Rétrospective culturelle - kulturissimo

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Rétrospective culturelle - kulturissimo
N° 173 13 décembre 2018

Rétrospective
                   Paraît le deuxième jeudi
                             du mois dans

  culturelle
Rétrospective culturelle - kulturissimo
2                                                                                               Sommaire - Editorial                               N°173

                                                                                           3:   Editorial Alvin Sold

                                                                                Accent aigu: Rétrospective culturelle
                                                                                      4, 5:     Unesco. 2018: Année du patrimoine cultrurel
                                                                                                (Simone Beck et Robert L. Philippart)
                                                                                      6, 7:     Culture et déculturation. Héros et bouffons du déclin
                                                                                                (Jean Sorrente)
                                                                                      8, 9:     Cinéma et société. Stéphane Brizé et le cinéma social
                                                                                                (Franck Colotte)
                                                                                       10,:     Zwischen Realität und Fiktion. Alles Fakt oder was?
                                                                                                (Josiane Kartheiser)
                                                                                        11:     Letter from England. Innovative Art (Diana White)

                                                                                Musique:
                                                                                  12, 13:       „rainy days“ 2018. Wie wirklich ist die Wirklichkeit?
                                                                                                (Martin Möller)
La culture, ce n’est pas
ce qui reste quand on a                                                         Beaux-Arts:
                                                                                  14, 15:       20 années d’art au Luxembourg. Défis et limites - 1re
tout oublié, mais au                                                                            partie (Enrico Lunghi)
contraire, ce qui reste à
connaître quand non ne                                                          Littérature:
                                                                                  16, 17:       Prix Nobel ou pas Prix Nobel. Nikos Kazantzakis
vous a rien enseigné                                                                            (Michel Decker)

(Jean Vilar)
                                                                                Ici et ailleurs:
                                                                                  18, 19:       Billet de Crète. La fin des Mémorandums?
                                                                                                (Iraklis Galanakis)
                                                                                        20:     Gramma apo tin Ellada. Das ANKAA-Projekt
                                                                                                (Linda Graf)
                                                                                        21:     Der europäische Krieg 1939-1945 (9).
                                                                                                Verteidigungslinien in Westeuropa (Tino Ronchail)
                                                                                  22, 23:       Leistung: „sehr unzureichend“. Bilanz der „politischen
                                                                                                Kommission“ Juncker (Jim Schumann)
                                                                                  24, 25:          Der Bürger, der was vermisst. Robin (Frank Bertemes)
                                                                                  26, 27:       Christlichliberaler Sozialismus. Ideologismen
                                                                                                zerschellen an der Realpolitik (Carlo Kass)
                                                                                        28:     Skizzen aus Paris. Librairie La Musardine
                                                                                                (Pascale Velleine)
                                                                                        29:     Chroniques parisiennes. De quelle mémoire
                                                                                                sommes-nous les dépositaires? (Clotilde Escalle)
                                                                                        30:
Impressum:
                                                                                                Chères questions et affirmations gratuites.
                                                                                                Gnomorrhagie Esprit (Paul Hemmer)
Editeur: Editpress Luxembourg S.A.                                                      31:        In the air. Books again (Ariel Wagner)
Coordination générale: Alvin Sold; Coordination technique: Coryse Koch
Coordination extérieure: Ian De Toffoli, Ariel Wagner
Toute correspondance est à adresser exclusivement à kulturissimo@editpress.lu   Retour sur image
Supplément du Tageblatt du 13 décembre 2018                                             32:     By Gado
Site internet: http://www.kulturissimo.lu
Prochain numéro: 11 janvier 2019 – Clôture rédactionnelle: 20 décembre 2018
Rétrospective culturelle - kulturissimo
Sommaire - Editorial                                     N°173     3

                                                 Alvin Sold

                 Elle est vitale
  Q
                uel adjectif précise au mieux la        Là, nous allumons un brûlot.
                fonction de la culture?
                                                        Les concepteurs de l’enseignement actuelle-
                Réflexion faite: vital.                 ment prodigué ont un objectif premier: pré-
                                                        parer les enfants et les jeunes au marché du
               La culture est vitale, au sens pre-      travail. L’économie globalisée, libre, concur-
mier, pour l’individu, la communauté, les peu-          rentielle, définit clairement ses besoins du
ples, l’humanité.                                       moment, et laisse entrevoir ceux du futur
                                                        proche. Pour „réussir“, l’élève et l’étudiant
Que l’aimable lecteur, cultivé sans doute, ne           doivent pouvoir se concentrer sur les bran-
soit pas saisi d’effroi. Il ne sera pas interrogé sur   ches portantes, quitte à laisser de côté ou à
les arts, la philosophie, l’histoire, la littérature,   réduire celles qui ne servent qu’à la culture
les sciences ni même les religions; la seule            générale.
épreuve qu’il doit subir, se résume à une ques-
tion politique. A-t-il, avons-nous envie encore,        Or, si l’accomplissement et l’épanouissement
après tant d’essais échoués, de réclamer une            d’une vie supposent des revenus et des gains
fois de plus la montée en grade de la culture           décents, ils ne sauraient être complets sans
dans la hiérarchie des biens communs? Et                l’apport vital de la richesse immatérielle
donc, dans l’action publique?                           qu’apporte l’accès à la Culture.

Il y a, évidemment, un ministère de la Culture.         Cet accès requiert des connaissances et des
                                                        capacités qui commencent à être négligées
Mais il est toujours en „package“ avec un ou            gravement par l’école. L’apprentissage, puis
plusieurs autres ressorts. Octavie Modert fut si-       l’étude approfondie de l’allemand, du fran-
multanément ministre déléguée à la Fonction             çais, de l’anglais par exemple est l’indispensa-
publique et la Réforme administrative, ministre         ble clé à l’initiation aux cultures d’hier et
de la Simplification administrative, ministre aux       d’aujourd’hui des voisins européens; et l’on
Relations avec le Parlement, et ministre de la          sait d’expérience que la curiosité, une fois
Culture; Maggy Nagel qui lui succéda fut minis-         éveillée, conduit de découverte en décou-
tre du Logement et de la Culture; Xavier Bettel,        verte.
premier ministre, ministre de la Communica-
tion et des Médias, ministre des Cultes, ministre       A la bonne maîtrise des langues, il faut ajou-
de la Culture; Sam Tanson est ministre de la            ter, évidemment, l’éducation musicale et ar-
Culture et du Logement.                                 tistique, disciplines de plus en plus dimi-
                                                        nuées, hélas! dans les horaires courants.
On peut arguer que les ressorts ministériels sont
trop nombreux, qu’il faut en regrouper certains         Est-il trop tard pour bien faire? Jamais. La
pour des raisons pratiques, etc. Oui, mais ne se-       soif de culture(s) devra être satisfaite; c’est vi-
rait-il pas logique de réunir des domaines vrai-        tal pour une société humaine digne de ce
ment proches? La culture et l’enseignement pu-          nom, donc capable de sortir des schémas pu-
blic iraient très bien ensemble ...                     rement matérialistes du moment.
Rétrospective culturelle - kulturissimo
Accent aigu                                        N°173

                                                                UNESCO

                                   Ann e d
                             at i oine lt el
                                                 m      e ec             ber                  r

           ’année européenne du patrimoi-                                                         dre de ce nouveau parcours touristique.
           ne culturel a été très fructueuse                                                      La coopération entre les gestionnaires de
           pour l’ NESCO. Elle fut mar-                                                           l’ NESCO des sites de la rande Région
           quée par le lancement de                                                               a été initiée par un colloque organisé le
           l’ NESCO Site Management                                                               septembre à Bourglinster. Le         septem-
           pour „Luxembourg, vieux quar-                                                          bre, un premier forum de consultation ci-
tiers et fortifications“, la préparation de la                                                    toyenne a été organisé à Neum nster pour
candidature pour le projet „Man and                                                               l’ensemble de la one NESCO „Luxem-
Biosphere“, l’examen de la candidature                                                            bourg, vieux quartiers et fortifications“. Le
   NESCO du „ eopark Mullerthal“, le                                                              spot     „Luxembourg your orldheritage“
lancement d’un inventaire pour le patri-                                                          met en valeur le site NESCO de la capi-
moine immatériel, le        e anniversaire de                                                     tale, gr ce au talent des jeunes sportifs
l’inscription „The Family of Man“ dans le                                                         Alex Pilger, Sven Fielit et Lynn Jung.
registre „Mémoire du Monde“, l’organisa-
tion du cycle de conférences „Les rende -
vous de l’ NESCO“, et l’extension du Ré-
seau des écoles NESCO qui regroupe                                                                        te    ain et
désormais trois écoles fondamentales et
huit écoles secondaires.                                                                               son ad e de vie
                                                                                                  La présence de la sidérurgie est encore
  e ana e ent d n                                                                                 très palpable dans la topographie et la so-
   at i oine ondial                                                                               ciété du bassin minier. Suite à l’arrêt de
                                                                                                  l’exploitation minière, la nature et la végé-
                                                                                                  tation ont repris leurs droits et de nouve-
                                                                                                  aux écosystèmes se sont développés. La
  epuis le er décembre         , l’ NESCO                                                         réduction progressive de l’industrie sidé-
Site Manager travaille à la préparation et                                                        rurgique crée des friches dont une utilisa-
la mise en uvre d’un plan de gestion                                                              tion future gagne à être conçue par un
pour la one NESCO à Luxembourg-                                                                   processus participatif. ans le but de pré-
  ille. Sa mission va de pair avec des ac-               Le parc naturel Mëllerdall               server les réserves naturelles, d étudier la
tions de sensibilisation et de préparation                   © Vic Fischbach                      structure sociale, économique et culturelle
du      e anniversaire de l’inscription de                                                        de la région, et d’encourager enfin un dé-
„Luxembourg, vieux quartiers et fortificati-                                                      veloppement durable, la Commission lu-
ons“ comme patrimoine mondial. n co-             tronçon B du tram à travers la one tam-          xembourgeoise pour la coopération avec
mité de gestion réunissant les responsables      pon (Place de Bruxelles - Place de Paris).       l’ NESCO et le syndicat intercommunal
institutionnels, communaux et du monde             ans ces cas, l’accord de l’ NESCO à Pa-        ProSud sont en train de préparer une can-
associatif culturel et social a été mis en       ris a été sollicité, tandis que sur le terrain   didature des on e communes concernées
place pour étudier des projets importants        des forums de citoyens furent organisés          au programme „L’ omme et la Biosphè-
concernant l’urbanisme de la ville de Lu-        avec la ille de Luxembourg.                      re“ de l’ NESCO. La candidature décrira
xembourg et pour formuler des recom-             Le second volet de l’ NESCO Site Ma-             le rôle des différentes ones, y compris
mandations concernant l’observance des           nagement comporte la formation continue          comment l écosystème protégé contribue à
prescriptions de l’ NESCO pour la gesti-         et initiale. n E          IT a été élaboré à     la conservation des paysages et des espè-
on des sites à valeur universelle exception-     l’usage des écoles participant au Réseau         ces et comment la one implique les per-
nelle.                                           des écoles associées de l’ NESCO.         gui-   sonnes vivant dans la région, afin d être à
L’ NESCO Site Manager a suivi           pro-     des touristiques ont été formés pour assu-       l échelle des conditions du programme sur
jets ou chantiers, allant de la restauration     rer la nouvelle promenade „ NESCO“ à             l’homme et la biosphère (MAB) de
d’immeubles à la consolidation de ro-            travers la vieille ville. A noter que dans le    l’ NESCO. Le        juin dernier, le syndicat
chers, tout en passant par la consultation       cadre de ce projet, l’Administration des         intercommunal ProSud a été d’accord de
sur l’emplacement de deux monuments              Ponts et Chaussées a aménagé un jardin           porter la candidature des on e communes
commémoratifs. Les projets les plus              rosier en contrebas de la citadelle auban.       qu’il regroupe à ce programme fascinant
spectaculaires sont ceux concernant l élar-        ne brochure et une app avec audioguide         de l’ NESCO. La candidature sera soumi-
gissement du iaduc et l’aménagement du           en cinq langues ont été éditées dans le ca-      se à Paris en septembre       .
Rétrospective culturelle - kulturissimo
ccent aigu                                      N°173                 5
                                               cendants, comme les traditions orales, les       Cartier-Bresson, Dorothea Lange, Robert
                                               arts du spectacle, les pratiques sociales, les   Doisneau, August Sander, Ansel Adams
         Un géoparc                            rituels et événements festifs, les connais-      sont mises en scène d’une manière moder-
        au Mëllerdall                          sances et pratiques concernant la nature et
                                               l’univers ou les connaissances et le savoir-
                                                                                                niste et spectaculaire. L’UNESCO a mis
                                                                                                en place le programme „Mémoire du mon-
                                               faire nécessaires à l’artisanat traditionnel.    de“ pour renforcer la prise de conscience
                                               Le patrimoine culturel immatériel est un         de l‘état de préservation alarmant du patri-
En novembre 2017, le Parc naturel Mëller-      facteur important du maintien de la diver-       moine documentaire et de la précarité de
dall a soumis sa candidature au program-       sité culturelle face à la mondialisation         son accès dans différentes régions du
me des „UNESCO Global Geoparcs“. Les           croissante. Pour réussir cet inventaire,         monde. D’importantes collections dans le
géoparcs sont des espaces cohérents, où        chacun est appelé à inscrire les traditions      monde ont souffert des dommages divers:
les sites et paysages de portée géologique     et patrimoines immatériels qui lui sem-          pillage et dispersion, trafic illicite, de-
internationale sont gérés selon un concept     blent importants dans l’inventaire en ligne      struction, locaux et financement inappro-
global de protection, d‘éducation et de dé-    www.iki.lu, regroupant ce patrimoine en          priés ont contribué à mettre ce patrimoine
veloppement durable. À ce jour, on comp-       cinq catégories (Mendlech Iwwerliwwe-            en péril. De nombreux documents ont dis-
te 127 „géoparcs mondiaux UNESCO“              rungen an Ausdrocksweisen; Klenschtle-           paru à jamais, nombreux autres sont en
dans 35 pays qui                                                                                                        péril. Il arrive heu-
constituent un ré-                                                                                                      reusement que des
seau mondial qui se                                                                                                     documents       man-
définit par des terri-                                                                                                  quants réapparais-
toires géologiques                                                                                                      sent. La collection
reconnus et dont le                                                                                                     „The Family of
maintien et l‘étude                                                                                                     Man“ est mise en
sont       prioritaires                                                                                                 valeur au château
pour l’humanité.                                                                                                        de Clervaux et gé-
Pour devenir „Géo-                                                                                                      rée par le Centre
parc          mondial                                                                                                   national de l’Audio-
Unesco“, les critè-                                                                                                     visuel.
res UNESCO sont
clairs: La région
doit démontrer une
collaboration entre                                                                                                       Les ren-
les acteurs locaux et
l’engagement dans                                                                                                       dez-vous
le sens d’un déve-
loppement durable.                                                                                                          de
Le dossier élaboré
par le Parc naturel                                                                                                     l’UNESCO
Mëllerdall, en colla-
boration avec le
Ministère du Déve-                                                                                                     La Commission lu-
loppement durable                                                                                                      xembourgeoise
et des Infrastructu-                                                                                                   pour la coopération
res, département de                         Panorama du Rempart Vic Fischbach                                          avec l’UNESCO, en
l’Aménagement du                                                                                                       partenariat avec le
territoire,    et    le                                                                                                Cercle Cité et la Ra-
Groupe de travail Géologie, aborde tous resch Ausdrocksweeisen virum Publikum,                  dio socioculturelle 100,7, a organisé au
ces aspects. De nombreuses institutions et Gesellschaftlech Gebräicher, Rieden a                cours de l’année européenne du patrimoi-
organisations de la région et au-delà, ont Festlechketen, Wëssenschätz a Gebrä-                 ne culturel un cycle de conférences sur la
soutenu la candidature soumise le 24 no- icher, Fäerdegkete vun traditionellem                  notion du patrimoine, qui a pour
vembre 2017. Au mois de juillet 2018, une Handwierk).                                           l’UNESCO des connotations très diverses.
délégation d’experts venus de Finlande et                                                       Des spécialistes luxembourgeois et euro-
du Japon a visité la région candidate et                                                        péens ont présenté les programmes et les
mené des entretiens avec les acteurs. La                                                        analyses que la grande organisation inter-
décision de l’UNESCO sera publiée en av-                Patrimoine                              nationale consacre aux patrimoines cultu-
ril 2019.
                                                       documentaire                             rel, naturel, immatériel et documentaire.
                                                                                                Ils ont également abordé des aspects qui
                                                                                                dépassent la stricte notion de patrimoine:
                                                                                                Quelle influence a-t-il sur l’identité des
           Patrimoine                          Il y a 15 ans, „The Family of Man“, l’expo-      êtres humains qui le partagent? Quel rôle
           immatériel                          sition photographique coordonnée par
                                               Edward Steichen pour le Museum of Mo-
                                                                                                joue-t-il dans la cohésion sociale? Qu’en-
                                                                                                tend-on par patrimoine naturel? Com-
                                               dern Art de New York, a été inscrite au re-      ment gérer patrimoine et développement
                                               gistre    „Mémoire       du      monde   de      durable?
Le 10 septembre, le plan d’actions pour la     l’UNESCO“. Présentée pour la première            Le programme des „rendez-vous de
préservation, conservation et la mise en       fois en 1955, l’exposition se veut un mani-      l’UNESCO“ au Cercle-Cité a connu un si
valeur du patrimoine immatériel a été pré-     feste pour la paix et l‘égalité fondamentale     grand succès qu’un nouveau programme
senté au public. Celui-ci comprend les tra-    des êtres humains à travers la photogra-         est en cours d‘élaboration pour 2019. Les
ditions ou les expressions vivantes héritées   phie humaniste d’après-guerre. Les images        dates en seront annoncées à la presse ou
de nos ancêtres et transmises à nos des-       d’auteurs tels que Robert Capa, Henri            sur www.unesco.lu.
Rétrospective culturelle - kulturissimo
Accent aigu                                         N°173

                                                     C

                                            os et o ons
                                             d d lin
                                                                  e         rre e

           e l’avoue: je ne sais au juste ce        velles fictions ou qu’on s’engage dans des      inflation et une „fourmilière d’artistes“,
           que recouvre le mot „culture“. Le        voies fécondes. Mais si le nihilisme con-       o , remarque Octavio Pa , les différences
           Petit Robert le définit en plusieurs     tredit les exigences de la vie, s’il est un     s’annulent et „la diversité se résout en uni-
           temps. Il fait remonter une pre-         épuisement, un „ascétisme“, il peut en re-      formité“. François osse, dans La saga des
           mière occurrence à          , en plei-   vanche se vivre et se réaliser dans l’excès,    intellectuels français        -     , quand il
           ne Renaissance française, o il           la surabondance, la dépense. C’est l’ironie     évoque le phénomène de la culture de
désigne un enrichissement de l’esprit à la          du nihilisme que d être, pour la civilisati-    masse, en parle en termes „d’effondrement
faveur de connaissances „variées et éten-           on occidentale en phase finale d’anéantis-      culturel“: „Le public d’avant-garde récla-
dues“.      partir de      , il est „l’ensemble     sement, son propre „pharmakon“, son             me la novation constante, mais cette re-
complexe des représentations, des juge-             poison et son remède. Je pense notam-           cherche tourne à vide tant celle-ci est célé-
ments idéologiques,                                                                                                 brée pour elle-même, aux
des sentiments et                                                                                                   dépens de son contenu.
des        uvres     de                                                                                             L’industrie culturelle de
l’esprit qui se trans-                                                                                              masse, en substituant aux
mettent à l’intérieur                                                                                                  uvres des produits, semble
d’une communauté                                                                                                    bien avoir réussi à faire dis-
humaine“. Il y a                                                                                                    paraître la notion même
aussi, plus moder-                                                                                                  d uvre, attachée à la durée
ne, la notion de cul-                                                                                               et l’exceptionnalité de la
ture     de     masse,                                                                                              singularité.“ Je partage de
quand elle se diffu-                                                                                                même le point de vue de
se au moyen de                                                                                                         annah Arendt quand elle
„techniques indus-                                                                                                  estime que la culture de
trielles“. Littré pour                                                                                              masse ne sait plus distinguer
sa part lui associe                                                                                                 le beau du laid, que l’indus-
une ambition édu-                                                                                                   trie culturelle transforme la
cative. J’aime bien                                                                                                 culture en loisirs et l uvre
la définition qu’on                                                                                                 d’art en vulgaire marchandi-
trouve che Cicé-                                                                                                    se, condamnée à n être que
ron qui en fait un                                                                                                  l’objet d’une surenchère
principe       civilisa-                                                                                            spéculative      extravagante.
teur, un „cultus hu-                                                                                                C’est ainsi, puisqu’il en a été
manus“, un état de                                                                                                  question dans l’actualité ré-
civilisation,       que                                                                                             cente au sujet du „Bouquet
couronne la philo-                                                                                                  de tulipes“, que l’on peut
sophie, nourriture                                                                                                  ressentir les uvres de Jeff
de l me. Pourtant                                                                                                     oons, ses „Puppy“ et
toutes ces précieu-                                                                                                 „Rabbit“, ses chiens-bal-
ses définitions res-                                                                                                lons, ses homards géants et
tent insatisfaisantes.                                                                                              ses tulipes de baudruche
   ’un côté, on devi-                                                                                               multicolores, le kitsch ac-
ne une conception                                                                                                   compli dans la laideur et ce
verticale, un ordre                                                                                                 que Jean Clair appelle la
hiérarchisé de va-                                                                                                  „niaiserie“, que ne sauve
leurs, de l’autre, un                                                                                               peut-être que l’ironie, et qui,
nivellement,        une                                                                                             pour se faire valoir et se
uniformisation, une                                        e          ns   upp                                      gonfler d’importance, pha-
dépréciation de ces                                                                                                 gocytent des lieux de préfé-
mêmes valeurs.         peu près ce que Niet -       ment à l’art, en particulier à l’art d’au-      rence prestigieux comme ersailles ou le
sche entend par nihilisme, dont il se sert          jourd’hui. N’y a-t-il rien de plus confor-      palais de Tokyo.         écouvrir un ballon
pour caractériser la décadence propre à la          miste, d’éclectique, d’indigent, d’infantili-   noué en regard des beaux Lebrun de la ga-
civilisation occidentale, un déclin et une          sant, que l’art je dirais postmoderne au        lerie des laces ou le gigantesque chien
régression, o les valeurs suprêmes se dé-           sens large, un art o tout se vaut et revient    fleuri dans la cour du ch teau de Bad
valorisent, sans que soient créées de nou-          du pareil au même, un art qui génère une        Arolsen, c’est ce qu’un critique à la fois
Rétrospective culturelle - kulturissimo
ccent aigu                                       N°173

                                                       Banksy, „Girl with Balloon“

pressé et fatigué trouve un „choc des sty-      genre d’opération, quelle élévation ou en-      leries, l’étatisation de l’art, l’intervention-
les“. Quant à être dérangeant, subversif, à     richissement intellectuels, spirituels, mo-     nisme et la récupération qu’elles impli-
lever des tabous, comme le chantent les         raux, elle est censée offrir en dépit du bat-   quent, les options et les préférences des
„colporteurs culturels“, il suffit d’alléguer   tage médiatique et financier. Je croirais vo-   commissaires, les partis pris idéologiques,
le sextoy d’Anish Kapoor place endôme           lontiers que les tribulations spéculatives      n’ont-ils pas ce même caractère prescrip-
ou son „Dirty Corner“ („c’est le vagin de       du graffeur ne sont que la pointe émergée       tif? Le champion du pop’art, Jeff Koons, a
la reine qui prend le pouvoir“, déclare         de l’iceberg. La disparition de l‘ uvre an-     donc tout à fait raison, le kitch a gagné la
sans rire l’artiste) dans les jardins mis à     nonce la dématérialisation en cours. Plus       partie et l’art contemporain, avant ex-
mal de Le Nôtre, pour se persuader de           d‘ uvres, seulement des postures. Plus de       tinction des feux, n’est que l’art pompier
l’inanité de telles provocations. Mais la       réel, rien que des fantômes, voire des fan-     de notre époque. isionnaire, c’est en
palme revient, sans conteste, à la récente      tômes de fantômes. Le pied de nez de            19 1 que, digne héritier de Marcel Du-
affaire Banksy, à la vente aux enchères         Banksy annonce la couleur et anticipe le        champ, Piero Manzoni met en vente 90
chez Sotheby’s de „Girl with Balloon“, un       spasme ultime du nihilisme. Mais il est en-     bo tes de conserves contenant ses ex-
papier peint à l’aérosol et à l’acrylique qui   core un autre aspect significatif de l’esprit   créments. Il les nomme „Merda d’Artista“.
reproduit un graffiti de l’artiste. Une simp-   du temps, à savoir l’abandon de toute           Dans une vente aux enchères, en 2015,
le reproduction qui s’est vendue 1200000        fonction critique et la reprise en mains des    une bo te est adjugée à 202980 euros. Que
euros et qui, au dernier coup de marteau,       courants artistiques par des institutions       l’art soit de la merde et que celle-ci vaille
s’est autodétruite en fines lamelles, grâce à   qui se font prescriptives. Le commissaire a     son pesant d’or freudien vérifie on ne peut
une broyeuse intégrée.                          remplacé le critique et l’historien de l’art,   mieux l’analyse nietzschéenne du naufrage
On a là d’un côté une reproduction, un          les foires cuméniques la singularité créa-      culturel et civilisationnel qu’il interprète
acheteur aguerri dans la spéculation, des       tive.                                           dans le sens du nihilisme. On peut y ajou-
marchands, des critiques d’art transformés      Les grand-messes et l’institutionnalisation     ter le triomphe du mauvais go t et le mé-
en „médiateurs et courtiers“, comme les         de l’art me font penser aux Salons du I-        pris du beau. C’est pourquoi je m’en vou-
désigne Fran ois Bourricaud, de l’autre un        ème siècle, où s’exposait l’art officiel,     drais, pour ne pas désespérer tout à fait,
public en pâmoison devant tant d’esbrou-        académique, grand public, qu’on a bientôt       de ne pas citer Nicola Gardini qui dans sa
fe. Le graffeur, dit-on, voulait ainsi dénon-   étiqueté d’art pompier, comme a été pom-        magnifique livraison, ive le latin, histoi-
cer le marché de l’art et la spéculation.       pier, dans le monde communiste, l’aber-         res et beauté d’une langue inutile, écrit:
„Going, going, gone“, s’est-il esclaffé pour    rant réalisme socialiste prôné par Jdanov.      „La beauté est le visage même de la liber-
marquer sans doute le ridicule de l’adjudi-     Il y a eu plus récemment une période, elle      té,“ tandis que „la laideur, répandue dans
cation de son uvre. Je ne sais cependant        n’est peut-être pas close, où tout devait       tous les aspects et les formes de la vie, y
s’il a encaissé le chèque, car il para t que    être estampillé d’européen, puis de mon-        compris dans la nature“, est le propre des
la vente a quand même été finalisée. On         dialiste. La multiplication des institutions    régimes totalitaires. Comme Stendhal,
peut se demander de quelle expérience           culturelles, sanctionnant soit-dit en pas-      Nietzsche trouvait lui aussi que le beau est
culturelle, si ce n’est artistique, relève ce   sant la disparition du rôle joué par les ga-    une promesse de bonheur.
Rétrospective culturelle - kulturissimo
Accent aigu                                           N°173

                                                        Cinéma et société

                       St    ane i et
                        le in a so ial
                                                             Franck Colotte

           e dernier film en date de Stépha-                                                       bonheur. „Quelques heures de printemps“
           ne Bri é, „En guerre“, nous inci-                                                       (      ), quant à lui, met en scène un cou-
           te à revenir sur les productions                                                        ple mère ( vette vrard, interprétée par
           cinématographiques du en Lo-                                                               élène incent) - fils (Alain, interprété
           ach français, à porter un regard                                                        par incent Lindon) contraint à une co-
           rétrospectif sur les films qui ont                                                      habitation forcée qui fait ressurgir toute la
contribué à forger une marque de fabrique                                                          violence de leur relation passée : à sa sor-
: un cinéma social, engagé, militant - qui                                                         tie de prison, Alain ( ans), un ex-routier
fait souvent l’effet d’un uppercut médiati-                                                        bourru, retourne habiter che sa mère,
que, mais aussi profondément ancré dans                                                            une vieille dame tatillonne atteinte d’un
l’incitation à une réflexion de fond sur la                                                        cancer au cerveau. Pour eux, vivre ensem-
condition humaine ainsi que sur les possi-                                                         ble, c’est l’horreur : dans ces derniers mois
bles (indispensables ?) transformations de                                                         de vie, seront-ils enfin capables de faire
notre société.                                                                                     un pas l’un vers l’autre ? Comme elle se
                                                                                                   sait malade et inguérissable, elle décide, à
Le film dramatique et social „En guerre“                                                           défaut d’avoir réussi sa vie, de ne pas rater
(sorti en salle en mai         ), coécrit, co-                                                     sa mort en la provoquant avant l’heure : le
produit et réalisé par Stéphane Bri é, met                                                         jour J, elle se rend en Suisse o l’accueil-
en scène la lutte menée par un syndicalis-                                                         lent des spécialistes du „suicide assisté“.
te, joué par le talentueux incent Lindon                                                           Cette cérémonie funèbre est filmée à la
(qui prouve une fois de plus qu’arrivé au                                                          fois avec pudeur et rigueur, en insistant
sommet de son art, il est encore capable                                                           sur le regard du fils accompagnant cette
d’étonner même un public de fidèles),                                                              mère mal-aimée, mal aimante, jusqu à la
contre la fermeture d’une usine. Cette fres-                                                       fin qu’elle s’est choisie.
que sociale, qui met en avant „les misérab-                   iche du dernier il                   Le sixième long-métrage de Stéphane Bri-
les“ d’aujourd’hui (pour employer un vo-                     de t phane ri                           é, „La Loi du marché“ (         ), se focalise
cabulaire hugolien), les petites gens, les                                                         sur Thierry, un homme de cinquante et un
petites mains (expression qui résonne            d’amour sans issue qui, dans les silences et      ans, au chômage depuis des mois, à la fois
moins noblement que dans le domaine de           les regards, gagne en puissance. En s’inté-       personnage principal et moteur essentiel
la mode), prisonniers d’un système qui les       ressant aux tourments du c ur des petites         de l’action. Thierry est une sorte de „ a-
esclavagise autant qu’il opprime, est une        gens, Stéphane Bri é offre au cinéma fran-        niel Blake“ (film de en Loach avec dans
histoire vieille comme l’inégalité. Elle mé-     çais l’une de ses plus belles histoires           le rôle principal ave Johns,              ) à la
taphorise la violence symbolique et le mal-      d’amour. Mais qui sont les protagonistes          française : père et époux, il doit donc faire
être identitaire d’une classe sociale victime    de ce drame ordinaire ? Jean, un bon ma-          tout son possible pour retrouver un em-
de la loi d’airain et de la rentabilité. Qu’en   çon, un bon fils, un bon père et un bon           ploi, d’autant plus qu’il veut financer les
est-il au demeurant des autres productions       mari. Et dans son quotidien sans heurt,           études de son fils. Or, entre les absurdités
cinématographiques de Stéphane Bri é ?           entre famille et travail, il croise la route de   de Pôle Emploi et l’enfer des entretiens
Né en         , ce réalisateur, scénariste et    Mademoiselle Chambon (Sandrine iber-              d’embauche, il se retrouve éreinté par le
acteur français, nommé deux fois au César        lain, alias éronique), l’institutrice de son      système. Il retrouve pourtant enfin un em-
du meilleur réalisateur (et qui reçut par        fils. Il est un homme de peu de mots, elle        ploi : il devient agent de sécurité d’une
ailleurs le César de la meilleure adaptation     vient d’un monde différent : ils vont être        grande surface, mais est contraint de sur-
en         pour „Mademoiselle Chambon“)          dépassés par l’évidence des sentiments.           veiller les clients, de les traquer. Cet em-
forme avec incent Lindon un tandem qui           Leur amour ne va néanmoins pas de soi :           ploi le confronte quotidiennement à des
a produit plusieurs longs métrages ayant         Jean et éronique hésitent, oscillent au           situations difficiles, qu’il a de plus en plus
fait date dans l’histoire du cinéma fran-        bord de l’abîme. L’incapacité de Jean à           de mal à supporter. Pour garder son em-
çais. Et qui permit à chaque membre d’en-        s’exprimer est communicative, et la banali-       ploi, peut-il tout accepter ? Comme l’a
tre eux de s’affirmer et de trouver une pla-     té, l’inanité presque, des échanges verbaux       écrit Pierre Murat dans sa critique pour
ce de choix dans le monde du septième            entre les amoureux est à la fois déchirante       Télérama, „La Loi du marché est un film
art. Le duo Bri é-Lindon a d’abord été à         et comique. Stéphane Bri é, à travers la          sur ces humiliés et ces offensés. Sur un
l’origine de „Mademoiselle Chambon“              peinture fine d’un milieu social, travaille       système qui les pousse à s’humilier, qui
(      ), un film d’une grande délicatesse       sur la passion malheureuse et la répression       s’autorise à les offenser. C’est un film de
qui, tout en assumant parfaitement sa con-       des sentiments tout en donnant systéma-           combat. ne tragédie ordinaire“.
dition de spectacle, s’approche au plus          tiquement aux deux protagonistes l’im-            Le dernier opus de Stéphane Bri é répond
près de la vérité d’une magnifique histoire      pression révoltante de passer à côté du           au nom martial de „En guerre“ (              ) :
Rétrospective culturelle - kulturissimo
ccent aigu                                       N°173

                                                                                                                           temps que celles du
                                                                                                                           „système      social“
                                                                                                                           qu’il       dénonce.
                                                                                                                           Dans les films de
                                                                                                                           Stéphane Brizé, la
                                                                                                                           chaleur des senti-
                                                                                                                           ments et l’énergie
                                                                                                                           extraordinaire que
                                                                                                                           déploient les per-
                                                                                                                           sonnages, même les
                                                                                                                           plus écrasés, évite
                                                                                                                           l’écueil d’un ciné-
                                                                                                                           ma trop démonstra-
                                                                                                                           tif (ou au service
                                                                                                                           d’une idéologie po-
                                                                                                                           litique), bien que
                                                                                                                           toujours     militant.
                                                                                                                           La plupart de ses
                                                                                                                           productions, dans
                                                                                                                           lesquelles se conju-
                                                                                                                           guent souvent un
                                                                                                                           humour déconcer-
                                                                                                                           tant et une implaca-
                                                                                                                           ble analyse socio-
                                                                                                                           politique, évoquent
                                                                                                                           des situations con-
                                                                                                                           temporaines à leurs
                           Stéphane Brizé ( gauche) et Vincent Lindon ( droite)                                            tournages : elles
                                                                                                                           sont ainsi ancrées
                                                                                                                           dans une réalité so-
dans le cadre de la protestation des ou-          L’essai d’Erika Thomas, „Ken Loach. Ci-          cio-économique, dans des structures so-
vriers de l’usine Perrin d’Agen contre l’an-      néma et société“ (L’Harmattan, 2008),            ciétales, une hiérarchie sociale familières
nonce, par leur direction, de la fermeture        analyse onze films du réalisateur britanni-      aux spectateurs, qui peuvent par consé-
prochaine, Laurent Amédéo ( incent Lin-           que Ken Loach dans le but de de cerner le        quent assez aisément s’identifier aux per-
don), leader syndical à la tête de la contes-     discours critique de ce cinéaste engagé          sonnages et aux situations. Or, dans une
tation, un homme ordinaire, est contraint         qui, grâce à ses représentations cinémato-       interview donnée au journal „Les Echos“
de se lever avec les siens contre plus puis-      graphiques de l’engagement politique, de         à l’occasion de la sortie de „I, Daniel Bla-
sant que lui, et de devenir chef de guerre.       la rencontre amoureuse, du monde du tra-         ke“ (201 ), Ken Loach a déclaré : „Par le
Placé sous l‘égide d’un aphorisme de              vail et de l’univers familial, nous invite à     cinéma, j’ai cherché à dire la vérité du pré-
l‘écrivain allemand Bertolt Brecht („Celui        prendre conscience non seulement des             sent, à traduire la complexité de ce monde
qui combat peut perdre, mais celui qui ne         processus de construction et de décon-           le plus simplement et le plus directement
combat pas a déjà perdu“), ce film met en         struction identitaire (vécus par les person-     possible. ( ) Au fond, j‘étais porté par
évidence la redoutable mécanique de thril-        nages au c ur des conflits qu’ils traver-        cette conviction : la meilleure fa on de
ler social qui s’appuie sur les conflits, l’af-   sent), de la fragilité de l’identité professi-   s’impliquer dans son époque, c’est encore
frontement (entre les grévistes et la directi-    onnelle, la difficulté de l’acquérir et de la    de se battre“. Ces mêmes paroles auraient
on de l’usine) - ouvrant sans cesse de nou-       préserver, mais encore (et peut-être sur-        pu être prononcées par Stéphane Brizé,
veaux fronts, entre les travailleurs et leurs     tout) de l’existence d’univers familiaux op-     qui développe, depuis une dizaine d’an-
représentants, entre ces derniers et leurs        pressifs et répressifs ainsi que de structures   nées, une éthique de l’engagement consis-
soutiens politiques, jusqu’au sein même           sociales se caractérisant par un ensemble        tant à promouvoir, par les actes, un cer-
des représentants du personnel. Laurent-          de procédures destinées à dresser, contrô-       tain nombre de valeurs qui lui sont chères.
Lindon, qui a troqué la moustache et le           ler et punir les individus les plus vulnérab-    Comme l’explique l’Encyclopaedia Uni-
costume de l’agent de sécurité de „La Loi         les. Un constat analogue pour être dressé        versalis, „l’engagement peut être entendu
du marché“ pour les attributs d’un syndi-         pour les réalisations de Stéphane Brizé          au sens de „conduite“ ou au sens d‘“acte
caliste, incarne, dans ce récit du délite-        dans la mesure où ce dernier développe           de décision“, selon qu’il désigne un mode
ment du combat social broyé par les dés-          des thématiques similaires, pose les mê-         d’existence dans et par lequel l’individu
unions et l’impavidité goguenarde des             mes questions dérangeantes mais essen-           est impliqué activement dans le cours du
puissants, la ligne inflexible d’un refus des     tielles, dénonce les mêmes dérives et dys-       monde, s‘éprouve responsable de ce qui
tractations. À cela s’ajoute le fait que, ré-     fonctionnements d’un monde où incom-             arrive, ouvre un avenir à l’action, ou qu’il
gulièrement, les logos des cha nes d’infor-       municabilité entre les êtres et souffrances      désigne un acte par lequel l’individu se lie
mation reviennent pour scander les étapes         au travail se conjuguent, au plus grand          lui-même dans son être futur, à propos
du conflit : la montée à Paris, les coups         dam souvent des petites gens perdues en-         soit de certaines démarches à accomplir,
d‘éclat présentés comme des actes de van-         tre aspirations personnelles et réalités af-     soit d’une forme d’activité, soit même de
dalisme, les fissures et l‘éclatement du          fectives ou socio-économiques. „Stéphane         sa propre vie“. Cette définition générale
front syndical. L’héro sme sacrificiel qui        Brizé. Cinéma et société“ reste à écrire.        correspond pleinement au cinéma de Sté-
constitue la fin déconcertante d’„En guer-        Celui qui déclarait dans un récent entre-        phane Brizé, qui s’inscrit avec force dans
re“ (Laurent Amédéo s’immole devant               tien „Je suis né en colère“, incarne un ci-      une démarche de dénonciation de toutes
l’usine) constitue le dernier acte d’une tra-     néma social à la fran aise qui privilégie        les formes de violence (symbolique) et de
gédie humaine qui en dit long sur l’insou-        une approche dialectique ne condamnant           mal-être socio-identitaire, en d’autres ter-
tenable politique du chiffre.                     pas les personnages, mais mettant en évi-        mes de tout ce qui dégrade et pervertit la
Le cinéma comme arme de combat                    dences leurs contradictions, en même             condition humaine.
Rétrospective culturelle - kulturissimo
ccent aigu                                     N°173

                       lles a t oder as
                                                          Josiane Kartheiser

                     enn die eigene kulturel-    lau auf, wie diese bewusst und gezielt her-     sich ernsthaft mit den von ihm vorge-
                     le Aktivität sich vor al-   beigef hrt und ausgebeutet wurde. Dabei         brachten Argumenten und Beweisen aus-
                     lem ums Lesen dreht,        f hrt auch eine Spur in die eit der deut-       einanderzusetzen.
                     geh rt die Entdeckung       schen Besetzung Griechenlands im wei-
                     neuer Autoren und er-       ten Weltkrieg und die Folgen der nicht zu-
                       ffentlichungen     ent-   r ckgezahlten wangsanleihen Griechen-                        rumpiana
scheidend zu dem, was man in der Jahres-         lands. Direkten Aktualitätsbezug hat aber
bilanz zur ckbehält. F r 2018 bedeutet           auch der 8. Band „Die sch tzende Hand“,         Doch auch politische Sachb cher k nnen
das f r mich nicht das eine oder andere          in dem es um die rechtsextreme Terror-          spannend sein, wie es die neue US-Unter-
belletristische Werk, sondern politische         gruppe Nationalsozialistischer Untergrund       gattung Trumpiana beweist. Hierbei geht
Literatur bzw. Sachb cher.                       (NSU) geht, die in diesem Jahr wegen des        es immer wieder um das tägliche und
Schuld daran ist Wolfgang Schorlau, der          Prozesses gegen die einzige berlebende          nicht ungefährliche Chaos im Wei en
u.a. auch eine Serie um den Privatermitt-        des Trios, Beate schäpe, wieder in die          Haus, die Unwissenheit und die Unfähig-
ler Georg Dengler ver ffentlicht hat, der        Schlagzeilen geriet. Hier ist der dokumen-      keit des POTUS, den eigenen Narzissmus
schon bei seinem 9.                                                               tarische       vom politischen Tagesgeschehen zu tren-
Fall war, als ich ihn                                                             Teil noch      nen, die m glichen Auswirkungen seiner
in „Der gro e Plan“                                                               stärker        Entscheidungen in ihrer ganzen Tragweite
kennenlernte        und                                                           ausgeprägt     zu erfassen und nach anderen Kriterien zu
sofort        beschloss,                                                          als bei den    regieren als den populistischen erspre-
auch die          brigen                                                            brigen,      chen seiner Wahlkampagne. Hinzu kom-
Bände       zu    lesen.                                                          u.a. durch     men die weitgehende politische Unerfah-
Denn Schorlaus Po-                                                                den      der   renheit seiner sich abl senden Berater
litkrimis sind keine                                                              Taschen-       und der enorme tägliche Aufwand, um zu
gängigen          Span-                                                           buchaus-       verhindern, dass er total ber die Stränge
nungsromane, son-                                                                 gabe von       schlägt und reelle Katastrophen provo-
dern als solche ver-                                                              2017 bei-      ziert. Inzwischen ist durch die diesjähri-
kleidete Recherchen                                                               gef gten       gen er ffentlichungen eine solche F lle
zu Ereignissen der                                                                Anhang         an Insider-Einzelheiten bekannt, dass der
neuen         deutschen                                                           von Schor-     Leser das Gef hl hat, sich ein ziemlich gu-
Geschichte, ber die                                                               lau     und    tes Bild machen zu k nnen (was keines-
Politiker,     Geheim-                                                            Ekkehard       wegs beruhigend ist) und doch immer wie-
dienste und sonsti-                                                               Sieker, mit    der auf neue Details st t, die f r jeden
gen     blichen       er-                                                         reellen        rational denkenden Menschen unverein-
dächtigen der           f-                                                        Dokumen-       bar sind mit der Macht und Position des
fentlichkeit         die                                                          ten     und    POTUS. Auch bei der rezentesten er f-
Wahrheit vorzuent-                                                                Unterla-       fentlichung, Bob Woodwards „Fear“,
halten       versuchen.                                                           gen,     die     berrascht man sich dabei, dass man die
Wichtiger als das                                                                 zeigen,        Geschehnisse fast liest wie Fiktion. Nur
Spannungsmoment                                                                   dass     der   dass kein Autor der Welt einen Hauptpro-
ist daher der doku-                                                               Tod     von    tagonisten wie Trump erfinden w rde,
mentarische Aspekt,                                                               Uwe            dass die Realität auch hier die Fiktion bei
auch wenn ersterer                                                                Mundlos        weitem bertrifft. Wobei die Themen ja
Schorlau        gr ere                                                            und Uwe        bekannt sind, auch wenn es schockierend
Freiheit gibt, weil es                                                            B hnhardt      ist, in „Fear“ zu lesen, dass Trumps Bera-
sich ja, offiziell, um                                                            sich nicht     ter sogar heimlich Papiere von seinem
Fiktion handelt.                                                                  so zugetra-    Schreibtisch verschwinden lassen, damit
Das       unterstreicht                                                           gen haben      er nicht berst rzt Direktiven mit verhee-
Schorlau denn auch in dem auf jeden Ro-          kann, wie es die Beh rden der ffentlich-        renden Auswirkungen unterschreibt. Inte-
man folgenden Nachwort unter dem Mot-            keit zu verkaufen versuchten. Schorlau          ressant ist in Woodwards Fall auch, dass
to „Finden und Erfinden“, in dem er fest-        bem ht sich, detailliert zu rekonstruieren,     er seine Quellen zwar anonym lässt, es je-
hält, dass die Protagonisten, mit Ausnah-        „was tatsächlich geschah und was insze-         doch durch die Art, wie er sein Material
me der Personen der eitgeschichte, er-           niert, erfunden und zerst rt wurde ... Es       bearbeitet hat, m glich macht, die wich-
funden sind. Aber es geht nat rlich genau        ist nur eine Erzählung“, meint er, „aber        tigsten von ihnen zu identifizieren. Der Ti-
um diese Personen der eitgeschichte und          ich halte sie nach allem, was ich heute         tel „Fear“ gr ndet       brigens auf dem
die mit ihnen verbundenen Fakten, die der        wei , f r deutlich realitätst chtiger als die   Trump- itat „Real power is I don’t even
Autor gr ndlich recherchiert hat und auf         offiziellen Bekundungen.“ Es liegt auf der      want to use the word fear.“ Da bleibt ei-
eine andere als die offizielle Lesart zusam-     Hand, dass einem wie Schorlau der or-           nem nur der Trost, dass wir inzwischen
menbringt. In „Der gro e Plan“, wo er die        wurf des erschw rungstheoretikers nicht         schon die halbe Mandatszeit berstanden
Griechenlandkrise behandelt, zeigt Schor-        erspart bleibt, ist das doch einfacher als      haben.
ccent aigu                                      N°173

                                                                        E

                                    nnovative rt
                                                              iana      hite

            here      are                                                                                      taught at a girls‘ school and
            many gifts                                                                                         Clifford in the art depart-
            one can be                                                                                         ment of the technical col-
            born with,                                                                                         lege.
            but one in                                                                                         The Bath blitz of 1942
            particular                                                                                         changed their lives. Clifford
seems to me especially                                                                                         became an air-raid warden
wonderful for those                                                                                            and Rosemary’s school mo-
possessing it: the abili-                                                                                      ved a safe distance away to
ty to draw. Being able                                                                                         the Marquis of Bath’s
to bring out paper and                                                                                         home, Longleat. Harrowing
pencil and record                                                                                              though the times were, the
what you want to re-                                                                                           Blitz gave the couple their
member must rank                                                                                               long-awaited chance to be-
amongst the most for-                                                                                          come autonomous. Wor-
tunate of talents. I,                                                                                          king from various venues in
alas, have no such                                                                                             and around the city, inclu-
gift, most five year                                                                                           ding the home of the pain-
olds are better than                                                                                           ter Walter Sickert, they per-
me.                                                                                                            suaded men like Nicholas
Before photography                             Edward Bawden: „Pier Front“ (1958)                              Pevsner, author of that bi-
and the Box Brownie                                                                                            ble of architecture, „Buil-
camera became popu-                                                                                            dings of England“, Kenneth
lar, travellers of the past recorded their ex- but danger haunted him as well. Bawden         Clark, whose late-sixties T series on art
periences in journals and I have such a re- was a casualty of the troopship Laconia,          and architecture „Civilisation“ made com-
cord from the 1900s. The woman who torpedoed off the African coast. He drifted                pulsive viewing, and John Piper, famous
sketched her Isle of Wight holiday may for five days in a lifeboat before being res-          for his stained-glass designs, to give talks
only have been an amateur, but her draw- cued and imprisoned in ichy France. Af-              to the students as part of the school’s
ings are competent, and in spite of every- ter his release, he continued chronicling          broad-based learning programme. They fi-
thing that could have befallen her journal, the war in Jeddah and Europe before re-           nally set up independently in Corsham
it has survived: I’m not the only one who turning to the UK in 1945. Now he could             Court, just outside Bath, offering a two-ye-
appreciates the efforts of amateurs.            work on the art he loved. His vibrant witty   ar teacher-training course. With art as the
My grandfather was an artist, my father designs for advertising posters show his              starting point, students were encouraged
could draw, as can my four daughters, but extraordinary talent; and designs were              to question and discover wider aspects of
it’s my mother’s work, mostly done during commissioned by public bodies, industry,            life, all the time utilising their talents in
the 1930s, which catches the eye. Her de- banks and publishing-houses. He provi-              everything from puppetry and caring for
signs for materials and wallpaper, fre- ded murals for the 1951 Festival of Bri-              an animal, to ceramics. This innovative
quently printed from woodcuts, were part tain, a foot ferry on the river Lea and the          approach to learning included working
of a movement following Art Deco. I still reconstructed Morley College on Lon-                with children with educational difficulties.
have some of her work which is as dyna- don’s South Bank. Bawden turned his                   The Ellises believed that if failing pupils
mic and innovative today as it was then. hand to everything, from book covers and             were allowed to work outside the normal
Which is why on a summer visit to Lon- illustrations, to Christmas advertisements             curriculum they could develop in their
don, I went to see the excellent exhibition for the upmarket food-store Fortnum               own way and at their own pace a con-
at Dulwich Picture Gallery of the works of Mason, his sense of humour and love of             cept today’s schools could usefully adopt.
Edward Bawden (1903-1989), one of a the natural world shining through all he                  Like Bawden, the Ellises also recorded the
number of artists producing work during did. The Dulwich exhibition did him full              war. Clifford’s drawings of the exquisite
the 1930s and 40s which is once more at- justice.                                             wrought-iron work threatened with being
tracting attention with its colourful bold It was coincidental, or perhaps collective         melted down to make weapons saved
designs and sense of humour.                    thinking, that my local gallery mounted an    much of it; and Rosemary’s watercolours
Bawden was a prolific artist. His distin- exhibition on the work of two other artists         of Bath serve as a poignant reminder of
guished career saw him involved in every- working in a similar genre at the same ti-          the appalling devastation visited on the ci-
thing from teaching to recording World me. Clifford and Rosemary Ellis began                  ty. They were living amidst chaos but still
War 2 as an official war artist. From the their careers in London, producing posters          managed to continue painting a world
evacuation of Dunkirk to the army in for London Transport, the Empire Marke-                  outside it, producing their own, exciting
North Africa, he drew and painted the ting Board and commercial companies li-                 and positive art to remind a besieged
conflict and the people caught up in it in ke Shell. But Clifford’s passion for mo-           country that the natural world and a sense
horrifying detail.                              dern art wasn’t welcomed in the school        of humour made life still worth living. A
This soul-destroying commission alone where he was teaching, so in 193 the                    reminder for us all that in turbulent times,
would have been enough for most people, couple moved to Bath, where Rosemary                  art can still provide inspiration and solace.
u i ue                                      N°173

                                ie i li ist die
                                   i li eit
                                                                r          er

  S
               olch eine Er ffnung hat es bei schichte Europas - mit kirchentonalen n chst einmal raut und R ben vor sich -
               den    Luxemburger       „rainy Einschl gen in der moll-ges ttigten ar- ein Foto mit bunter em se-Auslage. In
               days“ noch nicht gegeben. Es monik, in der           iederholungs-Rhythmik diesem ugleich ppigen und unkonven-
                 aren nicht die avantgardisti- und -Melodik mit Ankl ngen an die „Ars tionellen Titelbild irkt der Schrift ug mit
               sche Spe ialensembles, die im antiqua“ des . Jahrhunderts, die ahlrei- dem diesj hrigen Motto „get real“ einiger-
                 ro en Saal des on erthau- chen, unge hnlichen Percussions-Instru- ma en unauff llig.                abei ber hrt das
ses die B hne beset ten, es ar mit den mente, die mehr eltmusikalisch und e- Motto eine Thematik von gr ter Aktuali-
„Einst r enden Neubauten“ eine deutsche niger klassisch-europ isch sind.                 nd t t. ie l sst sich Neue Musik anbinden
  ultband, deren massive B sse und viel- selbstverst ndlich meiden Blixa Bargeld an den akustischen Alltag?                    ie lassen
f ltige Percussions-Instrumente nicht Spe- und seine Mannen alle Formeln ent i- sich experimentelle l nge integrieren in
kulation und Reflexion ausl ste,                                                                           mgebungsger usche.         nd
sondern unreflektierte Begeiste-                                                                           as l sst sich von allt gli-
rung                                                                                                     chen Eindr cken musika-
  abei hatte genau diese Er ff-                                                                          lisch verarbeiten? ie „rainy
nung reichlich Poten ial u Re-                                                                           days“ haben da u keine defi-
flexion - nicht ulet t ber das                                                                           nitive L sung parat, aber ei-
diesj hrige Motto „get real“, des-                                                                       ne iel ahl von Anregungen.
sen philosophische Aspekte das                                                                             on eptidee ar es - itat:
umfangreiche Programmheft aus-                                                                           „die irklichkeit in der eit-
f hrlich ur Sprache brachte. Im                                                                          gen ssischen Musik u er-
ausladenden Schlag erk-Appa-                                                                             kunden“. Neue Musik           so
rat der „Neubauten“, in den me-                                                                          l sst sich der Einf hrungstext
lodischen, rhythmischen und                                                                              im Programm verstehen
harmonischen Strukturen, die                                                                             soll ausgreifen auf die Reali-
diese Formation kultiviert, mani-                                                                        t t und umgekehrt die Reali-
festiert sich nicht ulet t die Fra-                                                                      t t ahrnehmen und in Mu-
ge nach den intergr nden des                                                                             sik berset en. a ar der
scheinbar unreflektiert       egebe-                                                                     Start mit den „Einst r enden
nen. F r alle, die im vollbeset -                                                                        Neubauten“          programm-
ten Saal schon nach dem ersten                                                                           atisch.      rei Tage sp ter
St ck lautstark jubelten, sind die                                                                       nahm das „Ensemble Reso-
„Neubauten“ in ihrer enormen                                                                             nan “ unter Emilio Pomarico
Pr sen pure egen art. abei                                                                               mit Jan ceks „Tagebuch ei-
steht genau das in Frage: ie ge-                                                                         nes erschollenen“ und den
gen rtig ist die egen art, die                                                                           „Migrants“ von           eorges
die „Neubauten“ besch ren?                                                                               Aperghis historische und ak-
  nd eiter gedacht: ie irklich                                                                           tuelle     Fl chtlings-Situatio-
ist die     irklichkeit, die sich in                                                                     nen ins isier und ar damit
ihrer Musik spiegelt?             nd                                                                     brennend aktuell.
schlie lich:      ie viel hat das                                                                          on der Er ffnung am           .
    eifellos moderne Lebensge-           as i ti a uartett i        a    er usi saal der hilhar     nie November bis um abschlie-
f hl, das die „Neubauten“ auf ih-                               © hilhar    nie                            enden „bal contemporain“
re drastische Art kultivieren mit                                                                        am       . November reihten
der aktuellen Realit t u tun?                                                                            sich            eranstaltungen,
  as aren Themen, denen sich die Mann- ckelter Tonalit t und erset en die durch manche davon mehrteilig. Insgesamt
schaft um die Chefdramaturgin Lydia Ril- modale (kirchentonale) endungen. Nur                 ompositionen urden uraufgef hrt. a-
ling stellte.                                   eins bei ihnen ist durchaus ahistorisch: die bei kamen vor allem die omponisten aus
  ie Spurensuche nach der Realit t in der Bassge alt und die immense Lautst rke.             der j ngeren eneration um uge und
Musik konnte bereits bei der historischen         berhaupt hatte das diesj hrige Neue-Mu- die omponistinnen ebenfalls. So stellte
und sthetischen Einordnung der „Neu- sik-Festival f r den Beobachter einige das „ iotima-Quartett“                        ei neue om-
bauten“ beginnen.          eifellos reflektiert   berraschungen parat. Man er artet eine positionen von Rebecca Saunders (              )
diese Band auch et as von der Musikge- Pr sentation Neuer Musik und hat u- und Sivan Eldar (                         ) vor - entrum ei-
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