20:00 - Philharmonie Luxembourg
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01.06. 2022 20:00 Grand Auditorium Mercredi / Mittwoch / Wednesday Grands solistes Chamber Orchestra of Europe Sir Simon Rattle direction Magdalena Kožená mezzo-soprano Andrew Staples ténor résonances 19:15 Salle de Musique de Chambre Vortrag Tatjana Mehner: «Wandel und Verwandlungen. Richard Strauss und seine Metamorphosen» (D) Pour en savoir plus sur Mahler, ne manquez pas le livre consacré au compositeur, édité par la Philharmonie et disponible gratuitement dans le Foyer. Mehr über Mahler erfahren Sie in unserem Buch über den Komponisten, das kostenlos im Foyer erhältlich ist.
Richard Strauss (1864–1949) Metamorphosen op. 142 TrV 290. Studie für 23 Solostreicher (1945) 28’ — Gustav Mahler (1860–1911) Das Lied von der Erde für Tenor, Alt und Orchester (arr. pour orchestre à cordes de Glen Cortese) (1907–1909) N° 1: «Das Trinklied vom Jammer der Erde» (Allegro pesante) (Tenor) N° 2: «Der Einsame im Herbst» (Etwas schleichend. Ermüdet) (Alt) N° 3: «Von der Jugend» (Behaglich heiter) (Tenor) N° 4: «Von der Schönheit» (Comodo dolcissimo) (Alt) N° 5: «Der Trunkene im Frühling» (Allegro. Keck, aber nicht zu schnell) (Tenor) N° 6: «Der Abschied» (Schwer) (Alt) 60’
Du Chant de la Terre aux Métamorphoses : l’adieu au romantisme Mathieu Schneider (2017) Richard Strauss (1864–1949) et Gustav Mahler (1860–1911) sont contemporains. Ils appartiennent tous les deux à cette génération de compositeurs, que l’on qualifie par commodité de « post- romantique », parce que leur musique, dans son langage, dans son expression et dans sa forme, prolonge celle de la première moitié du 19e siècle. Ultimes représentants de ce courant – Richard Strauss en particulier, dont les dernières œuvres côtoient celles du sérialisme intégral de Pierre Boulez –, ils ont consciemment su en faire la synthèse, voire en écrire l’apothéose. De ce point de vue, il y a une véritable cohérence à avoir placé en regard les Métamorphoses (1945) de Strauss et Le Chant de la Terre (1908) de Mahler. Car, si plus de trois décennies séparent ces deux œuvres, elles occupent ensemble une position terminale dans la produc- tion des deux compositeurs et viennent parachever une évolution stylistique et intellectuelle. Les Métamorphoses, ou l’adieu assumé au romantisme allemand Les années de guerre ont été pour Strauss une épreuve assez pénible. Déçu par le régime nazi qu’il avait un temps soutenu au milieu des années 1930 et maintenant indirectement menacé par celui-ci, car sa bru Alice était d’origine juive, il avait choisi de vivre reclus dans sa villa de Garmisch. Son activité se limitait, selon son expression, à quelques « exercices pour ne pas perdre la main » (Handgelenkübungen). En dehors des deux concertos (le second pour cor et celui pour hautbois), de facture néo-classique, de quelques sonatines et d’arrangements (notamment les suites 4
Le Nationaltheater de Munich en août 1946 de Capriccio et du Chevalier à la rose), on ne compte guère que les Métamorphoses, seule commande honorée par le compositeur entre 1940 et 1945. C’est à Paul Sacher qu’on la doit. Directeur musical du Collegium Musicum de Zurich, il sollicite de Strauss une œuvre originale pour orchestre à cordes en août 1944. Huit mois plus tard, Strauss livre la partition à l’éditeur Boosey & Hawkes d’une pièce pour 23 instruments à cordes solistes, une formation inédite dans l’histoire de la musique. En cette période de fin de guerre, Strauss ne regarde pas vers l’avenir. Il regrette plutôt amèrement la destruction des grandes villes allemandes, Munich et Dresde en particulier, et la disparition de la culture qu’elles ont portée dans les deux cents dernières années. Cette amertume s’exprime dans de nombreuses lettres, notamment dans celle écrite au musicologue Willi Schuh, 5
le 2 octobre 1943, et dans laquelle il se dit « inconsolable » de savoir Munich détruite. En octobre 1944, il qualifie même sa ville natale de « Pompéi bavaroise ». Elle culmine dans la rédaction, contemporaine de la composition des Métamorphoses, d’un « testament artistique » (Künstlerisches Vermächtnis), adressé le 27 avril 1945 à Karl Böhm, dans lequel Strauss souhaite, pour pré- server la mémoire de la grande musique allemande, construire un musée de l’opéra, dans lequel on jouerait les grands noms de l’histoire de la musique depuis Christoph Willibald Gluck jusqu’à ses propres œuvres. Les Métamorphoses sont-elles nées de cette même veine ? Peut-on les considérer comme le chant du cygne de la musique roman- tique allemande ? Outre ce contexte, la partition recèle un indice qui penche en faveur de cette interprétation. Strauss a en effet inséré dans ses Métamorphoses une citation du thème principal de la marche funèbre de la Symphonie héroïque de Ludwig van Beethoven. Cette citation n’aurait pas tant d’importance si elle ne portait pas la mention « In Memoriam ! » et si elle n’interve- nait pas à la toute fin de l’œuvre. Dans un procédé déjà éprouvé par Robert Schumann dans sa Fantaisie op. 17, où se révèle aussi dans les dernières mesures une citation, elle aussi de Beethoven, Strauss dévoile à l’auditeur l’origine véritable d’un motif entendu depuis le début de l’œuvre. Ce faisant, il nous livre le sens profond du titre et de l’œuvre : les « métamorphoses » sont celles d’un thème qui, comme la culture allemande qu’il incarne, est arrivé à son terme : ce n’est pas un hasard si c’est la marche funèbre de l’Héroïque que Strauss cite. Le romantisme allemand et, avec lui, la culture germanique enterre définitivement, en 1944, les heures de son glorieux passé. Mais Beethoven n’est pas le seul compositeur auquel les Métamorphoses font allusion. Le chromatisme exacerbé de l’œuvre, qui s’exprime dès les premières mesures dans les accords sombres, et son écriture polyphonique qui individualise chacun 6
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des vingt-trois instruments à cordes, n’est pas sans rappeler le lien qui unit Strauss à Richard Wagner, celui qui, le premier avec Tristan, a placé la polyphonie chromatique de l’orchestre au-dessus de la logique harmonique verticale qui dominait jusqu’alors. On entend aussi, à côté de cela, le principe de « variation déve- loppante », largement utilisé par Johannes Brahms dans ses symphonies, consistant à faire entendre des formes toujours variées et changeantes des mêmes motifs. Si cette technique sied parfaitement à une œuvre intitulée « métamorphose », elle permet à Strauss de nourrir la polyphonie des trois parties de cette œuvre, l’Adagio initial, l’Agitato central et enfin l’Adagio final. Strauss rappelait dans une lettre à Willi Schuh du 8 mars 1945, lettre dans laquelle il est question des Métamorphoses, que « la mélodie mozartienne, la symphonie beethovénienne et l’orchestre wagnérien sont à la fois la chute et l’apogée de la culture mondiale ». Comment douter dès lors que les Métamorphoses ne soient autre chose que l’adieu au « monde d’hier » qu’évoquait, quelques années plus tôt, Stefan Zweig ? Le Chant de la Terre, un hymne à la vie et à la nature À cet adieu straussien correspond – heureux choix de la program- mation de ce soir – un adieu mahlérien, explicitement revendiqué comme tel, puisque le dernier mouvement du Chant de la Terre s’intitule « Der Abschied » (L’Adieu). Au moment où Mahler entreprend la composition de son Chant de la Terre, il sort d’une année 1907 particulièrement éprouvante. Il a vu, avec horreur, sa fille Putzi mourir sous ses yeux ; victime d’une cabale agitée par l’étendard de l’antisémitisme, il s’est vu contraint de démissionner du poste de directeur de l’Opéra de Vienne qu’il occupait depuis dix ans ; son médecin lui a dia- gnostiqué une maladie du cœur, à laquelle il se croit condamné. Aussi, de peur que son prochain opus symphonique, auquel il aurait dû en toute logique attribuer le numéro 9, celui qu’arborait tristement la dernière symphonie de Beethoven, ne fût pour lui 8
Gustav Mahler en 1907 photographié par Moriz Nähr aussi son dernier, il jugea plus sage de reléguer le terme de sym- phonie, sans numéro, dans le sous-titre (« Une symphonie pour ténor, baryton et orchestre »), et d’intituler son œuvre Das Lied von der Erde. Doit-on pour autant voir une coïncidence entre le sens de cette œuvre et les circonstances de Mahler, qui venait de faire un triple adieu, à sa fille, à Vienne et bientôt peut-être à sa propre existence ? Est-elle vraiment une symphonie d’adieu, ce que 9
laissent penser à la fois le titre du dernier mouvement et cette répétition insistante sur ces lueurs bleuâtres qui, en tout lieu et « éternellement » (ewig), éclairent les dernières notes de l’œuvre ? Même si l’affirmation est juste, le raccourci, lui, est trop facile pour être exact. Le Chant de la Terre est d’abord un lied, ce que suggère le titre allemand, et de ce fait, il vient clore chez Mahler une longue production qui, des Lieder eines fahrenden Gesellen aux Rückert-Lieder en passant par tous les Wunderhorn-Lieder, s’inscrit bel et bien dans la tradition allemande du genre : forte imprégnation du « ton populaire » (le Volkston, initié par Franz Schubert et glorifié par Brahms), strophisme latent, simplicité mélodique et puis- sance expressive de l’accompagnement. Mais il ne s’agit pas de n’importe quel lied. Ici Mahler, en personnifiant la Terre par l’usage de la préposition « von », fait de sa musique l’expression de la nature. Au-delà de la référence au romantisme allemand et à la philoso- phie de la nature (Naturphilosophie), Mahler fait plus directement écho à sa Troisième Symphonie, dont les mouvements avaient à l’origine tous des titres formés sur le même modèle : « Ce que me raconte(nt)… ». Et lui de faire se succéder les fleurs, les ani- maux, l’homme, les anges, l’amour… Dans Le Chant de la Terre, on retrouve la même mise en abyme. La nature ne parle pas directement, mais elle parle à travers le récit de l’homme qui nous raconte ce qu’il ressent et éprouve au contact de cette nature. La musique, dans la filiation de Beethoven et, par ricochet, dans celle du romantisme allemand, n’imite pas la nature ; elle ne la décrit pas non plus, mais elle devient « expression d’un ressenti » (Ausdruck der Empfindung), comme l’écrivait Beethoven dans le sous-titre de sa Pastorale. Le Chant de la Terre porte donc le témoi- gnage sonore de celui qui a éprouvé la Terre – sa nature et les êtres qui la peuplent. On entend des chants d’oiseaux, très stylisés, dans le dernier mouvement ; on devine un pavillon se refléter dans l’eau d’un étang dans le troisième ; on croit presque distin- guer un singe hurler dans le premier. Et pourtant, le message est ailleurs. Il est dans l’adieu que l’homme fait à cette nature, adieu 10
Gustav Mahler (Vision), Arnold Schönberg, 1910 qui prend l’aspect d’une symbiose enfin possible entre l’homme et le monde. En renonçant à exister dans la nature, pour lui et pour ceux qu’il aime, l’homme se fond dans l’infini spatial et temporel de cette nature (d’où le « ewig » et le « allüberall » sur lesquels la musique termine). Tel est le sens profond de l’œuvre. La poésie chinoise qui sous-tend en apparence le chant n’est qu’un prétexte. Du reste, il ne reste quasi rien de chinois dans l’œuvre finale, car Mahler a fait d’importants changements au texte de Hans Bethge – l’auteur du recueil Die chinesische Flöte (1907) dont sont tirés les poèmes – lequel était déjà parti de deux recueils en français parus en 1862 et 1876. Aussi, le sens du Chant de la Terre ne tient-il pas tant à la culture véhiculée par ces poèmes qu’à la manière dont Mahler les fait parler et les transforment en un gigantesque hymne à la nature et un adieu au monde. 11
Au-delà de cela, Le Chant de la Terre est aussi l’aboutissement de la musique romantique allemande. À ce titre, il entretient une étrange parenté avec les Métamorphoses de Strauss. Point de cita- tion ici, mais la fusion des deux genres les plus singuliers de la musique allemande : la symphonie et le lied. Le titre et le sous- titre annoncent à eux seuls cette fusion. La musique la réalise. Chaque mouvement est en réalité un lied orchestral (sauf le dernier qui en rassemble deux). Tantôt la voix est traitée de manière mélodique, comme dans le lied, tantôt elle se fond dans l’or- chestre et devient l’une des voix de la polyphonie, selon les prin- cipes de la symphonie. Les innombrables jeux motiviques entre la voix et l’orchestre, les différences de timbre obtenues par le recours à deux tessitures différentes et, à l’intérieur de chaque voix, par des registres étendus, et enfin l’exigence d’une poly- phonie de timbres toujours renouvelée créent un nouvel espace dans lequel les deux genres peuvent maintenir leur identité, tout en se fondant parfaitement l’un dans l’autre. Mahler, qui avait jusqu’ici écrit soit des symphonies, soit des lieder, parvient à trouver le parfait équilibre de ces deux traditions dans un genre nouveau, qui clôt une histoire et en ouvre une autre. Arnold Schönberg a retenu la leçon du Chant de la Terre et a su écrire, dans leur prolongement, ses étonnants Gurre-Lieder, composés l’année même de la mort de Mahler. Quant à l’ultime avatar de cette tradition, c’est sans surprise à Richard Strauss qu’il revint de l’écrire, trois ans seulement après avoir achevé les Métamorphoses. Ses Vier letzte Lieder de 1948 révèlent en maints endroits une troublante réminiscence du Chant de la Terre, dans leur rapport singulier, et tellement allemand, à la nature, au temps et à la mort. Le vol des alouettes, la brise parfumée, la solitude du couchant de « Im Abendrot » sont autant de rappels à l’« Adieu » de Mahler, tout autant que ces derniers vers qui, pareils à feu le romantisme allemand, las d’errer, se demandent si ce parfum n’est pas celui de la mort. Ist dies nicht etwa der Tod ?… 12
Mathieu Schneider est maître de conférences habilité à diriger des recherches en musicologie à l’Université de Strasbourg. Ses recherches portent notamment sur l’opéra et la symphonie postromantiques, et sur la représentation des identités natio- nales en musique. Auteur de La Suisse comme utopie dans la musique romantique (Hermann, 2016) et commissaire de plu- sieurs expositions, il mène actuellement ses recherches dans le cadre du LabEx GREAM sur les points de contact entre orchestres et ensembles. 13
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Verlust und Verwandlung Über Zeitgeist und Zeitlosigkeit in Richard Strauss’ Metamorphosen und Gustav Mahlers Lied von der Erde Tatjana Mehner Gern werden sie in einem Atemzug genannt. Die Musikgeschichte behandelt sie als Zeitgenossen, als Repräsentanten derselben Epoche, Inbegriffe eines sehr spezifischen ästhetischen Zeitgeists: Die Zeitgenossen Richard Strauss und Gustav Mahler. Dennoch: so viele Gemeinsamkeiten, Parallelen oder Schnittstellen ihrer Lebensläufe sich auch aufzeigen lassen, die Zahl der Unterschiede und Gegensätze dürfte nicht geringer sein. Dies mag vor allem in den Persönlichkeiten der beiden Komponisten begründet sein, die – laut zahlreicher Überlieferungen – kaum konträrer hätten sein können, aber auch in ihren Entwicklungen, vor allem jedoch darin, dass die Zeitgenossenschaft der beiden Beinahe- Altersgenossen dennoch begrenzt war. Richard Strauss überlebte Gustav Mahler um rund vier Jahrzehnte. Während damit der Eine in seiner Rezeption als vielleicht der letzte Repräsentant des weltschmerzleidenden und früh gestorbenen romantischen Genies erscheint, muss sich der Andere in seiner Wahrnehmung an seinem gesamten Œuvre messen lassen, sogar an seinem ganzen Wirken, das seine Aktivitäten während des National- sozialismus, seine Positionierung zu dessen Apparat einschließt. Die Entstehung der beiden Werke des heutigen Abends trennt mehr als drei Jahrzehnte, dennoch können sie mit Fug und Recht als jene angesehen werden, in denen sich Strauss und Mahler am nächsten sind. Ob es daran liegt, dass es sich um – ganz unterschiedlich motivierte – Weltabschiedswerke handelt, sei dahingestellt. In jedem Fall sind es Werke, die sich mit Ver- lust und Wandel auseinandersetzen. 15
Sozialer Wandel – ästhetische Wandlung Wien an der Schwelle zum 20. Jahrhundert. Deutschland am Ende des Zweiten Weltkrieges. Die Szenarien könnten nicht unterschiedlicher sein. Die soziale Verunsicherung, die sich auch in den Künsten niederschlägt, ist trotzdem vergleichbar. Und in einem Punkt sind sich die unterschiedlichen Wissenschaften der Künste überaus einig, dass gerade die soziale Herausforderung, die Verunsicherung, ja Reibung ästhetisch Außergewöhnliches hervorzubringen vermag. In den beiden konkreten Fällen steht diese Erschütterung des Vertrauten in Verbindung mit einer spe- ziellen Bewusstwerdung von Endlichkeit – sei es primär auf- grund von persönlicher oder allgemein gesellschaftlicher Erfah- rung. Verunsicherung durch Verlust ist sowohl bei Strauss als auch bei Mahler ein entscheidender Impuls zur Komposition des jeweiligen Ausnahmewerkes, eine Erschütterung, die nach Loslassen-Können im Festhalten und Festhalten im Loslassen verlangt. Fremdheit im Vertrauten spricht daher aus den beiden musikalischen Bekenntnissen. Abschied als Prozess – persönliche Trauerarbeit Richard Strauss schrieb seine Metamorphosen zwar als Auftrags- werk des Dirigenten und Mäzens Paul Sacher, der es auch urauf- führte, doch heraus aus dem Bedürfnis, eine Trauermusik zu schaffen, in der sich die Wahrnehmung der ihn umgebenden Zerstörung Bahn bricht. Strauss war nicht per se ein politischer Mensch und aus diesem Grunde kann die Resignation des grei- sen Komponisten am Ende des Zweiten Weltkrieges als Ausdruck momentaner Verzweiflung ebenso wie als abschiednehmende Rückschau verstanden werden – aus dem Bewusstsein heraus, dass die Welt nach diesem Krieg nie wieder dieselbe sein würde. In zahlreichen Briefstellen beklagte Strauss den Verlust der Humanität, den er in der Zerstörung der großen kulturellen Monumente seines Heimatlandes versinnbildlicht sah. Mit der Titelwahl – Metamorphosen – umgeht er es, sich mit dem Prinzip des Variationssatzes im engeren Sinne auseinandersetzen zu müssen und auch womöglich daran gemessen zu werden, bekennt sich aber gleichermaßen zu Goethe und dessen 16
Richard Strauss 1946 in Luzern naturwissenschaftlichen Bemühungen. Und tatsächlich ist es weit mehr als ein Variationsprozess im engeren Sinne einer der Ver- dichtung, den Strauss in Gang und voranbringt. Der Komponist, der selbst den Begriff der Studie für sein Werk gebrauchte, ent- wickelt auf der Basis dreier langsamer Themen kontinuierlich Transformation. Er wandelt und verwandelt immer weiter, bis dem Hörer ein weiteres eindeutiges Bekenntnis entgegentritt, jenes zu Beethoven, dessen Trauermarsch-Motiv aus der «Eroica» sich innerhalb dieses Wandlungs- und Verdichtungsprozesses allmählich aus dem düsteren, doch dennoch farbenreichen Klang- gefüge herauskristallisiert. Aus einem nahezu mikrostrukturellen Denken heraus entsteht die Großform eines fast halbstündigen Streichersatzes, in dem sich Strauss gleichzeitig selbstverständlich und virtuos mit den Gesetzen der Polyphonie auseinandersetzt und den Hörer unmittelbar mitzieht, unaufdringlich soghaft. 17
Werden, Vergehen und Loslassen Schicksalsgeprüft, hoch sensibel und – wohl von jeher – von schwächelnder Gesundheit, so tritt Gustav Mahler uns aus musikwissenschaftlichen Darstellungen entgegen. Zahlreichen Zeugnissen zufolge war es weit mehr als diese Grundkonstitution, die den Komponisten charakterisierte, als er sich nach seiner gewaltigen Achten Symphonie nicht an seine Neunte wagen wollte, angezogen von der düsteren Poetik der chinesischen Gedichte, die seinem Lied von der Erde zugrunde liegen (in einer damals populären Nachdichtung von Hans Bethge), getrieben von Welt- schmerz, aber dennoch in Sorge, dass auch er Opfer eines sym- phonischen Fatums sein könnte, das mit der Zahl neun verbun- den wäre. Er wollte offenbar noch nicht sein Opus ultimum schreiben. All das unter dem Eindruck des Todes der ältesten Tochter, der Diagnose eines Herzleidens bei ihm selbst und inmitten eines Zeitgeistes, der nicht besser beschrieben werden kann als mit dem Begriff Fin-de-siècle, lässt Mahler Zuflucht nehmen in einer für ihn atypischen Form, verhältnismäßig klein- formatig und vor allem offen. Eine symphonische Kantate? Ein Zyklus von Orchesterliedern mit einem Kopfsatz, der sich gleich- zeitig als Sonatensatz und Strophenlied analysieren lässt? Die traditionelle musiktheoretische Terminologie wird dem gattungs- mäßigen Hybriden kaum gerecht, mit dem Gustav Mahler ver- sucht, das Schicksal zu überlisten. Auch wenn oder gerade weil die literarische Qualität der zugrunde- liegenden, von Mahler selbst obendrein erweiterten Texte heute umstritten ist, erscheint die musikalische Annäherung an dieses Konvolut in ihrem Ausdruck zutiefst existentiell. Der Komponist, der die Uraufführung nicht mehr erleben sollte, scheint Resigna- tion und Weltschmerz gerade da besonders unmittelbar in Töne gießen zu können, wo sie fast schon im Widerspruch zu den zierlichen Texten stehen, die trotz allem Werden und Vergehen, Natur und Lebenskreis zum Thema haben. Mahler selbst war, dem Dirigenten und Freund Bruno Walter zufolge, von der Wirkung des eigenen Werkes betroffen. Mahlers Weltsicht zu jener Zeit und der damit verbundene Umgang mit 18
Gustav Mahler in Toblach, Sommer 1909 dem kompositorischen Handwerk machen trotz des relativ jungen Alters des Komponisten das Lied von der Erde sehr wahr- scheinlich zu einem Spät-, auf jeden Fall aber zu einem Welt- abschiedswerk, in dem sich Mahler gleichzeitig außerhalb seines eigenen Schaffens positioniert und dennoch stilistisch eindeutig zu diesem Œuvre in Beziehung setzt. Nuancenreich, mit feinen Farben und filigranen Schattierungen und doch mit der ganzen Wucht der Mahler’schen Orchesterbeherrschung zeichnet und überzeichnet der Meister in diesem Werk, von dem Arnold Schönberg sagte, dass es von allen Stücken des Komponisten am deutlichsten in die Zukunft weise. Persönliche und ästhetische Rückblicke Wenn der Musikbetrieb der Gegenwart Gustav Mahler und Richard Strauss quasi in musikhistorischer Symbiose präsentiert, so wird gern vergessen, dass die beiden zu Lebzeiten keinesfalls gleichermaßen wahrgenommen wurden, und die 19
Rezeptionsgeschichte beider alles andere als parallel verlaufen ist, ja, dass Mahler zur Zeit der Uraufführung von Strauss’ Metamor- phosen weder einen Platz im Repertoire noch im rezeptiven Bewusstsein hatte. Lässt sich beim bereits zu Lebzeiten überaus erfolgreichen Richard Strauss eine bemerkenswerte Kontinuität in Rezeption und wis- senschaftlicher Wahrnehmung beobachten, so lässt sich auch in diesem Punkt Gustav Mahler nur zu gut in Verbindung mit besagtem romantischen Geniebegriff bringen. Das Bild des zu Lebzeiten verkannten, dann auch noch durch politische Unbill negierten Meisters, der der Entdeckung durch eine an rezepti- ven Erfahrungen gereifte Nachwelt bedarf, liegt auf der Hand und wird auch gern mit Mahler in Verbindung gebracht. Wobei sich diese Nachwelt nicht zuletzt in der Person Leonard Bernsteins und der durch diesen ausgelösten Mahler-Renaissance manifestiert. Trotzdem ist der Fall mit Sicherheit komplexer, facettenreicher, hat mit Wandlungsprozessen in der Musikforschung ebenso zu tun wie mit der Entwicklung der Tonträgerindustrie, mit der kontinuierlichen Professionalisierung und Spezialisierung in der Orchesterlandschaft und so fort. Daneben erscheint es verblüffend, wie vollständig und fix das Bild der Musikgeschichte von Richard Strauss bereits zu dessen Lebensende war – dies mag mit seinem Erfolg ebenso wie mit dem erreichten Lebensalter zu tun haben, ist aber dennoch ver- wunderlich, gerade mit Blick auf die Vielfalt seines Œuvres ebenso wie auf die Epochen seines (auch sozialen) Erfolgs. Umso bemerkenswerter ist, wie gerade die beiden am heutigen Abend erklingenden jeweiligen Spätwerke die beiden Komponisten in Beziehung treten lassen. Ohne Zweifel hat dies mit dem besagten Grundgestus zu tun, der trotz aller Unterschiede ver- gleichbar und elementar bleibt – mit der Attitüde des Verlierens und Loslassens –, aber auch mit dem historischen Abstand, der Komponistenbilder glättet, abrundet, ja in ihrer Widersprüch- lichkeit harmonisiert. * 20
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Die Idee von der Gleichzeitigkeit des Ungleichzeitigen, davon, dass ähnliche persönliche und gesellschaftliche Konstellationen zu ganz unterschiedlichen Zeitpunkten Vergleichbares bewirken können, erscheint wie ein zusätzliches Bindeglied zwischen den beiden Werken dieses Konzertabends. Auf eine absurde Weise stehen diese beiden Stücke als absolute Sonderlinge in Entstehung, Aussage und eben auch Rezeption. Sie erscheinen als jeweils abgeklärte Abgesänge; und genau das ist es, was sie in Beziehung zueinander treten lässt. Ob man sie anders hören könnte, wenn man um die jeweiligen Entstehungsbedingungen nicht wüsste, ist eine Frage, die sich im konkreten Fall erübrigt. Zu deutlich ist die Position des musikalischen Rückschau-Haltens, zu klar das ausdrucksmäßige Bekenntnis zu einem spätromantischen Klang- gestus, der doch gerade in seiner Absolutheit das Wissen um die jeweilige musikalische Moderne, deren Mittel und Möglichkeiten nicht verleugnet, ja längst verinnerlicht hat. Es ist wie ein Blick auf die Zeitlichkeit – zugleich von außerhalb und innerhalb der Zeit. Tatjana Mehner arbeitet seit 2015 als Programme Editor in der Philharmonie Luxembourg. Sie studierte Musikwissenschaft und Journalistik, promovierte 2003 an der Universität Leipzig und war als Publizistin und Forscherin in Deutschland und Frankreich tätig. 22
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Texte Das Lied von der Erde Textübersetzungen: Hans Bethge Das Trinklied vom Jammer Chanson à boire de l’affliction der Erde de la terre Text: Li-Tai-Po (701–762) Schon winkt der Wein im gold’nen Déjà le vin scintille dans la coupe Pokale, d’or, Doch trinkt noch nicht, erst sing’ Mais ne buvez pas avant que je ne ich euch ein Lied! vous chante une chanson! Das Lied vom Kummer soll aufla- Le chant du souci chantera chend in die Seele euch klingen. gaiement en votre âme. Wenn der Kummer naht, Quand le souci approche, liegen wüst die Gärten der Seele, Déserts sont les jardins de l’âme, Welkt hin und stirbt die Freude, Et se fanent et meurent joie et der Gesang. chansons. Dunkel ist das Leben, ist der Tod. Sombre est la vie; sombre, la mort. Herr dieses Hauses! Maître de cette maison, Dein Keller birgt die Fülle des Ta cave déborde de vins dorés! goldenen Weins! Ce luth, ici, je le déclare mien! Hier, diese lange Laute nenn’ ich Jouer du luth et vider les verres, mein! Voilà des choses qui vont ensemble. Die Laute schlagen und die Gläser Une pleine coupe de vin, au bon leeren, moment, Das sind die Dinge, die Vaut plus que tous les biens de zusammenpassen. cette terre! Ein voller Becher Weins zur Sombre est la vie; sombre, la mort. rechten Zeit Ist mehr wert, als alle Reiche Le firmament, toujours, est bleu, dieser Erde! et la terre Dunkel ist das Leben, ist der Tod. Restera la même et fleurira au Das Firmament blaut ewig und die printemps. Erde 24
Wird lange feststeh’n und aufblüh’n Mais toi, Homme, combien de im Lenz. temps vivras-tu? Du aber, Mensch, wie lang lebst Même pas de cent ans tu ne denn du? profiteras Nicht hundert Jahre darfst du dich De toutes les vanités pourrissantes ergötzen de la terre! An all dem morschen Tande dieser Erde, Seht dort hinab! Regardez là-bas! Im Mondschein auf den Gräbern Au clair de lune, sur les tombes, hockt Une forme accroupie, sauvage et eine wild-gespenstische Gestalt fantomatique. C’est un singe! – Ein Aff ist’s! Écoute comme son ricanement Hört ihr, wie sein Heulen hinausgellt Retentit parmi les douces brises in den süßen Duft des Lebens! de la vie. Jetzt nehmt den Wein! Jetzt ist es Maintenant, au vin! Maintenant, Zeit, Genossen! il est temps, amis! Leert eure gold’nen Becher zu Videz vos coupes d’or jusqu’à la lie! Grund! Sombre est la vie; sombre, la mort. Dunkel ist das Leben, ist der Tod! Der Einsame im Herbst Le solitaire à l’automne Text: Tschang-Tsi (~765– ~830) Herbstnebel wallen bläulich Les brumes d’automne errent, überm See; bleues, sur le lac Vom Reif bezogen stehen alle Figés de gel se dressent tous les Gräser; brins d’herbe. Man meint, ein Künstler habe On dirait qu’un artiste a répandu Staub von Jade une poudre de jade Über die feinen Blüten ausgestreut. Sur les fleurs délicates. Der süße Duft der Blumen ist Le doux parfum des fleurs a fui. verflogen; Un vent glacé courbe leurs tiges. Ein kalter Wind beugt ihre Stengel Bientôt, les pétales dorés mais nieder. fanés Bald werden die verwelkten, Des fleurs de lotus flotteront sur gold’nen Blätter l’eau. Der Lotosblüten auf dem Wasser zieh’n. Mein Herz ist müde. Meine kleine Mon cœur est fatigué. Ma petite Lampe lampe Erlosch mit Knistern, es gemahnt S’est éteinte dans un hoquet et mich an den Schlaf. me dit de dormir. 25
Ich komm zu dir, traute Ruhestätte! Je viens à toi, cher lieu de repos. Ja, gib mir Ruh’, ich hab’ Erquickung Oui, donne-moi le repos, j’en ai not! tellement besoin. Ich weine viel in meinen Longtemps, je pleure dans ma Einsamkeiten. solitude. Der Herbst in meinem Herzen L’automne de mon cœur dure trop. währt zu lange. Soleil de l’Amour, ne brilleras-tu Sonne der Liebe, willst du nie plus jamais mehr scheinen, Pour sécher tendrement mes Um meine bitter’n Tränen mild larmes amères? aufzutrocknen? Von der Jugend De la jeunesse Text: Li-Tai-Po Mitten in dem kleinen Teiche Au milieu du petit étang Steht ein Pavillon aus grünem Se dresse un pavillon de verte Und aus weißem Porzellan. Et blanche porcelaine. Wie der Rücken eines Tigers Comme le dos d’un tigre, Wölbt die Brücke sich aus Jade Un pont de jade se courbe Zu dem Pavillon hinüber. Jusqu’au pavillon. In dem Häuschen sitzen Freunde, Dans la petite maison, des amis, Schön gekleidet, trinken, plaudern, Bien habillés, boivent et bavardent. Manche schreiben Verse nieder. Certains écrivent des vers. Ihre seid’nen Ärmel gleiten Leurs manches de soie sont Rückwärts, ihre seid’nen Mützen retroussées. Hocken lustig tief im Nacken. Leurs bonnets de soie Retombent élégamment sur leurs nuques. Auf des kleinen Teiches stiller Sur le petit étang, Wasserfläche zeigt sich alles Sur son eau calme, tout se reflète Wunderlich im Spiegelbilde. Merveilleusement, comme dans un miroir. Alles auf dem Kopfe stehend Tout se tient sur la tête In dem Pavillon aus grünem Dans le pavillon de verte Und aus weißem Porzellan; Et blanche porcelaine. Wie ein Halbmond steht die Brücke, Comme une demi-lune, voici le Umgekehrt der Bogen. Freunde, pont, Schön gekleidet, trinken, plaudern. Son arche sens dessus dessous. Des amis, Bien habillés, boivent et bavardent. 26
Von der Schönheit De la beauté Text: Li-Tai-Po Junge Mädchen pflücken Blumen, Des jeunes filles cueillent des Pflücken Lotosblumen an dem fleurs, Uferrande. Des fleurs de lotus au bord de la Zwischen Büschen und Blättern rivière. sitzen sie, Entre buissons et feuilles, elles Sammeln Blüten in den Schoß sont assises, und rufen Les fleurs ramassées sur leurs Sich einander Neckereien zu. genoux, et Se lancent des plaisanteries. Gold’ne Sonne webt um die Le soleil d’or brille sur leurs corps Gestalten, Et envoie leurs reflets dans l’eau Spiegelt sie im blanken Wasser claire. wider. Le soleil fait miroiter leurs Sonne spiegelt ihre schlanken membres frêles Glieder, Et leurs doux yeux, Ihre süßen Augen wider, Et le Zéphire gonfle tendrement Und der Zephyr hebt mit Schmei- Leurs manches et chelkosen Emporte la magie das Gewebe ihrer Ärmel auf, De leur parfum à travers les airs. Führt den Zauber Ihrer Wohlgerüche durch die Luft. O sieh, was tummeln sich für Oh, voyez! Qui sont ces beaux schöne Knaben garçons, Dort an dem Uferrand auf mut’gen Là-bas, au bord de l’eau, sur leurs Rossen, braves destriers? Weithin glänzend wie die Sonnen- Étincelants au loin, comme rayons strahlen; de soleil, Schon zwischen dem Geäst der Parmi les branches de saules verts, grünen Weiden Les gais jeunes gens chevauchent. Trabt das jungfrische Volk einher! Das Roß des einen wiehert Le cheval de l’un d’eux hennit fröhlich auf joyeusement, Und scheut und saust dahin, Hésite et repart en flèche. Über Blumen, Gräser, wanken hin Sur fleurs et herbes passent ses die Hufe, sabots. Sie zerstampfen jäh im Sturm Une tempête! Il piétine die hingesunk’nen Blüten. Les pétales tombés! Hei! Wie flattern im Taumel seine Ah, comme sa crinière vole dans Mähnen, le vent! Dampfen heiß die Nüstern! Et un souffle brûlant sort de ses naseaux. 29
Goldne Sonne webt um die Le soleil d’or brille sur leurs corps Gestalten, Et renvoie leurs reflets dans l’eau Spiegelt sie im blanken Wasser claire. wider. Et la plus belle des jeunes filles Und die schönste von den suit du regard Jungfrau’n sendet Le cavalier, nostalgiquement. Lange Blicke ihm der Sehnsucht Le fier maintien de la belle n’est nach. que façade. Ihre stolze Haltung ist nur Verstellung. In dem Funkeln ihrer großen Dans le feu de ses grands yeux, Augen, Dans la nuit de ses regards In dem Dunkel ihres heißen Blicks brûlants, Schwingt klagend noch die Son cœur douloureux l’appelle. Erregung ihres Herzens nach. Der Trunkene im Frühling L’Homme ivre au printemps Text: Li-Tai-Po Wenn nur ein Traum das Leben ist, Si la vie n’est qu’un rêve, Warum denn Müh’ und Plag’!? Pourquoi fatigue et peine? Ich trinke, bis ich nicht mehr kann, Je bois jusqu’à n’en plus pouvoir, Den ganzen, lieben Tag! Tout au long de l’aimable jour. Und wenn ich nicht mehr trinken Et quand je ne peux plus boire, kann, Car corps et âme sont rassasiés, Weil Kehl’ und Seele voll, Je vais titubant jusqu’à ma porte So tauml’ ich bis zu meiner Tür Et dors merveilleusement. Und schlafe wundervoll! Was hör ich beim Erwachen? Qu’entends-je quand je m’éveille? Horch! Écoutez! Ein Vogel singt im Baum. Un oiseau chante dans l’arbre. Ich frag’ ihn, ob schon Frühling sei, Je lui demande si c’est déjà le Mir ist als wie im Traum. printemps. Der Vogel zwitschert: Ja! Il me semble que je rêve. Der Lenz ist da, sei’ kommen über L’oiseau gazouille: oui! Le printemps Nacht! Est là, venu en une nuit! Aus tiefstem Schauen lauscht’ ich Avec une attention profonde, je auf, l’écoute. Der Vogel singt und lacht! L’oiseau chante et rit. 30
Ich fülle mir den Becher neu Je remplis mon verre encore une Und leer’ ihn bis zum Grund fois, Und singe, bis der Mond erglänzt Et le vide jusqu’au fond, Am schwarzen Firmament! Et chante jusqu’à ce que la lune Brille au noir firmament. Und wenn ich nicht mehr singen Et quand je ne peux plus chanter, kann, Je me rendors. So schlaf’ ich wieder ein, Qu’ai-je à voir avec le printemps? Was geht mich denn der Frühling Laissez-moi être ivre! an? Laßt mich betrunken sein! Der Abschied L’adieu Text: Mong-Kao-Yen (689?/691?– 740) Wang-Wei (698–761) Die Sonne scheidet hinter dem Le soleil plonge derrière les Gebirge. montagnes. In alle Täler steigt der Abend nieder Sur les vallées tombent le soir Mit seinen Schatten, die voll Et ses ombres pleines de fraîcheur. Kühlung sind. Vois! Comme une barque d’argent O sieh! Wie eine Silberbarke flotte schwebt La lune sur la mer bleue du ciel. Der Mond am blauen Himmelssee Je sens une tendre brise souffler herauf. Derrière les pins sombres. Ich spüre eines feinen Windes Weh’n Hinter den dunklen Fichten! Der Bach singt voller Wohllaut Le ruisseau chante à voix plus durch das Dunkel. haute dans l’ombre Die Blumen blassen im Les fleurs pâlissent dans le Dämmerschein. crépuscule. Die Erde atmet voll von Ruh und La terre respire bien, dans le Schlaf, repos et le sommeil. Alle Sehnsucht will nun träumen. Tous les désirs sont désormais Die müden Menschen geh’n changés en rêves. heimwärts, Les gens fatigués rentrent chez Um im Schlaf vergess’nes Glück eux, Und Jugend neu zu lernen! Pour trouver un bonheur oublié Die Vögel hocken still in ihren dans le sommeil Zweigen. Et apprendre à redevenir jeunes! Die Welt schläft ein! Les oiseaux sont blottis, silencieux, sur les branches. Le monde s’endort. 31
Es wehet kühl im Schatten meiner Il souffle une brise fraîche à Fichten. l’ombre de mes pins. Ich stehe hier und harre meines Je suis là attendant mon ami. Freundes; Je l’attends pour un dernier adieu. Ich harre sein zum letzten J’ai tant envie, ami, à tes côtés, Lebewohl. De partager la beauté de ce soir! Ich sehne mich, o Freund, an Où es-tu? Tu m’as laissé seul si deiner Seite longtemps. Die Schönheit dieses Abends zu J’erre de-ci de-là, avec mon luth, genießen. Sur des sentiers riches d’une Wo bleibst du? Du läßt mich lang herbe douce. allein! Ô beauté! Ô monde à jamais ivre Ich wandle auf und nieder mit d’amour et de vie! meiner Laute Auf Wegen, die vom weichen Grase schwellen. O Schönheit! O ewigen Liebens – Lebens – Trunk’ne Welt! Er stieg vom Pferd und reichte ihm Il descendit de cheval et lui donna Den Trunk des Abschieds dar. La coupe de l’adieu. Er fragte ihn, wohin er führe Il lui demanda où il allait Und auch warum es müßte sein. Et aussi pourquoi cela devait être. Er sprach, seine Stimme war Il parla, et sa voix était voilée: umflort: Ô mon ami, Du, mein Freund, Sur cette terre, le bonheur ne m’a Mir war auf dieser Welt das Glück pas souri. nicht hold! Où vais-je? Je vais errer dans les Wohin ich geh’? Ich geh’, ich montagnes. wand’re in die Berge. Je cherche le repos pour mon Ich suche Ruhe für mein einsam cœur solitaire. Herz. Je vais vers mon pays, mon refuge. Ich wandle nach der Heimat, Pour moi, plus jamais d’horizons meiner Stätte. lointains. Ich werde niemals in die Ferne Calme est mon cœur, et il attend schweifen. son heure! Still ist mein Herz und harret Partout, la terre bien-aimée seiner Stunde! Fleurit au printemps et verdit de Die liebe Erde allüberall nouveau! Blüht auf im Lenz und grünt aufs Partout et éternellement, l’horizon neu! sera bleu Allüberall und ewig blauen licht Éternellement… éternellement… die Fernen! Ewig… ewig… 32
Ticketing: (+352) 26 32 26 32 www.philharmonie.lu
Centre Orchimont 34, Rangwee DESIGN ICONS & CLASSICS L-2412 Luxembourg-Howald Tel. +352 / 50 47 48 www.sichel.lu
Chamber Orchestra of Europe Violins Tomas Djupsjöbacka Lorenza Borrani Sally Jane Pendlebury (Leader Chair supported by Dasha Shenkman) Double basses Lucy Gould Enno Senft Sophie Besançon (Principal Bass Chair supported by Fiona Brett Sir Siegmund Warburg’s Voluntary Emily Davis Settlement) Ralph de Souza Dane Roberts Christian Eisenberger Håkan Ehrén Ulrika Jansson Matilda Kaul Flutes Sylwia Konopka Clara Andrada Stefano Mollo (Principal Flute Chair supported by Fredrik Paulsson The Rupert Hughes Will Trust) Joseph Rappaaport Josine Buter Håkan Rudner Paco Varoch Martin Walch Elizabeth Wexler Oboes Katrine Yttrehus Kai Frömbgen Mats Zetterqvist (Principal Oboe Chair supported by The Rupert Hughes Will Trust) Violas Rachel Frost Nimrod Guez Ida Grøn Clarinets Claudia Hofert Romain Guyot Wouter Raubenheimer Marie Lloyd Riikka Repo Thomas Lessels Dorle Sommer Bassoons Cellos Rie Koyama William Conway (Principal Bassoon Chair sup- (Principal Cello Chair supported by ported by The 35th Anniversary an anonymous donor) Friends) Henrik Brendstrup Christopher Gunia Luise Buchberger 36
Horns Jasper de Waal Beth Randell Trumpets Nicholas Thompson Julian Poore Trombones Håkan Björkman Nicholas Eastop Timpani John Chimes (Principal Timpani Chair supported by The American Friends) Percussion David Jackson Paul Stoneman Harp Bryn Lewis Celeste Philip Moore Managment Peter Readman – Chairman Simon Fletcher – General Manager Caroline Ferry – Personnel and Planning Manager Patrick McEntee – Tour and Stage Manager Giovanni Quaglia – Office Manager and Librarian Coralia Galtier – Business Development Manager Mollie Jeffrey – Secretary of the Friends 37
Interprètes Biographies Chamber Orchestra of Europe Le Chamber Orchestra of Europe (COE) a été créé en 1981 par un groupe de musiciennes et de musiciens issus de l’Orchestre des Jeunes de l’Union Européenne (EUYO), alors European Community Youth Orchestra. Le cœur de l’orchestre rassemble soixante membres. Les premières années, Claudio Abbado a été un important mentor. Avec des concerts et surtout l’enre- gistrement de l’intégrale des symphonies de Beethoven ainsi que des productions d’opéra au Festival de Salzbourg, aux Wiener Festwochen et dans le cadre de la Styriarte, Nikolaus Harnoncourt a aussi laissé une empreinte substantielle. Aujourd’hui, l’orchestre travaille en étroite collaboration avec Sir András Schiff et Yannick Nézet-Séguin, tous deux membres honoraires de la formation, dans le sillage de Bernard Haitink et Nikolaus Harnoncourt. En partenariat avec la Kronberg Academy, le COE est depuis cette année le premier orchestre en résidence du Casals Forum à Kronberg mais également orchestre en résidence au château Esterhazy à Eisenstadt. Le Chamber Orchestra of Europe a enregistré plus de 250 œuvres; ses disques ont été distingués de différents prix, entre autres de deux Grammys et de trois «Record of the Year Awards» décernés par Gramophone. En janvier dernier a paru sur DVD et BluRay l’enregistrement de l’intégrale des symphonies de Sibelius réalisé par Paavo Berglund en 1998 au Festival de Helsinki. En 2009 a été fondée la COE Academy, offrant chaque année des bourses à des étudiants de haut niveau et à de jeunes musiciens doués de talents exceptionnels. Les académiciens accompagnent l’orchestre en tournée tout en 39
Chamber Orchestra of Europe photo: Julia Wesely
bénéficiant de l’enseignement des solistes du COE. Le COE est un orchestre privé, qui bénéficie notamment du précieux soutien financier de la Gatsby Charitable Foundation et de dona- teurs tels Dasha Shenkman, le Sir Siegmund Warburg’s Voluntary Settlement, le Rupert Hughes Will Trust, l’Underwood Trust, les 35th Anniversary Friends et les American Friends. Le Chamber Orchestra of Europe s’est produit pour la dernière fois à la Philharmonie Luxembourg lors de la saison 2018/19. Chamber Orchestra of Europe Das Chamber Orchestra of Europe (COE) wurde 1981 von einer Gruppe junger Musikerinnen und Musiker gegründet, die sich im Rahmen des European Community Youth Orchestra (heute EUYO) kennengelernt hatten. Heute gehören dem COE etwa 60 Mitglieder an. Vor allem Claudio Abbado war in den Anfangs- jahren ein wichtiger Mentor. Auch Nikolaus Harnoncourt hatte durch seine Aufführungen und Einspielungen sämtlicher Beethoven-Symphonien sowie durch Opernproduktionen bei den Festspielen in Salzburg, Wien und der Styriarte einen großen Einfluss auf die Entwicklung des COE. Derzeit arbeitet das Orchester eng mit Sir András Schiff und Yannick Nézet- Séguin zusammen, die beide in der Nachfolge von Bernard Haitink und Nikolaus Harnoncourt Ehrenmitglieder sind. In Partnerschaft mit der Kronberg Academy wird das COE ab 2022 das erste Orchestra-in-Residence im Casals Forum in Kronberg sein. Außerdem ist das Chamber Orchestra of Europe ab 2022 Orchestra-in-Residence im Schloss Esterhazy in Eisenstadt. Die Aufnahmen des COE haben zahlreiche internationale Preise gewonnen, darunter zwei Grammys und drei Gramophone «Record of the Year» Awards. Im Januar 2022 veröffentlichte das COE eine Einspielung aller Sibelius-Symphonien auf DVD und BluRay, die Paavo Berglund 1998 beim Helsinki Festival dirigiert hatte. 2009 wurde die COE-Akademie ins Leben geru- fen, um einer ausgewählten Gruppe herausragender Studieren- der die Möglichkeit zu geben, mit den Stimmführerinnen und Stimmführern des COE zu arbeiten und, was besonders wichtig ist, um ihnen die Möglichkeit zu geben, mit dem Orchester auf 42
Tournee zu gehen. Das COE ist ein privatwirtschaftlich organi- siertes Orchester, das insbesondere von der Gatsby Charitable Foundation und einer Reihe weiterer Förderer, darunter Dasha Shenkman, Sir Siegmund Warburg’s Voluntary Settlement, der Rupert Hughes Will Trust, der Underwood Trust, die 35th Anni- versary Friends und American Friends, wertvolle finanzielle Unterstützung erhält. Das Chamber Orchestra of Europe spielte in der Philharmonie Luxembourg zuletzt in der Saison 2018/19. Sir Simon Rattle direction Né à Liverpool, Sir Simon Rattle a étudié à la Royal Academy of Music de Londres. De 1980 à 1998, il a été chef principal et conseiller artistique du City of Birmingham Symphony Orchestra dont il a été nommé Directeur musical en 1990. En 2002, il est devenu directeur artistique et musical des Berliner Philharmoniker, poste qu’il a quitté à la fin de la saison 2017/18. Il est directeur musical du London Symphony Orchestra depuis 2017. Il sera à ce poste jusqu’à la saison 2023/24 où il occupera les fonctions de directeur musical du Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks à Munich. Il a réalisé plus de soixante-dix enregistre- ments pour le label EMI (aujourd’hui Warner Classics) et a reçu plusieurs récompenses internationales à ce titre. Les dernières publications de Sir Simon Rattle, sur le label du London Symphony Orchestra LSO Live, comprennent entre autres La Damnation de Faust de Berlioz, Woven Space de Helen Grime, Pelléas et Mélisande de Debussy, Remembering de Mark-Anthony Turnage et Le Christ au Mont des Oliviers de Beethoven. L’éducation musicale occupe une place centrale et son partenariat avec les Berliner Philharmoniker a ouvert de nouvelles perspectives via le programme éducatif Zukungt@Bpil. En 2019, Sir Simon Rattle a annoncé la création de la LSO East London Academy dévelop- pée par le London Symphony Orchestra en partenariat avec dix quartiers de l’Est de Londres. Ce programme gratuit a pour objectif d’identifier le potentiel parmi les jeunes de ce quartier entre onze et dix-huit ans présentant un talent musical excep- tionnel, quels que soit leur origine ou leurs moyens financiers. Sir Simon Rattle a été anobli en 1994 et a reçu l’Ordre du Mérite 43
Sir Simon Rattle photo: Oliver Helbig
de sa Majesté la Reine Elisabeth II en 2014. Lui a également été décerné en 2018 l’Ordre du Mérite à Berlin et en 2019 le Freedom of the City of London. En 2021/22, il retrouve le Staats- oper Berlin pour Hippolyte et Aricie de Rameau et dirige au printemps une nouvelle production de L’Affaire Makropoulos de Janáček. Il part en tournée en Europe et aux États-Unis avec le LSO et, plus tard dans la saison, rejoindra la mezzo-soprano Magdalena Kožená pour un projet de musique de chambre qui les mèneront dans les principales villes européennes. Sir Simon Rattle a dirigé pour la dernière fois à la Philharmonie Luxembourg en septembre 2021. Sir Simon Rattle Leitung Sir Simon Rattle wurde in Liverpool geboren und studierte an der Royal Academy of Music. Von 1980 bis 1998 war er Principal Conductor und Artistic Adviser des City of Birmingham Sym- phony Orchestra und wurde 1990 zum Music Director ernannt. Im Jahr 2002 übernahm er die Position des künstlerischen Lei- ters und Chefdirigenten der Berliner Philharmoniker, die er bis zum Ende der Saison 2017/18 innehatte. Im September 2017 übernahm er die Position des Music Director beim London Symphony Orchestra. Mit Beginn der Spielzeit 2023/24 wird Sir Simon Chefdirigent des Symphonieorchesters des Bayeri- schen Rundfunks. Sir Simon hat über 70 Aufnahmen für das Plattenlabel EMI (jetzt Warner Classics) eingespielt und für seine Aufnahmen bei verschiedenen Labels zahlreiche renom- mierte internationale Preise erhalten. Zu seinen jüngsten Ein- spielungen gehören Berlioz’ La Damnation de Faust, Helen Grimes Woven Space, Debussys Pelléas et Mélisande, Turnages Remembering und Beethovens Christus am Ölberg, die alle beim eigenen Plattenlabel des London Symphony Orchestra, LSO Live, erschienen sind. Musikalische Bildung ist für Sir Simon von höchster Bedeutung, und seine Partnerschaft mit den Berliner Philharmonikern hat mit dem Education-Programm Zukunft@Bphil neue Wege beschritten. 2019 kündigte Rattle die Gründung der LSO East London Academy an, die vom London Symphony Orchestra in Partnerschaft mit zehn Londoner 45
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