ALLEMAND ÉPREUVE COMMUNE : ORAL EXPLICATION DE TEXTE - ENS

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ALLEMAND
                               ÉPREUVE COMMUNE : ORAL
                                EXPLICATION DE TEXTE

                               Olivier Baisez, Pierre-Yves Modicom

Coefficient de l’épreuve : 3
Durée de préparation de l’épreuve : 1 heure
Durée de passage devant le jury : 30 minutes (20 min d’exposé, 10 min d’entretien)
Types de sujets : texte littéraire à expliquer en allemand
Modalités de tirage du sujet : Tirage au sort de deux billets parmi trois présentés au candidat. Sur
chaque billet figure une indication de genre et de période, par exemple « Théâtre XVIIIe siècle »,
« Poésie XVIIe siècle » ou « Prose narrative XXIe siècle ». Le candidat choisit immédiatement l’une
des combinaisons proposées et le jury lui remet alors son sujet.
NB : Le XVIIe siècle ne concerne que le genre poétique.
Ouvrages généraux autorisés : dictionnaire unilingue DUDEN Deutsches Universalwörterbuch en un
volume
Aucun ouvrage spécifique n’est autorisé.

Textes et auteurs tirés par les candidats (entre parenthèses, le cas échéant, le nombre d’occurrences si
supérieur à 1). Classement alphabétique.
Poésie (9) : Ingeborg BACHMANN, Bertolt BRECHT, Paul CELAN, Paul FLEMING, Theodor FONTANE,
Stefan GEORGE, Heinrich HEINE, Friedrich Gottlieb KLOPSTOCK, Carl ZUCKMAYER
Prose narrative (8) : Gottfried August BÜRGER, JEAN PAUL, Gottfried KELLER, Irmgard KEUN, Herta
MÜLLER, Robert MUSIL, Theodor STORM, Christoph Martin WIELAND
Théâtre (8) : Georg BÜCHNER (2), Johann Wolfgang GOETHE, Christian Dietrich GRABBE, Friedrich
HÖLDERLIN, Heinrich von KLEIST, Gotthold Ephraim LESSING, Jakob Michael Reinhold LENZ

RESULTATS DE LA SESSION 2018 :

25 candidats ont été auditionnés cette année. Si le jury n’a pas accordé la note maximale de 20 –
contrairement à l’an passé –, certains candidats ont néanmoins proposé d’excellentes explications de
texte et méritent d’être félicités. Le texte de Kleist, extrait de la tragédie en vers Penthésilée
[Penthesilea] (1808), a été particulièrement bien analysé et commenté (19/20). Des notes très basses
ont été attribuées à deux reprises (4/20 et 5/20). Dans les deux cas, le candidat est passé complètement
à côté des enjeux du texte. Le poème de Bachmann « Wie soll ich mich nennen », daté de 1952 et dans
lequel la thématique de la culpabilité était manifeste (répétition du mot Schuld notamment) a été
commenté sans référence à la Shoah ni à la question de la difficulté à écrire de la poésie en allemand
après un tel crime, ce qui appelle deux remarques d’ordre général :
Premièrement, tous les textes donnés à commenter sont datés. Le jury n’attend pas que les candidats
fassent étalage de connaissances approfondies en histoire littéraire, mais observe que cette information
est trop souvent ignorée. Or, dans un texte littéraire en langue allemande daté de 1952, par exemple,
les thèmes de la guerre, de la faute et de la culpabilité, de la futilité de tout art « après Auschwitz » ont
de bonnes chances de jouer un rôle. Certes, ce n’est pas absolument systématique, mais il s’agit tout de
même d’un indice à ne pas négliger. Autre exemple : une Schauerballade romantique datée des années
1850 (en l’occurrence le texte de Fontane) doit mettre la puce à oreille. Soixante-dix ans après
« Erlkönig », on est là dans le registre de l’hommage ou du pastiche.
Deuxièmement, les candidats font souvent preuve d’une étrange pudeur au moment d’évoquer la
Shoah et peinent à nommer directement les choses, ce qui donne lieu à des euphémismes parfois
troublants : NS-Regime, Völkermord, Massenverbrechen des Nationalsozialismus, Ermordung der
Juden, KZ, Gaskammer… autant d’expressions et de notions dont on est en droit d’attendre que les
candidats les emploient quand c’est de cela qu’il s’agit, et les comprennent quand c’est le jury qui les
utilise.
Toujours sur le plan des moyens d’expression, un abus de vielleicht – véritable tic chez certains
candidats – est aussi à relever. Le jury comprend que l’on veuille se montrer prudent, mais une bonne
explication de texte a aussi besoin d’affirmations sans équivoque.
L’autre explication manquée portait sur Lenz de Büchner. L’erreur principale du candidat a dans ce cas
consisté à plaquer les stéréotypes du héros romantique face à la nature, à la façon du Voyageur
contemplant une mer de nuages de C.D. Friedrich, sur un texte structuré de part en part autour du
thème de la folie et de la perte de repères dans l’espace et le temps.
Le jury ne saurait trop insister sur le fait qu’il attend des candidats une explication du texte qu’ils ont
sous les yeux, qui peut se nourrir de connaissances générales sur la littérature, mais qui en aucun cas
ne peut s’y réduire. La façon dont le texte « fonctionne » importe bien davantage.
Dernière observation générale sur l’épreuve : les candidats ont donné l’impression de fuir le XVIIIe
siècle et la prose narrative au moment de choisir entre les deux billets qu’ils avaient tirés. Le jury
souhaite simplement rappeler ici les quelques très bonnes notes obtenues en commentant des textes de
cette période (Goethe, Jean Paul, Wieland etc.) ou de ce genre peut-être considéré à tort comme moins
intéressant du point de vue technique (et donc moins rassurant ?).
En introduction, les candidats procèdent généralement à un découpage du texte en deux, trois voire
quatre parties. Le jury rappelle que les charnières entre les parties ainsi identifiées méritent d’être
analysées au moins autant que ces parties elles-mêmes. Au passage, le jury numérote les lignes des
textes mais trop nombreux sont les candidats qui n’utilisent pas cette numérotation au moment
d’annoncer leur découpage du texte. On y gagnerait pourtant beaucoup en clarté ! La lecture d’un
extrait du texte (qui intervient avant, pendant ou juste après l’introduction, au choix) est un moment
important de l’épreuve. La manière de lire est pour le jury un premier indice de la compréhension du
texte par le candidat, qui est autorisé à mettre ainsi en relief un passage qu’il juge particulièrement
significatif.
Au fil des explications de texte proposées par les candidats cette année, le jury a observé que le choix
du commentaire composé semblait poser problème. Tous les candidats qui ont opté pour ce type de
plan ont négligé de commenter des aspects cruciaux de leurs textes (notamment ceux de Keller et
Musil). Un commentaire composé doit rester un commentaire complet. Le plaquage de notions
apprises, qui ne sont pas fausses en elles-mêmes mais s’appliquent mal au texte, est l’autre écueil à
éviter quand on choisit le commentaire composé. Le commentaire linéaire n’est pas pour autant la
méthode exigée ni recommandée par le jury, et certaines des prestations les moins abouties
proposaient d’ailleurs des commentaires de ce type. Le jury conseille simplement aux candidats qui
font le choix du commentaire composé de bien veiller à commenter intégralement le texte, et pas
uniquement certains passages, et ne pas oublier d’analyser les articulations du texte.
En ce qui concerne le plaquage de notions extérieures au texte, les cas les plus emblématiques relèvent
comme pour la session 2017 d’une lecture exagérément « métatextuelle ». Le jury rappelle qu’un texte
littéraire n’est qu’assez rarement l’occasion pour l’auteur d’exprimer sa propre manière penser sur les
questions de politique ou de religion (contrairement à ce que des candidats ont cru voir dans les
poèmes de Fleming ou de Fontane, par exemple). Tout texte ne contient pas une critique de la société.
La dimension autobiographique ou la mise en abyme de l’acte d’écriture peuvent certes être présentes,
mais cela n’a rien d’obligatoire ! Dans un registre différent, les connaissances trop approximatives sur
certains auteurs devenus classiques amènent parfois les candidats à dire des absurdités : parler de
Verfremdungseffekt dans un poème du jeune Brecht, écrit autour de 1920, alors qu’il s’agit d’un
procédé dramatique théorisé et appliqué dans son « théâtre épique » quinze ans plus tard, n’a pas de
sens. Comme nous le disions l’an dernier, tomber sur un auteur inconnu n’est pas forcément un
handicap et permet en tout cas d’éviter des contresens de ce genre.
Les candidats ont semblé tenir compte des recommandations formulées l’an dernier au sujet de la
dimension concrète des textes dramatiques, et ont mieux pris en considération les indications de
dramaturgie (didascalies, entrées et sortie), ce dont le jury les félicite.
La conclusion des explications de texte souffre souvent de la comparaison avec l’introduction,
généralement mieux préparée. Peut-être les candidats gagneraient-ils à composer leur conclusion plus
tôt pendant leur heure de préparation ?
Le jury est globalement satisfait des explications de texte proposées par les candidats de la session
2018, visiblement bien préparés. La moyenne de l’épreuve est cette année de 11,72/20. Les erreurs de
langue et les lacunes de vocabulaire continuent de gêner l’expression claire et précise de certains
candidats, mais d’autres s’en sortent remarquablement bien. Nous rappelons que l’entretien avec le
jury n’est pas un interrogatoire et qu’il doit être, idéalement, le moment d’un échange intellectuel qui
permet de reformuler certaines analyses ou d’apporter des compléments. Pendant l’entretien, le jury
cherche toujours à donner au candidat la possibilité d’améliorer ou de corriger ce qui a été dit
précédemment, en aucun cas il ne tend des pièges.
Dernière recommandation qui devient sans doute essentielle, comme au théâtre : contrairement à
certains cinémas, l’ENS n’a pas encore pu faire installer de brouilleurs de signal pour éviter les
sonneries de téléphone intempestives. Les candidats sont priés d’éteindre leurs appareils pendant
l’épreuve.
ERINNERUNG AN DIE MARIE A.

1

An jenem Tag im blauen Mond September
Still unter einem jungen Pflaumenbaum
Da hielt ich sie, die stille bleiche Liebe
In meinem Arm wie einen holden Traum.
Und über uns im schönen Sommerhimmel
War eine Wolke, die ich lange sah
Sie war sehr weiß und ungeheuer oben
Und als ich aufsah, war sie nimmer da.

2

Seit jenem Tag sind viele, viele Monde
Geschwommen still hinunter und vorbei.
Die Pflaumenbäume sind wohl abgehauen
Und fragst du mich, was mit der Liebe sei?
So sag ich dir: Ich kann mich nicht erinnern
Und doch, gewiß, ich weiß schon, was du meinst.
Doch ihr Gesicht, das weiß ich wirklich nimmer
Ich weiß nur mehr: ich küßte es dereinst.

3

Und auch den Kuß, ich hätt ihn längst vergessen
Wenn nicht die Wolke dagewesen wär
Die weiß ich noch und werd ich immer wissen
Sie war sehr weiß und kam von oben her.
Die Pflaumenbäume blühn vielleicht noch immer
Und jene Frau hat jetzt vielleicht das siebte Kind
Doch jene Wolke blühte nur Minuten
Und als ich aufsah, schwand sie schon im Wind.

(Enstanden 1920 / Erstdruck 1927 in Bertolt Brechts Hauspostille)

Bertolt BRECHT (1898-1956)
ZUR ZEIT SEINER VERSTOSSUNG

Ein Kaufmann, der sein Gut nur einem Schiffe traut,
ist hochgefährlich dran, in dem es bald kann kommen,
daß ihm auf einen Stoß sein Ganzes wird genommen.
Der fehlt, der allzuviel auf ein Gelücke* traut.

Gedenk' ich nun an mich, so schauret* mir die Haut.
Mein Schiff, das ist entzwei, mein Gut ist weggeschwommen.
Nichts mehr, das ist mein Rest, das machet kurze Summen.
Ich habe Müh' und Angst, ein ander meine Braut.

Ich Unglückseliger! Mein Herze wird zerrissen,
mein Sinn ist ohne sich. Mein Geist zeucht* von mir aus,
mein Alles wird nun Nichts. Was wird doch endlich drauß?

Wär' eins doch übrig noch, so wollt' ich Alles missen.
Mein teuerster Verlust, der bin selbselbsten ich.
Nun bin ich ohne sie, nun bin ich ohne mich.

(Entstanden um 1637)

Paul FLEMING (1609-1640)
Nota bene
Gelücke : Glück (positive Entwicklung der Umstände)
schauren (oder schauern) : zittern
zeucht…aus : altertümlich für : zieht… aus
Sie waren an einen Fahrweg gekommen, der vom Dorfe her an den Fluß führte, und
hier war eine Landungsstelle, wo ein großes Schiff, hoch mit Heu beladen,
angebunden lag. In wilder Laune begann er unverweilt die starken Seile loszubinden.
Vrenchen fiel ihm lachend in den Arm und rief. »Was willst du tun? Wollen wir den
Bauern ihr Heuschiff stehlen zu guter Letzt?« »Das soll die Aussteuer sein, die sie
uns geben, eine schwimmende Bettstelle und ein Bett, wie noch keine Braut gehabt!
Sie werden überdies ihr Eigentum unten wiederfinden, wo es ja doch hin soll, und
werden nicht wissen, was damit geschehen ist. Sieh, schon schwankt es und will
hinaus!«
Das Schiff lag einige Schritte vom Ufer entfernt im tiefern Wasser. Sali hob Vrenchen
mit seinen Armen hoch empor und schritt durch das Wasser gegen das Schiff; aber
es liebkoste ihn so heftig ungebärdig und zappelte wie ein Fisch, daß er im
ziehenden Wasser keinen Stand halten konnte. Es strebte Gesicht und Hände ins
Wasser zu tauchen und rief »Ich will auch das kühle Wasser versuchen! Weißt du
noch, wie kalt und naß unsere Hände waren, als wir sie uns zum erstenmal gaben?
Fische fingen wir damals, jetzt werden wir selber Fische sein und zwei schöne
große!« – »Sei ruhig, du lieber Teufel!« sagte Sali, der Mühe hatte, zwischen dem
tobenden Liebchen und den Wellen sich aufrecht zu halten, »es zieht mich sonst
fort!« Er hob seine Last in das Schiff und schwang sich nach; er hob sie auf die
hochgebettete weiche und duftende Ladung und schwang sich auch hinauf, und als
sie oben saßen, trieb das Schiff allmählich in die Mitte des Stromes hinaus und
schwamm dann, sich langsam drehend, zu Tal.
Der Fluß zog bald durch hohe dunkle Wälder, die ihn überschatteten, bald durch
offenes Land; bald an stillen Dörfern vorbei, bald an einzelnen Hütten; hier geriet er
in eine Stille, daß er einem ruhigen See glich und das Schiff beinah stillhielt, dort
strömte er um Felsen und ließ die schlafenden Ufer schnell hinter sich; und als die
Morgenröte aufstieg, tauchte zugleich eine Stadt mit ihren Türmen aus dem
silbergrauen Strome. Der untergehende Mond, rot wie Gold, legte eine glänzende
Bahn den Strom hinauf und auf dieser kam das Schiff langsam überquer gefahren.
Als es sich der Stadt näherte, glitten im Froste des Herbstmorgens zwei bleiche
Gestalten, die sich fest umwanden, von der dunklen Masse herunter in die kalten
Fluten.
Das Schiff legte sich eine Weile nachher unbeschädigt an eine Brücke und blieb da
stehen. Als man später unterhalb der Stadt die Leichen fand und ihre Herkunft
ausgemittelt hatte, war in den Zeitungen zu lesen, zwei junge Leute, die Kinder
zweier blutarmen zugrunde gegangenen Familien, welche in unversöhnlicher
Feindschaft lebten, hätten im Wasser den Tod gesucht, nachdem sie einen ganzen
Nachmittag herzlich miteinander getanzt und sich belustigt auf einer Kirchweih. Es
sei dies Ereignis vermutlich in Verbindung zu bringen mit einem Heuschiff aus jener
Gegend, welches ohne Schiffleute in der Stadt gelandet sei, und man nehme an, die
jungen Leute haben das Schiff entwendet, um darauf ihre verzweifelte und
gottverlassene Hochzeit zu halten, abermals ein Zeichen von der um sich greifenden
Entsittlichung und Verwilderung der Leidenschaften.

Gottfried KELLER (1819-1890), Romeo und Julia auf dem Dorfe (1856).
Vor vier Jahren hatte dies das Elternpaar Törleß bewogen, dem ehrgeizigen Drängen
seines Knaben nachzugeben und seine Aufnahme in das Institut zu erwirken.
Dieser Entschluß hatte später viele Tränen gekostet. Denn fast seit dem
Augenblicke, da sich das Tor des Institutes unwiderruflich hinter ihm geschlossen
hatte, litt der kleine Törleß an fürchterlichem, leidenschaftlichem Heimweh. Weder
die Unterrichtsstunden, noch die Spiele auf den großen üppigen Wiesen des Parkes,
noch die anderen Zerstreuungen, die das Konvikt seinen Zöglingen bot, vermochten
ihn zu fesseln; er beteiligte sich kaum an ihnen. Er sah alles nur wie durch einen
Schleier und hatte selbst untertags häufig Mühe, ein hartnäckiges Schluchzen
hinabzuwürgen; des Abends schlief er aber stets unter Tränen ein.
Er schrieb Briefe nach Hause, beinahe täglich, und er lebte nur in diesen Briefen;
alles andere, was er tat, schien ihm nur ein schattenhaftes, bedeutungsloses
Geschehen zu sein, gleichgültige Stationen wie die Stundenziffern eines Uhrblattes.
Wenn er aber schrieb, fühlte er etwas Auszeichnendes, Exklusives in sich; wie eine
Insel voll wunderbarer Sonnen und Farben hob sich etwas in ihm aus dem Meere
grauer Empfindungen heraus, das ihn Tag um Tag kalt und gleichgültig umdrängte.
Und wenn er untertags, bei den Spielen oder im Unterrichte, daran dachte, daß er
abends seinen Brief schreiben werde, so war ihm, als trüge er an unsichtbarer Kette
einen goldenen Schlüssel verborgen, mit dem er, wenn es niemand sieht, das Tor
von wunderbaren Gärten öffnen werde.
Das Merkwürdige daran war, daß diese jähe, verzehrende Hinneigung zu seinen
Eltern für ihn selbst etwas Neues und Befremdendes hatte. Er hatte sie vorher nicht
geahnt, er war gern und freiwillig ins Institut gegangen, ja er hatte gelacht, als sich
seine Mutter beim ersten Abschied vor Tränen nicht fassen konnte, und dann erst,
nachdem er schon einige Tage allein gewesen war und sich verhältnismäßig wohl
befunden hatte, brach es plötzlich und elementar in ihm empor.
Er hielt es für Heimweh, für Verlangen nach seinen Eltern. In Wirklichkeit war es aber
etwas viel Unbestimmteres und Zusammengesetzteres. Denn der »Gegenstand
dieser Sehnsucht«, das Bild seiner Eltern, war darin eigentlich gar nicht mehr
enthalten. Ich meine diese gewisse plastische, nicht bloß gedächtnismäßige, sondern
körperliche Erinnerung an eine geliebte Person, die zu allen Sinnen spricht und in
allen Sinnen bewahrt wird, so daß man nichts tun kann, ohne schweigend und
unsichtbar den anderen zur Seite zu fühlen. Diese verklang bald wie eine Resonanz,
die nur noch eine Weile fortgezittert hatte. Törleß konnte sich damals beispielsweise
nicht mehr das Bild seiner »lieben, lieben Eltern« – dermaßen sprach er es meist vor
sich hin – vor Augen zaubern. Versuchte er es, so kam an dessen Stelle der
grenzenlose Schmerz in ihm empor, dessen Sehnsucht ihn züchtigte und ihn doch
eigenwillig festhielt, weil ihre heißen Flammen ihn zugleich schmerzten und
entzückten. Der Gedanke an seine Eltern wurde ihm hiebei mehr und mehr zu einer
bloßen Gelegenheitsursache, dieses egoistische Leiden in sich zu erzeugen, das ihn
in seinen wollüstigen Stolz einschloß wie in die Abgeschiedenheit einer Kapelle, in
der von hundert flammenden Kerzen und von hundert Augen heiliger Bilder
Weihrauch zwischen die Schmerzen der sich selbst Geißelnden gestreut wird. – – –

Robert MUSIL (1880-1942), Die Verwirrungen des Zöglings Törleß (1906).
Goethe, Götz von Berlichingen mit der eisernen Hand, Akt III (1774)
[Götz’ Burg ist belagert von den bischöflichen und kaiserlichen Truppen ]
GÖTZ. Ja, es ist weit mit mir gekommen. Vielleicht bin ich meinem Sturz nahe. Ihr beginnt
heut zu leben, und ihr sollt euch von meinem Schicksal trennen. Ich hab eure Pferde zu
satteln befohlen. Ihr müßt gleich fort.
MARIA. Bruder! Bruder!
ELISABETH zu Sickingen. Gebt ihm nach! Geht!
SICKINGEN. Liebe Marie, laßt uns gehen!
MARIA. Du auch? Mein Herz wird brechen.
GÖTZ. So bleib denn! In wenigen Stunden wird meine Burg umringt sein.
MARIA. Weh! Weh!
GÖTZ. Wir werden uns verteidigen, so gut wir können.
MARIA. Mutter Gottes, hab Erbarmen mit uns!
GÖTZ. Und am Ende werden wir sterben, oder uns ergeben. – Du wirst deinen adeln Mann
mit mir in ein Schicksal geweint haben.
MARIA. Du marterst mich.
GÖTZ. Bleib! Bleib! Wir werden zusammen gefangen werden. Sickingen, du wirst mit mir in
die Grube fallen! Ich hoffte, du solltest mir heraushelfen.
[...]
Sickingen, Maria ab.
GÖTZ. Ich trieb sie, und da sie geht, möcht ich sie halten. Elisabeth, du bleibst bei mir!
ELISABETH. Bis in den Tod. Ab.
GÖTZ. Wen Gott lieb hat, dem geb er so eine Frau! Georg kommt.
GEORG. Sie sind in der Nähe, ich habe sie vom Turm gesehen. Die Sonne ging auf, und ich
sah ihre Piken blinken. Wie ich sie sah, wollt mir's nicht bänger werden, als einer Katze vor
einer Armee Mäuse. Zwar wir spielen die Ratten.
GÖTZ. Seht nach den Torriegeln. Verrammelt's inwendig mit Balken und Steinen. Georg ab.
Wir wollen ihre Geduld für'n Narren halten, und ihre Tapferkeit sollen sie mir an ihren eigenen
Nägeln verkäuen. Trompeter von außen. Aha! ein rotröckiger Schurke, der uns die Frage
vorlegen wird, ob wir Hundsfötter sein wollen. Er geht ans Fenster. Was soll's? Man hört in
der Ferne reden.
GÖTZ in seinen Bart. Einen Strick um deinen Hals.
Trompeter redet fort.
GÖTZ. »Beleidiger der Majestät!« – Die Aufforderung hat ein Pfad gemacht.
Trompeter endet.
GÖTZ antwortet. Mich ergeben! Auf Gnad und Ungnad! Mit wem redet ihr! Bin ich ein
Räuber! Sag deinem Hauptmann: Vor Ihro Kaiserliche Majestät hab ich, wie immer,
schuldigen Respekt. Er aber, sag’s ihm, er kann mich im Arsche lecken!
Schmeißt das Fenster zu.
Heinrich von Kleist, Penthesilea, Ein Trauerspiel, Szene 24. (1808)
[Penthesilea und die Amazonen stehen vor der Leiche Achills, den Penthesilea
geistesabwesend getötet und zerstückelt hat. Nun fragt sie, wer für das Verbrechen
verantwortlich ist.]

DIE OBERPRIESTERIN. Diana ruf ich an!
Laß es die ganze Schar, die dich umsteht,
Bekräftigen! Dein Pfeil war's der ihn traf,
Und Himmel! wär es nur dein Pfeil gewesen!
Doch, als er niedersank, warfst du dich noch,
In der Verwirrung deiner wilden Sinne,
Mit allen Hunden über ihn und schlugst –
O meine Lippe zittert auszusprechen,
Was du getan. Frag nicht! Komm, laß uns gehn.
PENTHESILEA. Das muß ich erst von meiner Prothoe hören.
PROTHOE. O meine Königin! Befrag mich nicht.
PENTHESILEA. Was! Ich? Ich hätt ihn –? Unter meinen Hunden –?
Mit diesen kleinen Händen hätt ich ihn –?
Und dieser Mund hier, den die Liebe schwellt –?
Ach, zu ganz anderm Dienst gemacht, als ihn –!
Die hätten, lustig stets einander helfend,
Mund jetzt und Hand, und Hand und wieder Mund –?
PROTHOE. O Königin!
DIE OBERPRIESTERIN. Ich rufe Wehe! dir.
PENTHESILEA. Nein, hört, davon nicht überzeugt ihr mich.
Und stünd's mit Blitzen in die Nacht geschrieben,
Und rief es mir des Donners Stimme zu,
So rief ich doch noch beiden zu: ihr lügt!
MEROE. Laß ihn, wie Berge, diesen Glauben stehn;
Wir sind es nicht, die ihn erschüttern werden.
PENTHESILEA.
– Wie kam es denn, daß er sich nicht gewehrt?
DIE OBERPRIESTERIN. Er liebte dich, Unseligste! Gefangen
Wollt er sich dir ergeben, darum naht' er!
Darum zum Kampfe fordert' er dich auf!
Die Brust voll süßen Friedens kam er her,
Um dir zum Tempel Artemis' zu folgen.
Doch du –
PENTHESILEA. So, so –
DIE OBERPRIESTERIN. Du trafst ihn –
PENTHESILEA. Ich zerriß ihn.
PROTHOE. O meine Königin!
PENTHESILEA. Oder war es anders?
MEROE. Die Gräßliche!
PENTHESILEA. Küßt ich ihn tot?
DIE ERSTE PRIESTERIN. O Himmel!
PENTHESILEA. Nicht? Küßt ich nicht? Zerrissen wirklich? sprecht?
DIE OBERPRIESTERIN. Weh! Wehe! ruf ich dir. Verberge dich!
Laß für der ew'ge Mitternacht dich decken!
PENTHESILEA. – So war es ein Versehen. Küsse, Bisse,
Das reimt sich, und wer recht von Herzen liebt,
Kann schon das eine für das andre greifen.
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