935 FMH SwissDRG 7.0: nécessité d'une stratégie globale avec des objectifs clairs
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BMS – SÄZ Schweizerische Ärztezeitung – Bollettino dei medici svizzeri – Gasetta dals medis svizzers Bulletin des médecins suisses 933 Editorial 938 ISFM 980 «Et encore…» 30–31 26. 7. 2017 Quo vadis DRG? Evaluations en milieu par Anna Sax de travail: résultats La mobilité de l’enquête 2015 935 FMH SwissDRG 7.0: nécessité d’une stratégie globale avec des objectifs clairs Offizielles Organ der FMH und der FMH Services www.saez.ch Organe officiel de la FMH et de FMH Services www.bullmed.ch Bollettino ufficiale della FMH e del FMH Services Organ ufficial da la FMH e da la FMH Services Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
SOMMAIRE 931 Rédaction Rédaction Ethique Dr méd. et lic. phil. Bruno Kesseli, membre de la FMH (Rédacteur Dr théol. Christina Aus der Au, p.-d.; Prof. Dr méd. Lazare Benaroyo, en chef); biol. dipl. Tanja Kühnle (Managing Editor); membre de la FMH; Dr phil., biol. dipl. Rouven Porz, p.-d. Isabel Zwyssig, M.A. (Rédactrice coordinatrice); Rédaction Histoire de la médecine Dr méd. Werner Bauer, membre de la FMH; Prof. Dr méd. Samia Hurst; Prof. Dr méd. et lic. phil. Iris Ritzmann; Dr ès sc. soc. Eberhard Wolff, p.-d. Dr méd. Jean Martin, membre de la FMH; lic. oec. publ. Anna Sax, MHA; Rédaction Economie Dr méd. Jürg Schlup, président de la FMH; Prof. Dr méd. Hans Stalder, lic. oec. publ. Anna Sax, MHA membre de la FMH; Dr méd. Erhard Taverna, membre de la FMH; Rédaction Droit lic. phil. Jacqueline Wettstein, cheffe de la communication de la FMH Me Hanspeter Kuhn, chef du Service juridique de la FMH FMH ÉDITORIAL:Jürg Unger-Köppel 933 Quo vadis DRG? COMITÉ CENTRAL:Jeanine Glarner 934 Nouvelles du Comité central MÉDECINE ET TARIFS HOSPITALIERS:Beatrix Meyer 935 SwissDRG 7.0: nécessité d’une stratégie globale avec des objectifs clairs Avec SwissDRG version 7.0, SwissDRG SA a de nouveau entrepris de nombreux changements utiles. Il est cependant important de mettre sur pied une stratégie globale avec des objectifs clairs pour les versions futures afin d’éviter une éventuelle intervention du Conseil fédéral. Elle doit par ailleurs tenir compte de l’homogénéité médicale des DRG en plus de leur homogénéité économique. PUBLIC HEALTH:Gerhard A. Wiesbeck 937 Vieillissement et addiction: bien soigner quand même? ISFM:Lea Christina Burgermeister, Bernadette Sütterlin, Werner Bauer, Michael Siegrist 938 Résultats de l’enquête 2015 sur l’appréciation de la formation postgraduée: évaluations en milieu de travail 941 Nouvelles du corps médical Courrier / Communications 943 Courrier au BMS 943 Examens de spécialiste / Communications FMH Services 946 Résultats de la votation générale de la coopérative FMH Services 949 Emplois et cabinets médicaux (version imprimée uniquement) Tribune INTERVIEW: M atthias Scholer 957 «Si nous continuons sur notre lancée, nous allons droit dans le mur» POINT DE VUE: Joachim Küchenhoff, Kyrill Schwegler 962 Vertrauen aus psychotherapeutischer und neurobiologischer Sicht Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
SOMMAIRE 932 Tribune POINT DE VUE: Alexander Kiss 966 Wie soll man begutachten? 970 Spectrum Horizons RENCONTRE AVEC… JÜRG STEIGER:Daniel Lüthi 971 «Nous pouvons donner une seconde chance à beaucoup de patients» Daniel Lüthi a rencontré Jürg Steiger, professeur renommé en néphrologie et président de la Commission Centrale d’Ethique. «En fait, en tant que néphrologue, je suis médecin de famille», explique Jürg Steiger, très attaché à ses patients. Un récit de rencontre à lire absolument. NOTES DE LECTURE:Jean Martin 974 Là où certains médecins pourraient faire beaucoup mieux… NOTES DE LECTURE:Erhard Taverna 977 Zwei Geschichten, ein verbindendes Element: das Schreiben VITRINE:Jaël Bachmann 978 Moiren NOTES DE LECTURE:Jean Martin 979 Traumatismes, douleurs, réhabilitation Et encore… Anna Sax 980 La mobilité La voiture est-elle la reine de la mobilité? Notre auteure est à la fois une piétonne, une utilisatrice du bus et, depuis quelques années, une automobiliste. Pour elle, le rôle de la voiture sur le gain de liberté et la mobilité est complètement surévalué. Est-elle pour autant opposée à la voiture? Vous en apprendrez davantage dans cet article. BENDIMERAD Impressum Bulletin des médecins suisses personne de contact, Prix de l’abonnement: abonnement de l’autorisation de EMH et sur la base Organe officiel de la FMH tél. +41 (0)61 467 86 08, annuel CHF 320.–, port en sus. d’un accord écrit. et de FMH Services fax +41 (0)61 467 85 56, ISSN: version imprimée: 0036-7486 / Note: Toutes les données publiées Adresse de la rédaction: Elisa Jaun, stellenmarkt@emh.ch version en ligne: 1424-4004 dans ce journal ont été vérifiées avec Assistante de rédaction BMS, «Office de placement»: FMH Consul- Paraît le mercredi le plus grand soin. Les publications EMH Editions médicales suisses SA, ting Services, Office de placement, signées du nom des auteurs reflètent Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz, © FMH Case postale 246, 6208 Oberkirch, avant tout l’opinion de ces derniers, tél. +41 (0)61 467 85 72, Le Bulletin des médecins suisses est tél. +41 (0)41 925 00 77, pas forcément celle de la rédaction du fax +41 (0)61 467 85 56, actuellement une publication en libre fax +41 (0)41 921 05 86, [BMS]. Les doses, indications et redaktion.saez@emh.ch, www.saez.ch accès (open access). Jusqu’à révoca- mail@fmhjob.ch, www.fmhjob.ch formes d’application mentionnées tion, la FMH habilite donc EMH à ac- Editeur: EMH Editions médicales doivent en tous les cas être comparées Abonnements membres de la FMH: corder à tous les utilisateurs, sur la s uisses SA, Farnsburgerstrasse 8, aux notices des médicaments utilisés, FMH Fédération des médecins base de la licence Creative Commons 4132 Muttenz, tél. +41 (0)61 467 85 55, en particulier pour les médicaments suisses, Elfenstrasse 18, 3000 Berne 15, «Attribution – Pas d’utilisation com- fax +41 (0)61 467 85 56, www.emh.ch récemment autorisés. tél. +41 (0)31 359 11 11, merciale – Pas de modification 4.0 Marketing EMH / Annonces: fax +41 (0)31 359 11 12, dlm@fmh.ch International», le droit, non limité dans Production: Schwabe SA, Muttenz, Dr phil. II Karin Würz, responsable le temps, de reproduire, distribuer et www.schwabe.ch Autres abonnements: EMH Editions communiquer cette création au public. marketing et communication, médicales suisses SA, Abonnements, Le nom de l’auteur doit dans tous les tél. +41 (0)61 467 85 49, fax +41 Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz, cas être indiqué de manière claire et (0)61 467 85 56, kwuerz@emh.ch tél. +41 (0)61 467 85 75, fax +41 transparente. L’utilisation à des fins «Offres et demandes d’emploi/Im- (0)61 467 85 76, abo@emh.ch commerciales peut être possible Photo de couverture: meubles/Divers»: Matteo Domeniconi, uniquement après obtention explicite © Jakubzak | Dreamstime.com Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
FMH Editorial 933 Quo vadis DRG? Jürg Unger-Köppel Dr méd., membre du Comité central de la FMH, responsable du département Médecine et tarifs hospitaliers Développés par les partenaires de santé qui défendent nisseurs de prestations? Existe-t-il un potentiel d’amé- des intérêts différents, les tarifs du domaine des assu- lioration au-delà des DRG pour différents domaines rances sociales sont le fruit de compromis. De plus, ils des soins somatiques? Comment les trois systèmes tari- ne peuvent pas être fixés ou négociés par un seul pres- faires hospitaliers (SwissDRG, TARPSY, ST Reha) peuvent- tataire; les structures tarifaires exigent bien plus d’être ils prendre en compte de manière pertinente les enfants calculées toujours sur la base de données connues. et les jeunes? Depuis l’introduction des DRG en 2012, le système a continué d’être développé chaque année par Swiss- Une base de données de bonne qualité est DRG SA. C’est déjà la version 7.0 qui entrera en le préalable à une structure tarifaire convain- v igueur à partir de 2018 pour autant que le Conseil cante. fédéral la valide. Avec la FMH, nous sommes étroi- tement liés au développement partenarial du tarif et La FMH est propriétaire de SwissDRG SA, conjointement nous médecins prenons donc part à son développe- avec H+, les assureurs et la Conférence des directeurs ment. Chaque année, avec la FMH, nous montrons avec de la santé. Au sein du conseil d’administration et de précision les modifications intervenues par rapport à tous les groupes de travail, nous défendons les intérêts la version précédente et nous évaluons les développe- du corps médical. Pour cela, il est primordial que les ments du point de vue médical. Vous découvrirez la données satisfassent aux exigences car la plupart des prise de position concernant SwissDRG version 7.0 dans réponses se trouvent dans l’évaluation de ces données. le présent numéro du Bulletin des médecins suisses à Voici un exemple qui rappelle que les données peuvent la page 935. également contredire notre intuition. La plupart des gens croient qu’un cas traité en urgence occasionne Développer une vision d’ensemble doit être des coûts plus élevés qu’une simple hospitalisation. Les une priorité absolue pour l’évolution future du données dont nous disposons jusqu’à présent indiquent système de forfaits par cas SwissDRG. pourtant que ce n’est le cas ni avec les DRG ni avec TAR- PSY. Les résultats, et donc les structures tarifaires qui Dans l’analyse de cette année, nous soulignons une en découlent, ne seront jamais aussi bons que les don- nouvelle fois que les développements manquent à nos nées sur lesquelles ils reposent. Les initiatives de «notre» yeux d’une vision d’ensemble. Les améliorations an- SwissDRG SA d’améliorer la qualité des données en col- nuelles sont des réactions aux versions précédentes: laboration avec les hôpitaux doivent donc être encou- chaque année, les sociétés de discipline et les organisa- ragées. Comme chacun sait, le diable se cache dans les tions faîtières, les cantons, les assureurs-maladie et les détails car, même si les médecins documentent bien hôpitaux soumettent à SwissDRG des propositions sur les traitements de leurs patients, cela ne veut pas pour les déséquilibres du tarif qui devraient être corrigés. La autant dire que les données circulent correctement décision de leur donner suite ou non se base sur l’éva- entre les différentes interfaces pour arriver jusqu’à luation des données disponibles. Pour la FMH, il serait SwissDRG SA. C’est pourquoi il est important que tous aussi souhaitable de guider le développement du tarif ceux impliqués dans ce processus vérifient régulière- par des réponses générales à des questions telles que: ment la plausibilité des données livrées. Ainsi, nous comment réduire à long terme les cas hautement défi- créerons ensemble une base de données de haute qua- citaires? Comment éviter les incitatifs négatifs des cas lité pour répondre aux questions et aux évolutions. hautement bénéficiaires? Comment gérer les interfaces Grâce à cela, la FMH pourra représenter durablement le avec le secteur ambulatoire? Peut-on simplifier le sys- point de vue des médecins dans ce processus de déve- tème et donc réduire les tâches administratives des four- loppement. BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2017;98(30–31):933 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
FMH Comité central 934 Séance du 18 mai 2017 Nouvelles du Comité central Jeanine Glarner Spécialiste en communication, division Communication de la FMH Label «FMH Good Practice» – Il existe de plus en plus tification d’une personne et de son activité en tant que de nouvelles formes d’institutions offrant des soins de professionnel de santé. C’est pourquoi le Comité cen santé. De ce fait, davantage de médecins seront à l’ave tral estime que le potentiel d’amélioration est consi nir salariés et ne porteront plus la responsabilité globale dérable et se prononce dans ce sens dans sa prise de d’un cabinet médical. Comme la FMH s’engage pour la position. qualité et l’éthique en médecine, et pour la sécurité des patients, son Code de déontologie constitue un élément Papier de position sur la stratégie MNT – Le Dialogue essentiel pour garantir ces standards habituellement «Politique nationale de la santé», plate-forme de la élevés. L’Assemblée des délégués a donné le mandat Confédération et des cantons, et le Conseil national ont au Comité central pour traiter la question de la déonto approuvé en 2016 une stratégie et un plan de mesures logie dans les centres de soins. Le Comité central prévoit pour les maladies non transmissibles (MNT). Le corps un label «FMH Good Practice» et il est en train de clari médical joue un rôle important dans la mise en œuvre fier comment les éléments centraux du Code de déon de cette stratégie car il a accès à l’ensemble de la popu tologie en matière de traitement des patients peuvent lation, tous âges et toutes conditions sociales confon être vérifiés en tant que norme dans une procédure de dus. Par conséquent, il a un impact primordial sur l’ef certification. fet de ces mesures de prévention. Le Comité central a adopté le papier de position sur la stratégie MNT à Alliance Peer Review CH – En 2015, le Comité central a l’intention de l’Assemblée des délégués. validé la participation active de la FMH à l’Alliance Peer Review Suisse, un organe réunissant la FMH, H+ Les Modification de l’ordonnance sur la formation pro- Hôpitaux de Suisse et l’Association suisse des direc fessionnelle (OFPr) – Les assistantes médicales peuvent trices et directeurs des services infirmiers (ASDSI) dans accomplir une formation de coordinatrice en médecine le but de promouvoir conjointement des Peer Reviews ambulatoire (CMA) dans le cadre d’une formation pro interprofessionnels dans l’ensemble du pays sur la base fessionnelle supérieure. La préparation aux examens des données de routine. Le Comité central a également fédéraux de la formation professionnelle supérieure approuvé le concept détaillé pour l’helvétisation des exige en principe de suivre des cours préparatoires. La procédures mises en place par l’IQM pour des Peer nouvelle loi sur la formation professionnelle (LFPr) a Reviews standardisées. Entretemps, 17 hôpitaux / été modifiée de sorte que les subsides ne soient plus groupes hospitaliers répartis sur 36 sites procèdent versés aux institutions proposant des cours prépara régulièrement à des Peer Reviews interprofessionnels. toires mais directement aux participants. Il existe un Le Comité central réitère la collaboration active de la modèle de base selon lequel les fonds sont versés au FMH dans le cadre de l’Alliance Peer Review CH. candidat une fois qu’il a réussi l’examen fédéral, et un modèle transitoire (Überbrückungsmodell) selon le Prise de position sur l’avant-projet de la loi e-ID – Le quel, sur demande, une partie du versement peut être Correspondance: Département fédéral de justice et police (DFJP) a mis en effectuée pendant la durée des cours. Il s’agit ainsi de FMH consultation un avant-projet de loi fédérale sur les répondre aux cas qui ne disposent pas des moyens Jeanine Glarner Elfenstrasse 18 moyens d’identification électronique reconnus (loi e-ID). fi nanciers suffisants. Le Comité central prend position CH-3000 Berne 15 Si l’eHealth est mentionné, l’avant-projet ne clarifie sur le projet d’ordonnance sur la formation profession Tél. 031 359 11 11 pas les questions fondamentales d’interface entre les nelle (OFPr) dans laquelle sont définies les modalités Fax 031 359 11 12 kommunikation[at]fmh.ch moyens d’identification électronique (e-ID) et l’authen d’exécution de l’introduction du nouveau financement. BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2017;98(30–31):934 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
FMH Médecine et tarif s hospitaliers 935 SwissDRG 7.0 Nécessité d’une stratégie globale avec des objectifs clairs Beatrix Meyer Cheffe de la division Médecine et tarifs hospitaliers Avec SwissDRG version 7.0, SwissDRG SA a de nouveau entrepris de nombreux chan- gements utiles. Il est cependant important de mettre sur pied une stratégie globale avec des objectifs clairs pour les versions futures afin d’éviter une éventuelle inter- vention du Conseil fédéral. Elle doit par ailleurs tenir compte de l’homogénéité médicale des DRG en plus de leur homogénéité économique. Eviter une intervention du Conseil fédéral jectif d’une «valeur indicative pour une fourchette de calcul des coûts moyens par cas de ±5%» avec la ver- Lors de son analyse des deux dernières versions de sion 7.0 de SwissDRG, la question reste ouverte. SwissDRG, le Conseil fédéral est à chaque fois parvenu à la conclusion que la structure tarifaire n’était pas assez différenciée. Il a par conséquent exigé une straté- Nécessité d’une stratégie globale et d’une gie et un plan d’action «pour soit différencier la struc- documentation transparente ture tarifaire jusqu’au point où un taux de base (base- Avec SwissDRG version 7.0, on ne voit toujours pas clairement quelle est l’orientation générale suivie par Le nombre de cas coûteux et fortement SwissDRG SA pour le développement, ni comment déficitaires est en baisse. les différentes transformations s’intègrent dans le contexte global. C’est pourquoi il est demandé à Swiss- rate) uniforme serait possible, soit pouvoir utiliser DRG SA d’élaborer, avec la participation de ses parte- de manière ordonnée des taux de base différenciés».1 naires, une stratégie globale avec des objectifs clairs. Afin d’améliorer la structure tarifaire, SwissDRG SA a Celle-ci devra notamment montrer par quelles me- donc élaboré l’année passée un plan d’action qui pré- sures SwissDRG SA entend atteindre l’objectif d’une voit une «valeur indicative pour une fourchette de 1 Réponse de l’Office fédé- «valeur indicative pour une fourchette de calcul des calcul des coûts moyens par cas de ±5%».2 SwissDRG SA ral de la santé publique coûts moyens par cas de ±5%». Une stratégie de déve- du 28 novembre 2014 à veut atteindre cet objectif d’ici à la fin 2019. Le Conseil la demande d’approba- loppement claire et une documentation transparente fédéral a émis un avis critique à ce sujet, car la façon tion de la structure tari- des travaux effectués et des objectifs de développe- faire SwissDRG version dont SwissDRG SA compte atteindre cet objectif est peu ment atteints (ou non) seraient utiles pour l’utilisateur. 4.0, reçue par Swiss- claire. A défaut d’un accord entre les partenaires tari- DRG SA le 2 juillet 2014. 2 Constatations du faires, le Conseil fédéral recommande d’utiliser la Conseil d’administra- structure tarifaire SwissDRG de manière différenciée De nombreux changements utiles et plus tion de SwissDRG SA du 20 décembre 2016, au moyen de la classification hospitalière de l’Office fé- de rétributions additionnelles p. 2, www.swissdrg.org déral de la santé publique (OFSP).3 Du point de vue de la → Portrait → Conseil SwissDRG SA a de nouveau procédé à diverses transfor- FMH, il s’agit d’éviter que ce modèle complexe de l’OFSP d’administration mations utiles. A cette occasion, 72 DRG ont été suppri- → Communication soit appliqué et d’éviter que les partenaires tarifaires més, et 75 DRG nouvellement admis. La version 7.0 de → Constatations du perdent le contrôle de ce dossier. Quant à savoir dans Conseil d’administra- SwissDRG présente désormais 1041 DRG. Un point posi- tion. quelle mesure SwissDRG SA s’est rapprochée de l’ob tif est que, pour les adaptations, SwissDRG SA ne s’est 3 Ce modèle de l’OFSP est décrit dans CHSS 2/2015, pas limitée au niveau des DRG particuliers, mais a tenu pp. 107–10. compte pour ce faire du contexte global de la MDC4. 4 MDC: Major Diagnostic Vous trouverez l’analyse détaillée de SwissDRG version 7.0 Category ou catégorie dans la prise de position FMH: www.fmh.ch → Tarifs hospitaliers SwissDRG SA a entrepris des adaptations dans presque majeure de diagnostic. → Positions → Prises de position. toutes les MDC. BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2017;98(30–31):935–936 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
FMH Médecine et tarif s hospitaliers 936 Cela dit, selon la FMH, il ne faudrait pas entreprendre compte des cas de soins intensifs et de soins intermé- des changements sur la base de variations statistiques diaires, des interventions en plusieurs temps ainsi que minimes. Car, suivant l’état des données, les modifica- des traitements complexes. Elle a utilisé, pour son éva- tions qui en résultent doivent être recorrigées l’année luation, les cas dont le déficit est > 40 000 CHF et, à d’après. On obtient alors, par exemple pour les coûts juste titre, elle n’a pas tenu compte du volume total des relatifs (cost-weight), de fréquentes variations qui coûts de chaque cas concerné. Tant le nombre de cas pourraient être évitées. A ce propos, un nouveau relè- fortement déficitaires de l’ensemble des hôpitaux que vement des exigences envers la qualité des données le volume de déficit qui en résulte ont diminué. Ce vo- serait utile. Le fait que SwissDRG SA se réfère aux don- lume total de déficit des hôpitaux a baissé d’environ un nées de plusieurs années pour le calcul de quelques quart entre la version 5.0 et la version 7.0 de SwissDRG. DRG au nombre de cas réduit est positif. SwissDRG SA Si l’on considère séparément les cas fortement défici- pourrait également tester ce procédé pour des DRG qui taires des hôpitaux universitaires, le volume de déficit présentent des variations fréquentes de coûts relatifs. a également baissé d’un quart au cours de la même pé- En outre, il est réjouissant que le nombre de rémunéra- riode, bien qu’il s’élève encore à près de 100 millions de tions supplémentaires pour les médicaments, produits francs. Pour les autres catégories d’hôpitaux, le pro- blème n’est toujours pas réglé. C’est pourquoi il faut Veiller à l’homogénéité médicale et écono- poursuivre les efforts en vue d’une prise en charge ap- mique d’un DRG. propriée des cas fortement déficitaires. sanguins et procédures onéreuses ait augmenté à un Conclusions et recommandations total de 93. Ces rémunérations supplémentaires contri- pour les versions futures buent à une rétribution correcte, sans faire augmenter les coûts globaux. Avec ses nombreuses transformations, SwissDRG SA a poursuivi l’amélioration de la structure tarifaire. Les adaptations ont souvent été motivées par les coûts et Veiller à la transparence médicale les durées de séjour. Les aspects médicaux sont mal- Lors de transformations de DRG, il faut tenir compte heureusement passés en arrière-plan. Il faudra de nou- des aspects économiques, mais aussi des critères médi- veau plus en tenir compte dans les futures versions. caux. Certes, SwissDRG SA prend parfois en considé Quant à savoir quel concept global SwissDRG SA a suivi ration les aspects médicaux. Ainsi, par exemple dans dans ses transformations, la question est sans réponse. 5 Par exemple la création les modifications de la MDC 05 Maladie et troubles Il est clair que, l’année passée, SwissDRG SA a élaboré d’un DRG de base (DRG de l’appareil circulatoire, les interventions médicales un plan d’action succinct sous la pression du Conseil F24) pour l’angioplastie coronaire percutanée. comparables ont été réunies de façon judicieuse et avec fédéral. Dans ce plan, elle a fixé l’objectif d’une «valeur 6 Exemple: le DRG A43Z clarté.5 Mais il y a aussi des exemples où la logique mé- indicative pour une fourchette de calcul des coûts Réhabilitation précoce dicale n’a pas été prise en considération. Dans ces pour coma vigile et syn- drome de verrouillage cas, les coûts et les durées de séjour comparables Elaborer une stratégie globale et éviter une (version 6.0) a été élargi ont été les seules raisons d’une transformation de intervention du Conseil fédéral. en A43Z Réhabilitation précoce pour coma vi- DRG.6 Pour les versions futures de SwissDRG, gile et syndrome de la FMH recommande de veiller à l’homogénéité non moyens par cas de ±5%». Par contre, on ne sait pas par verrouillage ou traite- ment sous vide haute- seulement économique, mais aussi médicale. quelles mesures SwissDRG SA entend atteindre cet ob- ment complexe ou trai- jectif pour la fin 2019. Par conséquent, la FMH recom- tement complexe en mande à SwissDRG SA d’élaborer d’entente avec ses U-IMC → 1764/1932 Continuer d’améliorer la prise en compte points. partenaires une stratégie globale avec des objectifs des cas fortement déficitaires clairs, en incluant aussi cet objectif et les mesures L’année passée, le Conseil d’administration de Swiss- prévues. En outre, SwissDRG SA devrait régulièrement Correspondance: DRG SA a décidé que la prise en compte des traitements montrer où en est la progression par rapport aux objec- FMH Baslerstrasse 47 coûteux et fortement déficitaires dans le système tifs. Il y a un besoin d’agir évident pour éviter une CH-4600 Olten SwissDRG se ferait en poursuivant le développement éventuelle intervention du Conseil fédéral aussi dans Tél. 031 359 11 11 Fax 031 359 11 12 et la différenciation de celui-ci. Pour SwissDRG ver- le secteur hospitalier. tarife.spital[at]fmh.ch sion 7.0, SwissDRG SA a mis l’accent sur la prise en BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2017;98(30–31):935–936 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
FMH Public Health 937 Compte tenu de l’évolution démographique, la question de l’addiction chez les personnes âgées sera de plus plus présente à l’avenir dans les débats autour de l’efficacité de la prise en charge. D’une part, la complexité des maladies de la dépendance chez les personnes âgées nous posera d’importants défis face à la détérioration de la prise en charge qui s’annonce dès 2018 dans les soins ambulatoires au cabinet et en institution et à la limitation massive de la collaboration interprofessionnelle suite à l’intervention tarifaire prévue par le Conseil fédé- ral, et face à la pénurie de personnel spécialisé. D’autre part, les stratégies et mesures de prévention spécifiques à cette catégorie de la po- pulation doivent être développées et implémentées rapidement afin d’avoir un impact aussi positif que possible sur la qualité de vie des personnes concernées et de soulager les proches et les soignants. Les ressources nécessaires et les coûts continueront d’augmenter en raison du manque de responsabilité du Parlement dans le domaine de la prévention structurelle. Avec l’écart qui se creuse entre besoins accrus et rationalisation prévisible des prestations médicales pour les personnes vulnérables, la participation au congrès dédié à cette question en vaut donc la peine. Dr méd. Carlos Beat Quinto, membre du Comité central de la FMH, responsable du département Santé publique et professions de la santé Vieillissement et addiction: bien soigner quand même? Gerhard A. Wiesbeck Prof. Dr méd., Société Suisse de Médecine de l’Addiction (SSMA), Membre du comité d’organisation de la conférence «Vieillissement et addiction: bien soi- gner quand même?», Membre FMH Références Il n’y a pas d’âge pour être dépendant. Dans la mesure rapprocher du troisième âge, constituent un défi parti- 1 Bitar R, Dürsteler KM, où nous sommes de plus en plus nombreux à vivre de culier. Les maladies typiquement liées à l’âge inter- Rösner S, Grosshans M, Herdener M, et Mutschler plus en plus longtemps, le nombre de personnes âgées viennent plus tôt et plus fréquemment chez eux que J. Substance abuse in o lder en situation d’addiction est appelé à augmenter au cours dans le reste de la population. Ils connaissent un vieil- adults. Praxis 2014:103(18):1071–9. des prochaines années. Cela représente un défi à relever lissement biologique précoce marqué, souffrent de 2 Notari L, Le Mével L, pour toutes les personnes concernées ou impliquées. nombreuses comorbidités physiques et psychiques, et Delgrande Jordan M, et Maffli E. Zusammen- L’acool et les médicaments occupent la première place font peser une forte demande sur le système de santé et fassende Ergebnisse der parmi les substances psychotropes les plus consom- d’accompagnement du vieillissement [4]. Schweizerischen Ge sundheitsbefragungen mées par les personnes âgées. Selon les observations, De nombreuses professions s’occupent des personnes 2012, 2007, 2002, 1997 und les hommes âgés ont davantage tendance à connaître âgées en situation d’addiction: des domaines aussi di- 1992 hinsichtlich des Kon sums von Tabak, Alkohol, des problèmes d’alcool, les femmes âgées des pro- vers que la politique, le travail social, la psychologie, la Medikamenten und illega- blèmes liés aux médicaments [1]. Chez les deux sexes, médecine, les soins aux malades et aux personnes len Drogen. Addiction Suisse. 2014: Forschungs bien que les intoxications alcooliques diminuent de âgées, le conseil nutritionnel etc. sont impliqués. Ce bericht No 70. manière continue, la consommation à risque continue sont autant de représentations et de concepts divers à 3 NIDA. Substance Abuse Among Older Adults. d’augmenter. En clair, les personnes âgées consom- rapprocher, prioriser et coordonner; au cours de ce https://www.drugabuse. ment de l’alcool de manière moins excessive, mais fré- processus, les souhaits des premiers concernés et de gov/news-events/nida- notes/2011/12/substance- quente. Il n’est pas rare qu’ils consomment à la fois de leurs proches peuvent souvent passer au second plan. abuse-among-older-adults l’alcool et des médicaments [2]. Du fait de cette interdisciplinarité, et de la multiplicité (Publication en ligne). 2011, 19 décembre. Dernier De nombreux facteurs aggravants liés à l’âge viennent fa- des intérêts qui en découlent, il est urgent et nécessaire accès: 1er juin 2017. voriser l’émergence d’une dépendance au cours du dernier de créer des modèles efficaces de soin pour les per- 4 Wetterling T, et Jung hanns, K. (2017). Substance tiers de la vie. Parmi ceux-ci, citons la fin de la vie profes- sonnes âgées souffrant d’une addiction. abuse in older psychiatric sionnelle, le décès des amis ou de son/sa conjoint-e, la C’est à cette nécessité qu’est consacrée la conférence inpatients. SUCHT. 2017;63(2):115–21. diminution des capacités physiques et mentales, et une «Vieillissement et addiction: bien soigner quand même?» confrontation croissante avec la maladie et la mort [3]. organisée par Fachverband Sucht en coopération avec de Les addictions chez les personnes âgées sont difficiles à nombreuses associations professionnelles le 30 août 2017. Correspondance: Prof. Dr méd. identifier de manière précoce. Elles se cachent souvent Pour la première fois, les représentants des personnes Gerhard A. Wiesbeck derrière des symptômes considérés comme «typiques concernées et des acteurs impliqués se rencontreront Société Suisse de Médecine du vieillissement»: chutes, confusion, troubles de l’at- autour du thème de l’addiction et du vieillissement. La de l’Addiction (SSMA), Membre du comité d’organi tention et de la concentration, négligence de l’hygiène conférence abordera notamment les possibilités, les avan- sation de la conférence corporelle, troubles de l’alimentation et symptômes tages et les l imites des structures de soin, d’accompagne- «Vieillissement et addiction: bien soigner quand même?» dépressifs, autant de manifestations dont on peut ment des addictions et du vieillissement. Des modèles Universitäre Psychiatrische facilement concevoir la multiplication avec l’âge. En adaptés à la conjoncture actuelle seront présentés, les me- Kliniken Basel Wilhelm Klein-Strasse 27 Suisse, les quelque 20 000 personnes dépendantes aux sures indispensables soulignées. Cette conférence vise à CH-4012 Bâle opioïdes de substitution, toujours plus nombreux à se promouvoir l’échange et le dialogue interdisciplinaires. BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2017;98(30–31):937 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
FMH ISFM 938 Résultats de l’enquête 2015 sur l’appréciation de la formation postgraduée Evaluations en milieu de travail Lea Christina Burgermeister a , Bernadette Sütterlin b , Werner Bauer c , Michael Siegrist d a Lic. phil., collaboratrice scientifique; b Dr sc., Senior Researcher; c Dr méd., président de l’ISFM; d Prof. Dr phil., professeur Consumer Behavior à l’ETH Zurich Mandatée par l’Institut suisse pour la formation médi- phase pilote, leur utilité a souvent été jugée comme cale postgraduée et continue (ISFM), la 19e enquête sur n’étant pas suffisamment manifeste [3]. l’appréciation de la formation postgraduée par les mé- decins en formation postgraduée a été réalisée de juil- Méthode let à septembre 2015 par l’ETH Zurich. A la partie habi- tuelle sur l’appréciation de la formation postgraduée, Participants et réalisation l’enquête 2015 a ajouté un module variable avec des La manière de procéder en 2015 a été la même que pour questions concernant les évaluations en milieu de tra- les enquêtes des années précédentes [4]. Un total de vail dans le but de tirer un bilan intermédiaire depuis 10 681 questionnaires a été envoyé à 1317 établisse- leur introduction. Afin d’obtenir une vue d’ensemble la ments de formation postgraduée; les responsables de plus complète possible, les responsables des établisse- ces établissements avaient la charge de les diffuser en- ments de formation ont également été interrogés pour suite aux médecins en formation postgraduée annon- connaître leur point de vue sur ce sujet. cés. Le taux de réponse s’est élevé à 68% (N = 7294). Ce Après une phase pilote qui s’est étendue de 2006 à chiffre est comparable au taux de réponse des années 2010, les évaluations en milieu de travail (Mini-CEX/ précédentes [4, 5]. DOPS)1 ont été intégrées dans le programme de forma- Les responsables des établissements de formation ont tion d’un grand nombre de sociétés de discipline médi- reçu un lien vers un court questionnaire en ligne avec cale et, depuis 2014, elles font partie intégrante de la des questions d’ordre statistique sur leur établisse- Réglementation pour la formation postgraduée. Tous ment et des questions sur les évaluations en milieu de les établissements de formation sont tenus d’exécuter travail auquel un total de N = 1493 responsables d’éta- quatre évaluations en milieu de travail par année ca- blissements (96%) ont répondu. lendaire et par médecin en formation postgraduée. Le point de vue des responsables d’établissements sur Les évaluations en milieu de travail servent à l’évalua- les évaluations en milieu de travail avait déjà été ana- tion formative du quotidien clinique. Elles visent à lysé en 2011 dans le cadre de l’enquête statistique au soutenir le processus d’apprentissage des médecins en cours de laquelle N = 1297 responsables sur les 1411 in- formation postgraduée, car ces évaluations permettent terrogés (92%) avaient répondu aux questions de cette une vérification et adaptation systématique des ob partie du module. jectifs spécifiques de formation. Les évaluations en milieu de travail mettent en évidence aussi bien les Questionnaire progrès que le potentiel d’amélioration des médecins Pour l’enquête 2015 auprès des médecins en formation en formation postgraduée, offrant ainsi une base de postgraduée, mais aussi des responsables d’établisse- discussion optimale pour les entretiens d’évaluation ments de formation, un bref texte d’introduction défi- [1]. En revanche, les évaluations en milieu de travail ne nissait que l’«évaluation en milieu de travail» consiste 1 Dans le cadre des Mini-Cli- sont pas des examens (évaluations sommatives), mais en une brève séquence au cours de laquelle le médecin nical Evaluation Exercises (Mini-CEX), l’interaction visent à soutenir la formation postgraduée dans le tra- en formation est observé par une personne en charge communicative avec le vail au quotidien dans le sens d’une évaluation forma- de la formation postgraduée pendant qu’il traite son patient et les examens tive. C’est pourquoi une bonne intégration dans le quo- patient. En premier lieu, le questionnaire demandait cliniques sont observés. La Direct Observation of tidien professionnel constitue un facteur central de ces aux médecins en formation postgraduée s’ils avaient Procedural Skills (DOPS) se évaluations, comme l’ont démontré les premières ex- déjà pris part à une évaluation en milieu de travail et, concentre sur l’observa- tion des interventions périences acquises en psychiatrie et psychothérapie [2]. aux responsables d’établissements, si des évaluations manuelles. Tous les deux Un autre critère pour une mise en œuvre réussie des en milieu de travail ont lieu dans leur établissement et, sont des instruments reconnus des évaluations évaluations en milieu de travail réside dans leur utilité si oui, depuis quelle année. Ensuite, le questionnaire se en milieu de travail. par rapport à l’investissement qu’elles exigent. Dans la penchait sur des affirmations en lien avec l’intégra BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2017;98(30–31):938–940
FMH ISFM 939 bilité et l’utilité de ces évaluations. Les personnes in- spécialisations. La figure 1 présente les chiffres des sept terrogées ont été priées d’indiquer sur une échelle de spécialisations les plus fréquentes. En gynécologie et 1 («Pas du tout») à 4 («Tout à fait»), ou par «Je ne peux obstétrique, 92% des établissements de formation réa- pas évaluer», dans quelle mesure elles approuvent ces lisent déjà des évaluations en milieu de travail, alors affirmations. qu’ils ne sont que 72% en chirurgie. Toutes disciplines Déjà dans l’enquête de 2011, quelques questions sur les confondues, on remarque que dans quelques spécialisa- évaluations en milieu de travail ont été posées aux res- tions, moins de la moitié des établissements procèdent ponsables des établissements de formation. Après une à des évaluations en milieu de travail (prévention et brève introduction (analogue à celle de 2015), le ques- santé publique [20%], pathologie [27%], médecine phar- tionnaire demandait si les responsables ou les chefs de maceutique [33%], neuropathologie [43%], cardiologie clinique avaient déjà procédé à des évaluations en mi- [49%]). En chirurgie pédiatrique et en oto-rhino-laryn- lieu de travail dans leur établissement, avant de pour- gologie, tous les établissements de formation in- suivre, pour eux aussi, par des affirmations sur l’inté- diquent procéder à ces évaluations (100%). Une vue grabilité et l’utilité des évaluations en milieu de travail. d’ensemble de toutes les disciplines est jointe en an- Les responsables devaient indiquer sur une échelle de nexe. 1 («Pas du tout») à 4 («Tout à fait») dans quelle mesure ils approuvent ces affirmations. Appréciation des évaluations en milieu de travail L’analyse des données de 2011 relative aux évaluations en milieu de travail a révélé des différences impor- Résultats tantes entre les responsables d’établissements qui ont Etat de l’introduction des évaluations déjà pratiqué de telles évaluations en comparaison en milieu de travail avec ceux qui n’avaient encore aucune expérience en la En 2011, après la phase pilote, seuls 31% des respon- matière. Les premiers se sont montrés nettement plus sables d’établissements interrogés ont indiqué qu’eux- enthousiastes que les seconds affichant même un cer- mêmes ou leurs chefs de clinique avaient déjà procédé tain scepticisme. à une évaluation en milieu de travail dans leur établis- En 2015, les médecins en formation postgraduée ont sement de formation. En 2015, ce pourcentage est passé également été interrogés sur les évaluations en milieu à 76%. Cependant, il y a des différences spécifiques aux de travail. La figure 2 récapitule les appréciations des mé- decins en formation postgraduée et celles des respon- sables d’établissement. Une majorité de part et d’autre a indiqué que les évaluations en milieu de travail se laissent bien intégrer dans le quotidien professionnel. Une grande partie estime aussi que l’investissement, comparé à la contribution à la formation postgraduée, est approprié. A la question de savoir si les évaluations en milieu de travail permettent d’identifier les progrès et les possibilités d’amélioration, l’avis des médecins en formation postgraduée s’éloigne de celui des respon- sables d’établissements. Pendant que trois quarts des responsables sont tout à fait ou plutôt d’accord avec une telle déclaration, seuls deux tiers des médecins en for- mation postgraduée partagent cette opinion. Discussion Quelques années après l’introduction des évaluations en milieu de travail, le bilan (intermédiaire) est plutôt positif. Si, au début, plusieurs réserves avaient été ex- primées pour cette nouvelle méthode, en particulier en lien avec l’investissement et l’utilité pour la for mation, il s’avère entre-temps que les évaluations en Figure 1: Pourcentage de responsables d’établissements de formation indiquant pro céder à des évaluations en milieu de travail, ventilé selon les sept disciplines les plus milieu de travail sont largement acceptées et établies, importantes en nombre de médecins en formation postgraduée. notamment aussi parce que de plus en plus de respon- BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2017;98(30–31):938–940
FMH ISFM 940 5 Van der Horst K, Siegrist M, Orlow P, Berendonk C, Giger M. Dé- mographie, appréciation des études et de la culture de feed-back dans les établissements de formation postgraduée. Résultats de l’enquête 2008 auprès des médecins-assistants. Bull Méd Suisses. 2010;91(6):203–7. Annexe Figure 2: Appréciation des évaluations en milieu de travail. Seules les réponses des mé decins en formation postgraduée qui ont déjà pris part à une évaluation en milieu de travail, respectivement seules les réponses des responsables d’établissements de for mation dans lesquels des évaluations en milieu de travail ont déjà eu lieu ont été prises en compte (médecins en formation postgraduée: N = 4459; responsables: N = 1131). sables ont acquis de l’expérience dans ce domaine. Même si le taux d’application des évaluations en mi- lieu de travail n’atteint pas encore 100% dans toutes les disciplines, elles ont en grande partie été intégrées dans le quotidien professionnel de la plupart des spé- cialisations et sont considérées comme étant positives. Non seulement les responsables d’établissements, mais aussi les médecins en formation postgraduée qui ont déjà pris part à une évaluation en milieu de travail sont en grande partie persuadés de leur intégrabilité dans le travail quotidien et de leur rapport coût-utilité appro- prié. Les résultats indiquent par ailleurs que l’expé- rience joue un rôle dans l’acceptation des évaluations en milieu de travail. Les responsables d’établissements qui ont déjà pratiqué les évaluations en milieu de tra- vail émettent un avis plus positif que les autres. En conclusion, précisons que l’introduction générali- sée des évaluations en milieu de travail est en bonne voie et qu’à l’avenir, elle doit faire partie intégrante de la formation postgraduée de manière encore plus évi- dente. Crédit illustrations ETH Zurich Références 1 Rogausch A, Berendonk C, Giger M, Bauer W, Beyeler C. Objectifs et bénéfices de l’évaluation en milieu de travail dans la pratique clinique quotidienne. Une appréciation. Forum Med Suisse. 2012;12(10):214–17. 2 Montagne S, Kurmann J, JuckerKupper P, Beyeler C, Bauer W. Intro- duction de l’évaluation en milieu de travail (EMiT) par les sociétés de discipline. Premières expériences en psychiatrie et psychothé- rapie. Bull Méd Suisses. 2013;94(6):207–10. Correspondance: 3 Montagne S, JuckerKupper P, Berendonk C, Rogausch A, Beyeler C, Institute for Environmental Giger M. Trois années d’expérience avec l’Evaluation en milieu de Decisions (IED) travail (Mini-CEX et DOPS) dans la formation postgraduée médi- Consumer Behavior cale. Bull Méd Suisses. 2010;91(4):109–11. ETH Zürich CHN J 76.3 4 Sütterlin B, Burgermeister LC, Siegrist M, Bauer W. Résultats de Universitätstrasse 22 l’enquête 2014 sur l’évaluation de la formation postgraduée. Bull CH-8092 Zurich Méd Suisses. 2016;97(5):168–71. BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2017;98(30–31):938–940
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