PrimaryCare Le journal suisse des médecins de premier recours
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PrimaryCare Le journal suisse des médecins de premier recours 77 Marc Müller 84 Patricia Halfon, 92 Stefan Neuner-Jehle Santé 2020 Marga Cambra, Die Geister, die wir riefen Gillian Harkness, et al. 5 11. 3. 15 La méthode RAI-HC 90 Res Kielholz, Stefan Neuner-Jehle Overtreatment – bis zum bitteren Ende Organe officiel des Médecins de famille Suisse (MFE) et de la SSMG, SSMI, SSP, CMPR, ASMPP et JHaS. www.primary-care.ch
SOMMAIRE 75 Rédaction Advisory Board Dr Stefan Neuner-Jehle, Zug (Rédacteur en chef); Dr Gerhard Dr Johannes Brühwiler, Zurich; Dr Susanne Cording, Lausanne; Schilling, Stein am Rhein (Rédacteur en chef); Dr Monika Lagler Dr Bruno Kissling, Berne; Dr Franz Marty, Coire; Dr Paul W. Meier, (Managing Editor); Dr Pierre Loeb, Bâle; Dr Edy Riesen, Ziefen; Soleure; Dr Jürg Pfisterer, Affoltern am Albis; Dr Bernhard Rindlis- Gabriela Rohrer, Bronschhofen; Dr Daniel Widmer, Lausanne bacher, Steffisburg; Dr Sven Streit, Berne; Pr Peter Tschudi, Bâle Editorial Marc Müller 77 Santé 2020 Communications officielles François-Gérard Héritier, Peter Jüni 78 Qu’est-ce qui fait un bon médecin de famille? Franziska Zogg, Regula Capaul Ammann, Pius Bürki, Marc Müller 79 Ordnung ins Chaos Apprendre Alfred Künzler, Alexander Minzer 81 Ce que le médecin de famille doit savoir Patricia Halfon, Marga Cambra, Gillian Harkness, et al. 84 La méthode RAI-HC Réfléchir Boucle d’Or 86 A la bonne vôtre Michael Deppeler, Rudolf Wartmann 87 Die lernende Hausarztpraxis 300 mg Trittico® retard (trazodone) / jour.1 Sans prise de poids.2 Maintient la libido.3 1 Munizza C. et al. A comparative, randomized double blind study of Trazodone prolonged-released and Sertraline in the treatment of major depressive disorder. CMRO 2006, 22 (9): 1703–1713. Dosierung 150–450 mg. 2 Serretti A. et al., Antidepressants and Body Weight : A Comprehensive Review and Meta-Analysis. J Clin Psychiatry 2010;71(10):1259-1272. 3 Fink H.A. et al., Trazodone for erectile dysfunction: a systematic review and meta-analysis. BJU Int. 2003, 92:432. Lors de dépression Trittico retard: PA: trazodone HCl 150 mg. I: dépression avec ou sans anxiété et troubles du sommeil. D: augmenter progressivement la dose. Dose initiale: 50 – 100 mg/j au coucher. Selon besoin augmenter à 300 mg/j (jusqu’à 600 mg/j chez les patients hospitalisés). CI: hypersensibilité à la trazodone ou aux excipients, enfants et adolescents < 18 ans. PC: insuffisance hépatique ou rénale, troubles cardiaques, éviter une augmentation/diminution brusque de la posologie chez les patients épileptiques. EI: somnolence (généralement passagère), étourdissement, hypotension orthostatique, maux de tête, bradycardie et tachycardie compensatoire, troubles gastriques, réaction d’hypersensibilité, troubles confusionnels; rarement: variation de la formule sanguine, arythmies, priapisme, troubles hépatiques (interrompre immédiatement le traitement). IA: antihypertenseurs, alcool et dépresseurs du SNC, IMAO. G/A: pas d’étude systématique disponible, à utiliser uniquement après évaluation du rapport bénéfice-risque. Emb: 20* et 60* cp à 150 mg. * admis aux caisses. Liste B. Informations détaillées: www.swissmedicinfo.ch. Vifor SA, CH-1752 Villars-sur-Glâne 1. + = 300 mg www.viforpharma.ch
SOMMAIRE 76 Réfléchir Res Kielholz, Stefan Neuner-Jehle 90 Overtreatment – bis zum bitteren Ende Stefan Neuner-Jehle 92 Die Geister, die wir riefen Impressum PrimaryCare Marketing EMH / annonces: Dr Karin © EMH Editions Médicales Suisses SA Note: Toutes les données publiées Organe officiel de l’Association des Würz, Responsable communication et (EMH), 2015. dans ce journal ont été vérifiées avec Médecins de famille et de l’enfance marketing, tél. (0)61 467 85 49, fax PrimaryCare est une publication le plus grand soin. Les publications Suisse (MFE), de la Société Suisse de (0)61 467 85 56, kwuerz@emh.ch «open-acess» de EMH. Sur la base de signées du nom des auteurs reflètent Médecine Générale SSMG, de la So- la licence Creative Commons «Attribu- avant tout l’opinion de ces derniers, ciété Suisse de Médecine Interne Abonnements: EMH Editions Médi- tion – Pas d’Utilisation Commerciale – pas forcément celle de la rédaction de SSMI, de la Société Suisse de Pédiatrie cales Suisses SA, Abonnemente, Pas de Modification 4.0 International», PrimaryCare. Les doses, indications et SSP, du Collège de Médecine de Pre- Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz, EMH accorde à tous les utilisateurs formes d’application mentionnées mier Recours CMPR et de l’Académie tél. +41 (0)61 467 85 75, fax +41 (0)61 le droit, illimité dans le temps, de re - doivent en tous les cas être comparées Suisse de Médecine Psychosomatique 467 85 76, abo@emh.ch produire, distribuer et communiquer aux notices des médicaments utilisés, et Psychosociale ASMPP et des Jeunes Prix d‘abonnement: Pour les condi- cette création au public, selon les en particulier pour les médicaments médecins de premier recours Suisses tions pour les membres des sociétés conditions suivantes: (1) Citer le nom récemment autorisés. JHaS. géstionnaires voir http://www. de l’auteur; (2) ne pas utiliser cette Adresse de la rédaction: Ruth Schind- primary-care.ch. création à des fins commerciales; Production: Schwabe AG, Muttenz, ler, Assistante de la rédaction Primary- Abonnements pour non-membres: (3) ne pas modifier, transformer ou www.schwabe.ch Care, EMH Editions Médicales Suisses CHF 125.–, Abonnement d’étudiant: adapter cette création. SA, Farnsburgerstrasse 8, 4132 Mut- CHF 63.–, plus frais de port. L’utilisation à des fins commerciales tenz, tél. +41 (0)61 467 85 58, fax +41 peut être possible uniquement après (0)61 467 85 56, office@primary-care. ISSN: version imprimée: 1424-3776 / obtention explicite de l’autorisation de ch, www.primary-care.ch version en ligne: 1424-3806 EMH et sur la base d’un accord écrit. Soumission en ligne des manuscrits: Mode de parution: paraît 23 fois par http://www.edmgr.com/primarycare année. Photo de couverture: Walter Arce; Dreamstime.com Editions: EMH Editions Médicales Suisses SA, Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz, tél. +41 (0)61 467 85 55, fax +41 (0)61 467 85 56, www.emh.ch
EDITORIAL 77 L’interprofessionnalité comme thématique centrale Santé 2020 Marc Müller Président «Médecins de famille Suisse» Le 26 janvier s’est tenue la seconde conférence nationale sur la stratégie «Santé 2020». Près de 300 acteurs du système de santé publique suisse ont répondu à l’invitation du conseiller fédéral Alain Berset pour cette «réunion d’anciens élèves». Après un tour d’horizon général concernant la stratégie groupes professionnels circonscrivent déjà leurs re- du conseil fédéral lors de la première conférence, la thé- quêtes. matique centrale de la conférence était cette fois une Par conséquent, il est d’autant plus crucial que notre as- amélioration des soins intégrés en fonction des besoins sociation poursuive la concrétisation de ses attentes en Marc Müller des patients, l’interprofessionnalité. La vaste majorité matière d’évolution du système de santé publique et que des personnes invitées à assister à la conférence étaient nous précisions le futur profil professionnel des méde- issues de l’administration et de la politique, et seule une cins de famille et pédiatres. Là aussi se présente une petite partie appartenait à la sphère des prestataires de mission de la plus grande urgence pour la nouvelle So- soins, ce qui laisse imaginer comment le DFI se repré- ciété Suisse de Médecine Interne Générale (SSMIG): cla- sente le développement futur du système de santé pu- rifier les contenus spécialisés. D’autre part, la plate- blique. Une grande partie de la conférence, sous forme forme d’interprofessionnalité mise en place par de présentations et d’exposés, a renforcé cette impres- «Médecins de Famille Suisse» doit tenter au plus vite de sion. Plus important encore à nos yeux, nous souhai- passer du stade du dialogue pur entre les groupes pro- tions que les soignants et soignantes de premier recours fessionnels à des actions proactives. Seule la preuve puissent apporter leur contribution dans la partie réser- concrète d’une collaboration interprofessionnelle fruc- vée à la discussion interactive, quelque peu succincte, et tueuse portant sur des projets initialement limités peut qu’une bonne place leur y soit réservée. Notre engage- convaincre les sceptiques et guider la politique sur la ment proactif dans le développement du système de bonne voie. santé publique, notre ouverture au dialogue concer- nant le domaine des soins intégrés et l’interprofes- Tandis que le corps médical se débat encore sionnalité ne passent pas inaperçus. pour savoir si et comment il souhaite s’engager Nos parlementaires notamment prennent cette dans des discussions sur l’interprofession- mission dérivée du nouvel article constitutionnel nalité, d’autres groupes professionnels circon- relatif aux soins médicaux de premier recours très scrivent déjà leurs requêtes. au sérieux et tendent actuellement vers un acti- visme excessif. Sous l’influence du lobbying prospère de À cette fin, notre stratégie d’association 2014–2017 a différents groupes professionnels sont promulguées des pour thématique centrale l’interprofessionnalité. Bien lois dictant un développement qui vient seulement que les prestataires de services n’étaient représentés que Correspondance: Dr Marc Müller d’été amorcé. Tandis que le corps médical – par une petite minorité lors de la conférence nationale, Ärztegemeinschaft principalement la FMH et l’ASMAC – se débat encore notre mission est de prendre et de maintenir l’initiative Joderlicka 3818 Grindelwald pour savoir si et comment il souhaite s’engager dans les de cette évolution et ce, pour le bénéfice de nos patientes marc.mueller[at]hin.ch discussions portant sur l’interprofessionnalité, d’autres et nos patients! PRIMARYCARE – LE JOURNAL SUISSE DES MÉDECINS DE PREMIER RECOURS 2015;15(5):77
COMMUNICATIONS OFFICIELLES 78 SwissFamilyDocs Conference 2015 Qu’est-ce qui fait un bon médecin de famille? François-Gérard Héritier, Peter Jüni Les 27 et 28 août 2015 se tiendra à nouveau la SwissFamilyDocs Conference. Après avoir déjà accueilli le congrès en 2013, l’hôte de la cinquième édition du Congrès national des médecins de famille sera de nouveau l’Institut Universitaire de Médecine Générale de Berne (BIHAM), qui organise cette journée conjointement avec la SSMG ainsi que les 4 autres IUMG sur le site de la BERNEXPO. C’est sous la devise «Compétences-clés de A à Z» que le très apprécié congrès de formation continue de médecine interne générale se consacrera à déterminer ce qui fait un bon médecin de famille. À travers plus de 60 dif- férents exposés, symposia ou ateliers (workshops), des intervenants nationaux et inter- nationaux donneront un aperçu des sujets qui animent la médecine interne générale et la médecine de premier recours. Lors d’une enquête réalisée auprès de futurs médecins thème «Continuity», puis Christoph Cina (Messen) de famille par des chercheurs de l’Universitätsspital nous parlera de «Care Coordination». Edouard Batte- de Zurich1, les compétences essentielles évoquées par gay (Zurich) nous éclairera sur la prise de meilleures les participants pour leur vie professionnelle future décisions dans les cas complexes, avec son interven- étaient «vastes connaissances fondamentales en mé- tion «Ärztliches Entscheiden bei Komplexität» (Déci- decine», «compétences sociales» et «compétences en sions médicales face à la complexité). Et afin de gestion et en économie de la santé ainsi qu’en droit prévenir une nouvelle flambée des coûts de santé, le (des assurances)». Toutefois, ces qualités seules sont- thème «Cost Effectivity» abordé par Drahomir Aujesky elles réellement ce qui fait un bon médecin de famille? (Berne) sera également fondamental. Ces questions seront étudiées lors de la SwissFamily- Docs Conference 2015, qui porte la devise «Compé- Encore plus de pratique tences-clés de A à Z». Il n’en résultera pas une descrip- tion du médecin de famille parfait, mais nous L’une des nouveautés cette année est que la SwissFa- tenterons d’approcher cette mission centrale consis- milyDocs Conference comptera plus de workshops tant à définir et positionner les compétences-clés que qu’auparavant, le format des séminaires de forma- nous, médecins de famille, possédons. tion continue étant abandonné dès à présent. L’ac- cent est plus particulièrement mis sur la formation «hands on», le congrès aborde ainsi les thèmes épi- Une ouverture s’inscrivant parfaitement neux de la médecine de premier recours de manière dans le thème du congrès encore plus proche de la pratique et encore plus ci- Responsabilité rédactionnelle: Pour l’exposé d’ouverture, nous avons cette année blée. De nombreux workshops, parmi les 35 proposés, Gerhard Schilling, SGAM l’honneur d’accueillir le Professeur Domhnall traiteront également des compétences-clés du méde- MacAuley, professeur de Primary Health Care à l’Uni- cin de famille; avec des titres tels que «Entretiens versité d’Ulster (Irlande du Nord), qui nous fera béné- d’évolution en équipe de cabinet», «Skillmix» ou «Face 1 Hasler LB, Stamm M, ficier de sa vaste expérience accumulée en 30 années à l’urgence – gestion de crise dans la pratique quoti- Buddeberg-Fischer B. de pratique en tant que médecin de famille. Il intro- dienne». D’autres sujets majeurs sont «La démence Zukünftige Hausärztin- nen und Hausärzte – duira le thème de la conférence avec son exposé «The au cabinet du médecin de famille» ou bien encore Gründe für die Berufswahl core competencies in family medicine». «Swissheart Coach». und berufliche Kernkompetenzen. Praxis. Les Key Note Lectures commenceront avec la contribu- Pour la première fois cette année auront lieu des 2008;97(24):1277–1285. tion de François-Gérard Héritier (Courfaivre) sur le «MPA Sessions» pour l’ensemble de l’équipe de cabi- PRIMARYCARE – LE JOURNAL SUISSE DES MÉDECINS DE PREMIER RECOURS 2015;15(5):78–79
COMMUNICATIONS OFFICIELLES 79 net. Celles-ci porteront sur les thématiques skillmix et rée de 4 heures, qui sera dispensé deux fois au cours interprofessionnalité au regard des fonctions traditi- de la conférence. Le cours sera dirigé par Jürg Lusten- onnelles et nouvelles des assistants médicaux. berger et Regina Grossman, du Quality Management Par ailleurs, les «Skill Labs», «Free Communication du Clinical Trial Center de l’Universitätsspital de Zu- Sessions», «Symposia satellites» et les «Political Arena» rich, conjointement au co-auteur principal de cet ar- sont également au programme. Après l’assemblée ticle, qui en tant qu’ancien directeur de la Clinical générale de la SSMG le jeudi soir, la SFD-Night sera Trial Unit de Berne souhaite rendre les cours de Good 2 uniham-bb est le nouveau l’occasion d’entretenir son réseau de contacts et d’en clinical practice pour médecins de famille encore plus nom du centre universitaire de la nouer de nouveaux. La journée de vendredi verra la utiles. médecine de famille de remise du prix de recherche uniham-bb2 Sandoz pour Les informations relatives aux inscriptions ainsi que Bâle (Universitäres la promotion de la recherche en médecine de famille le pré-programme de la 5ème SwissFamilyDocs Confe- Zentrum für Hausarzt- medizin beider Basel) aux trois meilleurs posters scientifiques. La date li- rence sont disponibles sur le site internet du congrès, mite d’envoi des abstracts est fixée au 20 avril 2015. qui sera mis à jour et complété régulièrement dans les semaines à venir (fr.swissfamilydocs.ch/2015/). Nous nous réjouissons de ce congrès et de vous «Good Clinical Practice» – désormais plus y rencontrer! Correspondance: compact Dr François-Gérard Héritier Präsident SGAM Pour les médecins de famille et pédiatres parmi vous Präsident des Tagungs- qui seraient intéressés par une participation à des komitees der SwissFamily- Docs Conference 2015 projets scientifiques et cliniques en tant que méde- heritier.vf[at]vtxnet.ch cin-chercheur, ne manquez pas de vous inscrire au Prof. Peter Jüni cours intitulé «Good Clinical Practice». Il est de nou- Direktor des BIHAM veau proposé, après un vif succès rencontré lors de Präsident des Tagungs- komitees der SwissFamily- son introduction l’an dernier. Désormais, ce cours Docs Conference 2015 n’est plus composé que d’un seul module, d’une du- 17. KHM-Fortbildungstagung 2015 Ordnung ins Chaos Franziska Zogg, Regula Capaul Ammann, Pius Bürki, Marc Müller Die diesjährige 17. Fortbildungstagung des Kollegiums für Hausarztmedizin (KHM) vom 25. und 26. Juni 2015 im KKL in Luzern widmet sich dem Thema «Ordnung und Chaos». Ob in der Medizin oder in der (eigenen) Hausarztpraxis – bei diesem Thema ist mit Sicherheit für jede und jeden wieder viel Spannendes und Einsichtsreiches dabei. Redaktionelle Verantwor- Übersetzt man das deutsche Wort Chaos ins Engli- schon sind wir mitten im Thema. Denn egal, ob die tung: Ueli Grüninger, KHM sche, so kommt sowohl «chaos» als auch «disorder» Hormone in der Pubertät verrücktspielen, der Blut- in Frage. Disorder bedeutet neben «Unordnung» druck mal zu hoch und mal zu tief ist, oder sich die 1 http://www.oxforddictio- auch «An illness that disrupts normal physical or Gedanken im Kopf nicht mehr ordnen lassen: die naries.com/de/definition/ englisch/disorder mental functions»1 (Eine Krankheit, die die normalen erste Anlaufstelle für derartige Beschwerden ist (aufgerufen am 27.01.2015) physischen oder mentalen Funktionen stört). Und meistens die Hausärztin oder der Hausarzt. Am PRIMARYCARE – LE JOURNAL SUISSE DES MÉDECINS DE PREMIER RECOURS 2015;15(5):79 –80
COMMUNICATIONS OFFICIELLES 80 diesjährigen KHM-Kongress werden eine ganze Reihe chaosträchtiger Themen angesprochen und Wege zum «Aufräumen» aufgezeigt – mit Seminaren wie zum Beispiel: «Urtikaria – Chaos im Immunsystem?», «Chaos im Blutungskalender» oder «Per aspera ad astra oder wie die Adoleszenten durch Chaos zu Ordnung finden». Auch die HauptreferentInnen versuchen, etwas Ord- nung ins Wirrwarr zu bringen. Den Anfang machen Stefan Kaiser (Zürich) und Franziska Zogg (Zug) mit einem Referat zum Thema «Psychosen», die in einem Fachbuch zum Thema auch als die «Ungleichheit zwischen dem Chaos des Realen und der Ordnung des Imaginären»2 bezeichnet werden. Weiter geht es mit Adrian Forster (Diessenhofen) und Regula Capaul Ammann (Zürich), die mit «Immunsystem im Chaos» aufwarten. Am zweiten Tag beschäftigen sich Wolf Langewitz (Basel) und Alexander Minzer (Rothrist) mit der Frage von «Ordnung und Chaos in der Kom- munikation». Zum Schluss präsentieren Sibil Tschudi und Martin Conzelmann (beide Basel) Strategien zum Umgang mit dem «Hormonellen Chaos». Sportmedizin: Was sagt das Herz? In den 3 Seminarreihen (A-C) werden gemäss dem Kongressmotto zum Beispiel die «Vielfalt der kind- teilnehmen zu können. Der Kurs wird zweimal an- lichen Hautausschläge» (Lisa Weibel, Zürich und Pius geboten, so dass Sie Ihr Lieblingsseminar nicht aus- Bürki, Baar), «E-Health – going paperless in der Pra- lassen müssen. xis» (Christian Peier, Zürich und Gerhard Schilling, Wie üblich wird im Rahmen des KHM-Kongresses der Stein am Rhein) oder «Schilddrüse: Hyperthyreose Forschungspreis Hausarztmedizin – gestiftet von oder Hypothyreose oder was weiss ich?» (Karl Schei- Mepha – beim präsidialen Forschungspreis-Sympo- degger, St. Gallen und Albert E. Zingg, Geroldswil) be- sium verliehen (Donnerstag 25. Juni, 16.15 – 17.00 handelt. Natürlich wie immer neben vielen anderen Uhr). Gleich daran anschliessend findet die 6. Gene- wichtigen und praxisrelevanten Themen. Matthias ralversammlung der Haus- und Kinderärztinnen Wilhelm (Bern) widmet sich dieses Jahr in einem Schweiz (MFE) statt. gesonderten Seminar der «Sportmedizin aus kardio- «KHM-Kopf des Jahres» ist heuer Sylviane Gindrat. logischer Sicht». Möglichkeit zur Auffrischung des Ihre Tätigkeit als Ärztin sowie ihr Talent als Filme- 2 Widmer, P, Schmid M. medizinischen Besitzstandes bieten wie gewohnt die macherin hat sie im Film «Am Puls der Hausärzte» Psychosen: Eine Herausforderung für Module Geriatrie, Gesundheitscoaching, Gynäkolo- zusammengebracht, und sie wird dafür vom KHM die Psychoanalyse. gie, Pädiatrie, Psychiatrie und Qualität. geehrt. Strukturen – Klinik – Produktionen. Bielefeld: transcript Verlag; 2007. «Good Clinical Practice»: Auch ein Thema Vorprogramm ist online für Sie? Alle Informationen samt Vorprogramm zum Down- Korrespondenz: Geschäftsstelle Kollegium Nach der erfolgreichen ersten Durchführung im load finden Sie auf der Seite www.khm-kongress.ch/ für Hausarztmedizin KHM vergangenen Jahr wird auch dieses Jahr wieder ein khm2015. Wir wünschen Ihnen viel Spass beim Dr. med. Pierre Klauser Präsident KHM Kurs zu «Good Clinical Practice» angeboten. Dabei Stöbern. Den Rabatt für Schnellentschlossene gibt Landhausweg 26 erhalten die TeilnehmerInnen von Jürg Lustenberger es in diesem Jahr bis zum 4. Mai. 3007 Bern pierre.f.klauser[at]bluewin.ch (Zürich) die notwendigen Kenntnisse vermittelt, um Wir freuen uns auf Sie an der 17. KHM-Fortbildungs- www.khm-kongress.ch als StudienärztIn bei wissenschaftlichen Projekten tagung 2015 im KKL Luzern! PRIMARYCARE – LE JOURNAL SUISSE DES MÉDECINS DE PREMIER RECOURS 2015;15(5):79 –80
APPRENDRE 81 Comorbidités psychiques en cas de cancers et autres maladies chroniques Ce que le médecin de famille doit savoir Alfred Künzler 1, Alexander Minzer 2 1 Netzwerk Psychische Gesundheit Schweiz / chronischkrank.ch 2 Hausarzt , Präsident SAPPM Plus d’un quart de la population suisse souffre d’une maladie chronique. Selon les calculs de l’Organisation Mondiale de la Santé OMS, leur nombre va augmen- ter pour atteindre en 2020 environ 60% de toutes les maladies. Les contraintes psychosociales et comorbidités psychiques sont largement répandues parmi les personnes concernées (ainsi que leurs proches). Non seulement elles limitent leur qualité de vie, mais constituent également un facteur de risque de problèmes psychiatriques consécutifs. Elles peuvent en outre entraver la relation méde- cin-patient. Ainsi, le programme national contre le cancer requiert par exemple la prise en considération systématique de l’aspect psychique en cas de maladie oncologique. Le «Chronic Disease Management» exige de gros ef- élevé [5]. Par ailleurs, un patient sur trois développe forts de la part de toutes les personnes concernées: une dépression dans les mois qui suivent un séjour médecins traitants, patients, ainsi que leur environ- en soins intensifs [6]. Il est particulièrement impor- nement. Les traitements complexes constituent une tant de noter que ces troubles psychiques s’expri- grande partie de nos dépenses sanitaires. Les comor- ment principalement sur le plan somatique, notam- bidités psychiques fréquentes représentent un risque ment sous forme de faiblesses, de perte d’appétit ou pour la relation médecin-patient, ainsi que pour le d’abattement! Au total, il faut s’attendre à ce qu’un succès thérapeutique. Les taux de congés maladie tiers des patients (comorbides) rencontrés au cabinet (souvent longs) et de rentes pour raisons psychiques médical présentent une situation de problèmes psy- sont élevés. Pour des raisons médicales, écono- chiques [7]. miques et autres, la reconnaissance précoce de situa- tions de problèmes psychiques et, si besoin, le triage Pourquoi moi? Espérer, oui mais quoi? en vue d’un traitement qualifié sont essentiels. La cause de nombreux cancers et autres maladies chroniques ne peut souvent pas être déterminée de Forte prévalence des comorbidités manière définitive. Les personnes concernées, qui se psychiques demandent presque toujours «pourquoi», se re- Au vu des multiples contraintes psychosociales asso- trouvent ainsi livrées à leurs explications subjectives ciées aux maladies chroniques, la prévalence des co- ou leurs thèses non scientifiques [8]. Au vu de l’étiolo- morbidités psychiques est élevée. Elle est d’environ gie non claire, un traitement curatif est rarement dis- 32% chez les patients cancéreux au stade initial et de ponible et l’évolution est généralement progressive à 50% au stade palliatif [1, 2]. Suite à un infarctus court ou long terme. Comme chacun sait, «l’espoir myocardique, 20–40% des patients développement fait vivre», pourtant de nombreux patients atteints un trouble dépressif [3]. Une BPCO s’accompagne à d’une maladie chronique s’interrogent, du moins 30% d’une dépression et à 15% d’un trouble anxieux ponctuellement, sur ce qu’ils doivent et peuvent bien Sur la base d’un séminaire [4]. Les patients souffrant de douleurs chroniques espérer si ce n’est la guérison. Cela constitue l’une des du Congrès CMPR 2014 présentent un risque de dépression deux fois plus contraintes psychiques du malade chronique. PRIMARYCARE – LE JOURNAL SUISSE DES MÉDECINS DE PREMIER RECOURS 2015;15(5):81–83
APPRENDRE 82 Reconnaître et déstigmatiser les Actuellement, une campagne nationale destinée à situations de détresse psychique déstigmatiser les maladies psychiques est en cours (www.comment-vas-tu.ch). Les patients qui ont l’ha- Les offres d’aide psychologique et psychiatrique bitude de rechercher des informations relatives à la continuent d’être perçues comme une stigmatisation santé sur Internet peuvent y être renvoyés. Les par une partie de la population [9]. Même dans une médecins traitants peuvent eux aussi y trouver des situation exceptionnelle de contraintes, comme c’est conseils utiles pour les entretiens, ainsi que des le cas d’une maladie maligne, le seuil d’inhibition renseignements concernant les maladies psychiques susceptible d’empêcher le recours à une aide psycho- et les soins de santé psychique. D’autres sources logique peut être élevé [10]. d’informations fiables sont disponibles [14]. De brefs dépistages de contraintes peuvent servir de moyen d’identification des patients nécessitant un Les dépressions sont fréquentes soutien psychosocial [11, 12]. Une seule croix marquée sur l’échelle visuelle analogique permet d’enregistrer En cas de maladie maligne, les dépressions sont de manière fiable la contrainte que subit le patient. fréquentes sous forme de trouble singulier ou en Une valeur égale ou supérieure à cinq est souvent comorbidité avec d’autres entités psychiatriques. Le interprétée comme l’indication d’une mise au point tableau 1 énonce les symptômes fréquents. Là aussi, approfondie réalisée par un expert. Si besoin, la le problème de la stigmatisation est naturellement contrainte peut être analysée plus en profondeur présent. Dans le contexte de la migration, les symp- dans une deuxième partie. Lorsque le patient est par tômes physiques sont souvent observés. Une bro- ex. prié de remplir le formulaire dans la salle d’at- chure utile destinée aux patients et intitulée «La dé- tente avant la consultation, le médecin traitant reçoit pression peut frapper chacun» est disponible auprès une rapide vue d’ensemble de la situation psychoso- de la CRS dans les langues nationales, ainsi que dans ciale de la personne. L’introduction d’un tel instru- sept langues des populations migrantes [15]. Un autre ment comme partie intégrante de la prise en charge message clé émane du programme Alliance contre la ordinaire peut contribuer par ailleurs à déstigmati- dépression: «La dépression peut être traitée» [16]. Une ser la problématique psychique et favoriser sa théma- brochure générale intitulée «Crise psychique – que tisation, ainsi que la sollicitation d’une aide adéquate faire?» est également disponible en plusieurs langues [10]. Les critères décrits par l’OFSP et la CDS concer- des populations migrantes auprès de Pro Mente Sana nant le recours à des experts en psychologie ou psy- [17]. chiatrie peuvent également être employés (même hors contexte palliatif) [13]. Rapport de cas: psychisme et comorbi- dité en cas de maladie maligne Homme âgé de 73 ans, ancien contremaître, chef de chantier, marié, 3 enfants, autrichien. Infection par le virus de l’hépatite C dans les années 1980 Tableau 1: Dépression: symptômes fréquents. (transfusion). Puis, développement d’une hépatite C chro- nique. Ignorée jusqu’en 2005. Physiques En 2005, diagnostic d’un carcinome hépatocellulaire. Troubles du sommeil Traitement au service d’oncologie. Perte d’appétit Printemps 2006, fin du traitement et du suivi médical au ser- Céphalées/douleurs articulaires vice d’oncologie. «On ne peut plus rien pour lui.» Automne 2006, développement d’une phase dépressive agitée Fatigue ou nervosité sévère. Emotionnels A partir de 2007, agitation croissante avec divers changements Morosité de médecins, y compris du médecin traitant, recours à di- Indifférence/tristesse verses offres thérapeutiques «anti-cancéreuses». Perte d’entrain/manque d’énergie Manque d’autoréflexion concernant le développement dépres- Cognitifs sif. Troubles de la concentration/de la mémoire Forte contrainte émotionnelle exercée par le patient sur son Sociaux épouse. A partir de 2008, suite à de longues discussions, traitement par Retrait ISRS avec amélioration de la symptomatique dépressive asso- Spirituels ciée. Crise du sens En 2009, décès des suites de la tumeur. PRIMARYCARE – LE JOURNAL SUISSE DES MÉDECINS DE PREMIER RECOURS 2015;15(5):81–83
APPRENDRE 83 L’aspect biopsychosocial l’emporte Références 1 Singer S, Das-Munshi J, Brahler E. Prevalence of mental health conditions in cancer patients in acute care – a metaanalysis. Le «Chronic Disease Management» implique de toute Ann Oncol. 2009;21(5):925–30. 2 Miovic M, Block S. Psychiatric disorders in advanced cancer. façon pour le médecin l’utilisation quotidienne du Cancer. 2007;110(8):1665–76. modèle biopsychosocial [18]. Etant donné que des 3 Carney RM, Freedland KE. Depression, mortality, and medical problématiques psychiques viennent souvent s’ajou- morbidity in patients with coronary heart disease. Biol Psychia- try . 2003;54(3):241–7. ter en comorbidité, il est utile de prendre en considé- 4 Maurer J, Rebbapragada V, Borson S, et al. Anxiety and depres- ration les particularités de ces troubles, notamment sion in COPD: current understanding, unanswered questions, and research needs. Chest. 2008;134(4 Suppl):43S–56S. leur stigmatisation et leur approche spécifique en 5 Demyttenaere K, Bruffaerts R, Lee S, et al. Mental disorders fonction de la culture. Les avantages qui en résultent among persons with chronic back or neck pain: results from the sont une relation de soutien entre médecin et pa- World Mental Health Surveys. Pain. 2007; 129(3):332–42. 6 Jackson et al. Depression, post-traumatic stress disorder, and tient, impliquant également observance et succès functional disability in survivors of critical illness in the BRAIN- thérapeutique, ainsi que qualité de vie, éventuelle- ICU study: a longitudinal cohort study. Lancet Respir Med. 2014;2(5):369-79. ment pour les deux parties. 7 Schuler D, Burla L. Psychische Gesundheit in der Schweiz Moni- Les discussions ne sont certes pas toujours faciles à toring 2012. Obsan Bericht 52. Schweizerisches Gesundheits- observatorium; Neuchâtel 2012. intégrer, mais elles valent finalement la peine. Les 8 Künzler A, Znoj HJ, Bargetzi M. Krebspatienten sind anders. problèmes liés à la collaboration interdisciplinaire et Schweiz Med Forum. 2010;10(19–20):344–347. aux longs temps d’attente chez le psychothérapeute 9 Baer N, Cahn T. Psychische Gesundheitsprobleme. In Meyer K, Nationaler Gesundheitsbericht (pp. 211–230). Schweizerisches sont malheureusement connus [19]. Toutefois, les Gesundheitsobservatorium (Obsan); Neuenburg 2009. délais d’attente peuvent souvent déjà être réduits 10 Künzler A, Wernli M. Kulturwandel in der Onkologie: Einfüh- rung eines biopsychosozialen Belastungsscreenings. Schweizer efficacement par des temps de consultation écourtés Krebsbulletin. 2011;31:308–11. (entretiens brefs et réguliers). Comme l’a depuis long- 11 Mehnert A, et al. Die deutsche Version des NCCN Distress- Thermometers. Zeitschrift für Psychiatrie, Psychologie und temps montré la recherche psychothérapeutique Psychotherapie. 2006;54(3):213–223. [20], la perspective d’un traitement prometteur 12 Distress-Thermometer: Beispiel zum Download: www.npg-rsp. contribue déjà à l’amélioration du bien-être (reprise ch/fileadmin/npg-rsp/DistressThermometer.docx 13 BAG und GDK (Hrsg.): Empfehlungen für die allgemeine Pallia- de moral). tive Care zum Beizug von Fachpersonen aus der Psychiatrie/ Psychotherapie. 2014. Verfügbar: www.bag.admin.ch/themen/ gesundheitspolitik/13764/13777/14898/index.ht- Résumé pour le cabinet médical ml?lang=de&download=NHzLpZeg7t,lnp6I0NTU042l2Z6ln1acy- 4Zn4Z2qZpnO2Yuq2Z6gpJCMdIB5gWym162epYbg2c_JjKb- Les maladies malignes représentent généralement NoKSn6A--] 14 www.npg-rsp.ch/de/metanav/betroffen.htm une forte contrainte psychique pour les personnes 15 www.migesplus.ch/publikationen/psyche-sucht-krise/show/ concernées (et leurs proches). Le surmenage psy- depression-kann-jede-und-jeden-treffen 16 www.npg-rsp.ch/de/themen/ba14ndnis-gegen-depression.html chique n’est pas toujours abordé, mais s’exprime 17 www.migesplus.ch/fileadmin/Publikationen/PMS_SRK_ également sous forme de symptômes physiques. Broschuere_D.pdf 18 Fröhlich S, Rousselot A, Künzler A. Psychosoziale Aspekte chro- L’observation de la situation biopsychosociale du pa- nischer Erkrankungen und deren Einfluss auf die Behandlung. tient peut profiter à la relation médecin-patient, ainsi Schweiz Med Forum. 2013;13(10):206–209. qu’au succès thérapeutique. 19 Loeb P. Unbefriedigende Behandlung der Depression – nur Sache Correspondance: des Hausarztes? Schweiz Ärztezeitung. 2010;91(4):117–19. En conséquence: 20 Lueger JR. (1995). Ein Phasenmodell der Veränderung in der Dr Alfred Künzler Fachpsychologe FSP für – Envisager et reconnaître la comorbidité psychique Psychotherapie. Psychotherapeut. 1995;40:267–78. Gesundheitspsychologie – Aménager du temps pour les entretiens avec le pa- Publications associées: und Psychotherapie, zert. Onko-Psychologie tient et les proches – Künzler A, Bandi-Ott E. Chronisch kranke Patienten: Psychische Komorbiditäten – erkennen, fragen, handeln. Hausarzt Praxis. Leiter Koordinationsstelle, – Accompagnement avec recours aux médicaments Netzwerk Psychische 2014; 9(12):33–35. (si besoin) et à la médecine familiale – Alder J, Künzler A, Strittmatter R. Eine Krankheit kommt selten Gesundheit Schweiz / Co-Präsident chronisch- – En cas d’incertitude, sollicitation éventuelle d’un allein. Bei körperlichen chronischen Erkrankungen darf die Psy- krank.ch che nicht vergessen gehen. Care Management. 2011;4(1):12–14. conseil psychiatrique c/o Gesundheitsförderung Schweiz – En cas de besoin et/ou sur demande du patient, Conflits d’intérêts Dufourstrasse 30 orientation vers une psychothérapie L’auteur ne déclare aucun conflit d’intérêt en relation avec cet 3000 Bern 6 alfred.kuenzler[at] – Informer le patient sur les centres d’accueil locaux article. psychologie.ch adaptés PRIMARYCARE – LE JOURNAL SUISSE DES MÉDECINS DE PREMIER RECOURS 2015;15(5):81–83
APPRENDRE 84 Commentaire de la rédaction en chef sur l’article «La méthode RAI-HC» En définissant une offre de prestations d’aide et de soins adaptée aux besoins, le but des auteurs et de l’instrument RAI-HC est absolument pertinent. La coordination et la communication entre les différents groupes professionnels impliqués autour d’un patient dépendant sont incontestablement essentielles. J’émets cependant quelques doutes: une heure investie pour une éva- luation minimale, puis de nouvelles évaluations pour chaque nouvelle prestation? N’encourageons nous pas là en premier lieu un appareil administratif hypertrophié (avec obligation légale de surcroît)? Lorsque je me déplace dans les établissements de soins, je me retrouve toujours face à cette même mode de la documentation et de l’évaluation: plusieurs soignants sont assis de- vant leur écran d’ordinateur, saisissant et calculant, et bien moins d’entre eux sont aux côtés des pensionnaires et leur prêtent attention. Je crains que nous n’employions (voire gaspillons) trop de ressources pour une coordination réciproque excessive et n’en attribuons que trop peu aux soins directs, tandis que nous savons parfaitement que nous manquons de personnel soignant. En tant que médecins de famille, ne nous soucions-nous pas naturellement de l’environnement et des besoins de nos patients complexes et multi-morbides? Et si oui, une telle évaluation nous apporte-t-elle réellement une valeur ajoutée? Ceci n’est que mon avis personnel. Souhaitez-vous exprimer votre propre avis sur le sujet et nous envoyer un courrier de lecteur? Nous l’atten- dons avec impatience. office[at]primary-care.ch. Stefan Neuner-Jehle, co-rédacteur en chef Une plus-value pour le médecin traitant La méthode RAI-HC Groupe de travail Communication-médecin: Patricia Halfon a,b , Marga Cambra a , Gillian Harkness a , Martine Karlen a , Claudine Messerli-Jaquier c , Mireille Pidoux d , Michel Rohrer e , Daniel Widmer f a AVASAD, Lausanne, b Belmont, c ASPMAD, Montagny-près-Yverdon, d ABSMAD, Payerne, e Cheseaux-Lausanne, f Institut Universitaire de Médecine Générale (IUMG), Lausanne Le rôle des services d’aide et de soins à domicile (SASD) continuera de croitre avec le vieillissement démographique, les aspirations des séniors à rester chez eux et le développement de formes d’habitats adaptés. Répondre à cet enjeu de façon ef- ficiente est essentiel. Le «Resident Assessment Instrument-Home Care» (RAI-HC), une méthode d’évaluation globale, y contribue en fondant le plan d’intervention sur l’identification des besoins, ressources et préférences du patient. Cet outil, commun à tous les SADS, peut faciliter le dialogue médecins-SADS. Evaluer: une obligation légale La méthode standardisée RAI-HC L’obligation légale d’évaluer les besoins en soins au La méthode RAI-HC est un outil d’évaluation du fonc- moyen de critères uniformes est inscrite dans l’Or- tionnement physique, mental et psychosocial, donnance sur les Prestations de l’Assurance des Soins standardisé et reproductible (tab. 1). Elle comporte (OPAS). Afin que les services à domicile puissent se trois étapes: conformer à cette règle, l’Association Suisse des 1. Un recueil de données (le MDS pour Minimum Data Services d’Aide et de Soins à Domicile (ASSASD) a Set) réalisé par un infirmier spécifiquement formé. adopté, dès 2003, comme instrument d’évaluation La collecte de ces données peut être aisément inté- unique pour la Suisse, le RAI-HC, un outil validé par grée dans une conversation empathique et confiante un consortium international et largement utilisé au domicile du patient et prend environ une heure. ailleurs. Les informations collectées sont conformes au PRIMARYCARE – LE JOURNAL SUISSE DES MÉDECINS DE PREMIER RECOURS 2015;15(5):84–86
APPRENDRE 85 Tableau 1: Domaines couverts par l’évaluation RAI-HC. 3. La formulation d’objectifs de soins en s’appuyant sur les Guides d’Analyses par Domaine d’interven- Capacités cognitives Etat nutritionnel, hydratation tion (GAD). Chacun des domaines identifiés par le ta- Communication/audition Etat de la peau et des pieds bleau d’alarme est associé à un guide d’analyse, petit Vision Médicaments Vade Mecum de quelques pages présentant l’objectif Humeur et comportement Utilisation des services professionnels du GAD, les règles déclenchant l’alarme, la définition Fonction sociale Evaluation de l’environnement de la situation problématique, des recommandations de vie concernant l’identification des causes sur lesquelles Fonctionnement dans la Aide de l’entourage on peut agir, et les actions possibles. vie quotidienne Continence Responsabilité, directives Diagnostics médicaux Evaluation globale de l’état de Au final, un plan d’intervention en santé Problèmes de santé adéquation avec les besoins du patient Afin de répondre aux objectifs identifiés, sont plani- fiées des interventions de soins dispensées sur concept d’évaluation gériatrique globale visant à mandat médical (le catalogue distingue évaluation et identifier de manière systématique des problèmes conseils, examens et traitements, soins de base), et/ médicaux ou déficiences, les répercussions fonction- ou d’aide à la vie quotidienne complétées si besoin nelles et sociales de ces problèmes (limitations des par des mesures de soutien aux proches. Le plan d’in- activités et restriction de participation), et réperto- tervention est proposé au patient par le référent de rier les ressources des patients (facteurs environne- situation. Il est prévu de transmettre au médecin mentaux et personnels). traitant un rapport synthétique de l’évaluation in- 2. Un traitement informatique des données collec- cluant les quatre échelles de performance issues du tées générant un tableau d’alarmes c’est à dire une RAI, une liste hiérarchisée des alarmes, les objectifs liste de problèmes potentiels parmi 30 situations de soins, le plan d’intervention ainsi que les diagnos- communément rencontrées chez la personne dépen- tics et la liste des médicaments relevés lors de l’entre- dante (tab. 2), ainsi que quatre échelles de perfor- tien RAI. mance: Activités de la Vie Quotidienne (AVQ), Activi- tés Instrumentales de la Vie Quotidienne (AIVQ), Une démarche généralisée à l’ensemble performance cognitive (CPS pour Cognitive Perfor- des clients permanents des SASD mance Scale), et échelle de dépression (DRS pour De- pression Rating Scale). Toute nouvelle demande de prestations d’aide et de Le tableau brut des alarmes fait l’objet d’une analyse soins fait l’objet d’une évaluation RAI-HC dans un critique conjointe de l’évaluateur RAI et du ou des délai de 9 jours (étendu à 3 mois en cas de demande soignants en charge du patient (faux positifs et faux exclusive d’ergothérapie ou d’aide), sauf dans les si- négatifs) pour aboutir à une liste hiérarchisée des tuations suivantes: patients souffrant d’une patholo- situations à problèmes et/ou des risques. gie psychiatrique, en situation de soins palliatifs de fin de vie, enfant, cas de demande de soin isolé ou d’aide au ménage limitée dans le temps. Pour les patients bénéficiant de soins chroniques, la Tableau 2: Situations identifiés par les alarmes. réalisation d’un nouveau MDS est recommandée Potentiel de réadaptation Maltraitance Adhésion aux traitements tous les 6 mois ou lors de changement significatif de Augmentation de l’aide Fonction sociale Supports informels fragiles leur état de santé ou de l’environnement; pour les Promotion de la santé Etat cardio respiratoire Gestion des médicaments clients n’ayant que des prestations d’aide une rééva- Risque d’institutionnalisation Déshydratation Psychotropes luation avec le MDS est recommandé une fois par an Fonction visuelle Chutes Soins palliatifs1 au moins. Communication Nutrition Mesures préventives1 Abus d’alcool Santé buccale Réduire l’aide formelle Cognition Douleur Environnement Un partenariat médecins-SADS facilité Comportement Escarres Evacuation intestinale Dépression, anxiété Problèmes de peau et Incontinence urinaire Nous sommes convaincus que le RAI est un excellent pieds levier pour mieux travailler ensemble et améliorer la qualité et la coordination des soins. Tout le problème 1 Ces 2 alarmes ne peuvent pas être déclenchés en Suisse; le premier car les patients en soins pallia- tifs de fin de vie sont exclus de l’évaluation RAI; le second car la section correspondante du MDS n’existe pas dans la version suisse. réside dans la communication des résultats du RAI de PRIMARYCARE – LE JOURNAL SUISSE DES MÉDECINS DE PREMIER RECOURS 2015;15(5):84–86
APPRENDRE / RÉFLÉCHIR 86 façon simple, et non chronophage au médecin de famille, ce à quoi s’emploie l’AVASAD. L’essentiel pour la pratique Une méthode d’évaluation complète médico-psycho-sociale Une série d’articles orientés sur la pratique suivra ce qui prend du temps mais qui apporte une plus value dans la Correspondance: prise en charge des cas complexes: Patricia Halfon premier résumé. – en identifiant précocement les situations à risque de décom- AVASAD Rte de Chavannes 37 pensation 1014 Lausanne Electronic long-print short – en facilitant le partage de l’information et le dialogue entre Patricia.Halfon[at]avasad.ch Pour en savoir plus consulter la version longue de l’article en ligne. professionnels et par là la continuité des soins L'alcool fait ses preuves A la bonne vôtre Boucle d’Or a a Pseudonyme d’une étudiante en médecine qui raconte ses étonnements, ses expériences et ses faux ou vrais-pas dans le monde médical Je commence à avoir de moins en moins d’empathie pour les alcooliques. Je ne parle pas du type éméché le samedi soir qui se casse le poignet, ne sent pas grand-chose et vient le lendemain avec une histoire rigolote. Non non non. Les gens qui boivent beaucoup, tous les jours à tel point que ça ne leur fait plus rien, qui banalisent, qui mentent tout en ayant honte et sans modifier leurs choix … Cette espèce de marasme sans courage. En fait ces patients me sortent par les yeux. Cette misère hu- maine irresponsable qui éclabousse l’ensemble de leur famille, et même de parfaits inconnus qui se retrouvent dans la voiture en face, ça m’ulcère. Zola en a dit bien plus que moi en décrivant la famille «Boucle d’or et les trois ours» de Rose Celli, Gerda Muller Rougeon Macquart. Madame Porto 75 ans, trauma © Éditions Père Castor Flammarion. crânien simple sans perte de connaissance, fracture de clavicule, 2,21‰. «J’ai bu 1 verre, comme d’habi- tude». Ton verre aura couté l’effroi du fils de la voisine ne sais pas: comment on compte les dommages? c’est qui t’a trouvée hurlante dans la cage d’escalier, 400 médical ou pénal, à ce stade? francs d'ambulance, probablement plus de 2000 de Je vais demander à un cousin juriste autour d’un petit prise en charge hospitalière, et la honte de ton fils qui fendant … est venu essayer de nous dire que tu avais juste dû tomber en allant chercher ta lessive. Un article de la serie: les stages Et ça c’est l’alcoolisme d’une vieille dame. Chez un jeune père de 37 ans, séparé, qui noie tous ses de Boucle d’Or Boucle d’or découvre au cours de ses stages un hôpital perdu problèmes de communication dans du bourbon, qui Correspondance: dans la forêt, ses ours, ses patients et bien plus encore elle- stagesdeboucledor[at] va chercher sa petite fille à 2 heures du matin, en beu- même. gmail.com glant que c'est pas sa faute s'il a trompé sa femme. Je Une invitation à rire et réfléchir sur la pratique d’aujourd’hui. PRIMARYCARE – LE JOURNAL SUISSE DES MÉDECINS DE PREMIER RECOURS 2015;15(5):86
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