1442 FMH Pandémie de COVID-19: coûts supplémentaires de 735 millions
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
BMS – SÄZ Schweizerische Ärztezeitung – Bollettino dei medici svizzeri – Gasetta dals medis svizzers Bulletin des médecins suisses 1441 Editorial 1447 FMH 1482 «Et encore…» de Jürg Schlup Meilleur monitorage par Werner Bauer 44 28. 10. 2020 L’illusion d’un monde du tarif avec le TARDOC Certains livres ne vieillissent c ontrôlable jamais… 1442 FMH Pandémie de COVID-19: coûts supplémentaires de 735 millions Offizielles Organ der FMH und der FMH Services www.saez.ch Organe officiel de la FMH et de FMH Services www.bullmed.ch Bollettino ufficiale della FMH e del FMH Services Organ ufficial da la FMH e da la FMH Services Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
SOMMAIRE 1437 Rédaction Rédaction Éthique Dr méd. vét. Matthias Scholer (Rédacteur en chef); Prof. Dr théol. Christina Aus der Au, p.-d.; biol. dipl. Tanja Kühnle (Managing Editor); Prof. phil., biol. dipl. Rouven Porz, p.-d. Julia Rippstein (Rédactrice version imprimée et en ligne); Rédaction Histoire de la médecine Prof. Dr méd. Anne-Françoise Allaz, membre de la FMH Prof. Dr méd. et lic. phil. Iris Ritzmann; Prof. Dr ès sc. soc. Eberhard Wolff Dr méd. Werner Bauer, membre de la FMH; Prof. Dr oec. Urs Brügger; Rédaction Santé publique, épidémiologie, biostatistique Prof. Dr méd. Samia Hurst; Dr méd. Jean Martin, membre de la FMH; Prof. Dr méd. Milo Puhan Dr méd. Jürg Schlup, président de la FMH; Rédaction Droit Dr méd. Daniel Schröpfer, membre de la FMH; Dr iur. Ursina Pally, cheffe du Service juridique de la FMH Charlotte Schweizer, cheffe de la communication de la FMH; Prof. Dr méd. Hans Stalder, membre de la FMH; FMH ÉDITORIAL:Jürg Schlup 1441 L’illusion d’un monde contrôlable COVID-19:Christian Oeschger, Anton Prantl 1442 Pandémie de COVID-19: coûts supplémentaires de 735 millions QUESTIONS TARIFAIRES:Kerstin Schutz, Sabine Zehnder 1447 Meilleur monitorage du tarif avec le TARDOC 1449 Nouvelles du corps médical Organisations du corps médical SSMIG | AMCIS: Regula Capaul, Thomas Brack, Drahomir Aujesky 1450 Médecine et économie ÄRZTEGESELLSCHAFT BASELLAND: C onrad E. Müller, Tobias Eichenberger, Jürg Sommer, et al. 1453 Von der Feuerwehr zum Intervention Management System Autres groupements et institutions SCIENCEINDUSTRIES: Jürg Granwehr 1458 Die Revision der Schweizer Pharmakodizes Courrier / Communications 1461 Courrier au BMS 1462 Examen de spécialiste / Communications FMH Services 1464 Emplois et cabinets médicaux (version imprimée uniquement) Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
SOMMAIRE 1438 Tribune POINT DE VUE: Hans Stalder, Beat Bürgenmeier 1470 Pour une réforme en faveur du patient POINT DE VUE: Andrea Sutter, Beat Rickenbacher, Carmen Binder 1474 Interprofessionell und digital POINT DE VUE: Jean Martin 1477 Le phénomène des anti-masques Horizons RENCONTRE AVEC ANNE LÉVY:Daniel Lüthi 1478 «Die Unsicherheit ist zurzeit die einzige Sicherheit» SOUS UN AUTRE ANGLE:Eberhard Wolff 1481 Ü ber toxische und nichttoxische Metaphern Et encore… Werner Bauer 1482 Certains livres ne vieillissent jamais … BENDIMERAD Impressum EMH_Comingsoom_Podcast_210x64_QR_Code.indd 1 06.10.20 10:28 Bulletin des médecins suisses «Office de placement»: FMH Consul- © FMH Note: Toutes les données publiées Organe officiel de la FMH ting Services, Office de placement, Le Bulletin des médecins suisses est dans ce journal ont été vérifiées avec et de FMH Services Case postale 246, 6208 Oberkirch, actuellement une publication en libre le plus grand soin. Les publications Adresse de la rédaction: Nina Abbühl, tél. +41 (0)41 925 00 77, accès (open access). Jusqu’à révoca- signées du nom des auteurs reflètent Assistante de rédaction BMS, fax +41 (0)41 921 05 86, tion, la FMH habilite donc EMH à ac- avant tout l’opinion de ces derniers, EMH Editions médicales suisses SA, mail@fmhjob.ch, www.fmhjob.ch corder à tous les utilisateurs, sur la pas forcément celle de la rédaction du Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz, base de la licence Creative Commons [BMS]. Les doses, indications et tél. +41 (0)61 467 85 72, Abonnements membres de la FMH: «Attribution – Pas d’utilisation com- formes d’application mentionnées redaktion.saez@emh.ch, www.saez.ch FMH Fédération des médecins merciale – Pas de modification 4.0 doivent en tous les cas être comparées suisses, Elfenstrasse 18, 3000 Berne 15, International», le droit, non limité dans aux notices des médicaments utilisés, Editeur: EMH Editions médicales tél. +41 (0)31 359 11 11, le temps, de reproduire, distribuer et en particulier pour les médicaments s uisses SA, Farnsburgerstrasse 8, fax +41 (0)31 359 11 12, dlm@fmh.ch communiquer cette création au public. récemment autorisés. 4132 Muttenz, tél. +41 (0)61 467 85 55, Le nom de l’auteur doit dans tous les www.emh.ch Autres abonnements: EMH Editions Impression: Vogt-Schild Druck AG, médicales suisses SA, Abonnements, cas être indiqué de manière claire et Annonces: transparente. L’utilisation à des fins https://www.vsdruck.ch/ Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz, Markus Süess, Key Account Manager tél. +41 (0)61 467 85 75, abo@emh.ch commerciales est admissible moyen- EMH, tél. +41 (0)61 467 85 04, nant autorisation écrite préalable markus.sueess@emh.ch Prix de l’abonnement: abonnement d’EMH. annuel CHF 320.–, port en sus. «Offres et demandes d’emploi/ Immeubles/Divers»: ISSN: version imprimée: 0036-7486 / Photo de couverture: tél. +41 (0)61 467 86 08, version en ligne: 1424-4004 © Janusz Pieńkowski | Dreamstime.com stellenmarkt@emh.ch Paraît le mercredi Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
FMH Editorial 1441 L’illusion d’un monde contrôlable Jürg Schlup Dr méd, président de la fmh «Les prévisions sont difficiles – surtout lorsqu’elles Vouloir calculer à l’avance les répercussions de facteurs concernent l’avenir»: cette citation est plus qu’actuelle. aussi nombreux, chacun étant excessivement complexe, A l’heure où j’écris cet éditorial, le 16 octobre, la Suisse et utiliser le résultat de ce calcul pour piloter les coûts, enregistre 3105 nouvelles infections au coronavirus et voilà qui témoigne de l’illusion d’un monde prévisible et un nombre de cas en très forte augmentation. Quelle contrôlable. On ignore ainsi que «la vérité ne peut pas sera la situation le jour de sa publication, le 28 octobre? être ordonnée», comme l’explique Armin Nassehi: la Nul ne peut le dire aujourd’hui, mais on peut être sûr science, avec ses calculs, «apporte des réponses parfois que le 28 octobre, beaucoup diront l’avoir vu venir. contradictoires – et toujours provisoires» [3]. Ses pronos- «Nous savions que cela pouvait arriver» [1], commentait tics offrent par ailleurs de grandes marges, et c’est vrai Alain Berset le 12 octobre dernier, suite à la montée en particulier des prévisions touchant à des probléma- brutale du nombre de cas. Tout est dans le «pouvait». tiques hautement complexes comme la crise du corona- Nous savons en général que divers scénarios peuvent se virus ou les coûts de la santé. réaliser, la difficulté est de savoir lequel et quand. Même pour le Conseil fédéral, cela reste «un mys L’illusion de la prévisibilité et du contrôle est tère» [2]. La crise du coronavirus remet en question également perceptible dans les mesures de- notre «illusion d’un monde contrôlable», qui est mandées pour piloter l’évolution des coûts. peut-être «le plus grand mensonge de notre civilisa tion», comme l’a dit récemment le sociologue Armin Sommes-nous donc à la merci d’un monde, d’une Nassehi [3]: à la grande complexité des défis qui se pandémie ou de coûts de la santé incontrôlables? Non, posent à nous, nous tentons d’opposer «une prévisibi car nous pouvons bien sûr formuler des hypothèses lité apparente», dans notre «recherche de nouvelles certi soigneusement étayées sur des événements futurs, et tudes et de solutions simples» [3]. nous devrions élaborer des scénarios aussi plausibles que possible sur les questions essentielles et prendre à La crise du coronavirus remet en question temps des mesures correctrices. Mais gardons-nous notre «illusion d’un monde contrôlable». de confondre prévisions et réalité, et restons flexibles Ces mots d’Armin Nassehi pourraient fort bien s’appli- pour nous adapter à la situation. Concernant la crise du quer à l’actuelle politique de maîtrise des coûts. Car Covid, le ministre de la Santé souligne l’importance là aussi, un défi complexe – l’évolution des coûts de la de la flexibilité [7] – tout en préconisant l’inflexibilité santé – est résolu grâce à une recette simple, promet- pour la gestion des coûts de la santé. Pourtant, nous tant sécurité et prévisibilité: une réglementation régle- soignons aujourd’hui des patients touchés par le mentation complète par l’État. Les «mesures visant à COVID-19, dont nous ne savions rien l’année passée, et freiner la hausse des coûts» [4] et les «objectifs de maî il nous faudra financer en 2024 des soins impossibles trise des coûts» illustrent l’illusion de la prévisibilité et à intégrer dans le calcul des coûts en 2022. du contrôle. On prétend pouvoir prédire la future aug- mentation des coûts liée aux prestations médicales. Il suffirait de calculer les répercussions sur les coûts d’un Références 1 Conseiller fédéral Alain Berset, édition principale du Tagesschau nombre limité de facteurs, parmi lesquels les «nou du 12.10.2020. velles prestations obligatoirement prises en charge, [les] 2 Le conseiller fédéral Alain Berset lors de la conférence de presse visant à évaluer la situation du coronavirus du 15.10.2020. progrès de la médecine, [l’]évolution démographique, 3 NZZ am Sonntag du 10.10.2020. Le coronavirus met au jour le plus [les] gains d’efficience dans les soins médicaux, [l’]évolu grand mensonge de notre temps, estime le sociologue Armin Nassehi. tion structurelle de l’offre et de la demande, [les] modi 4 Cf. art. 47c du projet de modification de la Loi fédérale sur l’assu- fications du cadre légal» ([5], p. 5825). «Comme s’il s’agis rance-maladie (LAMal) (Mesures visant à freiner la hausse des sait d’une science exacte» [6], il est prévu de ne plus coûts, 1er volet). 5 19.046 Message du 21.8.2019 concernant la modification de la rémunérer les prestations qui dépasseraient le cadre Loi fédérale sur l’assurance-maladie (Mesures visant à freiner d’une «hausse justifiée» ([5], p. 5825). On mise sur le la hausse des coûts, 1er volet). 6 NZZ du 5.10.2020. La santé rendue malade par la réglementation, «pilotage», mentionné pas moins de 169 fois dans les Christoph Eisenring. volets de mesures du Conseil fédéral [6]. 7 Interview d’Alain Berset par la SRF du 11.9.2020. BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2020;101(44):1441 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
FMH Covid-19 1442 Le COVID-19 et les soins ambulatoires en cabinet Pandémie de COVID-19: coûts supplémentaires de 735 millions Christian Oeschger a , Anton Prantl b a Expert, division Médecine et tarifs ambulatoires; b Caisse des Médecins Le COVID-19 n’engendre pas des charges et pertes considérables uniquement pour les hôpitaux. D’après les calculs de la FMH et de la Caisse des Médecins, les méde- cins en pratique privée supporteront des coûts totaux, extrapolés à une année, de plus de 735 millions de francs. Ces coûts résultent des pertes dues à l’arrêt des soins pendant les six semaines de confinement, de la baisse du revenu suite au confine- ment ainsi que des coûts supplémentaires occasionnés par les mesures de protec- tion dans les cabinets. Depuis le début de la propagation du COVID-19, la La première concerne les coûts dus à l’arrêt des soins hausse considérable des coûts affecte non seulement pendant les six semaines du confinement. A ce mo- les hôpitaux mais aussi les médecins en pratique pri- ment-là, le Conseil fédéral n’avait pas ordonné la ferme- vée. En collaboration avec la Caisse des Médecins, la ture des cabinets et des centres ambulatoires, mais la FMH a quantifié les coûts occasionnés pour le corps suspension des traitements médicaux non urgents. médical qui peuvent globalement être subdivisés en La deuxième concerne les coûts engendrés par la trois catégories. baisse du nombre de consultations et de traitements, Figure 1: chiffre d’affaires par médecin pour la période de traitement 2014–2020 (source: Caisse des Médecins, 2020). Le gra- phique indique l’évolution cumulative du chiffre d’affaires par cabinet médical au cours de ces dernières années (2014–2020). La courbe noire représente l’évolution en 2020: la baisse du chiffre d’affaires en mars est nette et le niveau désormais c lairement inférieur ne remonte que très lentement pour atteindre celui des années précédentes. L’impact de la forte hausse du nombre de cas de COVID de ces derniers jours n’est pas encore visible. BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2020;101(44):1442–1444 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
FMH Covid-19 1443 principalement entre mai et juillet. Même après le Depuis l’introduction du plan de protection de la FMH, confinement, bon nombre de patientes et patients âgés les assistantes médicales ont vu leur charge de travail ou faisant partie d’un groupe à risque ont renoncé à augmenter en raison du triage des patients. En effet, en consulter par crainte d’être contaminés. cas de suspicion de contamination par le coronavirus, La troisième est la catégorie de coûts la plus impor- elles fournissent des conseils par téléphone. Si elles es- tante et concerne la hausse des coûts occasionnée par timent qu’un test de dépistage est nécessaire, elles in- diquent aux patients le comportement à adopter pour La FMH a quantifié les coûts occasionnés pour venir au cabinet. Ces coûts supplémentaires, non cou- le corps médical en collaboration avec la Caisse verts par le tarif TARMED, s’élèvent à 29 millions de des Médecins. francs pour les médecins de premier recours, qui sont les principaux concernés. le matériel à usage courant supplémentaire, les temps Lorsqu’un patient se présente sans rendez-vous au de changement plus longs entre chaque patient, les cabinet, l’assistante médicale doit déterminer quand il coûts supplémentaires liés au triage, aux conseils et pourra entrer, selon l’occupation de la salle d’attente. aux consignes téléphoniques fournis par le médecin Elle doit ensuite lui donner les consignes concernant la ou les assistantes médicales ainsi que l’augmentation désinfection des mains, vérifier le port du masque et du nombre d’arrêts de travail. éventuellement lui prendre la température. Tous les médecins installés sont confrontés à ces charges, qui ne sont pas indemnisées par le TARMED. Au total, les Des pertes pendant et après le coûts supplémentaires non facturables occasionnés confinement avant les soins sont de l’ordre de 46 millions de francs. La décision prise par le Conseil fédéral de suspendre les Le temps de changement, qui engendre également une traitements considérés comme non urgents pendant hausse des charges, désigne le temps moyen nécessaire les six semaines de confinement a causé des pertes considérables pour les cabinets médicaux et les Entre les pertes de chiffre d’affaires, le corps centres de médecine ambulatoire. L’allocation pour médical doit aussi faire face à des coûts supplé- perte de gain (APG) était refusée d’office aux pro- mentaires en lien avec le COVID-19. priétaires de cabinet ou accordée uniquement pour les cas de rigueur. à la préparation de l’infrastructure entre deux consul- De plus, même après le confinement, les consultations tations. Dans le contexte du coronavirus, cette prépa- et les prestations de soins n’ont pas renoué avec le ni- ration consiste à aérer abondamment le cabinet, à éli- veau des années précédentes. Par crainte d’être conta- miner le matériel supplémentaire utilisé en raison du minés, beaucoup de patientes et patients ont continué COVID, à désinfecter les tables d’examen, les appareils, à renoncer à consulter. les poignées de portes, les tables, les accoudoirs des Les chiffres de la Caisse des Médecins indiquent que, chaises et les autres objets avec lesquels le patient a été cumulativement depuis le début du confinement, les en contact. Les dépenses supplémentaires en résultant cabinets médicaux ont atteint à peine 93% du chiffre sont estimées à 223 millions de francs. L’augmentation d’affaires de l’an dernier pour la même période (voir fi- des coûts liés aux temps de changement devrait se re- gure 1). Pour un chiffre d’affaires total du secteur am- fléter dans les pertes de revenu (voir ci-avant) et n’est bulatoire de 7 milliards de francs dans le TARMED, cela donc pas reprise dans le calcul des coûts totaux. correspond à une perte d’environ 500 millions. Des cabinets de premier recours ont aussi dû louer Compte tenu de la possibilité de réduire partiellement des espaces supplémentaires en dehors de leurs lo- les coûts fixes grâce au recours au chômage partiel caux habituels pour le dépistage des patients poten- pour les assistantes médicales, la perte de revenu tiellement infectés par le COVID-19. Cela ne concerne s’élève encore à environ 400 millions de francs. toutefois qu’une partie d’entre eux. Par extrapolation, les coûts supplémentaires sont estimés à 6 millions de francs. Les coûts supplémentaires dus aux me- Le virus a également occasionné une hausse du sures de protection nombre d’arrêts de travail parmi les assistantes médi- Outre les pertes de revenu dues à la baisse du nombre cales. Afin d’exclure tout risque de contamination, de patientes et patients, le corps médical a également celles-ci doivent plus souvent rester chez elles en cas fait face à des coûts supplémentaires en lien avec le de symptômes. Il en va de même lorsqu’elles ont un COVID-19. enfant présentant des symptômes. En outre, si elles BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2020;101(44):1442–1444 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
FMH Covid-19 1444 Tableau 1: Coûts induits par le COVID-19 pour les médecins libéraux. Types de coûts Coûts supplémentaires [CHF] Perte prévue depuis la fin de l’arrêt des soins 400 millions Coûts supplémentaires dus aux mesures de protection (sans les temps de changement) 335 millions Coûts supplémentaires dus au triage, aux conseils et aux consignes par téléphone 29 millions Coûts supplémentaires avant les soins 46 millions Coûts supplémentaires dus aux temps de changement 223 millions (déjà pris en compte dans les pertes de chiffre d’affaires) Coûts supplémentaires pour les espaces supplémentaires en dehors des cabinets 6 millions Coûts supplémentaires liés aux arrêts de travail plus fréquents 139 millions Coûts supplémentaires dus au matériel à usage courant supplémentaire 115 millions Total 735 millions sont enceintes, les assistantes médicales ne peuvent Des coûts totaux de 735 millions de francs plus travailler en cabinet à cause du risque accru de contamination. Pour l’ensemble des spécialistes et Au total, le montant des coûts supplémentaires atten- des cabinets, la FMH estime les coûts supplémen- dus pour les soins de santé ambulatoires en Suisse est taires en résultant à 139 millions de francs pour toute de 735 millions de francs (voir tableau 1). A la fin sep- l’année. tembre 2020, la FMH en a informé le conseiller fédéral Alain Berset qui avait déjà annoncé en août 2020 que Les consultations et traitements n’ont pas la Confédération participerait éventuellement aux renoué avec le niveau des années précédentes. coûts supplémentaires. Le conseiller fédéral a exclu la couverture des pertes due à la baisse des recettes liée à Enfin, le matériel à usage courant engendre égale- la suspension des soins de santé et aux prestations ment des coûts supplémentaires considérables en rai- d’intérêt général (réserves de capacité d’accueil). son de l’utilisation accrue de désinfectant, de gants, Pour les cabinets médicaux et les centres de médecine de masques et de vêtements de protection à usage unique. Sur la base d’un coût moyen de 2 francs Le virus a également occasionné une hausse par patient et d’une moyenne de 17 patients par du nombre d’arrêts de travail parmi les assis- jour, les coûts supplémentaires non couverts par tantes médicales. FMH / Division Médecine et le tarif TARMED s’élèvent à 115 francs. tarifs ambulatoires Baslerstrasse 47 Extrapolés à une année complète, les coûts supplémen- ambulatoire, on ne peut dès lors s’attendre qu’à une CH-4600 Olten taires occasionnés sont estimés à 558 millions de possible indemnisation à hauteur d’environ 558 mil- Tél. 031 359 12 30 Fax 031 359 12 38 francs pour les cabinets médicaux (y c. les charges sup- lions de francs (y c. les coûts supplémentaires dus aux tarife.ambulant[at]fmh.ch plémentaires dues au temps de changement). temps de changement). BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2020;101(44):1442–1444 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
FMH Ques tions tarifaires 1447 Meilleur monitorage du tarif avec le TARDOC Kerstin Schutz, Sabine Zehnder Expertes, division Médecine et tarifs ambulatoires Suite aux diverses interventions et en raison de son ancienneté, le tarif actuelle- ment en vigueur pour les prestations médicales, le TARMED, n’est plus approprié ni conforme aux règles applicables en économie d’entreprise. Par ailleurs, certaines règles tout comme le fait que le tarif est incomplet compliquent l’activité des méde- cins au quotidien. En effet, il n’est pas rare que les prestations qu’ils fournissent ne puissent pas être facturées. Cette année, l’OFSP a de nouveau demandé aux parte- entre 6 et 75 ans nécessitant plus de soins et introduit naires tarifaires d’analyser les données de facturation une limitation similaire à celles imposées pour les en- de l’année dernière (2019) afin de mettre en lumière fants et les patients plus âgés. Or c’est insuffisant pour l’impact de l’intervention du Conseil fédéral du 1er jan- les médecins qui traitent beaucoup de patients chro- vier 2018. La FMH a profité de ce monitorage de l’appli- niques ou polymorbides. Les médecins qui facturent cation du tarif pour évaluer pourquoi la nouvelle struc- les positions tarifaires réservées aux patients nécessi- ture tarifaire pour les prestations ambulatoires, le tant plus de soins à une fréquence supérieure à la TARDOC, constitue la bonne option pour remplacer le moyenne doivent s’attendre à une hausse de leur tarif médical actuellement en vigueur, notamment charge administrative (qui n’est pas rémunérée) sous aussi dans la perspective de ces monitorages. la forme de demandes de renseignements de la part des assurances-maladie. Les limitations dans le TARMED com- pliquent la fourniture des prestations Limitations négociées d’un commun médicalement nécessaires accord entre les assureurs et les sociétés de discipline De manière générale, on peut affirmer que les méde- cins respectent les limitations imposées par le TAR- D’une manière générale, dans le TARDOC, les parte- MED. Ces limitations sont dépassées dans un faible naires tarifaires ont renoncé à ce que l’âge soit un cri- pourcentage (0,17%) de toutes les séances, et cela arrive tère de distinction entre positions tarifaires. Les limi- notamment lorsque l’assurance-maladie a autorisé le tations des prestations médicales en termes de temps non-respect de la limitation dans le cadre d’une garan- ont été fixées d’un commun accord entre représen- tie de prise en charge des coûts. Prenons l’exemple de tants des assureurs et médecins spécialistes. Pour continuer de garantir un traitement adéquat des De manière générale, les médecins respectent patients atteints de maladies chroniques ou de poly- les limitations imposées par le TARMED. morbidité et pour pouvoir le facturer, les partenaires tarifaires ont créé, entre autres, des positions tarifaires la consultation de base (00.0010 ss): en 2019 aussi, les distinctes dans le domaine des prestations paramédi- dépassements des limitations de temps facturés dans cales et de la délégation du Chronic Care Management. le tarif ne concernent pas en premier lieu les moins de Dans le domaine des soins palliatifs aussi, les limita- 6 ans et les plus de 75 ans. Cela laisse entendre que dans tions mises en place sont nettement plus généreuses et certains cas, un allongement de la durée de la consulta- vont dans le sens de la stratégie du Conseil fédéral [1], tion a aussi été médicalement nécessaire pour la caté- qui aimerait améliorer la prise en charge et le traite- gorie d’âge entre 6 et 75 ans. ment des personnes en fin de vie. Dans le tarif 01.09.00_BR, le Conseil fédéral a créé des Les limitations du TARMED concernant les prestations positions tarifaires séparées pour les patients âgés en l’absence du patient placent régulièrement les méde- BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2020;101(44):1447–1448 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
FMH Ques tions tarifaires 1448 cins face à d’importants défis: les exigences administra- se poursuivre au cours des années à venir et les parte- tives (en grande partie à la demande des assurances) ne naires tarifaires réunis au sein de l’organisme com- cessent d’augmenter, alors que les limitations sont ac- mun ats-tms SA sont parvenus à combler cette lacune centuées. A titre d’exemple, ces limitations s’appliquent dans le TARDOC. depuis le 1er janvier 2018 à tous les médecins spécialistes Les limitations telles qu’elles sont définies dans le TAR- alors qu’avant cette date, elles ne concernaient pas les DOC correspondent à la réalité du terrain et la repro- médecins facturant par voie électronique. duisent correctement. Une analyse permet très bien de suivre leur utilisation. Les limitations telles qu’elles sont définies dans le TARDOC correspondent à la réalité du terrain Différenciation nécessaire et la reproduisent correctement. Lorsque c’était médicalement justifié, les prestations Suite à cet élargissement à tous les spécialistes, le vo- ont été tarifiées dans le TARDOC de manière différen- lume de points des positions tarifaires 00.0140 ss a ciée: baissé de 8,85% par rapport à 2017, alors que les points – Par la création d’un chapitre dédié à la médecine de de la prestation médicale (PM) avaient été augmentés famille, les prestations de ce domaine corres- de près de 9% au 1er janvier 2018 et que, par conséquent, pondent mieux à la réalité du terrain et, de ce fait, le volume de points avait lui aussi augmenté. Dans les leur utilisation spécifique peut être analysée. faits, le nombre de prestations en l’absence du patient a – Les blocs de prestations et les «prestations isolées» été réduit de presque le double. En 2019, le niveau reste dont le cumul avec d’autres prestations était forte- 2,5% plus bas que celui de 2017, malgré la revalorisation ment restreint ont été supprimés. des points tarifaires de la prestation médicale. – La préparation et finition et les temps de change- Avec le tarif TARDOC, les restrictions imposées pour ment sont tarifiés distinctement lorsque c’est pos- les prestations en l’absence du patient ont été assou- sible et pertinent du point de vue tarifaire. Cela per- plies, dans le sens où il est désormais possible de faire met d’analyser exactement les situations dans valoir plus de temps pour ces prestations. Par ailleurs, lesquelles ils sont utilisés. les partenaires tarifaires sont arrivés à s’entendre pour que les limitations des prestations en l’absence du pa- Mise à jour nécessaire tient soient réparties en deux catégories. D’une part celles concernant les tâches administratives (p. ex. Toutes les prestations, telles qu’elles sont tarifiées au- étude de dossiers de tiers, envoi chez un médecin jourd’hui dans le TARMED, ont été mises à jour pour ré- consultant, établissement d’ordonnances ou prescrip- pondre aux conditions actuelles d’exercice de la méde- tion médicale en dehors d’une consultation à distance cine. Par ailleurs, les prestations obligatoires au sens ou présentielle ou d’une visite) et, d’autre part, celles de l’ordonnance sur les prestations de l’assurance des concernant les contacts en lien avec le patient (rensei- soins (OPAS) mais qui n’existent pas sous cette forme gnements à/de tiers, recherches auprès de tiers, rensei- dans le TARMED ont été tarifiées. Jusqu’à présent, il gnements à/de proches ou autres personnes de était uniquement possible de les facturer par analogie. confiance du patient, entretiens avec médecins, théra- peutes et soignants du patient). Le nouveau tarif TARDOC répond à Autre défi supplémentaire: après l’intervention tari- une nécessité faire de 2018, une formulation générique de la presta- tion en l’absence du patient a été abandonnée au profit L’actualisation de toutes les prestations médicales, des d’un ensemble de positions formulées de manière très limitations et des interdictions de cumul appropriées spécifique. Selon la FMH, cela constitue en principe et la tarification de prestations qui jusqu’à présent de- une amélioration. Il faudrait cependant que les posi- vaient être facturées par analogie permettent non seu- tions créées couvrent toutes les prestations facturées lement de reproduire de manière plus juste la prise en FMH / Division Médecine et jusqu’à présent et, aujourd’hui, ce n’est pas le cas, no- charge médicale, mais aussi et surtout d’analyser plus tarifs ambulatoires Baslerstrasse 47 tamment pour les prestations en l’absence du patient précisément les données de facturation. CH-4600 Olten fournies sur demande des assureurs, un exercice qui a Tél. 031 359 12 30 Références Fax 031 359 12 38 pourtant connu une hausse très importante ces der- 1 https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/ tarife.ambulant[at]fmh.ch nières années. Nous prévoyons que cette tendance va communiques.msg-id-80436.html (28.09.2020) BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2020;101(44):1447–1448 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
FMH Nouvelles du corps médical 1449 Nouvelles du corps médical VD Einsprachen gegen dieses Vorhaben müssen Todesfälle / Décès / Decessi innerhalb 14 Tagen seit der Veröffentlichung Hugo Josef Battaglia (1959), † 15.8.2020, schriftlich und begründet bei den Co-Präsi Hélène de Rocquigny du Fayel, Facharzt für Chirurgie, 6353 Weggis denten des Ärztlichen Bezirksvereins Bern Spécialiste en psychiatrie et psychothérapie, Regio eingereicht werden. Nach Ablauf der rue Saint-Martin 2, 1003 Lausanne Frist entscheidet der Vorstand über die François Villoz (1949), † 30.9.2020, Aufnahme der Gesuche und über die Spécialiste en psychiatrie et psychothérapie, ZG allfälligen Einsprachen. 1009 Pully Christopher Soll, Facharzt für Chirurgie, Hans Ulrich Rothen (1951), † 7.10.2020, Dorfplatz 1, 6330 Cham Ärztegesellschaft Thurgau Facharzt für Anästhesiologie und Facharzt Zum Eintritt in die Ärztegesellschaft Thurgau für Intensivmedizin, 3013 Bern ZH haben sich gemeldet: Céline Sèvegrand Beuret (1965), † 7.10.2020, Judit Apli, Fachärztin für Ophthalmologie, Martin Blay, Löwenstrasse 16, 8280 Kreuzlin Médecin praticien, 1845 Noville Gerbestrasse 4, 8820 Wädenswil gen, Facharzt für Chirurgie und Facharzt für Orthopädische Chirurgie und Traumatologie des Bewegungsapparates, FMH Ärztegesellschaft des Kantons Bern Praxiseröffnungen / Ärztlicher Bezirksverein Bern Regio Nouveaux cabinets médicaux / Vinzenz Mühlstein, Sonnenstrasse 13c, Zur Aufnahme als ordentliches Mitglied Nuovi studi medici 8280 Kreuzlingen, Facharzt für Psychiatrie hat sich angemeldet: und Psychotherapie, FMH GE Christoph Hauser, Facharzt für Allgemeine Eleni Kalogeropoulou, Spécialiste en psychia Innere Medizin und Facharzt für Infektiolo trie et psychothérapie, place des Eaux-Vives 3, gie, FMH, Bremgartenstrasse 119, 3012 Bern 1207 Genève Sujets d’actualité en ligne www.bullmed.ch → tour d’horizon Entretien avec Prof. Alain Gervaix, Hôpitaux universitaires de Genève Le stéthoscope qui entendait le Covid-19 Prof. Alain Gervaix développe un stéthoscope capable de reconnaître le son du Covid-19 grâce à l’intelligence artificielle. Entretien avec Martin Ackermann, directeur de la «Swiss National COVID-19 Science Task Force» «C’est en prenant le virus au sérieux qu’on montre l’exemple» Martin Ackermann, le nouveau chef de la Science Task Force, parle des défis actuels en lien avec le Covid-19. EMH_Aktuelle-Forumthemen_df_081020.indd 2 13.10.20 10:42 BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2020;101(44):1449 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
ORGANISATIONS DU CORPS MÉDICAL SSMIG | AMCIS 1450 Nécessité d’un code de conduite Médecine et économie Regula Capaul a , Thomas Brack b , Drahomir Aujesky c a Dr med., coprésidente SSMIG; b Dr, PD, président AMCIS; c Prof., coprésident SSMIG La Société Suisse de Médecine Interne Générale (SSMIG) et l’Association des Méde- cins-chefs et -cadres Internistes Hospitaliers Suisse (AMCIS) prennent position par rapport aux récents licenciements de deux médecins-chefs respectés des hôpitaux d’Uster et de Bülach. De manière générale, le mode opératoire de ces licenciements soulève beaucoup d’incompréhension et d’indignation. Avec un mélange d’étonnement, de surprise, de colère et tables motifs des dissensions laisse beaucoup de place d’incompréhension, la SSMIG, la plus grande société de aux spéculations et empêche d’interpréter correctement discipline médicale, prend acte du récent licenciement les événements. Nous pouvons toutefois nous exprimer de deux médecins-chefs compétents dans le canton de sur le modus operandi. Nous le rejetons catégoriquement Zurich. Tout comme l’Association des Médecins-chefs et et souhaitons livrer la réflexion suivante: il est de plus en -cadres Internistes Hospitaliers (AMCIS), nous observons plus difficile de trouver un consensus entre les membres avec beaucoup d’inquiétude la rudesse croissante avec la- d’une direction d’hôpital. Dans des situations aussi com- quelle des médecins-chefs de cliniques médicales respec- plexes, une approche factuelle et réfléchie est de mise. Il tés et reconnus pour leurs compétences sont traités par faut rejeter le modèle hire and fire pratiqué par les CEO une administration hospitalière déconnectée de l’activité des hôpitaux concernés, avec des licenciements exposés de base. L’identification avec les patients et l’entreprise au grand public. L’image d’un médecin-chef intègre es- est souvent très forte chez les médecins, de sorte qu’un li- corté par deux personnes de la sécurité depuis son poste cenciement laisse de profondes blessures. Les faits à Uster de travail jusqu’à la s ortie de l’hôpital dans un coup sur- et Bülach interpellent et suscitent pas mal d’indignation, prise crée un sentiment d’impuissance, de colère et de pas seulement dans les milieux médicaux, d’ailleurs. méfiance. A Bülach, cela s’est passé sous les yeux des col- Les tâches des médecins au sein d’une direction d’hôpital laborateurs. Et c’est ici que les choses se compliquent: le englobent l’activité opérationnelle, mais aussi la repré- CEO de Bülach, Rolf Gilgen, est aussi président de la sec- sentation de leur fonction clé, à savoir le bien-être médi- tion alémanique de la Fédération Suisse des Directrices et cal des patients. Outre leur diplôme de médecin, tant Directeurs d’Hôpitaux (FSDH). On attend une exempla- Esther Bächli que Nic Zerkiebel ont suivi avec succès une rité particulière d’une personne occupant pareille fonc- formation universitaire en administration des affaires. tion. Et cette exemplarité a fait défaut d’éclatante ma- On ne peut pas leur reprocher d’être inexpérimentés nière. Le procédé inapproprié qui a été utilisé ne saurait dans les aspects opérationnels et économiques de la ges- être accepté sans autre commentaire. Il ne nous appar- tion d’entreprise. tient pas de décider si la fâcheuse situation vécue à Les gestionnaires sont en charge de la dimension écono- Bülach est compatible avec cette fonction d’exemplarité mique, de plus en plus difficile à maîtriser en raison des ou non. Il incombe au conseil d’administration et à la impératifs politiques, des exigences de qualité et de la Fédération des Directrices et Directeurs d’Hôpitaux de numérisation. La direction d’un hôpital est généralement répondre à cette question. chapeautée par un directeur d’hôpital (CEO), qui doit Nous sommes d’avis que de telles démonstrations de mettre en balance les intérêts des membres de la direc- force par les directions d’hôpitaux à l’encontre de repré- tion de l’hôpital et orchestrer des compromis raison- sentants médicaux ne font que des perdants et ne nables. Actuellement, les défis dans les soins de santé se peuvent que creuser le gouffre qui sépare l’activité médi- sont encore accrus en raison de la crise du coronavirus. cale de base de l’administration. Dans cette optique, nous Il n’est dès lors pas étonnant que dans le contexte d’un appelons toutes les parties prenantes à agir avec circons- Regula Capaul regula.capaul[at]hin.ch paysage hospitalier où la concurrence est forte, comme pection dans les situations difficiles. Il nous faut toutes et Tél. 031 370 40 00 c’est le cas à Zurich, les licenciements de deux méde- tous adapter notre fonction d’exemplarité aux usages Thomas Brack, PD cins-chefs respectés suscitent un mouvement de grogne. suisses et éviter d’adopter des manières qui ont plus leur thomas.brack[at]ksgl.ch A peine avons-nous pris position dans l’affaire d’Uster place dans le far west. Nous défendons un style de Drahomir Aujesky que nous faisons face à un nouveau drame à Bülach. Le si- conduite participatif et coopératif qui continue de pro- drahomir.aujesky[at]insel.ch lence convenu de toutes les parties concernant les véri- duire de meilleurs résultats que les décisions «top-down». BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2020;101(44):1450 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
ORGANISATIONS DU CORPS MÉDICAL Är z tegesellschaf t Baselland 1453 L’article ci-après se réfère à la situation et à la manière de gérer une pandémie dans le canton de Bâle-Campagne. Il présente des possibilités d’agir en cas de pandémie, dont l’une se fonde sur des standards internationaux reconnus. Le critère déterminant pour garantir la réussite et la qualité de la gestion de la pandémie a été et reste la bonne collaboration entre le département cantonal de la santé et la société cantonale de médecine. Cette dernière a en effet été impliquée de manière pertinente tant sur le plan hiérarchique qu’en matière de temps de réaction. De plus, un accompagnement scientifique a été mis en place en collaboration avec le canton pendant toute la durée du processus. Grâce à l’implication des médecins, il a en outre été possible de compenser en grande partie les faiblesses informatiques au niveau national. Cette approche de la pandémie pourrait se révéler prometteuse pour d’autres cantons, car elle mêle approche médicale, santé publique et adapta- tion à la situation locale. Or même si le président du Conseil des États et la présidente du Conseil national se sont rendus à Bâle-Campagne, ces approches essentielles d’un point de vue médical et de santé publique n’ont pas encore trouvé d’écho au niveau national. Dr méd. Carlos Beat Quinto Membre du Comité central de la FMH, responsable du département Santé publique et professions de la santé Von der Feuerwehr zum Intervention Management System Conrad E. Müller a , Tobias Eichenberger b , Jürg Sommer c , Tom Goetz d , Irene Renz e , Chiwith Baumberger f , Thomas Hochuli g , Miodrag Savic h a Dr. med., MBA, Vorstand AeG BL; b Dr. med., Präsident AeG BL; c Dr. Phil II, Leiter Amt für Gesundheit BL; d Dr.med., ärztlicher Leiter Abklärungsstation; e Dr. Phil, Leiterin Abt. Gesundheitsprävention BL; f Leitende MPA, Abklärungsstation BL; g Leiter Lehrgänge & Kurse, FD ZS KKS; h Dr. med , Dr. med. dent., Präsident VSAO BS, Leiter Begleitforschung IMS BL Überführung von Strukturen und Erfahrungen aus dem Krisenmanagement der ersten COVID-19-Welle in ein nachhaltiges Intervention Management System im Kanton Basel-Landschaft (BL) zur Bewältigung der laufenden und kommender Epi- demien und Pandemien: Ein Modell für alle Kantone? Zur Bewältigung der ersten COVID-19-Welle mit Beginn zen, mittels einem «Incident Management System» Ende Februar 2020 haben die meisten Kantone notfall- (IMS) effiziente Strukturen aufzubauen, um bei Epide- mässig zusätzliche Strukturen für die Bewältigung der mien zeitgerecht reagieren zu können [3]. Pandemie aufgebaut. Dies war nach dem Ausrufen der Von 2011 bis 2017 gab es weltweit 1307 epidemische Aus- ausserordentlichen Lage, Epidemiengesetz CH, (EpG) [1] brüche in 172 Ländern, das sind zirka 200 pro Jahr. durch den Bund nur möglich durch die Bereitstellung Diese Ausbrüche haben durch die Globalisierung ein grosser zusätzlicher finanzieller und personeller Res- grosses Risiko, sich schnell zu verbreiten. Welche so- sourcen und Einschränkungen im öffentlichen sowie zioökonomischen Schäden damit verbunden sein kön- im privaten Leben. Für die meisten Akteure kam das nen, erleben wir gerade mit der COVID-19-Pandemie. Ausmass dieser Pandemie überraschend. Dies zeigt klar auf, dass eine Struktur zur Bewältigung der Herausforderungen nicht nur für die aktuelle Sars- Für die meisten Akteure kam das Ausmass CoV2-Pandemie, sondern auch für zukünftige Epide- dieser Pandemie überraschend. mien/Pandemien notwendig ist. Kaum waren die täglichen kantonalen Ansteckungs- zahlen wieder im einstelligen Bereich, haben viele Rückblick Kantone die «Krisen-Strukturen» wieder in die norma- len, vorbestehenden administrativen Organisationen Nach Ausrufung der Notlage durch den Kanton BL am zurückgeführt. Der Kanton Basel-Land hat sich über- 15.3.2020 hatte der kantonale Krisenstab, im Auftrag legt, welche Strukturen er zukünftig braucht, um eine und unter Aufsicht der Regierung, die Führungsrolle in zweite Welle rechtzeitig zu erkennen und die nötigen der Pandemie inne. Massnahmen zeitgerecht einzuleiten. Als Grundlage Der Krisenstab hat in kürzester Zeit eine mobile Ein- diente dazu das von der WHO zum 100-Jahr-Jubiläum heit sowie zwei Abklärungs-Stationen in München- der Spanischen Grippe veröffentlichte Handbuch «Ma- stein und Lausen aufgebaut und das Kantonsspital mit naging epidemics»[2]. Es soll Regierungen unterstüt- Standort Bruderholz zum COVID-Referenzspital er- BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2020;101(44):1453–1457 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
ORGANISATIONS DU CORPS MÉDICAL Är z tegesellschaf t Baselland 1454 klärt. Die Strukturen konnten unter Mithilfe der Spitä- – Da viele Entscheidungen und Massnahmen auf- ler, insbesondere des Kantonsspitals Baselland (KSBL), grund von wissenschaftlichen Erkenntnissen ge- der Ärztegesellschaft Baselland, des Zivilschutzes, der troffen werden, braucht die Organisation eine wis- Armee, verwaltungsinterner Einheiten u.v.a. entspre- senschaftliche Begleitung. chend angepasst werden. Dank der ausserordentlichen – Die neue Organisation muss kosteneffizient arbei- Lage, die vom Bundesrat ausgerufen wurde, und der ten und langfristig finanzierbar sein. kantonalen Notlage war es möglich, genügend Perso- – Die Organisation kennt den Umsetzungsgrad und nal und Material für diese Strukturen zu erhalten. Per- den Effekt ihrer Massnahmen. sonal aus dem Zivilschutz, dem Militär, medizinisches – Die Organisation ist über die Kantonsgrenze hi Personal aus den Praxen und den Spitälern konnten re- naus, sowohl national wie international vernetzt. Dank der ausserordentlichen Lage und der kantonalen Notlage war es möglich, genügend Prozess der Strukturentwicklung Personal und Material zu erhalten. Bei der Entwicklung der neuen Struktur wurden drei mögliche Varianten erarbeitet, die Varianten «Peri- lativ einfach rekrutiert werden. Per 31. Mai 2020 hat pher», «Zentral» und «Hybrid» und bezüglich Ange- der Kanton Basel-Land die Notlage für beendet erklärt. messenheit, Machbarkeit, Tragbarkeit und Vollstän- Bei den deutlich tieferen Fallzahlen wurde die Abklä- digkeit bewertet. rungsstation Lausen auf passiv gestellt. Der Betrieb der Abklärungsstation in Münchenstein wurde aufrecht- erhalten, konnte an diesem Standort jedoch nur noch Variante «Peripher» bis Ende Juli angeboten werden. Die Spitäler gingen Die Variante «Peripher» bedeutet eine Rückführung in wieder in Normalbetrieb, wobei das COVID-Referenz- die Strukturen vor COVID-19, die einzige Schnittstelle spital seine Bereitschaft aufrecht erhielt, Patienten mit zwischen den Partnern bliebe die Meldepflicht von po- SARS-CoV2-Infekten aufzunehmen. sitiv getesteten / neu erkrankten Personen. Diese Vari- Mit Beendigung der Notlage stand der Kanton BL vor ante wäre zwar einfach zu realisieren und tragbar, aber der Herausforderung, zu planen, mit welcher Struktur sie ist nicht angemessen und unvollständig, da sie die der weitere, nicht absehbare Verlauf der COVID-19-Pan- Pandemielage mit ihren Anforderungen nicht ausrei- demie bewältigt werden könnte. chend unterstützt und eine frühzeitige Erkennung und angemessene Reaktion auf eine Eskalation nicht ermöglicht. Die «Lessons learned» und die Vorgaben Anforderungen an die neue Struktur des Epidemie-Gesetzes CH (EpG) [1], sowie des IMS wür- den nicht umgesetzt. Bei einer Verschärfung der Krise/ Folgende Anforderungen wurden definiert: einer zweiten Welle müssten erneut Notfallstrukturen – Mit der neuen Struktur müssen die gesetzlichen Vor- aufgebaut werden. gaben von Bund, Kanton sowie die Empfehlungen der WHO umgesetzt werden. Das «Incident Manage- Variante «Zentral» ment System»[3] der WHO soll als Rahmen dienen. Mit der Variante «Zentral» wird eine komplett neue – Ein Lagemonitoring soll die neu geschaffene Orga- Organisation unter einem Dach geschaffen, welche alle nisation anleiten, damit auf eine erneute Zunahme Vorgaben des EpG und des IMS umsetzt. Der Aufbau der Infektionsrate schnell und flexibel reagiert wer- einer komplett neuen Struktur in kürzester Zeit und den kann, um negative Auswirkungen auf Gesund- während der Pandemie ist jedoch zeitlich und finan heit, Gesellschaft und Wirtschaft so klein wie mög- ziell unrealistisch. Möglicherweise wird sich die lich halten zu können (Prävention). Schaffung einer solchen Organisation im Sinne einer – Die Struktur muss flexibel und resilient sein, damit permanenten, eventuell regionalen (zum Beispiel sie sich den wechselnden Anforderungen in der Epi- Nordwestschweiz) «epidemiologischen Feuerwehr» demie/Pandemie schnell anpassen kann. langfristig als sinnvoll erweisen. – Die Struktur soll der Bevölkerung schnellen Zugang zur Diagnostik, Behandlung und präventiven Mass- nahmen ermöglichen. Variante «Hybrid» – Die Organisation soll für Entscheidungsträger in Die Variante «Hybrid» nimmt die in der Notlage aufge- Politik und Wirtschaft Grundlagen bereitstellen für bauten Strukturen auf, ergänzt sie durch die Empfeh- deren Massnahmen und Kommunikation. lungen des EpG und IMS und integriert diese in beste- BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2020;101(44):1453–1457 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
Vous pouvez aussi lire