La lettre - dossier musées
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quick time of thThedo Sommaire relations internationales et multilatérales Éditeurs responsables 2 Marc CLAIRBOIS, Martine LECLERCQ 36e Conférence de la Francophonie 3 Rédacteur en chef Actualités du Gaff Marc CLAIRBOIS Unesco 4 Rédaction Présence en France 5 Giacomo BAMPINI, Marie BRETON, Marc CLAIRBOIS, Sophie GERARD, Emmanuelle HAY, Mylène LAURANT, Martine LECLERCQ, Yvonne NEAP, activités à la Délégation Stéphanie PECOURT, Ariane SKODA, 6 Maxime WOITRIN Fédération en fête 8 Coordination Des acteurs, des talents Marie BRETON Activités de la Cocof 10 Conception graphique et maquette Bettina PELL – Paris Impression dossier musées Artoos group - Ganshoren Musées : réseau francophone 12 Tourisme : De nouveaux lieux à visiter 14 En couverture : Entreprises : Premier Sitem pour l’Awex 16 BPS22, Charleroi © Donald Van Cardwell économie et entreprises Retour sur Batimat 2019 18 Succès wallon à Natexpo 20 culture Première biennale Nova_XX 22 en bref 24 nouveaux gouvernements 27 Publication de la Fédération Wallonie- Bruxelles, de la Wallonie et de la Commission communautaire française 28 de la Région de Bruxelles-Capitale en à venir... France
éditorial The quick time LL e mouvement diplomatique de l’été 2019 a considérablement renouvelé l’équipe de la Délégation générale Wallonie-Bruxelles à Paris. J’ai le plaisir d’assurer les fonctions de délégué général depuis début septembre. Au même moment, mon collègue Maxime Woitrin, prenait ses fonctions de Conseiller. Zénon Kowal, Conseiller, nous a épaulés jusqu’à son départ pour une retraite bien méritée en novembre, et nous poursuivrons notre étroite collaboration avec Stéphanie Pecourt, la directrice du Centre Wallonie-Bruxelles. Nous pourrons également nous appuyer sur une équipe de collaborateurs locaux expérimentés ainsi que sur nos collègues de l’Awex, de Wallonie Belgique Tourisme et de la Cocof qui composent la Représentation Wallonie-Bruxelles à Paris. C’est véritablement une chance de disposer de toutes ces forces vives rassemblées en un seul lieu ici à Paris pour développer notre coopération avec la France et au sein Marc Clairbois des organisations internationales basées dans la capitale. délégué général des Gouvernements de la Fédération Wallonie-Bruxelles Alors que s’ouvre un nouveau défi pour cette équipe renouvelée, je tiens ici à et de la Wallonie remercier ma prédécesseure Fabienne Reuter, pour le très bon travail qu’elle a accompli ces six dernières années avec son équipe. Mon objectif est clairement de poursuivre dans cette voie et d’intensifier nos liens bilatéraux avec la France et notre action multilatérale au sein de l’Organisation internationale de la Franco- phonie, de l’Unesco et de l’OCDE. Du changement, il y en a également eu au niveau politique avec la constitution des nouveaux Gouvernements de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Wallonie. Ces exécutifs, tous deux construits sur une coalition tripartite socialiste, libérale et écolo, ont fait de la solidarité sociale, du redéploiement économique et de l’urgence climatique leurs principales priorités. Ce fut un réel plaisir et un grand honneur de pouvoir accueillir le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Pierre-Yves Jeholet, et le président du Parlement, Rudy Demotte, lors de la célébration de la Fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Wallonie à Paris le 26 septembre. Notre coopération avec la France est intense et variée. Cette coopération est facilitée par la proximité géographique et par le partage d’une même langue, la langue française. Au niveau multilatéral, la Conférence ministérielle de la Franco- phonie fin octobre à Monaco a constitué un rendez-vous important dans la pers- pective du prochain Sommet de la Francophonie en automne 2020 à Tunis. Notre Représentation Wallonie-Bruxelles a accueilli également de nombreuses activités que je vous invite à découvrir dans la présente Lettre Wallonie-Bruxelles. Marc Clairbois
relations internationales et multilatérales The quick time FRANCOPHONIE 36 Conférence e Réconcilier l’Humanité et la planète LL a Fédération Wallonie- Bruxelles a participé à la 36e Conférence ministérielle de la Francophonie, qui s’est tenue les 30 et 31 octobre 2019 à Monaco. La délégation de la Fédération Wallonie- Bruxelles était emmenée par son © Antoine Jamonneau / OIF ministre-président Pierre-Yves Jeholet, également en charge des Relations internationales. Cette conférence avait pour thème Les ministres et les représentants des États et gouvernements à la CMF de Monaco « Réconcilier l’Humanité et la planète : perspectives dans l’espace franco- phone ». Les ministres francophones bilatérales avec la Secrétaire générale de ont eu l’occasion d’échanger sur ce la Francophonie, Louise Mushikiwabo, thème. La Principauté de Monaco, en ainsi qu’avec le ministre tunisien des af- partenariat avec l’Institut de la Fran- faires étrangères, Sabri Bachtobji, et la cophonie pour le développement du- ministre de la Culture et des Communica- rable (IFDD) de l’Organisation tions du Québec, Nathalie Roy. internationale de la Francophonie, a Cette CMF de Monaco a permis d’évo- organisé un événement portant sur le quer les prochains Jeux de la Francopho- « Tourisme durable et l’économie nie qui auront lieu en République © Antoine Jamonneau / OIF bleue : défis et opportunités pour les démocratique du Congo en 2021. petits États insulaires en développe- Les ministres francophones ont égale- ment (PIED) », pays situés au niveau ment assisté à la présentation de la de la mer et présentant des défis si- délégation tunisienne qui a fait le point Rencontre entre la Secrétaire générale de milaires en termes de développement sur les préparatifs du prochain Sommet la Francophonie, Louise Mushikiwabo et le durable. des Chefs d’Etat et de gouvernement de ministre-président L’occasion aussi pour le ministre-pré- la Francophonie qui aura lieu les 12 et 13 sident de rappeler les priorités de la décembre 2020 à Tunis. Il se réunira sur Fédération Wallonie-Bruxelles quant aux le thème suivant : « Connectivité dans la programmes de coopération et particuliè- diversité : le numérique, vecteur de déve- rement la mise en œuvre de la stratégie loppement et de solidarité dans l’espace pour l’égalité entre les femmes et les francophone ». hommes adoptée au Sommet d’Erevan La veille de cette CMF, le Conseil perma- ainsi que les domaines du numérique et nent de la Francophonie (CPF), a réuni de l’innovation en lien avec l’emploi des les Représentants personnels des Chefs © Antoine Jamonneau / OIF jeunes. Au plan politique, la Fédération d’État et de gouvernement de la Franco- Wallonie-Bruxelles poursuivra notamment phonie. La délégation de la Fédération le pilotage du Réseau de prévention de la Wallonie-Bruxelles était emmenée par radicalisation, FrancoPrev. Brice Gilson, directeur du Cabinet adjoint et nouveau représentant personnel du Participation du ministre-président, Pierre-Yves Jeholet Le ministre-président Pierre-Yves Jeholet ministre-président au CPF. Cette session a également pris part à un échange avec du CPF s’est penchée sur plusieurs as- (l’Agence universitaire de la Francopho- ses homologues francophones sur les pects importants de la coopération fran- nie, TV5 Monde, l’Université Senghor orientations et la gouvernance de la cophone, et notamment sur le dossier de d’Alexandrie et l’Association internatio- Francophonie. En marge de cette CMF, la langue française. Elle a également per- nale des Maires francophones), de pré- le ministre-président a eu des rencontres mis aux opérateurs de la Francophonie senter leurs activités de coopération. 2
Une Délégation au sein d’un Gaff dynamique active L a Délégation générale prend activement part aux activités du Groupe des Ambassadeurs francophones en France (Gaff), dont Marc Clairbois, délégué général, fait partie du Conseil d’administration. © Antoine Jamonneau / OIF Le Gaff est actuellement présidé par l’Ambassadeur de Roumanie, Luca Niculescu. Ces Groupes des Ambassa- © DR deurs, là où ils se trouvent, constituent L’Ambassadeur de Roumanie et la Secrétaire Rencontre avec le secrétaire d’État, des espaces d’échanges et de réflexion générale de la Francophonie Jean-Baptiste Lemoyne sur les enjeux de la Francophonie, mais également des lieux de rencontres avec les autorités et les partenaires du pays hôte. Parmi les actions organisées ces der- niers mois par le Gaff, on notera la ren- contre à l’Ambassade de Roumanie avec la Secrétaire générale de la Francopho- nie, Louise Mushikiwabo. L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a l’intention de s’appuyer sur le réseau des Groupes des Ambassadeurs franco- phones comme relais et vecteur de ses © DR actions et des valeurs francophones. Le Groupe des Ambassadeurs francophones de France Quelques semaines plus tard, le prési- dent du Gaff accueillait de nouveau ses collègues pour un petit-déjeuner rencon- La nouvelle équipe de la Délégation générale Wallonie-Bruxelles tre avec le secrétaire d’État français Jean-Baptiste Lemoyne. Cette rencontre a permis un échange de vues avec les membres du Gaff sur les enjeux de l’OIF à la veille de la Conférence ministérielle de Monaco. Le Grand Prix du Gaff a été remis à l’Ambassadeur de France, Claude Martin, pour son livre La diplomatie n’est pas un dîner de gala. Ce prix récompense un ou- vrage qui traite de politique, d’histoire ou de diplomatie. Il a été remis lors d’une cé- rémonie organisée le 30 janvier à l’Institut de France, en présence d’Hélène Carrère d’Encausse, Secrétaire perpétuelle de l’Académie française et d’académiciens. 3
relations internationales et multilatérales The quick time giques distinctes marquent ce paysage UNESCO de 900 km²: la Famenne, grande dépres- Les jeunes de Wallonie-Bruxelles sion schisteuse, l’Ardenne, vaste plateau pour la Paix Wallonie-Bruxelles à la composé principalement de roches gré- Le 20 septembre 2019, l’Athénée royal 40e Conférence générale seuses et la Calestienne, ressaut topo- de Rochefort-Jemelle a été primé au graphique calcaire extrêmement riche Concours international de créativité sur le en phénomènes karstiques. Ces phéno- thème de la Paix. Ce concours était orga- mènes karstiques sont parmi les plus nisé par France Télévisions et l’Unesco à riches de Belgique et d’Europe. l’occasion de la Journée internationale de Cela a motivé sa reconnaissance inter- la Paix célébrée dans le monde chaque 21 nationale en 2018, via son inscription septembre. L’école de Rochefort-Jemelle a sur la liste des Géoparcs mondiaux obtenu la mention spéciale avec cette ma- Unesco. Cette reconnaissance constitue gnifique photo accompagnée de la citation une fierté pour la Wallonie. A l’été 2019, du poète belge Julos Beaucarne retenue la Wallonie a organisé à Bruxelles l’ex- par les élèves « Ni toi ni moi ne sommes © Maxime Woitrin position « Célébrons le patrimoine de la faits pour la guerre. Nous sommes faits terre » consacrée à ce Géoparc et au ré- pour marcher résolument vers la lumière ». seau des Géoparcs mondiaux de L’objectif de ce concours est de favoriser la culture de Paix chez les jeunes par le Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement l’Unesco. Elle a attiré plus de 3 500 vi- supérieur siteurs. La Délégation à Paris a égale- biais de la création et la valorisation de la ment projeté la vidéo présentant le diversité culturelle, la culture étant un élé- Géoparc Famenne-Ardenne aux invités ment essentiel de l’Unesco pour construire de la Fête Wallonie-Bruxelles le 26 sep- la paix dans l’esprit des hommes et des tembre 2019. Par ces actions, la Wallo- femmes. Le jury international a sélec- nie démontre son engagement dans le tionné les lauréats parmi les candidatures programme des Géoparcs mondiaux de venant d’écoles de huit pays de par le l’Unesco et dans son action pour la pro- monde participant à cette première édi- motion des sciences naturelles. tion. Les Commissions nationales Unesco, dont la Commission belge francophone et germanophone, ont fourni leur appui pour © Maxime Woitrin l’organisation de ce concours. Plus d’informations : www.geoparkfamenneardenne.be Le délégué général Marc Clairbois, la minis- tre Bénédicte Linard et le délégué général adjoint Maxime Woitrin Cette 40e session de novembre 2019 se voulait un laboratoire d'idées pour tracer la future coopération multilatérale. Wallonie- Bruxelles y a contribué avec la participa- tion de deux ministres. « La mobilité académique permet de faire circuler les cerveaux, pas de les faire fuir » a insisté la ministre Glatigny lors de la réunion sur l’in- © Geopark Famenne-Ardenne clusion et la mobilité dans l’enseignement supérieur le 13 novembre. « La culture est un levier essentiel pour préserver nos démocraties» a souligné la ministre Linard au Forum des ministres de la Culture, Paysage du Géoparc Famenne-Ardenne qui a rassemblé plus de 120 ministres le 19 novembre. La Fédération Wallonie- Bruxelles a ainsi réaffirmé son enga- gement dans un multilatéralisme constructif. Elle a aussi été élue au Bureau du Comité intergouvernemental de bioéthique, une première pour Wallo- nie-Bruxelles. © Athénée royal de Rochefort-Jemelle Le Géoparc Unesco Famenne- Ardenne à l’honneur Le Géoparc Unesco Famenne-Ardenne s’étend sur huit communes (Rochefort, Durbuy, Marche...). Trois entités géolo- « Paix », le concours de la jeunesse au service de la Paix 4
Présence en France M ission du ministre Pierre-Yves Jeholet au Salon du Bourget Plus de 80 entreprises belges dont 54 wal- lonnes étaient présentes au 53e Salon international de l’Aéronautique et de l’Espace qui s’est déroulé du 17 au 23 juin 2019 à Paris-Le Bourget. Trois mi- nistres avaient fait le déplacement lors de la journée belge : François Bellot, ministre fédéral de la Mobilité, Pierre- © Violaine Barthelemy Yves Jeholet, ministre du Gouvernement wallon en charge de l'Économie et de l’Industrie, et Sophie Wilmès, ministre François Bellot, Sophie Wilmès, et Pierre-Yves Jeholet fédérale du Budget, de la Fonction pu- blique et de la Politique scientifique. Le 19 juin, ils ont rencontré des entreprises belges, de tailles très diverses, actives dans l’aéronautique, le spatial, l’infor- matique, l’armement et les produits technologiques. La plupart de ces entre- prises étaient rassemblées au sein du stand Belgian Aerospace. La Fédération Wallonie-Bruxelles au Festival d’Avignon Forte présence ministérielle en juillet 2019 au Théâtre des Doms en marge du Festival d’Avignon : le ministre-pré- © Ronald Dersin sident Rudy Demotte, les ministres Alda Greoli et Rachid Madrane ainsi que l’Administratrice générale de WBI, De gauche à droite, Rachid Madrane, Pascale Delcomminette, Alain Cofino Gomez, Fabienne Pascale Delcomminette. Reuter, Rudy Demotte et Alda Greoli. La programmation de notre théâtre était riche. Il y en avait pour tous les publics, homme de Cro-Magnon, entreprend une ton inspiré de La Montagne magique de des enfants aux passionnés de nou- traversée ludique de l’Histoire. Thomas Mann ; et On est sauvage velles technologies. Pour le jeune public, Le public adulte a pu apprécier les comme on peut du collectif Greta Koetz, figuraient notamment à l’affiche les pièces pièces Crâne de Patrick Declerck et An- drame de l’absurde riche en improvisa- Suzette Project de Daddy Cie, un spec- toine Laubin, un récit en trois actes tions, humour noir et passions. Enfin, tacle qui interroge la vision de la famille d’une opération à crâne ouvert ; Des ca- une pièce de théâtre numérique et mu- et de ses différents modèles et qui com- ravelles et des batailles d’Elena Dora- sicale Le Grand Feu mise en scène par bine des vidéos documentaires avec le tiotto et Benoît Piret, qui a emmené le Jean-Michel Van Den Eeyden dont les jeu théâtral et gestuel. Ou encore, Grou public dans un voyage magique au sein effets digitaux ont été préparés par où un enfant d’aujourd’hui, à côté d’un d’un curieux microcosme utopique au Dirty Monitor. 5
activités à la Délégation The quick time Fédération en fête à la Délégation Wallonie-Bruxelles L a Fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles a été célébrée le 26 septembre à la Délégation générale à Paris. Le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Pierre-Yves Jeholet, et le président du Parlement, Rudy De- motte ont rehaussé cette célébration de leur présence. Plus de 250 invités étaient présents, parmi lesquels l’Admi- nistratrice de l’OIF, Catherine Cano, plu- sieurs ambassadeurs, parlementaires, ainsi que de très nombreux partenaires de la coopération développée en France et au sein des organisations internatio- © Cyril Bailleul nales par la Fédération Wallonie- Bruxelles et la Wallonie. On notera également la présence d’une délégation de l’Assemblée nationale du Cap Vert in- vitée par le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et emmenée par son président Jorge Dos Santos. Cette Fête à Paris arrivait quelques jours à peine après la mise en place des nouveaux gouvernements de la Fédéra- tion Wallonie-Bruxelles et de la Wallo- nie. Après le discours de bienvenue du délégué général, Marc Clairbois, le © Cyril Bailleul © Cyril Bailleul ministre-président Pierre-Yves Jeholet, également en charge des Relations internationales, a saisi cette opportu- Pierre-Yves Jeholet Rudy Demotte nité pour présenter les grandes priorités de son gouvernement : redéploiement économique, développement durable et solidarité sociale. Il a également décrit ses ambitions sur le plan international. De même, le président Rudy Demotte a esquissé les défis et les enjeux de son Parlement lors de cette nouvelle législature. En marge de cette réception, a été projeté © Cyril Bailleul © Cyril Bailleul un film présentant le Géoparc Famenne- Ardenne. Il s’agit du premier site en Belgique à être reconnu Géoparc mon- Le délégué général, le président du Parle- Le président de l’Assemblée nationale du dial par l’Unesco. ment, l’administratrice de l’OIF, le ministre- Cap vert, le président du Parlement, le président et le délégué général adjoint délégué général et le ministre-président 6
De la réalité virtuelle à la simulation numérique Le 2 juillet 2019, la Délégation générale Wallonie-Bruxelles à Paris a organisé, pour la deuxième année consécutive, un événement en collaboration avec les pôles de compétitivité de la santé Bio- Win et Medicen. Cette rencontre a porté sur « Réalité augmentée, réalité virtuelle © Giacomo Bampini et simulation numérique dans la © Y. Neap santé ». Le hub Digital Wallonia de Paris a également été associé à l'opération. Sylvie Ponchaut, directrice générale de BioWin Didier Viviers, Secrétaire perpétuel La journée a été organisée en deux de l'Académie temps : la matinée fut consacrée aux visites de terrain et l’après-midi aux ateliers. Le matin, une délégation d’une ving- taine d’entreprises et centres de re- cherche wallons s’est rendue à Vélizy pour visiter le laboratoire 3D de Das- sault Systèmes et y découvrir l’espace playground et son hub d’innovation ou- verte. L’après-midi, rendez-vous était © Giacomo Bampini donné à la Délégation générale, boule- © Y. Neap vard Saint-Germain, pour un atelier conjoint avec les membres français de Le modérateur Stéphane Mortier Didier Viviers, Geneviève Schamps, Marc Medicen. La première partie de l’atelier et le professeur Jean-Noël Missa Clairbois et Xavier Lambrechts a porté sur la réalité virtuelle et aug- mentée tandis que la deuxième était Au-delà de l’Humain : L’individu, la médecine et le droit centrée sur la formation numérique en l’augmentation par la santé. La composition des panels était biomédecine Le 26 novembre 2019, la professeure mixte, donnant ainsi la parole à des en- Geneviève Schamps de l’UCLouvain a trepreneurs, des cliniciens et des cher- Nouveau rendez-vous du cycle de confé- présenté une conférence sur le lien entre cheurs. Un créneau horaire spécifique rences-débats « Au-delà de l’Humain » l’individu, la médecine et le droit. Cette a été consacré dans la journée aux por- lancé par la Délégation générale en fondatrice du centre de droit médical et teurs de projets et aux spin-offs, qui ont partenariat avec l’Académie royale de biomédical a passé en revue les dernières eu l’opportunité de « pitcher » face à un Belgique. avancées de la médecine, de l’intelligence public de partenaires potentiels. Le 24 octobre 2019, le professeur Jean- artificielle, de l’édition du génome humain Parmi les nouveautés de cette édition Noël Missa de l’Université libre de et des questions que ces avancées posent 2019, un espace démo en réalité vir- Bruxelles a abordé la question de l’Hu- en matière de droit. Cette discussion a tuelle et augmentée était installé dans main augmenté dans une perspective posé la question fondamentale du lien une salle de la Délégation pour y propo- philosophique, en présentant les princi- entre droit et science et, en cas d’absence ser des expériences immersives aux pales lignes de pensées autour de de loi, la nécessité d’aller plus loin dans la participants. l’augmentation de l’Humain ainsi que déontologie des chercheurs. des contextes dans lesquels elles se Les débats ont également porté sur l’op- sont développées. Par exemple : la portunité d’établir des normes internatio- conquête de l’espace, « comment adap- nales, notamment au sein de l’Unesco. La ter l’homme à la vie dans l’espace ? », conférence avait justement lieu le lende- « Est-il possible de concevoir un être hu- main de l’élection d’un expert de Wallonie- main génétiquement modifié pour sup- Bruxelles au Bureau du Comité inter- porter la force de gravité et les gouvernemental de bioéthique de l’Unesco, radiations cosmiques ? ». montrant une fois de plus l’engagement Mentionnons aussi la technologie de Wallonie-Bruxelles dans les débats CRISPR-CAS9, qui permet d’éliminer de éthiques. Cet évènement a clôturé le manière chirurgicale les prédispositions cycle de conférences-débats « Au-delà génétiques à certaines maladies ou en de l’Humain ». En 2020, la Délégation choisissant en partie les caractéris- Wallonie-Bruxelles poursuivra sa collabo- © Y. Neap tiques physiques de l’enfant. L’usage de ration avec l’Académie royale de Belgique cette « machine à écrire génétique » avec un nouveau cycle de conférences Visite de 3D Dassault Systèmes ouvre un débat éthique. sur l’homme et son environnement. 7
activités à la Délégation The quick time D e s a c t eur s, L a Représentation Wallonie- Bruxelles à Paris accueille de nombreuses activités sur le plan bilatéral et multilatéral. Ces évènements sont autant d’opportunités pour les institutions et les créateurs de Wallonie et de Bruxelles de mieux se faire connaître à Paris et dans toute la France. Exposition © Jérôme Galland The Golden ladies portraits En collaboration avec l’Awex, la Déléga- tion générale a accueilli du 9 au 12 sep- Vue de l’exposition à la Délégation tembre 2019 l’exposition « The Golden Café de rentrée des attachés en universités françaises en 2019 et ladies portraits », une magnifique présen- science et innovation 2020. Quelques bonnes gaufres lié- tation des œuvres de Luc Druez, consul- geoises et biscuits spéculoos artisa- tant en recherche textile et artiste belge. Le 19 septembre, la Délégation générale naux ont stimulé les échanges des Lors du vernissage, l’artiste a décrit son a organisé dans ses locaux le désormais participants. travail, tant artisanal qu'industriel, qui traditionnel Café de rentrée du Réseau Parmi les activités programmées dans s'appuie principalement sur l'expérimen- des conseillers et attachés scientifiques les mois à venir, notons une rencontre tation par le mélange des fibres natu- et technologiques des ambassades à avec le MEAE sur la diplomatie scien- relles et techniques dans leur rapport Paris. Une trentaine de représentants di- tifique, avec l’Institut national de la avec la lumière. Luc Druez travaille éga- plomatiques ont participé à cette acti- Recherche agronomique et l’Associa- lement de plus en plus avec des maisons vité et ont travaillé au sein d’un Café du tion des Instituts Carnot, ainsi qu’un de haute couture et propose une nou- Monde afin de définir un plan de rencon- déplacement en Normandie pour y velle vision des fibres nobles et des mé- tres et d’activités de réseautage avec rencontrer les acteurs de la recherche langes de fils innovants. les institutions, centres de recherche et et de l’innovation. © Jérôme Galland Y. Neap Maxime Woitrin, Luc Druez, Marc Clairbois et Les attachés scientifiques et technologiques des ambassades réunis Zénon Kowal à la Délégation générale 8
des talents Belgian Fashion Awards Le 27 septembre, la Représentation Wallonie-Bruxelles a accueilli, en marge de la Fashion Week à Paris, un événe- ment de la troisième édition des « Belgian Fashion Awards ». Ce projet, destiné à faire rayonner la mode belge, est orga- nisé par Wallonie-Bruxelles Design Mode (WBDM), Flanders District of Creativity, Brussels Fashion and Design Platform, Le Vif Weekend et Knack Weekend. Les Belgian Fashion Awards visent à récom- penser les talents établis et en devenir du secteur. Cet évènement, accueilli par la Déléga- tion générale Wallonie-Bruxelles et par l’Awex à Paris, a rassemblé les membres du jury, les nominés, les organisateurs et la presse. © Noémie Boone Prix littéraire des Sables d’Olonne La Délégation générale Wallonie- Belgian Fashion Awards Bruxelles a accueilli le 14 octobre la re- mise du Prix littéraire des Sables d’Olonne. Ce prix, créé en marge du Festival Simenon, récompense chaque année un roman qui s’inscrit dans l’es- prit de l’œuvre de Simenon. Le jury lit- téraire, présidé par l’écrivain belge Armel Job, a décerné ce prix à Guy Boley pour son roman Quand Dieu boxait en © Adline Jaafri © Adline Jaafri amateur paru aux éditions Grasset. Après une brève introduction de Marc Belgian Fashion Awards Belgian Fashion Awards Clairbois, délégué général, et de François Perilleux et Didier Gallot, respective- ment président et Fondateur du Festival Simenon, l’écrivain et essayiste Jean- Baptiste Baronian a présenté un ex- posé sur « Simenon et la littérature en solitaire ». Le Festival Simenon, qui fêtait en 2019 son 20e anniversaire, bénéficie depuis © Adline Jaafri © Adline Jaafri plusieurs années du partenariat de Wallonie-Bruxelles International et de la Délégation générale à Paris. Festival Simenon, Prix littéraire des Sables Le Festival Simenon à la Délégation d’Olonne générale 9
activités de la Commission communautaire française The quick time Un espace pour L e tissu associatif, pilier de l’accompagnement des familles pour une transition numérique inclusive À l’initiative de la Commission communau- taire française, une cinquantaine d’opéra- teurs.trices de terrain bruxellois.ses et franciliens.nes ont participé le 12 juin 2019 à un séminaire organisé à la Délé- gation Wallonie-Bruxelles dans le but de mettre en évidence les actions qu’ils en- treprennent pour réduire le fossé entre ceux qui ont accès au numérique et ceux qui en sont exclus et qui œuvrent ainsi à la création d’une société numérique plus équitable et plus accessible. En matinée, les participant.e.s ont pu ap- précier les analyses de différents spécia- listes tant belges que français.e.s sur la Patrick Verniers, président du Conseil supérieur de l’éducation aux médias de la Fédération Wallonie- Bruxelles , Périne Brotcorne, sociologue, chercheuse au Centre Interdisciplinaire de Recherche thématique de la transition numérique. Travail, État et Société (CIRTES) de l’UCL, Anne-Sylvie Pharabod, chargée d’études au sein du Anne-Sylvie Pharabod, chargée d’études département SENSE d’Orange Labs au sein du département de recherche en sciences sociales d’Orange Labs (Sense), Enfin, Jeanne Bretécher, consultante, spé- s’est penchée sur les usages des nouvelles cialiste du mécénat d'entreprise, co-fonda- technologies dans la vie privée sous l’effet trice du cabinet G2C, a plaidé pour un des nouvelles technologies de communica- changement de paradigmes, une alliance tion. Elle s’est également intéressée au collaborative «Socialtech » entre les entre- partage des équipements numériques et preneurs.neuses des technologies et des contenus numérisés (musique, photo- celles.ceux du social. «Plus de technologie graphies) dans les familles. dans le social et plus de social dans la Périne Brotcorne, sociologue, chercheuse technologie ». L’innovation sociale qui en sociologie au sein de la Chaire Travail- doit aujourd’hui s’appuyer sur ces deux Université à l’Université catholique de segments distincts – le social et la tech- Louvain et chercheuse au Centre Interdis- nologie – doit pouvoir être encouragée Anne-Sylvie Pharabod, Françoise Goffinet de ciplinaire de Recherche Travail, État et par les décideurs, soutenue et financée l’Institut pour l’Egalité des Femmes et des Société (CIRTES) de l’UCL s’est interrogée par les pouvoirs publics afin que l’écono- Hommes, Patrick Verniers sur les inégalités sociales face aux tech- mie sociale ne soit pas condamnée à subir nologies numériques. un retard dans cette transition numérique. Patrick Verniers, président du Conseil L’après-midi permit aux participiant.es de supérieur de l’éducation aux médias de la prendre part à deux ateliers. Le premier in- Fédération Wallonie-Bruxelles, professeur titulé «Accompagner les familles pour une et président du Master en éducation aux transition numérique plus inclusive» a été médias à l’IHECS (Institut des Hautes animé par Moussa Dioum, coordinateur Études des Communications Sociales) et de l’Espace Cultures & Développement maître de conférence invité à l’UCLouvain, asbl et par Elodie Duwelz, chargée de mis- a quant à lui abordé la question de l’édu- sion partenariats à la Fédération nationale cation face aux risques d’Internet. des écoles des parents et des éducateurs. 10
innover Le second, « Accompagner les organisa- Répondant à ce souhait de renforcer et de tions dans la formation et l’animation de promouvoir davantage la présence de Journée mondiale du jeu dédiée leurs publics à la transition numérique », a créateurs bruxellois et de leurs œuvres au à l’accessibilité du jeu aux été animé par Denis Stokkink, fondateur sein de la vitrine parisienne qu’offre le personnes présentant des de Pour la Solidarité, et par Sylvie Nouaille, Centre, une première collaboration a vu le besoins spécifiques consultante, responsable de projets jour lors de la tenue de l’exposition dédiée La Commission communautaire française d’innovation sociale et fondatrice de au Prix Médiatine qui a été programmée organisait le 28 mai à la Délégation géné- l’Auberge des optimistes. du 12 juin au 1er septembre 2019. Reflet rale Wallonie-Bruxelles une rencontre entre Gageons que cette journée riche en ré- de la recherche plastique contemporaine, ludothécaires français et belges ayant pour flexions et en débats permettra aux ac- ce prix récompense de jeunes plasticiens objectif d’interroger plus particulièrement teurs.trices du secteur de l’économie souhaitant dynamiser la création actuelle la fonction éducative et sociale du jeu. sociale et solidaire de nouer des partena- et confronter leur réflexion au regard d'un Les principes directeurs des ludothèques riats durables entre la région bruxelloise jury professionnel. Nombre des artistes sont de permettre à tous l’accès aux ac- et la région francilienne. lauréats de ce prix seront par ailleurs réin- tivités qu’elles proposent, de prendre en vités au Centre dans le cadre d’expositions compte la diversité des publics, de pro- « 100% Bruxelles » : un collectives. La seconde collaboration por- mouvoir la qualité des jeux et la profes- partenariat entre la Commission tait sur l’organisation d’une soirée le 22 sionnalisation du métier de ludothécaire communautaire française et le novembre 2019 «100 % Bruxelles» dédiée et d’adapter des activités ludiques aux Centre Wallonie-Bruxelles à la projection d’un film primé dans le besoins des enfants et des familles. cadre du Festival du Cinéma Méditerra- À travers l’accueil des familles, la relation Depuis plusieurs années, le Centre néen (« Pour vivre heureux » de Dimitri et le lien particulier parent-enfant et les Wallonie-Bruxelles à Paris a été soutenu Linder et Salima Sarah Glamine, Prix du relations intergénérationnelles, le jeu ap- par la Commission communautaire fran- Public 2018) et à la promotion de deux paraît comme un outil de soutien à la pa- çaise pour mener des opérations de valo- groupes de musique spécialement fémi- rentalité. Il permet de soutenir les risation de la création culturelle de nins, qui ont participé au Festival Franco- parents et de les aider à construire les re- Bruxelles dans la Capitale française. faune (Cloé du Trèfle et Blondy Brownie). pères nécessaires à leur rôle. Le jeu est Bruxelles connaît une vie culturelle intense un objet de médiation et est médiateur et foisonnante parce qu’elle est située au des relations. Il permet notamment de carrefour des cultures européennes, communiquer, de s’exprimer, et de met- qu’elle entretient des relations privilégiées tre aussi en interaction des individus de avec les régions voisines et qu’elle occupe tous âges et de toutes cultures. une place stratégique au niveau mondial, Certaines ludothèques ont souhaité ap- en particulier au travers de son statut de porter une réponse personnalisée aux be- capitale de l'Europe. Ce statut se répercute soins des personnes handicapées et de au niveau culturel: elle est une ville impor- leur entourage. C’est pourquoi, leurs tante pour la danse contemporaine, les équipes ont créé et adapté des jeux pour arts visuels, l’art contemporain, le cirque… leur permettre de jouer comme tout le Dès lors, la valorisation sur la scène monde. C’est ainsi que l’on trouve parmi internationale de la politique culturelle les collections aussi bien des jeux d’édu- mise en œuvre par la Commission com- cation, de coopération, de déplacement, munautaire française doit donc tout na- d’expérimentation autour des sens et des turellement s’inscrire dans le cadre de jeux de société dédiés à différents thèmes. ses priorités. Trois spécificités semblent Cette réflexion permettra de mettre en évi- devoir être plus particulièrement valori- dence que loin d’être cantonné.e.s au prêt sées : la dimension francophone de la de jeux familiaux, les ludothécaires se font Région bruxelloise, les apports culturels aujourd’hui animateurs.trices à la rencon- des migrations et du dialogue entre les tre de la société civile. Cet engagement so- © James Climente cultures et enfin les nouvelles cultures cioculturel renforce l’idée que le jeu est émergentes (issues ou non des écoles plus que jamais une activité ressource bruxelloises d’art et de création). pour tous les publics, sans discrimination. Cloé du Trèfle 11
musées The quick time Musées : réseau Interview autour d’une nouvelle coopération I com Belgique Wallonie- Bruxelles participe à une nouvelle initiative pour renforcer la diversité linguistique et l’usage du français dans la coopération internationale des musées. La Wallonie compte près de 400 musées d’une variété inouïe, reflétant toute la ri- chesse de son patrimoine. Tous les arts, y sont représentés, de la musique à la photographie, de l’ancien au moderne, du sucre à la bande dessi- née. Des plus traditionnels, avec l'Espace © Atelier de Portzamparc - Nicolas Borel Arthur Masson à Treignes ou l'Hôpital Notre-Dame à la Rose à Lessines, aux plus contemporains, comme le Musée La Boverie à Liège, le Musée Hergé à Louvain- la-Neuve, le B.P.S. 22 ou le Musée de la Photographie à Charleroi. Musée Hergé, Louvain-La-Neuve Aussi wallons soient-ils, nos musées sont tournés vers l’international. Alexandre Chevalier, président d’Icom Avant tout, quel est le rôle d’Icom nements autour de valeurs partagées et Belgique et d’Icom Belgique Wallonie- et de ses antennes nationales ? de défis à relever ensemble. Or, comme le Bruxelles, a accepté de nous parler d’une Créé en 1946, Icom est un forum diploma- soulignent nos collègues français, « le nouvelle initiative aux résultats promet- tique rassemblant plus de 40 000 mem- monde des musées n’est pas identifié teurs: la création d’un réseau des musées bres issus de 138 pays et territoires pour comme un acteur-clé» de la Francophonie. francophones. répondre aux défis des musées dans le Les artefacts humains et les écofacts monde. En tant que forum d’experts, il for- (vestiges matériels issus du règne ani- mule des recommandations sur des ques- mal, végétal ou minéral) présentés dans tions liées au patrimoine culturel et établit un musée sont investis d’un contexte mé- des normes professionnelles et éthiques moriel qui se transmet par la parole ou la pour les activités des musées, y compris représentation, deux vecteurs éminem- la conception, la gestion, l’organisation et ment influencés par la culture et la la protection des collections. Le comité na- langue utilisée. tional belge de Icom agit comme entité re- Les musées sont, comme le rappelle présentative des musées belges auprès l’Unesco, des médiateurs de la compré- des autorités. Il est membre fondateur hension interculturelle et les musées fran- d’Icom International. Depuis 1979, le cophones pourraient avoir une influence comité belge est composé de deux sec- considérable de par leur nombre. Mais, tions linguistiques. faute de se positionner comme acteur dans ce domaine, leur rôle potentiel reste Pourquoi créer un réseau des ignoré. musées francophones ? Le français est la cinquième langue la Quelle est la genèse du projet ? plus parlée dans le monde. Il unit, au sein Icom compte trois langues officielles : le de l’Organisation internationale de la français, l’anglais et l’espagnol. Les règles ©DR Francophonie (OIF), 88 États et gouver- d’usage des langues sont respectées Alexandre Chevalier, président d’Icom Belgique et d’Icom Belgique Wallonie-Bruxelles 12
musées francophone internationale des musées dans les assemblées officielles de l’orga- nisation. Mais, force est de constater que certains textes ne sont plus traduits et que les échanges entre les membres se font de plus en plus en anglais. Face à cette situation, les comités français et belges se sont clairement positionnés pour la promotion du plurilinguisme et en particulier du français. Le comité national français d’Icom a donc proposé aux comités nationaux utilisant le français de se rencontrer en septembre 2019 à Kyoto, afin d’évaluer l’intérêt de créer un réseau des musées franco- phones. Une vingtaine de représentants de comités nationaux africains, asia- tiques, européens et américains ont participé à la réunion. © WBT - Denis Erroyaux Quels sont les résultats attendus ? Le réseau doit permettre la réalisation Musée de la Photographie, Charleroi d’une série de projets. Un guide des mu- sées francophones est en cours de pré- paration. L’idée est de valoriser les « utiliser au service de la paix, de la coo- ressources des musées dans une langue pération, de la solidarité et du dévelop- partagée et d’échanger les bonnes pra- pement durable », nous sommes au tiques en termes d’expositions, média- cœur de ce que sont les valeurs mêmes tion et circulation des collections. Le exprimées par les professionnels des projet comprend aussi la réalisation d’un musées. Il est donc clair que les musées inventaire d’expositions susceptibles peuvent être des acteurs puissants de d’« itinérer » d’un pays francophone à l’au- la culture francophone. tre. Il est prévu d’organiser des forma- tions, échanges de professionnels, Quels sont les bénéfices de la accueils d’étudiants francophones. Enfin, coopération internationale pour nous voulons faciliter des partenariats nos musées ? scientifiques de haut niveau et encoura- Facteurs essentiels d’attractivité touris- © DR ger la co-production d’expositions. tique, les grandes expositions des musées La délégation d’Icom Belgique à Kyoto s’inscrivent aujourd’hui dans une écono- Comment le réseau pourra-t-il mie mondialisée. Les œuvres se prêtent contribuer à la promotion et s’échangent, temporairement ou plus de la langue française, durablement. Produire une exposition est Par ailleurs, les musées aspirent à être du plurilinguisme et des valeurs un investissement certain et les coûts de actifs dans un réseau professionnel francophones ? traduction d’une langue à l’autre des pan- d’échange de compétences. Se connaî- Si l’on considère, en se référant à la neaux, des notices et des catalogues peu- tre, savoir quelle est la richesse des pro- Charte de la Francophonie, que la Fran- vent vite devenir rédhibitoires. Coproduire ductions muséales dans sa langue, cophonie exprime la conscience « des ou développer l’itinérance des expositions projeter des échanges, assurer des for- liens que crée entre ses membres, le dans une sphère linguistique unique est mations conjointes, partager des savoir- partage de la langue française et des une clé de réduction des coûts et de par- faire, sont les résultats escomptés les valeurs universelles » qu’elle souhaite tage de bonnes pratiques. plus importants. 13
musées The quick time De nouveaux lieux M usées immersifs, faisant la part belle à l'expé- rience, s’insérant en pleine ville ou dans un petit village ardennais, dans un bâti ancien ou une architecture contemporaine, revue des lieux récents à inscrire au programme de votre voyage « arty » en Wallonie. Les nouveautés culturelles ne se sont pas arrêtées à la vague des Musée Hergé (2009) ou des cinq ouvertures muséales de Mons Capitale européenne de la Culture (2015). Dernier-né, le Trinkhall Museum a fêté son ouverture en mars 2020 (report suite au Covid-19, ndlr). Il s’agit d’une rénovation architecturale et de la réouverture muséale de l’emblé- © M. Thies Creahm.be matique « Trink-Hall », anciennement Madmusée et Madcafé. Voilà près de dix ans que la Ville de Liège et l’asbl Créahm avaient proposé un projet de rénovation Trinkhall Museum à Liège du bâtiment situé dans le parc d’Avroy ; Le résultat est superbe avec une lumière projet soutenu par la Fédération Wallonie- naturelle diffuse dans tout le bâtiment et Bruxelles et confié à l’Atelier d’architec- vue à 360 degrés sur la ville et la Cita- ture Beguin-Massart. La réhabilitation et delle depuis la terrasse panoramique. l’extension du bâtiment se sont concréti- sées par une enveloppe translucide auda- Notons aussi le Mudia qui a ouvert ses cieuse, englobant l’ancien bâtiment des portes le 10 septembre 2018 à Redu, années 60. Près de 3 000 œuvres d’art village du Livre, dans le Luxembourg réalisées par des personnes handica- belge. Cette « attraction-musée » pro- pées mentales y sont conservées et pré- pose plus de 300 œuvres présentées © ledelta.be sentées au public. Les espaces dédiés à comme un livre pop-up en 3D. Son ori- la collection couvrent 400 m2 au premier ginalité a attiré plus de 25 000 visiteurs Le Delta à Namur étage et des espaces d’expositions tem- en Ardenne belge dès la première poraires sont aussi prévus. année. Sur 1 000 m2 et vingt salles, le Mudia présente quarante-six mouve- Architectes : Rudy Ricciotti et cabinet d'architectes p.HD © M. Veroorten - Ce n’est pas un musée, mais une autre ments artistiques différents. Peintures, nouveauté à ne pas manquer : Le Delta, sculptures, dessins, BD, photographies, inauguré à Namur en septembre 2019. Ici, cinéma… les œuvres cohabitent dans la programmation mêle cinéma, théâtre, un parcours pédagogique, ludique, digi- danse, musique et arts plastiques. Deux tal et high-tech. Initié par un amateur ans de travaux menés sous l’égide de l’ar- d’art belge, Eric Noulet, et enrichi de chitecte Philippe Samyn et le cabinet Tho- collections privées belges et internatio- mas et Piron, pour un coût de 25 millions nales, le musée réunit des originaux de Ville de Liège d’euros, ont redonné vie à cette ancienne renom (Véronèse, Van Dongen, Picasso, maison de la Culture construite en 1964. Toulouse-Lautrec…). La Boverie à Liège 14
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