (
With extended abstracts from "Swiss Medical Weekly" - Swiss ...
SANS DÉTOUR                                                                                                                                                                               74

sité) et de la migraine chronique (≥15 crises de
céphalées) sont restées largement vaines. Le
«calcitonin gene related product» (CGRP)
semble jouer un rôle essentiel dans le déclen­
chement de la douleur dans la région trigémi­
no-vasculaire. Des anticorps monoclonaux
dirigés soit directement contre le peptide soit
contre son récepteur ont été développés, et les
résultats portant sur deux de ces molécules
ont désormais été publiés. Administrées par
voie sous-cutanées une fois par mois durant
3 mois pour l’une et durant 6 mois pour
l’autre, les deux molécules étaient efficaces
pour la migraine chronique ou épisodique, et
elles n’étaient pas associées à davantage d’ef­
fets indésirables ou à des effets indésirables
plus sévères que le placebo. Dans les deux
études, le nombre de jours durant lesquels les
patients souffraient de céphalées a diminué
d’env. 3–5 jours. Il reste donc malgré tout en­                  Figure 1: Rougeole: Maladies infectieuses à déclaration obligatoire Suisse et Principauté du
core beaucoup de jours avec céphalées. L’effet                   Liechtenstein; déclarations de cas hebdomadaires de l’année précédente et de l’année actuelle
placebo pertinent (d’env. 50%!) mérite lui aussi                 jusqu’à la semaine 1/2018 (état au 09.01.2018). La date de réception de la déclaration est déterminante
d’être signalé. Voilà des résultats prometteurs,                 pour l’axe ­temporel. Source: Office fédéral de la santé ­publique, reproduction avec l’aimable autorisa-
mais qui doivent encore être confirmés. Il s’agit                tion.
tout du moins d’une «preuve de principe» po­
sitive.
N Engl J Med. 2017;377(22):2113–22.
doi: 10.1056/NEJMoa1709038.
N Engl J Med 2017;377:2123–32.
doi: 10.1056/NEJMoa1705848.
Rédigé le 07.12.2017.

Cela nous a moins réjouis

Les contraceptifs modernes associés
à un risque accru de cancer du sein
Dans une étude de cohorte prospective ayant
porté sur toutes les femmes (âgées de 15–49 ans)
résidant au Danemark et n’ayant pas d’antécé­
dents de cancer ni d’affections thromboembo­
liques, un risque accru et dose-dépendant de
développer un cancer du sein a été identifié.
Après une période de prise de 10 ans, le risque
relatif était plus élevé de 38%. En chiffres abso­
lus: l’augmentation s’élevait à un cas de maladie
pour 7690 femmes pour une exposition à n’im­
porte quel contraceptif hormonal (y compris
progestatifs intra-utérins) durant 1 an.                         Figure 2: Epanchement pleural gauche (de: Salvato S, Ritschard T. Forum Med Suisse.
N Engl J Med 2017;377:2228–39.                                   2011;11(22):394–5).
doi: 10.1056/NEJMoa1700732.
Rédigé le 07.12.2017.
                                                                 d’excellentes publications (voir par ex. la réfé­                  fibrillation auriculaire était positivement cor­
                                                                 rence [1] en tant que «pars pro toto»). Après                      rélée à la concentration de T4 libre [2]. Il pour­
Plume suisse                                                     l’identification de l’association entre l’hyper­                   rait s’agir d’une information essentielle pour
                                                                 thyroïdie subclinique et la fibrillation auricu­                   la définition de la concentration cible (sûre)
Hypothyroïdie: subclinique, latente et                           laire, des chercheurs de l’hôpital universitaire                   dans le traitement de substitution de l’hypo­
malgré tout symptomatique?                                       de Berne (sous la direction de notre rédacteur                     thyroïdie.
L’équipe de recherche du Professeur J. J. Staub,                 en chef, le Professeur N. Rodondi; analyse des                     1	J Clin Endocrinol Metab. 2001;86(10):4860–6.
endocrinologue bâlois émérite, s’est consacrée                   données de 11 études de cohorte avec >30 000                           doi.org/10.1210/jcem.86.10.7973.
durant de nombreuses années à l’étude scien­                     patients) ont à présent découvert que chez les                     2	Circulation. 2017;136(22):2100–16.
tifique des signes cliniques et symptômes de                     patients avec euthyroïdie et hypothyroïdie                             doi: 10.1161/CIRCULATIONAHA.117.02875.
l’hypothyroïdie dite «subclinique» et a produit                  subclinique, la probabilité de survenue d’une                          Rédigé le 08.12.2017.

SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE                   2018;18(4):73–74
Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission.              See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
With extended abstracts from "Swiss Medical Weekly" - Swiss ...
Article DE
ARTICLE de REVUE
           revue MIG                                                                                                                                                                75

Bientôt à nouveau à l’ordre du jour dans notre pays?

Rhumatisme articulaire aigu
Dr méd. Sabine Haller a , Dr méd. Christian R. Kahlert a,b , Dr méd. Carol Strahm a , PD Dr méd. Werner C. Albrich a
a
    Klinik für Infektiologie/Spitalhygiene, Kantonsspital St. Gallen; b Ostschweizer Kinderspital, St. Gallen

                                Le rhumatisme articulaire aigu est un syndrome clinique dont les principales ma-
                  a r tic le

                                nifestations sont la cardite et l’arthrite. Sa pertinence réside dans la prédisposition
Peer

                                pour une cardiopathie rhumatismale chronique s’accompagnant d’une morbidité
       re
            v ie we             et d’une mortalité considérables. Pratiquement disparu en Europe et en Amérique
                d

                                du Nord, il demeure une cause importante de maladies cardiaques dans les régions
                                économiquement moins privilégiées. En raison de l’augmentation de la mobilité et
                                de la migration de personnes issues de populations à haut risque, il pourrait égale-
                                ment regagner en pertinence dans notre pays.

                                Introduction                                                                       ­résidentielle accrue, périodes de guerre et de crise et
                                                                                                                   environnement rural) ainsi qu’une prise en charge mé-
                                Le rhumatisme articulaire aigu (RAA) est une maladie
                                                                                                                   dicale de mauvaise qualité qui entrent en jeu [2]. Le
                                inflammatoire faisant suite à une pharyngite à Strepto-
                                                                                                                   RAA touche principalement les enfants et les adoles-
                                coccus pyogenes (streptocoque du groupe A [SGA]). Les
                                                                                                                   cents entre 5 et 15 ans et est extrêmement rare pendant
                                manifestations de la maladie sont très variables. Les
                                                                                                                   les trois premières années de vie. Dans les zones tem-
                                plus fréquentes sont la cardite et l’arthrite, tandis que
                                                                                                                   pérées, il survient typiquement durant la saison froide.
                                des manifestations au niveau de la peau et du système
                                                                                                                   Le RAA se retrouve souvent dans certaines familles et
                                nerveux central (SNC) surviennent plus rarement. Il
                                                                                                                   certains groupes ethniques, en particulier chez les po-
                                s’agit généralement d’une maladie fébrile aiguë et lar-
                                                                                                                   pulations indigènes d’Amérique du Nord et d’Océanie
                                gement auto-limitante. Une atteinte cardiaque peut
                                                                                                                   [3]. Les raisons de cette prédisposition accrue ne sont
                                toutefois déboucher sur une valvulopathie chronique
                                                                                                                   jusqu’à présent pas suffisamment comprises.
                                et progressive ainsi qu’une sévère insuffisance car-
                                                                                                                   La distinction est faite entre les populations à faible
                                diaque. Deux aspects sont donc essentiels en cas de
                                                                                                                   risque de RAA et celles dont le risque est moyen à élevé.
                                RAA: le tableau clinique aigu ainsi que le développe-
                                                                                                                   Les populations à faible risque présentent une inci-
                                ment d’une cardiopathie rhumatismale chronique par
                                                                                                                   dence annuelle de RAA ≤2/100 000 enfants (5–14 ans)
                                la suite.
                                                                                                                   ou une prévalence globale de cardiopathie rhumatis-
                                En raison de sa fréquence et de ses signes cliniques
                                                                                                                   male au sein de la population ≤1/1000 [4]. La Suisse fait
                                ­dramatiques, le RAA a significativement marqué la
                                                                                                                   partie de cette catégorie. Entre 2000 et 2010, la «Swiss
                                rhumatologie. En 1815, le chirurgien Sir David Dundas a
                                                                                                                   Paediatric Surveillance Unit» (SPSU) n’a documenté en
                                attiré l’attention sur une cardiopathie spécifique pour
                                                                                                                   Suisse que 24 cas confirmés de RAA [5]. En Europe et en
                                laquelle il avait reconnu un rapport avec le RAA, au-
                                                                                                                   Amérique du Nord, l’incidence du RAA a nettement
                                quel il a probablement donné son nom [1]. En 1880, les
                                                                                                                   baissé au cours des dernières décennies. Cette observa-
                                pédiatres anglais Alfred Baring Garrod et James Fowler
                                                                                                                   tion pourrait aussi bien être due à la vaste prophylaxie
                                ont fourni la preuve que le RAA pouvait être déclenché
                                                                                                                   qu’à l’épidémiologie changeante avec divers génotypes.
                                par une amygdalite ultérieure. Peu après, les strepto-
                                                                                                                   Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, les taux
                                coques β-hémolysants ont été identifiés comme en
                                                                                                                   d’incidence continuent d’atteindre une ampleur épidé-
                                étant l’agent causal.
                                                                                                                   mique. Dans le monde entier, il survient chaque année
                                                                                                                   près d’un demi-million de nouveaux cas de RAA et plus
                                                                                                                   d’un quart de million de décès associés [2, 6]. Près de
                                Epidémiologie
                                                                                                                   33 millions d’individus souffrent d’une cardiopathie
                                Divers facteurs prédisposent à la survenue d’un RAA.                               rhumatismale chronique [2]. La prévalence la plus éle-
                                Ce sont surtout l’âge jeune, l’ethnie, la situation socio-­                        vée se retrouve en Afrique subsaharienne, au Proche et
Sabine Haller                   économique (mauvaise hygiène, pauvreté, densité                                    Moyen-Orient, en Asie du Sud et en Asie centrale ainsi

SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE                   2018;18(4):75–80
Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission.        See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
With extended abstracts from "Swiss Medical Weekly" - Swiss ...
Article de revue MIG                                                                                                                                                                 76

                                qu’au sein des populations indigènes d’Océanie, d’Aus-                             Même non traitée, l’arthrite présente généralement
                                tralie et de Nouvelle-Zélande, où des incidences de RAA                            une évolution auto-limitante sur environ 4 semaines,
                                s’élevant à 150–380/100 000 ont été décrites [3, 7].                               sans laisser de lésions articulaires persistantes. En
                                                                                                                   termes de diagnostic différentiel, il convient de faire la
                                                                                                                   distinction avec une arthrite réactionnelle post-strep-
                                Etiologie et pathogenèse
                                                                                                                   tococcique (ARPS), qui est considérée par la plupart des
                                Le RAA est une séquelle inflammatoire d’origine im-                                auteurs comme une entité à part entière. L’ARPS sur-
                                munologique et non suppurée d’une pharyngite à SGA.                                vient dans un délai de 4–12 jours après une angine à
                                Seuls certains types de SGA sont associés à un RAA. La                             streptocoque, sans autre symptôme classique d’un RAA.
                                classification était en règle générale effectuée par un                            Son évolution peut être persistante ou récidivante,
                                typage de la protéine M, le génotypage du gène de la                               mais typiquement non migratrice; cette arthrite ne
                                protéine M (gène emm) est entre-temps devenu stan-                                 présente pas de réponse thérapeutique aussi rapide
                                dard [8]. Des facteurs génétiques de prédisposition du                             aux salicylates [13–15]. Il convient d’observer que les
                                RAA semblent également entrer en jeu et sont pro­                                  symptômes du RAA et de l’ARPS se recouvrent en grande
                                bablement héréditaires [2].                                                        partie; un RAA doit toujours être recherché. La préven-
                                Le mécanisme pathologique exact du déclenchement                                   tion secondaire après une ARPS est contestée.
                                d’un RAA est inconnu. Des réactions croisées entre des                             Près de 50–65% des patients développent une cardite
                                antigènes streptococciques (par ex. protéines M) et des                            manifeste sur le plan clinique [16]. Cette cardite survient
                                antigènes tissulaires humains (myosine) qui, selon un                              au début de l’évolution de la maladie, normalement
                                mimétisme moléculaire, déclenchent des phénomènes                                  dans les 3 premières semaines. Elle est classiquement
                                auto-immuns sont considérées comme la cause la plus                                considérée comme une pancardite et peut toucher le
                                probable [9, 10].                                                                  péricarde, le myocarde et l’endocarde. La valvulite est
                                Le RAA est initialement caractérisé par des lésions                                la manifestation cardiaque de loin la plus fréquente;
                                ­inflammatoires des tissus conjonctifs, qui touchent                               elle touche généralement la valve mitrale, plus rare-
                                surtout le cœur, les articulations, l’hypoderme et les                             ment la valve aortique, et entraîne une insuffisance
                                ganglions de la base. L’atteinte cardiaque précoce en-                             valvulaire [17]. Une péricardite ou une myocardite iso-
                                traîne généralement un épaississement valvulaire                                   lées sont très rarement associées à un RAA. Dans une
                                avec incapacité de fermeture des valvules cardiaques                               méta-analyse de 23 études, la prévalence de cardite
                                et dilatation valvulaire. L’endocardite verruqueuse et                             subclinique en cas de RAA, détectée par échocardiogra-
                                les nodules d’Aschoff suivis d’une cicatrisation consti-                           phie Doppler, était de 18%; la moitié de ces patients pré-
                                tuent des stades ultérieurs de la maladie, susceptibles                            sentant une cardite persistante ou progressive dans un
                                de déboucher sur une anomalie cardiaque avec insuffi-                              délai de deux ans [18]. Les modifications inflam­matoires
                                sance et sténose combinées.                                                        aiguës régressent lentement en quelques semaines à
                                                                                                                   quelques mois. Le pronostic définitif dépend de la sévé-
                                                                                                                   rité de la manifestation initiale et du nombre de réci-
                                Signes cliniques
                                                                                                                   dives. La cardite est la seule manifestation d’un RAA
                                Le RAA peut présenter une multitude de manifes­                                    susceptible d’entraîner des séquelles graves et à long
                                tations cliniques susceptibles d’être présentes indivi-                            terme. Il existe un rapport inverse entre la sévérité de
                                duellement ou de manière combinée. Les symptômes                                   l’atteinte articulaire et le risque d’une cardite [19].
                                surviennent en règle générale 10–35 jours (en moyenne                              La chorée de Sydenham (danse de Saint-Guy) touche
                                19 jours) après une amygdalite à streptocoque. Le RAA                              10–30% des patients atteints de RAA. Il s’agit d’un tableau
                                débute généralement par une fièvre (>90%) et une                                   clinique neurologique caractérisé par des hyperkinésies
                                ­arthrite (75%) [2]. Il s’agit typiquement d’une polyarthrite                      sous forme de mouvements brusques, involontaires,
                                migratrice des grandes articulations, telles que le ge-                            non coordonnés et irréguliers (choréiformes), prin­
                                nou, le coude, le poignet et la cheville. Chez les popu­                           cipalement au niveau des extrémités distales ou du
                                lations présentant une incidence élevée de RAA, des                                ­visage. A cela s’ajoutent une faiblesse musculaire, un
                                monoarthrites aseptiques ou uniquement des polyar-                                 manque d’assurance à la marche et une fragilité émo-
                                thralgies peuvent également se manifester [11, 12]. L’ar-                          tionnelle. La chorée survient souvent après une longue
                                thrite en cas de RAA répond généralement très bien et                              période de latence (jusqu’à 6 mois) et peut persister
                                en quelques jours aux salicylates et aux anti-inflam-                              pendant plusieurs mois. Elle peut être temporellement
                                matoires non stéroïdiens (AINS). Si cela n’est pas le cas,                         associée à d’autres symptômes du RAA ou apparaître de
                                le diagnostic doit être reconsidéré. Il faut noter que les                         manière isolée. Les symptômes diminuent souvent pen-
                                AINS peuvent masquer la manifestation classique.                                   dant le sommeil. La chorée est associée au développe-

SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE                   2018;18(4):75–80
Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission.         See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
With extended abstracts from "Swiss Medical Weekly" - Swiss ...
Article de revue MIG                                                                                                                                                                77

                                ment d’une cardiopathie rhumatismale (dans jusqu’à                                 mineurs. Par ailleurs, la mise en évidence au laboratoire
                                60% des cas) [16].                                                                 d’une pharyngite à SGA antérieure doit être apportée. A
                                Deux formes de manifestations rares mais très spéci-                               cette fin, la sérologie streptococcique (antistreptoly-
                                fiques peuvent être observées au niveau de la peau. Les                            sine O, anti-DNAse B) s’avère utile puisque le RAA sur-
                                nodules sous-cutanés (
With extended abstracts from "Swiss Medical Weekly" - Swiss ...
Article de revue MIG                                                                                                                                                                78

                                Dans la publication des critères de Jones révisés, l’«Ame-                         laire à la prise en charge d’une pharyngite à strepto-
                                rican Heart Association» a compilé des diagrammes                                  coque (voir prévention primaire), indépendamment de
                                utiles présentant des stratégies diagnostiques en cas de                           la présence d’une pharyngite [22]. Cette stratégie sert à
                                RAA (voir figure p. 1815 dans [4]).                                                éradiquer une colonisation par SGA éventuellement en-
                                                                                                                   core présente au niveau du nasopharynx. Le traitement
                                Examens sérologiques                                                               classique du RAA est constitué d’acide acétylsalicylique
                                Le taux d’anticorps antistreptolysines O (ASLO) aug-                               (AAS) qui entraîne une résolution rapide de la fièvre,
                                mente approximativement une semaine après une in-                                  des arthralgies et de l’arthrite. Toutefois, des études
                                fection à SGA aiguë et atteint son maximum au bout                                 contrôlées randomisées actuelles relatives à l’AAS ainsi
                                d’environ 3–5 semaines. Il commence à diminuer à par-                              qu’aux alternatives telles que les AINS ou les corticosté-
                                tir de la semaine 8 et retourne à sa valeur initiale après                         roïdes font défaut. Chez les enfants fébriles, les salicy-
                                environ 8 mois [8]. Près de 20% des patients atteints                              lates sont généralement contre-indiqués en raison du
                                d’une pharyngite à SGA ne produisent aucun titre                                   risque d’un syndrome de Reye. Une petite étude a mon-
                                d’ASLO pouvant être mis en évidence. En cas de résultat                            tré que le naproxène constitue, par rapport à l’AAS, une
                                négatif au test d’anticorps ASLO, le titre des anti-­                              alternative de même valeur pour le traitement de
                                DNAse-B (ADB) est normalement déterminé dans une                                   ­l’arthrite et provoque plus rarement une élévation des
                                prochaine étape. Ce titre augmente 1–2 semaines après                              valeurs hépatiques [23]. D’autres AINS, tels que l’ibu­
                                l’infection, atteint son maximum au bout de 6–8 se-                                profène, ont probablement un effet comparable et éga-
                                maines et commence à baisser après 12 semaines, pour                               lement l’avantage d’un profil d’effets indésirables plus
                                retourner à sa valeur initiale au bout de 12 mois. Pour                            favorable, il n’existe toutefois guère de données à ce su-
                                ces deux tests, les titres peuvent toutefois rester accrus                         jet. Le pronostic de l’épisode aigu dépend de la sévérité
                                pendant plus d’un an. Une première sérologie doit être                             de l’atteinte cardiaque. Chez les patients présentant une
                                effectuée en présence d’une suspicion de RAA, et une                               cardite et une insuffisance cardiaque graves, le traite-
                                deuxième 2 à 4 semaines plus tard. La multiplication par                           ment conventionnel de l’insuffisance cardiaque est mis
                                quatre du titre d’ASLO est généralement considérée                                 en œuvre. Par ailleurs, des corticostéroïdes qui, de ma-
                                comme une forte indication d’une infection à strepto-                              nière comparable aux salicylates, entraînent une amé-
                                coque récente, il n’existe pas de données comparables                              lioration rapide de la fièvre et de l’inflammation sont
                                concernant l’ADB. Sur le plan diagnostique, il est crucial                         souvent utilisés. Aucun net avantage du traitement
                                de documenter une augmentation du titre et de ne pas                               anti-inflammatoire pour le résultat cardiaque n’est
                                                                                                                   ­
                                fonder le diagnostic sur l’«upper limit of normal» (ULN)                           scientifiquement prouvé.
                                [21]. D’une part, le titre croissant peut déjà atteindre son                       Le traitement des chorées, généralement auto-limi-
                                maximum en dessous de l’ULN et, d’autre part, les titres                           tantes, est symptomatique. De petites séries de cas ont
                                peuvent demeurer stables pendant plusieurs mois sans                               montré que le valproate et la carbamazépine pouvaient
                                mise en évidence d’une infection, par exemple en cas de                            exercer une influence positive sur les mouvements in-
                                colonisation du pharynx par SGA. Toutefois, il existe                              volontaires [2]. En raison d’effets indésirables extrapy-
                                également des situations où le titre d’ASLO a déjà, en rai-                        ramidaux potentiels, l’halopéridol et les autres neuro-
                                son de la cinétique, atteint son maximum lors de la ma-                            leptiques doivent plutôt être évités.
                                nifestation initiale du RAA et où le titre n’augmente plus                         Aucun des traitements n’influence la progression d’une
                                en cours d’évolution. Afin de ne pas faussement inter-                             lésion des valves cardiaques dans le cadre d’un RAA. Tou-
                                préter de tels résultats comme une sérologie négative,                             tefois, une évolution à long terme positive est fréquente.
                                une ULN généralement définie au 80e percentile s’avère                             Le pronostic est nettement amélioré lorsqu’une préven-
                                utile. Il faut noter que la valeur absolue de l’ULN varie                          tion secondaire peut permettre d’éviter des récidives de
                                avec l’âge et qu’elle est la plus élevée durant l’enfance, ce                      RAA. Ainsi, le risque de valvulites répétées avec fibrose
                                que reflète le taux d’incidence de la pharyngite à SGA.                            croissante des valves est minimisé. Il a par exemple pu
                                                                                                                   être montré que, sous traitement à base de pénicilline
                                                                                                                   destiné à la prévention secondaire, 40–70% des insuffi-
                                Traitement
                                                                                                                   sances valvulaires rhumatismales régressaient au bout
                                La prise en charge du RAA inclut l’éradication des SGA                             de 10 ans, toutefois uniquement environ 30% en pré-
                                au niveau du pharynx, le traitement symptomatique                                  sence d’une insuffisance cardiaque initiale manifeste [24,
                                de l’arthrite ainsi que le traitement de la cardite et de                          25]. Dans une autre étude, des patients atteints d’une car-
                                l’insuffisance cardiaque.                                                          dite due à un RAA ont présenté au bout d’un an une gué­
                                Au stade initial, tous les patients atteints d’un RAA                              rison clinique complète dans 50% des cas ainsi qu’une
                                ­reçoivent un traitement antibiotique de manière simi-                             guérison échocardiographique dans 27% des cas [26].

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                                Identifier correctement un RAA s’avère essentielle et                              Au cours des dernières décennies, le RAA est devenu une
                                ce, non seulement pour le traitement aigu mais aussi                               rareté en Europe, ce qui se reflète également en partie
                                pour la mise en œuvre d’une prophylaxie secondaire                                 dans les recommandations. Il n’existe actuellement
                                au moyen d’antibiotiques.                                                          aucun avis unanime concernant l’indication thérapeu-
                                                                                                                   tique en présence d’une pharyngite à SGA. Les recom-
                                Prophylaxie primaire                                                               mandations provenant de France [30], Finlande [31] et
                                La prophylaxie primaire chez les personnes ne présen-                              de l’«Infectious Diseases Society of America» (IDSA) [10]
                                tant aucun antécédent de RAA consiste en un diagnos-                               adhèrent à un traitement antibiotique. En revanche,
                                tic prompt et correct ainsi qu’en un traitement antibio-                           certains pays européens, comme par exemple l’Angle-
                                tique des amygdalopharyngites à SGA. L’initiation du                               terre [32], l’Écosse [33], la Belgique [34] et les Pays-Bas [35],
                                traitement dans un délai de 9 jours après survenue de                              ne préconisent aucune administration systématique
                                l’amygdalopharyngite à SGA empêche un épisode pri-                                 d’antibiotiques en cas de pharyngites à SGA en raison
                                maire de RAA [22]. Retarder le début du traitement de 24                           du risque minimal de développer un RAA. De même, la
                                à 48 heures pour attendre le diagnostic des SGA n’im-                              «European Society of Clinical Microbiology and Infec-
                                plique donc aucun risque accru d’un RAA [22]. Le traite-                           tious Diseases» (ESCMID) ne recommande pas le traite-
                                ment antibiotique recommandé est composé de péni-                                  ment antibiotique des pharyngites à SGA pour les pa-
                                cilline ou d’amoxicilline pendant 10 jours (tab. 2). Selon                         tients sans antécédents de RAA [36].
                                des études plus anciennes, un traitement à l’amoxicil-                             Les recommandations divergentes reflètent l’état ac-
                                line d’une durée de 6 jours est probablement tout aussi                            tuellement incertain des données dans le cas de cette
                                efficace qu’un traitement à la pénicilline sur 10 jours [27,                       maladie secondaire entre-temps rare, mais qui reste
                                28]. Il convient d’ajouter qu’au moins un tiers des cas de                         toujours potentiellement grave. Les bénéfices et risques
                                RAA surviennent suite à des infections streptococciques                            (coûts, effets indésirables, résistances aux antibiotiques
                                oligosymptomatiques ou asymptomatiques qui n’abou-                                 et influence sur le microbiome) d’une administration
                                tissent jamais à une consultation médicale.                                        préventive d’antibiotiques doivent être évalués compa-
                                Les recommandations ci-dessus se fondent sur d’an-                                 rativement. La procédure proposée s’oriente sur les
                                ciens travaux ayant pas montré une réduction des cas                               ­recommandations actuelles (2010) du Groupe d’infec-
                                de RAA par le traitement antibiotique de pharyngites                               tiologie pédiatrique suisse (PIGS) [37].
                                (à SGA) [29]. Cet effet n’a toutefois pas pu être mis en
                                évidence que dans des études datant des années 1950                                Prophylaxie secondaire
                                et 1960, alors que l’incidence du RAA était beaucoup                               La prophylaxie secondaire sert à éviter les récidives de
                                plus élevée qu’aujourd’hui.                                                        RAA. Cette prophylaxie suit le traitement d’éradication
                                                                                                                   des SGA et empêche de nouvelles infections (égale-
                                                                                                                   ment subcliniques) à SGA, qui accélèrent la progression
Tableau 2: Prophylaxie primaire du rhumatisme articulaire aigu (correspond au                                      de la cardiopathie. Les contacts ménagers présentant
traitement des amygdalopharyngites à streptocoque du groupe A) [10, 27, 41].                                       des cultures du pharynx positives aux SGA doivent
Médicament (oral)               Dosage                                                            Durée            également recevoir un traitement antibiotique d’éradi-
Pénicilline V                   Enfants
Article de revue MIG                                                                                                                                                                      80

                                diminue avec l’âge du patient ainsi que la durée depuis                            Perspectives
Correspondance:
Dr méd. Sabine Haller           le dernier épisode de RAA. Les récidives de RAA sont
                                                                                                                   Le diagnostic d’un RAA présente diverses conséquences
Klinik für Infektiologie/       extrêmement rares à partir de l’âge de 21 ans ou 10 ans
Spitalhygiene                                                                                                      pour les personnes concernées. Seul le diagnostic cor-
Kantonsspital St. Gallen
                                après l’épisode initial [22]. En cas de RAA sans cardite,
                                                                                                                   rect de la pharyngite à SGA déclenchante ainsi que de
Rorschacher Strasse 95          une prophylaxie secondaire est préconisée jusqu’à
CH-9007 St. Gallen                                                                                                 l’épisode de RAA peut permettre d’initier un traite-
                                5 ans après le dernier épisode de RAA ou jusqu’à l’âge
sabine.haller[at]kssg.ch                                                                                           ment ciblé et une prophylaxie secondaire subséquente.
                                de 21 ans, la période la plus longue étant applicable. En
                                                                                                                   En même temps, il convient également d’éviter le sur-
                                présence d’une cardite sans cardiopathie résiduelle
                                                                                                                   diagnostic et de minimiser les conséquences théra­
                                (valvulopathie clinique ou échocardiographique), la
                                                                                                                   peutiques.
                                prophylaxie secondaire est effectuée pendant 10 ans
                                                                                                                   Une publication récemment parue a examiné la préva-
                                ou jusqu’à l’âge de 21 ans. En cas de RAA avec cardite et
                                                                                                                   lence globale des cardiopathies rhumatismales au cours
                                cardiopathie résiduelle (valvulopathie persistante), la
                                                                                                                   des 25 dernières années et révélé une baisse signifi­
                                durée de la prophylaxie secondaire est de 10 ans ou
                                                                                                                   cative de leur prévalence ainsi que de la mortalité asso-
                                jusqu’à l’âge de 40 ans. A la fin, le degré de sévérité de la
                                                                                                                   ciée. Toutefois, la maladie persiste dans certaines
                                valvulopathie et le risque de l’exposition aux SGA
                                                                                                                   ­régions du monde les plus pauvres. Selon des estima-
                                doivent être réévalués. Le risque de récidive est accru
                                                                                                                   tions, près de 10 personnes pour 1000 habitants en
                                en présence d’une lésion des valves cardiaques sévère
                                                                                                                   Asie du Sud et en Afrique centrale et 15 personnes pour
                                et chez les patients ayant connu plusieurs récidives.
                                                                                                                   1000 habitants en Océanie vivaient avec une cardiopa-
                                Une poursuite de la prophylaxie (éventuellement à vie)
                                                                                                                   thie rhumatismale en 2015 [39].
                                doit être envisagée pour les patients à haut risque.
                                                                                                                   Du fait de la migration de personnes issues des régions
                                L’«American Heart Association» a résumé les recom-
                                                                                                                   présentant une incidence élevée de RAA, la prise de
                                mandations concernant la réalisation et la durée de la
                                                                                                                   conscience du RAA et de ses séquelles doit aussi être
                                prophylaxie secondaire dans sa publication relative à
                                                                                                                   renforcée dans les pays européens à risque faible.
                                la prévention du rhumatisme articulaire aigu (tab. 3 et 4
                                                                                                                   Ainsi, une étude italienne a découvert chez 41% des pa-
                                dans [22]).
                                                                                                                   tients en chirurgie cardiaque immigrés d’Europe de
                                                                                                                   l’Est, d’Afrique subsaharienne et d’Amérique latine une
L’essentiel pour la pratique                                                                                       genèse rhumatismale à l’origine de leur cardiopathie
                                                                                                                   [40].
• Le rhumatisme articulaire aigu est une maladie inflammatoire faisant                                             Des études génomiques à grande échelle visant à exa-
    suite à une pharyngite à streptocoque du groupe A.                                                             miner une prédisposition génétique pour le RAA sont
• Les enfants en âge scolaire et adolescents issus de régions hautement                                            en cours. Les connaissances relatives aux marqueurs
    endémiques d’Afrique subsaharienne, d’Asie du Sud, d’Asie centrale,                                            génétiques pourraient révéler de nouvelles options
    d’Australie et d’Océanie sont les principaux concernés.                                                        diagnostiques. Il existe en outre un espoir que de nou-
• Le diagnostic est établi sur la base des critères de Jones. Les manifes-                                         velles techniques de recherche permettent de mieux
    tations les plus fréquentes sont l’arthrite et la cardite, suivies des cho-                                    comprendre le développement et la progression des
    rées, des nodules sous-cutanés et de l’érythème marginé.                                                       cardiopathies rhumatismales. La meilleure compré-
• Les personnes ayant manifesté un premier épisode de rhumatisme arti-                                             hension des processus physiopathologiques pourrait
    culaire aigu (RAA) ont une prédilection accrue pour les récidives de RAA                                       contribuer à identifier des points d’attaque pour de
    après de nouvelles infections à streptocoque du groupe A.                                                      ­f utures interventions thérapeutiques. Des efforts sont
• La cardite, qui survient le plus souvent sous forme d’une inflammation                                           fournis pour développer un vaccin sûr et efficace contre
    de la valve mitrale et peut entraîner une insuffisance valvulaire, est dé-                                     les souches rhumatogènes de SGA.
    terminante pour le pronostic.
                                                                                                                   Remerciements
• Les récidives présentent un risque élevé de lésions progressives au ni-
                                                                                                                   Nous remercions le Docteur Andreas Vögele (cabinet médical de
    veau des valves cardiaques et ainsi d’une insuffisance cardiaque associée.                                     ­médecine interne, Zurich) pour l’examen critique du manuscrit.
• La prophylaxie primaire consiste en un diagnostic précoce et correct
                                                                                                                   Disclosure statement
    ainsi qu’en un traitement des amygdalopharyngites à streptocoque du
                                                                                                                   Les auteurs n’ont pas déclaré des obligtions financières ou
    groupe A. La prophylaxie secondaire a pour objectif d’empêcher les ré-                                         ­personnelles en rapport avec l’article soumis.
    infections streptococciques et de ce fait les récidives du RAA.
                                                                                                                   Références
• Un diagnostic exact est essentiel afin d’éviter un surdiagnostic, vu que                                         La liste complète des références se trouve dans la version en ligne
    chaque diagnostic d’un RAA entraîne un traitement antibiotique prophy-                                         de l’article sur www.medicalforum.ch.

    lactique pendant de longues années.

SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE                   2018;18(4):75–80
Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission.              See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
ARTICLE DE REVUE                                                                                                                                                                    82

Administration d’insuline individualisée et adaptée aux besoins

Closing the loop: où en sommes-
nous aujourd’hui avec le pancréas
artificiel?
Dr méd. et phil. Lia Bally a,b , Dr méd. Thomas Zueger a , PD Dr méd. Markus Laimer a ,
Prof. Dr méd. ­C hristoph Stettler a
a
    Universitätsklinik für Diabetologie, Endokrinologie, Ernährungsmedizin und Metabolismus, Inselspital, Universitätsspital und Universität Bern, Bern;
b
    Universitätsklinik für Allgemeine Innere Medizin, Inselspital, Universitätsspital und Universität Bern, Bern

                                Au cours des dernières décennies, les possibilités thérapeutiques pour la prise en
                                charge du diabète de type 1 ont radicalement changé. De nouvelles modalités théra­
                 a r tic le

                                peutiques permettent au patient de gagner en autonomie et flexibilité. Parmi les
Peer

      re                        principales avancées figurent l’introduction du traitement par pompe à insuline, la
           v ie we
               d

                                surveillance continue du glucose et finalement, le couplage des deux systèmes par
                                le biais d’algorithmes mathématiques de contrôle. L’objectif est d’imiter la boucle
                                de régulation du pancréas intact, ce qui est appelé «boucle fermée» («closed loop»)
                                ou «pancréas artificiel» dans le jargon spécialisé.

                                Introduction                                                                       Les avancées technologiques accomplies au cours des
                                                                                                                   dernières décennies ont considérablement amélioré
                                Le diabète sucré est de plus en plus fréquent. En Suisse,                          les possibilités thérapeutiques du diabète sucré. Ceci
                                le diabète touche env. 500 000 personnes, parmi les­                               vaut tout particulièrement pour le diabète de type 1,
                                quelles env. 30 000 sont atteintes de diabète de type 1. La                        avec une nette optimisation de l’autonomie et de la
                                fréquence du diabète de type 1 est également en aug­                               flexibilité des patients qui en sont atteints. Ces progrès
                                mentation, mais les causes et mécanismes responsables                              sont principalement attribuables à l’introduction du
                                restent indéterminés. Les personnes qui développent                                traitement par pompe à insuline (perfusion sous-cuta­
                                un diabète de type 1 sont dépendantes des apports en                               née continue d’insuline) et à la surveillance continue
                                ­insuline à vie, car il n’existe pas encore de possibilités                        du glucose. L’étape suivante, à savoir le couplage de ces
                                de guérison. De nombreux patients atteints de diabète                              deux systèmes par le biais d’algorithmes mathéma­
                                de type 2 nécessitent eux aussi une insulinothérapie,                              tiques de contrôle, permet globalement de délivrer une
                                soit temporairement soit sur le long terme.                                        quantité d’insuline adaptée en fonction de la glycémie,
                                L’objectif de tout traitement du diabète est d’obtenir un                          s’approchant ainsi de la boucle de régulation fermée du
                                contrôle de la glycémie dans les valeurs cibles indivi­                            pancréas intact. Ce couplage des deux systèmes est
                                duelles, tout en évitant les épisodes d’hyperglycémie et                           ­appelé «boucle fermée» ou «pancréas artificiel». Cette
                                d’hypoglycémie, afin de prévenir les complications                                 nouvelle technologie thérapeutique vise à optimiser
                                ­aiguës et chroniques associées au diabète [1]. Le prin­                           le contrôle du diabète tout en évitant les épisodes
                                cipal problème est qu’un contrôle trop strict du dia­                              ­d’hypoglycémie et d’hyperglycémie (optimisation de
                                bète est associé à un risque accru d’hypoglycémies. La                             la stabilité glycémique). Cette technologie a ainsi le
                                forte variabilité des besoins en insuline (en fonction de                          ­potentiel d’améliorer considérablement le pronostic à
                                l’alimentation, du niveau d’activité physique, de l’état                           long terme des patients diabétiques. En outre, l’auto­
                                de santé et des traitements concomitants), nécessitant                             gestion quotidienne s’en trouve fortement simplifiée
                                des ajustements fréquents du traitement, représente                                pour les patients. Malgré tout l’enthousiasme suscité
                                une difficulté supplémentaire dans le traitement                                   par le progrès et l’innovation, il convient néanmoins
Lia Bally                       conventionnel du diabète.                                                          de ne pas perdre de vue les limites des nouvelles possi­

SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE                   2018;18(4):82–88
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