REVUE DE PRESSE 23.10.2019 - Théâtre des Osses Fribourg

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REVUE DE PRESSE 23.10.2019 - Théâtre des Osses Fribourg
REVUE DE PRESSE
23.10.2019

                                                                                         TKM Théâtre Kléber-Méleau
                                                                                         Sandrine Galtier-Gauthey
                                                                                         Chemin de l'Usine à Gaz 9
                                                                                         1020 Renens-Malley

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       23.10.2019     24 Heures Lausanne
                      «Cette pièce m’a fait du bien par son côté cathartique»                                           01

       23.10.2019     24 Heures Régions
                      «Cette pièce m’a fait du bien par son côté cathartique»                                           03

       22.10.2019     24heures.ch
                      «Cette pièce m’a fait du bien par son côté cathartique»                                           05

                                       ARGUS DATA INSIGHTS® Schweiz AG | Rüdigerstrasse 15, case postale, 8027 Zurich
                                       T +41 44 388 82 00 | E mail@argusdatainsights.ch | www.argusdatainsights.ch
REVUE DE PRESSE 23.10.2019 - Théâtre des Osses Fribourg
Date: 23.10.2019

Hauptausgabe

24 Heures Lausanne         Genre de média: Médias imprimés
1001 Lausanne              Type de média: Presse journ./hebd.
021/ 349 44 44             Tirage: 22'311                                                                                 Page: 17              Ordre: 3003229          Référence: 75183853
https://www.24heures.ch/   Parution: 6x/semaine                                                                           Surface: 91'192 mm²   N° de thème: 833.014    Coupure Page: 1/2

Théâtre
«Cette pièce m'a fait du bien
par son côté cathartique»
Au TKM, le metteur en scène Cédric Dorier crée «Le roi se meurt» d'Ionesco, oeuvre
testament mi-caustique mi-tragique, axée sur la finitude de l'être humain. Interview

                               ARGUS DATA INSIGHTS® Schweiz AG | Rüdigerstrasse 15, case postale, 8027 Zurich
                                                        de répétition).
                                                        mort (photo
                                                                          à accepter sa
                                                                          rechigne
                                                                                          la baignoire)
                                                                                                          Lavalou, dans
                                                                                                          (Denis
                                                                                                          Bérenger ler

                               T +41 44 388 82 00 | E mail@argusdatainsights.ch | www.argusdatainsights.ch                                                             Rapport page 1/7
REVUE DE PRESSE 23.10.2019 - Théâtre des Osses Fribourg
Date: 23.10.2019

Hauptausgabe

24 Heures Lausanne                   Genre de média: Médias imprimés
1001 Lausanne                        Type de média: Presse journ./hebd.
021/ 349 44 44                       Tirage: 22'311                                    Page: 17                  Ordre: 3003229          Référence: 75183853
https://www.24heures.ch/             Parution: 6x/semaine                              Surface: 91'192 mm²       N° de thème: 833.014    Coupure Page: 2/2

  Natacha Rossel                                   en tire une pièce de contrastes. Il utilise le
                                                                                     Comment avez-vous imaginé
                   Comme pour conjurer le décalage pour appréhender l'angoisse hu- la mise en espace de la fable?
                                          maine face à la mort, sous les angles à la
                 sort, Eugène Ionesco écrit                                                Ionesco a fait de cette pièce une cérémonie
                 frénétiquement «Le roi se fois intime et universel. Dans la pièce, le
                 meurt» en deux semaines à      personnage du roi Bérenger Ter cristallise ritualisée. Dès le départ, j'avais dans l'idée
                 peine. Nous sommes en ces deux axes: individuel, en partageant sa de créer un vrai décor, d'assumer la théâ-
                 1962, l'homme de théâtre peur existentielle de mourir, et collectif, tralité de la pièce. Nous avons imaginé une
  de 58 ans vient de réchapper d'une grave car les personnages qui gravitent autour de plaque circulaire entourée de murs, sym-
  maladie et des ombres mortifères virevol- lui sont pris dans cette angoisse.             bolisant à la fois le royaume, une cou-
  tent autour de sa plume. La fable ne mé- Vous parlez d'«intime». Ce texte                ronne, un labyrinthe, la roue du temps,
  nage aucun suspense. «Sire, on doit vous                                                 une machine infernale. J'aime les décors
  annoncer que vous allez mourir», lui souf- «C'est un texte                               qui racontent plusieurs choses en même
  fle la reine Marguerite au début de la pièce.                                            temps. La scénographie figure aussi une
  C'est cette urgence d'appréhender la fini- visionnaire, car il parle                     mise en abyme de la représentation. Io-
  tude de l'être humain que le metteur en                                                  nesco se joue de ses codes théâtraux, il
  scène vaudois Cédric Dorier cherche à su-
                                                   de l'écroulement                                    casse très vite l'illusion de la fiction, brise le
  blimer sur scène dans sa nouvelle création.      du monde face                                       quatrième mur en faisant interagir ses per-
  Du 29 octobre au 17 novembre, le vieux roi                                                           sonnages avec le public.
  Bérenger Ter expirera sur les planches du        à l'égocentrisme de
                                                                                                       Le moteur de vos créations ne part-il
  TKM, à Renens.                                   l'être humain»                                      pas avant tout d'un texte admiré?
                                                                          Cédric
                                                                          Cédric Dorier
                                                                                 Dorier                Absolument. Je suis toujours à la recherche
  Comment votre choix s'est-il                                            Metteur en scène
                                                                                     scène
  porté sur Ionesco?                                                                                   de textes qui m'interpellent par leur actua-
                                                                          lausannois                   lité. Je suis admiratif devant un auteur qui
  Après la reprise de «Frères ennemis» (ndlr:
  sa mise en scène de «La Thébaïcle», de Ra-                                                  crée son régime d'écriture et qui, par là,
  cine) au TKM en 2018, Omar Porras m'a                                                       transmet son rapport au monde. J'aime me
                                                 vous touche-t-il personnellement? mettre au service d'un écrivain et me pla-
  proposé de créer un spectacle ici. Je suis
                                                 Oui, le choix de cette pièce vient aussi du cer dans une attitude d'humilité face à lui.
  arrivé avec ma petite valise remplie de
                                                 fait que j'ai perdu mes grands-parents. En tant que metteur en scène, mon défi
  propositions. On a dialogué, il m'a aussi
                                                 Mon grand-père s'est éteint comme une sera de mettre en lumière une vision de
  suggéré des textes, et finalement je suis
                                                 petite bougie, à 96 ans. Et ma grand-mère, l'oeuvre, subjective bien sûr, mais qui soit
  arrivé avec Ionesco. J'avais travaillé sur cet
  auteur en tant qu'interprète dans un spec- qui était une grande battante, a vécu une cohérente dans le sens et dans l'émotion.
  tacle mis en scène par Richard Vachoux, il fm douloureuse. Ce texte m'a fait du bien
  m'était donc resté dans un coin de la tête. par son côté cathartique.                       Quel est votre rapport à la langue,
                                                                                              dans les pièces que vous montez?
  Vous n'avez pas choisi l'une de ses            En quoi «Le roi se meurt» a-t-il             J'aime tout particulièrement les textes
  pièces les plus connues. Pourquoi?             des résonances actuelles?                    écrits dans une langue affirmée, ciselée,
  J'ai relu «Le roi se meurt» et j'ai beaucoup   C'est un texte visionnaire, car il parle de tonique, avec une structure soit référen-
  ri! Et j'ai redécouvert des répliques dont l'écroulement du monde face à l'égocen- cée, soit codifiée. C'est le cas de Racine,
  l'articulation produit un effet à la fois trisme de l'être humain. Tout à coup, vous Lagarce ou Koffi Kwahulé, dont j'ai monté
  drôle, philosophique et insolite.              lisez une réplique et vous vous dites: «Ça «Misterioso 119». Je suis convaincu que la
                                                 parle de maintenant!» La pièce explore la parole, le langage sont primordiaux pour
  Insolite?                                      notion de trace qu'on laisse derrière soi. appréhender le monde.
  Ionesco ne parlait pas de son oeuvre           Aujourd'hui,  la question est celle des tra-
  comme du «théâtre de l'absurde», mais ces qu'on laisse sur notre planète. C'est un Renens, TKM
  «de l'insolite». je trouve ce terme plus poé- texte philosophique, car il ouvre le sens, Du 29 octobre au 17 novembre.
  tique et plus élégant. Plus subtil, aussi. trace des pistes mais ne donne ni leçons ni Rens. 021 625 84 29
  L'auteur parvient à alterner le tragique, le réponses. C'est en cela que cette oeuvre est www.tkm.ch
  comique, le burlesque et le parodique, et puissante: elle rend le spectateur actif.

                                         ARGUS DATA INSIGHTS® Schweiz AG | Rüdigerstrasse 15, case postale, 8027 Zurich
                                         T +41 44 388 82 00 | E mail@argusdatainsights.ch | www.argusdatainsights.ch                    Rapport page 2/7
REVUE DE PRESSE 23.10.2019 - Théâtre des Osses Fribourg
Date: 23.10.2019

Régions

24 Heures                                Genre de média: Médias imprimés
1001 Lausanne                            Type de média: Presse journ./hebd.
021 349 44 44                            Tirage: 26'796                                                                                 Page: 17              Ordre: 3003229          Référence: 75185535
https://www.24heures.ch/                 Parution: 6x/semaine                                                                           Surface: 89'698 mm²   N° de thème: 833.014    Coupure Page: 1/2

                      du sien
 par son côté cathartique»
Au TKM, le metteur en scène Cédric Dorier crée «Le roi se meurt» d'Ionesco, oeuvre
testament mi-caustique mi-tragique, axée sur la finitude de l'être humain. Interview

                                                                                                                                                                                           -

                                                                                           arrivé avec ma petite valise remplie de
                                                     C'est cette urgence d'appréhender la fini-
  Natacha Rossel
                                               tude de l'être humain que le metteur en propositions. On a dialogué, il m'a aussi
                   Comme pour conjurer le scène vaudois Cédric Dorier cherche à su- suggéré des textes, et finalement je suis
                    sort, Eugène Ionesco écrit blimer sur scène dans sa nouvelle création. arrivé avec Ionesco. J'avais travaillé sur cet
                    frénétiquement «Le roi se Du 29 octobre au 17 novembre, le vieux roi auteur en tant qu'interprète dans un spec-
                    meurt» en deux semaines à Bérenger Ter expirera sur les planches du tacle mis en scène par Richard Vachoux, il
                    peine. Nous sommes en TKM, à Renens.                                m'était donc resté dans un coin de la tête.
                    1962, l'homme de théâtre
de 58 ans vient de réchapper d'une grave             Comment votre choix s'est-il                Vous n'avez pas choisi l'une de ses
maladie et des ombres mortifères virevol-            porté sur Ionesco?                          pièces les plus connues. Pourquoi?
tent autour de sa plume. La fable ne mé-             Après la reprise de «Frères ennemis» (ndlr: J'ai relu «Le roi se meurt» et j'ai beaucoup
nage aucun suspense. «Sire, on doit vous             sa mise en scène de «La Thébakle», de Ra- ri! Et j'ai redécouvert des répliques dont
annoncer que vous allez mourir», lui souf-           cine) au TKM en 2018, Omar Porras m'a l'articulation produit un effet à la fois
fle la reine Marguerite au début de la pièce. proposé de créer un spectacle ici. Je suis   drôle, philosophique et insolite.
                                                                      de répétition).
                                                                      mort (photo
                                                                                        à accepter sa
                                                                                        rechigne
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                                                                                                                        Lavalou, dans
                                                                                                                        (Denis
                                                                                                                        Bérenger ler

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REVUE DE PRESSE 23.10.2019 - Théâtre des Osses Fribourg
Date: 23.10.2019

Régions

24 Heures                             Genre de média: Médias imprimés
1001 Lausanne                         Type de média: Presse journ./hebd.
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  Insolite?                                         fait que j'ai perdu mes grands-parents. casse très vite l'illusion de la fiction, brise le
  Ionesco ne parlait pas de son oeuvre Mon grand-père s'est éteint comme une quatrième mur en faisant interagir ses per-
  comme du «théâtre de l'absurde», mais petite bougie, à 96 ans. Et ma grand-mère,                 sonnages avec le public.
  «de l'insolite». je trouve ce terme plus poé- qui était une grande battante, a vécu une
  tique et plus élégant. Plus subtil, aussi. fin douloureuse. Ce texte m'a fait du bien            Le moteur de vos créations ne part-il
  L'auteur parvient à alterner le tragique, le par son côté cathartique.                           pas avant tout d'un texte admiré?
  comique, le burlesque et le parodique, et                                                        Absolument. Je suis toujours à la recherche
  en tire une pièce de contrastes. Il utilise le    En quoi «Le roi se meurt» a-t-il               de textes qui m'interpellent par leur actua-
  décalage pour appréhender l'angoisse hu-          des résonances actuelles?                      lité. Je suis admiratif devant un auteur qui
  maine face à la mort, sous les angles à la        C'est un texte visionnaire, car il parle de    crée son régime d'écriture et qui, par là,
  fois intime et universel. Dans la pièce, le       l'écroulement du monde face à l'égocen-        transmet son rapport au monde. J'aime me
  personnage du roi Bérenger fer cristallise        trisme de l'être humain. Tout à coup, vous      mettre au service d'un écrivain et me pla-
  ces deux axes: individuel, en partageant sa       lisez une réplique et vous vous dites: «Ça      cer dans une attitude d'humilité face à lui.
  peur existentielle de mourir, et collectif,       parle de maintenant!» La pièce explore la       En tant que metteur en scène, mon défi
  car les personnages qui gravitent autour de       notion de trace qu'on laisse derrière soi.      sera de mettre en lumière une vision de
  lui sont pris dans cette angoisse.                Aujourd'hui, la question est celle des tra-     l'oeuvre, subjective bien sûr, mais qui soit
                                                    ces qu'on laisse sur notre planète. C'est un    cohérente dans le sens et dans l'émotion.
  Vous parlez d'«intime». Ce texte                  texte philosophique, car il ouvre le sens,
                                                    trace des pistes mais ne donne ni leçons ni     Quel est votre rapport à la langue,
                                                    réponses. C'est en cela que cette oeuvre est    dans les pièces que vous montez?
  «C'est un texte                                   puissante: elle rend le spectateur actif.      J'aime tout particulièrement les textes
                                                                                                   écrits dans une langue affirmée, ciselée,
  visionnaire, car il parle                         Comment avez-vous imaginé                      tonique, avec une structure soit référen-
  de l'écroulement                                  la mise en espace de la fable?                 cée, soit codifiée. C'est le cas de Racine,
                                                    Ionesco a fait de cette pièce une cérémonie    Lagarce ou Koffi Kwahulé, dont j'ai monté
  du monde face                                     ritualisée. Dès le départ, j'avais dans l'idée «Misterioso 119». Je suis convaincu que la
  à l'égocentrisme de                               de créer un vrai décor, d'assumer la théâ- parole, le langage sont primordiaux pour
                                                    tralité de la pièce. Nous avons imaginé une appréhender le monde.
  l'être humain»                                    plaque circulaire entourée de murs, sym-
                      Cédric
                      Cédric Dorier
                              Dorier          bolisant à la fois le royaume, une cou- Renens, TKM
                      Metteur en
                      Metteur en scène
                                 scène        ronne, un labyrinthe, la roue du temps, Du 29 octobre au 17 novembre.
                      lausannois              une machine infernale. J'aime les décors Rens. 021 625 84 29
                                              qui racontent plusieurs choses en même www.tkm.ch
                                              temps. La scénographie figure aussi une
  vous touche-t-il personnellement? mise en abyme de la représentation. Io-
  Oui, le choix de cette pièce vient aussi du nesco se joue de ses codes théâtraux, il

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REVUE DE PRESSE 23.10.2019 - Théâtre des Osses Fribourg
Date: 22.10.2019

Online-Ausgabe

24 heures                       Genre de média: Internet
1003 Lausanne                   Type de média: Presse journ./hebd.
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«Cette pièce m’a fait du bien par son côté cathartique»
Théâtre Au TKM, le metteur en scène Cédric Dorier crée «Le roi se meurt» d’Ionesco, oeuvre-testament mi-caustique
mi-tragique axée sur la finitude de l’être humain. Interview.

Le comédien Denis Lavalou (dans la baignoire) interprète le roi Bérenger Ier (photo de répétitions). Image: Laure
Hirsig

Par Natacha Rossel

Comme pour conjurer le sort, Eugène Ionesco écrit frénétiquement «Le roi se meurt» en deux semaines à peine.
Nous sommes en 1962, l’homme de théâtre de 58 ans vient de réchapper d’une grave maladie et des ombres
mortifères virevoltent autour de sa plume. La fable ne ménage aucun suspense. «Sire, on doit vous annoncer que
vous allez mourir», lui souffle la reine Marguerite au début de la pièce. C’est cette urgence d’appréhender la
finitude de l’être humain que le metteur en scène vaudois Cédric Dorier cherche à sublimer sur scène dans sa
nouvelle création. Du 29 octobre au 17 novembre, le vieux roi Bérenger Ier expirera sur les planches du TKM, à
Renens.

Comment votre choix s’est-il porté sur Ionesco?

Après la reprise de «Frères ennemis» (ndlr: sa mise en scène de «La Thébaïde», de Racine) au TKM en 2018, Omar
Porras m’a proposé de créer un spectacle ici. Je suis arrivé avec ma petite valise remplie de propositions. On a
dialogué, il m’a aussi suggéré des textes, et finalement je suis arrivé avec Ionesco. J’avais travaillé sur cet auteur en
tant qu’interprète dans un spectacle mis en scène par Richard Vachoux, il m’était donc resté dans un coin de la
tête.

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Vous n’avez pas choisi l’une de ses pièces les plus connues. Pourquoi?

J’ai relu «Le roi se meurt» et j’ai beaucoup ri! Et j’ai redécouvert des répliques dont l’articulation produit un effet à la
fois drôle, philosophique et insolite.

Insolite?

Ionesco ne parlait pas de son œuvre comme du «théâtre de l’absurde», mais «de l’insolite». Je trouve ce terme plus
poétique et plus élégant. Plus subtil, aussi. L’auteur parvient à alterner le tragique, le comique, le burlesque et le
parodique, et en tire une pièce de contrastes. Il utilise le décalage pour appréhender l’angoisse humaine face à la
mort, sous les angles à la fois intime et universel. Dans la pièce, le personnage du roi Bérenger Ier cristallise ces
deux axes: individuel, en partageant sa peur existentielle de mourir, et collectif, car les personnages qui gravitent
autour de lui sont pris dans cette angoisse.

Vous parlez d’«intime». Ce texte vous touche-t-il personnellement?

Oui, le choix de cette pièce vient aussi du fait que j’ai perdu mes grands-parents. Mon grand-père s’est éteint
comme une petite bougie, à 96 ans. Et ma grand-mère, qui était une grande battante, a vécu une fin douloureuse.
Ce texte m’a fait du bien par son côté cathartique.

«C’est un texte visionnaire, car il parle de l’écroulement du monde face à l’égocentrisme de l’être humain»

En quoi «Le roi se meurt» a-t-il des résonances actuelles?

C’est un texte visionnaire, car il parle de l’écroulement du monde face à l’égocentrisme de l’être humain. Tout à
coup, vous lisez une réplique et vous vous dites: «Ça parle de maintenant!» La pièce explore la notion de trace qu’on
laisse derrière soi. Aujourd’hui, la question est celle des traces qu’on laisse sur notre planète. C’est un texte
philosophique, car il ouvre le sens, trace des pistes mais ne donne ni leçons ni réponses. C’est en cela que cette
œuvre est puissante: elle rend le spectateur actif.

Comment avez-vous imaginé la mise en espace de la fable?

Ionesco a fait de cette pièce une cérémonie ritualisée. Dès le départ, j’avais dans l’idée de créer un vrai décor,
d’assumer la théâtralité de la pièce. Nous avons imaginé une plaque circulaire entourée de murs, symbolisant à la
fois le royaume, une couronne, un labyrinthe, la roue du temps, une machine infernale. J’aime les décors qui
racontent plusieurs choses en même temps. La scénographie figure aussi une mise en abyme de la représentation.
Ionesco se joue de ses codes théâtraux, il casse très vite l’illusion de la fiction, brise le quatrième mur en faisant
interagir ses personnages avec le public.

Le moteur de vos créations ne part-il pas avant tout d’un texte admiré?

Absolument. Je suis toujours à la recherche de textes qui m’interpellent par leur actualité. Je suis admiratif devant
un auteur qui crée son régime d’écriture et qui, par là, transmet son rapport au monde. J’aime me mettre au
service d’un écrivain et me placer dans une attitude d’humilité face à lui. En tant que metteur en scène, mon défi
sera de mettre en lumière une vision de l’œuvre, subjective bien sûr, mais qui soit cohérente dans le sens et dans
l’émotion.

Quel est votre rapport à la langue, dans les pièces que vous montez?

J’aime tout particulièrement les textes écrits dans une langue affirmée, ciselée, tonique, avec une structure soit

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Date: 22.10.2019

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référencée, soit codifiée. C’est le cas de Racine, Lagarce ou Koffi Kwahulé, dont j’ai monté «Misterioso 119». Je suis
convaincu que la parole, le langage sont primordiaux pour appréhender le monde.
Créé: 22.10.2019, 14h27

Par Natacha Rossel

Infos pratiques

TKM

Renens

Du 29 octobre au 17 novembre

Renseignements: 021/625-84-29

www.tkm.ch

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