La médecine complémentaire - Vivre avec le rhumatisme

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La médecine complémentaire - Vivre avec le rhumatisme
Vivre avec le rhumatisme

                              La médecine
                           complémentaire
La médecine complémentaire - Vivre avec le rhumatisme
et les
                                                             s  e  ,  le    m    al de dos
                                                     poro                                               atis-
                       a rt h  ro  s e, l’ostéo                        t  le  s   a  ffe ctions rhum
                 ,  l’                                         so    n
L’arthrite                                     s molles                            s de 200 ta
                                                                                                  bleaux
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                    lu  s  fr é q u e ntes. En to                      d  o   s ,  le s  articulation
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                                                                       s   rh   u matismales
                                                       affe  c ti o  n                                 s moyens
                       in  fo rm  a ti on sur des                      d  e  s    a rt ic ulations, le
   Pour toute                                                      n
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                                                                                                  s à vous
               r   le s  m  é  d icaments,                    v e  n  ti o n  ,  n
   que su                                   ilités de pré
       x ili a ir e s   e t les possib
    au
                          la
    adresser à
                                                               tisme
                                  c o  n tre    le rhuma                               w.rheumalig
                                                                                                      a.ch.
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La médecine complémentaire - Vivre avec le rhumatisme
Table des matières                         3

                                Préface              4
Que sont les médecines complémentaires?              5
     Comment trouver le bon thérapeute?              12

 Sélection de médecines complémentaires              15
                                   Phytothérapie     15
                                  Kinésio-taping     17
            Ostéopathie / Thérapie craniosacrale     18
                     Médecine orthomoléculaire       20
                            Méthode Feldenkrais      21
                          Homéopathie classique      22
       Homéopathie complexe / Homotoxicologie        23
                                  Neuralthérapie     25
                                        Ventouses    28
                                         Sangsues    29
                              Autohémothérapie       30
                                  Ozonothérapie      32
                             Médecine tibétaine      33
                Médecine traditionnelle chinoise     34
                                Magnétothérapie      38
                        Thérapie microbiologique     40
         Naturopathie: thérapie par l’alimentation   41
                   Médecine anthroposophique         43

              Bibliographie complémentaire           45
              La Ligue contre le rhumatisme          46
                             Adresses utiles         48
                                  Impressum          51
La médecine complémentaire - Vivre avec le rhumatisme
4
    Préface

    Chère lectrice, cher lecteur,             critères scientifiques établis par la
                                              médecine classique. Pour cette
    Beaucoup de nos patients présen-          raison, beaucoup de médecins sont
    tant des maladies rhumatismales           très critiques face à ces méthodes.
    sont prêts à tout essayer afin d’amé-     Ceci ne veut cependant pas dire,
    liorer leur qualité de vie et veulent     que ces méthodes ne fonctionnent
    eux-mêmes jouer un rôle actif dans        pas, mais reflète le plus souvent
    la prise en charge de leur maladie.       un manque d’étude.
    Ils cherchent par conséquent toutes
    les possibilités de contribuer à          Pour vous en tant que patients,
    leur bien-être et au soulagement          il est d’autant plus difficile de
    de leurs symptômes.                       trouver la thérapie adéquate et celle
                                              qui correspond au mieux à votre
    Il peut être toutefois dangereux de       demande. Cette brochure souhaite
    remplacer un traitement de                vous apporter une information
    médecine classique par une autre          et orientation. Vous y trouverez des
    méthode de traitement, c’est-à-dire       descriptions de certaines méthodes
    de se fier entièrement à la méde-         de traitement de la médecine
    cine alternative. Si le patient en fait   alternative ainsi que des recomman-
    la demande, il semble être plus           dations.
    responsable et raisonnable d’ajouter
    une thérapie alternative à la             Pr Dr med. Cem Gabay,
    médecine classique après en avoir         président de la Société Suisse
    discuté avec son rhumatologue.            de Rhumatologie
    Dans ce cas nous parlons
    de médecine complémentaire.

    De nombreuses méthodes de
    la médecine alternative n’ont pas
    prouvé leur efficacité selon les
La médecine complémentaire - Vivre avec le rhumatisme
Que sont les médecines                              5

                              complémentaires?

Activer les défenses                  La médecine complémentaire vient
naturelles pour guérir                compléter l’arsenal thérapeutique
De plus en plus de personnes          conventionnel, elle ne doit en aucun
s’intéressent aux thérapies autres    cas le remplacer. C’est en conju-
que celles proposées par la           guant intelligemment les deux que
médecine conventionnelle «clas­       le patient bénéficiera d’un traite-
sique». Dans ce contexte, le terme    ment optimal.
de médecine complémentaire
revient constamment. Mais qu’en-
tend-on exactement par là?            Stimuler les systèmes de
                                      contrôle de l’organisme
La notion de médecine complé­         La plupart des techniques utili-
mentaire recouvre tout un éventail    sées en médecine complémentaire
de procédés thérapeutiques,           misent sur l’interaction entre le
tels que médecine traditionnelle      thérapeute et l’organisme: le thé-
chinoise (MTC), neuralthérapie,       rapeute essaie de stimuler certains
thérapies naturelles, etc.            systèmes de contrôle du corps
                                      afin de provoquer une réaction. Ce
Toutes ces méthodes ont en            faisant, il agit principalement sur
commun de vouloir activer les         le système nerveux végétatif: aussi
ressources personnelles du patient    appelé système nerveux autonome,
pour le guérir. Les thérapeutes       ce dernier est responsable des
recourent à cet égard volontiers à    fonctions automatiques, non sou-
des substances et des méthodes        mises au contrôle volontaire,
naturelles. L’objectif visé par       telles que respiration, rythme
ces traitements est de rééquilibrer   cardiaque ou métabolisme.
des fonctions de l’organisme
qui sont défaillantes ou diminuées.   A l’échelon microcoscopique, l’ac-
                                      tion stimulatrice des thérapies
                                      est surtout concentrée sur le tissu
La médecine complémentaire - Vivre avec le rhumatisme
6

    conjonctif, et plus spécifiquement        puncture, d’autres reposent sur l’utili­-
    sur la matrice extracellulaire,           sation de substances à ingérer ou
    c’est-à-dire le tissu se trouvant         à appliquer localement, telles que la
    entre les cellules à l’intérieur          phytothérapie (plantes médicinales)
    et à l’extérieur des organes. Ce tissu    ou la médecine orthomoléculaire.
    est principalement constitué de
    glycoprotéines et de polysaccha­
    rides, ainsi que de fibres lui ­          Traiter l’origine plutôt
    as­surant une grande résistance.          que le symptôme
    Le tissu conjonctif est traversé          Du fait de la démarche qui la sous-
    par des vaisseaux sanguins et lym­-       tend, la médecine complémentaire
    pha­tiques ainsi que par les voies        convient particulièrement bien
    nerveuses du système nerveux              aux personnes souffrant de maladies
    végétatif; c’est aussi lui qui contient   chroniques, donc aux rhumatisants.
    les cellules immunitaires respon­         En effet, elle ne vise pas à faire
    sables de la défense de l’organisme.      disparaître les symptômes, mais
                                              entend traiter la maladie qui les
    Les praticiens distinguent diffé-         provoque. Il n’est donc pas rare que
    rentes formes de thérapie: certaines      le patient doive attendre un certain
    recourent plutôt à des stimuli            temps avant de constater les effets
    extérieurs directs tels que l’acu-        de la thérapie. De ce fait, la méde-
Q u e sont les m é decines compl é mentai r es ?          7

cine conventionnelle est dans la
plupart des cas plus apte à soulager
les douleurs aiguës.

La médecine complémentaire
repose sur une approche globale:
les thérapeutes considèrent que
la maladie ne se résume pas au dys-
fonctionnement d’un organe, mais
qu’elle est davantage l’expression
d’un déséquilibre de l’ensemble
de l’organisme et de troubles affec-
tant plusieurs parties du corps.
Les praticiens examinent et traitent
donc des systèmes organiques
très différents qui, à première vue,
n’ont rien à voir avec la maladie      peut donner de très bons résultats.
en elle-même.                          Pour les thérapeutes qui pratiquent
                                       la médecine complémentaire,

  “ complémen-
                                       être en bonne santé ne revient pas
    La médecine                        seulement à se sentir bien et à ne
                                       pas souffrir. Il s’agit plutôt d’avoir un

     taire regroupe                    organisme capable de gérer les
                                       dérèglements intérieurs comme ex-
     différentes                       térieurs. En ce sens, la maladie
     disciplines.       ”              peut se définir comme l’incapacité
                                       de s’autoréguler.

Combiner médecine convention-          Les thérapeutes considèrent
nelle et médecine complémentaire       l’organisme dans sa globalité. Ils ne
8   Q u e sont les m é decines compl é mentai r es ?

       se focalisent pas sur des troubles        Combiner différentes
       affectant un point du corps précis,       méthodes
       même si le patient attend souvent         En médecine complémentaire, les
       une réponse de cet ordre-là.              thérapeutes entendent prendre
       Ainsi, les médecins pratiquant la         en considération le plus de facteurs
       médecine traditionnelle chinoise          pathogènes possibles pour
       vont voir dans des douleurs au            déter­miner le traitement adapté.
       genou moins un «dysfonctionne-

                                                   “ complémen-
       ment localisé» qu’un signe
       d’un trouble du méridien du foie.
                                                     La médecine
       A l’instar des vaisseaux sanguins
       qui permettent la circulation du
       sang, les méridiens sont pour ces
                                                       taire a souvent
       praticiens des «canaux» permet-                 recours à des
       tant la circulation de l’énergie dans           substances et à
       le corps. Cette énergie n’est
       cependant pas une substance ma-                 des méthodes
       térielle comme peut l’être le sang,
       mais plutôt quelque chose que l’on
                                                       naturelles.       ”
       ne peut ni voir, ni sentir, ni toucher.
       Les méridiens sont eux aussi              C’est pourquoi ils mettent générale-
       invisibles et leur existence ne peut      ment en œuvre plusieurs procédés
       être prouvée par aucune technique         thérapeutiques en même temps.
       d’imagerie médicale classique,            Si leurs détracteurs déplorent qu’il
       tels que radiographie ou imagerie         soit impossible de déterminer ce
       par résonance magnétique.                 qui précisément a fait effet, les pra-
                                                 ticiens avancent l’argument inverse:
                                                 ce n’est pas une thérapie isolée
                                                 qui fonctionne, mais la combinaison
                                                 adaptée de plusieurs traitements.
Q u e sont les m é decines compl é mentai r es ?            9

Une association de méthodes              ensemble, ne se contentant plus de
est selon eux plus efficace qu’une       traiter le seul dysfonctionnement
thérapie unique. Aujourd’hui,            organique. Dans le cadre de la prise
la médecine conventionnelle con-         en charge de la douleur par
sidère elle aussi le patient dans son    exemple, il est ainsi fait recours au

         Médecine fondée sur les faits
         (Evidence-Based Medicine, EBM)

         La médecine fondée sur les faits, aussi appelée médecine factuelle,
         a pour objet l’utilisation des meilleures données disponibles
         pour prodiguer des soins à des patients individuels. Par prodiguer
         des soins, il faut entendre ici l’ensemble des actes de prévention,
         de diagnostic, de thérapie et de suivi.

         Dans le cadre de l’EBM, le médecin fait appel à trois sources:
         ■■ La littérature scientifique: le clinicien doit consulter la littérature
            consacrée aux études des chercheurs mettant en lumière la
            pertinence de telle ou telle pratique dans le cas d’une affection
            précise.
         ■■ L’expérience clinique du praticien: le médecin juge si les résultats
            des études sont transposables à la situation du patient et déter-
            mine, sur la base de son expérience, quelle stratégie serait la plus
            profitable.
         ■■ Le patient: le médecin demande à son patient quelles sont
            ses attentes et ses préférences et en tient compte lors de la
            recommandation qu’il émet.
10

     modèle bio-psycho-social. Ce          Absence fréquente
     dernier consiste en une approche      d’études scientifiques
     pluridisciplinaire et globale         La médecine complémentaire ne fait
     du patient, qui est suivi par des     pas l’unanimité dans le milieu de
     médecins «conventionnels»,            la médecine conventionnelle. Cer-
     mais aussi par des psychologues       tains praticiens déplorent en
     et des travailleurs sociaux.          effet l’absence fréquente d’études
                                           répondant aux critères scientifiques
     Au-delà de la douleur, la méde-       actuels. Les résultats de ces études
     cine conventionnelle utilise          constituent l’un des piliers de ce
     aujourd’hui des thérapies combi-      que l’on appelle la médecine fondée
     nées pour de nombreuses pa­           sur les faits (voir encadré page
     thologies. La médecine complémen-     précédente). Il n’en reste pas moins
     taire pourrait dans bien des          qu’il existe aujourd’hui pour
     cas apporter sa pierre à l’édifice.   certaines disciplines de la médecine
                                           complémentaire, comme la phyto-
                                           thérapie, la médecine orthomolécu­-
                                           laire ou l’acupuncture, des études
                                           prouvant leur efficacité. Médecine
                                           conventionnelle et médecine
                                           complémentaire sont loin d’être
Q u e sont les m é decines compl é mentai r es ?      11

incompatibles, elles peuvent
conjuguer leurs effets pour le plus           Médecine conventionnelle
grand bien du patient.
                                              La notion de médecine con-

  “ ­mCombiner
       édecine con-
                                              ventionnelle décrit l’ap­proche
                                              conceptuelle et les pro-
                                              cédés actuels de la médecine
      ventionnelle                            humaine, telle qu’elle est
                                              étudiée et appliquée dans les
      et médecine                             universités des pays occi­
      complémentaire                          dentaux industrialisés.

      peut donner
      de très bons
      résultats.      ”
Mais comment choisir la bonne
thérapie parmi la foule de possibili-
tés offertes par la médecine
complémentaire? Comment le
néophyte peut-il reconnaître
un bon thérapeute?

Cette brochure a pour objectif
d’informer les patients rhumatisants
et de les aider à trouver les traite-
ments qui leur conviennent et
les thérapeutes sérieux qui les
proposent.
12
     Comment trouver le bon
     thérapeute?

     A chaque canton sa                      sont pas médecins, la situation n’est
     réglementation                          guère meilleure pour les médecins
     Ces dernières années, la médecine       eux-mêmes. Certes, ces derniers
     complémentaire a suscité un intérêt     ont la possibilité d’acquérir ce que
     marqué dans le grand public,            l’on appelle une attestation de
     ce qui a conduit de plus en plus de     formation complémentaire auprès
     thérapeutes à proposer des soins        de la Fédération des médecins
     non conventionnels. Dans ces con-       suisses (FMH). Mais à l’heure ac-
     ditions, rien de moins simple           tuelle, ces attestations n’existent
     pour les patients que de trouver le     que pour la médecine traditionnelle
     procédé et le thérapeute adéquats       chinoise, l’homéopathie, la neural-
     parmi la myriade d’offres existantes.   thérapie, la médecine élargie par
                                             l’anthroposophie et la phytothéra-
     Pour les experts, l’un des problèmes    pie. Pour tous les autres courants de
     réside dans l’absence au niveau         la médecine complémentaire,
     fédéral de contrôle et de réglemen-     il n’existe à l’heure actuelle pas de
     tation de la qualité des traitements    formations uniformisées.
     de médecine complémentaire.
     Ainsi certains cantons reconnais-
     sent-ils la formation de praticien      La certification, un repère
     de santé (Heilpraktiker), et d’autres   valable
     pas. Il n’existe pas de cursus uni-     Les certifications établies par des
     formisés pour les thérapeutes           organismes privés comme le
     et praticiens de médecines complé-      Registre de Médecine Empirique
     mentaires, et les conditions            (RME, www.rme.ch) ou d’intérêt
     d’autorisation d’exercer sont très      public comme la Fondation
     différentes d’un canton à l’autre.      pour la reconnaissance et le déve­-
                                             loppement des thérapies alter­
     Si ce constat est surtout valable       natives et complémentaires (ASCA,
     pour les thérapeutes qui ne             ­www.asca.ch) permettent de
C omment t r o u ve r le bon th é r ape u te ?   13

supposer une certaine qualité des      La formation, un critère
thérapies de médecine complémen-       de qualité essentiel
taire proposées. En effet, le RME      Autre critère permettant de juger de
et l’ASCA procèdent à un contrôle      la qualité d’un thérapeute: sa
au moins formel de la formation de     for­mation. Un bon thérapeute sera
base et continue des thérapeutes.      en mesure de présenter un diplôme
De nombreuses assurances               d’un institut reconnu. Suivre une
complémentaires ne remboursent         formation en médecine complémen-
les frais de ce type de traitements    taire sanctionnée par un diplôme
que si le thérapeute est inscrit       dure en général plusieurs années.
auprès de l’un des deux organismes     Un thérapeute sérieux informera
précités.                              volontiers un patient potentiel de la
                                       formation dont il a bénéficié.
➔ ➔ Attention: Les prestations

                                         “ ne
remboursées par l’assurance
maladie diffèrent selon la com­
                                           La Suisse
pagnie à laquelle vous êtes                   dispose pas
affilié, il n’existe pas vraiment de
réglementation uniforme. Mieux vaut
                                             d’un système
donc, lorsque l’on souhaite recourir         de formation
à la médecine complé­mentaire,               uniforme en
se renseigner auprès de sa société
d’assurance avant le début du                médecine com-
traitement pour savoir si les frais
seront pris en charge ou pas.
                                             plémentaire.         ”
                                       ➔➔ Attention: Ecoutez attentive-
                                       ment ce que dit le thérapeute à
                                       propos de la médecine convention-
                                       nelle. S’il vous recommande
14

     d’arrêter de prendre tous vos mé­-      spécialisée, c’est aussi un gage
     dicaments, sous prétexte que            de qualité. Il peut s’agir par exemple
     sinon, son traitement ne fonction-      de l’Association des sociétés
     nerait pas, c’est qu’il ne s’agit       médicales suisses d’acupuncture
     pas d’un praticien sérieux. En pareil   et de médecine chinoise ASA
     cas, recherchez quelqu’un d’autre.      (www.akupunktur-tcm.ch).
                                             La formation en médecine com­

       “ des
                                             plémentaire suivie par les médecins
         Les formations                      peut être dispensée en Suisse
             thérapeutes                     ou à l’étranger. En tant que patient

           sont évaluées                     potentiel, vous êtes tout à fait en
                                             droit de leur demander de vous pré-
           par des orga­                     senter leur certificat de formation
           nismes de certi-                  continue.

           fication privés.           ”      De nombreuses compagnies
                                             d’assurances maladie ont une liste
     Lorsque la personne qui propose         des thérapeutes ou des thérapies
     des thérapies complémentaires           qu’elles reconnaissent et prennent
     est médecin, vous pouvez                en charge. Il suffit de les con-
     vous renseigner sur son éventuelle      tacter pour obtenir les informations
     appartenance à une société              requises.
Sélection de médecines                                    15

                                 complémentaires

Des études scientifiques                et ne génèrent que peu d’effets
ou des expériences                      secon­daires.
probantes pour référence
L’auteur de cette brochure a
volontairement choisi un nombre         Phytothérapie
restreint de méthodes parmi             Dérivée du grec «phyton»,
l’énorme éventail que propose           qui signifie végétal, la phytothérapie
la médecine complémentaire. Pour        décrit le traitement des maladies
opérer sa sélection, il s’est basé      et leur prévention par le recours aux
d’une part sur des études prouvant      plantes ou à leurs composants
l’efficacité des thérapies et l’ab­     tels que feuille, fleur, racine, fruit ou
sence d’effets secondaires graves,      graine. Les personnes souffrant
et de l’autre sur les expériences       d’affections rhumatismales peuvent
positives réalisées par des thé­        tirer un grand bénéfice de certains
rapeutes et médecins chevronnés         remèdes à base de plantes, ce
dans le traitement d’affections         qui tient peut-être au mode d’action
rhumatismales.                          des préparations: les différents
                                        principes actifs contenus dans ces
Même si, à l’heure actuelle, il n’y a   dernières agissent souvent à
pas encore suffisamment d’études        différents stades de l’apparition de
prouvant l’action réelle d’une          la maladie et peuvent ainsi se
méthode ou d’une autre, la méde-        compléter.
cine complémentaire peut, associée
à la médecine conventionnelle,          La phytothérapie d’aujourd’hui est
être bénéfique aux patients. Il est     le fruit d’une longue histoire. Durant
aujourd’hui établi – pas par des        l’Antiquité déjà, les médecins
rapports scientifiques mais par de      traitaient avec beaucoup de succès
nombreux témoignages – que              un certain nombre de pathologies
ces méthodes sont bien acceptées        au moyen de préparations à
des patients, qu’elles les aident       base de plantes médicinales. Des
16   S é lection de m é decines compl é mentai r es

        végétaux ont également servi de        phytothérapie. Sur la base des ré-
        point de départ au développement       sultats obtenus, les coûts de
        de nombreux médicaments, comme         certaines préparations sont pris en
        l’écorce de saule pour l’acide         charge par l’assurance de base.
        acétylsalicylique (l’aspirine) ou la
        digitale pourpre pour le cardio­       Chez les personnes souffrant
        tonique Digitalis.                     d’affections rhumatismales,
                                               les remèdes phytothérapeutiques

          “ arnica,
                                               sont surtout efficaces pour soulager
            Griffe du ­diable,                 les douleurs de l’appareil loco­
                    écorce                     moteur ou atténuer les effets secon-

             de saule                          daires de thérapies convention­
                                               nelles. Les plantes utilisées sont la
             ou con­­soude,                    griffe du diable, l’arnica, le cynor­
             autant de                         hodon, l’écorce de saule, la consou-
                                               de, l’encens, le gingembre ou
             ­plantes                          le poivre de Cayenne. Les prépara-
              ca­pables de                     tions peuvent être administrées
                                               de diverses manières (comprimés,
              soulager                         crème, etc.).
              les douleurs.         ”          Le recours à la griffe du diable par
        Si un groupe pharmaceutique            exemple, en complément d’un
        veut lancer un nouveau médicament      traitement conventionnel, permet à
        sur le marché, il doit apporter la     de nombreux patients de diminuer
        preuve de son efficacité contre une    la quantité d’analgésiques de
        maladie ou les troubles qu’elle        type anti-inflammatoire non stéroï-
        suscite au moyen d’études scientifi-   dien. Bien entendu, comme pour
        ques. Désormais, de telles études      les médicaments conventionnels,
        sont menées dans le domaine de la      le patient qui recourt aux produits
S é lection de m é decines compl é mentai r es    17

                                        des nerfs. En stimulant ainsi les
                                        zones musculaires, l’appareil
                                        articulaire et les systèmes lymphati-
                                        ques et nerveux, le taping entend
                                        soulager les douleurs et améliorer la
                                        motricité, et soutenir par là le
                                        processus de guérison du patient.

                                        Le taping peut être recommandé
                                        aux fins suivantes:

                                        Amélioration de la fonction
Kinésio-taping contre la douleur        musculaire
                                        Suivant la façon dont est posée
                                        la bande, la pression exercée sur le
phytothérapeutiques est tenu            tissu est augmentée ou diminuée,
de respecter les indications de la      ce qui permet d’améliorer la
notice.                                 fonction musculaire et de retrouver
                                        la motricité perdue. Le taping a
                                        pour objectif de dénouer les con-
Kinésio-taping                          tractures et de contribuer à une
Dans les années 1970, un chiropra-      bonne coordination des différents
ticien japonais, le Dr Kenzo Kase,      muscles.
développe un bandage adhésif
spécial, qu’il appelle tape K-active    Amélioration de la circulation
ou tape kinésiologique. Sa méthode,     lymphatique
le kinésio-taping, consiste à coller    En allégeant la pression exercée sur
ces bandes sur la peau selon une        le tissu, le taping est à même
technique particulière au niveau        d’accélérer le débit lymphatique.
des articulations, des muscles et
18

     Amélioration de la fonction               fondateur, le docteur Andrew Taylor
     articulaire                               Still (1828–1917), était en quête
     Le taping est supposé influer sur         d’une nouvelle approche de la santé
     certains récepteurs de mouvement          et de la maladie. Considérant
     (propriocepteurs) dans les articu­        l’organisme comme un tout, il re-
     lations, ce qui doit permettre au         connut la capacité du corps à
     patient de mieux sentir ses mouve-        s’autoréguler et identifia les liens
     ments. Des technniques spécifiques        étroits entre structure et fonction
     tentent également d’accroître             des différentes parties du corps.
     l’ampleur des mouvements qu’auto-         Aujourd’hui encore, ces concepts
     rise une articulation. L’objectif du      constituent le fondement de
     taping est ici de retrouver la mobilité   l’ostéopathie. Le terme est dérivé
     articulaire d’une personne saine.         du grec osteon (os) et pathie
                                               (souffrance, maladie).

     Ostéopathie / thérapie                    Les ostéopathes utilisent cette
     craniosacrale                             méthode pour diagnostiquer
     L’ostéopathie n’est connue en             et traiter les dysfonctionnements les
     Suisse que depuis quelques                plus divers: douleurs dorsales,
     années. Pourtant, aux Etats-Unis,         troubles cervicaux et vertébraux,
     les thérapeutes utilisent ce pro-         blessures sportives, ou encore
     cédé depuis plus de 130 ans. Son          céphalées et migraines. Ils recou-
19

rent pour cela à différentes tech­      colonne vertébrale et au sacrum,
niques et travaillent essentiellement   pour ensuite atteindre le reste
sur le tissu conjonctif. Ce travail     du squelette, le tissu conjonctif et
sur les tissus mous doit améliorer la   finalement l’ensemble de l’orga-
circulation sanguine et lympathique     nisme. Les thérapeutes expérimen-
et avoir une influence positive sur     tés affirment pouvoir sentir ce
le système nerveux.                     mouvement au niveau de la tête et
                                        de l’ensemble du corps. S’ils
L’ostéopathie crânienne                 ne sentent pas cette pulsation dans
ou thérapie craniosacrale s’est         une région du corps, c’est qu’il y a
développée à partir de la médecine      là une blessure localisée ou un
ostéopathique, sous l’impulsion de      blocage. La thérapie englobe aussi
William G. Sutherland (1873–1954).      bien des techniques clairement
Ce médecin américain est parti          manuelles (ostéopathie) que de
de l’idée que le cerveau comme le       très légères impulsions mécaniques.
liquide céphalo-rachidien con­          Beaucoup de patients décrivent
naissent un mouvement autonome          cette méthode comme très agréable
et rythmique, qui n’est lié ni à la     et relaxante.
respiration ni au rythme cardiaque.

Ce mouvement se propagerait aux
méninges, aux os du crâne, à la
20   S é lection de m é decines compl é mentai r es

        Médecine                              acides aminés. L’absorption d’une
        ortho­moléculaire                     sélection minutieuse de sub-
        Cette forme de thérapie, fondée par   stances par le patient doit permettre
        le prix Nobel de chimie Linus         d’atténuer ses troubles.
        Pauling, a pour principale ambition
        de préserver la santé en agissant     Aussi appelée nutrithérapie, la
        sur la concentration de certaines     médecine orthomoléculaire repose
        substances dans l’organisme.          sur ce que l’on a nomme le
                                              profil biochimique. Ce dernier est

          “ orthomolécu­
                                              établi par le thérapeute sur la base
            La médecine                       d’analyses de sang, de salive ou de
                                              cheveux. Le praticien utilise ensuite

             laire influe sur                 le profil et l’examen des troubles
                                              du patient pour sélectionner les sub-
             les concen­                      stances adéquates et définir les
             trations d’oligo-                dosages. Pour ce faire, il doit bien
                                              entendu disposer d’un vaste
             éléments,                        savoir médical et biochimique.
             de vitamines ou
                                              La médecine orthomoléculaire est
             d’acides ami-                    destinée à compléter la médecine
             nés dans l’orga­                 conventionnelle. L’administration

             nisme.      ”                    d’une sélection de substances doit
                                              ainsi permettre de réduire la
                                              posologie de certains médicaments.
        Ces substances, normalement           Par ailleurs, la médecine ortho­-
        présentes dans le corps et indis-     m­oléculaire peut contribuer à lutter
        pensables à son fonctionnement,       contre les effets secondaires
        sont par exemple les oligo-           de certains médicaments: il n’est
        ­é léments, les vitamines ou les      pas rare que ces derniers entraînent
S é lection de m é decines compl é mentai r es        21

des carences en minéraux ou              partie, le résultat de l’éducation
vitamines; or celles-ci peuvent être     que l’on a reçue; une troisième
palliées par des traitements à base      partie, enfin, est formée par l’éduca-
de substances orthomoléculaires.         tion personnelle.» Selon Felden-
Ainsi l’administration de vitamine B12   krais, nous agissons par habitude, si
permet-elle de faire disparaître         bien que nous ne mobilisons
une carence provoquée par la prise       qu’une petite partie de nos capacités.
d’antiacides gastriques pendant          Les cours Feldenkrais ont pour but
plusieurs années.                        de nous en faire prendre con­
                                         science. En découvrant de nouvelles
La médecine orthomoléculaire ne          façons de faire les choses et en
consiste en aucun cas à ingérer          les intégrant à leur quotidien, les
des préparations multivitaminées en      participants se libèrent progressive-
automédication, lorsque l’on             ment de leurs habitudes, enrichis-
ne dispose pas du savoir médical
requis.

Méthode Feldenkrais
Cette approche est l’œuvre
du physicien Moshé Feldenkrais
(1904–1984). Elle se fonde sur
le postulat suivant: «Nous agissons
d’après l’image que nous nous
faisons de nous-mêmes. Je mange,
je marche, je parle, je pense,
j’observe et j’aime d’après le sen-
timent que j’ai de moi-même.
Cette image que l’on se fait du moi
est en partie héréditaire et, en         Cours Feldenkrais
22   S é lection de m é decines compl é mentai r es

        sent leur image de soi et augmen-       Homéopathie classique
        tent leur potentiel d’action.           L’homéopathie repose sur le prin-
        La méthode Feldenkrais les replace      cipe dit de similitude, selon le-
        en situation d’apprentissage            quel les symptômes d’une maladie
        pour mieux les aider à étoffer leur     peuvent être traités par une
        répertoire de mouvements et             substance qui provoque des symp­-
        de sensations.                          tômes similaires chez une personne
                                                en bonne santé. Elle a été dé­

          “ Feldenkrais
                                                couverte par le médecin allemand
            La méthode                          Samuel Hahnemann (1755 –1843),
                                                qui l’a érigée en système thérapeu-

              aide à améliorer                  tique complet.

              la qualité des                    Hahnemann a constaté que
              mouvements.            ”          les substances homéopathiques se
                                                révèlent de plus en plus efficaces

        L’exécution lente des exercices et le
        développement de ce que l’on
        appelle l’attention accompagnée
        visent à améliorer la qualité
        des mouvements. Le patient prend
        conscience des gestes et postures
        inadaptés dont il est coutumier pour
        ensuite les corriger. Petit à petit,
        les mouvements gagnent en ampli-
        tude, la motricité et la coordination
        s’affinent. Le patient redécouvre
        son aptitude innée à accomplir des
        mouvements gracieux.                    Substances homéopathiques
S é lection de m é decines compl é mentai r es      23

au fur et à mesure qu’elles sont        ou d’interaction avec d’autres
diluées: c’est ce que l’on appelle la   médicaments.
potentialisation. Les médicaments
sont présentés sous forme de            L’absence d’action chimique
gouttes, de granules ou de globu-       est aussi la raison pour laquelle la
les, c’est-à-dire de petites billes     médecine classique conteste
de sucre et d’amidon ou de lactose      l’efficacité de l’homéopathie. Les
imprégnées de la substance active       tenants de cette médecine complé-
diluée.                                 mentaire en revanche s’appuient
                                        sur les effets positifs de l’homéopa-

  “ homéopathi-
                                        thie constatés chez les animaux
    Les substances                      pour confirmer son efficacité. Chez
                                        l’homme, quelques études récentes

      ques sont forte-                  ont mis en évidence une action
                                        thérapeutique. Toutefois, comme
      ment diluées.           ”         pour toute méthode de médecine
                                        complémentaire, il est indispensable
Les taux de dilution étant très         de s’adresser à un praticien sérieux.
élevés, le pouvoir curatif de
l’homéo­pathie n’est pas dû à la
présence de substances chimique-        Homéopathie complexe /
ment définies, mais aux informations    homotoxicologie
qui les caractérisent et qui sont       Théorisée par le médecin Hans-
transmises par le biais des granules    Heinrich Reckeweg (1905–1985),
ou des gouttes. Comme le sou­           l’homéopathie complexe ou
lignent les homéopathes, le mode        homotoxicologie définit la maladie
d’action des spécialités ainsi          comme la réaction de défense
fabriquées n’est donc pas chimique      du corps humain contre la présence
à proprement parler, ce qui exclut      d’homotoxines, des substances
toute possibilité d’effet secondaire    nocives d’origine externe (environ-
24

     nement) ou interne (résidus du           celle-ci n’est autre que la tentative
     métabolisme). D’après ce modèle          du corps de rétablir son équilibre
     thérapeutique, ce sont la durée          biochimique. Tout traitement
     et l’importance de l’accumulation        médical doit avoir pour finalité de
     des toxines, combinées à la              soutenir cet effort.
     capacité individuelle de détoxifica-

                                                “ l’homéo­
     tion de l’organisme, qui déterminent
     le type et la gravité de la maladie
                                                  Le but de
     qui se déclare chez le patient.                      pathie
     Selon la théorie, le tissu intercellu-
                                                    complexe est de
     laire est peu à peu obstrué par                restaurer l’équi-
     les homotoxines, ce qui entrave le             libre biochimi-
                                                                               ”
     flux d’informations et de nutri-
     ments entre le sang et les cellules,           que du corps.
     perturbe les grands équilibres
     du corps et dérègle des processus        Afin de contrer l’action des toxines
     biologiques essentiels. Les boule-       et de faciliter le retour à l’équilibre,
     versements qui en résultent se           les thérapeutes recourent à
     manifestent tôt ou tard sous forme       des antihomotoxiques. Il s’agit de
     de maladie. Pour Reckeweg,               médicaments dits complexes, car
S é lection de m é decines compl é mentai r es       25

composés de plusieurs principes           rapie était un procédé thérapeu­
actifs homéopathiques. Ils sont           tique permettant de traiter ce qu’on
d’ailleurs fabriqués de préférence        appelle des cercles régulateurs.
selon des procédés propres à
l’homéopathie.                            Deux approches thérapeutiques
                                          différentes sont utilisées: d’une
Les médicaments antihomotoxiques          part la thérapie segmentaire, d’autre
se prennent comme des remèdes             part la thérapie des champs
conventionnels. Ils peuvent               perturbateurs. Dans la thérapie
être indiqués pour le traitement de       segmentaire, le thérapeute applique
différentes maladies, indépendam-         des anesthésiques locaux sous
ment de la constitution du patient.       forme d’injections dans la zone du
Ils ont l’avantage de mettre l’ho-        corps concernée par la maladie.
méopathie à la portée du plus grand       Il peut s’agir d’injections sous-
nombre, d’autant qu’ils peuvent être      cutanées, mais aussi d’injections
prescrits par des médecins dépour-        intradermiques ou intramuscu-
vus de formation homéopathique.           laires dans les endroits douloureux,
L’homotoxicologie a ainsi contribué       d’infiltration de nerfs ou de gan-
à jeter un pont entre l’homéopa-          glions, ou encore d’injections
thie simple classique et la médecine      intra-veineuses. La thérapie neurale
conventionnelle. Son effet positif        a pour fonction de stimuler le
chez l’homme a été mis en évidence        système nerveux, tandis que les
par un petit nombre d’études.             anesthésiques locaux ont des
                                          effets biochimiques directs.

Neuralthérapie                            La thérapie neurale vise à rétablir
C’est le docteur Ferdinand Huneke         les mécanismes d’autorégulation du
qui a développé la neuralthérapie,        corps. Ainsi, elle peut être utilisée
ou thérapie neurale, en 1925.             pour traiter des douleurs aiguës,
Telle qu’il la concevait, la neuralthé-   par exemple par des injections dans
26

     une articulation douloureuse           arthrose du genou provoquant
     ou à proximité de celle-ci, ou des     par exemple une douleur au genou,
     douleurs chroniques.                   et de douleurs résultant d’une
                                            mauvaise régulation au niveau du

       “ thérapie
                                            système nerveux végétatif.
         La neural­
                  a pour
           but de stimuler
           le système
           nerveux.      ”
     Dans ce dernier cas, le thérapeute
     essaie d’agir sur le système nerveux
     végétatif pour apaiser les souf­
     frances. Les douleurs chroniques
     sont souvent le fruit d’une com­
     binaison de douleurs locales, une
S é lection de m é decines compl é mentai r es         27

Thérapies naturelles classiques et secondaires

Dans notre civilisation, les thérapies naturelles classiques sont
utilisées depuis des millénaires.

Parmi les thérapies naturelles classiques, on trouve:
■■ l’hydrothérapie
■■ les thérapies par le mouvement
■■ la phytothérapie
■■ la thérapie par l’alimentation
■■ l’ordothérapie (hygiène de vie)

Plus récemment, ces «cinq piliers» des thérapies naturelles classiques
ont été complétés par d’autres techniques que l’on pourrait qualifier
de thérapies naturelles secondaires.

Ces thérapies naturelles secondaires comprennent:
■■ les ventouses
■■ les sangsues
■■ l’autohémothérapie
■■ l’ozonothérapie

Les thérapies naturelles classiques ont pour fonction d’aider
l’organisme à rester sain par ses propres moyens ainsi qu’à retrouver
bien-être et santé en cas de défaillance. Certains thérapeutes
qualifient ces traitements de thérapies de régulation.
28   S é lection de m é decines compl é mentai r es

        Ventouses                                  flamme. Il applique ensuite la
        Les ventouses font partie des mé-          ventouse directement sur le dos du
        thodes de détoxication et de               patient. Une autre possibilité pour
        détoxination. Le thérapeute appli-         chauffer l’air consiste à utiliser une
        que des ventouses (petites cloches         flamme ouverte que le thérapeute
        de verre) directement sur la peau          introduit brièvement à l’intérieur
        et crée à l’intérieur une dépression       du verre. D’autres, enfin, créent ce
        qui a pour effet de détourner              vide relatif non pas avec du feu,
        ou d’éliminer les toxines par la peau.     mais à l’aide d’une pompe aspirante
        Normalement, pour créer ce vide            placée à l’intérieur de la ventouse.
        relatif à l’intérieur de la ventouse, le
        thérapeute chauffe l’air qui               L’application de ventouses
        s’y trouve en utilisant un tampon          peut se faire selon deux méthodes
        d’ouate imbibé d’éther qu’il en­           différentes:
                                                   ■■ ventouses sèches: le thé­
                                                       rapeute utilise des ventouses qui
                                                       produisent un effet de succion
                                                       grâce à une pompe aspirante.
                                                       L’objectif est d’agir sur certains
                                                       organes internes par le biais
                                                       des zones réflexes.
                                                   ■■ ventouses humides: avant
                                                       d’appliquer la ventouse, le
                                                       thérapeute scarifie légèrement
                                                       la peau. Cette méthode est
                                                       censée permettre aux sub­
                                                       stances pathogènes de sortir.

                                                   Les ventouses sèches peuvent
        Pose de ventouses                          également être utilisées dans
S é lection de m é decines compl é mentai r es         29

le cadre de massage. Le thérapeute       ecchymose. Les ventouses humides
commence alors par étaler sur la         entraînent en sus une perte de
peau une base huileuse, puis passe       sang minime. Parmi les effets
la ventouse sur les zones à traiter.     secon­daires, on note, notamment
                                         en cas de vide important dans

  “ stimulent
                                         la ventouse ou d’application prolon-
    Les ventouses                        gée, l’appa­r ition de cloques
                                         ou d’hématomes à l’endroit traité.

      la circulation
      san­guine                          Sangsues
      et évacuent les                    Depuis longtemps déjà, les méde-
                                         cins emploient les sangsues pour
      produits méta­                     traiter diverses maladies. A l’origine,
      bo­liques.      ”                  leur utilisation s’inscrivait dans le
                                         cadre des méthodes de détoxication
                                         et de détoxination, la thérapie
L’action positive des ventouses          fonctionnant sur le même principe
serait due à plusieurs facteurs: la      que celui de la saignée. Aujourd’hui,
succion induite lors de l’application    on en sait un peu plus sur les
provoque un afflux sanguin et
lymphatique dans les tissus sous-
cutanés, ce qui stimule la circulation
et améliore l’évacuation des
produits métaboliques. De plus,
l’application de ventouses aurait
un effet bénéfique sur le système
immunitaire. Pendant l’application,
le sang s’accumule à l’endroit traité,
ce qui souvent crée une petite           Sangsue
30   S é lection de m é decines compl é mentai r es

        propriétés de la salive des
        ­s angsues, que l’animal diffuse dans       “ sangsues
                                                      La salive des
                                                                 a une
         la plaie pendant qu’il suce le sang.
         Cette salive contient d’une part               action anti-
                                                                                  ”
         des substances anti-inflammatoires,
         d’autre part de l’hirudine, qui inhibe
                                                        inflammatoire.
         la coagulation. Traditionnellement,
         les thérapeutes utilisaient les          Parmi les effets secondaires
         sangsues pour cet effet anti-coagu-      de cette thérapie appelée hirudo­
         lant dans le traitement des varices.     thérapie, on note une infection
         Dans le cas des affections rhuma­tis­    possible de la plaie par des bacté-
         males, c’est plutôt la composante        ries vivant dans la sangsue.
         anti-inflammatoire qui est inté­         L’hirudothérapie ne doit être pra-
         ressante. Les sangsues peuvent           tiquée que par des thérapeutes
         être appliquées sur la peau au           ou des médecins formés à cette
         niveau des articulations douloureu-      technique.
         ses. Des études ont montré qu’une
         seule application de sangsues suffit
         pour réduire les douleurs. L’effet       Autohémothérapie
         dure parfois plusieurs semaines.         L’autohémothérapie consiste à
                                                  prélever une certaine quantité de
        Dans tous les cas, les sangsues           sang, par voie veineuse, sur un
        doivent provenir d’une source             patient, puis à le lui réinjecter, avec
        fiable, idéalement d’un élevage. Si       ou sans préparation préalable du
        un thérapeute utilise des sangsues        sang, dans les muscles ou dans la
        provenant d’une source peu                peau. L’autohémothérapie était
        sérieuse, il est possible qu’elles        déjà utilisée il y a plus de 2500 ans
        véhiculent des maladies. En aucun         en Chine. Un livre de remèdes
        cas une sangsue utilisée une              chinois datant à peu près de l’an
        première fois ne doit être réutilisée.    300 avant J.-C. évoque déjà l’utili-
S é lection de m é decines compl é mentai r es        31

sation de sang animal et humain          guérissaient plus rapidement quand
pour traiter différentes maladies.       un hématome se formait.

Plus récemment, le principe de           Il réalisa diverses expériences avec
l’autohémothérapie fut remis             des injections de sang prélevé
au goût du jour par des médecins         sur le patient. Aujourd’hui, l’auto­
suédois vivant aux Etats-Unis,           hémothérapie est considérée
A. Grafstrom et C. Elfstrom.             comme un domaine important de la
                                         médecine complémentaire. Les

  “ utilisent
                                         thérapeutes l’utilisent surtout en cas
    Les médecins                         de perturbation du système
              l’auto-                    immu­nitaire, par exemple en cas

      hémothérapie                       d’infections chroniques.

      en cas de per-                     Le sang injecté forme un hématome
      turbation du                       qui crée, par l’irritation des tissus,
                                         une inflammation locale avec rou-
      système immu-                      geur et enflure. Celle-ci est cen-
      nitaire.    ”                      sée provoquer une légère infection
                                         dans l’ensemble du corps. Les
                                         globules blancs, qui sont les cellules
Vers la fin du XIXe siècle, ils injec­   de défense du corps, se multiplient.
tèrent à des patients souffrant          La température corporelle aug­
de pneumonie ou de tuberculose le        mente, le métabolisme est stimulé,
propre sang de ces derniers, dilué       diverses réactions immunitaires
avec du sel de cuisine, avec de          se déclenchent. Ce processus
bons résultats thérapeutiques. Au        stimule théoriquement les mécanis-
début de l’année 1900, le profes-        mes d’autoguérison du corps.
seur allemand August Bier constata       L’autohémothérapie ne peut être
lui aussi que les fractures osseuses     pratiquée que par des médecins.
32

     Ozonothérapie                             fense du corps contre le stress
     Cela fait déjà plus de 50 ans que         chimique (oxydatif). L’ozone agirait
     les thérapeutes des médecines com-        principalement en réduisant le
     plémentaires utilisent l’ozone en         stress oxydatif dans le corps et en
     Europe. L’ozone peut être utilisé de      traitant les inflammations chro­
     plusieurs manières. En général, les       niques, qui sont justement deux
     thérapeutes prélèvent du sang sur         aspects essentiels du processus
     le patient, y ajoutent de l’ozone puis    pathologique des maladies rhu­ma­
     le réinjectent dans la veine. L’ozone     tismales. De plus, des études ont
     utilisé en médecine est un mélange        montré que l’ozonothérapie pou-
     d’ozone pur, en très petite quantité,     vait améliorer la circulation du sang.
     et d’oxygène pur. La concentration

                                                 “ entend
     en ozone varie selon les traitements
     entre 1 et 100 microgrammes par
                                                   L’ozonothérapie
     millilitre, selon le type d’application              réduire
     et la maladie concernée. Cela
     correspond à 0,05 à 5% d’ozone.
                                                     le stress chi­
                                                     mique dans le
     L’ozonothérapie agirait de différen-
     tes manières sur les maladies.
                                                     corps.     ”
     Elle se définit comme une thérapie
     de stimulation biologique non             Dans le cadre de l’ozonothérapie, le
     spécifique, qui par le biais de pro-      thérapeute utilise exclusivement le
     cessus biochimiques complexes             propre sang du patient. Il n’y a donc
     vise à activer les systèmes de dé-        aucun risque pour le patient de
S é lection de m é decines compl é mentai r es       33

contracter des maladies transmises     corporelles. Ils ne traitent donc
par le sang d’autres patients.         pas une maladie ou un symptôme,
Comme les médecins utilisent pour      mais un état de santé perturbé.
les injections du matériel stérile     Tout comme la médecine chinoise,
à usage unique, aucune trace de        la médecine tibétaine considère
sang d’une autre personne ne           qu’une maladie est une perturbation
peut subsister dessus.                 de l’harmonie des zones énergé­
                                       tiques. En médecine tibétaine, le
                                       traitement vise alors à rétablir
Médecine tibétaine                     cette harmonie, par exemple par
Les enseignements de la médecine       des massages, par l’administration
tibétaine reposent sur une ap­proche   de médicaments tibétains, ou
holistique, c’est-à-dire globale,      en incitant le patient à modifier son
de la personne. Cette médecine est     comportement.
originaire du Tibet, une région
d’Asie centrale constituée de hauts    En médecine tibétaine, on considère
plateaux, et se compose de diffé-      que l’homme est une partie de
rentes méthodes thérapeutiques. En     la nature. La santé du corps et celle
Suisse, la société Padma fabrique      de l’âme sont aussi importantes
des médicaments tibétains adaptés      l’une que l’autre. Les médicaments
aux normes occidentales, et sou-       tibétains sont des préparations
tient la recherche scientifique        composées de multiples ingré-
en médecine tibétaine. Celle-ci peut   dients, qui peuvent être d’origine
contribuer efficacement au traite-     végétale ou minérale. Ils peuvent
ment et à la prévention des mala-      agir sur différents endroits du corps,
dies en Occident.                      ce qui est censé réduire la fré-
                                       quence des effets secondaires.
Les thérapeutes de la médecine         Des études ainsi que la pratique
tibétaine essaient de restaurer        quotidienne des thérapeutes
l’équilibre intérieur des énergies     montrent que la médecine tibétaine
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