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FMS – SMF Forum Médical Suisse – Forum Medico Svizzero – Forum Medical Svizzer – Schweizerisches Medizin-Forum jo u r n al Swiss Peer re d vie we Medical Forum 808 R. Krapf 817 N. Heimgartner, A. Gaspert, 821 R. Gnannt, L. Weibel, Succès de la prévention U. Eriksson, M. Zobrist T. Pfammatter secondaire Hyperkalzämie: für einmal Die arterio-venöse gutartig? Malform ation 40 3. 10. 2018 With extended abstracts from “Swiss Medical Weekly” 810 W. D. Winkler, M. Manz, M. Sauter Pancréatite aiguë Offizielles Fortbildungsorgan der FMH Organe officiel de la FMH pour la formation continue Bollettino ufficiale per la formazione della FMH Organ da perfecziunament uffizial da la FMH www.medicalforum.ch Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
SOMMAIRE 805 Rédaction Rédacteur conseil Prof. Nicolas Rodondi, Berne (Rédacteur en chef); Prof. Rolf A. Streuli, Langenthal Prof. Stefano Bassetti, Bâle; Dr Ana M. Cettuzzi-Grozaj, Bâle Membres-adjoints à la rédaction (Managing editor); Prof. Idris Guessous, Genève; PD Dr Daniel Franzen, Zurich; Dr Jérôme Gauthey, Bienne; Prof. Reto Krapf, Liestal; Prof. M artin Krause, Münsterlingen; Dr Francine Glassey Perrenoud, La Chaux-de-Fonds; Prof. Klaus Neftel, Berne; Prof. Gérard Waeber, Lausanne; Dr Markus Gnädinger, Steinach; Dr Daniel Portmann, Winterthour; PD Dr Maria Monika Wertli, Berne Prof. Sven Streit, Berne Sans détour R. Krapf 808 Succès de la prévention secondaire Article de revue MIG W. D. Winkler, M. Manz, M. Sauter a r tic le 810 Pancréatite aiguë Peer re v ie we d Bien que la pancréatite aiguë connaisse une évolution bénigne chez la plupart des patients, il s’agit d’une maladie aiguë potentiellement sévère. Casuistiques N. Heimgartner, A. Gaspert, U. Eriksson, M. Zobrist a r tic le 817 Hyperkalzämie: für einmal g utartig? Peer re v ie we Eine 72-jährige Patientin stellte sich notfallmässig wegen Schwäche, rezidivierender d Stürze sowie Obstipation und Nausea vor. Die Beschwerden hatten im Verlauf der letzten Monate stetig zugenommen. R. Gnannt, L. Weibel, T. Pfammatter a r tic le 821 Die arterio-venöse Malformation Peer re v ie we Ein 51-jähriger Patient stellt sich nach neu aufgetretenen, mehrmaligen Makrohämat d urieepisoden und intermittierend starken Flankenschmerzen beim Urologen vor. Er leidet zudem an einer milden Hämophilie. Expertises en médecine des assurances – Guide médico-juridique interdisciplinaire 3e édition complètement revue et augmentée Prof. Gabriela Riemer-Kafka, Rédiger irréprochablement, comprendre clairement. Guide médico-juridique interdisciplinaire Université de Lucerne (éd.) L’expertise en médecine des assurances est un moyen de preuve dont le mandat est donné, sur des Guide médico-juridique interdisciplinaire questions litigieuses, par une assurance, un tribunal ou l’assuré lui-même. Étant donné que la rapidité en médecine des assurances EMH Editions médicales suisses SA en et la justesse de la décision qui sera prise dépendent de la force de persuasion et de la qualité collaboration avec Stämpfli Verlag AG Berne de l’expertise, il est indispensable que les exigences en matière de forme et de contenu que celle-ci 2018. 187 pages. Broché. doit remplir soient définies de façon claire et précise. CHF 43.– / € (D) / € (A) 43,– Le présent guide médico-juridique a ceci de particulier que des médecins et des juristes se sont alliés U ISBN 978-3-03754-104-3 VEA pour traiter les questions que soulève la rédaction d’une expertise, dans le but de faciliter la compréhension NOU ISBN e-book 978-3-03754-106-7 réciproque et de jeter des ponts entre ces deux disciplines qui ont chacune son propre système de pensée. Pour plus d’informations consultez Vos possibilités de commande: T +41 (0)61 467 85 55, F +41 (0)61 467 85 56, auslieferung@emh.ch, www.emh.ch www.emh.ch, EMH Editions médicales suisses SA, Farnsburgerstrasse 8, CH-4132 Muttenz Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
SOMMAIRE 806 Casuistiques C. Butler Ransohoff, J. Charimo, T. Kapp, C. de Montmollin a r tic le 825 Differenzialdiagnose präperitonealer Abszess Peer re v ie we d Ein 79-jähriger Patient stellte sich initial mit Schmerzen im rechten Unterbauch und einer dort seit fünf Tagen neu aufgetretenen Schwellung auf unserer Notaufnahme- station vor. Swiss Medical Weekly Editorial Board: Prof. Adriano Aguzzi, Zurich (ed. in chief); Prof. Manuel Battegay, Basel; Dr. Katharina Blatter, Basel (Managing editor); Prof. Jean-Michel Dayer, Geneva; Dr. Natalie Marty, Basel (Managing editor); Prof. André P. Perruchoud, Basel (senior editor); Prof. Christian Seiler, Berne; Prof. Peter Suter, Geneva (senior editor) The “Swiss Medical Weekly“ is the official scientific publication of the Swiss Society of Internal Medicine, Swiss Society of Infectiology, Swiss Society of Rheumatology and Swiss Society of Pulmonary Hypertension. The journal is supported by the Swiss Academy of Medical Sciences (SAM) and the Swiss Medical Association (FMH). Abstracts of new articles from www.smw.ch are presented at the end of this issue. Parfois maman est fatiguée Anne-Christine Loschnigg-Barman et Le livre «Parfois maman est fatiguée» s’adresse Judith Alder aux enfants de deux à huit ans, dont la maman Parfois maman est fatiguée Un livre pour les enfants sur est atteinte d’un cancer du sein. Ce livre veut le cancer du sein aider les enfants à mieux comprendre la EMH Editions médicales suisses maladie de leur maman et les parents à trouver les mots pour dire 2011. 36 pages avec 17 illustrations l’inexprimable. en couleur. Relié. sFr. 14.50 / € 14.50 Les illustrations vives et fraîches plairont aux enfants. Le texte leur transmet ISBN 978-3-03754-062-6 avec sensibilité que leurs soucis et leurs peurs sont pris au sérieux et que la maladie ne peut rien changer à l’amour qui les entoure. Vous trouverez de plus amples informations sous Vos possibilités de commande: T +41 (0)61 467 85 55, F +41 (0)61 467 85 56, auslieferung@emh.ch, www.emh.ch dans la rubrique «Livres et plus». www.emh.ch, EMH Schweizerischer Ärzteverlag AG, Farnsburgerstrasse 8, CH-4132 Muttenz Impressum Swiss Medical Forum – Marketing EMH / annonces: (abonnements de courte durée voir obtention explicite de l’autorisation de Forum Médical Suisse Dr Karin Würz, Responsable www.medicalforum.ch) EMH et sur la base d’un accord écrit. Organe officiel de formation continue communication et marketing, de la Fédération des médecins suisses tél. +41 (0)61 467 85 49, fax +41 ISSN: version imprimée: 1424-3784 / Note: Toutes les données publiées dans FMH et de la Société Suisse de Méde- (0)61 467 85 56, kwuerz@emh.ch version en ligne: 1424-4020 ce journal ont été vérifiées avec le plus cine Interne Paraît le mercredi grand soin. Les publications signées Abonnements membres FMH: du nom des auteurs reflètent tout Adresse de la rédaction: Eveline Maegli, FMH Fédération des médecins suisses, © EMH Editions Médicales Suisses SA l’opinion de ces derniers, pas forcé- Assistante de la rédaction FMS, Elfenstrasse 18, 3000 Berne 15, (EMH), 2018. Le Forum Médical Suisse ment celle de la rédaction du FMS. EMH Editions Médicales Suisses SA, tél. +41 (0)31 359 11 11, est une publication «open-acess» Les doses, indications et formes Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz, fax +41 (0)31 359 11 12, dlm@fmh.ch de EMH. Sur la base de la licence d’application mentionnées doivent en tél. +41 (0)61 467 85 55, Creative Commons «Attribution – Pas tous les cas être comparées aux fax +41 (0)61 467 85 56, Autres abonnements: EMH Editions d’Utilisation Commerciale – Pas de notices des médicaments utilisés, office@medicalforum.ch, Médicales Suisses SA, abonnements, Modification 4.0 International», EMH en particulier pour les médicaments www.medicalforum.ch Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz, accorde à tous les utilisateurs le droit, récemment autorisés. tél. +41 (0)61 467 85 75, illimité dans le temps, de reproduire, Soumission en ligne des manuscrits: fax +41 (0)61 467 85 76, abo@emh.ch distribuer et communiquer cette créa- Production: Die Medienmacher AG, http://www.edmgr.com/smf tion au public, selon les conditions Muttenz, www.medienmacher.com Prix d‘abonnement: avec Bulletin des suivantes: (1) Citer le nom de l’auteur; Editions: EMH Editions Médicales médecins suisses 1 an CHF 395.– / (2) ne pas utiliser cette création à des Suisses SA, Farnsburgerstrasse 8, étudiants CHF 198.– plus frais fins commerciales; (3) ne pas modifier, 4132 Muttenz, tél. +41 (0)61 467 85 55, de port; sans Bulletin des médecins transformer ou adapter cette création. fax +41 (0)61 467 85 56, www.emh.ch suisses 1 an CHF 175.– / étudiants L’utilisation à des fins commerciales CHF 88.– plus frais de port peut être possible uniquement après Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
SANS DÉTOUR 808 Lire le «Sans détour» de manière encore plus actuelle: «online first» sur w w w.medicalforum.ch Sans détour Prof. Dr méd. Reto Krapf des facteurs inflammatoires (entre autres TNF, dopaminergiques via l’inhibition dans les cel Pertinent pour la pratique interleukine-alpha), qui amènent les astrocytes lules microgliales du NF-kappaB. Ce facteur est à sécréter un facteur neurotoxique (conversion bien caracterisé dans les lymphocytes circu Succès de la prévention secondaire des astrocytes en phénotype neurotoxique A1). lants. Les souris vivaient également plus En Suède, une étude comparative portant sur Ce facteur induit alors des agrégats d’alpha- longtemps, avec significativement moins de des patients diabétiques de type 2 âgés d’env. synucléine (corps de Lewy, neurites de Lewy), troubles comportementaux et moteurs. 60 ans (un peu plus de 270 000 patients inclus, suivis de troubles moteurs extrapyramidaux.Nature Medicine 2018, doi.org/10.1038/s41591-018-0051-5. rapport hommes/femmes quasiment équi Le récepteur du «glucagon-like peptide-1» Rédigé le 05.09.2018. libré) a révélé que les patients chez lesquels (GLP-1R) est exprimé sur les cellules micro cinq facteurs de risque différents (HbA1C, taba gliales du SNC et son activation inhibe cette gisme, pression artérielle, albuminurie, cho cascade inflammatoire. Une étude a évalué un Toujours digne d’être lu lestérol) étaient bien contrôlés, c.-à-d. dans les valeurs cibles généralement Découverte de l’AMP cyclique recommandées, ne présentaient pas en tant que messager secondaire de risque accru de décès ou d’infarc Zoom sur … Médecine complémentaire Dans différentes études, Earl Suther tus du myocarde/accident vasculaire dans les maladies inflammatoires land et son équipe ont décrit que suite cérébral par rapport à une population à une liaison de l’adrénaline et du glu contrôle constituée d’env. 1 355 000 su de l’intestin cagon aux hépatocytes, une phospho jets non diabétiques. Le long et fasti – Prévalence du recours à des méthodes alternatives dans le rylase hépatique était activée. Ils ont dieux travail de motivation que vous cadre de ces maladies: 20–60%. également constaté que cette activité accomplissez dans vos cabinets en vaut – Seuls ¼ des patients le signalent au médecin (ou sont interro- augmentait massivement en cas d’ap donc la peine! gés à ce sujet). port de 5-adénosine monophosphate, Voici encore deux autres aspects inté – Les probiotiques ont une composition microbienne hétéro- entraînant ensuite la formation d’adé ressants de ce travail: dans différents gène et ne sont donc pas comparables entre eux*: nosine monophosphate cyclique modèles d’impact, l’activité physique • e ffets anti-inflammatoires, meilleures preuves disponibles (AMPc). Ce n’est que plus tard qu’il a réduite figurait toujours parmi les prin pour la prévention et le maintien de la rémission de la pou- été découvert que l’adrénaline/le glu cipaux facteurs de risque négatifs. Le chite; cagon, après la liaison au récepteur, rôle de l’albuminurie confirme, quant • certains effets positifs dans l’induction/le maintien d’une ré- devait tout d’abord activer un récep à lui, un fait dont nous n’avons pas mission en cas de colite ulcéreuse; teur couplé aux protéines G avant que encore totalement pris conscience: les • pas de preuves convaincantes dans le cadre de la maladie de la formation d’AMPc ait lieu. Via la maladies rénales chroniques, même Crohn. protéine kinase A qu’elle induit, l’AMPc relativement modérées, constituent – Curcumine: efficace en tant que traitement adjuvant en cas de favorise ensuite les étapes d’activa un facteur de risque et de progression colite ulcéreuse, mais pas de maladie de Crohn. tion intracellulaires ultérieures par de de tout premier plan du vieillissement – Cannabis: pas d’effet convaincant sur les rémissions cli- multiples transferts du phosphate sur cardiovasculaire. niques. différentes molécules intracellulaires. N Engl J Med 2018, doi: 10.1056/NEJMoa1800256. – Huiles de poisson: effet d’épargne des stéroïdes discutable en J Biol Chem 1956, http://www.jbc.org/ Rédigé le 03.09.2018 sur indication du cas de colite ulcéreuse, inefficaces en cas de maladie de content/218/1/483.long. Prof. M. Braendle (Saint-Gall). Crohn. Rédigé le 05.09.2018. – Acupuncture, yoga, hypnothérapie, activités physiques ou encore thérapies cognitivo-comportementales peuvent être Nouveautés dans le domaine efficaces (détails dans le tableau 2 de l’article). Cela nous a également de la biologie i nterpellés … * Meilleures preuves disponibles pour une préparation contenant L’agonisme du GLP-1R également Streptococcus thermophilus, 4 souches de lactobacilles et Prévention des récidives pertinent dans la maladie 3 souches de bifidobactéries; doses journalières typiquement de de diabète après opérations de Parkinson? 300–900 milliards de bactéries. de pontage gastrique? Les maladies neurodégénératives, Un an après une opération Roux-en-Y, avant tout la maladie de Parkinson, Gastroenterol Hepatol (NY). 2018;14:415–25. 60% des patients diabétiques opérés pourraient continuer à gagner de l’am https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6111500/. obtiennent une rémission complète. pleur au vu de la tendance ininterrom Rédigé le 04.09.2018. Sur la base de ces données, il est re pue à une longévité croissante (Suisse). commandé dans différents endroits La neuroinflammation n’est aujourd’ d’opérer les patients diabétiques avec hui plus considérée comme une réaction à la agoniste pégylé pénétrant le SNC dans deux un contrôle glycémique insatisfaisant même dégénérescence des cellules du système ner groupes différents de souris (élévation trans lorsque leur indice de masse corporelle (IMC) veux central (SNC), mais au moins comme l’un génique ou apport exogène d’alpha-synuclé est à peine >30 kg/m2! L’augmentation ainsi des principaux «primum movens» dans la ine) et a montré que cet agoniste entraînait attendue du nombre d’interventions chirur neurodégénérescence. Les cellules microgliales une inhibition de la réponse inflammatoire et gicales masque toutefois le fait que la moitié (macrophages) activées (mécanisme?) sécrètent un allongement de la durée de vie des neurones de ces patients diabétiques sont victimes SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2018;18(40):808–809 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
SANS DÉTOUR 809 d’une récidive du diabète en l’espace de 5 ans! patientes âgées était plus faible lorsque Cette situation peut-elle être anticipée et Pour les médecins hospitaliers celles-ci étaient traitées par des femmes que éventuellement prévenue par des interven lorsqu’elles étaient traitées par des hommes Des facteurs inhérents au médecin tions précoces? Un nouvel instrument d’ana [2]. Au regard de la hausse de la proportion de impliqués dans le pronostic de l’infarctus lyse du risque («5y-Ad-DiaRem»), basé sur des femmes exerçant la profession de médecin, il du myocarde chez les femmes informations préopératoires (durée du dia s’agit là d’un fait rassurant. L’étude met néan De nombreux articles de la littérature dé bète, nombre de médicaments antidiabétiques moins en lumière un nouvel aspect (tout à fait crivent le plus mauvais pronostic des femmes et HbA1C) ainsi que sur des données obtenues 1 intéressant), indiquant que la concordance victimes d’un infarctus aigu du myocarde. an après l’opération (en plus des données des sexes avait un effet positif et concédant Une nouvelle étude observationnelle réalisée préopératoires, perte de poids postopératoire néanmoins aux hommes une courbe d’ap en Floride entre 1991 et 2010 a montré une et statut de rémission), permet de prédire une prentissage pertinente. Sans détour, nous ne mortalité plus élevée lorsque le médecin res récidive à 5 ans de façon relativement précise, pouvons toutefois nous empêcher de penser ponsable était un homme. La mortalité dimi en tous cas nettement mieux que les «scores» qu’au vu des nombreuses variables impliquées nuait lorsque la proportion de femmes était actuellement utilisés, tels que le score ABCD dans la pratique quotidienne, les résultats plus élevée, par ex. au service des urgences, et («age, BMI, C-peptide and duration of diabetes»). publiés pourraient aussi en quelque sorte être lorsque les médecins de sexe masculin L’espoir est que les médecins de famille un hommage à l’air du temps ... avaient par le passé eu l’opportunité de traiter puissent se concentrer de manière individua 1 PNAS 2018, doi.org/10.1073/pnas.1800097115. plus de femmes avec un syndrome coronaire lisée sur les patients à risque de récidive de 2 JAMA Internal Medicine 2017, aigu [1]. Déjà l’année dernière, un article paru doi: 10.1001/jamainternmed.2016.7875. diabète. dans le JAMA avait révélé que la mortalité des Rédigé le 04.09.2018. Diabetes Care 2018, doi.org/10.2337/dc18-0567. Rédigé le 03.09.2018 sur indication du Prof. M. Braendle (Saint-Gall). Confirmation génétique du rôle majeur de la densité osseuse en tant que facteur prédictif des fractures Avec ou même après l’âge, la densité osseuse représente le principal facteur pronostique de survenue d’une fracture. Une étude d›associa tion pangénomique («genome wide associa tion study», GWAS) a identifié 15 loci différents dans le génome humain qui sont associés à une probabilité accrue de fractures. Tous ces loci, sans exception, sont également associés à la densité osseuse. Fait intéressant, une telle corrélation n’a pas été retrouvée pour les loci qui sont associés à une altération du statut de la vitamine D et/ou de l’équilibre calcique. BMJ 2018, doi.org/10.1136/bmj.k3225. Rédigé le 03.09.2018. Figure 1: Le pronostic est-il différent en cas de prise en charge par une femme? (© Katarzyna Bialasiewicz | Dreamstime.com) SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2018;18(40):808–809 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
ARTICLE DE REVUE MIG 810 Aperçu de l’étiologie, de la pathogenèse, du diagnostic et de la prise en charge Pancréatite aiguë Dr méd. Wulf Daniel Winkler, Dr méd. Michael Manz, Dr méd. Matthias Sauter Abteilung für Gastroenterologie, Bauchzentrum, St. Claraspital, Basel La pancréatite aiguë constitue un tableau clinique fréquent et important. Bien que la mortalité ait pu être réduite ces dernières années, entre autres grâce à la prise en a r tic le Peer charge précoce en médecine intensive, la létalité reste élevée en cas de survenue de re v ie we complications telles que la défaillance multiviscérale et les nécroses infectées. d Epidémiologie / physiopathologie Etiologie La pancréatite aiguë constitue un tableau clinique fré- Les deux causes les plus fréquentes sont l’origine biliaire quent dont l’incidence est d’env. 30/100 000 habitants/ (40–70%) et la toxicité alcoolique (25–35%; tab. 1) [2, 4, 5]. an (données issues du Royaume-Uni/Pays de Galles) [1]. Dans les cas de pancréatite idiopathique progressant D’après des études provenant du Pays de Galles, l’inci- avec l’âge, la cause reste incertaine malgré les examens dence a dans l’ensemble augmenté d’environ 30% ces d’imagerie et l’anamnèse, y compris l’anamnèse alcoo- 10 dernières années, avant tout chez les jeunes et en lique et médicamenteuse. Il est possible qu’un sous- cas de consommation excessive connue de nicotine ou groupe soit également à considérer comme d’origine d’alcool [2]. La létalité a quant à elle continuellement biliaire (cf. suite). diminué au cours des dernières décennies et est ac- Dans le cadre de la pancréatite biliaire, un blocage tran- tuellement de 2–5% [2]. Les évolutions sévères (pancréa- sitoire du canal pancréatique principal au niveau de la tite nécrosante sévère ou dysfonction persistante d’or- papille duodénale majeure entraîne une perturbation gane) sont en revanche toujours associées à une de l’écoulement; il est soit directement induit par un mortalité élevée pouvant atteindre jusqu’à 30% [3]. Les calcul, soit par un gonflement de la papille faisant suite principales causes expliquant la mortalité élevée au à l’élimination d’un calcul. Ce mécanisme de conges- cours des deux premières semaines sont la défaillance tion joue également un rôle dans la pancréatite post- multiviscérale et le syndrome de réponse inflamma- CPRE (CPRE = cholangio-pancréatographie rétrograde toire systémique (SRIS). Plus tardivement, ce sont sur- endoscopique), qui représente 1–5% de toutes de les tout des complications infectieuses qui surviennent, pancréatites, et potentiellement également dans le en particulier des nécroses infectées et des pseudo pancréas divisum [2]. kystes [2]. La deuxième cause la plus fréquente de pancréatite est Même si différents facteurs peuvent déclencher une la consommation excessive d’alcool (25–35%) [2, 4, 5]. En pancréatite, elle ne survient réellement que chez un cas de consommation de 4–5 boissons alcoolisées petit nombre de patients. Le risque de développer une standard par jour pendant une période de ≥5 ans, le pancréatite au cours de la vie n’est par ex. que de 5% risque est accru de façon pertinente [2]. Ici, il convient chez les patients atteints de calculs biliaires; chez les de noter que la définition de boisson standard varie patients ayant une consommation excessive d’alcool, il selon les pays, allant de 8 g d’alcool au Royaume-Uni n’est que de 2–10% [2]. Les pathomécanismes exacts ne jusqu’à 20 g au Japon (Suisse: 10 g, ce qui correspond sont pas encore entièrement compris (cf. suite). Au dé- env. à 3 dl de bière ou 2 dl de vin) [6]. Le lien entre but de l’inflammation, une activation intra-acinaire l’alcool et l’étiologie est moins clair pour la pancréatite d’une grande quantité d’enzymes digestives pancréa- aiguë que pour la pancréatite chronique. Un point qui tiques s’opère avant que ces dernières aient pu être reste particulièrement obscur est la raison pour la- sécrétées. La quantité d’enzymes digestives activées quelle une pancréatite ne survient qu’après des an- prématurément est trop grande pour que les différents nées de consommation et pas après un unique excès mécanismes inhibiteurs propres au pancréas puissent d’alcool. Différents pathomécanismes font l’objet de Wulf Daniel Winkler les neutraliser. discussions à cet égard [7–9]. SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2018;18(40):810–816 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
Article de revue MIG 811 D’autres facteurs de risque sont l’abus de nicotine, l’obé- Tableau 1: Causes les plus fréquentes d’une pancréatite aiguë (adapté d’après [2, 35]). sité, le diabète sucré, l’hypertriglycéridémie, l’hyper- Cause Fréquence Accès diagnostique calcémie, les infections virales (cytomégalovirus [CMV], Calculs biliaires 40% Calculs biliaires connus, boue biliaire, virus d’Epstein-Barr [EBV], oreillons), les antécédents taux d ’enzymes hépatiques accru de traumatisme abdominal, la pancréatite auto-im- Alcool 30% Anamnèse, taux de y-GT accru, macrocytose mune, et des syndromes héréditaires (mutation sur le Médicaments
Article de revue MIG 812 Stratification du risque / évolution Tableau 3: Diagnostics différentiels de taux d’amylase et/ou de lipase accru(s) (adapté d’après [35]). La majorité des patients atteints de pancréatite aiguë Maladies ayant un tableau clinique semblable à celui de la pancréatite aiguë (env. 80%) connaissent une évolution bénigne, c’est-à- Amylase Lipase dire sans complications locales ou limitation fonction- Pancréatite chronique nelle d’un autre organe (poumons, cœur, reins, cf. suite Pseudo-kyste pancréatique du texte) [2, 4, 17]. Une (courte) hospitalisation est toute- Cancer du pancréas fois généralement justifiée, étant donné que l’évalua- Maladies du système biliaire: cholécystite, cholangite, cholédocholithiase tion clinique initiale ne permet pas de distinguer avec Pseudo-obstruction intestinale, ischémie, perforation Appendicite aiguë certitude une évolution bégnine d’une évolution plus Grossesse ectopique sévère, et ce en dépit des différents scores. Chez les Autres maladies patients avec évolution bénigne, une amélioration cli- Amylase Lipase nique se présente généralement en l’espace de 48 heures Parotidite Traitement par héparine et l’alimentation orale peut déjà reprendre. Macroamylasémie Selon les critères d’Atlanta révisés de 2013, au cours Kyste ovarien / tumeur ovarienne d’une évolution «modérée-sévère», des complications Carcinome bronchique locales (liquide péripancréatique / nécroses) et/ou une Acidocétose diabétique limitation fonctionnelle transitoire (48 heures, définie par le score Marshall Examens d’imagerie (par ex. sur http://www.pmidcalc.org/?sid=23100216& newtest=Y) [4, 17]. Dans tous les cas, une échographie épigastrique avec re- Même après le développement et la validation de nou- cherche de calculs biliaires est indiquée. Cet examen veaux scores, la prédiction d’une évolution sévère dès présente la plus grande sensitivité et la plus grande spé- la présentation initiale reste un défi. Même si les va- cificité pour détecter une cholécystolithiase [15]. En pré- leurs de laboratoires telles qu’un taux d’urée accru/ sence de plus petites concrétions ou de boue biliaire, la croissant, l’hématocrite, la présence d’un SRIS ou d’une valeur diagnostique de cet examen est réduite, particu- protéine C réactive (CRP) accrue suggèrent une évo lièrement en cas de cholédocholithiase ou après l’élimi- lution sévère, aucun de ces paramètres ne permet de nation de calcul. A l’échographie, le pancréas apparaît prédire ou d’exclure une telle évolution avec certitude. hypoéchogène et peu compact et, éventuellement, un Les nouveaux outils tels que l’indice BISAP («Bedside liquide péripancréatique ou des lésions focales (hémor- Index of Serverity In Acute Pancreatitis» [18–20]: tab. 4) ragies internes/nécroses) peuvent être observés. ne semblent pas non plus être supérieurs aux anciens En fonction de la présentation clinique et de la suspi- scores éprouvés tels que le score de Ranson (tab. 4) [21]. cion d’une originaire biliaire suite à l’échographie/aux Ils ne remplacent pas l’évaluation clinique répétée. analyses de laboratoire (augmentation dynamique des D’autres facteurs de risque d’évolution défavorable valeurs hépatiques), un autre examen d’imagerie peut sont l’âge avancé (>60 ans), l’obésité, l’abus d’alcool être entrepris au moyen d’une cholangiopancréatogra- ainsi que d’autres comorbidités. phie par résonance magnétique (CPRM) [4, 16]. Une TDM abdominale ne devrait pas être conduite de façon routinière au début de l’affection, mais être ré- Traitement et prise en charge servée aux situations incertaines et en l’absence d’amélioration après 48–72 heures [4]. Une TDM n’est Traitement volumique pas nécessaire pour le diagnostic d’une pancréatite ai- Dans les études prospectives randomisées, la seule in- guë. Au fil de l’évolution, elle sert à mettre en évidence tervention précoce ayant apporté un avantage de sur- des complications. vie indépendamment de l’étiologie est le traitement L’écho-endoscopie (EE) peut quant à elle permettre de volumique agressif précoce, avec 5–10 ml/kg de poids révéler la cause de l’affection en cas de pancréatite corporel par heure, en l’absence de contre-indications jusque-là idiopathique (par ex. une cholédocholithiase (par ex. insuffisance cardiaque) [2, 4, 22]. La cause ex non décelée, de la boue biliaire dans la vésicule biliaire pliquant la nécessité d’un plus grand volume réside ou une tumeur intracanalaire papillaire mucineuse dans l’hypovolémie intravasculaire. Cette dernière est [TIPM]). induite par un déplacement de volume dans le «troi- SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2018;18(40):810–816 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
Article de revue MIG 813 Tableau 4: Critères d’Atlanta, score de Marshall, indice BISAP, critères de Ranson [17–21]. Critères d’Atlanta: classement de la pancréatite en légère/modérée/sévère Légère Absence de complications locales, absence de limitation fonctionnelle des organes Modérée Complications locales (liquide péripancréatique / nécroses) et/ou limitation fonctionnelle d’un autre organe (48 heures sur la base du score de Marshall (voir ci-dessous) Score de Marshall: pour l’évaluation des limitations fonctionnelles des organes Pulmonaire (PaO2:FiO2) Score disponible par ex. sur https://qxmd.com/calculate/ Hypotension calculator_376/modified-marshall-score. Défaillance d’organe définie comme ≥2 points dans Insuffisance rénale un des systèmes d’organes Indice BISAP («Bedside Index for Severity of Acute Pancreatitis»): 1 point pour chaque critère: BUN («blood urea nitrogen»; urée) >25 mg/dl Mortalité significativement accrue si ≥3 points; «Impaired mental status» (somnolence) mortalité >20% si 5 points. Présence d’un SRIS (syndrome de réponse inflammatoire systémique): ≥2 des critères suivants: – fréquence cardiaque >90/min – fréquence respiratoire >20/min ou PaCO2 38 °C ou 12 000 ou 60 «Pleural effusion» (épanchement pleural) Critères de Ranson: Evaluation initiale Appréciation lors de l’admission: Age >55 ans 1 point >3 points: évolution sévère probable; envisager Numération leucocytaire >16 000/mm3 1 point la surveillance intensive LDH >350 U/l 1 point ASAT (GOT) >250 U/l 1 point Glucose >11,1 mmol/l 1 point Evaluation après 48 heures Appréciation après 48 heures (compter tous les points): Baisse de l’hématocrite >10% Nombre de points Probabilité de mortalité calculée par rapport à l’admission 1 point Hausse de l’urée de plus de 2 1% 1,8 mmol/l (>10,8 mg/dl) 1 point 3 15% Calcium sérique 6 l/48 heures 1 point sième espace» dû à l’hyperperméabilité vasculaire, une Analgésie perfusion réduite du pancréas déjà endommagé, ainsi Une substitution liquidienne suffisante peut égale- qu’en raison d’une prise orale de liquide réduite, de vo- ment améliorer le symptôme prédominant que sont les missements et d’une transpiration accrue. Le plus grand douleurs abdominales. De plus, des opioïdes s’avèrent bénéfice pour ce traitement peut être atteint au cours souvent nécessaires. Ils peuvent éventuellement être des 12–24 premières heures (après ce laps de temps, le administrés en tant que traitement adapté aux besoins bénéfice est limité ou même inexistant) [2]. («patient controlled analgesia» [PCA]) Le traitement volumique est surveillé sur la base des paramètres vitaux et de l’excrétion d’urine. L’objectif CPRE est une chute de l’urée (perfusion rénale améliorée) et Les données sont limitées quant à la question de la réa- de l’hématocrite (hémodilution). Le traitement volu- lisation d’une CPRE précoce dans tous les cas de pancréa- mique agressif tardif (>48 heures) ne semble pas être tite biliaire. La CPRE précoce semble pertinente dans associé à un bénéfice mais plutôt à un effet néfaste. De les cas de pancréatite biliaire aiguë sévère et signes plus, les électrolytes devraient être contrôlés régulière- concomitants de cholangite aiguë. Dans tous les autres ment et également substitués si nécessaire. cas, la CPRE n’est indiquée qu’en cas de suspicion cli- SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2018;18(40):810–816 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
Article de revue MIG 814 nique d’une obstruction biliaire persistante [2, 4]. En cas de doute, une CPRM ou une écho-endoscopie est réalisée. Antibiotiques L’administration préemptive d’antibiotiques n’a pas montré de bénéfice en cas de pancréatite aiguë. Les an- tibiotiques sont indiqués en cas de cholangite conco- mitante, d’infection du cathéter, de mise en évidence d’une bactériémie ou de complications infectieuses (locales), (cf. suite). Traitement des complications locales: collections liquidiennes / nécroses Les complications infectieuses (pneumonie, cholangite, infection des voies urinaires et nécroses pancréatiques infectées/pseudo-kystes) ont un impact considérable sur la morbidité et la mortalité. En cas d’évolution sé- vère avec complication infectieuse, le transfert du patient vers un centre expérimenté dans le domaine de la prise en charge médicale intensive et du traite- ment mini-invasif des complications locales (nécroses infectées) et indiqué [2, 4, 24]. Les «complications locales» comprennent la survenue des collections liquidiennes péripancréatiques et de nécroses de l’organe lui-même et/ou du tissu adipeux environnant. Il est possible qu’elles soient initialement stériles mais se surinfectent souvent au cours de l’évo- lution [2, 4, 24]. On distingue d’une part la collection liquidienne péripan créatique aigüe («acute peripancreatic fluid collection» [APFC]), dans le cadre de la pancréatite interstitielle ai- guë, des pseudo-kystes qui se forment au cours de l’évo- lution (en règle générale ≥4 semaines) [4, 17]. D’autre part, la nécrose aiguë («acute necrotic collec- tion» [ANC]) est distinguée de la nécroses encapsuléese formant au cours de l’évolution avec capsule visible à la radiographie («walled-off necrosis» [WON], générale- ment ≥4 semaines). Lors de la phase initiale de la né- crose, il s’agit de matière solide ou solide-liquide qui devient de plus en plus liquide au fil du temps et forme la capsule mentionnée ci-dessus [4, 17]. Ces complications locales sont principalement stériles et ne nécessitent pas de traitement chez les patients asymptomatiques, même en cas de «nécrose stérile» (c.-à-d. des signes de nécrose à l’imagerie sans poches d’air et sans signes cliniques de sepsis). En cas d’obs- Figure 1: Tomodensitométrie (TDM) axiale d’un patient truction locale (par ex. du canal cholédoque, ou en cas de 45 ans atteint d’une pancréatite aigüe nécrosante. de compression gastrique/duodénale symptomatique A) Grande zone de nécrose (flèche rouge) avec début d’abcès. induite par kyste ou nécrose), un traitement interven- B) Ponction guidée par TDM au jour 10 en présence de fièvre persistante avec évolution septique. Pose d’un drainage pour tionnel peut être indiqué. l’évacuation du pus malodorant. C) Jour 14: après retrait En cas de suspicion de nécrose infectée, qui apparaît du drainage, petite collection liquidienne résiduelle. généralement >2 semaines après le début de la pancréa- F: foie; E: estomac; R: rate. SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2018;18(40):810–816 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
Article de revue MIG 815 Figure 2: A) Imagerie par résonnance magnétique (coupe coronale) d’un patient de 72 ans avec kyste pancréatique infecté (flèche rouge) et compression des voies biliaires. B). Tomodensitométrie (coupe axiale) avec ponction percutanée. F: foie; VB: vésicule biliaire; Re: reins. tite, un traitement est indiqué [4, 17]. Il convient de dans la mesure du possible, c’est-à-dire lorsque le pa- penser à une nécrose infectée en cas de détérioration tient est stable, être retardées jusqu’à ce que la nécrose soudaine de l’état clinique du patient avec fièvre / aug- soit encapsulée (WON). La n écrosectomie chirurgicale mentation des signes inflammatoires dans les analyses par voie ouverte, qui était autrefois réalisée dans de laboratoire et ce, après une amélioration initiale des presque tous les cas de nécrose infectée, est désormais symptômes, ou en présence de poches d’air à la TDM réservée au patient instable. Des exemples d’une dans la région d’une nécrose. Dans ce cas, une ponction pancréatite nécrosante et d’un pseudo-kyste avec com- guidée par TDM («fine needle aspiration» [FNA]) doit plication locale et son traitement interventionnel sont être conduite afin de réaliser une coloration de Gram et présentés dans les figures 1 et 2. une mise en culture, suivie par un début de traitement avec un antibiotique pénétrant la nécrose (carbapé- Thérapie nutritionnelle nèmes, quinolones). Un traitement antimycosique est Dans le cadre de la pancréatite aiguë, le concept de nu- conseillé seulement en cas de mise en évidence de trition revêt une importance primordiale, et ce, pour champignons [4]. Selon les lignes directrices améri- plusieurs raisons. caines (2013), il est opportun dans certains cas égale- La réponse inflammatoire systémique conduit à un be- ment de renoncer à une ponction et de débuter une an- soin métabolique accru avec situation de métabolisme tibiothérapie empirique [4]. En l’absence d’amélioration catabolique, et à la libération de cytokines pro-inflam- ou en cas de nouvelle détérioration au cours de l’évolu- matoires et de radicaux libres [30, 31]. Les conséquences tion sous traitement antibiotique, et selon l’évolution qui s’en suivent sont d’une part une perte de poids cor- et l’expertise locale, un débridement mini-invasif (en- porel avec une malnutrition et les conséquences cor- doscopique, radiologique ou chirurgical) devrait être respondantes, et d’autre part une translocation bacté- réalisé. Comme première étape, un drainage trans- rienne accrue (fonction barrière de l’intestin restreinte) gastrique guidé par échographie de la nécrose avec avec complications infectieuses locales potentielle- pose d’un stent peut être effectué, si nécessaire avec ment délétères. La conservation de la bonne fonction nécrosectomie endoscopique ou chirurgicale mini-in- de barrière de l’intestin au moyen d’une nutrition enté- vasive au fil de l’évolution. Les chercheurs essaient tou- rale semble réduire le risque de complications locales. jours de déterminer si l’approche endoscopique s’avère Pour toutes ces raisons, la thérapie nutritionnelle supérieure à l’approche chirurgicale mini-invasive [25– s’avère être un pilier essentiel du traitement de cette 29]. De façon générale, les mesures invasives doivent affection [30–32]. SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2018;18(40):810–816 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
Article de revue MIG 816 Si l’évolution de la pancréatite est bénigne, on peut d’une perméabilité intestinale accrue et, en consé- Correspondance: Dr méd. Matthias Sauter commencer par de la nourriture solide ou liquide quence, d’un taux de complications infectieuses accru Leitender Arzt faible en lipides de façon précoce, dans la mesure où au fil de l’évolution [31, 33]. En cas de pancréatite légère, Bauchzentrum Abteilung für elle est tolérée et où il n’y a pas de nausées ou vomisse- l’administration entérale ne semble pas présenter de Gastroenterologie ments. Selon l’ampleur des symptômes, la quantité de bénéfice [30–33]. St. Claraspital nourriture peut être augmentée. L’observation d’une En cas de pancréatite sévère également, une alimenta- Kleinriehenstrasse 30 CH-4016 Basel phase initiale de jeûne («to put the pancreas at rest») tion orale (ou entérale [par sonde]) précoce devrait être matthias.sauter[at] pendant 72 heures n’est pas nécessaire. Le jeûne semble mise en place, dans la mesure où elle est tolérée. Mal- claraspital.ch bien plus s’accompagner d’une atrophie intestinale et gré des études prospectives, il n’a pas été démontré que l’administration entérale (post-pylorique) précoce par sonde duodénale soit vraiment supérieure à l’alimen- tation orale «à la demande» avec sonde gastrique si nécessaire [34]. La nutrition parentérale devrait donc L’essentiel pour la pratique être prise en considération lorsque l’administration • Bien que la pancréatite aigüe connaisse une évolution bénigne chez la entérale n’est pas possible ou est insuffisante pour une plupart des patients, il s’agit d’une maladie aigüe potentiellement sévère. couverture complète des besoins caloriques, en règle • Lors de la présentation initiale, il convient de tenter de distinguer les cas générale pas avant 7 jours [30–32]. légers des cas potentiellement sévères au moyen de l’examen clinique, de la recherche de dysfonctionnements des organes et des différents Cholécystectomie En cas de pancréatite biliaire légère, la cholécystectomie scores. doit en règle générale être réalisée pendant l’hospita • Le traitement initial se compose d’une substitution liquidienne suffi- lisation. En cas d’évolution sévère, il est préférable sante, d’une correction des troubles électrolytiques, d’une analgésie et d’attendre jusqu’à la régression de l’inflammation et des de la mise en place d’une alimentation orale/entérale dès que celle-ci est collections liquidiennes péripancréatiques, le risque de tolérée. Une alimentation adéquate précoce (orale/entérale) semble ré- l’opération devant ici être consciencieusement comparé duire le risque de complications infectieuses locales grâce au maintien au risque de nouvelle pancréatite biliaire [4, 17]. de la fonction barrière de l’intestin; elle revêt donc un caractère haute- ment prioritaire dans la gestion de cette affection. Disclosure statement • Les complications locales comprennent des collections liquidiennes Les auteurs n’ont pas déclaré d’obligations financières ou personnelles en rapport avec l’article soumis. (péri)pancréatiques stériles et des nécroses pouvant conduire à des surinfections bactériennes ou, localement, à des compressions de l’in- Références testin grêle ou des voies biliaires. La liste complète des références est disponible dans la version en ligne • Le traitement optimal des complications infectées (endoscopique vs de l’article sur www.medicalforum.ch. chirurgical) fait toujours l’objet de recherches actuelles. SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2018;18(40):810–816 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
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